Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 81 :: Chapitre 81

Publiée: 20-04-21 - Mise à jour: 20-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 81  

 

Le silence ne régna qu’un moment dans la chambre d’hôpital, le temps que les quelques personnes présentes s’abreuvent de la vue du bébé endormi dans son berceau.  

 

- Elle est belle… et si paisible., murmura Kazue.  

- Le juste mélange de ses parents., pipa Kaori, malicieuse, s’émerveillant de cette petite chose si mignonne qui lui faisait penser à celle qu’elle aurait dans quelques mois contre toute attente.  

- Evite de l’enlever. Ce n’est qu’une question de patience., la taquina son fiancé qui admirait le bébé d’un peu plus loin.  

 

C’était un peu étrange pour lui. Il devait avouer qu’il était terrifié à l’idée d’avoir un enfant. En fait, en regardant Hime, il se rendait compte de beaucoup de choses sur ce qui l’attendait. Il n’avait pas vraiment eu l’occasion de côtoyer de bébés dans son entourage immédiat et c’était un fait nouveau pour lui. Elle était si petite mais aussi si paisible. Il s’était attendu à la voir pleurer, souvent même, à être tout le temps pendue à bras, ou réclamer de l’attention mais, non, elle dormait, les bras de chaque côté de sa tête, et, par moments, sa bouche faisait des petits mouvements de succion qu’il trouvait terriblement attendrissants. Il avait envie d’approcher et de lui caresser la joue mais il avait aussi peur de lui faire mal. Après tout, la tête d’Hime devait faire la taille de sa main. S’il appuyait trop fort, il la blesserait, non ?  

 

- A quoi tu penses ? A changer de future épouse ?, plaisanta sa fiancée, l’enlaçant.  

- Quoi ?, lâcha-t-il, stupéfait avant de se reprendre et esquisser un sourire.  

- Pourquoi pas ? La jeunesse me réussit., répliqua-t-il sur le même ton.  

- Tu devras attendre tes cinquante ans pour pouvoir en profiter alors réfléchis bien. Penses-tu encore être capable de l’honorer à cet âge-là ?, lui demanda-t-elle avec une moue dubitative.  

- Tu verras, tu rigoleras moins dans vingt ans…, lui dit-il, un regard empli de promesses posé sur elle.  

- Je ne demande qu’à voir et tester ton assertion., lui promit-elle.  

- Si on vous dérange…, pipa Mick à leurs côtés.  

- Je promets un futur empli de bonheur à ma fiancée., répondit Ryo, caressant la joue de sa compagne.  

 

L’américain sourit à la répartie de son ami et se tourna de nouveau vers le berceau sur lequel Kazue était toujours penchée en complète admiration. Il se retint de soupirer. Comment lui faire comprendre qu’elle aurait droit à tout mais qu’elle devait juste attendre un petit peu ? Il avait commencé à planifier sa demande en mariage pour que ce soit parfait, romantique, symbolique et inoubliable. Il n’avait pas spécialement envie de devoir tout précipiter, juste pour une petite agitation hormonale… Quoique la petite agitation hormonale était quand même bien mignonne et il aspirait lui aussi à fonder cette famille dont il avait envie…  

 

- On n’a pas eu beaucoup le temps de discuter hier soir., commença Miki, se tournant vers Kaori.  

- Alors vous êtes fiancés ?, fit-elle avec un regard pétillant.  

- Oui., répondit la rouquine, approchant et s’asseyant sur le lit pour lui montrer sa bague de fiançailles.  

 

Elle avait bien vu le regard de son amie cherchant à voir sa main. Elle se fichait bien du caillou qui ornait son annulaire, même si elle ne pouvait qu’admettre sa beauté. Il aurait pu lui passer une goupille de cannette que ça aurait été pareil. Elle ne s’attachait qu’à ce qu’il symbolisait : ils allaient se marier parce qu’ils s’aimaient.  

 

- Bon sang, il n’a pas lésiné sur la pierre., souffla la jeune maman.  

- C’est une très belle bague., admit Kaori, tournant le regard vers son homme avec un léger sourire.  

 

Il comprit les mots qu’elle taisait et sourit, satisfait de ne pas s’être trompé en ne voulant pas d’un bijou beaucoup plus clinquant pour la rassurer, lui montrer à quel prix il tenait à elle. Ce n’était pas ce qu’elle attendait de lui et cela plaçait leur relation sur des bases beaucoup plus saines.  

 

- Et alors comment il te l’a demandé ? Il a mis un genou à terre ? Il t’a emmenée au restaurant ? Il t’a donné un bouquet de roses, entonné une chanson d’amour ?, la questionna un peu plus son amie.  

 

Hésitant à dévoiler leur intimité pour ne pas mettre son fiancé mal à l’aise, elle se demanda quoi lui répondre mais il la soulagea de la réponse.  

 

- La première fois, je n’ai même pas mis un genou à terre et c’était tellement moche qu’elle a bien fait de me rembarrer., annonça Ryo sans sourciller.  

- La deuxième fois, j’ai dû savoir y mettre un peu plus les formes., admit-il, amusé.  

- Alors ne racontons que celle qui vaut la peine qu’on s’y attarde., proposa Kaori, lui adressant un clin d’oeil complice.  

- Il m’a emmenée dehors parce qu’à l’intérieur, il y avait un peu trop de bruit., commença-t-elle par expliquer, adressant un regard pétillant à leur autre couple d’amis qui détourna les yeux.  

- On discutait dans les bras l’un de l’autre quand il a mis un genou à terre et m’a demandée en mariage après quelques très belles phrases., résuma-t-elle, sentant l’émotion la gagner au souvenir.  

