Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

» Ecrire une review

 

Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment changer le format/couleur de sa fanfiction?

 

Pour changer le format de certaines sections de vos fanfictions, il suffit d'utiliser les tags suivants. - <b>Texte en gras</b> - <i>Texte en italique</i> -

<div align="center">Texte centré</div>
- <font face="Courier New, Courier, mono">Texte en police Courrier</font> ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 107 :: Chapitre 107

Publiée: 27-05-21 - Mise à jour: 27-05-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 107  

 

- Vous allez pouvoir rentrer chez vous, Madame Saeba., lui annonça l’obstétricien une semaine plus tard.  

- Déjà ?, lâcha-t-elle, la mort dans l’âme.  

 

Kaori savait que ce moment arriverait où elle devrait rentrer chez elle et laisser Kei à l’hôpital et, même si elle avait essayé de s’y préparer, rien n’y faisait : c’était un déchirement. Conscient du trouble de la maman, le médecin posa une main sur son avant-bras.  

 

- Je n’ai aucune raison de vous garder plus longtemps. Vous vous êtes remise de votre accouchement. Il vous faudra encore du repos mais vous allez bien. On se reverra dans sept semaines pour la visite de contrôle., lui dit-il.  

- Si vous pouvez patienter encore un moment, je vais faire vos papiers de sortie. Ca vous laissera le temps de ranger vos affaires., ajouta-t-il avant de sortir.  

 

Mitigée, elle s’assit sur son lit et attrapa son téléphone, tentant de contrôler l’angoisse qui montait.  

 

- Bonjour, Sugar., lui répondit Ryo, un sourire dans la voix.  

- Bonjour, Ryo. Je… Je sors aujourd’hui., lui annonça-t-elle, la gorge serrée.  

- C’est une bonne nouvelle, ça., répliqua-t-il, soulagé de la retrouver.  

- Ou… Oui., bredouilla-t-elle.  

 

Le jeune père posa les yeux sur les deux photos qui trônaient sur son bureau. Il fixa d’abord celle de leur mariage où ils posaient à deux, heureux, radieux, puis celle prise quelques jours plus tôt où elle fixait leur enfant avec tendresse. Il savait qu’il retrouverait bientôt la première vision mais, en attendant, il comprenait que la séparation avec leur bébé serait difficile.  

 

- Ce sera temporaire, Kaori, tu le sais. Les médecins l’ont dit eux-mêmes. Kei évolue bien. Il ne restera pas longtemps en néonat., lui rappela-t-il.  

- Je sais mais, au moins, ici, j’étais proche de lui. S’il se passait quelque chose pendant la nuit, j’étais sur place., lui dit-elle.  

- Excuse-moi, je devrais être heureuse qu’on se retrouve mais je n’arrive pas à penser à autre chose., s’en voulut-elle, se rendant compte de l’impression que ça pouvait donner à son mari.  

- Je sais, j’ai vécu ça avant toi, Kaori., lui avoua-t-il.  

 

Le premier soir qu’il avait dû passer seul après son accouchement avait été difficile. Il n’avait cessé de s’inquiéter pour elle mais surtout pour Kei, vérifiant un nombre incalculable de fois si son téléphone était bien chargé ou n’était pas en mode silencieux. Il n’avait fermé l’oeil que très tard, tombant de fatigue. Il n’avait pourtant pas mis les pieds au bureau ni téléphoné à Mick pour savoir comment il se débrouillait, lui faisant entièrement confiance, mais entre l’émotion liée à l’accouchement qui retombait, celle liée à la connaissance de leur fils qui montait, le soulagement de savoir cette épreuve presque finie et toutes les informations à digérer, la journée l’avait épuisé. Et il était pourtant déjà passé par là pendant son hospitalisation, s’inquiétant de ce qui se passait en son absence.  

 

- Ca va aller, il est entre de bonnes mains., lui affirma-t-il.  

- Je sais. Désolée de t’ennuyer avec tout ça. Je vais faire mon sac et j’irai voir Kei., lui dit-elle.  

- Je fais venir Kenji à l’hôpital. Tu n’auras qu’à le prévenir quand tu voudras rentrer., l’informa-t-il.  

- Merci. A ce soir, Ryo., fit-elle.  

- Je rentrerai après être passé par l’hôpital. Je prendrai de quoi dîner en passant, ton plat préféré., lui proposa-t-il d’une voix douce.  

- Ca me va. Merci., redit-elle, touchée.  

 

Elle raccrocha et resta un moment avec son téléphone dans les mains sans bouger. Elle savait qu’elle devait beaucoup à son mari sur qui elle s’était beaucoup appuyée depuis quelques mois. Sans lui, elle se serait probablement effondrée. Elle devait redevenir celle qu’elle était, forte et combative, à la fois pour lui et pour Kei. Elle redressa le menton et se leva. Elle tiendrait le coup. Elle ne craquerait pas devant leur enfant. Elle se montrerait rassurante et confiante comme l’avait fait Ryo la veille au soir en le laissant.  

 

- On se revoit demain, bonhomme. Tu peux dormir tranquillement. Tu es en sécurité ici et, bientôt, tu rentreras à la maison avec nous. Je t’aime., lui avait-il dit avant de l’embrasser et de le reposer dans la couveuse.  

