Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 25 :: Chapitre 25

Publiée: 16-02-21 - Mise à jour: 16-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 25  

 

Il ouvrit un œil et observa la femme dans ses bras, son visage endormi, ses bras serrés autour de lui. Laissant un sourire éclairer ses traits, son regard s’égara plus loin sur son environnement, fronçant les sourcils. Ils avaient mis un sacré bordel. Ils avaient perdu tout sens de la mesure et s’étaient complètement lâchés. Ce n’était pas la façon dont il fêtait Noël habituellement mais qui était-il pour se plaindre ? A Rome, on fait comme les romains, disait-on, alors à Tokyo… Le rangement attendrait. Pour le moment, il était bien et seule comptait la présence féminine entre ses bras. En ricanant légèrement, Mick repensa à leur première rencontre.  

 

- Un bisou magique ?  

- La Madame n’a pas envie de faire de bisou magique au guignol aveugle devant elle !, lui avait reclaqué Kazue.  

 

Il n’avait pas fait attention à la beauté cachée sous des airs austères, trop obnubilé qu’il était par la rouquine au caractère incendiaire qu’il avait rencontrée peu de jours avant. Kaori l’avait impressionné par sa maturité et sa beauté innocente. Elle s’apprêtait à peine et, pourtant, elle semblait lumineuse. Et quand elle souriait… il se damnerait pour un de ses sourires francs et chauds dont elle avait le secret. Même aujourd’hui, même avec Kazue, il attendait ces sourires-là pour embellir ses journées. Kazue avait beaucoup plus de retenue que Kaori pour se laisser aller si facilement même quand il s’agissait de bonheur.  

 

Donc leur premier échange avait été ce moment où Ryo l’avait blessé, intentionnellement, il en restait persuadé, et qu’il avait quémandé un peu d’affection auprès des autres femmes, n’en recevant point. Il n’avait pas non plus arrangé son cas lorsque son ami les avait présentés l’un à l’autre.  

 

- Kazue, je te présente Mick, le directeur du service sécurité. Mick, Kazue, la directrice du service juridique., avait annoncé Ryo.  

- Enchanté Madame., l’avait-il accueillie.  

- Mais cessez de m’appeler Madame. Je n’ai que vingt-cinq ans !, s’était-elle fâchée.  

- Désolé, Madame… pardon Kazue mais avec votre chignon austère, votre tailleur tout noir sur une chemise blanche, vous en paraissez dix de plus., lui avait-il affirmé, trouvant bien dommage de cacher un si joli corps.  

- Quel grossier personnage !, s’était-elle offusquée avant de partir.  

 

En fin connaisseur, il ne pouvait pas ne pas avoir vu ce qu’elle cachait à son grand étonnement d’ailleurs puisqu’elle avait du caractère et ne devait pas avoir la même timidité que la rouquine qui le faisait alors vibrer. Il avouait volontiers aujourd’hui qu’il y avait été un peu fort. Il avait bien vu les coups d’oeil appuyés que Kazue lançait à son ami et avait parfaitement compris que la demoiselle était intéressée. Ce que lui avait compris en revanche, c’était ce qui se tissait entre Ryo et Kaori et, même s’il n’aurait pas été contre avoir sa chance avec la rouquine, il savait déjà qu’il ne se glisserait jamais entre eux deux. Ce qui les liait déjà à l’époque était fort et les entourait comme une bulle protectrice et, en tant qu’ami, il voulait les aider.  

 

- A quoi tu penses, Mick ?, entendit-il soudain, revenant à la réalité.  

- A nous., avoua-t-il.  

- Au bordel qu’on a mis dans la chambre et à l’ordre que tu as mis dans ma vie., ajouta-t-il, caressant la crinière brune.  

- On n’y a pas été de main morte., admit-elle en riant.  

- Qui aurait cru que, sous ses abords très sérieux, se cachait une tigresse sauvage et passionnée ?, la taquina-t-il, l’embrassant et la basculant sur le dos.  

- Tu ne veux quand même pas…, commença-t-elle, le voyant hocher la tête.  

