Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quelques conseils pour écrire une bonne fanfiction

 

Quelques conseils de base à suivre pour les fanfictions: - Vérifier l'orthographe avant de poster vos histoires. C'est essentiel. Plus il y a de fautes d'orthographe, plus les lecteurs auront dû mal à apprécier pleinement la fanfic. Donc, relisez-vous. Cela vous donnera aussi l'occasion de rectifier les passages mal tournés par la même occasion. - En ce qui concerne la longueur de vos chapitres, essay ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 90 :: Chapitre 90

Publiée: 03-05-21 - Mise à jour: 03-05-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. POur info, il reste encore 21 chapitres après celui-ci, la fin servant à préparer la deuxième partie de l'histoire qui sera écrite d'ici quelques temps. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 90  

 

L’odeur de cuisine réveilla Kaori quelques heures plus tard. Délicieusement alanguie, elle s’étira dans le lit longuement avant de rester un moment à observer les lieux. Ce n’était pas la suite nuptiale du Hilton qu’il avait passé un temps phénoménal à lui vanter alors qu’elle voulait juste le persuader de revenir à l’appartement avant qu’ils partent en voyage de noces mais elle était bien contente d’avoir commencé leur nuit de noces ici et non dans un lieu impersonnel. Ils auraient toujours ce souvenir et pourraient le revivre en revenant ici.  

 

Elle entendit soudain son ventre grogner et l’odeur alléchante devint encore plus présente. Elle se leva et se rendit compte que leurs sacs n’étaient pas là. Ryo l’avait déjà vue nue mais, néanmoins, elle avait quelques scrupules à se balader en tenue d’Eve dans le chalet. Elle n’avait pas prêté attention aux fenêtres. Portaient-ils des rideaux ? Elle ne savait pas. Elle ne risquerait pas de s’afficher aux regards indiscrets. Elle attrapa la chemise de Ryo et l’enfila, la boutonnant lentement, sentant son odeur venir effleurer ses narines, avant de sortir de la chambre.  

 

Ryo cuisinait, dos à elle, et elle se laissa aller à l’admirer un moment. Il avait passé un jean et un tee-shirt. Elle sourit en se demandant quelle était la tenue qui ne l’avantagerait pas. Le tissu tendu sur ses épaules et son dos laissait percevoir sa parfaite musculature et le jean… Heureusement qu’il portait une veste au bureau sinon elle serait beaucoup trop tentée de lui mettre la main aux fesses… et elle ne pouvait pas mettre ce fait sur le dos des hormones.  

 

- Tu comptes rester là à me mater encore longtemps ?, entendit-elle soudain.  

- Je cherchais nos sacs…, mentit-elle, un sourire aux lèvres.  

 

Il se retourna et posa le plat sur l’îlot face aux deux couverts qu’il avait posés, observant du coin de l’oeil sa femme approcher. Dès qu’elle fut à ses côtés, il l’attrapa et l’attira à lui, lui infligeant un baiser langoureux. Il sentit ses bras se nouer autour de son cou et sa réponse ne se fit pas attendre, fougueuse, sensuelle, tendre, tout ce qu’il fallait pour le faire basculer et il la souleva dans ses bras, se retrouvant les hanches enserrées par ses cuisses. Facile, se dit-il, ce serait si facile de se laisser aller et de lui faire de nouveau l’amour. Il pouvait sentir sous ses mains la peau nue de ses fesses. Elle était nue sous sa chemise et il serait facile de la faire tomber mais il se retint.  

 

- Tu es une piètre menteuse., murmura-t-il contre ses lèvres, la posant sur le tabouret de bar.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles…, répliqua-t-elle, malicieuse, ne le lâchant pas.  

- Oh si, tu le sais., lui retourna-t-il, déposant un bref baiser sur sa bouche avant de sortir doucement de son emprise.  

- Je nous ai préparé un repas., lui apprit-il, lui indiquant le plat.  

- Tu aurais dû me réveiller. Je t’aurais aidé., lui dit-elle.  

- Tu dormais si bien que je ne voulais pas te réveiller. J’espère que je ne me suis pas loupé., plaisanta-t-il, prenant place à ses côtés.  

- Je te laisserai cuisiner plus souvent à la maison., lui fit-elle savoir après avoir goûté.  

- Tu m’emmènes en voyage gustatif ?, l’interrogea-t-elle, plongeant sa fourchette dans son risotto.  