 

Il avait refermé la coque, observé leur bébé s’endormir un instant, un bras autour de sa taille, puis l’avait emmenée jusqu’à sa chambre. Elle n’avait aucun doute sur les sentiments qui l’agitaient à ce moment-là. Elle pouvait les lire dans ses yeux : l’amour, la tendresse, l’inquiétude aussi, la peine de devoir le laisser là. C’était ce qu’elle ressentait aussi alors elle pouvait le faire, être forte. Elle se dirigea alors vers son armoire et sortit son sac. Elle avisa sa tenue pour le moins décontractée et décida de se changer, histoire de marquer le coup, de casser le schéma qu’elle avait adopté à l’hôpital. Elle trouva un pantalon de ville et un pull et les passa, espérant qu’ils seraient à sa taille. Ils l’étaient. Elle dut même resserrer les élastiques du bas pour qu’il tienne.  

 

Elle sortit de l’armoire ses dernières affaires et les rangea dans le sac avant de pousser la porte et de voir les affaires qu’elle avait préparées pour Kei. Elle sentit l’angoisse revenir mais la combattit et attrapa les bodys, pyjamas et autres petites affaires de bébé, les positionnant précautionneusement à côté des siennes avant de vérifier une dernière fois les étagères et de refermer les portes, s’en allant dans la salle de bains. Moins de dix minutes plus tard, elle fermait son sac après s’être assurée de ne rien avoir oublié et s’asseyait sur son lit en attendant le retour du médecin.  

 

- Madame Saeba, vous êtes prête ?, appela le médecin après avoir toqué.  

- Oui., affirma-t-elle.  

- On vient vous chercher ?, s’inquiéta-t-il.  

- Oui, on m’attend en bas., lui indiqua-t-elle.  

- J’ai le temps d’aller voir Kei ?, lui demanda-t-elle, l’anxiété revenant.  

 

Elle avait besoin d’au moins lui dire qu’elle l’aimait et qu’elle arriverait dès qu’il aurait besoin d’elle.  

 

- Je ne pense pas., lui répondit-il avec un léger sourire, lui donnant un coup au cœur.  

- Puisqu’il est là…, ajouta-t-il, se poussant et laissant le pédiatre entrer avec le bébé dans un berceau.  

- Il peut sortir un peu de sa couveuse ?, s’étonna-t-elle, ravie de cette nouvelle.  

- En fait, vous allez pouvoir le ramener chez vous. Kei a un poids correct. Il n’a pas de problèmes respiratoires ni cardiaques et, si la tétée est encore un peu fatigante pour lui, il se débrouille bien et prends du poids. Vous serez plus souvent sollicitée pour le nourrir mais, si vous le souhaitez, il peut rentrer., lui annonça le médecin de son fils.  

- C’est vrai ?, murmura-t-elle, incrédule, les larmes aux yeux.  

- Oui, Madame Saeba. Il aura des visites toutes les semaines le mois à venir et vous revenez au moindre souci mais, pour moi, il peut rentrer malgré sa prématurité. Couvrez-le bien, nourrissez-le à la demande, ce sont toutes mes consignes., lui affirma le pédiatre.  

- Merci., souffla-t-elle, une larme roulant sur sa joue.  

 

Elle approcha du berceau et prit son bébé emmitouflé dans une couverture à bras.  

 

- Vous avez de quoi l’habiller ? Vous devez prévenir quelqu’un ? Votre mari peut-être ?, lui demanda l’obstétricien.  

- Je venais de ranger ses affaires. Pour mon mari… je vais lui faire la surprise., pipa-t-elle, le regard rayonnant de bonheur.  

- On vous laisse le préparer et vous pouvez partir quand vous le souhaitez., la salua-t-il, un sourire aux lèvres.  

- Merci. Merci à vous deux., fit-elle, reconnaissante.  

- De rien. On se revoit dans une semaine pour la visite de Kei. Ma secrétaire vous contactera., lui indiqua le pédiatre.  

- Et nous dans sept semaines. A bientôt, Madame Saeba. Rentrez bien et soyez sereine. On ne le laisserait pas sortir s’il ne le pouvait pas., lui assura l’obstétricien.  

 

Kaori acquiesça et les regarda partir avant d’appeler le garde du corps dans le couloir.  

 

- On sort tous les deux. Tu peux prévenir Kenji pour le siège-auto, s’il te plaît ? Je dois habiller Kei et on pourra y aller quand il sera prêt., l’informa-t-elle.  

- Je le préviens., affirma-t-il, ressortant de la chambre.  

- Tu vas patienter deux minutes dans le berceau le temps que je sorte tes affaires, Kei., murmura-t-elle, le posant délicatement.  

 

Elle resta un instant à l’observer, croisant son regard sombre, et sentit son cœur battre à tout rompre. Elle savait qu’elle aimerait leur enfant mais jamais elle n’avait imaginé que ce serait à ce point.  

 

- Tu vas faire des ravages… comme ton père., plaisanta-t-elle, caressant le bout de son nez avant de le laisser pour sortir ce qu’il lui fallait.  

 

Elle l’habilla consciencieusement avec des gestes doux, lui enfilant son body, ses minuscules chaussettes puis des vêtements avant de lui mettre le petit bonnet que Ryo avait acheté, le blanc du tissu contrastant avec la couleur geai de son duvet.  

 

- Tu flottes un peu là-dedans, ma crevette, mais ça ira mieux dans quelques jours ou semaines., lui dit-elle tendrement tout en l’entourant d’une couverture avant de le prendre à bras.  