- Encore ? Tu n’en as pas assez ?, s’étonna-t-elle.  

- Ce ne sera que la quatrième fois depuis ce matin., lui répondit-il, reprenant ses caresses et baisers.  

 

Il n’étaient pas partis du bon pied tous les deux et, pourtant, ils s’étaient trouvés naturellement. Lorsque Ryo lui avait annoncé que sa relation était sérieuse, il avait su que, pour lui, la page Kaori devait être tournée et il l’avait fait. Il avait cependant menacé son ami de la poursuivre de ses assiduités s’il n’était pas assez rapide mais ce n’était que ça, des menaces pour le pousser à poursuivre ses efforts. Il n’avait jamais vu Ryo si serein et heureux et le regard de Kaori parlait pour elle quand elle le posait sur lui. Elle n’était pas admirative ou subjuguée. Elle était juste amoureuse de Ryo, hors d’atteinte pour lui.  

 

Contrairement à ce qu’il avait pu penser, son cœur bien que très épris n’avait pas mis longtemps à battre de nouveau et ça s’était fait naturellement. Kazue et lui s’étaient croisés à de nombreuses reprises en l’absence de son ami. Mick avait plein d’idées en tête pour assurer la sécurité de la société mais beaucoup d’entre elles touchaient l’informatique et les système de surveillance, ce qui impliquait un certain nombre de règles juridiques à respecter. Il s’était donc rapproché de Kazue pour avoir son éclairage et ils avaient passé pas mal d’heures ensemble à discuter très sérieusement, surtout au soir quand son agenda se libérait.  

 

La première fois qu’il l’avait invitée à boire un verre après le bureau, c’était plutôt sur le coup de l’habitude mais elle avait refusé. De manière un peu surprenante, il en avait été déçu et n’avait même pas cherché à aller prendre un verre seul pour se trouver une épaule compatissante. Le lendemain soir, après avoir évoqué les sujets liés au travail, ils avaient dérivé sur des sujets tout autres et ils avaient bien ri.  

 

- Tu me fais marcher., avait-elle lancé avec un regard pétillant.  

- Je te jure, je suis le spécialiste du chignon féminin. Je suis capable de te défaire ton chignon en enlevant une seule épingle., lui avait-il affirmé.  

 

Le fait était qu’il rêvait de voir ses cheveux se déployer sur ses épaules et encore plus de pouvoir passer les mains dedans. Il s’était rendu compte que quelque chose en lui le poussait vers elle et il voulait voir si c’était réciproque.  

 

- Non, c’est impossible. Ce chignon-là est fait de manière très serrée pour tenir tout la journée., lui avait-elle opposé, le regard malicieux.  

- Rien n’est impossible pour Mick Angel. Laisse-moi te montrer et, si j’y arrive, tu acceptes que je t’offre un verre., lui avait-il proposé.  

 

Il l’avait vu se mordre la lèvre puis acquiescer, n’en croyant pas sa chance. Il s’était alors mis face à elle, s’était penché, son visage près du sien. Il avait vu son regard à la fois excité et inquiet, sa bouche entrouverte avec un souffle légèrement anxieux et avait glissé une main derrière sa tête à la recherche d’une épingle bien placée. Il avait caressé ses cheveux doucement, son regard rassurant plongeant dans le sien qui brillait de plus en plus fort.  

 

- Interdiction de bouger, c’est de la triche sinon et j’aurai le droit à un deuxième essai., lui avait-il murmuré.  

 

Il avait alors approché un peu plus son visage du sien, la poussant à se reculer alors qu’il retirait trois épingles de ses cheveux, en cachant deux dans sa manche.  

 

- C’est raté, l’avait-elle taquiné.  

- Tu as bougé. J’ai le droit de réessayer., lui avait-il rappelé.  

- D’accord., avait-elle consenti, sûre de son fait.  

 

Il avait recommencé le même manège et avait retiré deux épingles, en cachant de nouveau une. Son chignon s’était alors desserré et ses cheveux avaient commencé à se répandre sur ses épaules, faisant tomber certaines épingles par terre. Il lui avait rendu les deux qu’il tenait ostensiblement en main avant de se baisser pour ramasser celles tombées y ajoutant les trois cachées, les lui rendant galamment.  