 

Il sourit tout en mangeant et réfléchit un instant à la question, sachant qu’il avait géré lui-même la liste de courses pour la semaine en fonction des menus qu’il avait prévus.  

 

- Il y a un peu de cela à défaut de t’emmener faire le tour du monde., admit-il.  

- Je n’ai pas besoin de faire le tour du monde. J’ai juste besoin d’être avec toi., répliqua-t-elle, posant une main sur la sienne et la pressant doucement.  

- Ryo, je ne t’ai pas menti en te disant que c’était l’endroit parfait pour notre voyage de noces. Je n’ai pas envie de courir les rues ou les musées. J’ai envie de temps pour nous, juste nous, pour nous poser et reposer, nous aimer comme on en a envie, que ce soit en faisant une balade, main dans la main, en faisant l’amour devant un feu de cheminée ou en se tenant enlacés dans le fauteuil. C’est tout ce que je veux, du calme et du temps, juste nous deux… enfin nous trois., lui affirma-t-elle, posant une main sur son ventre, le caressant doucement.  

 

Il resta silencieux un moment, laissant ses mots s’insinuer dans son esprit. Doucement, il sentit les doutes qu’il avait eus sur son choix et qui étaient restés malgré sa réaction cette nuit en arrivant s’envoler. Il caressa sa joue doucement et lui sourit.  

 

- C’est ce que tu pensais aussi, non ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. Je me suis dit qu’après des semaines… pardon, des mois de stress, un moment de calme serait le bienvenu., lui confia-t-il.  

- Tu avais raison. Si on allait se balader après manger ?, lui suggéra-t-elle.  

 

Il posa sa fourchette et la détailla du regard avec un sourire malicieux.  

 

- La vue est plaisante mais ce ne sera pas un peu léger pour sortir ?, lui retourna-t-il, amusé.  

- Effectivement. Après ma douche alors ?, se corrigea-t-elle, le regard pétillant.  

- C’est une idée., approuva-t-il.  

- Après notre douche ?, lâcha-t-elle avec un sourire au coin, portant la fourchette à ses lèvres juste après.  

 

Il la regarda refermer les lèvres sur les grains de riz, se souvenant très bien d’un mouvement similaire un peu plus tôt dans la journée, ce qui provoque une vague de chaleur dans son corps.  

 

- Je suis déjà douché…, lui retourna-t-il, la voix légèrement rauque.  

- Tu me frotteras le dos. Tu ne voudrais pas que je me froisse un muscle en me tortillant dans tous les sens ?, suggéra-t-elle.  

- Que ne faut-il pas entendre ?, murmura-t-il, amusé.  

- Moi qui me suis promis d’être raisonnable avec toi, tu vas vraiment tout faire pour me pervertir…, la taquina-t-il.  

- Raisonnable ? Pourquoi ? Tu as peur de me faire mal ? Tu as peur que je ne te dise pas si je n’ai pas envie ou ne suis pas en état de faire l’amour avec toi ? Je ne ferai rien que je ne veuille pas ou ne puisse pas faire. J’aime l’idée que tu fasses attention à moi mais parfois je me demande si tu manques de confiance en moi pour protéger notre enfant ou me protéger moi., lui dit-elle, posant sa fourchette.  

 

Il l’imita et repoussa son assiette, rassasié, avant de se tourner vers sa femme. Il comprenait sa remarque, elle était plus que fondée.  

 

- Je ne manque pas de confiance en toi. J’ai juste peur de tout ce qui pourrait se passer. Je sais qu’une grossesse, ce n’est pas une maladie mais je sais aussi qu’il y a des risques, alors j’ai peur pour toi, je veux ce qu’il y a de mieux pour toi., commença-t-il, prenant sa main.  

- Et j’ai peur pour lui aussi, des maladies qu’il pourrait avoir en naissant, des choses qui pourraient lui faire mal avant et après, de tout ce qui pourrait nous priver de lui. Si je suis honnête, ce que je laisse entrevoir n’est qu’une petite part de ce que je ressens., lui confia-t-il, après un instant de pause.  

 

Kaori baissa les yeux, sentant son estomac se nouer. Le doute la prit. Etait-ce le moment où son rêve allait se briser ? Pourquoi avoir attendu maintenant pour lui dire tout cela ? Pourquoi la faire revenir ici ?  

 

- Vas-y, dis-le., murmura-t-elle.  

 

Il l’observa, fronçant les sourcils, ne comprenant pas d’où lui venait sa soudaine humeur sombre et se leva pour l’enlacer.  