 

Elle sentit deux mains se poser sur ses épaules et les presser légèrement, l’incitant à lever les yeux vers son compagnon.  

 

- Il fallait que je me rattrape. Je n’ai jamais eu de « peut mieux faire » de ma vie., plaisanta-t-il.  

- Tu as réussi. C’était une très belle demande., approuva sa fiancée.  

- Je suppose que tu as dit oui de suite., pipa Miki, les larmes aux yeux.  

- Je lui suis littéralement tombée dans les bras., admit Kaori, amusée.  

- C’était assez surprenant d’ailleurs., plaisanta Mick, se rappelant d’avoir entendu Ryo rentrer précipitamment dans le chalet.  

 

Il s’était habitué aux faiblesses de son amie mais n’avait pas ri de l’air inquiet de son pote d’université. Il n’en avait pas mené large la première fois qu’il l’avait rattrapée suite à un vertige.  

 

- Pourquoi ? Plutôt normal qu’elle lui saute dessus. Moi, c’est ce que j’ai fait aussi le jour où Falcon m’a demandée en mariage., répliqua la jeune maman.  

- Sauf que je ne lui ai pas sauté dessus… Je lui suis tombée dessus, évanouie., corrigea Kaori, le regard pétillant.  

- Le oui n’est arrivé que quelques minutes plus tard.  

- Non…, souffla Miki, étonnée.  

- Si. La journée avait été difficile. J’avais un mauvais pressentiment. Je ne m’attendais pas du tout à cela. C’était une énorme surprise, une très belle surprise., expliqua la rouquine.  

- Tu étais surtout stressée à cause de moi et de ta grossesse., nuança Ryo.  

- Et épuisée et inquiète., ajouta Mick.  

- Bref, je me suis évanouie après une très belle déclaration mais, en définitive, je lui ai dit oui., conclut-elle.  

- Dès qu’elle s’est réveillée. Je n’ai même pas eu à lui poser de nouveau la question., ajouta le fiancé.  

- Oh… c’est trop mignon… même si tu t’es évanouie…, s’extasia Miki.  

 

Tous sourirent jusqu’à ce que la jeune maman se tourne vers Mick, le regard plissé. Bizarrement, il perdit le sourire, sentant gros comme une maison ce qui allait arriver. Il ne fut d’ailleurs pas le seul.  

 

- Et donc cet accouchement s’est bien passé ? Pas d’épisiotomie, de déchirures ? Tu as eu mal ?, l’interrogea Kaori avant qu’elle ait pu parler.  

 

Elle se souvenait des confidences de son ami sur sa demande en mariage et était prête à le défendre pour qu’on ne lui mette pas la pression pour tout précipiter. Miki regarda Mick puis Kaori et la conversation repartit sur le sujet accouchement qui fit rapidement fuir les hommes tant elle ne lésina pas sur les détails. Finalement, la voyant fatiguer et Hime se réveillant en pleurant, Kaori et Kazue la laissèrent pour rejoindre leurs compagnons à l’extérieur.  

 

- Kazue… Fais confiance à Mick., lui confia Kaori quand elles furent dans l’ascenseur.  

- Pourquoi dis-tu cela ?, l’interrogea-t-elle, prenant un air impassible.  

- Miki vient d’avoir un bébé, Ryo et moi allons nous marier et en avoir un aussi. Il serait logique que tu te demandes quand il te proposera des plans pour le futur., répondit la rouquine.  

- C’est vrai., admit la juriste, cessant de feindre.  

- Fais-lui confiance… Il a envie d’une relation durable et constructive. C’est quelque chose qu’il nous a confiés quand je l’ai rencontré aux Etats-Unis., lui apprit Kaori, ne souhaitant pas en dire plus et dévoiler les plans de son ami.  

- C’est juste que vous avez tous avancé et nous…, soupira Kazue.  

- Laisse-lui le temps. Fais-moi confiance., l’incita son amie, la prenant par le coude pour sortir de l’ascenseur.  

 

Kazue réfléchit un instant puis acquiesça, se laissant entraîner vers son homme.  

 

- Hime vient de se réveiller, Falcon., l’informa-t-elle.  

- J’y retourne. Merci d’être venus., les salua-t-il.  

- Beau boulot, papa., le taquina Ryo.  

- Je te l’emprunte deux secondes., fit Mick à son ami, entraînant Kaori un peu plus loin avant qu’il ait pu réagir.  

- Merci de m’avoir sauvé la mise tout à l’heure., lui dit-il, quelques secondes plus tard.  

 

Kaori jeta un œil derrière eux, évaluant la distance entre eux et Kazue.  

 

- De rien. Mais tu sais, il faudra tenir jusque Noël et on ne t’a pas facilité la tâche., lui fit-elle remarquer, un peu désolée pour lui.  

- Je sais mais j’ai déjà tout imaginé là., lui apprit-il, tapotant sur son crâne.  

- Ca va être parfait, ce sera le moment parfait., lui assura-t-il.  

- J’ai essayé de lui glisser quelques mots pour la rassurer sans rien lui dévoiler. J’espère que ça l’apaisera un peu., lui dit-elle.  

- Je lui ai juste parlé de ton désir d’une relation sérieuse et durable, ce que tu nous avais confié dans ta maison aux Etats-Unis., le rassura-t-elle, voyant son regard interrogateur.  

- D’accord. Merci. Allons-y avant qu’ils ne se posent des questions., lui proposa-t-il.  

 

Ils retrouvèrent chacun leurs moitiés et regagnèrent leurs domiciles.  