 

- Donc tu gagnes et tu m’offres un verre. Drôle de logique…, avait-elle pipé, passant les doigts dans ses cheveux pour retirer les dernières épingles.  

- Tu en as encore une là., lui avait-il indiqué.  

 

Il avait glissé les doigts entre ses mèches, en appréciant la douceur, et avait retiré l’épingle restante pour la lui rendre.  

 

- Je gagne ta présence., lui avait-il dit avec un sourire franc et sincère.  

 

Le verre s’était transformé en dîner pour en finir et ils avaient passé une excellente soirée à deux. La surprenant, il n’avait fait que l’embrasser sur la joue en la laissant en bas de chez elle ce soir-là. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il trouva un message sur sa boîte mail le lendemain, lui demandant s’il avait quelque chose de prévu le soir même, surprise d’autant plus grande lorsqu’il l’avait trouvée dans son bureau, les cheveux détachés sur un tailleur toujours noir mais accompagné d’un caraco rouge. Le changement était en cours et il avait tenté sa chance pour voir à quel point après le repas. Il l’avait embrassée ce soir-là et elle avait répondu à ses avances avec ardeur. Depuis tout s’était enchaîné et, lorsqu’elle lui avait expliqué qu’au Japon, Noël était plutôt une fête pour les amoureux et qu’elle lui avait proposé de le passer à deux, il avait accepté plutôt deux fois qu’une, concrétisant la formation de leur couple ce jour-là.  

 

- Tu veux m’accompagner à la soirée de fin d’année de la boîte ?, lui proposa-t-il soudain.  

- Tu veux dire qu’on va dire à tes amis qu’on est en couple ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il prit un instant pour réfléchir puis lui sourit chaudement.  

 

- Oui. Je sais que ça ne fait pas longtemps mais je pense que j’ai trouvé ma moitié., admit-il.  

- Je… je ne sais pas, Mick. Ryo… Je ne veux pas qu’il s’imagine des choses…, fit-elle, gênée.  

 

Fronçant les sourcils, il se releva dans le lit et la toisa du regard, se demandant s’il s’était fourvoyé.  

 

- Que voudrais-tu qu’il s’imagine ? Que tu n’es plus disponible pour ses besoins personnels ?, lui demanda-t-il.  

- Si ça peut te rassurer, il ne se pose même pas la question. Si tu penses pouvoir encore lui mettre le grappin dessus, ôte-toi ça de la tête. Plus aucune femme n’aura de prise sur lui en dehors de Kaori. Putain, j’en reviens pas de mettre fait avoir ainsi., fit-il, furieux, sortant du lit et cherchant ses vêtements.  

- Qu’est-ce que tu racontes, Mick ? Arrête ! Reste là., lui dit-elle, sortant du lit à son tour.  

- Je ne veux pas de Ryo. Je ne me sers pas de toi pour l’approcher., lui affirma-t-elle.  

- J’ai bien vu qu’il n’était pas intéressé et, depuis lundi, j’ai compris pourquoi. Si ça peut te rassurer, ça fait depuis bien plus que cela que je sais que tu m’intéresses, depuis que tu m’as embrassée sur la joue ce soir-là alors que tu as une réputation de séducteur. Tu as pris le temps avec moi. Tu m’as brusquée par moments, tu as été patient à d’autres, les plus importants, et tous les hommes ne sont pas comme cela., lui dit-elle, lui faisant face.  

- Alors pourquoi tu hésites à venir à la soirée ? Pourquoi tu as refusé de venir lundi soir nous rejoindre ?, l’interrogea-t-il.  

- Parce que je ne sais pas ce qu’il pense des relations entre collègues. Je ne veux pas perdre mon poste, Mick. Je ne veux pas non plus qu’il croit que je me sers de toi pour l’atteindre comme tu viens de le faire., lui reprocha-t-elle doucement.  

- Je tiens à toi, vraiment., lui affirma-t-elle.  

 

Il l’observa un instant avant de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui.  

