Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 106 :: Chapitre 106

Publiée: 25-05-21 - Mise à jour: 25-05-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 106  

 

- Nous sommes tous d’accord sur les termes du contrat ou il y a encore des choses à voir ?, demanda Ryo à ses interlocuteurs.  

 

Assis autour de la table dans la salle de réunion, six hommes étaient en pleins pourparlers concernant un contrat de distribution.  

 

- Je suis conscient des efforts déjà consentis mais le prix me semble un peu ridicule., affirma son homologue.  

 

Ryo le regarda et garda un air impassible malgré le profond soupir de lassitude qui montait. Cela faisait des heures maintenant qu’ils étaient assis là à chicaner sur le moindre paragraphe du contrat alors qu’il pensait n’en avoir que pour la matinée. La matinée avait passé et, après une brève pause, ils avaient repris les négociations à la moitié du contrat, l’obligeant à annuler ses autres rendez-vous. Il était près de dix-huit heures et ils n’en finissaient toujours pas. Encore un peu, il n’aurait même pas le temps d’aller voir Kaori avant la fin des heures de visite auxquelles il se tenait pour lui permettre de se reposer.  

 

- Le prix n’est en rien ridicule. Je ne changerai plus ma position. Vous oubliez que c’est nous qui allons assumer tous les frais annexes, ce qui est un élément non négligeable à la fois financièrement et matériellement. Vous n’aurez en rien à gérer le transport, le dédouanement ni les certifications auprès des différents pays. Le risque est chez nous, pas chez vous., lui opposa le dirigeant d’un ton ferme.  

- Oui mais…, commença son interlocuteur, coupé par la sonnerie du portable de Ryo.  

 

Il regarda un instant l’appelant et se leva.  

 

- Excusez-moi une minute, je vous prie. Je dois répondre., s’excusa-t-il, sortant du bureau.  

- Kaori ? Ne t’inquiète pas si je suis en retard. Je suis encore en réunion., lui dit-il, fronçant les sourcils de mécontentement.  

- Je comprends mieux. Ce n’est peut-être pas le bon moment pour t’annoncer que c’est le moment alors…, pipa-t-elle, tentant de se détendre après la fin de sa contraction.  

- Tu accouches ?, répondit-il, sentant l’impatience et l’inquiétude monter.  

- Oui. J’ai des contractions régulières depuis le début de l’après-midi et le col est ouvert à trois centimètres. Voyant l’heure tourner, j’ai préféré t’appeler., lui apprit-elle.  

- Tu as bien fait. J’arrive tout de suite., lui assura-t-il.  

- Eh Sugar… Je t’aime…, lui chuchota-t-il au téléphone.  

- Moi aussi, Ryo. A tout de suite., répliqua-t-elle avec un sourire dans la voix.  

 

Il raccrocha et se tourna vers la salle de réunion. Comment faire ? Il ne pouvait pas lâcher la négociation en cours et il ne voulait pas rater la naissance de leur premier enfant… Ses yeux se portèrent sur son mai, devenu directeur adjoint entre temps, et il se détendit.  

 

- Mick, je peux te voir une minute, s’il te plaît ?, l’interpela-t-il, entrouvrant la porte.  

- Qu’y a-t-il ?, lui demanda son ami après avoir refermé la porte.  

- Baptême du feu pour nous deux. Je te laisse finir la négociation. Kaori est en travail., lui apprit le futur père.  

- Tu es sûr ? Il est quand même sacrément têtu., lui fit remarquer son adjoint.  

- Fais jouer ton charme naturel., lui conseilla Ryo, malicieux.  

- Il marche mieux avec les demoiselles., répliqua l’américain.  

- De toute façon, ma position est simple : je ne bouge rien, pas un point, ni une virgule encore moins un point-virgule. Le contrat est plus qu’honnête. S’il n’est pas d’accord, tu cesses les négociations. J’ai le téléphone de trois de ses concurrents. Tu peux même le lui dire., lui expliqua le dirigeant.  

- Ok, ça marche. Camper sur nos positions, je dois pouvoir gérer., affirma Mick.  

- Tu as toujours aimé le camping…, plaisanta Ryo, lui tapant sur l’épaule.  

 

Il retourna dans la salle et rassembla ses affaires.  