 

- Tu sais, ma douce, je n’envisage pas l’avenir sans toi. Je veux seulement que ce soit beau et parfait entre nous., affirma l’américain à sa compagne, l’enlaçant avec tendresse.  

- Ca n’a pas besoin de l’être, Mick. Je veux dire parfait. Ca n’a pas besoin de l’être., lui opposa-t-elle.  

- Pour moi, si. Parce que pour le moment, on peut s’aimer sans complication mais, quand on en viendra à vouloir se marier et à décider de l’éducation de nos enfants, il y aura d’autres choses à prendre en compte. Nous avons bien géré nos différences culturelles parce qu’elles n’interfèrent pas beaucoup dans notre façon de conduire notre vie pour le moment mais comment voudras-tu te marier ? En kimono ou en robe blanche ? Dans un temple ou dans une église ? On fera ça ici ou aux Etats-Unis ? On vit dans un appartement mais, quand bébé viendra, où vivra-t-on ? Si je te dis que je veux retourner dans mon pays, me suivras-tu ? Si tu me suis, t’y adapteras-tu ?, lui demanda-t-il, sérieux.  

- Comprends-moi, je n’avais pas envisagé de rester définitivement au Japon mais je t’ai rencontrée et je n’envisage plus ma vie sans toi mais comment va-t-on ajuster le tout ? Très honnêtement, toutes ces questions me trottent dans la tête et me font parfois peur même si je nous fais confiance., lui avoua-t-il.  

- Alors, si tu veux bien, fais-moi confiance et laisse-moi nous construire des moments parfaits pour nous rendre plus forts face à ce qui le sera moins. C’est peut-être futile mais j’en ai besoin.  

 

Kazue l’observa un moment en silence avant de passer les bras autour de son cou. Elle était déjà folle amoureuse de lui mais elle sentit son cœur battre encore plus fort face à ses aveux. Ils avaient déjà parlé de beaucoup de choses concernant leur avenir mais jamais il n’avait parlé de ses craintes sur leurs différences culturelles. Lorsqu’elles s’étaient présentées, elles s’étaient ajustées dans les rires, lissées comme si de rien n’était, mais elle voulait bien admettre que certaines seraient certainement moins faciles à régler, surtout quand d’autres personnes voudraient intervenir comme ses parents pour leur mariage ou les futurs grands-parents qu’ils seraient…  

 

- Ce n’est pas futile et ça me touche énormément que tu veuilles le meilleur pour nous et que tu te dévoiles ainsi. Je ne peux pas te dire si ça me plairait d’aller vivre aux Etats-Unis ou non mais, le jour où tu l’envisages, on en parlera autant que nécessaire. Pour le moment, je te laisse guider notre évolution en toute confiance. Je sais que ce n’est pas une passade entre nous et, surtout, n’oublie pas que tu peux me parler de tes doutes. Je sais que tu es un homme fort et responsable mais il faut être deux pour faire un couple., lui affirma-t-elle, un regard confiant et aimant posé sur lui.  

- Fort et responsable ? Tu boostes mon ego, chérie., plaisanta-t-il, ému.  

- Merci de ta confiance et de ton amour. Je sais que nous sommes deux. Je ne l’oublie pas., lui affirma-t-il, caressant son visage.  

 

Il l’observa un moment, pensif, puis l’emmena vers le divan, passant un bras autour de sa taille pour la garder près de lui.  

 

- Et si tu me parlais un peu de la façon dont tu envisageais ton avenir, ton mariage et tout le reste avant de me rencontrer…, lui proposa-t-il.  

- Te parler de… Tu es sûr que tu vas bien, Mick Angel ?, s’inquiéta-t-elle, se tournant vers lui, un sourcil levé.  

- Pourquoi irai-je mal ?, lui retourna-t-il, amusé.  

- Parce qu’en général, tu m’aurais déjà emmenée au lit., lui fit-elle remarquer.  

- Quel manque de jugement de ma part !, s’exclama-t-il, se frappant le front.  

- Je préfère parler avec ma femme plutôt que lui faire l’amour… Mais, tu sais, darling, l’un n’empêche pas l’autre…, répliqua-t-il.  

- Alors c’était quoi le mariage de tes rêves ?, lui demanda-t-il, plus sérieusement.  

 

Elle hésita sur ce qu’elle devait et pouvait lui dire puis, se fondant sur la confiance qu’il mettait en eux et elle aussi, lui parla sans réserve de la manière dont elle avait imaginé les choses et, quand elle eut fini, lui posa la même question en retour, surprise de voir à quel point il y avait déjà réfléchi. Il alla même jusqu’à lui montrer sa vision de la nuit de noces, achevant l’après-midi et la soirée de la plus sensuelle des façons.  

 

- Si je te conseille de te reposer un peu, tu m’écoutes ou tu me boxes ?, lâcha Ryo, aidant sa fiancée à retirer sa veste.  

- Laisse-moi réfléchir… Je te propose un compromis : je m’allonge mais tu restes avec moi et tu me sers de coussin. On doit parler, Ryo., répondit-elle, très sérieuse.  

- On n’a pas vraiment été seuls jusque maintenant mais il y a des choses en suspens., ajouta-t-elle, un peu anxieuse.  

- Coussin, je suis alors., répondit-il, ne souhaitant pas l’angoisser.  

- De quoi veux-tu parler ? Mariage, bébé ? Quelque chose t’inquiète ?, lui demanda-t-il quand ils se furent installés.  

- Demain., répondit-elle simplement en levant les yeux vers lui.  

- Demain ? Je t’écoute., lui proposa-t-il, un peu perplexe.  