 

- Excuse-moi. Je n’aurais pas dû m’énerver ainsi mais tu me fais perdre mon sang-froid., admit-il.  

- Vraiment ? Je ne pensais pas. Je pensais qu’il n’y avait qu’elle qui le pouvait., lui retourna-t-elle.  

- Elle ?, répéta-t-il, ne comprenant pas.  

- Kaori. Moi aussi, je pourrais te demander des explications à son sujet, me demander si tu ne veux pas m’emmener là-bas à ton bras pour la rendre jalouse., lui dit-elle, pincée.  

- Elle n’a d’yeux que pour Ryo et ça fait un bail que je l’ai compris. J’en ai pincé pour elle, Kazue, je ne vais pas te mentir. Si j’avais eu la moindre chance, je l’aurais tentée mais c’est du passé et j’ai celle que je veux entre mes bras. Et ne t’inquiète pas si tu me vois la charmer de temps à autre, c’est juste pour jouer., lui assura-t-il.  

- Viens avec moi à la soirée. Ryo ne dira rien. S’il prohibait les relations entre collègues, il ne s’amuserait pas à risquer de braver l’interdit alors que Kaori n’est en stage que pour six mois dans la boîte. Il aurait attendu qu’elle ait fini.  

- Il fait ce qu’il veut, non ? C’est lui le dirigeant après tout. Alors s’il veut interdire les relations personnelles entre ses employés mais s’envoyer en l’air avec son assistante, c’est son droit, non ?, lui opposa-t-elle.  

- Premièrement, ils ne s’envoient pas en l’air. Ce n’est pas qu’une passade pour eux. Deuxièmement, tu ne connais pas encore Ryo très bien mais il ne se place pas au dessus du lot. S’il impose une règle dans la société, il la respectera lui-même. Il n’est ni phallocrate ni condescendant., lui affirma-t-il d’une voix ferme.  

 

Kazue l’observa attentivement et vit à quel point il était sérieux. Elle ne le connaissait pas encore très bien puisqu’ils ne se fréquentaient que depuis trois semaines mais elle en était sûre. Elle savait que, s’il devait choisir entre elle et son ami, il choisirait encore son ami bien qu’il eut des sentiments pour elle. Leur relation n’était pas encore assez forte pour cela.  

 

- Je te crois et, oui, je veux bien venir avec toi à la fête de fin d’année mais, Mick, je ne suis pas du genre démonstrative en public. Je n’ai pas envie qu’on dise de moi que je suis une fille facile., le prévint-elle.  

- Pourtant avec Ryo, tu n’y as pas été par quatre chemins., lui fit-il remarquer, amusé.  

- Je cherchais surtout à lui montrer que j’étais à la hauteur, qu’il ne m’impressionnait pas alors que j’étais une femme., lui avoua-t-elle, penaude.  

- Tu veux dire que tu n’étais pas intéressée ?, la taquina-t-il.  

- Je ne vais pas te mentir. Si, j’étais intéressée… comme la plupart des jeunes femmes de la société. D’un côté, je plains Kaori. Les ragots n’ont pas fini de pleuvoir., soupira-t-elle.  

- Elle est forte, elle s’en remettra., nuança Mick.  

- Je l’espère., fit-elle, songeuse.  

 

Soudain, un sourire étira ses lèvres et elle partit d’un rire franc qui laissa son amant perplexe.  

 

- Tu… tu aurais dû voir… la tête de Reika quand elle a su pour la photo., explicita-t-elle entre deux hoquets.  

- Elle était verte. Elle attendait avec impatience le départ d’Asami pour prendre la place et séduire Ryo. D’après ce que j’ai compris, elle est rentrée spécialement pour cela dans la société quand elle a su qu’il reprenait la direction. Savoir qu’elle s’était faite coiffer au poteau par une gamine, ça l’a rendu folle., s’amusa Kazue.  

- J’imagine. En revanche, évite de traiter Kaori de gamine. Ca ne me plaît pas et elle est bien plus mûre qu’elle en a l’air., la reprit-il doucement.  

- Je sais. Je m’en suis rendue compte., admit-elle.  

