Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 61 :: Chapitre 61

Publiée: 26-03-21 - Mise à jour: 26-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 61  

 

Assise dans un divan, Kaori regardait un point dans le vide, indifférente au mouvement autour d’elle. Ses oreilles bourdonnaient encore et encore, elle avait un mal de tête lancinant mais, par dessus tout, elle se sentait étouffer alors qu’elle respirait normalement.  

 

- Je suis désolé.  

 

Ces trois mots tournaient en boucle dans sa tête, l’intonation lui faisant plus mal que les mots en eux-mêmes. Il y avait une telle culpabilité quand il les avait prononcés. Elle essuya furtivement les perles salées qui pointaient à ses paupières puis remit les bras autour d’elle pour essayer de garder le peu de chaleur qui semblait rester dans son corps fourbu.  

 

- Sois forte.  

 

Elle faillit rire en se souvenant de ces deux mots-là. Etre forte… Elle se sentait complètement démunie, incapable de réfléchir. Ses sens étaient anesthésiés, son cœur battait mais il lui faisait mal, tellement mal… Les quelques fois où elle avait essayé de se secouer, son esprit avait tourné en boucle sur la même scène, toujours la même scène. Son regard gris nuit empli de culpabilité et ces cinq mots sortant de sa bouche. Cinq mots, serait-ce tout ce qui lui resterait au final d’eux ? Cinq mots… et des cris… et la douleur… et leurs mains qui se séparaient… Machinalement, elle ressortit ses doigts de leur cachette contre son ventre et les regarda comme si elle pouvait y voir l’empreinte des siens.  

 

- Pourquoi ?, chuchota-t-elle.  

- Tu devrais essayer de dormir un peu., lui conseilla Mick.  

 

Tirée de sa léthargie par ses mots et la couverture qu’il posa autour de ses épaules, elle leva un regard incertain sur lui. Quand était-il arrivé ? Quel jour étaient-ils ? Depuis combien de temps… Son cerveau se ferma.  

 

- Comment veux-tu que je dorme ?, murmura-t-elle, sentant les larmes monter de nouveau.  

- Il est quelque part tout seul entre les mains d’un groupe dangereux qui n’a aucun respect pour la vie humaine. Comment veux-tu que je dorme ?, lui redemanda-t-elle.  

- Tu en as besoin. Tu as reçu un vilain coup sur la tête et tu es restée éveillée toute la nuit. Tu dois te reposer., insista-t-il.  

 

Elle posa les doigts sur le pansement qui barrait son front. Elle ne se souvenait pas du choc. Elle ne savait même pas ce qui s’était passé. Elle ne se souvenait que du bruit d’une explosion et la voiture qui se soulevait alors que Ryo la tenait contre lui, leurs mains enlacées. Après, c’était le trou noir. La lumière était revenue en même temps qu’un goût de sable métallique. Elle était couchée par terre, enfin sur le plafond de la voiture dont les vitres explosées laissaient passer la poussière de la route défoncée. Passant la langue sur ses lèvres desséchées, elle avait grimacé en sentant le goût du sang.  

 

- Quelle heure est-il ?, demanda-t-elle à son ami.  

- Sept heures du matin., lui dit-il, fronçant les sourcils en la voyant se lever.  

- Des nouvelles du garde du corps dans le coma ?, l’interrogea-t-elle, voyant l’autre garde dans le coin de la pièce.  

 

Tomo était visiblement amoché mais il avait tenu à rester à ses côtés plutôt qu’enfermé dans une chambre d’hôpital pour surveillance.  

 

- Etat stationnaire mais les médecins sont confiants. On le rapatriera dès que possible au Japon. Assieds-toi, s’il te plaît. Tu es livide., lui demanda-t-il, soucieux.  

- Non, je vais aller me doucher. Après, je veux aller voir…, fit-elle, se raccrochant au chambranle de la porte, prise d’un vertige.  

- Kaori…, l’appela-t-il, l’inquiétude perçant dans sa voix.  

- Je vais bien ! Je vais aussi bien que possible en sachant Ryo entre les mains de terroristes ! Je vais me doucher et après je veux aller voir les autorités !, lui affirma-t-elle, claquant la porte violemment.  

 

Mick observa la porte et passa une main nerveuse dans ses cheveux.  

 

- Je m’attendais à ce qu’elle pleure, pas à ce qu’elle passe en mode attaque. Elle passe trop de temps avec Ryo., soupira-t-il.  

- Je ne sais pas lequel passe trop de temps avec l’autre., ne put retenir Tomo.  

 

L’américain l’observa et ricana légèrement, tirant un maigre sourire de l’autre.  

 

- A qui le dis-tu… Remarque, c’est peut-être mieux la colère que les larmes. Le tout, c’est de lui faire comprendre les coutumes du pays., remarqua Mick, jetant un regard vers la porte de la salle de bains.  