 

Ce n’était pas vraiment la conversation à laquelle il s’attendait mais, si ça concernait le travail, c’était aussi une discussion qu’ils devaient avoir.  

 

- Asami ne reviendra pas. Le poste, je l’occupais pour lui garder sa place., commença-t-elle, lui rappelant les faits.  

- Je dois te trouver une remplaçante ?, lui demanda-t-il d’une voix neutre.  

 

Il ne voulait pas la culpabiliser même s’il aurait aimé continuer à travailler avec elle. Ils formaient une bonne équipe. Elle comprenait ses besoins, ses priorités et avait su l’amener à mieux définir ses limites pour garder une vie privée privée. Il croisa son regard qui plongea dans le sien et n’y échappa pas. Il sentait qu’elle avait besoin de sécurité, d’assurance… de lui et il était là.  

 

- Tu penses vraiment qu’on arrivera à se supporter toute une vie en étant ensemble H vingt-quatre ?, l’interrogea-t-elle.  

 

C’était l’une de ses craintes en décidant de rester au poste, qu’à force de se voir au travail, ils perdraient le plaisir d’être ensemble quand ils rentreraient à l’appartement. Elle ne voulait pas risquer de le perdre pour avoir été trop proches. Elle voulait croire que, si son frère n’avait pas cette crainte, elle n’avait pas de raison de l’avoir mais elle était là malgré tout.  

 

- On peut se ménager des moments pour être seuls chacun de notre côté si ça te fait peur. On se trouve chacun une activité en dehors de la maison si tu juges que c’est trop pesant. Mais je pense qu’on peut travailler ensemble et toujours prendre autant de plaisir à se retrouver le soir., lui répondit-il, glissant les doigts dans ses cheveux.  

- Tu es sûr ?, insista-t-elle.  

- Dis-moi, depuis tout le temps qu’on traîne ensemble, tu en as marre de voir ma tête ?, lui retourna-t-il, moqueur.  

- Pourquoi tu crois que je me suis tirée pendant toutes ces semaines ?, répliqua-t-elle sur le même ton.  

 

Leurs regards se figèrent l’un sur l’autre un moment, tous deux conscients de la douleur qu’ils avaient ressentie pendant cette séparation même s’ils essayaient d’en rire maintenant.  

 

- Non, je ne me lasse pas de te voir. J’ai même tellement souvent rêvé que tu arrivais que je ne compte plus le nombre de matins où je me suis réveillée déçue., lui avoua-t-elle.  

- Moi aussi, tu sais. Ca a été dur sans toi. Te voir tout le temps ne me pose aucun souci. On avait assez bien réussi à gérer la séparation personnel/professionnel et trouvé un rythme de croisière qui nous convenait, il me semble. Il faudra qu’on l’ajuste quand le bébé sera là mais j’ai confiance., lui assura-t-il, caressant ses mèches.  

- Oui, on avait trouvé un certain équilibre., lui accorda-t-elle.  

- Maintenant, reste à savoir si c’est ce que tu veux comme carrière professionnelle., pipa-t-il.  

- Quoique tu décides, je serai de ton côté.  

- Je le sais et tu n’imagines pas ce que ça me fait., lui confia-t-elle, levant la main pour caresser son visage pensivement.  

- Alors as-tu une idée de ce que tu veux faire ?, finit-il par lui demander.  

 

Elle l’observa en réfléchissant. La réponse était simple dans son esprit mais à quel point était-elle guidée par la raison et non son cœur ? Ne risquait-elle pas de prendre une mauvaise décision parce qu’ils venaient d’être séparés pendant plusieurs semaines ? Et si elle se trompait sur quelle était la mauvaise décision, ne risquait-elle pas de le perdre lui ? Elle sentit le stress monter face à l’importance du choix qu’elle devait faire. Comme s’il le sentait, Ryo posa la main sur son front et le caressa doucement, lui apportant l’apaisement nécessaire.  

 

- Il n’y a pas de mauvais choix, Kaori, et rien n’est définitif en ce qui concerne ta carrière. Si tu fais un choix et qu’il ne te convient pas, tu pourras toujours revenir dessus., lui assura-t-il.  

- Le tout, c’est de décider de ce que tu veux faire demain., lui dit-il.  

- Je… Je veux qu’on travaille ensemble comme avant., murmura-t-elle.  

- Pourquoi ?, l’interrogea-t-il, lui faisant froncer les sourcils.  

- Parce que j’en ai envie. Parce que le poste me plaît et que le patron est… pas mal., répondit-elle, esquissant un sourire.  

- Pas mal ? Il faudra que je m’entretienne avec lui pour qu’il devienne bien., plaisanta-t-il en retour.  

- Tu ne le fais pas parce que tu as peur que je sois déçu ou qu’on se perdre ?, la questionna-t-il, plongeant un regard sérieux dans le sien.  

 

Elle ne s’échappa pas et le soutint. Elle comprenait sa question : c’était celle qu’elle se posait quand il faisait ses choix les concernant, quand il avait changé d’avis pour le mariage et le bébé.  

 

- Non. J’ai confiance en toi, en nous. J’ai vraiment envie de reprendre ma place., lui affirma-t-elle.  

- Tu veux bien reprendre une femme enceinte à tes côtés ?  

- Et devoir supporter ton caractère changeant, risquer de devoir courir aux quatre coins de la ville pour répondre à tes caprices, avoir toutes les chances d’être là quand il ou elle fera ses premiers mouvements dans ton ventre et pouvoir le sentir en plus d’avoir ma meilleure assistante à mes côtés ? Plutôt deux fois qu’une…, assura-t-il, le regard pétillant.  