 

- Messieurs, je vais vous confier à Mick qui a toute ma confiance et tous les pouvoirs nécessaires pour signer ce contrat. Pour ma part, je dois vous laisser : ma femme va accoucher., leur annonça-t-il, serrant la main aux trois hommes et partant avant qu’ils n’aient eu le temps de réagir.  

 

Après un bref passage par son propre bureau, il prit l’ascenseur et retrouva Kenji au garage.  

 

- A l’hôpital et tu m’évites tous les bouchons, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

- Une réunion qui a fini tard ?, l’interrogea son chauffeur.  

- Une réunion qui n’est toujours pas finie mais ma place n’est plus là-bas mais avec ma femme. Kaori va accoucher., lui apprit le futur père.  

 

C’était le jour où il allait enfin rencontrer leur bébé. C’était un sentiment ambigu qui l’habitait. Il était impatient de le rencontrer même si dans le même temps, il aurait bien aimé attendre encore un peu. Ils avaient malgré tout réussi à gagner une dizaine de jours supplémentaires et le médecin s’était montré plus que confiant la veille lorsqu’il était venu l’ausculter. Il allait devenir père et ça le terrifiait et l’exaltait simultanément. Il était heureux de pouvoir connaître leur enfant et il avait vraiment envie de bien faire avec lui, de lui offrir le meilleur.  

 

- Pas trop stressé ?, le questionna Kenji.  

- Non… J’ai mes peurs et mes doutes mais je sais que ça ira. Nous sommes deux dans cette aventure., répondit Ryo.  

- Tout à fait et, tu verras, tu t’en sortiras très bien. Et je parle d’expérience., lui assura son chauffeur.  

- Je sais. Merci d’écouter mes égarements…, plaisanta son chef.  

- Ben, tu sais, je préfère que tu me parles de ça que d’actions en bourse ou de contrats à signer. Au moins là, je peux t’aider à quelque chose., répliqua le père.  

- Enfin à autre chose que te conduire là où tu dois aller. On est arrivés., l’avertit-il.  

 

Il se gara devant l’entrée et Ryo ouvrit la portière, prêt à sortir.  

 

- Merci Kenji pour tout., lui dit-il juste avant de s’en aller.  

- Appelle-nous quand il ou elle sera là. On aimerait savoir., affirma son chauffeur.  

- Ce sera fait. Bonne soirée., lui souhaita-t-il, prenant le chemin de l’hôpital suivi par son garde du corps.  

- On fait comme on a dit. Tu attendras dans la chambre de Kaori le temps qu’on revienne de la salle de travail. On a eu l’accord de l’hôpital pour la surveillance du bébé s’il doit aller en réanimation ?, l’interrogea-t-il.  

- Ils ont accepté qu’on leur donne un bracelet que nous seuls pourrions enlever. Il y aura dedans une de nos puces en plus de celle de l’hôpital., lui répondit son homme.  

- Bien., apprécia Ryo, rassuré sur la sécurité du bébé.  

- Monsieur Saeba, votre femme a été amenée en salle de travail., l’informa une infirmière, l’interceptant dès son entrée dans le service.  

- Suivez-moi.  

 

Il fit un signe de tête à son garde du corps et suivit la demoiselle, pressé de retrouver Kaori. Le médecin ne leur avait pas dit s’il lui ferait une césarienne ou s’il la laisserait accoucher par voie basse. Tout dépendait de l’évolution de sa grossesse et de la santé du bébé.  

 

- Elle a déjà accouché ?, demanda-t-il à l’infirmière.  

- Non. Comme tout se passe bien pour le moment, l’obstétricien a décidé de tenter l’accouchement par voie basse., lui apprit-elle avec un sourire rassurant.  

 

C’était un soulagement pour lui comme ça devait l’être pour Kaori. Ce serait au moins une chose normale pendant sa grossesse avec certainement moins de complications pour elle.  

 

- C’est une bonne nouvelle., apprécia-t-il avec plaisir.  

- Monsieur Saeba, sachez qu’il est toujours possible que cela change pour une césarienne si cela s’avère nécessaire., le prévint-elle pour éviter toute désillusion.  

- Je sais mais j’ai envie d’y croire., lui avoua-t-il, franchissant une nouvelle porte.  

- Voilà, on y est., lui apprit-elle, tapant avant d’ouvrir et de l’inviter à entrer.  

- Ryo…, souffla Kaori, lui offrant un de ses merveilleux sourires.  

