Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 8 :: Chapitre 8

Publiée: 28-01-21 - Mise à jour: 28-01-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 8  

 

- Bonjour, je souhaiterais voir Ryo, s’il vous plaît.  

 

Kaori examina l’homme devant elle. Grand, de belle prestance, il dégageait un charisme certain et elle se sentit instinctivement déglutir.  

 

- Monsieur Saeba n’est pas là. Vous aviez rendez-vous ?, lui demanda-t-elle poliment, connaissant par cœur l’emploi du temps de son chef.  

- Non. C’est une visite à l’improviste. A vrai dire, elle est même personnelle., lui répondit-il avec un sourire amical.  

- Monsieur Saeba va rentrer d’ici une demi-heure normalement. Son emploi du temps est chargé mais nous pourrons lui demander à son retour s’il a quelques minutes à vous accorder., lui précisa-t-elle.  

- Faisons ainsi., concéda-t-il gracieusement.  

- Votre nom, s’il vous plaît ?, l’interrogea-t-elle.  

 

L’homme la regarda, un peu surpris, puis se reprit.  

 

- Vous êtes nouvelle ici ?, l’interrogea-t-il.  

- Je suis en stage depuis bientôt trois semaines. Votre nom, s’il vous plaît ?, lui redemanda-t-elle.  

- Kaibara, Shin Kaibara., lui répondit-il.  

 

A son teint qui pâlit, il sut qu’elle savait qui il était et s’esclaffa doucement.  

 

- Je vois qu’on est vite oublié., pipa-t-il, amusé.  

- Je suis désolée, Monsieur. Je m’imprègne de l’histoire de la société mais je n’en suis pas encore arrivée à votre époque., s’excusa-t-elle, mortifiée.  

- Epoque… Je me sens bien vieux soudain. Je sais que je ne suis plus de prime jeunesse mais tout de même…, répliqua-t-il sur le ton de l’humour.  

- Pardon… Je ne voulais pas vous vexer., s’excusa-t-elle à nouveau.  

- Je vais aller attendre dans le bureau de Ryo., lui dit-il.  

- Je ne peux pas vous laisser entrer, Monsieur., lui opposa-t-elle, le suivant.  

- J’ai des consignes précises et vous ne pouvez entrer dans ce bureau.  

- Mais je suis son père., objecta-t-il, ses sourcils se fronçant.  

 

Kaori se demanda ce qu’elle devait faire. Pouvait-elle faire une exception à la règle ou pas ? Kaibara était le père de Ryo mais Ryo avait établi lui-même la liste des personnes qu’il autorisait dans son bureau en son absence et il ne l’avait pas mentionné.  

 

- Je sais, Monsieur, mais j’ai des consignes à respecter. Je vous prie de bien vouloir vous asseoir là-bas., lui indiqua-t-elle, pointant les fauteuils dans un coin du hall.  

- Je ne pense pas outrepasser mes droits en entrant dans un bureau qui a été le mien avant !, répliqua-t-il, le ton montant.  

- Ce bureau n’est plus le vôtre, Monsieur Kaibara. Monsieur Saeba, le nouveau directeur et occupant de ce bureau, m’a indiqué les personnes qui pouvaient entrer en son absence. La liste est très courte et vous n’en faites pas partie. Tant que je n’aurais pas reçu de contre-ordre, vous ne rentrerez pas dans ce bureau ., lui répéta-t-elle d’un ton ferme.  

 

Ce fut bien l’une des rares fois où elle fut contente d’être grande. Au moins, elle ne devait pas affronter le regard noir de cet homme en levant les yeux.  

 

- Je vais rentrer dans ce bureau et vous ne m’en empêcherez pas, jeune fille., lui asséna-t-il durement.  

- La jeune fille vous dit que vous ne rentrerez pas., objecta-t-elle, se retenant de se laisser emporter par la colère face à sa condescendance.  

 

Le voyant avancer, elle se posta devant la porte du bureau, les bras en croix, bien décidée à ne rien céder.  

 

- J’ai dit non !, lui rappela-t-elle.  

- Pousse-toi de là, gamine. Je n’ai pas envie de…  

- De quoi ? Me frapper ? Me pousser ? Vous me hurlez déjà dessus alors que je ne fais que mon travail. Je doute qu’avec votre costume, vous soyez là pour faire le ménage ou des réparations. Et si c’était votre premier jour en tant qu’assistante de direction, j’aurais été prévenue. Alors non, vous ne rentrerez pas dans ce bureau et je resterai comme cela jusqu’à l’arrivée de Monsieur Saeba., l’avertit-elle, refusant de baisser les yeux.  

 

Enervé, Shin se retourna, semblant chercher des yeux quelque chose, avant de revenir sur elle avec une moue désapprobatrice.  

