Chapitre 55 :: chapitre 55

Publiée: 23-08-23 - Mise à jour: 23-08-23

Commentaires: Bonsoir, voici l'épisode suivant. Il prend place après les deux épisodes avec la princesse Alma et sa dame de compagnie Salina. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 55 : Episodes 61 et 62 : L’aura de noblesse de la princesse  

Profondément endormi, perdu dans des rêves plus qu’agréables, Ryô se renfonce dans sa couette, comme un bienheureux. Il a réussi : la princesse l’a embrassé de son plein gré. Ils étaient là haut à son endroit préféré et elle l’avait embrassé. Que dire de ce baiser ? Il en avait rêvé, l’avait cherché et finalement c’était elle qui l’avait trouvé. Une princesse… Ca avait de quoi faire rêver mais ce n’était pas ça qui l’avait attiré. Elle avait une noblesse de cœur, d’âme et c’était ça qui l’avait attiré, pas la noblesse de son sang.  

Soudain, un bruit de fracas lui fait faire un bond dans son lit, le réveillant en sursaut.  

- Pas la mas…, commence-t-il à s’écrier, s’attendant à voir Kaori et son réveil favori.  

Rien, il n’y a personne dans sa chambre mais ça ne va pas tarder à en juger les cris qui approchent.  

- Non Reika ! Tu ne peux pas entrer !, lui enjoint Kaori, poursuivant la sœur de Saeko dans le couloir qui mène à la chambre de son partenaire.  

- Je dois lui parler ! Comment a-t-il pu ? Pourquoi nous faire un coup pareil ?, vitupère cette dernière.  

- Ryô, il faut qu’on parle !, lui annonce-t-elle, faisant voler la porte, suivie d’une Kaori très en colère.  

- Je suis tout à toi !, lui annonce-t-il, le drap se levant seul.  

- Ah non ! Tu ne vas pas t’y mettre !, hurle Kaori, voyant son air pervers et la preuve visible de son « dévouement ».  

En moins d’une seconde, il finit écrasé sous une massue, ressentant de nouveau cet effet paralysant. Il observe en coin sa partenaire partir au pas de charge et essaie de comparer les deux manifestations. Chez la Princesse, c’était une force puissante qui semblait l’entourer et empêcher les autres de la toucher. Kaori, c’est sa fureur qui l’affecte, sa colère qui le tétanise mais ça ne sert pas à la protéger mais à le punir.  

- Comment as-tu pu, Ryô ?, lui demande Reika, lui montrant la photo des deux femmes.  

- Pu faire quoi ?, lui retourne-t-il, se grattant les parties sans aucune gêne.  

- Ne pas me dire que tu les avais trouvées, qu’elles étaient là et nous faire passer à côté de cette merveilleuse occasion de finir nos jours dans le luxe et la volupté., lui fait-elle savoir, peinée.  

- Oh… Si ce n’est que cela, je peux t’offrir la volupté et la luxure., lui propose-t-il, faisant pour soulever le drap.  

Pudique, Reika l’en empêche, appuyant sur l’étoffe, avant de lui lancer un regard noir.  

- Je veux la volupté mais pas la luxure… ou seulement de manière légale… ce qu’on aurait pu avoir si tu m’avais prévenue que tu avais rencontré la princesse., lui rappelle-t-elle, l’air mauvais.  

- Tu sais, ce qui se passerait entre nous serait légal. Tu as largement passé l’âge de la majorité sexuelle… Tu en as quoi le double maintenant, non ? Attends, je vérifie : la majorité sexuelle au Japon est à treize ans… fois deux… ça ferait…, commence-t-il avant de se retrouver avec les photos dans la bouche.  

- Pas besoin de le dire et je n’en suis pas encore là., répond-elle, les dents serrées.  

- Ca veut dire que tu es à peine plus âgée que moi ? Ma pauvre… Tu es vachement moins bien conservée. Tu devrais songer à changer de crèmes anti-rides… ou alors à commencer. Passé un certain âge, il faut oublier les produits pour l’acné, tu sais…, lui conseille-t-il d’un ton empathique.  

- Je ne… Mais pourquoi je réponds ?!, maugrée-t-elle, se redressant et lui adressant un regard assassin.  

- Comme s’il pouvait avoir moins que moi !, murmure-t-elle, se tournant malgré elle vers un miroir non loin.  

Elle examine attentivement ses traits à la recherche des rides mais n’en trouve pas. Pendant ce temps, Ryô s’empresse de fuir la place et de se réfugier dans la cuisine.  

- Chut ! Ne dis rien !, chuchote-t-il à sa partenaire.  

- Et pourquoi je ferais ça ?, lui demande-t-elle, cuisinant.  

- Parce que tu m’aimes… tu m’aimes bien, je veux dire., finit-il, se corrigeant avec empressement.  

- Tu mérites bien pourtant de faire face à tes… prétendantes., lui retourne-t-elle.  