- Comment vas-tu ?, lui demanda-t-il, posant ses affaires dans un coin et venant la rejoindre.  

- Super… Ils viennent de me mettre la péridurale. Ca devrait aller mieux pour la douleur d’ici peu., lui dit-elle, acceptant avec plaisir la main tendue.  

 

Elle sentit ses lèvres se poser sur ses doigts et sourit alors même qu’une nouvelle vague montait. Elle soutint son regard autant que possible, puisant sa force en lui.  

 

- Tu as le droit de me maudire, tu sais., plaisanta-t-il.  

- Ce ne sera pas nécessaire…, répliqua-t-elle, soufflant doucement.  

- Même pas envie de me dire que je ne te toucherai plus jamais ?, insista-t-il.  

- Du tout. J’ai encore de nombreuses années à vivre et je compte bien en profiter… sur tous les plans., lui apprit-elle avec un petit sourire mutin.  

- Ca me va. Je pense que j’ai bien quelques idées te concernant., lui avoua-t-il, caressant ses phalanges du bout des lèvres.  

- Quelques… Heureusement que j’ai eu du temps pour réfléchir…, suggéra-t-elle.  

- Je te fais toute confiance sur le sujet., murmura-t-il.  

 

Il sentit ses doigts se crisper sur les siens et se leva, posant une main sur son front, écartant les mèches qui venaient se coller sur la peau humide.  

 

- Serre mes doigts autant que nécessaire, crie si tu as besoin, je resterai là., lui assura-t-il.  

 

Il la vit prendre de profondes inspirations qu’elle relâchait lentement comme le lui avait appris la sage-femme qui l’avait suivie et préparée pendant son hospitalisation.  

 

- Je n’ai pas envie de crier sauf ma joie., murmura-t-elle à la fin de la contraction.  

- Tu peux aussi et je t’accompagnerai même., lui confia-t-il.  

- Tu es toujours à trois centimètres ?, lui demanda-t-il.  

- Cinq centimètres. Ca risque d’aller vite même si c’est un premier., lui apprit-elle.  

- Tu es inquiète ?, l’interrogea-t-il.  

- Un peu. J’ai peur pour lui, qu’il n’ait pas eu assez de temps., avoua-t-elle.  

 

Ryo posa la main sur le ventre de sa femme et le caressa un instant, pensif. Il avait les mêmes craintes qu’elle mais il avait entendu le médecin leur parler de l’évolution des risques encourus pour leur bébé au fil des jours et des semaines et il savait une chose : ça aurait pu être mieux mais ils, ou plutôt elle avait fait le maximum pour minimiser les risques.  

 

- Il en a eu, Kaori. Tu te souviens de ce qu’a dit le médecin : quelques petits problèmes respiratoires et pour se nourrir éventuellement mais tout le reste est derrière nous. On a évité les troubles neurologiques, intestinaux, cardiaques… C’est déjà une belle avancée. Tu as fait du bon boulot., lui rappela-t-il.  

- C’est vrai. On a échappé à beaucoup de choses., acquiesça-t-elle.  

- Concentre-toi sur les bonnes choses. Tu vas pouvoir te lever toute seule d’ici quelques heures, prendre ta douche en prenant tout le temps que tu voudras…, lui suggéra-t-il.  

- Ne plus avoir mes mains branchées à des tubulures…, proposa-t-elle, jetant un regard noir à l’aiguille dans sa main.  

- Je te ramène une assiette de sushis demain ?, lui offrit-il, amusé.  

- Tu ferais ça ?, lui demanda-t-elle, touchée.  

- Je ferais beaucoup de choses pour toi, tu le sais, non ?, répliqua-t-il, posant un regard sérieux.  

 

Elle plongea son regard dans le sien, se souvenant de tout ce par quoi ils étaient passés, tout ce qu’il avait bousculé dans sa vie pour elle et elle pour lui, et acquiesça, les larmes aux yeux.  

 

- Je sais. Je t’aime, Ryo., lui affirma-t-elle, émue.  

- Moi aussi. Ne pense jamais que tu m’as forcé la main, Kaori. J’ai peut-être fait des choses pour toi que je n’aurais jamais faites pour personne d’autre mais tu ne m’as pas forcé la main., lui assura-t-il.  

- Il n’y a pas d’obligation entre nous, donc pas de regret. Je n’ai pas agi par responsabilité pour toi mais par amour pour toi… et pour nous., ajouta-t-il, caressant sa joue.  