 

- Asami n’est pas là ? Elle m’aurait laissé entrer, elle., lui dit-il d’un ton lourd de sous-entendus.  

- Elle est en formation et je doute qu’elle vous aurait laissé entrer, elle., répondit-elle, relevant le menton avec défi.  

- Mon fils va devoir peaufiner ses choix de recrutement et trouver une assistante avec un peu plus de retenue… ou alors tu lui as vanté d’autres mérites qui satisfont ses bas instincts…, pipa-t-il avec un sourire mauvais.  

 

Elle se retint de lui jeter à la figure leur relation naissante. Elle se doutait qu’il aurait su trouver un moyen de la salir d’une manière ou d’une autre et ils n’avaient pas besoin de cela.  

 

- Remarque, on peut peut-être trouver un terrain d’entente nous aussi., lui suggéra-t-il, la détaillant du regard.  

 

Il passa de son joli minois tout en candeur à peine souligné par un peu de rouge à lèvres et de mascara au bustier rouge au décolleté sage mais qui ne cachait pas grand-chose de ses courbes à la mini-jupe noire de son tailleur. Il apprécia la finesse et la longueur de ses jambes dénudées dont le galbe était accentué par les escarpins noirs qu’elle portait.  

 

- Je ne vous permets pas., gronda-t-elle.  

- Tu vas me dire que tu es ici uniquement pour la qualité du job. Je n’ai peut-être pas la richesse de Ryo mais je suis suffisamment à l’aise pour pouvoir te payer tout ce que tu désires pendant que tu combles mes désirs. En plus, j’ai tout mon temps et, qui sait, si j’arrive à mater un peu ton tempérament de feu, je pourrais même envisager de te passer la bague au doigt. Fini le travail, vive la belle vie. Tu ferais une très belle rentière. On pourrait même envisager une descendance., lui souffla-t-il, approchant d’elle.  

- Vous êtes immonde…, lâcha-t-elle, furieuse.  

 

Elle ne savait comment réagir. Elle était seule à cet étage avec lui. Il lui bloquait maintenant l’accès à son bureau et, si elle devait appeler à l’aide, elle ne le pourrait pas. La seule solution serait de se réfugier dans le bureau de Ryo, pensa-t-elle, glissant la main derrière elle pour attraper la poignée.  

 

Soudain, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et Shin fit trois pas en arrière. Incapable de bouger, Kaori resta avec la main sur la poignée, ne s’autorisant à relâcher le souffle qu’elle retenait que lorsqu’elle vit Ryo apparaître. Son regard surpris passa de Shin à elle avant de revenir sur son père alors qu’il finissait sa conversation téléphonique.  

 

- Shin, c’est une surprise de te voir ici., fit Ryo, serrant la main de son père.  

- Une visite à l’improviste si tu as quelques minutes à m’accorder., lui dit-il aimablement comme si rien ne s’était passé.  

- Je suis rentré un peu plus tôt que prévu de mon rendez-vous précédent alors oui, je suppose., répondit-il, interrogeant Kaori du regard.  

- Tu attends un appel d’Inde à onze heures., lui indiqua-t-elle, la voix légèrement éraillée, s’éloignant de la porte.  

- J’ai un peu de temps alors., affirma-t-il, jetant un regard curieux à sa stagiaire.  

- Dis donc, tu me diras où tu trouves des jeunes femmes avec ce tempérament. Tu sais qu’elle a refusé de me laisser entrer dans ton bureau., lui fit remarquer son tuteur d’un ton moqueur.  

 

Kaori frémit malgré tout en entendant la note de désapprobation dans la voix masculine. Elle avait peut-être commis une erreur de jugement en lui refusant l’accès. Peut-être que Ryo lui en voudrait pour avoir froissé son tuteur.  

 

- Elle a respecté les consignes que je lui avais données. Face à toi, je devrais lui décerner la médaille du courage., répliqua Ryo, amusé, en fermant la porte.  

 

Il fut soulagé de la voir relever la tête au même moment, lui adressant un clin d’oeil rassurant qui lui fit énormément de bien et lui permit d’oublier un peu ce moment très désagréable.  

 

- Que me vaut le plaisir de ta visite ?, demanda Ryo, versant du café dans deux tasses.  

- Maya est de retour., déclara Shin.  

- Je sais. Je l’ai vue vendredi soir., fit le dirigeant, tendant la tasse à son tuteur.  

- Elle s’est fiancée sans même m’avoir demandé ma permission.  

- Tu la lui aurais donnée ?, s’enquit Ryo.  

- Non, bien sûr que non !, s’exclama Shin, outré.  

- Tu es celui qu’elle doit épouser. Vous me devez cela tous les deux. Si vous avez du respect pour moi, c’est ce qui doit arriver., lui rappela-t-il.  

