Chapitre 29 :: Chapitre 29

Publiée: 17-11-21 - Mise à jour: 17-11-21

Commentaires: Bonjour, voici l'épisode suivant. Il s'agit de celui avec le jeune Peter/Shinji, menacé de mort par sa tante qui veut hériter de l'argent de son frère explorateur présumé mort. Le jeune Peter est tombé amoureux de Kaori. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 29 : Episode 30 : Les rivaux de l’amour.  

- On rentre ? C’est bien joli de rêver mais j’ai des choses à faire, moi., annonce Ryô, tournant le dos à l’avion qui s’éloigne dans le ciel, emportant Peter et son oncle vers de nouvelles aventures.  

Il s’éloigne sans un regard en arrière, se dirigeant vers la mini garée non loin. Les mains dans les poches, il reste à l’affût du bruit des pas de sa partenaire, calculant le temps qu’elle met à le rejoindre. Arrivé à la voiture, il s’appuie nonchalamment dessus et regarde le profil féminin toujours tourné vers l’horizon simplement éclairé par le soleil couchant. Que doit-il en déduire ?  

- Kaori ?, l’interpelle-t-il à nouveau.  

Elle se tourne brusquement vers lui et se met à courir pour le rejoindre, un sourire aux lèvres. Il ne le lui avouera pas mais il aime voir ce sourire dirigé vers lui, pour lui.  

- Pardon, je réfléchissais., s’excuse-t-elle, se glissant dans la voiture.  

- Tu regrettes qu’il ne t’ait pas invitée à partir avec lui ?, l’interroge-t-il d’un air impassible.  

- Partir avec lui ?, répète-t-elle, incrédule.  

- Mais pourquoi aurait-il fait cela ?  

Il réprime un léger sourire. Ne s’est-elle même pas aperçue que le jeune Peter en pinçait pour elle ? Pourtant, il n’a pas caché son attirance pour elle. Il ne cessait de rougir en sa présence, il s’est offusqué de leur cohabitation, leur a plusieurs fois demandé la nature de leurs liens, a couru à sa rescousse lorsqu’elle s’est retrouvée devant lui tout nu, l’a défendue lorsqu’ils ont été enlevés par la tante…  

- Tu ne sais pas ?, lui retourne-t-il, amusé.  

- Pourquoi ? Je devrais le savoir ?, lui demande-t-elle.  

- Tu pourrais en avoir une petite idée… Tu sais, quelque chose qui expliquerait pourquoi il s’est entraîné à se défendre tout seul, pourquoi il s’emportait ainsi… pourquoi il a osé tirer alors qu’il avait les armes à feu en horreur…, réplique Ryô.  

Kaori regarde par la fenêtre le paysage qui défile, se remémorant les moments passés avec Peter et notamment cette confrontation avec sa tante, lorsque, entourés de tous ses hommes de main armés, il a dégainé son arme et l’a protégée.  

- Il a dit qu’il était prêt à défendre la femme qu’il aimait., se rappelle-t-elle.  

- Tu crois que…, murmure-t-elle.  

- Qu’en penses-tu ?, élude-t-il.  

Quelque chose l’empêche de lui répondre clairement, un malaise qu’il a ressenti régulièrement en présence de Peter, à chaque fois qu’il regardait Kaori, qu’il exprimait sans honte ses sentiments ou son indignation. Malgré cela, il le tenait en estime également parce que, pour elle, leur client avait dépassé ses limites.  

- Je… Je ne sais pas. Il n’est resté que quelques jours après tout. Je ne le connaissais pas assez pour tomber amoureuse., répond Kaori en triturant ses doigts.  

Comment le pourrait-elle seulement puisque son cœur bat déjà pour quelqu’un même si ce quelqu’un ne s’intéresse pas à elle ? Peter était gentil et prévenant mais il ne faisait pas battre son cœur comme l’homme à ses côtés.  

- Il te faut beaucoup de temps pour tomber amoureuse d’un homme ?  

La question la surprend et elle se tourne vers Ryô, le regard interrogateur. Celui-ci a le regard fixé sur la route et garde l’air impassible. Intérieurement, il se morigène pour cette question indiscrète qui lui a échappé.  

- Je… Je ne sais pas. Je suppose que ça dépend de l’homme que j’ai en face de moi., répond-elle, ses joues se teintant.  

- Tu dois quand même avoir une idée, non ? Quelques heures, quelques jours, des mois ?, insiste-t-il.  

- Et si j’avais le coup de foudre ? Ce serait instantané., ose-t-elle, baissant les yeux.  

- Tu as déjà eu le coup de foudre ?, l’interroge-t-il, curieux.  

- Et toi ?, élude-t-elle, refusant de se dévoiler.  

Elle le scrute du coin de l’oeil et soudain, voit tout son visage se déformer.  

- Ouais, des milliers de fois ! A chaque fois que je croise une miss mokkori !, s’extasie-t-il.  

Kaori sentit la moutarde lui monter au nez et serra les poings, ne parvenant à retenir le grondement qui naquit.  

- Oh toi et tes miss Mokkori ! Tu es insupportable !, se fâcha-t-elle.  

- Tu ne penses donc jamais à avoir une relation sérieuse ?  

- Pourquoi faire alors que je peux avoir plein de femmes à mes pieds en claquant des doigts ?, rétorque-t-il.  