- Je sais, Ryo. Je n’ai aucun doute sur le sujet., lui confia-t-elle, déposant un baiser sur sa paume.  

 

Il se pencha sur elle et l’embrassa délicatement sur les lèvres. Malgré ses craintes relatives à leur enfant, il se sentait serein. Ils seraient à deux pour l’élever et l’aimer, ils seraient à deux et s’aimaient d’un amour sincère et profond fondé sur des bases solides de respect et de communication. L’attirance physique était forte entre eux mais elle n’était qu’une partie de ce qu’ils étaient. C’était les murs de leur maison. La joie en était le toit. Leur enfant naîtrait et grandirait dans un environnement sûr, chaleureux et heureux. Il sentit sa crispation sous ses lèvres et s’écarta.  

 

- Nouvelle contraction ? Respire doucement…, lui conseilla-t-il, reprenant sa main.  

 

Elle acquiesça et relâcha doucement son souffle. Elle appréciait cette présence rassurante, cette sérénité qui se dégageait de lui et sur laquelle elle avait pu et pouvait encore s’appuyer. De tous les moments, c’était peut-être celui où elle avait le plus craint de le voir basculer, perdre confiance, paniquer… mais il était là sans aucune faille.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda-t-elle malgré tout, espérant qu’il ne portait pas un masque.  

- Ce n’est pas moi qui dois sortir un bébé de mon ventre…, répliqua-t-il, amusé.  

- C’est vrai mais, moi, j’ai toujours voulu avoir un enfant., lui retourna-t-elle.  

 

Il lui sourit, amusé qu’elle n’ait pas formulé sa phrase autrement, pointant sur le fait qu’il n’avait pas voulu avoir d’enfant avant six mois auparavant.  

 

- Je vais bien, Kaori. A part mes craintes sur ma capacité à bien l’élever, je n’ai aucun doute sur le fait de devenir père. Vraiment aucun., lui assura-t-il.  

- Peut-être la fin d’un cycle en mode grand-huit…, pipa-t-elle, caressant son ventre.  

- Peut-être… Je l’espère., admit-il.  

- Je…, commença-t-elle avant de s’interrompre.  

- Quoi ?, s’inquiéta Ryo, la voyant froncer les sourcils.  

- Je crois que j’ai perdu les eaux., lui apprit-elle.  

- J’appelle quelqu’un., lui dit-il, attrapant le bouton d’appel.  

 

Moins d’une minute plus tard, une sage-femme arriva, refermant calmement la porte derrière elle.  

 

- Je crois que j’ai perdu les eaux., répéta Kaori.  

- On va regarder tout ça., lui affirma la dame, se mettant au pied de la table et soulevant le drap qui la recouvrait.  

- Effectivement. Je vais voir à combien on en est.  

 

Elle l’examina quelques instants avant de retirer le gant de plastique et de le jeter.  

 

- Bientôt huit centimètres. Ca progresse bien. Les contractions s’accélèrent et bébé semble vouloir s’engager dans le canal. Je vais prévenir l’obstétricien et l’équipe de néonat. Si vous avez envie de pousser, essayez de ne pas le faire avant qu’on soit en place. On se dépêche., lui promit-elle.  

- Mais… je ne suis pas encore à dix…, balbutia la parturiente.  

- Ca va aller vite avec le bébé qui va descendre. Donnez-nous juste le temps de tous nous installer pour accueillir ce petit dans les meilleures conditions., lui demanda la professionnelle, s’en allant.  

- Attendez ! Vous croyez que je pourrais l’avoir un peu avant qu’il soit emmené ?, l’interrogea Kaori.  

- Si c’est possible, sans problème. En revanche, s’il a des difficultés pour respirer ou besoin de soins spécifiques, on ne pourra pas., lui répondit-elle.  

- D’accord. Merci.  

- Une chose à la fois, Kaori., lui suggéra Ryo même si lui aussi voulait avoir ce moment avec leur bébé.  

 

Ils ne tardèrent pas à voir arriver le médecin suivi de la sage-femme et du médecin de néonatalogie accompagné de deux personnes, s’affairant autour du lit où ils pourraient soigner leur bébé si nécessaire.  

 

- Ca va, Kaori ?, lui demanda l’obstétricien.  