 

Ryo se releva, nerveux, et alla à la fenêtre, maîtrisant ses émotions avant de continuer la conversation.  

 

- Ca n’arrivera pas et on te l’a toujours dit. Maya et moi, nous nous aimons comme frère et sœur., lui répondit-il calmement.  

- L’amour… On s’en fiche de l’amour. Il n’y a que le pouvoir qui compte dans ce monde, Ryo. Je te l’ai toujours répété. Quand tu seras vieux, si Maya n’est plus là, tu pourras te permettre d’aimer et de n’en faire qu’à ta tête mais, avant, tu dois assurer ta descendance et ta position pour le bien-être de la société. Tu as des responsabilités !, lui asséna-t-il violemment.  

- Tu te rends compte que tu paries sur la mort de ta propre fille pour justifier ton point de vue. En gros, marie-toi, attends qu’elle crève et après tu vivras, Ryo ! Tu te prends pour qui, Shin ?, gronda-t-il.  

- Je ne marierai pas avec Maya ! J’aurai des enfants si je le veux ! En ce qui concerne mes responsabilités, je les assume., lui répondit Ryo, furieux.  

- J’ai eu des échos sur la façon dont tu assumais tes responsabilités. Tu manques de fermeté, Ryo ! Tu n’as pas à demander leur avis à tes employés mais à leur imposer tes directives. Tu as les mêmes travers que ton père !, rétorqua sèchement Kaibara.  

 

Se contenant de lui voler dans les plumes rien qu’en réaction, Ryo repensa à ce que quelqu’un d’autre lui avait dit, sur la façon dont elle jugeait sa manière de gérer les choses. Kaori et ses dix-neuf ans avaient plus de poids que Kaibara et toutes ses années d’expérience. Tout ce qu’elle avait mis en exergue, c’était sa vision des choses et, de ce qu’elle lui en avait dit, celle de ses père et grand-père également. Il lui tardait de pouvoir lire cette historique qu’elle faisait. Il pensait avoir un travail rapide mais elle ne s’était pas arrêtée aux faits en eux-mêmes. Il avait le sentiment qu’il en apprendrait bien plus que la simple vie de la société.  

 

- C’est peut-être bien alors que cette entreprise porte mon nom plutôt que le tien., lui répondit-il posément.  

- Ce que tu juges travers, moi, je les nomme qualités. Vouloir l’implication de mes équipes, ce n’est pas les laisser faire n’importe quoi. C’est susciter en eux bien plus qu’une simple obligation. C’est susciter leur adhésion, faire appel à leur imagination pour améliorer ou développer les choses… Tu me trouves laxiste, je le sais puisqu’on a déjà eu cette conversation maintes fois. Je me qualifie d’humaniste. Avec ta façon de faire, la jeune fille là-bas dehors t’aurait laissé passer. Avec ma façon de faire, elle a défendu bec et ongles ce territoire comme si c’était le sien., lui fit-il savoir.  

- Ce n’est qu’une jeune fille qui manque de retenue et de jugeote., éluda Shin.  

- Penses-en ce que tu veux. C’est certainement un point sur lequel nous ne serons jamais d’accord., lâcha Ryo.  

- Revenons-en au fait. Je vais ordonner à Maya de quitter son… fiancé mais, toi, tu dois l’épouser et le plus vite possible. Tu vas avoir trente ans, Ryo. Il est plus que temps que tu te fixes et fondes une famille. Tu n’as pas besoin d’aimer Maya. Tu as assez batifolé à droite à gauche pour pouvoir la mettre enceinte sans trop de difficultés, surtout qu’elle est jolie., déclara Kaibara.  

- Non, je t’ai dit. Je ne veux pas d’enfant pour le moment., lui redit-il.  

- Ryo ! Tu vas m’écouter pour une fois et me donner le respect que tu dois à ton père ! Il est temps que tu aies des enfants. Si tu n’en veux pas, tu ne t’en occuperas pas. Ils auront Maya ou une nourrice, on s’en fiche. Il te faut des héritiers !, hurla son tuteur, tapant du plat de la main sur le bureau.  

 

Kaori sursauta en entendant les vociférations de Kaibara à travers la paroi. Elle regarda la porte anxieusement et se demanda quoi faire.  

 

- Je ne veux pas d’une nounou pour mes enfants ! Si j’en ai, ils auront leur père et leur mère !, répondit Ryo.  

- Tu crois vraiment que tu auras le temps de jouer au papa avec le boulot que tu as ? Tu es chef d’une entreprise, Ryo. Pas l’épicerie du coin mais une multinationale cotée en bourse sur toutes les places de marché du monde. Oublie les couches et les biberons, oublie tes rêves idéalistes de grand amour. Tu n’as pas besoin d’une Juliette à tes côtés. Tu as besoin d’une femme d’affaires d’intérieur qui saura gérer son entreprise à elle, c’est-à-dire ta promotion sociale, tes soirées mondaines, organiser des soirées de charité, entretenir un réseau d’amitiés utiles et rentables, toutes ces petites choses qui feront oublier que tu n’es qu’un homme d’affaires faisant fructifier des milliards de dollars., lui rappela-t-il.  