- Pfff… Laisse-moi rire. Je ne t’ai vu qu’enchaîner les râteaux., se moque-t-elle, croisant les bras.  

- C’est parce que tu es toujours dans mes pattes. Elles croient toutes que tu es ma petite sœur à charge et peu de femmes veulent coucher dans la chambre voisine à celle de la petite sœur., répond-il.  

- C’est déjà mieux que si elles pensaient que j’étais ta femme…, grommelle-t-elle.  

- Et tu penses qu’il te faudrait combien de temps pour tomber amoureuse de moi ?, lui demande-t-il, amusé de la voir se tortiller.  

Kaori le regarde, détourne les yeux, avant de revenir sur lui… Doit-elle lui dire ? Doit-elle se taire ? Doit-elle dire une demi-vérité ? Comment prendra-t-il sa réponse ? Est-ce que ça pourrait faire bouger les choses entre eux ?  

- Et toi ?, murmure-t-elle, gardant les yeux baissés, anxieuse d’entendre sa réponse.  

- Pardon ? Je n’ai pas compris., élude-t-il.  

- J’ai dit : de toi ?, ment-elle.  

- Du Père Noël, ça ne m’intéresse pas vraiment…, se moque-t-il.  

- Quoique… Pourrais-tu tomber amoureuse du Père Noël ?, se corrige-t-il.  

- T’es vraiment qu’un crétin…, gronde-t-elle.  

- Ce n’est pas très gentil… Tu n’auras pas de cadeau sous le sapin…, la morigène-t-il.  

Un instant, ses pensées s’évadent vers cette fête qu’elle aime temps et son humeur s’assombrit : ce sera le premier Noël sans Hideyuki et elle ne sait pas comment elle pourra de nouveau trouver cette fête belle et magique.  

- Tu comptais vraiment mettre un sapin ?, le questionne-t-elle pour changer le cours de la discussion.  

- Non. Ca fait longtemps que le Père Noël m’a oublié…, ricane-t-il.  

Surpris par son silence, il lui jette un rapide coup d’oeil et voit son air navré. Brièvement, il se demande si finalement le barbu ne lui a pas apporté un cadeau en avance, le sapin n’étant pas bien vert et dans un pot mais quatre planches entourant son ami. Cynique comme beaucoup de choses dans sa vie.  

- C’est triste…, murmure Kaori.  

- Oh non, ça me fait une belle excuse pour traîner les bars et courir les filles ce soir-là. Le pauvre Ryô-chou oublié de Papa Noël se fait dorloter par Maman Noël., minaude-t-il.  

- Que de belles nuits de Noël j’ai passé…, s’extasie-t-il.  

- On pourra passer le Noël qui vient ensemble., suggère-t-elle, trouvant là une bonne occasion de ne pas être seule.  

- Passer Noël à deux alors que je peux la passer avec les bunnies ? Pourquoi je ferai ça ? On n’est pas mariés à ce que je sache…, lâche-t-il, ironique.  

- Oh c’est bon, tu m’as déjà dit que je n’étais pas assez féminine à ton goût pour qu’on se marie !, grogne Kaori.  

Garant le véhicule dans le garage, Ryô esquisse un sourire amusé.  

- Tu es fâchée ? Peut-être que tu aurais dû suivre Peter…, suggère-t-il.  

- Tu n’aurais pas voulu faire comme lui ? Partir à l’aventure ?, lui retourne-t-elle, calmée.  

C’était après tout la question qui l’avait taraudée en regardant l’avion s’éloigner.  

- J’ai déjà assez voyagé. Je suis bien ici., lui répond-il.  

Encore mieux depuis quelques mois, ajoute-t-il en son for intérieur.  

- Tu aurais voulu partir d’ici ?, lui demande-t-il.  

- Je n’ai jamais quitté le Japon., lui avoue Kaori, songeuse.  

Perdue dans ses pensées, elle se tourne vers lui et l’observe intensément. Elle avait rêvé de voyages, de découvertes, d’aventures au cours de son adolescence mais aujourd’hui…  

- Mais je suis bien ici. Je n’ai pas envie d’aller voir plus loin., conclut-elle.  

- Donc Peter…, commence Ryô.  

- Je ne l’aurais pas suivi même s’il me l’avait proposé., le coupe-t-elle.  

- Oh… C’est dommage de renoncer à tant d’aventures…, répond-il, soulagé de savoir qu’elle n’avait pas envie de partir.  

- Dommage pour ma tête… et mes fesses., plaisante-t-il, sortant de la voiture.  

- Attends… Toi, tu aurais voulu que je le suive ?, lui demande-t-elle, surgissant du véhicule comme un pantin de sa boîte.  

Il se retourne, sentant presque une goutte de sueur perler sur son front. Une parade, il lui fallait une parade, vite…  

- Tu sais, sans toi, l’appartement ne serait pas aussi agréable à vivre alors…, fait-il.  

- Mais ne touche plus à mes fesses… sauf si…, laisse-t-il échapper avec un petit sourire ironique.  

- Sauf si quoi ?, lui retourne-t-elle, fronçant les sourcils.  

Pour toute réponse, son sourire s’accentue et il s’en va, la laissant face aux questions qu’il venait de faire naître en elle. Que devait-elle comprendre de toute cette conversation ? Elle n’y entendait pas grand-chose. Elle poussa un long soupir et quitta le garage, rejoignant leur lieu de colocation. 

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