- Oui. C’est gérable., admit-elle, le regard fixé sur le lit.  

- Kaori, comme on en a déjà parlé, le bébé passera un peu de temps en couveuse, au moins le temps d’évaluer ses fonctions. Mais, si tout va bien, vous aurez le droit à un moment avec lui avant. L’équipe est là en cas de problème., lui dit-il, se mettant dans son champ de vision, la sortant de sa contemplation.  

- Oui, je sais. Ouch, elle pique celle-là. J’ai… J’ai envie de pousser., lui apprit-elle, posant la main sur son ventre.  

- On a presque fini. Respirez. Après celle-là, vous pourrez y aller., lui affirma-t-il alors que la sage-femme plaçait ses pieds dans les étriers.  

- Nous sommes prêts, Docteur., l’informa-t-elle.  

- Nous aussi., répondit l’autre médecin lorsqu’il se tourna vers eux.  

- Et nos futurs parents ?, leur demanda-t-il avec un sourire.  

 

Le couple s’observa un instant puis acquiesça, Ryo approchant un peu plus de sa femme, glissant sa main gauche dans la sienne, prêt à la soutenir pour la dernière ligne droite.  

 

- Prêts !, affirmèrent-ils en chœur.  

- Alors c’est parti. A la prochaine contraction, vous pouvez écouter votre corps, Kaori., lui enjoignit le médecin.  

 

La suite des évènements se passa dans un silence relatif, seules les consignes du médecin brisant le silence jusqu’au cri du nouveau-né qui arriva quelques minutes plus tard au grand soulagement de toutes les personnes présentes.  

 

- Vous allez pouvoir avoir quelques minutes à trois avec votre garçon., leur annonça l’obstétricien, posant le bébé sur le ventre de sa mère, la sage-femme le recouvrant d’un drap.  

- Un garçon ?, répliqua Ryo.  

- Oui, Monsieur Saeba. Un beau petit garçon même s’il est prématuré. Voulez-vous couper le cordon ?, lui proposa le médecin, lui tendant les ciseaux.  

 

Le papa acquiesça et coupa à l’endroit qu’on lui indiqua, surpris par la force qu’il dut y mettre. Quand il revint s’asseoir à côté de sa famille, il croisa le regard éblouissant de sa femme, un regard où brillaient son bonheur, son émerveillement et énormément d’amour.  

 

- Merci Ryo., chuchota-t-elle, la voix légèrement tremblante.  

- Merci à toi, Kaori. Il ne pleure déjà plus ?, s’étonna Ryo, fronçant les sourcils.  

- Oui, il s’est calmé rapidement. Tu crois que ce n’est pas normal ?, s’inquiéta-t-elle, le regardant avant de jeter un regard perdu vers le médecin de néo-nat.  

 

Ce dernier approcha et ausculta le bébé, provoquant son courroux quand le métal se posa dans son dos.  

 

- Il respire bien. Profitez-en encore un peu., leur conseilla-t-il.  

- Merci., souffla Kaori, rassurée.  

- Excuse-moi de t’avoir inquiétée., s’excusa son mari.  

- Je suppose qu’on va devoir apprendre à vivre avec cette inquiétude., supposa-t-elle.  

- Oui mais ça ne doit pas nous empêcher d’être heureux., pensa-t-il.  

- On y veillera, Ryo. Regarde-le, il est paisible. Il ouvre les yeux., souffla-t-elle.  

 

Les deux parents observèrent les prunelles de leur bébé et croisèrent son regard sombre.  

 

- Il a tes yeux apparemment et, s’il garde la couleur du duvet qu’il a pour le moment, il aura la même couleur de cheveux que toi., pipa Kaori.  

- Le portrait de son père., plaisanta-t-elle.  

- Il est beau mais j’aurais préféré qu’il me ressemble moins…, répliqua-t-il à mi-voix, l’air sérieux.  

 

Il craignait trop qu’on rappelle à leur enfant de qui il était le fils, quel était le rôle qu’on s’attendait à le voir reprendre le moment venu. Il voulait que leur bébé grandisse comme tout autre enfant avec ses propres rêves, sa propre vie dont il serait libre de décider.  

 

- Ryo, ce n’est que notre enfant. On le protégera de tout et on lui assurera qu’on n’attend qu’une chose de sa part : d’être heureux., lui affirma-t-elle.  