 

Kaori se glissa sous l’eau, une charlotte sur la tête. Le moindre mouvement lui tirait une grimace de douleur qu’elle réprimait malgré tout. Ce n’était probablement rien comparé à ce que devait vivre Ryo… s’il était encore vivant… Elle sentit la peur monter en même temps que les larmes et réprima le tout également. Elle ne pouvait pas penser ainsi, elle ne pouvait laisser l’anxiété gérer sa vie. Ils retrouveraient Ryo en vie et ils rentreraient au Japon pour reprendre le cours de leur existence.  

 

Pressée de rencontrer les autorités chargées de l’enquête, elle sortit de la douche et croisa son image dans le miroir. Son corps contusionné sur toute sa surface fut une preuve de la violence de l’attaque. Occultant ce fait, elle s’habilla et se maquilla un peu plus qu’à son habitude pour cacher quelques ecchymoses avant de revenir dans le salon, gardant le tout très discret malgré tout.  

 

- Tu peux m’emmener auprès des enquêteurs ?, demanda-t-elle à Mick, cherchant son sac à main.  

- Non, ça ne servirait à rien. Shin y est. Il nous tient informés., lui apprit-il.  

- Comment ça ça ne servirait à rien ? C’est mon conjoint, Mick. J’ai quand même le droit de savoir ce qu’il en est !, répliqua-t-elle, furieuse.  

- Kaori, tu es dans un pays où les femmes ne représentent pas grand-chose et…, commença-t-il avant de se taire, gêné.  

- Et ?, insista-t-elle, les poings sur les hanches.  

- Et vous n’êtes pas mariés., soupira-t-il, détournant le regard.  

- Ca veut dire quoi ? Que je n’ai pas le droit de savoir où ils en sont de leurs recherches ?, lui retourna-t-elle.  

 

Conscient que sa colère cachait beaucoup d’angoisse, il approcha et posa les mains sur ses épaules.  

 

- Shin obtiendra plus de réponses que toi. C’est l’ancien dirigeant de la boîte et il a des connaissances parmi les autorités., lui dit-il.  

- Et c’est un homme…, soupira-t-elle, s’écartant de lui.  

- Oui, c’est un homme., admit-il.  

- Je ne veux pas rester là à ne rien faire. J’ai besoin de faire quelque chose. J’ai…, commença-t-elle, faisant les cent pas devant la baie vitrée de la chambre d’hôtel.  

 

Elle s’immobilisa, deux doigts sur le menton, avant de se tourner avec une lueur déterminée dans les yeux qui poussa Mick à grogner, sentant qu’il n’allait certainement pas apprécier ce qui allait venir.  

 

- On peut retourner à l’usine ?, l’interrogea-t-elle.  

- Pourquoi faire ? Tu serais bien mieux ici à te reposer., lui opposa-t-il, se préparant à une âpre bataille.  

- Me reposer ?, ricana-t-elle.  

- Si Kazue avait été enlevée et était on-ne-sait-où, tu arriverais à te reposer ?, lui retourna-t-elle, le regard acéré.  

 

Mick serra les dents face à l’évidence qu’il ne pouvait nier. C’était déjà l’enfer de rester là pour la protéger alors que Ryo était dans la nature, alors si c’était Kazue… Il pouvait parfaitement comprendre son besoin de s’occuper.  

 

- Que veux-tu faire à l’usine ?, lui demanda-t-il.  

- Poursuivre les négociations entamées hier., lui expliqua-t-elle, esquissant un léger sourire, sachant qu’elle avait réussi à le toucher.  

- Ryo ne veut pas fermer l’entreprise. Il faut qu’on poursuive les discussions. Si on ne le fait pas, on va envoyer un mauvais signal aux employés., argumenta-t-elle.  

- Ils peuvent comprendre que, Ryo ayant été enlevé, ça devra attendre., la contra-t-il, pensant avoir marqué un point.  

- Non, ça lui tient à cœur et les employés ont accepté de reprendre le travail aujourd’hui en signe de bonne volonté. Il faut au moins qu’on y aille., objecta-t-elle.  

- C’est trop dangereux !, s’emporta-t-il.  

- Comme ça l’est pour les salariés !, haussa-t-elle le ton.  

 

Ils se défièrent un long moment du regard. Mick était impressionné par la force qui se dégageait de la jeune femme face à lui, une jeune femme dix ans plus jeune que lui, beaucoup moins aguerrie aux rapports de force et à la dureté de ce monde et qui voulait malgré tout s’imposer et quelque chose lui disait que ce n’était pas que dans le but d’oublier l’absence de son compagnon.  

 

- Si tu ne veux pas m’y emmener alors j’irai seule !, lui asséna-t-elle, le contournant pour chercher son sac à main.  

 

Elle fouilla toute la pièce et la chambre mais ne le trouva pas.  

 

- Il était en miettes. On a pu sauver ton passeport et ton portefeuille., lui apprit Mick, appuyé contre la porte, ayant parfaitement compris ce qu’elle cherchait.  

 

Il les sortit de sa poche de veste et les lui tendit. Elle approcha, affichant toujours un air aussi fermé, et tenta de les reprendre mais il recula la main au dernier moment.  

