Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 82 :: Chapitre 82

Publiée: 22-04-21 - Mise à jour: 22-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires qui sont un réel plaisir ^^

 


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Chapitre 82  

 

Sortant du commissariat après une matinée passée en dépositions, Kaori et Ryo croisèrent Shin venant en sens inverse, accompagné d’un homme. Les voyant, il prit un air gêné et baissa les yeux.  

 

- Bonjour papa., le salua son fils.  

- Bonjour, les enfants. Ryo, tu te souviens de Maître Hamato. Maître, je ne vous présente plus Ryo et voici sa fiancée, Kaori., les présenta son père.  

 

Tous se saluèrent poliment.  

 

- J’ai demandé à Maître Hamato d’assurer la défense d’Alejandro. Je… C’est mon fils, Ryo. Je suis déçu de ce qu’il a fait et je comprends que tu aies engagé des poursuites contre lui mais…, commença Shin.  

- Je sais. Tu te sens responsable de lui et peut-être même encore plus vis-à-vis de sa mère., lui opposa le dirigeant.  

- Oui., admit son père.  

- Fais ce que tu as à faire. Ne me demande simplement pas de retirer ma plainte, pas après tout ce qu’il a fait. Reika, je peux passer, pas Alejandro. Il a cherché à me nuire avant même qu’on se connaisse. Il n’avait aucune intention de faire partie de notre famille. Je comprends ton besoin de protéger ta famille mais je dois protéger la mienne et la société. Fais juste attention à toi, papa. Notre porte te restera toujours ouverte., lui affirma Ryo, l’enlaçant brièvement.  

- Merci à toi., le salua Shin, les laissant.  

 

Ryo le regarda partir un moment avant de sentir une main se glisser dans la sienne et se tourner vers sa propriétaire.  

 

- Tu vas bien ?, lui demanda Kaori, s’inquiétant pour lui suite à cette révélation.  

- Oui, ne t’inquiète pas. Je suppose que je ferais pareil pour notre enfant., lui répondit-il, l’entraînant vers la voiture qui les attendait un peu plus bas dans la rue.  

- Tu n’as pas l’impression qu’il prend parti pour lui ?, l’interrogea-t-elle.  

 

La relation entre Ryo et Shin s’était nettement améliorée et son fiancé semblait plus heureux ainsi mais tout cela était encore si frais qu’elle ne savait pas comment cela pouvait se finir.  

 

- Non. S’il avait pris parti pour lui, il serait certainement déjà venu me voir pour me demander de ne pas porter plainte mais il ne l’a pas fait et il ne le fera pas. Il doit se sentir responsable du comportement d’Alejandro et je pense qu’il le fait aussi par culpabilité vis-à-vis de sa mère. S’il lui trouve un bon avocat qui réussit à lui épargner quelques années de prison, il pourra retourner auprès d’elle plus vite., réfléchit-il à voix haute.  

- On va à la clinique maintenant., indiqua-t-il à Kenji, tenant la porte pour sa fiancée.  

- Tu ne veux pas le voir croupir en prison le plus longtemps possible ?, le questionna-t-elle, bouclant sa ceinture.  

- Non. Je veux qu’il soit loin de nous le plus vite possible sans possibilité de revenir et ce n’est pas tant pour la société que pour vous deux., lui affirma-t-il, pressant ses doigts.  

- Tu crois qu’il irait jusqu’à s’en prendre physiquement à nous ? Tu crois qu’il est fou à ce point ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je pourrais te mentir et te dire que non mais, Kaori, on va se marier et avoir un bébé. Si son projet est de récupérer la société pour Shin, il peut très bien vouloir nous tuer tous les trois pour ne laisser aucun héritier de mon côté. Et j’ai dans l’idée que ce n’est pas Shin qu’il veut voir à la tête mais lui donc une fois entre les mains de Shin, il ne lui reste qu’à l’éliminer. Maya n’est pas vraiment un problème puisqu’elle ne s’intéresse pas à l’entreprise mais il pourrait s’en prendre à elle aussi., soupira-t-il, furieux d’avoir dû lui faire part de cette possibilité et de la voir blêmir en réponse.  

- Je ne supporterais jamais qu’il te fasse du mal ou à notre enfant…, murmura-t-elle.  

- On ne le laissera pas faire. Pour le moment, tu n’as rien à craindre. Il est bien surveillé et n’oublie pas qu’on a des oreilles partout., la rassura-t-il, pressant sa main.  

 

Elle acquiesça et essaya de mettre dans un coin de sa tête tout ce qu’elle venait d’apprendre. Ils avaient rendez-vous avec l’obstétricien qui allait suivre sa grossesse et rencontrer leur bébé pour la première fois.  

 

- Pas trop nerveuse ?, l’interrogea-t-il alors qu’ils arrivaient en vue de l’hôpital.  

 

Il était lui-même surpris par la tension qui montait en lui alors que l’heure approchait. Il avait hâte de savoir que tout allait bien et de pouvoir voir ce bébé qu’il n’aurait jamais pensé exister jusqu’à il y a peu.  

 

- Si… C’est idiot mais je me demande si tout va bien, s’il est bien vivant, s’il a ses deux bras et deux jambes, pas d’anomalie…, avoua-t-elle, se mordant la lèvre pour juguler la tension.  

- Il… Il faudra qu’on parle de l’anomalie congénitale de ma tante. Ce n’était peut-être pas héréditaire mais il faut qu’on soit préparés., pipa-t-il, son regard s’assombrissant.  