- Ca tombe bien : je compte double en ce moment et pour les sept mois à venir., le taquina-t-elle.  

- Magnifique… Alors tu as un poste qui t’attend dès que nous aurons été voir un médecin pour ta grossesse qui nous aura assuré que tout va bien., lui apprit-il, posant une main sur son ventre.  

 

Il était si sérieux que Kaori ne pensa même pas à objecter. C’était même rassurant de savoir à quel point il tenait à elle et à leur bébé.  

 

- Tu es passée par une situation stressante, le poste n’est pas de tout repos non plus. Je refuse de prendre le moindre risque pour vous deux et, quand tu reprendras, ce sera avec horaires aménagés et réduits par rapport à ce que tu as connu., lui imposa-t-il.  

- Ryo, je suis enceinte, pas malade., lui fit-elle remarquer, les sourcils froncés.  

- Je sais et encore heureux, sinon je te clouerais au lit avec un garde-malade du genre colosse et sangles de rétention s’il le fallait., l’informa-t-il.  

 

Au ton de sa voix et à son regard, elle sut qu’il était loin de plaisanter et ressentit deux sentiments contradictoires monter en elle : la colère pour sa façon de lui dicter ce qu’elle avait à faire et la tendresse à se savoir aussi aimée.  

 

- Tu peux râler autant que tu veux, ce sont mes conditions sinon je ne t’accepte pas dans l’entreprise., affirma-t-il, prêt à en découdre en voyant son regard prendre une couleur flamboyante.  

 

Il se prépara d’autant plus quand elle se redressa et se mit à genoux face à lui, visiblement déterminée. Contre toute attente, il vit soudain son regard changer et une larme rouler sur sa joue, suivie d’une autre et encore d’autres, et ne put que la recueillir lorsqu’elle lui tomba dans les bras, nichant son visage au creux de son cou.  

 

- Euh… Désolé Sugar… Je…. Euh… Je ne voulais pas te blesser… C’est juste… que… je tiens à toi… enfin à vous. On peut en parler…, culpabilisa-t-il, ayant toujours autant de mal à supporter ses larmes.  

 

Elle se calma au bout d’un moment aidée par les tendres caresses sur son dos et resta collée à lui, le temps de reprendre le dessus, avant de s’écarter légèrement.  

 

- On fera comme tu voudras. Je suis touchée que tu nous aimes à ce point., murmura-t-elle.  

- Tu n’imagines même pas, Kaori. Je suis peut-être excessif et on ajustera mais je n’ai pas envie que tu t’effondres ou que tu te mettes en danger. Je pense que la dernière année a déjà été assez… riche en émotions. J’aimerais pouvoir protéger ce moment dans notre vie., lui répondit-il, caressant son visage.  

- Je te laisse être l’homme de la situation alors., lui promit-elle, avec un léger sourire.  

- J’ai peut-être même une mission pour toi, là, maintenant, tout de suite…, l’informa-t-elle, se mettant à genoux sur ses cuisses avec un petit sourire mutin.  

- Vraiment ? Je ne peux qu’accéder à tes demandes, Sugar., répondit-il, l’attirant tout contre lui.  

 

Leurs lèvres se scellèrent en un tendre baiser qui se passionna assez rapidement. Leurs langues se mêlèrent en une danse endiablée qui les laissa pantelants. Se caressant doucement, les yeux dans les yeux, la chaleur monta lentement partant du creux de leurs reins pour envahir leurs corps, nullement atténuée par les vêtements dont ils se déparaient au fur et à mesure. Les baisers reprirent, joignant leurs lèvres avant d’alterner pour partir en exploration du corps de l’autre.  

 

- Où tu vas ?, s’inquiéta Ryo quand elle descendit de ses genoux, déçu de l’interruption.  

 

Sa seule réponse fut un sourire mutin et la sensation suivante, humide et chaude, autour de sa virilité eut raison de sa retenue. Un long râle de plaisir résonna dans la pièce, suivi d’autres au fur et à mesure que le plaisir grimpait et lui faisait perdre la tête jusqu’au moment ultime suivi d’un long baiser qui leur permit de se retrouver enlacés à la suite de quoi, les lèvres masculines descendirent en même temps que les corps s’allongèrent sur le divan.  

 

Kaori sentit le contact doux et sensuel progresser le long de son cou, parcourir la peau sensible de sa gorge avant de remonter sur son sein jusqu’au sommet. Elle frissonnait sous les sensations exquises qui montaient en elle alors que ses doigts caressaient ses côtes lentement mais ne put retenir le petit cri de surprise qui surgit, son corps de s’arquer quand il captura sa pointe érigée entre ses lèvres. De petit, il passa à grand alors qu’il la torturait savamment, lui donnant l’impression que tous ses synapses étaient pris d’une surcharge électrique, l’empêchant de contrôler l’afflux de sensations.  

 

Lorsqu’il s’attaqua à son jumeau, accordant au premier une caresse tactile, elle crut défaillir. Elle se savait sensible à ces attentions-là mais pas à ce point. Ses ongles s’enfoncèrent dans les biceps de son compagnon qui ne protesta pas, trop pris au plaisir qu’il lui procurait et qu’il obtenait en retour alors qu’elle ondulait lascivement contre lui, son corps caressant langoureusement le sien.  

 

- Ryo…, souffla-t-elle dans un murmure.  

 

Au même moment, un long gémissement, au bord du sanglot, quitta sa gorge alors que tout son corps se tendait en tremblant. Il ne cessa d’ailleurs pas quand elle se détendit et retomba mollement sur les coussins, inquiétant son partenaire quelque peu.  