 

Il observa un moment sa femme. Après avoir passé des semaines angoissantes, elle vivait ce moment comme elle le devait : elle s’abreuvait de son image, caressait son visage, ses petits doigts, s’émerveillait de cette petite vie qu’ils avaient créée. Il écarta alors ses pensées plus sombres et approcha les doigts de la peau rougie du bébé. Il laissa ses doigts courir sur sa peau nue et sentit son cœur se gonfler d’amour et d’un besoin irrépressible de le protéger. C’était leur fils, le bébé qu’il n’aurait jamais dû connaître mais qu’il rendrait heureux. Il s’y emploierait chaque minute qui passerait, se promit-il.  

 

- Je pense que Kei serait un joli prénom., suggéra-t-il.  

- Je trouve aussi. Bienvenue dans la famille, Kei Saeba., lui annonça sa mère, lui adressant un regard chaud.  

- Excusez-nous mais nous allons devoir examiner le bébé., annonça le pédiatre, approchant.  

- Kei, il s’appelle Kei., lui apprit Ryo, alors que Kaori embrassait son fils une dernière fois sur le front avant de laisser l’homme le lui prendre.  

- Ne vous inquiétez pas pour Kei. Nous allons l’examiner pour commencer, juste là. Après, la sage-femme l’emmènera pour le laver et vous pourrez aller avec lui, Monsieur. Maman pourra le revoir un moment avant qu’on l’emmène en néonatalogie pour la nuit., leur résuma le praticien.  

- D’accord., souffla la jeune mère, le cœur serré, doutant de pouvoir fermer l’oeil alors que son bébé serait loin d’elle.  

 

Alors que l’obstétricien finissait la délivrance, ils regardèrent le pédiatre ausculter Kei avant de confier l’enfant à la sage-femme.  

 

- Quarante-cinq centimètres pour deux kilos deux cent quarante grammes. C’est un beau bébé. Souhaitez-vous l’allaiter ?, leur demanda le pédiatre.  

- Oui. Ce sera possible ?, l’interrogea Kaori, pleine d’espoir.  

- On fera une tentative en revenant. Il est possible qu’il n’y arrive pas de suite mais, le cas échéant, ce ne sera qu’une question de jours. On verra. Monsieur, vous pouvez suivre votre fils., leur indiqua-t-il.  

- Ca va aller ?, demanda Ryo à sa femme.  

- Oui, vas-y., l’encouragea-t-elle.  

 

Elle les regarda partir, un peu envieuse alors qu’elle devait rester là à attendre mais se raisonna. Ce n’était qu’une question de temps. La sage-femme s’activant autour d’elle, elle se retrouva bientôt libérée de l’aiguille plantée dans sa main, de la tubulure qui la reliait à la potence, des sangles qui lui barraient le ventre et peu de temps après, l’anesthésiste vint retirer la péridurale.  

 

- Vous devez être soulagée de ne plus être reliée., suggéra la sage-femme.  

- Oui, c’est vrai même si j’aurais encore supporté tout cela pendant quelques temps pour m’assurer qu’il naisse en parfaite santé., avoua Kaori.  

- Vous avez fait ce qui était nécessaire, bien au-delà des pronostics que nous avions alors ne culpabilisez pas., lui conseilla la dame.  

- J’aurais aimé avoir mon enfant avec moi cette nuit. Ca m’aurait rassurée., admit la rouquine.  

- Je me doute mais il sera bien aussi en néonat. Ne le prenez pas comme un signe de danger mais de précaution. Ils vont le brancher pour contrôler s’il respire bien ou non, s’il n’y a rien d’anormal. Il faut surtout qu’il conserve sa chaleur corporelle et qu’il grossisse. Il fait un bon poids. Il ne passera peut-être pas trop de temps en couveuse., lui expliqua-t-elle, tentant de la rassurer tout en restant réaliste.  

- Et vous, ça vous permettra de passer une bonne nuit de repos, chose que vous n’avez pas eue depuis un moment., lui rappela la sage-femme qu’elle avait déjà rencontrée.  

- Je ne sais pas si j’y arriverai., lui confia Kaori, jetant un œil vers la porte d’entrée.  

- Il va falloir apprendre à faire attention à vous aussi, Kaori. Une maman en forme pour un bébé en forme., lui affirma-t-elle.  

- D’accord. Merci., lui dit la rouquine, voyant enfin la porte s’ouvrir de nouveau.  