- Tu… Tu es encore fâché ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, je pense que c’était une discussion nécessaire entre nous. Et promis pour la fête, pas de démonstration affective démesurée. Néanmoins, pour le moment, je peux me le permettre., dit-il, l’attirant contre lui pour l’embrasser.  

- Je prendrais bien une douche., lui opposa-t-elle, s’écartant de lui.  

- Tu viens me frotter le dos ?, lui proposa-t-elle.  

 

Il ne se le fit pas dire deux fois et la suivit dans la salle de bains de son appartement. La douche s’éternisa quelque peu et fut le lieu d’une séance de vocalises explicites et sensuelles qui couvrit le bruit de la sonnerie du téléphone portable. Juste après, alors qu’ils sortaient de la cabine, Mick entendit le signal d’un message vocal reçu et alla décrocher.  

 

- Laisse courir, c’est le jour de Noël., lui suggéra Kazue.  

- Justement, si j’ai un appel, c’est sérieux., lui répondit-il, portant l’appareil à son oreille.  

 

Elle le vit froncer les sourcils puis son visage se durcir avant de raccrocher et de se rhabiller.  

 

- Mick ?, l’interrogea-t-elle, inquiète.  

- Il y a eu une fusillade à l’appartement. Je dois y aller., lui dit-il avant de s’en aller.  

 

Les jambes coupées, elle tomba assise sur le lit au moment même où la porte claqua fermée derrière lui. Elle n’avait même pas eu le temps de lui demander comment ils allaient.  

 

- Que penses-tu de celle-là ?, demanda Miki à son mari.  

- Trop exposée., répondit-il.  

- Falcon…, grogna-t-elle.  

- On ne peut pas toujours choisir une maison en fonction de la sécurité. Oublie le boulot deux minutes. Si on se concentrait déjà sur l’esthétique ou le côté pratique. Si on envisage de passer plus de temps sur Tokyo, il va falloir qu’on se trouve quelque chose de plus grand et qui nous occupe, sinon on va se taper sur les nerfs., lui rappela-t-elle.  

- J’ai comme dans l’idée que les voyages vont se raréfier avec Ryo., pipa-t-elle.  

- Je pense aussi., admit-il.  

- Il a l’air sincèrement épris et elle aussi. Je l’aime bien, Kaori. Elle est gentille, elle a du caractère et le sens de l’humour. C’est bien qu’il ait trouvé une fille sincère., apprécia-t-elle.  

- Oui, c’est vrai. Elle est courageuse en plus. Ca aidera pour surmonter ce qui l’attend elle et ce qui les attend tous les deux., ajouta-t-il, faisant face à la fenêtre.  

 

Il revint s’asseoir près d’elle et tourna l’ordinateur pour voir.  

 

- Tu crois que Shin va leur jouer un mauvais tour ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Il ne les laissera pas en paix. Ryo a verrouillé du côté de l’entreprise tout ce qu’il pouvait. Reste à voir comment il s’en prendra à eux du côté vie privée. Si on allait faire un tour ? Moi, voir des maisons sur écran, ça ne me parle pas. On va arpenter les rues de la ville., grogna-t-il.  

- Une sortie en amoureux ? Ca me va !, s’exclama Miki, joviale.  

- Et tu crois que ce soir, toi et moi, on pourrait conclure ?, lui susurra-t-elle à l’oreille.  

- Si tu n’es pas trop crevée, je te ferai décoller et tu ne seras pas aux commandes cette fois., lui promit-il.  

- J’ai hâte., murmura-t-elle.  

 

Ils enfilèrent leurs boots et sortirent de leur appartement pour gagner les rues de la ville.  

 

- Falcon, tu… tu n’as jamais songé… Non rien, oublie., fit Miki, secouant la tête.  

- On pourrait l’envisager., lui dit-il, la laissant ébahie un moment.  

- C’est vrai ? Tu voudrais bien ? Malgré les contraintes que ça engendrerait ?, s’étonna-t-elle.  

- Oui. Ca fait un moment qu’on est mariés maintenant. On envisage d’acheter plus grand, alors c’est peut-être le bon moment., admit-il.  