- Dans combien de temps on peut y aller ?, demanda-t-elle au garde du corps, positionné juste à l’entrée de sa chambre.  

- Kenji arrive., lui affirma-t-il et, effectivement, il apparut dans les secondes qui suivirent.  

- Convoi exceptionnel pour aujourd’hui ?, plaisanta le chauffeur.  

- Pour au moins les vingt années à venir., répliqua Kaori, lui offrant un sourire radieux.  

- Une jeune maman rayonnante et un bébé qui nous en aura fait voir de toutes les couleurs… Je suis un chanceux., s’exclama-t-il, la suivant dans la chambre.  

- Félicitations. Il est magnifique., lui dit-il, s’arrêtant deux secondes pour le contempler.  

- Merci Kenji. Comment tu as fait pour être si rapide ? Tu as dû repartir à la maison pour chercher le siège-auto, non ?, lui demanda-t-elle, étonnée.  

 

Elle l’observa prendre son sac et son sac à main, esquissant un petit sourire malicieux avant de se tourner vers elle.  

 

- Tu me connais : toujours prévoyant. Le siège attend dans le coffre depuis une semaine. Je me suis dit qu’avec les gênes de son père, il nous jouerait un petit tour de ce genre., plaisanta-t-il, ce qui la fit rire.  

- Je suppose que je ne dois pas te proposer de le prendre ?, fit-il, indiquant le bébé.  

- Non, je suis trop heureuse de pouvoir le tenir contre moi., répondit-elle avec tendresse.  

- Allons-y alors., lui suggéra-t-il.  

 

Il la devança et le garde du corps se mit derrière elle. Il les dirigea jusqu’à la voiture et la laissa mettre le bébé dans le siège-auto déjà installé sur le siège du milieu. Elle le laissa en revanche installer les sangles puisqu’il avait plus d’expérience qu’elle, le regardant faire.  

 

- Emmenons ce jeune homme chez lui., annonça Kenji.  

- Emmenons-le plutôt voir son père., lui dit-elle.  

- Tu veux aller au bureau avec ce petit bout ?, s’étonna-t-il.  

- Juste quelques minutes au cinquante-quatrième. Je ne compte pas lui faire faire le tour de tous les étages., répondit-elle avec un regard malicieux.  

- J’ai prévenu Ryo que je sortais mais je ne savais pas encore que je ne serai pas seule., ajouta-t-elle.  

- D’accord. A vos ordres, Madame Saeba., fit-il, lui adressant un petit salut militaire.  

 

Elle prit place à côté du siège-auto et se laissa emmener vers le premier, mais désormais plus seul, homme de sa vie. Arrivée là-bas, elle détacha Kei et le prit à bras. Amusée, elle vit Kenji accompagner son collègue et se glisser à leurs côtés dans l’ascenseur, se positionnant entre les portes et elle.  

 

- Tu n’es pas un peu trop prudent ?, le taquina-t-elle.  

- Personne ne rentrera dans cet ascenseur. Le petit n’attrapera pas de microbes à peine sorti de l’hôpital., lui affirma-t-il.  

- Merci de prendre le prochain., annonça-t-il quand les portes s’ouvrirent au trente-deuxième.  

 

Il appuya sur le bouton pour les refermer et la cabine reprit sa route.  

 

- Tu as raison, c’était peut-être une folie mais je voulais qu’il le voit de ses propres yeux., admit-elle, chagrinée.  

 

Il se retourna brièvement vers elle et grimaça en voyant son air attristé.  

 

- C’est à moi de m’excuser. Je gâche ton plaisir., s’excusa-t-il.  

- C’est une belle surprise que tu lui fais.  

 

Elle acquiesça et regarda Kei qui ouvrait les yeux. Elle lui sourit et caressa sa joue tendrement.  

 

- On va voir papa, Kei, juste quelques minutes mais il sera heureux de te voir et de savoir que tu rentres à la maison., lui chuchota-t-elle.  

 

Les portes s’ouvrirent enfin au cinquante-quatrième étage et ils sortirent tous trois de l’ascenseur, les deux hommes restant là pendant que la jeune maman avançait vers sa collègue.  

 

- Kaori ? Si tu savais comme je suis heureuse de te voir !, s’exclama Asami, se levant et contournant son bureau.  

- C’est Kei ? Il est sorti ?, lui demanda-t-elle, voyant le bébé dans ses bras.  

- Oui, je voulais faire la surprise à Ryo., fit Kaori, écartant un peu la couverture pour lui montrer le bébé.  

- Il est en réunion mais il devrait bientôt avoir fini. Va dans son bureau., lui conseilla-t-elle, lui ouvrant la porte.  

 

Elle ne se fit pas prier et alla se poster devant la fenêtre.  

 

- Tu auras encore l’occasion de le voir mais c’est d’ici qu’on a la plus belle vue sur Tokyo., affirma-t-elle, relevant un peu Kei pour qu’il puisse voir même s’il était trop jeune pour comprendre.  

 

Elle resta là un long moment à observer la ville comme elle n’avait pas pu le faire depuis longtemps. Ce n’était pas ce qu’elle attendait le plus mais c’était une vue qu’elle appréciait et qui la ramenait doucement vers une certaine normalité… améliorée, se dit-elle, sentant le poids dans ses bras.  