- Sans savoir ce qu’elle a eu, ça va être compliqué, non ?, répondit-elle, anxieuse.  

- Peut-être mais, au moins, le médecin pourra être plus attentif sur ce point-là., répliqua-t-il avant de sortir de la voiture et de lui tendre la main.  

 

- Tu as quelque chose de prévu cette après-midi ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Je vais rentrer me reposer puis essayer d’aller voir Eriko. J’ai commencé à écouter les messages sur mon portable et elle en a laissé énormément. Elle doit être inquiète. J’aurais dû l’appeler plus tôt., s’en voulut-elle.  

- Elle comprendra et je pense que vous aurez un sujet qui vous mettra d’accord., suggéra-t-il, malicieux.  

- Ma robe de mariée ?, proposa-t-elle avec un petit sourire.  

- Tout à fait. Je suppose que tu vas lui demander de te la confectionner. Si tu veux mon avis, elle avait déjà le modèle parfait., lui indiqua-t-il, se souvenant de la robe qu’elle avait portée lors du défilé.  

- Sauf que ça porte malheur que le marié voit la robe avant le mariage., lui fit-elle remarquer.  

 

Ryo la regarda un peu surpris avant de laisser un sourire étirer ses lèvres, donnant à sa fiancée une forte envie de l’embrasser.  

 

- Tu es superstitieuse ?, l’interrogea-t-il, amusé.  

 

Kaori baissa les yeux, un peu gênée.  

 

- Oui, j’avoue, c’est ma faiblesse., admit-elle.  

- Je croyais que c’était moi ta faiblesse ?, répliqua-t-il, ne s’indisposant pas de la présence du garde du corps à ses côtés.  

- Aussi… et ma plus grande force., rétorqua-t-elle, lui adressant un petit sourire.  

- J’aime quand tu me parles ainsi., murmura-t-il, l’attirant contre lui avant de l’embrasser.  

- Hmm… on est arrivés., les informa le garde du corps.  

 

Un bras autour de la taille, ils sortirent de la cabine et se dirigèrent vers l’accueil avant d’aller patienter. Voyant déjà cinq jeunes femmes bien enceintes attendre, Ryo regarda sa montre et soupira.  

 

- J’espère que je pourrais être à l’heure pour l’interview programmée., pipa-t-il.  

- Si tu dois y aller, je verrai le médecin seule., lui proposa-t-elle même si ça l’embêtait.  

- Hors de question. On va attendre un peu et voir. Je veux être là et tu bloqueras toutes les dates pour tes rendez-vous sur mon agenda. Je ne veux pas en manquer un sauf cas d’extrême urgence. Tu bloqueras aussi la première semaine d’octobre parce qu’on partira en voyage de noces., l’informa-t-il.  

- Je n’ai même pas encore repris que j’ai déjà une liste de consignes longue comme mon bras., maugréa-t-elle pour plaisanter.  

- Je pensais que tu avais des plus grands bras que cela, Sugar. Ce sont pourtant bien tes doigts qui m’ont griffé dans le dos hier soir…, lui chuchota-t-il à l’oreille avec un petit sourire narquois, posant le doigt sur son épaule dénudée et descendant lentement.  

 

Il la sentit frissonner contre lui, fier et rassuré de lui faire toujours le même effet, et la pressa contre lui tendrement.  

 

- Tu es très jolie dans cette robe d’été., la complimenta-t-il.  

- Tu as mis du temps à la choisir mais ça valait la peine…, ajouta-t-il, taquin.  

- Du temps… J’ai mis du temps parce que je n’arrivais à fermer aucun de mes vêtements habituels., grommela-t-elle.  

- Profite d’être chez Eriko pour t’acheter quelques vêtements plus amples si tu veux., lui suggéra-t-il.  

- Ca m’étonnerait qu’elle se soit mise aux vêtements de grossesse. Je vais devoir aller au centre commercial., pensa-t-elle.  

- Tu penses faire tout cela cette après-midi ?, l’interrogea-t-il, les sourcils froncés.  

- Tu dois te reposer aussi, Kaori. Je sais que tu es forte mais tu as encore une petite mine. Alors ne force pas, s’il te plaît., se soucia-t-il.  

 

Elle se tourna vers lui et lui adressa un regard chaud et rassurant. Elle était touchée par son inquiétude pour elle et leur bébé, par le fait qu’il ne se cache pas derrière un masque et lui en fasse part.  

 

- Ne t’inquiète pas, je vais me reposer avant de partir comme je te l’ai déjà dit. De toute manière, je vais téléphoner à Eriko avant d’aller la voir et j’aviserai en fonction. Elle aura peut-être un tailleur un peu plus ample qui me conviendra pour la semaine., le rassura-t-elle.  

- Ce soir, il faudra qu’on voit pour la liste des invités pour le mariage. Il ne nous reste que trois semaines et cinq jours avant le grand jour. Les invitations doivent absolument partir cette semaine., fit-elle, finissant par sortir un calepin pour noter tout ce qu’elle avait à faire.  

- On peut aussi embaucher un spécialiste de la question pour que tu n’aies pas à te soucier de tout cela., lui proposa-t-il.  

- Dans tes rêves, Saeba. C’est notre mariage. Je n’ai pas besoin de passer des heures à discuter de ce qu’il nous faudra. Je gère et tu es le bienvenu si tu veux m’aider. Je suis sûre que mes amies se feront un plaisir de le faire si je leur demande., lui répondit-elle, relevant le menton d’un air de défi.  