 

- Je ne sais pas ce que tu penses m’entendre dire, Kaori., lui confia-t-il.  

- Que c’est fini, que c’est trop lourd pour toi., chuchota-t-elle.  

- Ce qui est fini, c’est de fuir et, trop lourd, ce sont les regrets de t’avoir fait souffrir avant. J’ai peur, Kaori, je ne le nierai pas mais, si j’ai peur de tout ça, je suis aussi complètement sûr que nous serons heureux tous les trois. Je ne veux pour rien au monde changer quelque chose., lui affirma-t-il, caressant sa nuque.  

- Tu es sûr ?, l’interrogea-t-elle.  

- Oui, plus que sûr, Kaori. Je suis désolé de t’avoir inquiétée., s’excusa-t-il, la serrant contre lui et sentant sa tension redescendre.  

 

Elle ne répondit pas et se laissa aller contre lui, rassurée. Ils restèrent ainsi un moment en silence.  

 

- Et donc tu as envie de faire l’amour devant un feu de cheminée ?, la questionna-t-il, souhaitant retrouver leur légèreté antérieure.  

- J’ai juste envie de ce qu’on a envie. Si c’est faire l’amour devant un feu de cheminée, pourquoi pas ?, répondit-elle, s’écartant et levant les yeux vers lui, un sourire aux lèvres.  

- Je n’ai pas mis de peau de bête devant l’âtre., lui fit-il savoir.  

- Une couverture et des coussins feront l’affaire., répondit-elle.  

- Et ce sera certainement moins dangereux : pas de risque de se faire piquer par une petite bête et d’attraper une maladie bizarre…, plaisanta-t-elle.  

- Ca me va. Alors cette douche ?, lui demanda-t-il.  

- J’irai après la vaisselle., répondit-elle, déposant un baiser sur ses lèvres avant de quitter le cercle de ses bras.  

 

La tâche ne leur prit que quelques minutes.  

 

- Voilà, j’y vais. Libre à toi de m’y rejoindre., suggéra-t-elle, s’en allant dans la salle de bains.  

 

Ryo rangea la vaisselle propre et hésita un instant avant de céder à son envie d’être avec elle. Kaori venait de finir de déboutonner la chemise lorsqu’elle sentit deux mains se glisser sur sa taille et se poser sur son ventre arrondi, le caressant doucement, avant d’attraper les deux pans du vêtement et de le faire glisser, le jetant dans un coin.  

 

- Décidément, cette chemise n’aura droit à aucun égard., murmura-t-elle, sentant de nouveau ses mains sur son corps.  

- Elle a déjà eu le privilège de toucher ton corps. Peut-être que je ne la laverai pas avant de la remettre., lui indiqua-t-il, amusé.  

- Hors de question… Si tu veux porter mon odeur sur toi, tu n’auras qu’une solution., lui répondit-elle, lui échappant et se glissant dans la douche, allumant l’eau, lui faisant signe de la rejoindre.  

- Tu aurais pu préchauffer., maugréa-t-il, sentant l’eau froide sur lui.  

- Ca me fait une excuse pour te réchauffer., murmura-t-elle, se collant contre lui et l’embrassant.  

 

Ce fut le prélude au moment sensuel qui suivit et les emmena ensemble sur le chemin du plaisir. Ils reprirent leurs souffles, serrés l’un contre l’autre, elle plaquée contre le mur, ses jambes enroulées autour des hanches de son homme.  

 

- Tu me laisses descendre ?, murmura-t-elle, caressant ses épaules.  

 

Il s’écarta tout en la tenant jusqu’à ce qu’elle ait les deux pieds au sol et la fit se retourner, collant son dos contre lui. Il attrapa le gel-douche, en déposa dans le creux de sa main avant de le faire mousser et de poser les mains sur elle.  

 

- Une deuxième séance à l’affilée serait certainement présomptueuse de ma part., lui fit-elle savoir, sentant de légères crampes dans le bas du ventre.  

- Je vais juste te frotter le dos… et ailleurs mais sans plus., lui promit-il, laissant glisser les mains sur son corps, juste pour le plaisir d’être avec elle et de pouvoir la toucher.  

 

Kaori le regarda faire, surtout au moment où il posa les lèvres sur son épaule en même temps que ses mains s’arrêtèrent sur son ventre. Il le massa d’abord doucement des pouces avant de déplacer une main sur le bas comme pour le soutenir et de faire tourner l’autre sur la surface au-dessus tendrement.  