 

Lorsqu’il sortit de réunion, Ryo ne put que constater la présence de Kenji et du garde du corps de sa femme. Il salua distraitement les participants tout en la cherchant du regard. Il était à la fois inquiet et heureux de la retrouver, se demandant si elle était juste venue le voir, pour tromper le temps ou autre, ou si elle avait besoin de lui parce qu’avoir laissé Kei à l’hôpital était au dessus de ses forces.  

 

- Elle est dans ton bureau., lui fit savoir Asami à voix basse.  

- Merci., souffla-t-il, s’y dirigeant sans plus tarder.  

 

Il entra dans son bureau et s’adossa un instant à la porte, contemplant le tableau de la silhouette de sa femme se découpant dans la lumière du jour et sur le fond que composait la ville.  

 

- Cette vue m’avait manqué…, pipa-t-il.  

 

Kaori sourit en entendant la chaleur dans sa voix. Elle se retourna lentement et fit face à son mari dont les yeux dérivèrent vers la petite couverture gris clair qu’il avait achetée quelques mois plus tôt. Son cœur se mit à battre encore plus vite que quelques secondes auparavant et il approcha sans arriver à croire que ce qu’il voyait était bien réel.  

 

- Kei a pu sortir de l’hôpital ?, murmura-t-il, écartant le tissu de son visage et croisant un regard identique au sien.  

- Oui.  

- A quelle heure tu dois le ramener ?, l’interrogea-t-il.  

- Dans sept jours pour sa visite de contrôle. Il rentre à la maison, Ryo., lui apprit-elle, la joie perçant dans sa voix.  

- Il rentre vraiment ?, répéta-t-il, commençant à réaliser que non seulement il ne serait pas seul ce soir mais qu’ils ne seraient pas deux mais trois, quelque chose qu’il n’avait pas espéré.  

- Oui. Il va dormir dans sa chambre désormais, à côté de la nôtre., lui affirma-t-elle, lui donnant leur bébé.  

- Bon sang, c’est un sacré soulagement… Mais quand ? Tu semblais si désemparée au téléphone., répliqua-t-il, observant les traits de leur fils avant de la regarder elle.  

- Je ne savais pas encore. C’était une surprise des médecins. Je m’étais résignée à rentrer sans lui quand l’obstétricien m’a ramené les papiers de sortie en même temps que le pédiatre me ramenait Kei., lui apprit-elle.  

 

Il l’observa un long moment avant de regarder de nouveau leur enfant. C’était fini, réalisa-t-il, toute cette attente, cette angoisse étaient derrière eux. Ils étaient enfin réunis tous les trois. Finalement, il n’aurait passé qu’une semaine en néonat. Le pédiatre s’était montré rassurant dès le départ. Kei avait passé une première nuit sans aucune difficulté. Même s’il fatiguait vite, il arrivait à téter et, en cours de semaine, il avait commencé à accepter les biberons, ce qui permettait de maintenir une alimentation à la demande avec le lait maternel. Et la récompense était là : il rentrait.  

 

- C’est notre enfant, Kaori. Il est fort et combatif., lui dit-il, heureux.  

- Oui. Fort et combatif. Merci à toi, Ryo. Merci d’avoir été là quand ça a été dur, de t’être montré fort quand tu devais aussi douter., le remercia Kaori.  

- Tu as été courageuse, Kaori. Avec toutes les déceptions que tu as traversées, tu aurais pu baisser les bras beaucoup plus souvent mais tu as réussi à lui donner toutes les chances pour arriver à ce moment-ci. Alors c’est moi qui te remercie., lui retourna-t-il.  

- Et si on cessait les politesses ?, plaisanta-t-elle.  

- Je connais une façon beaucoup plus sympa de nous remercier mutuellement… mais interdiction de lâcher Kei., lui apprit-elle avec un sourire.  

 

Elle se mit sur son côté et tourna son visage avant de poser les lèvres sur les siennes. Ils s’embrassèrent ainsi un long moment avant de se séparer, se regardant amoureusement.  

 

- J’adore ta façon de faire… Je la mettrai en pratique beaucoup plus souvent., l’informa-t-il, malicieux.  

- Avec plaisir. Je resterai à ta disposition., chuchota-t-elle, lui adressant un regard mutin.  

- Argh, ne me regarde pas avec ces yeux-là. Je n’ai pas le droit de te toucher avant encore un mois…, lui rappela-t-il.  

- Oui, c’est vrai mais l’inverse ne l’est pas., lui fit-elle savoir, le regard pétillant.  

- Maintenant, nous allons rentrer tous les deux parce que ce jeune homme risque d’avoir faim d’ici peu., lui apprit-elle.  

- Je ne rentrerai pas tard et je passerai quand même chercher notre repas de ce soir., l’informa-t-il.  

- D’accord. Fais ce que tu as à faire. On t’attendra sans limite d’heure., lui retourna-t-elle, tendant les bras pour avoir Kei.  

- Sois sage avec ta mère., murmura-t-il à son fils avant d’embrasser son front et de le lui donner.  

- Kaori… Merci d’être passée avec lui. C’était une très agréable surprise., lui dit-il, reconnaissant.  

- Je trouve aussi., approuva-t-elle.  

 

Ils échangèrent un dernier regard et Kaori s’en alla avec Kei, laissant Ryo seul. Il se positionna devant la fenêtre, comme sa femme un peu plus tôt, et observa la ville.  