 

Sa réponse le fit rire et il secoua la tête, amusé.  

 

- Pourquoi je m’en doutais… De toute façon, je refuse de contrarier une femme enceinte. Mon seul impératif, c’est d’avoir la mariée à la fin… et un bon gâteau., lui apprit-il, malicieux.  

- Qu’est-ce qui est le plus important à tes yeux ?, lui retourna-t-elle, un sourcil levé sur un regard pétillant.  

- A ton avis ?, répliqua-t-il.  

- Le gâteau., affirma-t-elle.  

- Seulement s’il est sur les lèvres de la mariée alors parce que c’est elle qui compte le plus. C’est elle ma sucrerie préférée., lui répondit-il, posant un regard qui la fit se liquéfier tant il était empli de promesses.  

- Mademoiselle Makimura…, entendirent-ils soudain.  

 

Surpris, ils observèrent la salle d’attente et virent que les visages s’étaient renouvelés. Pris dans leur discussion, ils n’avaient pas vu le temps passer. Un peu anxieux, ils se levèrent, main dans la main, et suivirent le médecin qui était venu les chercher.  

 

- Bonjour, Mademoiselle, alors vous venez aujourd’hui pour un suivi de grossesse., commença le docteur.  

- J’ai fait un test de grossesse la semaine dernière qui s’est révélé positif. Je pense être enceinte de sept semaines environ., lui apprit-elle, se triturant les doigts nerveusement.  

 

Elle sentit une main se poser sur la sienne et se calma, lançant un regard reconnaissant à son homme.  

 

- Avez-vous fait une prise de sang ?, l’interrogea-t-il.  

- Je… Non, je n’en ai pas eu le temps., avoua-t-elle, se disant qu’elle aurait dû commencer par là.  

- Nous allons la faire juste après. Continuons d’abord., l’invita-t-il, lui posant tout une série de questions sur sa santé, situation.  

- Avez-vous connaissance de maladies particulières dans vos familles ?, leur demanda-t-il.  

- J’ai une tante qui est décédée d’une maladie cardiaque congénitale avant ses un an mais nous ne savons pas de quelle maladie il s’agissait., lui apprit Ryo.  

- J’ai été adoptée. Je ne sais rien de ma famille biologique., déclara Kaori, baissant les yeux en se posant mille questions sur ce qui pouvait mettre en danger leur bébé venant d’elle.  

- Nous allons donc faire attention à ce petit cœur et, pour le reste, nous aviserons. Si nous passions dans la pièce d’à-côté pour vous examiner. Je vous ferai une échographie. C’est le moyen le plus rapide de savoir si vous êtes bien enceinte., leur dit-il, se levant.  

 

Il les laissa, le temps qu’elle se déshabille, puis revint et l’examina. Retirant ses gants après avoir fini son dernier examen physique, il se tourna vers elle.  

 

- Nous allons faire l’échographie mais je n’ai pas de gros doutes sur votre état. Le col de l’utérus est fermé, ce qui signifie que vous êtes enceinte. Nous allons donc voir ce bébé., fit-il, s’asseyant à ses côtés et allumant l’appareil, ignorant le regard ému des deux jeunes gens.  

- Comme on dit à toutes les mamans, désolé, ça va être froid., la prévint-il, laissant couler le gel sur son abdomen.  

- En effet…, pipa-t-elle, contractant ses muscles par réflexe.  

 

Il plaça la sonde et étala le gel en cherchant le fœtus. Les deux futurs parents se prirent la main, anxieux, attendant le verdict.  

 

- Il est là. Regardez, la petite chose qui bouge, c’est votre enfant. Sans avoir à trop chercher, on voit déjà un bras et une jambe de ce côté, la tête qui se forme normalement. Essayons d’aller voir de l’autre côté., fit-il, bougeant la sonde.  

- Voilà, les deux autres.  

- Il a une forme un peu bizarre, non ?, s’inquiéta Ryo, le regard sombre.  

- Effectivement, c’est comme ça au début d’une grossesse. Les traits vont s’humaniser très vite., répondit le médecin, souriant légèrement.  

- Désolé… Je n’étais pas fan des cours de biologie., s’excusa le dirigeant.  

- On ne peut pas être bon en tout, Monsieur Saeba., éluda l’obstétricien, continuant l’examen et prenant des mesures.  

- Son cœur ?, demanda Kaori, les yeux toujours rivés sur l’écran où leur bébé bougeait dans tous les sens.  

 

Le docteur appuya sur un bouton et un battement fort et régulier résonna dans la pièce, leur procurant une très forte émotion. Elle ne sentit même pas les larmes rouler sur ses joues, émue. Elle arrivait difficilement à se réfréner de tendre la main et toucher l’écran pour caresser cette petite forme remuante qui lui procurait déjà tant de bonheur et pour laquelle elle ressentait beaucoup de tendresse et d’amour.  

 

- Son cœur bat bien. Vous pouvez vous rhabiller. Je vous attends à côté., les informa-t-il.  

- Tout va bien, Mademoiselle. Votre tension est un peu basse mais on verra ce que révèle la prise de sang et je vous donnerai un traitement en conséquence si nécessaire. Il vous faut du repos et une alimentation correcte. Le bébé se développe normalement pour une grossesse de sept semaines, ce que devrait confirmer également la prise de sang., conclut-il.  