- Je n’aurais jamais cru que tu voudrais adopter un chat !, s’exclama-t-elle, enthousiaste.  

 

Il se figea sur place et se tourna vers sa femme. Un chat ? Un chat ! Quelle drôle d’idée ? Une boule de poils qui viendrait le coller et squatter son espace de vie ? Un truc qui ronronnerait ou grifferait quand il n’était pas content ? Un bazar qui laisserait ses poils partout où il passerait ? Ah ça non ! Non, non et non ! Soudain, Miki se mit à rire aux éclats, pliée en deux.  

 

- Tu verrais ta tête. C’est trop drôle. Je plaisantais, Falcon ! C’était trop tentant de te taquiner., s’excusa-t-elle, passant un bras sous le sien.  

- Alors tu voudrais bien qu’on ait un enfant ?, reprit-elle, plus calme, posant la tête sur son épaule.  

- Oui, dès qu’on aura trouvé notre pied-à-terre plus grand. On peut attendre jusque là, non ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, je ne me sens pas encore pressée par mon horloge biologique même si j’y pense., avoua-t-elle.  

- Tu sais, j’avais un peu peur que nos métiers respectifs nous éloignent et qu’on perde de vue ce qui nous avait rapproché. Aujourd’hui, c’est notre deuxième Noël comme mari et femme et, ce qui est magique pour moi, c’est de t’aimer comme au premier jour et de me sentir aimée en retour. Je me sens prête à accueillir la concrétisation de tout cela., lui expliqua-t-elle.  

- Et tu vas continuer à piloter ?, lui demanda-t-il.  

- J’aimerais bien. J’adore cela, tu le sais. Mais s’il le faut, je changerai mes plans de carrière. Ca ne serait pas dramatique après tout., lui assura-t-elle.  

- Moi aussi, je pourrais moins voyager. Je pense que Ryo voudra stabiliser son périmètre avant de penser à l’agrandir de nouveau. Il faudra toujours rester à l’affût mais il y aura peut-être moins de déplacement., pensa-t-il.  

 

Main dans la main, ils continuèrent à avancer dans les rues de Tokyo parées des couleurs de Noël.  

 

- Tu crois que c’est quoi cette attaque de grande envergure dont tu parlais la dernière fois. Ca commence à dater, non ? En général, ils vont plus vite pour agir., l’interrogea Miki.  

 

Elle n’était pas une experte comme son mari mais elle avait assez traîné à ses côtés pour commencer à s’y connaître un peu.  

 

- Tu penses que c’était de l’intox ?  

- Non, je ne crois pas. Je pense qu’ils préparent leur coup pour ne pas se rater., répondit-il sombrement.  

- Les mesures de sécurité autour de Kaori ont été renforcées, ce qui la rend difficilement atteignable. Ces hommes sont prêts à tout pour la tuer et ébranler son frère. Ils sont d’autant plus redoutables qu’ils sont prêts à y laisser la vie s’ils échouent ou ne pas laisser de trace comme lorsqu’ils ont abattu leur collègue la première fois., ajouta-t-il.  

- Donc ils vont vraiment attaquer et on ne sait pas comment…, souffla Miki.  

- Non, je n’en ai vraiment aucune idée. On a couvert toutes les possibilités réalisables avec les moyens connus en leur possession. Ils vont donc devoir innover, ce qui les rend imprévisibles mais qui pourrait ouvrir une brèche dans leur couverture., supposa-t-il.  

- Parce qu’ils devront prendre des risques., suggéra-t-elle, recevant l’assentiment de son mari.  

 

Le silence revint entre eux et ils s’arrêtèrent un moment au parc, prenant place sur un banc. Prenant la main de son mari, Miki se replongea dans ses souvenirs.  

 

- Qui aurait cru que ma vie changerait ainsi en acceptant de vous embarquer clandestinement dans mon avion ?, plaisanta-t-elle.  

- C’était ça ou j’aurais dû faire du mal à tous ces énergumènes qui voulaient nous prendre pour une cible de fléchettes., répliqua-t-il, un léger sourire ourlant ses lèvres.  