 

Ryo regarda son tuteur et détourna les yeux, dégoûté par sa vision des choses. Il croisa le regard noisette de Kaori et vit son visage défait. Que pensait-elle à ce moment-là ? Se rendait-elle compte du guêpier dans lequel il voulait l’entraîner ? Etait-ce lui rendre service de vouloir faire de sa vie un bilan-compte de résultat plutôt qu’un conte de fées ?  

 

- Oui Kaori ?, lui demanda-t-il, la sortant de son mutisme.  

 

Elle avait frappé et avait attendu mais, sans réponse, elle avait tout de même poussé la porte.  

 

- Le rendez-vous téléphonique avec l’Inde a lieu dans cinq minutes., lui apprit-elle.  

- Merci Kaori. Le dossier ?  

- Sur ton bureau., pointa-t-elle.  

- Merci., lui dit-il, croisant son regard.  

 

Il était conscient qu’elle lui avait ouvert une porte de sortie. Elle ne venait jamais, ni Asami, le prévenir d’un rendez-vous téléphonique. Elles transféraient l’appel au moment venu. Il vit la porte se refermer et se tourna vers son tuteur.  

 

- Comme tu peux le voir, j’ai à faire., dit Ryo à son père.  

- Cette discussion est loin d’être terminée., gronda Shin.  

- Pour moi, elle l’est. Je ne te montre pas où est la sortie., le congédia-t-il.  

 

Shin se rembrunit mais ramassa son manteau et sortit du bureau de Ryo, refermant la porte avant de se diriger vers l’ascenseur. Pris d’une arrière-pensée, il fit demi-tour et s’arrêta devant le bureau de Kaori.  

 

- Si tu t’avises de toucher un mot de notre conversation à Ryo, tu le regretteras., la menaça-t-il.  

 

Elle se sentit blêmir tant son regard était menaçant mais, de sa sonnerie stridente, le téléphone la rappela à la réalité et elle décrocha en le voyant partir avec soulagement. Elle ne put néanmoins s’empêcher de frissonner quand il se retourna et la fixa du regard alors que les portes de l’ascenseur se refermaient. Quel personnage abject… Dire que Ryo avait passé du temps avec lui…  

 

- Je sors déjeuner. Je serai de retour pour la prochaine réunion., lui dit-il passant en coup de vent, lui adressant à peine un regard, une heure après.  

- D’accord., murmura-t-elle, surprise.  

 

En trois semaines, ce serait peut-être le premier déjeuner qu’ils prendraient chacun de leurs côtés à moins qu’un rendez-vous de dernière minute se soit intercalé… Elle vérifia l’agenda mais ne vit rien. Son appel avait dû mal se passer et il avait besoin de prendre l’air, se dit-elle, tentant de lutter contre l’inquiétude qui naissait. Ou alors c’était sa conversation avec Shin qui lui avait tapé sur les nerfs… Elle n’avait pas entendu la teneur de la conversation, les sons ne lui parvenant que de manière étouffée mais l’ambiance avait été pesante quand elle était entrée et les derniers mots qu’elle avait entendus l’avaient glacée. « tu n’es qu’un homme d’affaires faisant fructifier des milliards de dollars. » résumait bien l’impression qu’elle avait ressentie en présence de cet homme. Il n’était attiré que par l’argent et le pouvoir. Elle repensa à ses mots à son égard et tressaillit. Elle ne dirait jamais à Ryo ce que son tuteur lui avait dit. Elle ne craignait pas la menace qu’il lui avait proférée même si elle avait été impressionnée mais elle refusait de le mettre plus en colère encore contre lui. Ils étaient une famille.  

 

- Où va-t-on ?, lui demanda son chauffeur.  

- Nulle part. Laissez-moi seul., ordonna Ryo sombrement à son chauffeur et garde du corps.  

 

Il prit place à l’arrière de la voiture et ferma la porte, les deux hommes se postant non loin du véhicule. Cessant de porter son masque impassible, ses traits s’affaissèrent. Il se laissa aller contre l’appui-tête, desserrant sa cravate et défaisant le bouton du col de sa chemise. Il aurait aimé pouvoir se déshabiller entièrement comme pour ôter le carcan qui l’entourait. Depuis combien de temps ne s’était-il plus habillé normalement ? Depuis combien de temps ne quittait-il son costume le soir que pour mieux le revêtir le lendemain ? Même le week-end chez lui, il portait pantalon de ville et chemise, à se demander s’il faisait encore la distinction entre les jours…  

 

- Putain, dans quoi je t’ai embarquée ?, gronda-t-il.  