- Est-ce qu’elle peut travailler dans son état ou est-il préférable qu’elle reste à la maison ?, lui demanda Ryo, pas forcément rassuré par ses nouvelles.  

- Ryo !, s’offusqua Kaori, les sourcils froncés.  

- Que faites-vous, Mademoiselle ?, l’interrogea le médecin.  

- Je suis son assistante et il est un peu trop protecteur à mon goût., répondit-elle avec une petite moue de reproches.  

- Et ce n’est pas un poste de tout repos., compléta le dirigeant.  

- Mais j’ai déjà accepté de ménager mes horaires et de ne pas me surmener. Je veux retourner travailler !, lui opposa-t-elle, les poings serrés sur l’accoudoir.  

 

Les deux s’affrontèrent du regard un moment avant de se tourner vers le médecin qui toussota pour attirer leur attention.  

 

- Monsieur, loin de moi l’idée d’interférer dans les décisions conjugales mais votre amie est en état de travailler, surtout si elle peut ménager son temps de travail et discuter avec son employeur. Rien ne le contre-indique., l’informa-t-il  

- Ryo, je te promets que je te préviendrai si ça ne va pas. Je serai prudente., plaida Kaori, l’implorant du regard.  

- Bon d’accord., finit-il par céder après quelques secondes de réflexion.  

 

Le sourire lumineux qu’elle lui adressa allégea un peu son humeur. Peu après, le médecin les libéra et ils passèrent par l’infirmière avant de pouvoir quitter la clinique et regagner l’appartement.  

 

- Ryo, je suis touchée que tu t’inquiètes autant mais tu dois te détendre ou cette grossesse va être un enfer pour toi. Je ne compte pas nous mettre en danger., lui dit Kaori alors qu’ils passaient à table.  

- Je sais mais tu ne vois pas toujours tes limites. Tu n’as pas besoin de travailler pour le moment. Tu pourrais prendre soin de toi, profiter de ta grossesse comme tu l’entends et…, commença-t-il.  

- Et rien du tout. Si je t’écoute, ce sera d’abord ma grossesse puis après, l’arrivée de notre enfant et je ne reprendrai jamais le travail. Il y aura toujours une excuse après une autre. J’ai besoin de travailler, d’avoir une vie à côté. Si ça ne te convient pas, j’irai chercher un travail ailleurs mais les conditions seront certainement moins avantageuses que celles que j’ai actuellement. Je n’ai pas peur de reprendre une activité parce que je sais ce qui m’attend et que tu seras là, non loin. Si je ne vois pas mes limites, tu seras là pour me les rappeler et je vivrai certainement une grossesse plus épanouie ainsi que seule à l’appartement à t’attendre., lui opposa-t-elle, très sérieuse.  

 

Il la contempla un moment puis soupira de frustration même s’il admettait qu’elle avait à moitié, enfin un peu plus que cela même, raison. Il aurait aimé pour une fois qu’elle se laisse dorloter et soit un peu plus docile, qu’il ait à faire à une femme un peu plus intéressée par l’oisiveté que le travail mais, cette femme-là, il n’en serait probablement pas tombé amoureux, encore moins au point de l’épouser et vouloir son enfant et d’en être heureux.  

 

- D’accord mais, si je te dis de rentrer parce que tu es fatiguée, tu n’argumentes pas., lui opposa-t-il.  

- Sauf si c’est démesuré., acquiesça-t-elle.  

- Kaori…, gronda-t-il, exaspéré.  

- Ryo…, minauda-t-elle, battant des cils.  

- Tu es impossible., maugréa-t-il, ne pouvant empêcher un sourire d’étirer ses lèvres.  

- C’est pour ça que tu m’aimes. Tu aimes les défis., lui fit-elle savoir, le regard pétillant.  

 

Ayant fini, elle se leva et commença à débarrasser la table mais se retrouva emprisonnée par deux bras qui l’empêchèrent d’avancer.  

 

- J’ai oublié de demander au médecin quels étaient les risques si je te faisais l’amour et quelles étaient les positions interdites., murmura-t-il à son oreille d’une voix chaude et langoureuse.  

- Pour le moment, ça se passe bien alors continuons comme cela… mais je croyais que je devais me reposer ?, lui répondit-elle, faisant l’innocente, alors que ses lèvres erraient sur sa nuque.  

- Je connais un très bon moyen d’être sûr que tu te reposes… après., répliqua-t-il.  

 

Il la retourna dans ses bras et l’embrassa langoureusement avant de la saisir par la taille et de la soulever. Elle noua les jambes autour de lui et se laissa conduire jusqu’à leur chambre où ils s’aimèrent tendrement.  

 

- Reste encore au lit., lui conseilla-t-il, l’embrassant brièvement avant de se lever.  

- C’est dans combien de temps ton interview ?, lui demanda-t-elle, peinant à garder les yeux ouverts.  

- Juste le temps de prendre une douche et d’y aller., répondit-il.  

- N’oublie pas de t’habiller entre deux. Personne d’autre n’a besoin de voir ce spectacle. T’es déjà beaucoup trop sexy en costume-cravate., murmura-t-elle, s’endormant.  

- Ne t’inquiète pas. Les autres ne peuvent que regarder., la rassura-t-il, se penchant sur elle pour déposer un baiser sur son front.  