 

- Ryo, j’ai fini les derniers rapports pour la journée. Tu sais que tu n’as plus de réunion ici, juste des appels téléphoniques…, lui fit-elle savoir.  

- J’ai une réunion en début d’après-midi., lui opposa-t-il.  

- Avec Mick. Il peut peut-être passer chez toi ce soir pour la faire…, suggéra-t-elle.  

- Que me suggères-tu, Asami ? De rentrer chez moi ? J’ai un travail à faire ici, j’aurai toujours un travail à faire ici qui passera avant eux., répondit-il, amer.  

- Je ne le nie pas, Ryo, mais, aujourd’hui, c’est le jour où ton fils rentre chez vous, ce bébé pour qui vous avez eu peur tous les deux. Vous devriez être deux avec lui pour ce moment., lui dit-elle.  

- Rentre chez toi avec eux et fais tes réunions téléphoniques de chez toi. C’est un bon compromis, non ?, fit-elle.  

 

Il hésita un moment, l’observa et finit par sourire.  

 

- Je t’adore., souffla-t-il, l’embrassant sur la joue avant de se diriger vers son bureau et d’appeler Kenji.  

- Tu peux revenir me chercher dès que tu auras déposé Kaori à la maison ?, lui demanda-t-il.  

- On se demandait quand tu appellerais. Si tu voulais bien te dépêcher, Kei commence à s’agiter. Kaori va être obligée de l’allaiter devant nous sinon., lui fit savoir son chauffeur.  

- Même pas en rêve, je serai là dans deux minutes., répondit Ryo, bouclant son sac en même temps.  

 

Il sortit de son bureau en raccrochant.  

 

- Je préviens Mick., le devança Asami.  

- Dis-lui de me prévenir quand il vient. Peu m’importe l’heure. Tu es la meilleure., lui répondit-il, reculant vers l’ascenseur.  

- Ca marche. Bonne journée, Ryo., lui souhaita-t-elle.  

- Elle ne peut que l’être., répliqua-t-il, les portes se refermant sur lui.  

 

Moins de deux minutes plus tard, il rejoignait la voiture et s’installa à l’arrière.  

 

- Finis les câlins en voiture., plaisanta-t-il, trouvant le siège-auto entre eux deux.  

- On trouvera bien d’autres choses., lui opposa Kaori, tendant le bras et lui caressant la joue.  

- Tu as raison. Il en vaut la peine., répondit-il alors que la voiture démarrait.  

 

Moins d’une demi-heure plus tard, ils entraient dans l’appartement. Leur arrivée fut bien loin de ce qu’ils avaient pu imaginer. Le moment émouvant de cette première arrivée fut remplacé par les pleurs du bébé affamé. Malgré tout, ils restèrent calmes et s’installèrent dans le divan avant de le mettre au sein. Les pleurs cessèrent aussitôt remplacés par les petits bruits de succion et déglutition et ils regardèrent Kei téter, les doigts agrippés sur le haut de sa mère, jusqu’au moment où il s’endormit.  

 

- Le médecin m’a dit de me tenir disponible pour le nourrir., lui apprit-elle.  

- On pourra continuer à alterner avec des biberons quand même ?, lui demanda-t-il.  

- Je suppose. Je vais aller le mettre à dormir. Le tour du propriétaire attendra., fit-elle, se rajustant et levant.  

- Je vais t’accompagner et, après, j’irai travailler., lui dit-il, la suivant.  

 

Ils montèrent à deux dans la chambre de Kei et Kaori le posa dans la gigoteuse que son mari sortit de l’armoire.  

 

- Je ne pensais pas le voir là de si tôt., murmura-t-il, enlaçant sa femme.  

- Moi non plus. Ca fait du bien, beaucoup de bien., admit-elle, se laissant aller contre lui.  

- Je trouve aussi.  

 

Ils restèrent là un moment avant de baisser le store et de sortir de la pièce.  

 

- Tu as le baby-phone ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Juste là., lui montra-t-elle.  

- Va travailler. Je vais défaire mon sac avant de faire à manger., lui dit-elle, le poussant vers l’escalier.  

- Non, toi, tu vas te reposer. Je suis sûr que c’est ce que le médecin a dit., lui opposa-t-il.  

- Tu as posé un émetteur sur moi ou quoi ?, plaisanta-t-elle.  

- Je préfère ne pas répondre à cette question et garder une part de mystère., répondit-il, malicieux.  

- Allez, allonge-toi un peu et, moi, je vais travailler.  

 

Elle acquiesça et alla s’allonger sur le divan, sombrant rapidement dans un sommeil profond. Elle se réveilla quelques temps plus tard à l’odeur alléchante qui flottait dans l’air. Ryo allait et venait dans la cuisine, oreillette à l’oreille, préparant visiblement le repas tout en menant une discussion professionnelle. Elle se leva et alla le rejoindre, posant une main sur son avant-bras pour l’arrêter et prendre le relais. Elle dressa le couvert et sortit le plat qu’il avait glissé au micro-ondes.  

 

Quelques minutes plus tard, Ryo arriva et s’installa et ils commencèrent à déjeuner. Moins de deux minutes plus tard, ils entendirent des pleurs et Kaori monta, revenant avec Kei qui se nichait contre sa poitrine.  

 

- C’est l’heure de déjeuner pour lui aussi a priori., pipa-t-elle.  