 

- Tu as mal parfois ?, lui demanda-t-il à voix basse.  

- Non, ça va. Ca tire un peu mais le médecin a dit que c’était normal, tu te souviens ?, lui répondit-elle sur le même ton.  

- Tu ne devrais pas hydrater ta peau ou un truc du genre ? Il y a toutes ces pubs à la télé…, lâcha-t-il.  

- Ce serait certainement une bonne idée. Je verrai en rentrant., lui apprit-elle, touchée de sa prévenance et de la tendresse qu’elle sentait dans ses gestes.  

- Tu… tu me laisserais faire ?, l’interrogea-t-il.  

- Je sais, ça doit te paraître idiot mais… je ne sais pas vraiment quoi faire pour t’aider et être là… Je me sentirai peut-être un peu plus utile., se justifia-t-il, un peu gêné.  

- Tu es là, Ryo, mais, si tu as envie de le faire, ce sera avec plaisir. Je ne te jugerai pas si tu as envie de parler au bébé ou que tu veux caresser mon ventre, même l’embrasser. Il t’entend et ça restera après alors fais-toi plaisir., lui conseilla-t-elle, posant les mains sur les siennes.  

- Tu me conseilles de parler à ton ventre ?, fit-il, amusé.  

 

Elle se retourna dans ses bras et lui fit face, malicieuse.  

 

- Ce ne sera pas plus bête que lorsque tu demandes à mes seins lequel tu dois cajoler en premier…, lui fit-elle remarquer avant de sortir de la douche.  

 

Il tourna le mitigeur vers le froid et retint le juron lorsque l’eau glacée le fouetta pendant quelques secondes avant qu’il n’éteigne et la suive. Il avait beau n’avoir voulu que tendresse, une certaine partie de son anatomie avait bien apprécié le contact avec les fesses voisines et il était gré à sa femme de ne pas le lui avoir signalé.  

 

- Quelle idiote…, pesta-t-elle, s’entourant d’une serviette.  

- Qu’y a-t-il ?, s’enquit-il.  

- Je n’ai toujours pas mon sac dans la chambre ni ici., l’informa-t-elle.  

- Donne-moi deux secondes et je te le ramène.  

 

Moins de cinq minutes plus tard, ils sortaient sous le porche et partaient en vadrouille dans les bois alentours.  

 

- Tu as fait dégager des chemins ?, remarqua-t-elle.  

- Oui, uniquement certains préexistants sur lesquels la végétation s’était refermée. Pour le reste, si tu es d’accord, je ne veux pas trop y toucher., lui dit-il.  

- Ca me va. Je me demande encore comment tu as réussi à faire tout ça en si peu de temps., s’étonna-t-elle.  

- J’ai payé, Kaori, et je coordonnais le tout quand tu partais du bureau avant moi le soir. C’était mon cadeau de mariage., lui avoua-t-il.  

- Je n’avais besoin de rien. C’est toi mon plus beau cadeau, toi, notre futur et le bébé que nous allons avoir., lui répondit-elle, posant la tête sur son bras.  

 

Il glissa le sien autour de sa taille et l’amena contre lui, déposant un baiser dans ses cheveux.  

 

- Tu sais, on aura quand même un peu de travail à faire cette semaine., lui apprit-il, quelques minutes plus tard.  

- Vraiment ? Je croyais que tu avais délégué ?, fit-elle, les sourcils froncés.  

- Non, pas ce travail-là. Il n’y a pas de PDG ici, uniquement un mari et sa femme… ou une femme et son mari comme tu préfères…, la taquina-t-il.  

- Deux époux., trancha-t-elle, amusée.  

- Deux futurs parents., surenchérit-il.  

- Oui, deux époux futurs parents., acquiesça-t-elle, sentant la fatigue la rattraper.  

 

Ryo la sentit frissonner contre lui et baissa le regard vers elle. Voyant les cernes apparaître sous ses yeux, il la ramena innocemment vers le chalet.  

 

- C’est juste un peu de travail de réflexion., lui apprit-il.  

- Ca concerne ton ancienne chambre, la future chambre du bébé. Il faudra décider de la décoration que tu veux y mettre., l’informa-t-il.  

- Ca devrait pouvoir se décider., fit-elle, étouffant un bâillement.  