 

Ryo approcha, tenant contre lui sous sa chemise ouverte Kei portant uniquement une couche.  

 

- Il n’est pas habillé ?, s’étonna la maman.  

- Non, il va partir en couveuse. Tiens, prends-le., lui proposa-t-il, l’autre sage-femme venant à ses côtés.  

- On va voir si Kei accepte de téter., leur dit-elle.  

 

Elle expliqua à Kaori comment l’installer et ils regardèrent tous trois le bébé trouver instinctivement le bon mouvement pour avoir ce qu’il voulait.  

 

- Il sait téter. C’est une excellente nouvelle. Cependant, comme vous le voyez, ça le fatigue vite. On va lui poser une intraveineuse pour l’alimenter temporairement. Si vous le voulez bien, on réessaiera demain matin pour voir comment il s’en sort et on avisera pour la suite. Quoiqu’il arrive, c’est lui qui donnera le rythme., leur assura-t-elle, reprenant le bébé.  

- Un dernier baiser et on va l’emmener en néonat. Il doit se reposer maintenant et vous aussi.  

 

Elle leur tendit le bébé et ils l’embrassèrent avant de le voir placé dans la couveuse emmenée quelques minutes après. Ils n’eurent pas le temps de tergiverser qu’une chaise roulante était amenée pour ramener Kaori à sa chambre.  

 

- Tu dois dormir, Kaori., lui conseilla son mari, voyant sa fatigue.  

- Je… Je suis inquiète. Le savoir loin de nous m’inquiète., avoua-t-elle.  

- On a fait tout ce qu’il fallait pour sa sécurité. Tu peux dormir tranquillement., lui retourna-t-il, comprenant son inquiétude.  

- Tu rentres ?, lui demanda-t-elle.  

- C’est à toi de décider. Je peux rester ici cette nuit si tu veux., lui proposa-t-il.  

 

Il en mourait d’envie mais ne voulait pas s’imposer si elle voulait de la tranquillité, quoiqu’à voir son anxiété, il n’avait pas de doute sur la réponse.  

 

- J’aimerais bien que tu restes… mais tu vas me trouver égoïste., murmura-t-elle, honteuse.  

- Tu sais quoi ? Moi aussi, je suis un horrible égoïste parce que j’ai envie de rester avec toi., répliqua-t-il.  

- Tu me fais une place ?, lui demanda-t-il, ôtant ses chaussures.  

 

Elle se poussa sur le côté et leva le drap pour l’inviter à venir à ses côtés. Ils trouvèrent naturellement leur place dans les bras l’un de l’autre comme s’ils n’avaient pas été séparés pendant des semaines.  

 

- Ca m’a manqué…, soupira-t-elle.  

- Moi aussi et ce sera encore mieux à la maison dans un vrai lit., lui affirma-t-il, embrassant son front avec tendresse.  

- On n’a pas prévenu nos amis de la naissance de Kei., se rendit-elle soudain compte.  

- Je vais m’en occuper de suite., lui assura-t-il, sortant son téléphone.  

- On a eu notre bébé, Ryo., murmura-t-elle, émue.  

 

Elle leva un regard empli de bonheur… et de fatigue et il la contempla un moment en silence avant qu’un sourire éclaire son visage.  

 

- Oui, Sugar, on a eu notre bébé et il est en parfaite santé., répéta-t-il, heureux et soulagé.  

 

Il l’embrassa amoureusement avant de pianoter rapidement sur son téléphone un message qu’il lui montra avant de couper la sonnerie.  

 

- On verra leurs réponses demain. Pour le moment, il faut dormir., lui ordonna-t-il.  

 

Il glissa les doigts dans ses cheveux et les caressa doucement. Il sentit Kaori se nicher un peu plus contre lui puis sa respiration s’apaiser. Elle s’était endormie. Il ne tarda pas à la suivre, des images de Kei et elle flottant devant ses paupières. Il voyait la concrétisation de son vœu le plus cher, un vœu longtemps renié voire ignoré : il avait une famille au complet, pas seulement une femme qui l’accompagnerait jusqu’à ses derniers jours mais un enfant qui lui survivrait, une preuve de l’amour profond que Kaori et lui se portaient et qu’ils voulaient apporter à un autre. Soupirant d’aise, il se laissa dériver vers le chemin des rêves. 

 


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