 

Il la contempla un instant avant de partir dans la salle de bains, luttant contre son envie de rester avec elle et de veiller son sommeil. Sa grossesse n’avait rien arrangé à son côté protecteur, elle l’avait même amplifié. Il comprenait son agacement mais il ne voulait pas perdre ce qu’il venait de découvrir : un trésor précieux qu’il aurait pu ignorer. Sortant de la douche, il se rhabilla, changeant sa chemise froissée pendant leurs ébats, avant de s’en aller discrètement, ne souhaitant pas la réveiller alors qu’elle dormait profondément.  

 

- On va au Weekly News, Kenji, ensuite à la Midtown. Kaori appellera peut-être pour aller voir son amie ou faire des courses., l’informa-t-il, montant en voiture.  

- Ca marche, patron. Il faudra peut-être envisager d’embaucher un nouveau chauffeur, Ryo. Ça ne me dérange pas de faire des allers-retours mais il y a peut-être des fois où ça coincera., l’avertit Kenji.  

 

Ryo considéra la question, sachant que ce n’était pas du genre de son chauffeur de rechigner à la tâche. Pour le moment, tout s’était bien arrangé puisque leurs horaires coïncidaient mais, comme il insistait pour que Kaori les réduise alors que lui ne le pourrait peut-être pas et qu’elle aurait peut-être des impératifs pour sa grossesse ou la préparation du mariage, tout ne serait peut-être plus aussi lisse.  

 

- Tu fais bien de me prévenir. Je te laisse rechercher quelqu’un qui convienne pour le poste et aussi une deuxième voiture. Tiens compte du fait qu’il y aura bientôt un enfant à bord. Tu sais comment installer un siège-auto ? Parce que,moi, je n’en ai pas la moindre idée., admit son chef.  

- Je t’apprendrai. Comme ça, tu pourras jouer les hommes forts., plaisanta Kenji.  

- Merci, Kenji. Pour le moment, Kaori passe en priorité. Je ne veux pas qu’elle se fatigue à attendre trop longtemps., l’informa Ryo.  

- Entendu. Si tu te poses la question, cette voiture-ci pourra parfaitement accueillir le bébé. Tous les véhicules sont équipés en série., lui apprit son chauffeur, un petit sourire aux lèvres.  

- C’est une bonne chose. Bon, nous y voici. Vivement que ce soit fini. Je hais les interviews mais il faut bien rétablir les choses., pesta le futur papa.  

 

Il sortit de la voiture et s’engouffra avec son garde du corps dans les bureaux du magazine.  

 

Quand elle se réveilla, Kaori resta un moment allongée dans le lit, un peu déphasée. Elle n’avait que rarement connu une telle fatigue et il lui fallut quelques minutes pour émerger et arriver à se lever. Comme son fiancé, elle fila sous la douche avant de se rhabiller et de descendre. Elle était un peu nerveuse à l’idée d’appeler Eriko. Elle appréhendait sa réaction après l’avoir laissée autant de temps sans nouvelles. Aussi fut-elle rassurée lorsque la première vocalise de son amie fut un hurlement de joie suivi d’un « t’as intérêt à arriver fissa », lui laissant à peine le temps de prendre un papier pour noter l’adresse à laquelle elle devait la rejoindre. Soulagée, elle descendit au PC sécurité et y arriva en même temps que Kenji.  

 

- Une petite balade pour Mademoiselle ?, la taquina-t-il.  

- Oui, s’il vous plaît. Je dois me rendre à cette adresse., lui indiqua-t-elle, lui montrant le papier avant de le tendre au garde du corps.  

 

Moins de dix minutes plus tard, ils partaient vers les lieux. Kaori put ainsi découvrir la nouvelle boutique de mode sur le point d’ouvrir dans les rues commerçantes de Shinjuku. L’enseigne Eri Kitahara brillait de mille feux et attirait l’oeil même si la vitrine était encore couverte de papier blanc en attendant d’être prête. Elle avait à peine mis un pied hors de la voiture que son amie sortit du commerce et lui courut dans les bras, l’étreignant avec chaleur.  

 

- Kaori, si tu savais comme tu m’as manqué… et inquiétée aussi. T’as pas le droit de me faire une frayeur pareille. Des semaines que je t’appelle et tombe sur ton répondeur. T’étais où ? C’était quoi toute cette histoire dans les journaux ? Il t’a vraiment larguée pour une autre, ce con ?, s’exclama Eriko, ignorant les deux hommes qui se tenaient non loin, gardant un air impassible.  

- Eri, calme-toi. Tu crois vraiment que, s’il m’avait larguée, je serais véhiculée par son chauffeur ?, lui fit remarquer calmement la rouquine.  

- C’est pas faux… Alors c’était quoi toute cette histoire ?, reprit la styliste.  

- Si on rentrait, on a beaucoup de choses à se dire., lui proposa son amie, la prenant par le coude.  

- Waouh, c’est magnifique ici., pipa Kaori en entrant dans le commerce.  

- Il est obligé de venir avec nous, le gorille ?, chuchota Eriko à l’oreille de son amie.  

- Oui. Il va faire le tour pour s’assurer que tout va bien et ira dans un coin discret., lui assura la future maman.  

- Bon, tu me racontes tout ce qu’il s’est passé., insista Eri.  