 

Avec soulagement, elle vit la maison apparaître et ils rentrèrent sans plus de détours. Main dans la main, il la guida jusqu’au divan où il s’allongea, l’invitant à venir contre lui.  

 

- Je ne sais pas toi mais, moi, j’ai encore besoin de récupérer., lui dit-il, ne voulant pas la culpabiliser.  

- Menteur… Tu as vu que j’étais fatiguée. C’est pour cela que tu as abrégé., lui fit-elle savoir.  

- Merci Ryo., murmura-t-elle, sentant ses yeux se fermer.  

- De rien, Sugar., répondit-il, caressant la base de ses cheveux.  

 

Depuis quand était-il capable de rester à ne rien faire en tenant une femme endormie entre ses bras ? Avant elle, il ne savait pas rester en place. Les fois où il restait allongé dans un fauteuil, il dormait tout simplement, le plus souvent dans son bureau lorsqu’il travaillait si tard qu’il ne prenait même pas la peine de rentrer chez lui, beaucoup plus rarement chez lui en lisant des rapports. Elle avait changé tout cela. Il s’était posé avec elle.  

 

Il se souvenait encore de la première nuit qu’ils avaient passé ensemble dans les bras l’un de l’autre. C’était le jour où elle avait failli être tuée par l’homme de main du Lotus Noir. Elle s’était effondrée en larmes alors qu’elle réalisait ce qui aurait pu se passer. Il n’avait pensé à rien d’autre que la tenir tout comme il le faisait là maintenant et, pas un instant, il ne s’était dit qu’il s’ennuyait. Il était à sa place. Au moins, depuis, les cauchemars du début avaient cessé et il pouvait admirer son visage paisible à loisirs.  

 

Il le fit pendant un long moment avant de fixer son regard sur le plafond du chalet puis de le laisser errer, apprivoisant sa nouvelle propriété, imaginant déjà les quelques travaux qui pourraient leur faire gagner un peu de surface, leur donner un peu plus de confort encore. Ce n’était qu’une résidence secondaire mais il la voulait aussi confortable que leur demeure principale et il voulait surtout qu’elle soit rapidement prête les week-ends où ils viendraient. Il était hors de question que Kaori ou le bébé prennent froid parce que le chalet mettrait trop longtemps à chauffer ou qu’ils aient de l’eau froide ou que les lieux soient humides et sentent le renfermé. Peut-être devait-il envisager d’employer quelqu’un pour garder un œil sur la maison et la préparer quand ils arriveraient. Il avait une semaine pour réfléchir et décider.  

 

- A quoi tu penses ?, entendit-il soudain.  

 

Surpris, il baissa les yeux encore un peu ensommeillés de sa femme, se demandant s’il l’avait réveillée, avant de se rendre compte que le jour commençait à baisser. Il n’avait juste pas vu le temps passer.  

 

- Aux aménagements et dispositions à prendre pour les fois où on viendra ici., répondit-il.  

- Une paire de draps, quelques courses et ce sera bien suffisant, tu sais…, répondit-elle, se nichant contre lui.  

- Toujours aussi pragmatique., plaisanta-t-il.  

- Tu as froid ?  

- Un peu. Certainement la fatigue., acquiesça-t-elle.  

- Je reviens., lui dit-il, se levant et disparaissant par la porte d’entrée.  

 

Il revint deux minutes plus tard avec quelques bûches et en jeta dans l’âtre avant de mettre la cheminée en route. Rapidement, la pièce se para des couleurs rouge orangées du feu qui brûlait et la chaleur les gagna peu à peu. De nouveau, enlacés dans le divan, les deux époux regardaient le feu crépiter en silence, profitant de ce moment de sérénité.  

 

- Tu me demandais pour la décoration de la chambre du bébé tout à l’heure., se rappela Kaori au bout d’un moment.  

- Tu l’imagines comment de ton côté ? Personnalisée ou plutôt neutre ?, ajouta-t-elle.  

- Je ne sais pas vraiment. Je veux qu’elle te plaise., répondit-il.  

- Tu te défiles, Ryo. La question se posera à la maison aussi., lui fit-elle remarquer, un léger sourire aux lèvres.  

- Je sais et je sais aussi qu’on ne pourra pas la préparer à la dernière minute ou après la naissance du bébé. Je suppose que tu me tueras si je traîne., la taquina-t-il.  

- A toi de voir si tu veux subir les folies hormonales d’une femme enceinte., lui retourna-t-elle, amusée.  

- Pitié, non., l’implora-t-il théâtralement.  