 

Il s’en voulait. Il n’avait pensé qu’à lui, au bien-être qu’il avait ressenti, à son cœur qui battait la chamade et son esprit qui se faisait plus léger quand Kaori était là. Elle profitait des choses simples et il voulait savoir ce que ça faisait. Il voulait retrouver une certaine forme d’anonymat, ne pas avoir tout ce qu’il voulait à disposition au point de ne plus savoir ce qu’il voulait. Il voulait avoir un ami qui saurait le manipuler au point de lui faire accepter de l’aider juste pour avoir le plaisir de savoir pouvoir compter sur quelqu’un. Kaori n’avait pas d’argent à offrir, juste sa présence, son sourire et ça lui semblait désormais bien plus précieux que tout ce qu’il possédait parce que c’était vrai, parce que ce qu’elle donnait, elle le faisait sans arrière pensée.  

 

Il allait tuer tout cela en l’emmenant dans son monde. Il allait salir ce qu’elle était. Elle méritait mieux qu’un monde superficiel et manipulateur. Ce n’était que cela, strass et paillettes, faux-semblants, messes basses… Il ne pouvait quitter la société. C’était l’oeuvre de son grand-père et de son père. Il devait continuer mais, elle, il ne pouvait l’entraîner plus bas. Elle était jeune. Elle se remettrait, referait sa vie. A coup sûr, il pouvait faire une croix sur son amitié avec Hide. Si c’était le prix à payer pour la préserver, il l’assumerait.  

 

Il consulta sa montre et ferma les yeux. Il avait encore une demi-heure pour profiter des images de ces quelques jours où il s’était enfin senti bien. Dans une demi-heure, il retournerait comme un voleur dans son bureau et ferait le maximum pour ne pas avoir à la confronter avant le soir. Peut-être même qu’il essaierait de l’éviter jusqu’à son retour de voyage d’affaires. Peut-être que, finalement, elle se rendrait compte qu’elle était moins éprise qu’elle le pensait et ce serait moins dur pour eux deux quand il lui dirait qu’il s’était trompé.  

 

- Lâche…, gronda-t-il.  

 

Il se le répéta encore quand il remonta et accéléra le pas en la voyant prête à sortir de la salle de réunion, fermant la porte de son bureau précipitamment.  

 

- De qui as-tu le plus peur, Saeba ? Elle ou toi ? De ses larmes ou de ce que tu commences à sentir au plus profond de toi ?, murmura-t-il contre la porte.  

 

Il alla s’installer à son bureau et se plongea dans le topo qu’elle avait fait pour la réunion à venir. Se retenant, il leva à peine les yeux quand elle vint le chercher. Il la vit un instant hésiter puis repartir. Lui qui avait joué sans vergogne avec plus d’une femme se sentit pour une fois mal de ce qu’il faisait mais pouvait-il faire autrement ?  

 

- Kaori, pour ce soir, je dois annuler. J’ai un imprévu., lui mentit-il en passant.  

 

Il n’attendit pas sa réponse et partit en réunion. Il n’eut pas à affronter son regard égaré, empli d’incompréhension même s’il l’imaginait très bien. Il évita même de se tourner vers elle lorsqu’il ferma la porte, d’errer du côté de la salle où il aurait pu la voir et donc elle aussi. Lâche, lâche, lâche, lui hurlait sa conscience.  

 

Elle le regarda partir, son inquiétude croissant. Quelque chose avait changé, quelque chose qui ne concernait pas le travail mais eux. Elle le sentait. Son intuition se confirma quand il s’échappa telle une flèche après la fin de la dernière réunion, lui adressant à peine un bonsoir. Elle aurait presque juré qu’il était contrarié de la voir encore là alors qu’elle finissait ce qu’elle avait à faire. L’esprit embrouillé, elle rangea la salle de réunion sans la préparer. La semaine suivante serait calme en l’absence de Ryo, très calme même. Voyant une lumière encore allumée dans son bureau, elle y pénétra et s’arrêta, observant la pièce plongée dans une semi-pénombre.  

 

Elle se revoyait trois semaines auparavant arriver en ronchonnant parce que son frère lui avait dégoté un stage auprès d’un vieux businessman bedonnant qui s’était avéré être un jeune trentenaire séduisant. Elle se revoyait lui tenir tête en lui parlant de la décoration de la pièce, son sourire amusé posé sur elle. Elle se souvint de tous ces déjeuners et fins d’après-midi qu’ils avaient passés ensemble, discutant de la société, de projets passés ou à venir, se lançant des piques, échangeant des regards en une espèce de joute amicale qui avait tourné en autre chose… Enfin c’était ce qu’elle avait pensé. Elle tressaillit en s’imaginant de nouveau dans ses bras une semaine plus tôt, ses lèvres si proches des siennes, ou encore en début de semaine, assise à ses côtés vêtue de son peignoir. Ce jour-là, ils avaient aussi parlé avenir et rien n’avait semblé interférer les jours suivants jusqu’à ce matin et la visite de Shin Kaibara. Que lui avait-il dit ? Qu’est-ce qui avait pu le faire changer d’avis ?  