 

Prenant place dans le bureau de son amie, Kaori lui expliqua tout ce qu’elle avait manqué, la fin du Renard d’Argent, l’inculpation des hommes du Lotus Noir, les dissensions entre elle et Ryo, l’arrivée d’Alejandro et le changement d’attitude de Shin et comment elle s’était retrouvée à disparaître de la circulation pour en terminer avec le hacker qui n’était autre que le frère de Ryo. Elle n’échappa pas aux questions plus indiscrètes de son amie sur les réactions de son homme à la vue des maillots de bain qu’elle lui avait fournis ou encore leur première fois.  

 

- Quelle histoire… Comment tu vas ? Tu dois être épuisée et attendre l’année prochaine avec impatience… Vivement que celle-ci soit finie…, pipa Eriko.  

- Je suis fatiguée, c’est vrai mais tout cela est derrière nous désormais et, non, je n’ai pas hâte d’être à l’année prochaine. Celle-ci nous réserve de bien jolies choses que je ne veux pas rater. C’est l’une des raisons de ma venue en fait., lui expliqua la rouquine.  

- Je t’écoute., l’incita son amie.  

 

Kaori esquissa un léger sourire et lui montra sa main gauche. Eriko regarda la bague avant de lever le visage, surprise, puis de regarder de nouveau le bijou.  

 

- Il t’a demandée en mariage ?, balbutia-t-elle.  

- Oui et c’est pour le dernier samedi de ce mois. J’ai donc besoin d’une robe de mariée et de demoiselles d’honneur… dont tu feras partie, j’espère., lui confirma la future mariée.  

- On va te trouver la plus belle robe qu’il soit., lui promit la styliste, folle de joie.  

- A vrai dire, Ryo a bien aimé la robe du défilé et moi aussi. En plus, tu vas avoir une contrainte supplémentaire parce que je suis enceinte…, lui apprit Kaori.  

- C’est pas vrai… Tu m’étonnes que tu ne veux pas que l’année se finisse trop vite., pipa Eri, excitée pour son amie.  

- J’ai dû jeter le modèle parce qu’il était trop abîmé mais je vais te la refaire avec quelques modifications pour que ce ne soit pas tout à fait la même. Déshabille-toi, il faut que je prenne tes mensurations. Je laisserai de la marge pour le bustier qu’on ajustera le jour même et je ferai la robe à peine plus ample de quelques centimètres. C’est l’avantage de la coupe empire. En revanche, tu devras me faire confiance car je ne te laisserai pas la voir avant le jour J et Ryo a intérêt à passer rapidement pour que je prenne ses mensurations aussi. C’est moi qui fais vos habits de mariés. Ce sera mon cadeau et ce n’est pas la peine de discuter., lui affirma la styliste.  

 

Kaori ne put s’empêcher de rire en l’entendant. Elle retrouvait là son amie et son caractère autoritaire.  

 

- Je vais voir s’il peut se passer de son tailleur personnel., proposa Kaori.  

- Il s’en passera. Dis-lui que c’est non-négociable sinon je ne fais pas ta robe de mariée et je suis celle qui saura te rendre la plus belle pour ce grand évènement sans te prendre tout ton temps. Je suppose qu’après sept semaines de séparation, il n’a pas envie de perdre une heure pour rien…, suggéra Eriko.  

- En plus, je sais exactement ce qu’il te faut et je suis entièrement disponible., insista-t-elle.  

- Mais ta boutique…, s’étonna la rouquine.  

- Je retarderai l’ouverture de quelques jours. Avec la pub que vous allez me faire, le manque à gagner sera vite rattrapé., lui opposa la styliste.  

- J’y crois pas : tu vas te marier avec Monsieur Grey…, s’exclama-t-elle.  

- Il n’a rien à voir avec lui, Eri. Ryo a été patient et s’est toujours montré ouvert sur ses sentiments. Ça a toujours été une belle relation du départ malgré les quelques points noirs qui sont aujourd’hui du passé., lui opposa la future mariée.  

- Il n’empêche que c’est une bombe sexuelle, ton mec, et bourré aux as pour ne rien gâcher., lui fit remarquer Eriko.  

 

Kaori baissa les yeux et regarda sa bague de fiançailles. Elle ne se faisait pas vraiment d’illusions sur le fait que le prix l’affolerait certainement si elle le connaissait mais elle ne voulait pas le connaître pour ne pas gâcher ce moment. Elle savait qu’elle épousait un milliardaire, elle l’épousait en étant enceinte après une période de séparation connue de tous. Les suppositions iraient bon train et, si elle s’en foutait, il était hors de question que cela laisse un seul doute pour leur enfant si, un jour, il apprenait toute cette histoire. Elle se fichait de son pognon, elle n’avait pas accepté parce qu’elle attendait un bébé de lui. Elle avait dit oui parce que c’était l’homme de sa vie.  

 

- Je m’en fous de tout cela. Il pourrait être pauvre que ça me serait bien égal…, soupira-t-elle.  

- Je… pardon, Kaori. J’ai certainement été maladroite. Je sais que tu n’es pas intéressée par son argent. Excuse-moi., lui dit Eriko, l’enlaçant pour la réconforter.  

- Ce n’est rien. Je te laisse gérer ma robe et je t’enverrai Ryo pour son costume et les filles pour les robes de demoiselle d’honneur. Quelque chose de simple, je verrais bien du gris…, reprit Kaori.  

- Ca me paraît une bonne idée. Tu m’enverras les hommes aussi que j’y prenne un peu de plaisir…, plaisanta la styliste.  

- D’accord. Sinon, tu aurais quelques vêtements un peu plus amples qui pourraient m’aller pour travailler et la vie de tous les jours. Comme tu peux le voir, bébé fait son apparition., lui demanda la future maman.  