- Peut-être qu’on prend les choses à l’envers., suggéra-t-elle, regardant pensivement le feu qui crépitait.  

 

Elle se tut un moment, réfléchissant à la question, sentant les doigts de son homme caresser son ventre.  

 

- Dans quelques semaines, on pourra connaître le sexe du bébé. Tu veux savoir si nous aurons une fille ou un garçon ?, l’interrogea-t-elle, se redressant pour pouvoir lui faire face.  

 

Il ne retira pas la main posée sur son ventre mais elle vit néanmoins son regard s’assombrir. Elle se demanda ce qui le tracassait mais, bizarrement, elle sentit aussi que l’attaquer de front ne serait pas le bon moyen cette fois.  

 

- Et toi, veux-tu savoir ?, lui retourna-t-il.  

 

Il savait qu’il ne faisait que gagner un peu de temps mais, s’il avait accepté ce bébé, il y avait des choses qu’il avait encore du mal à gérer.  

 

- Répondre à une question par une autre question, c’est tout toi, ça., s’amusa-t-elle, souhaitant garder l’atmosphère légère.  

- Que veux-tu ? Ce n’est pas à trente ans qu’on me refera. Essaie de faire mieux avec la prochaine génération., lui renvoya-t-il, esquissant un sourire.  

- Avec le mélange de nos gênes, on va avoir une belle bouille avec un caractère bien trempé. Merde, je me demande soudain si on n’a pas fait une connerie., plaisanta-t-elle.  

- Il n’est plus question de reculer maintenant qu’il est là., lui dit-il, le regard pétillant et empli de tendresse.  

- Non, plus question et je n’en ai aucune envie…, lui affirma-t-elle, posant la main sur la sienne.  

 

Sans se concerter, ils posèrent tous les deux les yeux sur leurs deux mains jointes sur leur enfant et restèrent ainsi pendant un moment en silence.  

 

- Si on m’avait posé la question de savoir quand était le meilleur moment pour avoir un enfant, j’aurais dit après deux ou trois ans d’une relation stable, le temps de se découvrir, d’avoir des bases solides et de vivre un peu à deux., murmura-t-elle.  

- Je n’imaginais pas être mère si tôt., avoua-t-elle.  

- Tu regrettes ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Il l’observa regarder cet arrondi et son cœur se serra. Il connaissait parfaitement son âge mais il la voyait toujours bien plus âgée que ses vingt ans à peine révolus. Kaori était à l’âge où elle aurait pu, peut-être dû, vouloir découvrir le monde, faire des expériences, sortir avec ses amies le week-end, aller en boîte de nuit, flirter sans réellement s’engager mais elle n’avait rien eu de tout cela. Ils étaient tout de suite rentrés dans une relation sérieuse mais compliquée par beaucoup de choses, une relation qui lui avait imposé de prendre des décisions difficiles dans un contexte très tendu, et, alors qu’ils ne l’avaient pas prévu, elle se retrouvait enceinte et mariée. Pour lui qui avait l’habitude des changements, c’était déjà un grand pas à gérer mais, pour elle, très organisée et dont la vie avant lui avait certainement été réglée comme du papier à musique, ce n’était pas un pas mais un bond.  

 

- Non, je ne regrette pas. J’espère juste que nous ne nous sommes pas trompés en pensant être assez forts pour gérer ces changements., admit-elle.  

- Tu n’es pas le seul pour qui notre rencontre a bouleversé beaucoup de choses, Ryo. Je me suis adaptée. J’aurais préféré que cette grossesse soit voulue. Ca aurait été le meilleur moment pour avoir un enfant., ajouta-t-elle.  

- Tu sais très bien que je n’aurais jamais voulu avoir un enfant, Kaori., lui rappela-t-il doucement.  

- Je sais. J’espère que tu ne regretteras pas., murmura-t-elle.  

 

Il se redressa dans le divan et prit son visage en coupe, plongeant un regard intense dans le sien.  

 

- Jamais. Je te le promets. J’ai ouvert les yeux, retiré mes oeillères. Je ne regrette ni ce bébé ni notre mariage., lui promit-il.  

 

La voyant acquiescer, les larmes au bord des yeux, il posa les lèvres sur les siennes et l’embrassa tendrement avant de la guider pour revenir s’allonger à ses côtés.  