 

- Eh, ça va, Sugar ?, lui demanda-t-il doucement, caressant ses cheveux.  

 

Incapable de répondre, elle acquiesça, le regard encore voilé et le souffle court. Il lui laissa le temps de récupérer, l’embrassant délicatement de temps à autre, caressant son visage ou ses cheveux sans aucune autre intention que de lui montrer qu’il était là avec elle jusqu’à revoir la petite flamme dans son regard.  

 

- On a bien fait d’attendre d’être de retour pour les préliminaires…, la taquina-t-il.  

- C’était impressionnant., ajouta-t-il, le regard pétillant.  

- Si tu cessais de parler… On continue ici ou on monte ?, lui demanda-t-elle.  

- On monte.  

 

Sans lui laisser le temps de se relever, il la prit à bras et l’emmena jusqu’à leur chambre où il la déposa au centre du lit avec délicatesse. Il prit le temps de l’observer, splendide dans sa nudité, et s’agenouilla à ses pieds.  

 

- Si on reprenait là où on en était…, suggéra-t-il, écartant doucement ses jambes tout en les remontant en les embrassant alternativement jusqu’à son intimité.  

- Tu n’étais pas là mais là…, lui rappela-t-elle, indiquant sa poitrine tout en poussant un long soupir en le sentant errer du bout des lèvres sur sa féminité.  

- Madame est pointilleuse…, lâcha-t-il, narquois, remontant sur sa poitrine et redescendant doucement.  

 

Sa bouche allait et venait sur son ventre, sa langue tournoyait autour de son nombril puis à l’intérieur, descendait jusqu’en bas, il posait parfois la joue quelques secondes sur le renflement avant de remonter tout en la caressant intimement. Il adorait la sentir onduler autour de ses doigts, sentir ses muscles se contracter sous ses lèvres, entendre ses gémissements lascifs ou l’appeler par son prénom.  

 

Ne tenant plus, il acheva sa descente et ses lèvres remplacèrent ses doigts, faisant monter le volume sonore et la chaleur dans la pièce. Il dut produire un gros effort pour éviter de se retrouver la tête prisonnière de l’étau des cuisses de sa fiancée lorsque, agrippant les draps à s’en blanchir les jointures, elle atteignit de nouveau le septième ciel. Il remonta alors doucement le long de son corps et l’attira à lui alors que son visage arborait une jolie teinte rosée et qu’à ses yeux, perlaient quelques gouttes salées.  

 

- Je t’aime., lui murmura-t-elle, se laissant aller contre lui.  

- Moi aussi, Sugar., lui assura-t-il, caressant son dos doucement.  

 

Il était impressionné par la force avec laquelle battait son cœur contre lui, impressionné et un peu terrifié aussi alors qu’il se demandait s’il n’allait pas trop loin avec elle, s’il ne devait pas vouloir lui donner trop de sensations. Peut-être que lui faire atteindre aussi souvent la jouissance n’était pas bon non plus pour le bébé. Peut-être que…  

 

- Fais-moi l’amour, Ryo., murmura-t-elle, le coupant dans ses pensées.  

- Kaori, le bébé…, lui opposa-t-il faiblement.  

- Tout va bien. Je me sens bien. Fais-moi l’amour. J’ai envie de toi. Je me sens… je ne sais pas te dire. Je sens que tu fais attention à moi, que tu m’aimes. Je me sens pousser des ailes, Ryo., lui affirma-t-elle.  

 

Elle vit malgré tout son incertitude mêlée d’inquiétude dans ses prunelles onyx et en fut encore plus bouleversée. Elle se glissa sur lui tout en l’embrassant avant de se redresser et de le guider en elle, fermant les yeux sous l’agréable sensation qui ne manquait jamais à l’appel.  

 

- Donne-moi tes mains, s’il te plaît., chuchota-t-elle, tendant les siennes.  

 

Elle avait besoin de ce contact-là aussi. Leurs doigts s’enlacèrent et ils s’aimèrent tendrement pendant un long moment jusqu’à ce que la passion leur fasse perdre la tête et lâcher la bride, inversant les positions. Il ne succomba pas aux deux premières vagues de plaisir qui prirent sa compagne, la faisant trembler contre lui, mais la troisième l’emporta dans un cri rauque, les hanches ceintes des longues jambes fuselées qu’il se plaisait tant à admirer et il retomba sur le lit, parvenant in extremis à se mettre sur le côté pour ne pas l’écraser. Serrés l’un contre l’autre, enlacés, ils somnolèrent un long moment, le temps de retrouver leurs souffles et un rythme cardiaque normal.  

 

- Si le deuxième mois donne… ça, je n’imagine même pas le deuxième trimestre. C’est peut-être moi qui vais devoir ménager mes horaires pour me reposer., plaisanta-t-il.  

- Si mon ventre te donne toujours envie…, pipa Kaori, songeuse.  

 

Il posa un doigt sous son menton et la força à relever le visage.  

 

- Je n’ai aucun doute là-dessus. Je me fais même l’effet d’un gros pervers en me disant que je devrais te vénérer et ne pas vouloir te faire l’amour., lui confia-t-il.  

- Pourquoi tu devrais me vénérer ? Je suis enceinte., lui opposa-t-elle, curieuse.  

- Tu portes la vie, Kaori. Tu portes notre enfant. C’est quelque chose de beau et sacré. En tout cas, moi, ça m’impressionne., lui avoua-t-il, caressant son ventre délicatement là où nichait leur bébé.  

- C’est beau ce que tu dis mais je n’en reste pas moins une femme normale avec ses désirs., lui fit-elle savoir.  