 

Le cœur lourd, elle referma la lumière de sa lampe de bureau, remit en place sa chaise qu’il n’avait pas pris la peine de ranger. Etait-il donc si pressé de s’en aller ? Elle maîtrisa son envie de passer ses nerfs en balayant les objets sur son bureau et ressortit de là avant de prendre son manteau et de s’en aller. Négligeant la bouche de métro, elle continua sa route à pieds. Elle se fichait bien de la distance ainsi que de la pluie. Elle avait juste besoin de marcher. Ses talons la ralentissaient mais elle s’y était habituée. Elle rentra à l’appartement, exténuée. Malgré tout, ses pensées moroses étaient toujours présentes. Elle retira ses chaussures et se dirigea vers le téléphone dont la lumière du répondeur clignotait.  

 

- Kaori, c’est Hide, rappelle-moi au commissariat., entendit-elle.  

- Ca, ça veut dire qu’il va rentrer tard ce soir et que je ne le verrai probablement pas du week-end., soupira-t-elle.  

 

Elle décrocha le téléphone et se força à être neutre de façon à ce qu’il ne s’inquiète pas pour elle.  

 

- Makimura., répondit-il d’une voix ferme.  

- C’est moi, Hide., l’informa-t-elle.  

- Tu en as mis du temps pour rentrer, Kaori. J’ai essayé de t’appeler à ton bureau., lui fit-il remarquer.  

- Je suis rentrée à pieds. J’avais besoin de prendre l’air., lui apprit-elle.  

- Tout va bien ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui. La semaine a été longue., mentit-elle.  

 

Hide fronça les sourcils, soucieux. Il connaissait trop bien sa sœur pour ne pas savoir qu’elle lui mentait.  

 

- Tu veux en parler ?, lui proposa-t-il, se tournant vers la fenêtre pour échapper aux regards curieux de ses collègues.  

- Non, ça va aller. Je suppose que, si tu m’appelais, c’est pour me dire que tu rentres tard., changea-t-elle de sujet.  

- Oui et que je bosserai tout le week-end., l’informa-t-il.  

- Je m’en doutais. Fais attention à toi, Hide., lui demanda-t-elle, anxieuse.  

- Toi aussi. Repose-toi, Kaori. Tu travailles comme une folle alors prends un peu de temps pour toi., lui conseilla-t-il.  

- Je vais voir. Peut-être… peut-être que je sortirai demain., murmura-t-elle.  

 

Ca lui changerait les idées. Elle trouverait bien un moyen d’oublier Ryo et son cœur anxieux quelques heures.  

 

- Pourquoi tu ne proposerais pas à Eriko de sortir ?, lui suggéra-t-il.  

- Eriko ? Sortir ? A part ses morceaux de tissu ou faire les magasins, je ne vois pas. Je vais réfléchir. Fais attention à toi., lui dit-elle en raccrochant.  

 

Elle partit dans sa chambre ranger sa sacoche et sa veste. Elle finit par se déshabiller et aller dans la salle de bains où elle se fit couler un bain. Elle se glissa dedans et ferma les yeux. Avait-elle rêvé tout ce qui s’était passé ? S’était-elle montée la tête en se disant qu’il y avait plus qu’une attirance sexuelle ? Elle se pinça la cuisse et poussa un léger cri de douleur. Autant pour le rêve… Elle n’avait pas non plus rêvé leur petite expérience charnelle la semaine précédente. Son regard brillait de désir pour elle, elle ne pouvait le nier, mais, après, quand il lui avait expliqué pour Maya, c’était plus profond. Elle le savait. Alors pourquoi ? La question tourna et retourna dans son esprit pendant tout le week-end.  

 

- Tout va bien, Hide ?, l’interrogea Saeko, venant s’asseoir à ses côtés sur son bureau.  

- Je ne sais pas., murmura-t-il, songeur.  

- C’est Kaori ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il leva les yeux vers elle, un peu surpris de la question, mais ne vit rien à part un intérêt sincère.  

 

- Elle m’avait l’air soucieuse mais peut-être qu’elle est juste fatiguée., réfléchit-il.  

- Peut-être. Tu veux rentrer pour t’en assurer ? On peut avancer sans toi pour le moment., lui proposa-t-elle.  