 

- Je pense que le temps qu’on n’a pas eu à deux avant l’arrivée de Junior, nous l’avons eu par l’intensité de notre relation. Elle a été mature dès le départ… ou presque. On a beaucoup parlé, on a douté parfois mais on a avancé en communiquant avec des mots, pas en comblant nos faiblesses par le sexe. On se connaît bien, Kaori. Et si tu as peur d’avoir gâché ta jeunesse en te casant si vite, on peut toujours essayer de trouver une solution. Si tu veux voyager, sortir avec tes amies, fais-le. En revanche, pas de flirts. Je ne supporterai pas l’idée qu’un autre que moi te touche., lui apprit-il.  

- Idiot…, souffla-t-elle avant de se mettre à rire, les larmes perlant à ses yeux sans qu’elle puisse les retenir tellement elle était touchée.  

- Tu crois vraiment que j’ai l’impression d’avoir gâché ma jeunesse ? J’ai enfin trouvé l’équilibre que je cherchais depuis si longtemps. Tu combles tous mes désirs, tu m’aimes, je t’aime, on forme une famille. Je n’ai aucune envie de voyager sans toi ni d’être séparée de notre enfant. Peut-être qu’on aura quelques soirées entre filles comme tu auras peut-être des soirées entre potes mais ce n’est pas le genre de choses qui me manquent., lui apprit-elle.  

- Mais merci d’y avoir pensé, Ryo. Ca me touche mais tu ne dois pas culpabiliser pour cela., ajouta-t-elle d’une voix plus douce.  

 

Elle se recala contre lui et passa un bras autour de son ventre, s’apaisant au mouvement de son pouce sur son épaule.  

 

- Et après tout cela, je ne sais toujours pas si tu veux connaître le sexe du bébé., lui fit-elle remarquer, amusée.  

- Je ne sais pas, Kaori., avoua-t-il d’une voix laissant apparaître une légère tension.  

- Parle-moi, Ryo. Je sens que quelque chose te tracasse., lui enjoignit-elle doucement.  

 

Voyant son regard fixé sur le plafond, elle ne le pressa pas plus. Il réfléchissait apparemment et, dans ces cas-là, un peu de patience, beaucoup selon les sujets, suffisait pour obtenir une réponse.  

 

- Tu as une préférence ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Une préférence ? Tu veux dire garçon ou fille ?, l’interrogea-t-elle.  

- Aucune., répondit-elle, le voyant acquiescer.  

- Et toi ?, lui retourna-t-elle.  

- Je ne sais pas. J’aurais tendance à dire aucune mais, parfois, je préférerais que ce soit une fille., lui confia-t-il.  

- Pourquoi ?, s’enquit-elle.  

- On n’attend pas d’une fille qu’elle reprenne l’entreprise familiale. Je serai à peu près sûr qu’on lui ficherait la paix et à moi aussi. Je risquerais moins de reproduire inconsciemment un schéma familial, de vouloir élever notre bébé comme le futur dirigeant qu’on attend qu’il soit. Je ne sais pas quoi faire pour le rendre heureux, Kaori. Je n’ai connu qu’une éducation., lui expliqua-t-il, la tension montant dans sa voix comme elle montait en lui.  

- Chut…, l’apaisa-t-elle, remontant un peu plus contre lui.  

 

Sa main glissa jusqu’à sa nuque qu’elle caressa tendrement jusqu’à ce qu’il commence à se détendre un peu.  

 

- Tu sauras le rendre heureux, Ryo. Tu as tout ce qu’il faut en toi et avec toi pour ne pas commettre les erreurs que Shin a faites avec toi. Je suis là, à tes côtés. Ce chemin-là, nous le prendrons à deux. Tu n’es pas seul et tu es bien meilleur que tu le penses., lui dit-elle.  

- Je ne sais pas. Parfois, je trouve que tu m’accordes beaucoup trop de crédit., pipa-t-il, pas vraiment convaincu par ses paroles.  

- Ecoute, on ne pourra pas empêcher les gens de penser que cet enfant est l’héritier de l’entreprise, celui qui prendra la tête un jour à ta place mais il doit savoir ce que, nous, nous attendons de lui et, pour cela, il faut que nous le sachions nous-mêmes. Alors qu’attends-tu de lui ?, lui demanda-t-elle.  

 

Elle avait posé les mains sur son torse et le menton par dessus et l’observait posément. Il aurait pu se noyer dans l’océan de sérénité qu’était son regard à ce moment-là. Il se sentait rasséréné et plus fort rien que par ce lien.  