- Je ne l’oublierai pas., lui promit-il, l’embrassant doucement.  

 

La sonnerie du téléphone les ramena cependant à la réalité et ils se séparèrent. Ryo décrocha et Kaori alla dans le dressing chercher quelque chose à se mettre. N’ayant pas encore pris le temps de défaire ses bagages, elle attrapa une chemise de son compagnon et la passa, retroussant les manches jusqu’aux coudes. La boutonnant, elle vit les deux cartons que Ryo avait stockés là une semaine plus tôt et se demanda ce qu’ils contenaient. L’entendant toujours au téléphone, elle réfréna sa curiosité et descendit leur préparer quelque chose à manger. Ils n’avaient pas vu l’heure tourner et la soirée était déjà bien entamée. Son ventre criait famine.  

 

- C’était ton frère., lui apprit son fiancé, venant la rejoindre et sortant les couverts.  

- Il a fini d’interroger Alejandro ?, le questionna-t-elle, versant la soupe qu’elle venait de réchauffer dans les bols avant de disposer le reste sur la table.  

- Oui. Sa garde à vue a été prolongée. Je devrai aller demain matin pour faire ma déposition et déposer plainte contre lui. Tu devras déposer aussi. Tu te sens de le faire en même temps que moi ?, lui demanda-t-il, concerné.  

- Oui. Il faut mettre tout cela derrière nous. Tu avais des rendez-vous prévus ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je vais envoyer des mails pour les annuler juste après., répondit-il.  

 

Ils dînèrent en discutant tranquillement de tout et de rien, ne se séparant temporairement qu’à la fin du repas. Pendant que Ryo réglait ses problèmes professionnels, Kaori débarrassa la table avant de monter dans la chambre, commençant à vider ses sacs. C’était un soulagement de voir de nouveau se remplir les espaces vides qu’elle avait laissés en partant, de revoir le mélange de leurs vêtements dans cette pièce. Elle était rentrée chez elle, chez eux, enfin…  

 

L’entendant rentrer dans la chambre, elle sortit avec une nuisette à la main et commença à déboutonner la chemise, ses doigts vite chassés par ceux masculins qui glissèrent de pièce en pièce avant d’écarter le coton et de le faire glisser de ses épaules en une délicate caresse, lui donnant la chair de poule. Elle aimait ces sensations plus qu’agréables, cette chaleur qui naissait de nouveau au creux de son ventre mais, malgré tout, elle ne put retenir l’énorme bâillement qui la prit, tirant un rire à son homme.  

 

- Désolée, je suis vraiment fatiguée., bredouilla-t-elle, honteuse.  

- Je peux le comprendre mais n’hésite surtout pas à remettre cette chemise une prochaine fois. Elle est bien plus sexy sur toi que sur moi., lui confia-t-il avec un regard chaud qui la fit fondre.  

- Promis., souffla-t-elle, levant les bras au dessus d’elle quand il lui présenta la nuisette, l’habillant avant de lui ouvrir les draps pour qu’elle s’y réfugie.  

- Ryo, qu’y a-t-il dans les cartons qui sont dans le dressing ?, l’interrogea-t-elle, le voyant s’y rendre.  

 

Il baissa les yeux sur les deux boîtes et un léger sourire étira ses lèvres.  

 

- Ce sont les boîtes où sont enfermés mes fantômes. Tu veux que je te les présente ?, lui proposa-t-il, serein.  

 

Kaori sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Entendre Ryo lui proposer de lui parler de son passé était inattendu même s’il lui avait confié avoir parlé à ses fantômes. Elle ne pensait pas qu’il s’en serait libéré à ce point-là même si elle l’avait espéré.  

 

- Uniquement si tu en as envie., répondit-elle, maîtrisant l’espoir dans sa voix.  

- Ca me ferait plaisir… mais on peut faire ça un autre jour si tu es trop fatiguée., suggéra-t-il, un carton à la main.  

- Non, viens., fit-elle, se redressant dans le lit.  

 

Il ramena la première boîte de son côté avant d’aller chercher la deuxième et de la poser sur le lit.  

 

- On s’arrête quand tu veux., lui dit-il.  

- Je suis là. Je t’écoute., l’invita-t-elle.  

 

Sans aucune hésitation, il souleva le couvercle et sortit les photos, jouets, lettres et ils les regardèrent ensemble, échangeant quelques mots d’une voix chargée d’émotions. Il ne savait si c’était la présence de sa compagne ou le fait de les voir pour la deuxième fois mais il n’avait plus l’appréhension de la première fois, du jour où il avait découvert les souvenirs renfermés dans cette boîte et sa jumelle.  

 

Ils passèrent plus d’une heure à explorer le contenu des deux cartons et finirent par les ranger et s’allonger dans le lit, lumière éteinte. La pièce n’était plus éclairée que par la luminosité douce et pâle de la lune, les plongeant dans une bulle intime, mais aucun n’arrivait cependant à trouver le sommeil.  

 

- J’ai fini de lire le manuscrit sur la société., lui apprit-il soudain.  

- C’est vrai ? Ca t’a plu ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- C’était très instructif. Ca m’a appris des choses, remis d’autres en mémoire et donné un nouvel éclairage sur toute l’évolution de l’entreprise., lui répondit-il.  

- Du beau travail encore une fois.  

- Je suis heureuse que ça t’ait convenu., répliqua-t-elle.  

- Je te dois aussi des excuses, Kaori., lui avoua-t-il soudain, lui faisant froncer les sourcils.  

 

Malgré l’obscurité, elle leva les yeux vers lui et croisa son regard.  