- Non, ça va aller. Si elle a des soucis, elle viendra me voir si elle a besoin d’aide., soupira-t-il.  

- C’est une bonne résolution. Ta sœur grandit. Elle sait que tu es là, c’est ce qui compte. Je suis sûre qu’elle ne veut pas t’inquiéter outre mesure donc fais-lui confiance pour te dire quand les choses vont ou ne vont pas. Et si tu trouves qu’elle se renferme, tu lui demanderas., lui conseilla-t-elle.  

- Et si c’était en lien avec le travail et qu’elle ne voulait pas m’en parler parce que ça concerne Ryo ?, s’inquiéta-t-il.  

- Pourquoi elle ne t’en parlerait pas ?,  

- Parce qu’on est amis., répondit-il.  

- Je ferai peut-être bien de lui poser la question., se dit-il.  

 

Saeko le regarda les sourcils froncés, se demandant à qui il voulait poser la question.  

 

- A Kaori ?, demanda-t-elle.  

- Non, à Ryo. Il passe plus de temps avec elle que moi. Il saura peut-être me dire., pensa-t-il à voix haute avant de décrocher son téléphone.  

- Tu ne penses pas que tu vas une peu vite en supposition, Hide ?, lui reprocha-t-elle, lui reprenant le téléphone des mains.  

- Non. Rends-moi ça. Je l’appelle, je lui demande s’il y a un problème et c’est tout., résuma-t-il.  

- Tu es incorrigible, Hide. Laisse-la vivre sa vie. Si ce n’était pas Ryo son employeur, tu l’appellerais aussi ?, lui retourna-t-elle.  

 

Hide grogna et lança le stylo qu’il remuait inconsciemment dans sa main depuis sa conversation avec sa sœur sur son bureau.  

 

- Non, bien sûr que non., répondit-il.  

- Alors, tu dois faire comme si tu ne connaissais pas son maître de stage. Elle viendra vers toi, Hide. Laisse-lui une chance de voler de ses propres ailes., lui dit-elle avant d’être appelée par un autre collègue.  

 

L’inspecteur contempla son téléphone, hésitant encore sur la conduite à suivre. Appeler ou ne pas appeler ? Il ne le fit pas pour en finir. Tard dans la nuit, il rentra chez lui. Cherchant quelque chose à grignoter, il s’aperçut que Kaori n’avait pas mangé. Ce n’était pas compliqué puisqu’il ne restait plus grand-chose dans le frigo et que rien n’avait bougé depuis le matin et, soulevant le couvercle de la poubelle, il vit qu’elle n’avait rien commandé non plus.  

 

- Kaori., grogna-t-il.  

 

Inquiet, il alla vers sa chambre, tapant doucement vu que la lumière perçait sous la porte. Il entrouvrit en l’absence de réponse et la trouva endormie sur son lit, tout un tas de documents éparpillés autour d’elle et par terre. Il les ramassa et les posa en tas sur son bureau. Il referma son ordinateur également puis remonta la couverture sur elle.  

 

- Vous ne pouvez pas entrer…, murmura-t-elle, les sourcils froncés dans son sommeil.  

- La jeune fille vous dit que vous ne pouvez pas rentrer., continua-t-elle.  

 

Maki ne put s’empêcher de sourire en entendant le ton ferme de sa petite sœur. Elle faisait apparemment preuve de beaucoup de caractère également au travail… en espérant qu’elle saurait se maîtriser.  

 

- Le nouveau directeur…, finit-elle en marmonnant et s’agitant.  

 

Hide l’observa fixement un moment. Pourquoi parlait-elle du nouveau directeur ? Avait-elle eu des déboires avec un des employés ? Oserait-elle en parler à Ryo s’il y avait un souci avec un responsable dans son entreprise ?  

 

- Dors, Kaori. Tu es en sécurité ici., lui dit-il, caressant son front comme lorsqu’elle était petite.  

 

Elle se calma puis se tourna sur le côté et sombra de nouveau dans un sommeil profond. Eteignant la lumière, il la laissa alors dormir et alla grappiller quelques heures de sommeil bien méritées. Quand il se leva le lendemain matin tôt, Kaori dormait toujours et il ne la réveilla pas, lui laissant seulement un petit mot avant de partir.  

 

- Ryo, tu as de la visite., l’informa son garde du corps alors qu’il prenait son café du matin en regardant le journal.  

 

Le jeune homme se tourna vers le nouvel arrivant et, malgré son anxiété soudaine, lui adressa un sourire amical.  

 

- Hide, quelle agréable surprise mais il est un peu tôt pour aller boire un verre, non ?, le taquina-t-il.  

 

Kaori avait-elle craqué et tout raconté ? Il était peut-être venu lui faire la peau pour avoir blessé sa petite sœur ? Il tâcha de rester calme et se leva pour serrer la main à son ami.  