 

- Je n’attends rien de lui., lui affirma-t-il.  

- Rien de rien ?, insista-t-elle sans aucune trace de jugement.  

- Non, rien., confirma-t-il, remettant une mèche en place.  

- Moi, j’attends quelque chose de lui., lui apprit-elle, le surprenant.  

- Je t’écoute., l’incita-t-il, légèrement tendu.  

- J’attends qu’il fasse sa vie selon ses choix pour être heureux et je veux qu’il sache que, peu importe le chemin qu’il empruntera, je serai là derrière lui pour le soutenir… ah et aussi que, s’il se fait un piercing ou un tatouage, je lui botterai les fesses même s’il a trente ans., lui répondit-elle, le regard pétillant.  

- Alors, je me suis trompé : moi aussi, j’attends cela pour lui, qu’il soit heureux et fasse ses choix librement avec notre soutien… mais lui botter les fesses pour un tatouage et un piercing, ce n’est pas contradictoire avec le fait de le laisser libre ?, lui fit-il remarquer, le regard pétillant.  

 

Kaori fut ravie de revoir ce sourire de retour et de sentir son mari un peu plus léger.  

 

- Tu sais ce qu’on dit : la liberté a ses limites. Je ne pourrai pas l’empêcher de le faire mais il entendra parler du pays. Même quand il aura soixante-dix ans et moi quatre-vingt-dix, je serai toujours sa mère., affirma-t-elle.  

- Tu crois que je serai encore là à cette époque ?, l’interrogea-t-il, tentant de les imaginer vieux.  

- Je ne sais pas mais je me plais à croire que oui., lui dit-elle, son regard se faisant rêveur.  

- Ca me plairait bien de connaître nos petits-enfants et arrières-petits-enfants., lâcha-t-il.  

- S’ils s’y mettent tous jeunes comme moi, tu pourrais même connaître tes arrières-arrières-petits-enfants., calcula-t-elle.  

- Wouahou… ça donne le tournis…, souffla-t-il.  

 

Lui qui n’avait même pas envisagé de voir ses enfants grandir jusqu’au mois dernier avait du mal à imaginer pouvoir voir un jour quatre ou cinq générations réunies.  

 

- On va commencer par celui-là et ses frères et sœurs si le cœur t’en dit encore dans quelques temps., suggéra-t-il, caressant sa joue.  

- On en reparlera au moment opportun., proposa-t-elle.  

- Pour le sexe du bébé, laisse-moi y réfléchir un peu. J’ai encore, comme tu peux le voir, besoin d’apprivoiser certaines choses., lui demanda-t-il.  

- Ca me va. Pour ici, nous pouvons opter pour une décoration neutre. Tant qu’il a un lit où dormir, c’est bien suffisant., lui dit-elle, conciliante.  

- On fera ça et on réfléchira pour l’appartement., conclut-il, reconnaissant d’avoir trouvé cette femme hors du commun et qu’elle ait accepté de faire sa vie avec lui.  

 

La discussion aurait certainement pu dégénérer s’il s’était laissé entraîner dans le mutisme ou si la tension était montée un peu plus. Elle était révélatrice des petites choses qui pouvaient encore gâcher la situation mais, doucement poussé par sa moitié qui avait su le calmer, il avait su vocaliser ce qu’il n’avait encore su régler et elle avait su l’aider à trouver un chemin qui lui convenait. Nulle autre n’avait réussi avant elle. Même avec Maya, il n’était pas si ouvert.  

 

- Merci d’être là., chuchota-t-il, un regard aimant posé sur elle.  

- De rien. La maison est à mon mari., répondit-elle, le regard pétillant.  

- La maison est à nous., la corrigea-t-il, tapotant son nez.  

- En revanche, la cuisine, c’est pour moi., lui indiqua-t-il, se redressant.  

- Je peux venir t’aider, non ?, suggéra-t-elle.  

- Demain. Pour ce soir, tu restes là à regarder les flammes brûler. Ca sera prêt dans dix minutes., lui fit-il savoir, la quittant.  

 

Il ne mentit pas et, dix minutes plus tard, ils étaient tous les deux assis côte à côte, dégustant une salade César avant de reprendre place dans le divan où ils regardèrent les flammes brûler jusqu’à leur extinction. Ce fut une autre flamme qui les emporta dans leur chambre mêlant tendresse et passion, concluant la première journée d’une semaine qui passa sur le même rythme, une semaine riche en émotions et partage. 

 


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