 

- Je… Je n’avais pas jeté le manuscrit sur ma famille. Je l’avais caché dans mon bureau sans t’en parler., admit-il d’une voix incertaine.  

- Vraiment ? Pourtant, je l’avais mis à la poubelle et le lendemain matin…, commença-t-elle.  

- Je l’en ai sorti le soir même quand on est sortis du bureau. Je ne sais pas pourquoi je l’ai fait et c’était puéril de te le cacher mais je t’ai menti en te laissant croire que je ne l’avais plus et j’en suis désolé., s’excusa-t-il.  

- Je… Ce n’est pas grave, Ryo. Je sais que c’est un sujet sensible pour toi… mais pourquoi m’en parler maintenant ?, lui demanda-t-elle, un peu surprise.  

- Parce que… Parce que je l’ai lu. Je l’ai lu en une nuit même. Lorsque Mick m’a prévenu de ton retard, j’ai passé la journée à réfléchir, à peser le pour et le contre et, arrivé au soir, je n’étais pas plus avancé. Je ne voulais pas te perdre mais je ne voulais pas d’enfant. Je ne sais combien de scénarios j’ai pu avoir en tête mais aucun ne me convenait., lui avoua-t-il.  

 

Kaori le regarda et imagina bien la scène. C’était un peu mieux que ce qu’elle avait imaginé pendant ces deux semaines où la seule réaction qu’il avait était de lui dire non en bloc, n’ayant pas vraiment d’espoir qu’il change d’avis en l’apprenant.  

 

- Tant que tu n’as pas osé croire que j’accepterai ton fric pour élever notre enfant sans le voir, je peux comprendre., pipa-t-elle avec un sourire, histoire de désamorcer la tension qui montait.  

- J’y ai bien pensé mais j’ai eu peur de mourir étouffé après ingestion forcée de ma carte bleue ou d’un stylo., rit-il.  

- Tu me connais bien…, apprécia-t-elle, se calant contre lui.  

- Tu ne me demandes pas ce que j’en ai pensé ?, s’étonna-t-il.  

- Tu me le diras si tu le souhaites., lui retourna-t-elle, sentant qu’il était prêt à lui parler.  

- J’ai commencé par me dire que ça ne faisait que confirmer l’idée que j’avais de ma famille, qu’ils avaient eu un enfant pour avoir un héritier et que je ne voulais pas de cela pour nous. Je sais la pression que c’est et ça devait se finir avec moi., commença-t-il.  

- Mais ?, intervint-elle, se rappelant l’histoire et ses souffrances autant que ses joies.  

 

Il soupira, la serrant un peu plus contre lui, la tristesse le prenant encore malgré tout.  

 

- Mais j’ai appris pour la mort de la sœur de mon père… et que ma mère était enceinte quand elle est morte. Nous n’étions donc pas, mon père et moi, destinés à être des enfants uniques. Après cela, il m’a encore fallu une journée et une fouille aux archives avec l’intervention d’Asami pour comprendre que mon père avait vraiment été un père, un homme qui m’aimait et m’avait fait une vraie place dans sa vie., dit Ryo, la voix légèrement enrouée par l’émotion.  

- Comment tu t’en es aperçu ?, l’interrogea-t-elle, une main posée sur son cœur.  

- Au départ, j’étais fâché parce que, contrairement à mon grand-père qui avait ralenti ses activités pendant près de trois ans autour de la naissance de sa fille, la croissance de la société avait été forte pendant que ma mère m’attendait et après ma naissance. Je pensais qu’ils ne m’avaient eu que par besoin futur. Mais, en repensant froidement à tout cela, je me suis rendu compte que Shin était très présent à ce moment-là de l’histoire de la société et que mon père lui avait confié plus de responsabilités, lui donnant pas mal de négociations et prospections à effectuer. Il était devenu le directeur adjoint de la boîte. Alors entre mon grand-père qui était encore là et Shin, mon père pouvait être là pour moi et la société continuait de tourner., résuma-t-il.  

- Et donc tu en as conclu que tu pouvais avoir ce bébé ?, suggéra-t-elle.  

 

Il baissa les yeux vers elle et caressa son visage, heureux de pouvoir encore la tenir dans ses bras.  

 

- Non. Une fois que mon passé n’était plus une excuse pour peser dans la balance, j’ai su que la décision n’était que de mon ressort. C’était à moi de décider si je voulais de ce bébé ou non, si je pouvais lui offrir une vie convenable, faire de notre famille un ensemble heureux., répliqua-t-il.  

- Et la réponse était simple, beaucoup plus simple que je ne l’imaginais : c’était oui. Parce que je t’aime et que tu m’aimes, parce que nous sommes heureux ensemble et que je n’imaginais déjà pas ma vie sans toi alors sans vous… Je sais aussi que tu m’aideras pour faire ce qu’il faut., lui répondit-il.  

- Toujours, je serai toujours là., lui affirma-t-elle, se pressant contre lui.  

- Je le sais, j’ai confiance en toi., murmura-t-il, déposant un baiser dans ses cheveux tout en levant les yeux machinalement attiré par la lumière du réveil.  

- Tu devrais dormir maintenant, Sugar., lui conseilla-t-il, voyant l’heure qu’il était.  

- Bonne nuit, Ryo., chuchota-t-elle, l’embrassant tendrement.  

- Bonne nuit. Fais de beaux rêves., lui souhaita-t-il.  

- Je sais qu’ils seront merveilleux., répondit-elle, fermant les yeux.  

 

Il sentit son corps se détendre contre le sien et, peu après, la suivit dans les bras de Morphée, serein et apaisé. 

 


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