 

- Assieds-toi. Tu prendras bien un café ?, lui proposa-t-il, lui servant une tasse et la lui tendant.  

- Merci. A vrai dire, j’ai fait un détour avant d’aller au boulot., lui apprit son ami.  

- Encore une enquête qui va te tenir tout le week-end., résuma Ryo, pensant à Kaori mais la chassant aussitôt de son esprit pour ne pas céder.  

- Oui. Ryo, c’est délicat mais Kaori n’était pas elle-même hier soir., commença l’inspecteur.  

 

Ryo déglutit discrètement, sentant venir la tempête. Il allait devoir affronter les conséquences de ses erreurs.  

 

- Dans la nuit, elle a marmonné des choses incompréhensibles comme le fait de ne pouvoir laisser entrer quelqu’un. Elle a aussi parlé d’un nouveau directeur. Je voudrais savoir si tu as vu quelque chose. Dois-je m’inquiéter la semaine prochaine quand tu ne seras pas là ?, lui demanda Hide.  

 

Le dirigeant le regarda en clignant des yeux un instant puis réfléchit.  

 

- Il y a eu cette histoire avec Choei mais j’ai réglé le problème. Il a compris le message., pensa Ryo.  

- Elle m’en a parlé., admit Hide.  

- Rien d’autre hier ?, l’interrogea-t-il.  

- Shin… Shin est passé hier en mon absence. Ils ont passé un peu de temps à deux. Elle l’a fait poireauter dans la salle d’attente, lui refusant l’accès à mon bureau. Il n’était pas très heureux quand je suis arrivé. Il s’est peut-être montré désagréable et on sait comme il peut l’être., pensa Ryo.  

- Nouveau directeur contre ancien directeur, ça se tient., souffla Maki.  

- Je préfère ça. Je craignais que ce soit autre chose de plus sordide.  

 

Méditant un instant, ils burent leurs cafés en silence.  

 

- Alors Shin est venu te trouver au bureau. C’est plutôt rare, non ?, fit remarquer l’inspecteur.  

- Oui mais l’affaire est d’importance. Maya lui a appris qu’elle s’était fiancée. Il est venu me rappeler à mes obligations de pupille respectueux., répondit Ryo, la mâchoire serrée.  

- On s’est disputés comme on sait le faire sur ce sujet-là ou sur notre façon de gérer l’entreprise. C’est fou comme il peut changer, et moi aussi certainement, quand on aborde certaines choses. Je ne me rappelle pas qu’on ait eu beaucoup de disputes. Il était plutôt cool sur beaucoup de sujets mais ce mariage et l’entreprise…  

- C’est comme moi et la sécurité de Kaori. Ca me fait débarquer chez mon ami de très bonne heure un samedi matin., plaisanta Hide.  

- Tu t’inquiètes pour ta sœur. Tu es là pour elle. Qui suis-je pour t’en vouloir ?, la rassura Ryo, sachant que, d’ici quelques jours, il serait peut-être une autre source d’inquiétude pour lui.  

 

Il n’eut cependant pas le courage de le prévenir, de lui dire ce qu’il avait fait, ce qu’il avait prévu de faire avec elle. Il ne lui avait pas menti. Il avait vraiment voulu cette relation avec elle, la voulait encore mais il ne pouvait pas la faire plonger dans son monde.  

 

- Continue à être là pour elle jusqu’à ce qu’elle trouve celui qui pourra prendre ta suite. C’est une jeune femme admirable que tu as élevée., le félicita-t-il.  

 

C’était une jeune femme admirable qu’il avait aimée, qui l’avait ébloui et un peu emporté dans son monde à elle. Dans son monde à elle, ils auraient pu s’aimer, être heureux.  

 

- Oui, sauf que j’ai encore du mal à voir la jeune femme. A mes yeux, elle reste une jeune fille., soupira Hide.  

- Laisse-la éclore, Hide. Elle en a les ressources. Elle est forte et, avec ton soutien, elle peut avancer avec plus de confiance. Ca lui apprendra à encaisser les coups durs de la vie., fit Ryo sombrement, la culpabilité le piquant.  

- Ryo ?, s’inquiéta son ami.  

- J’aimerais avoir quelqu’un vers qui me tourner comme toi et Kaori., éluda-t-il.  

- Je suis là. Tu peux me parler si tu en as besoin., lui assura Hide.  

 

Ryo observa son ami un moment avant d’acquiescer. Il savait que ces jours-là étaient comptés. Hide ne penserait certainement pas de même quand il apprendrait…  

 

- Merci.  

- C’est moi. Il faut que je file. A plus Ryo., le salua-t-il avant de partir, laissant son ami seul.  

 

Il le regarda partir et se passa une main sur le visage. Comment avait-il pu laisser les choses aller si loin ? 

 


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