- Ne m’attends pas. Je finirai après., lui dit-elle, retournant s’installer dans le divan et le positionnant pour le nourrir.  

- Il faudra accepter de vivre à son rythme apparemment., fit Ryo, venant s’asseoir à côté d’elle.  

- Oui. Tu ne devrais pas m’attendre pour manger. Tu as à faire., lui retourna-t-elle.  

 

Elle appréciait sa présence mais ne voulait pas qu’il se sente obligé de rester à ses côtés.  

 

- J’ai trop souvent déjeuné seul ces derniers temps. J’ai envie d’être avec vous., lui opposa-t-il, passant un bras autour de ses épaules.  

- A moins que ça te dérange que je te regarde ?, suggéra-t-il.  

 

Il devait composer avec ses envies aussi et, s’il voulait être avec elle et leur enfant, peut-être qu’elle ne voulait partager ce moment avec personne maintenant qu’ils étaient rentrés et qu’il aurait tout le loisir de profiter de Kei quand il le voudrait.  

 

- Non, bien sûr que non. Je ne veux pas que nous empiétons sur ton temps professionnel., lui fit-elle savoir.  

- Je ne le néglige pas mais j’ai d’autres priorités maintenant., lui répondit-il, déposant un baiser dans ses cheveux.  

- Le boulot prendra trop souvent le pas sur notre vie privée alors laisse-moi profiter de ces moments-là., lui dit-il, observant le bébé s’endormir.  

- A ce rythme-là, je devrais le greffer., plaisanta Kaori.  

- Même pas en rêve. Je compte bien en profiter aussi., murmura-t-il à son oreille avant d’en attraper le lobe et de le mordiller.  

 

Il l’entendit rire et glissa les lèvres le long de sa nuque, l’entendant soupirer de plaisir, alors qu’il errait doucement sur la peau offerte. C’était bon de retrouver ces sensations-là et il frissonna quand il sentit des doigts se glisser dans ses cheveux. Il se rappela alors les quelques mots qu’elle lui avait prononcés le matin même.  

 

- Kaori…, l’interpela-t-il doucement.  

- Hmm ?, gémit-elle.  

- Interdiction de lâcher Kei., lui intima-t-il, remontant jusqu’à ses lèvres.  

 

Il les prit et lui infligea un baiser langoureux. Ce fut la sonnerie du téléphone de Ryo qui les obligea à se séparer.  

 

- Jamais tranquilles…, grogna-t-il, finissant par sortir l’appareil de sa poche.  

- Saeba, j’écoute., répondit-il.  

- Oui, Jaime. Oui, nous avions un rendez-vous prévu. Alors où en est-on du développement du produit ?, commença-t-il, adressant un regard d’excuse à sa femme.  

 

Elle lui sourit en retour sans aucune trace de reproche et se leva en même temps que lui pour aller coucher Kei. Elle retourna à la cuisine et rangea leur repas à peine entamé. Elle prépara un café qu’elle apporta à son mari dans le bureau, prenant place sur la méridienne avec son thé pour le regarder faire. Ces moments à deux lui avaient manqué même s’ils ne se parlaient pas ou ne se touchaient pas. Ils étaient simplement non loin de l’autre et c’était plus qu’appréciable.  

 

- Tu te rinces l’oeil ?, la taquina-t-il quand il raccrocha.  

- Je profite de quelque chose qui m’a beaucoup manqué., répondit-elle, malicieuse.  

- J’espère que tu parles de moi…, laissa-t-il traîner.  

- La méridienne., objecta-t-elle avec un large sourire amusé.  

- Je ferai semblant d’y croire., répliqua-t-il.  

- Ca avance comme tu veux ?, l’interrogea-t-elle.  

- Tu ne devrais pas t’occuper de cela. Tu as d’autres choses à penser, non ?, objecta-t-il, posant un regard tendre sur elle.  

- Est-ce si problématique que je m’intéresse à ce que tu fais ? Tu ne t’attendais pas à ce que je sois concentrée à cent pour cent sur Kei tout de même ?, lui retourna-t-elle.  

- En fait… si, un peu. Tu es fâchée ?, l’interrogea-t-il, amusé.  

 

Kaori l’observa un moment, partagée entre la tendresse et la vexation.  

 

- Je ne suis pas que la jeune maman comblée du petit bonhomme là-haut. Je suis aussi ta femme et une employée d’une société que j’aime beaucoup., lui répondit-elle.  

- Alors si le petit bonhomme prend pas mal de mon temps, j’essaie d’en laisser un peu pour les deux autres parties de ma vie., lui apprit-elle.  

- J’avoue aussi que ça me fait du bien après tant de temps à n’avoir pensé qu’à ma grossesse., admit-elle.  

 

Il vint s’asseoir à ses côtés et prit sa main, réfléchissant un moment avant de se décider.  

 

- Tu oublies la quatrième partie, celle où tu penses un peu à toi., lui fit-il remarquer.  

- Oh celle-là ? En fait, je te la laisse. J’aime bien quand tu penses à moi…, chuchota-t-elle, malicieuse.  

- Moi aussi mais ne t’oublie pas. Tu as besoin de te reposer et de trouver ta place. Tu n’es pas que la merveilleuse mère de Kei, ma très sexy épouse et ma très efficace assistante., lui opposa-t-il, un regard chaud posé sur elle.  

- Des qualificatifs très enchanteurs., apprécia-t-elle.  