- Tout ça pour récolter des informations sur cette société. Quand je pense que Ryo était de la partie… C’était quand même sacrément dangereux., s’amusa-t-elle.  

- C’était à l’époque où il était jeune et fou., ironisa-t-il.  

- Maintenant, il est bien plus sage. Ca change un homme les responsabilités., murmura Miki un peu nostalgique.  

- Une femme aussi, ça change un homme., pipa Falcon.  

- J’ai changé ta vie ?, s’étonna-t-elle.  

- Avant, je prenais rarement le temps de rentrer au Japon., admit-il.  

- Et Ryo a retrouvé le sourire avec Kaori. Ca faisait longtemps que je ne l’avais pas vu si léger., affirma la pilote, comprenant ce qu’il voulait dire et posant la tête sur son épaule.  

 

Umibozu observa les lieux, le ciel bas qui surplombait Tokyo et se leva, tendant la main à sa moitié. Elle la prit et se leva également, le suivant dans son périple alors que la nuit commençait à tomber.  

 

- Et si nous faisions quelque chose de léger nous aussi ?, lui proposa-t-elle.  

- Tu veux déjà rentrer ?, répliqua Umi avec un petit sourire.  

- Je pensais à autre chose mais je suis néanmoins ravie de savoir que tu en veux encore à mon corps., le taquina-t-elle.  

- Pourquoi ? Tu en doutais ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas. Avec tous ces pays exotiques que tu traverses, tu as bien dû rencontrer des femmes qui auraient pu te faire envie., pipa-t-elle.  

- En effet et je ne te mentirai pas en te disant que je n’ai pas apprécié certaines visions mais ça en est resté là, des visions. J’ai tout ce qu’il me faut à la maison., lui répondit-il, passant un bras autour de ses épaules.  

- Donc, je ne dois pas culpabiliser de regarder d’autres hommes ?, plaisanta-t-elle, touchée par son aveu.  

- Tant que tu ne touches pas, ça me va., admit-il.  

 

Miki se dégagea et lui fit face, se jetant à son cou. Obligeamment, son mari la souleva de terre et la laissa l’embrasser langoureusement, attirant les regards sur eux.  

 

- Je t’aime, Falcon., lui murmura-t-elle amoureusement.  

- Humpf… moi aussi., lui retourna-t-il, une lueur traversant ses lunettes de soleil.  

- Donc que veux-tu faire ?, lui demanda-t-il, la gardant dans ses bras.  

- La fête foraine… Je veux aller à la fête foraine., lui dit-elle, les yeux brillants.  

- Je sens qu’on va repartir avec une peluche., grogna-t-il.  

 

Elle lui offrit le plus beau des sourires, celui qui le faisait toujours craquer et accéder à ses petits caprices, et heureusement ils étaient peu nombreux, et se laissa glisser contre son homme pour prendre le chemin de la fête foraine. Comme d’habitude, les gens se retournèrent sur ce couple atypique d’un grand costaud au bras duquel était attachée une jeune femme tout à fait normale. Elle semblait fragile à ses côtés mais ce n’était en rien le cas et tous ceux qui la connaissaient le savaient parfaitement. Miki était une personne adorable et serviable mais fragile n’était définitivement pas un qualificatif qui lui seyait. Elle l’entraîna d’abord vers les stands de tir et le regarda toujours aussi admirative dégommer les cibles, ballons, canards et remporter haut la main le gros lot, une peluche énorme. Umi ne comptait plus le nombre de ces animaux qu’il avait déjà gagnés et savait que, de toute façon, elle finirait comme les autres donnée à l’un ou l’autre des enfants de leurs voisins.  

 

- Tu es le seul nounours dont j’ai besoin., lui avait-elle répondu une fois alors qu’elle venait d’en offrir une à la fillette de l’appartement voisin qui était tombée par terre.  

- Que ne faut-il pas entendre…, avait-il grommelé.  

 

Il avait maugréé pour la forme mais la vérité était qu’il avait été touché par ses mots beaucoup plus qu’il n’aurait voulu l’admettre.  