- Viens, je vais te trouver cela. Qui sait peut-être que je me lancerai dans les vêtements de maternité après les robes de mariées., pipa Eriko.  

 

En une heure, elle dégota quelques vêtements confortables pour son amie tout en papotant de tout et de rien et se séparèrent en se promettant de se revoir d’ici fin de semaine pour les préparatifs.  

 

- Où allons-nous maintenant, Kaori ?, lui demanda Kenji, attendant ses instructions.  

- A la Midtown. Enfin, je dois faire un saut à l’immeuble voisin… mais pas un mot à Ryo pour le moment, s’il vous plaît., lui demanda-t-elle.  

- On doit savoir ce qui nous attend., intervint le garde du corps, soucieux.  

- Je… Je veux aller voir un avocat et je sais qu’il y a un bon cabinet à cet endroit., les informa-t-elle.  

- Vous ne voulez pas en parler avec Ryo, d’abord ?, l’interrogea Kenji, soucieux.  

- Non. Cette décision-là m’appartient., répondit-elle, prenant un air fermé.  

 

Kenji lui lança un dernier regard puis s’engagea dans la circulation, les emmenant jusqu’à la Midtown, les laissant elle et le garde du corps à l’entrée du parking. Il ne les vit revenir qu’une heure et demie plus tard, peu avant que Ryo n’apparaisse à son tour, surpris de voir sa compagne dans la voiture.  

 

- Ca a duré chez Eriko…, remarqua-t-il.  

- Oui. Tu nous connais, deux vraies pipelettes., mentit Kaori, ignorant le regard de Kenji.  

- Elle insiste pour te faire ton costume de marié. Elle a dit que sinon elle refuserait de faire ma robe de mariée et que ce serait notre cadeau de mariage., lui apprit-elle.  

- Bon, je n’ai pas vraiment le choix apparemment., répondit-il, faussement dépité.  

- Tu as pu te trouver des vêtements plus adaptés ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- Oui, j’en ai trois sacs complets dans le coffre. Et ton interview ?, lui retourna-t-elle.  

- J’ai charmé la journaliste…, plaisanta-t-il.  

- Je pense qu’elle a saisi le propos. Elle m’envoie de toute manière une ébauche de l’article avant parution., ajouta-t-il.  

 

Il l’observa un moment, pensif, puis sourit, amusé.  

 

- C’est bizarre. En fait, elle me fait un peu penser à toi. C’était aussi une rouquine mais elle n’avait pas ton côté punchy., plaisanta-t-il.  

- Elle était certainement mieux élevée que moi, plus femme peut-être., répliqua-t-elle, sur un ton légèrement mordant.  

- Tu es très femme, Sugar, mais elle était certainement plus lisse, plus contenue., avoua-t-il.  

- Tu préférerais que je sois plus comme elle, plus à ma place ?, lui demanda-t-elle d’une plus petite voix.  

 

Il posa la main sur sa joue, la poussant à le regarder dans les yeux, avant de caresser son visage.  

 

- Certainement pas. J’aime ton côté sauvage. Il bouscule les choses et j’en ai besoin. Souvent, l’eau et le feu ne font pas bon ménage mais ce n’est pas notre cas. Ne change pas., lui demanda-t-il, un regard aimant posé sur elle.  

 

Emue, elle embrassa la paume de sa main avant de la prendre dans la sienne et de la garder jusqu’à leur arrivée à l’immeuble. Ils gagnèrent leur appartement dans le silence et se mirent à l’aise.  

 

- Tu voulais voir la liste d’invités si je me souviens bien ?, commença-t-il.  

- Oui mais, avant tout, il y a un point qu’on doit régler., embraya-t-elle, nerveuse.  

 

Elle sortit de l’un des sacs de chez Eriko une enveloppe marron qu’elle tint serrée dans ses doigts pendant un moment, appréhendant sa réaction.  

 

- Je ne suis pas restée chez Eri toute l’après-midi. En fait, Kenji m’a déposée à l’entrée de la Midtown une heure et demie avant qu’on se retrouve., lui avoua-t-elle.  

- Où étais-tu ?, lui demanda-t-il, sentant la nervosité monter en réaction à la sienne visible.  

- J’étais dans l’immeuble voisin.  

- Pourquoi ? Tu cherches un autre boulot ?, s’inquiéta-t-il, ne comprenant pas la raison alors qu’ils en avaient juste parlé la veille.  

- Non, les conseils d’un avocat., lui apprit-elle.  

 

Le silence qui s’en suivit fut lourd et tendu et elle se força à avancer vers lui et fermer la distance qui se mettait entre eux pour apaiser les choses.  

 

- Pourquoi Kaori ?, lui demanda-t-il d’une voix tendue.  

- Pour ça., lui dit-elle, lui tendant l’enveloppe.  

- C’est un contrat de mariage. On n’a pas encore pris le temps d’en parler et je ne sais pas si tu comptais le faire mais je suis presque sûre que tu ne le feras pas pour ne pas me blesser. Alors je prends les devants., l’informa-t-elle, anxieuse.  

- Je n’en veux pas., lui affirma-t-il.  

- Moi si !, répliqua-t-elle sèchement.  

- Pardon… Je… La démarche a déjà été assez pénible. J’ai dû me battre avec l’avocat qui ne voulait pas rédiger ce que je lui demandais., soupira-t-elle.  