- Kaori…, gronda-t-il, posant un regard sévère sur elle.  

- Je ferai attention à moi. Je te le promets. Alors ce projet…, commença-t-elle.  

 

Elle fut néanmoins interrompue par de nouveaux pleurs du bébé et regarda sa montre.  

 

- Ca devra attendre. Il a tenu deux heures cette fois. Il y a de l’espoir pour cette nuit., dit-elle, se penchant et embrassant son mari avant de sortir du bureau.  

 

L’après-midi se déroula dans le calme et la tendresse à trois alternant moments routiniers, de découverte et de retrouvailles et se conclut sur l’arrivée de Mick.  

 

- Où est le plus beau ?, demanda-t-il à peine arrivé à l’appartement.  

- Je suis là., répondit Ryo, taquin.  

- Non, je parlais du plus beau, pas du plus chanceux., corrigea son ami, approchant.  

- Tu m’excuseras de ne pas me lever : je suis occupé., s’excusa le dirigeant qui donnait le biberon à Kei.  

- C’est la plus belle tâche de ta journée, je suppose., pipa Mick, attendri.  

- Oui. Désolé de t’avoir demandé de faire la réunion ici., fit Ryo, levant à peine les yeux de son fils qui le fixait avidement.  

- Ca vaut la peine. Une journée comme celle-ci, tu avais mieux à faire que de rester au bureau. Je suis sûr que tu me rendras la pareille un jour si nécessaire., affirma l’américain.  

- Sans problème. Alors après le succès de ton premier contrat signé…, commença le japonais.  

 

Mick s’esclaffa, lançant un regard ironique à son ami.  

 

- Le succès ? Te fous pas de moi, je n’avais rien à faire sauf dire non., répliqua-t-il.  

- Je sais mais bon, j’étais un peu pressé ce jour-là., objecta Ryo.  

- Tu m’étonnes.  

- Donc où en es-tu avec notre implantation en Amérique du Sud ?, lui demanda le dirigeant.  

- Ca roule. J’analyse les rapports qui me sont remontés pour définir l’implantation la plus sûre au vu de l’agitation politique qui règne encore dans certains pays. La nouvelle s’est déjà ébruitée, tu sais, et j’ai déjà eu quelques coups de fil pour me proposer un petit coup de pouce à la décision… si tu vois ce que je veux dire., lui répondit son ami, posant un regard sérieux.  

- Je vois et je sais que tu connais ma position sur le sujet., répliqua le japonais, posant le biberon sur la table basse avant de relever Kei sur son épaule pour lui faire faire son rot.  

- Ca fait bizarre de te voir ainsi mais un bizarre très attendrissant., admit l’américain, observant le tableau.  

- Je crois que, parmi les surprises de l’année qui vient de passer, c’est la plus belle et certainement la plus inattendue… et c’est à toi que je la dois., lui confia Ryo.  

- Moi ? Je n’ai fait que donner un petit coup de pouce au destin., minimisa son ami.  

 

Mick se rappelait du coup de poker qu’il avait joué en contactant Ryo pendant leur fuite. Il se souvenait de l’angoisse qui avait habité Kaori à ce moment-là, de sa peur de perdre l’homme qu’elle aimait, de sa propre inquiétude de voir son ami faire une énorme bêtise s’il ne changeait pas d’avis… Le voir ainsi avec son fils était la plus belle récompense de cette prise de risque.  

 

- Sans toi, j’aurais retrouvé Kaori pour mieux la perdre, je ne serais pas ici en train de tenir mon fils dans mes bras. Ca, c’est à toi que je le dois., affirma le jeune père, observant sa femme descendre les escaliers.  

- Ryo a raison, Mick. Sans toi, on ne serait pas ici tous les trois., approuva-t-elle, venant l’embrasser.  

- Je ne pouvais laisser deux âmes faites l’une pour l’autre se séparer sans intervenir., leur opposa-t-il, touché.  

- On voudrait que tu sois le parrain de Kei., lui annonça Ryo.  

 

Un instant, Mick pensa à une plaisanterie. Ce moment était bien trop solennel pour deux hommes comme eux qui avaient plutôt tendance à finir sur une touche d’esquive. Lorsqu’il croisa néanmoins le regard posé de son ami puis celui de son autre amie, il réalisa qu’il était plus que sérieux et se sentit honoré et surtout très ému.  

 

- Mais tu as ton frère, Kaori., leur opposa-t-il.  

- J’en ai parlé avec Hide après qu’on en ait parlé à deux. La question ne s’est pas posée pour nous., lui affirma Ryo.  

- Dis oui, Mick. S’il te plaît., insista Kaori, le regard implorant.  

 

Il n’aurait pas dû la regarder. Il ne pouvait pas résister à ce regard-là… même s’il en avait eu envie, ce qui n’était pas le cas.  

 

- C’est d’accord mais je suis sûr que vous le regretterez., plaisanta-t-il pour cacher son émotion.  

- Je n’en doute pas une minute., lui opposa Ryo sur le même ton.  

- Vous me faites marrer tous les deux à vous la jouer machos. Ca, j’espère que ce n’est pas quelque chose que vous enseignerez à mon fils., les sermonna Kaori, faussement sévère.  

- Non… T’inquiète… On a beaucoup d’autres choses à lui apprendre, des choses que seul un parrain peut lui enseigner. Comment faire une fausse carte d’identité, enfiler un préservatif, draguer les filles, les meilleures positions pour…, énuméra l’américain.  