- Je préfère nettement me retrouver entre potes., lui fait-il savoir.  

- Aïe…, fait-il à voix basse, recevant une casserole heureusement vide sur la tête.  

- A deux. Je préfère me retrouver à deux., se corrige-t-il.  

Il sent Kaori se figer à ses côtés et lui-même déglutir en se rendant compte de ce qu’il peut impliquer.  

- Ben oui, toi, tu restes dans ton coin. Tu fais ce que tu as à faire et moi pareil., se justifie-t-il, croisant les doigts pour qu’elle le suive.  

- Reika !, l’appelle Kaori.  

- Oh non ! Pitié ! Pas ça ! Je veux retourner dans mon lit et dormir. Je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit., plaide-t-il.  

- Tu as eu ce que tu voulais, une nuit avec Salina., réplique la rouquine, une pointe de jalousie dans la voix.  

- On n’a rien fait. Je te l’ai déjà dit à l’aéroport. J’ai été sage., lui assure-t-il.  

Kaori réfléchit et lui accorde ce crédit. La princesse n’avait pas non plus l’air traumatisée. Elle était même plutôt triste de devoir partir.  

- Je te dirai tout après. Pitié… éloigne Reika de moi., l’implore-t-il.  

- D’habitude, tu n’as pas besoin de moi pour éloigner une femme de toi., lui fait-elle remarquer.  

- Ben non, d’habitude c’est toi qui m’éloignes des femmes !, lui retourne-t-il, entendant des pas approcher.  

Elle doit admettre qu’il n’a pas tort et elle ne s’en excusera pas. C’est son devoir de le garder dans le droit chemin, pour qu’ils aient encore du travail… Elle lui jette un coup d’oeil et s’avoue qu’elle a aussi des raisons personnelles.  

- Kaori, tu veux que Reika prenne ta place ?, lui demande-t-il, peu fier de son stratagème.  

- Non !, lance Kaori.  

- Un problème, Kaori ?, entend-elle du salon.  

- Si tu ne l’éloignes pas, je cède à ses avances., la prévient-il, se levant et laissant tomber le drap de ses hanches.  

Elle détourne le regard du corps nu de son partenaire, devenant rouge comme une pivoine.  

- Kaori, si tu m’aides, je ferais tout ce que tu voudras., lui promet-il d’une voix suave.  

Il la frôle de son corps, la sent tressaillir et se prend à aimer ce qu’il provoque chez elle, ses lèvres frémissantes, la jolie couleur que prennent ses pommettes, la lueur chaude dans son regard… Il a envie de savoir ce qu’il pourrait obtenir de plus mais il entend les pas de Reika qui approche.  

- Kaori…, chuchote-t-il à son oreille.  

Sans un mot, elle sort de la cuisine et arrête Reika dans sa lancée.  

- Ryô est sorti., lui apprend-elle.  

- Quoi ?! Mais je n’ai pas entendu la porte claquer !, s’exclame la détective.  

- Tu connais Ryô, il sort par la porte, la fenêtre, à travers les murs. Dès qu’il a une bonne raison, il lui pousse des ailes., muse la rouquine, haussant les épaules.  

Elle ne ment pas vraiment après tout. Quand il a appris que la princesse n’était pas un homme comme sa dame de compagnie et elle lui avaient laissé penser, il avait littéralement sauté par la fenêtre alors qu’ils étaient au cinquième étage…  

- Ah mais ça va pas se passer comme ça., vocifère Reika, sortant au pas de charge pour partir à la recherche de son homme.  

- Tu m’as sauvé la vie, Kaori., soupire Ryô de soulagement, sortant de la cuisine, de nouveau le drap autour des hanches.  

- Il ne faut pas exagérer mais toi, tu m’as promis de faire tout ce que je voudrais., lui rappelle-t-elle, approchant de lui, ses joues reprenant une teinte vermillon.  

L’envie… de savoir remonte en lui et il la laisse approcher sans s’enfuir. Ce n’est peut-être pas le lendemain qu’il attendait mais il se surprend à penser « pourquoi pas ? »…  

- Quelle idée… Ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais…, grommelle-t-il une heure plus tard, un tas de tracts dans les bras.  

Alors qu’il pensait passer une journée au lit, Kaori l’avait surpris en lui disant d’aller s’habiller, qu’ils avaient du boulot à trouver maintenant qu’ils avaient eu un peu de pub…  

- Tu dis ?, l’interroge la rouquine non loin.  

- Rien., maugrée-t-il.  

Elle se demande si elle aurait dû céder à l’envie qui avait été sienne de profiter de son avantage pour peut-être faire avancer leur relation, lui montrer ce que ça pourrait donner s’ils allaient plus loin mais elle n’avait pas voulu le forcer à faire quelque chose qu’il ne voudrait pas vraiment. Alors au dernier moment, elle avait changé son fusil d’épaule et les tracts étaient venus à point. 

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