 

Sentant la fatigue la rattraper, elle prit place dans le fauteuil, espérant qu’il l’imiterait pour faciliter leur conversation. Ryo resta un long moment immobile, tenant l’enveloppe dans les mains, résistant à l’envie de la déchirer en mille morceaux, puis, finalement, s’assit à ses côtés.  

 

- Pourquoi ?, l’interrogea-t-il à voix basse.  

- Parce que je refuse qu’on pense que je t’ai épousé pour ton argent. Beaucoup de monde pensera déjà qu’on s’est mariés à cause de ma grossesse. Je m’en fous de tout cela. Je t’aime et j’ai confiance en nous. Je sais qu’on n’en aura jamais l’utilité mais ce contrat doit exister entre nous parce que tu as aussi des responsabilités vis-à-vis de l’entreprise., lui expliqua-t-elle.  

- Excuse-moi si je suis un peu confuse, si ça part dans tous les sens., soupira-t-elle, se passant une main sur le visage.  

- Viens là., l’invita-t-il, l’attirant dans ses bras.  

- Voyons ce pour quoi tu t’es battue avec l’un des avocats les plus côtés de Tokyo. Il a dû en baver le pauvre…, plaisanta-t-il pour la détendre, connaissant la réputation de leurs voisins.  

 

Il ouvrit l’enveloppe d’une main et en sortit le document composé de deux feuilles uniquement. Il les parcourut rapidement, ce qui n’était pas bien compliqué parce qu’une fois sorti des présentations des deux parties, il n’y avait que quelques lignes. Furieux, il jeta le papier sur la table basse, tâchant de se contrôler pour ne pas avoir de mots qui dépassaient sa pensée. C’était exactement le moment qu’il redoutait et qui l’avait fait reculer à plusieurs reprises.  

 

- Je ne signerai pas cela., lui apprit-il, l’air fermé.  

- C’est non-négociable, Ryo., lui retourna-t-elle, se redressant.  

- Kaori, tu te rends compte des conditions que tu as fait mettre dans ce contrat ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, j’en suis pleinement consciente. Comme je te l’ai dit, je suis sûre que nous n’aurons jamais recours à ce document et, si on devait y avoir recours, ce serait tout ce que je voudrais., lui affirma-t-elle.  

- Mais tu n’aurais rien. Tu renonces même à ta part dans l’immeuble ! Tu m’accordes la garde partagée de notre ou nos enfants si je la souhaite, sans pension alimentaire pour toi ou eux, sans rien d’autre que ce que tu as apporté et gagné pendant notre mariage. C’est du vol !, lui fit-il remarquer.  

- Notre mariage, ce n’est pas un investissement financier pour moi. Je ne veux pas de la moitié de tes biens ou de ce que tu as financé pour nous, je ne veux pas d’une compensation financière pour les années passées ensemble ou pour le train de vie que je perds en divorçant de toi. J’ai confiance en nous, peut-être aveuglément, mais j’ai confiance en nous au point de pouvoir signer ce papier les yeux fermés sans me demander si je fais une connerie, au point de le défendre face à un avocat qui doit me prendre pour une mijaurée à l’heure qu’il est. Je t’aime pour l’homme que tu es à l’intérieur, pas pour le milliardaire qui me permet de vivre ma vie sans avoir à me préoccuper de l’avenir. Comprends-moi, je n’essaie pas de te dire de tout lâcher mais je suis ce que je suis : entière, indépendante et sauvage par moments. Si, un jour, on devait se séparer, ce que je veux garder de nous, ce sont nos enfants, une bonne entente pour les élever tous les deux et les souvenirs que nous avons partagés. Le reste, je m’en fous., plaida-t-elle.  

 

Elle ne se rendit compte qu’après coup qu’elle pleurait tellement elle craignait sa réponse, qu’il ne comprenne pas et lui en veuille.  

 

- Tu trouves peut-être que je cherche des complications là où il n’y en a pas mais…, commença-t-elle.  

 

Elle fut coupée par ses lèvres qui la bâillonnèrent fougueusement et deux bras qui la plaquèrent contre un torse ferme et musclé. Le baiser fut tellement sauvage qu’ils se séparèrent haletants, un peu déboussolés aussi et mirent quelques secondes à retrouver le sens des réalités.  

 

- Je ne sais même pas comment tu as pu convaincre un avocat de si haute volée de te rédiger un accord aussi merdique. Enfin si, je le sais parce que je vais te le signer. Je te jure, Sugar, que jamais on ne l’appliquera parce que si, un jour, je dois te perdre, mes milliards n’auraient aucun sens et ne me seraient d’aucun réconfort pour compenser la perte inestimable qu’engendrerait notre séparation et la douleur que nous traverserions tous. Je sais aussi qu’aucune autre ne saurait m’aimer comme tu m’aimes et je ne pourrais jamais en aimer une autre comme je t’aime. Si tu es folle, je suis fou aussi mais putain, cette folie-là me plaît…, conclut-il, sortant un stylo de sa poche et signant les deux exemplaires de l’accord.  

- Si nous préparions notre mariage maintenant ?, lui proposa-t-il, son regard brillant d’un feu intense posé sur elle.  

 

Elle acquiesça, sentant les larmes rouler de nouveau sur ses joues et la caresse des mains de son homme pour les essuyer. C’était fini, plus rien ne pouvait les séparer désormais, elle en était persuadé et lui aussi à voir la lueur de son regard. 

 


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