 

- Si on allait à la grande roue ?, proposa-t-elle soudain, portant l’énorme peluche.  

- Les nacelles sont minuscules. J’aurai l’air ridicule., râla-t-il.  

- On s’en fiche. Ca me fera une bonne excuse pour me serrer contre toi., minauda-t-elle.  

- T’as qu’à te serrer contre lui., pointa-t-il.  

- Lui ne sait pas me donner chaud comme toi., fit-elle d’une voix langoureuse.  

 

Elle posa son regard de biche sur lui et il se sentit fondre. Il se sermonna intérieurement, s’enjoignit d’être fort et viril, de ne pas céder aux prunelles féminines, à la petite moue que dessinaient ses lèvres, de…  

 

- Bon d’accord…, prononça-t-il contre son gré.  

- Merci., couina Miki.  

 

Chose inimaginable, elle le saisit par la main et l’entraîna vers la grande roue illuminée où résonnaient les chants de Noël. Ils montèrent dans une nacelle qui donna plus l’impression à Umibozu d’être dans un couffin, tout recroquevillé, sa tête touchant le tissu les abritant, Miki se calant entre ses jambes, la peluche face à eux, les regardant d’un air moqueur.  

 

- Je suis sûre qu’il va neiger. Ce serait beau si ça pouvait être maintenant. C’est tellement romantique., soupira-t-elle, se calant contre son homme, heureuse.  

- Ca ne va pas tarder mais tu devras attendre encore un peu. On l’aura probablement sur le chemin du retour., affirma-t-il.  

- Zut…, souffla la jeune femme faisant confiance à son mari sur la question.  

 

Ils se laissèrent envelopper par le calme du moment, quittant les lumières de la fête foraine pour entrer dans l’obscurité relative de la nuit, n’entendant plus les chants qu’en bruit de fond là-bas tout en bas. Tout était si paisible en hauteur…  

 

Soudain, un bruit bien connu leur arriva et ils tournèrent le regard vers l’horizon obscur, cherchant les lumières bien distinctes de l’hélicoptère qui arrivait et passa au-dessus de leur tête, tous feux éteints.  

 

- Mais il est inconscient, celui-là !, s’écria Miki, sidérée.  

- Tu as vu qui c’était ?, lui demanda Falcon.  

- Non. En tous cas, ce n’est ni la police ni les services d’urgence. Ils ne circuleraient pas sans lumière. Et des journalistes, je ne pense pas non plus. En plus la zone est interdite au survol par là-bas. Tu as une idée ?, lui retourna-t-elle.  

 

Falcon regarda l’engin s’éloigner vers le centre-ville se fondant dans la nuit. Il avait comme un mauvais pressentiment qui montait et fut soulagé de sentir la roue descendre à nouveau. Il fit signe au machiniste de les laisser sortir alors qu’ils devaient effectuer un deuxième tour et, prenant la peluche sous le bras, il entraîna sa femme vers la sortie. Au moment même où ils franchissaient les barrières, son téléphone sonna et il décrocha, écoutant son interlocuteur.  

 

- J’arrive., dit-il simplement avant de reprendre la route, suivi par sa femme.  

- Falcon ?, s’inquiéta-t-elle.  

- L’hélicoptère, c’était probablement le Lotus Noir. Il a mitraillé l’appartement de Ryo., lui apprit-il, continuant à marcher.  

 

A son air fermé, elle se douta qu’elle n’obtiendrait pas plus de réponse et se contenta de suivre jusqu’à la station de métro la plus proche.  

 

- Comment ils vont ?, lui demanda-t-elle une fois dans la rame.  

- Je ne sais pas. Ce sont les gardes qui m’ont prévenu. Ils n’arrivaient pas encore à accéder au salon., répondit-il.  

- Faites qu’ils n’aient rien., souffla Miki, implorant tous les dieux qu’elle connaissait.  

 

Lorsqu’ils arrivèrent, deux ambulances étaient stationnées en bas de l’immeuble ainsi qu’une multitude de voitures de police… Mick arriva juste derrière eux et ils virent entrant dans l’immeuble Hide et Saeko. 

 


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