- Mick !, s’offusqua Kaori, rouge pivoine.  

- Le base-ball, les meilleurs positions pour le base-ball… Remarque, ça marche aussi avec le basket, le football et plein d’autres choses… A quoi pensais-tu, ma toute belle ? Des idées déplacées ? Elle est belle notre jeune maman…, la taquina-t-il.  

- Idiot…, pesta-t-elle, le regard pétillant.  

- Bon, je vais vous laisser. Vous avez certainement mieux à faire que de discuter affaires encore ce soir. Il faudra organiser une petite fête de bienvenue pour ce jeune homme quand vous l’estimerez judicieux. On a tous hâte de le rencontrer., leur apprit-il.  

- On le fera quand on sera sûrs qu’il a bien fait face à sa sortie de l’hôpital., répondit Ryo, posant le regard sur le bébé endormi dans ses bras.  

 

Mick suivit son regard et s’attendrit à la vue de son filleul. Ce bébé avait de la chance d’être aussi bien entouré et il le serait encore plus d’ici quelques temps.  

 

- On comprend. Prenez votre temps. Si tu as besoin de quelques jours, n’hésite pas, Ryo., lui rappela Mick.  

- Tu m’as déjà allégé mon emploi du temps de quelques dossiers qui m’auraient pris des soirées alors ne t’inquiète pas, ça roule. Si jamais tu t’ennuies, sache que je n’ai pas fini mais je pensais te laisser aussi du temps pour préparer ton mariage. On tournera à plein régime après., lui proposa le dirigeant.  

- C’est sympa. Merci. Prenez soin de vous. A demain., les salua-t-il avant de partir.  

- Si tu allais coucher Kei, je vais réchauffer le repas., proposa Kaori à son mari.  

- Je reviens., acquiesça-t-il.  

 

Quelques minutes plus tard, ils dînaient aux chandelles dans une ambiance tamisée, profitant d’un repas dans le calme, discutant de choses et d’autres et appréciant la présence de l’autre. Le repas fini, Ryo envoya sa femme se reposer dans le divan, débarrassant rapidement le couvert avant de la rejoindre.  

 

- Tu as l’air fatiguée. On ferait peut-être mieux d’aller se coucher., lui proposa-t-il.  

- Non. Si on regardait un peu la télé ? J’ai envie de me serrer contre toi comme nous n’avons pas pu le faire depuis un moment, sans sangle, sans perfusion et avec beaucoup de place., lui demanda-t-elle, un regard expectatif posé sur lui.  

- Je ne peux rien te refuser, tu le sais., abdiqua-t-il.  

 

Ils se lovèrent l’un contre l’autre et regardèrent un vieux film sans être interrompus. Plus le film avançait, plus leurs regards se levaient vers l’étage, anxieux, attendant le signal, les pleurs de leur bébé qui n’arrivèrent qu’avec le générique de fin à leur plus grand soulagement, chose dont ils se rendirent compte.  

 

- On est sadiques de vouloir qu’il pleure ?, murmura Kaori.  

- Je suppose que c’est juste l’inquiétude. On va devoir s’habituer., répondit Ryo, remettant une mèche derrière son oreille.  

- Je te laisse ce tour-ci. Je prendrai le suivant., lui proposa-t-il.  

- Tu as besoin de dormir., lui opposa-t-elle.  

- Toi aussi. C’est non-négociable, Kaori., lui imposa-t-il.  

 

Elle l’observa un instant et acquiesça, montant dans la chambre de leur enfant. Elle changea rapidement sa couche puis prit place dans le fauteuil pour l’allaiter.  

 

- Tu as l’air bien ici, Kei. J’espère que tu t’y sens en sécurité. Quoiqu’il arrive, sache qu’on n’est pas loin, encore plus près qu’à l’hôpital même., lui apprit-elle, caressant ses doigts.  

- Tu pourras dormir tranquillement.  

 

Elle l’observa téter, les yeux rivés dans les siens, jusqu’au moment où il s’endormit. Doucement, elle le décrocha de son téton et le rajusta avant de le rallonger dans son lit. Elle n’arriva cependant pas à le quitter et resta là à l’observer jusqu’au moment où deux bras l’enlacèrent.  

 

- Je sais qu’il est à croquer mais tu dois venir te coucher maintenant, Sugar., lui conseilla Ryo.  

- Je pourrais rester là des heures à l’observer., murmura-t-elle.  

- Moi aussi., avoua-t-il, posant le menton sur son épaule.  

- Allez, viens. Notre lit nous attend lui aussi., chuchota-t-il avant de meurtrir légèrement la peau de son cou.  

 

Elle se laissa entraîner par la main qui prit la sienne et ferma la porte de la chambre de Kei en sortant. Après s’être rapidement changée, elle se glissa dans les draps et soupira de plaisir à retrouver le confort de sa chambre, de son lit et surtout les deux bras qui l’entourèrent sans tarder. Elle posa la tête sur son épaule et ferma les yeux, glissant son bras autour de la taille de son époux.  

 

- Je suis bien là., murmura-t-elle.  

- Moi aussi. Ca faisait longtemps que j’attendais ce moment. Dors, ma Kaori. Je veille sur vous deux., lui chuchota-t-il, caressant son épaule du bout des doigts. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de