 

- Tu as gagné : je t’y emmène… à deux conditions., lui imposa-t-il, s’attirant un regard foudroyant qui le fit sourire.  

- La première, tu suivras toutes les consignes que je te donnerai., lui apprit-il.  

- D’accord et la deuxième ?, lui demanda-t-elle, se radoucissant un peu.  

- Tu appelles ton frère qui est certainement mort d’inquiétude mais ne pouvait venir. Il a failli balancer un coup de filet qu’il planifiait depuis des semaines pour toi., l’informa-t-il, lui tendant son téléphone.  

- Je ne vais pas l’interrompre en pleine opération ?, l’interrogea-t-elle, consciente des contraintes d’Hideyuki.  

- Il ne décrochera pas si ce n’est pas le moment., répliqua-t-il, la laissant.  

 

Elle composa le numéro de téléphone et attendit. Comme l’avait prévu Mick, l’appel fut rejeté et elle atterrit sur le répondeur.  

 

- Salut Hide, je vais bien. Prends soin de toi, j’ai hâte de te revoir., enregistra-t-elle avant de raccrocher.  

- Il n’a pas décroché. J’ai laissé un message. Je suppose que nos sacoches et ordinateurs n’ont pas résisté ?, demanda-t-elle aux deux hommes.  

- Ca me vaut une récompense ?, la taquina Mick, désignant les deux sacs près du divan.  

- Toute ma gratitude., répondit-elle, posant une main sur son épaule.  

- Shin t’a donné une heure à laquelle il te recontacterait ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse.  

- Dix heures au plus tard. Nous ne sommes arrivés qu’à six heures du matin., lui apprit-il.  

- Je… Je n’ai pas fait attention. J’ai perdu toute notion du temps. Je ne sais même pas comment je suis rentrée., avoua-t-elle.  

- C’est le directeur de l’entreprise qui t’a ramenée. C’est lui qui a donné l’alerte., lui apprit-il.  

 

Elle leva un regard stupéfait vers lui et il put voir toutes les questions qu’elle se posait dans ses yeux.  

 

- Ryo n’était déjà plus là. Il n’a rien pu faire., murmura-t-il, posant une main sur sa joue.  

 

Elle ferma les yeux pour réprimer les larmes qui montaient. Elle aurait voulu savoir qu’il l’avait vu, qu’il était encore en vie, sauf ou pas trop amoché tout du moins… Elle prit une profonde inspiration et se calma.  

 

- On a une mission à accomplir., lui dit-elle, relevant le menton.  

- Je veux qu’on aboutisse ces négociations pour lui. Quand on l’aura retrouvé et qu’on pourra repartir au Japon, je ne veux pas qu’il se dise qu’il a échoué ou qu’il leur a fait faux-bond., lui expliqua-t-elle.  

- D’accord. Allons-y.  

 

Elle attrapa les deux sacoches et il les lui prit des mains, l’invitant à suivre Tomo qui sortait de la chambre. Descendant, ils croisèrent Shin accompagné d’un autre garde du corps de Ryo. Sans un mot, il l’enveloppa dans une étreinte très paternelle, visiblement soulagé. Sous le coup de la surprise, Kaori se laissa faire sans sourciller.  

 

- Je suis heureux que tu n’aies rien., lui assura le tuteur de Ryo.  

- J’espère qu’on retrouvera Ryo rapidement., murmura Kaori, sentant sa gorge se serrer de nouveau.  

 

C’était une lutte incessante entre l’angoisse et le courage, une lutte qui ne prendrait fin que lorsqu’elle pourrait enfin tenir son compagnon dans ses bras.  

 

- Moi aussi. Tu partais ? Vous avez eu des nouvelles ?, lui demanda-t-il, plein d’espoir.  

- Non. Nous… Nous allions à l’usine. Je veux finaliser les négociations avec les employés pour Ryo. Je veux au moins leur assurer que nous ne les oublions pas. Je pense que Ryo apprécierait., lui apprit-elle, l’observant avec défiance, prête à affronter son cynisme.  

 

Il la fixa du regard un moment puis acquiesça, entourant ses épaules d’un bras.  

 

- Je viens avec toi pour t’appuyer. Tu conduiras les négociations, je serai juste là en soutien., lui affirma-t-il.  

- On va y aller à cinq ?, demanda-t-elle, se tournant vers Mick.  

- Ce n’est pas forcément nécessaire., fit-il, se tournant vers Tomo.  

- Reste ici et récupère. On aura encore besoin de toi plus tard., lui demanda-t-il.  

- Mais…, objecta ce dernier, éprouvant déjà un sentiment d’échec avec ce qui s’était passé.  

- Mick a raison, Tomo., le coupa Kaori, une main sur son avant-bras.  

- Personne ne vous en veut mais vous avez été secoué comme nous. Reposez-vous et soyez prêt à supporter mes lubies à mon retour., tenta-t-elle de plaisanter.  

 

Il l’observa et acquiesça, les laissant partir.  

 

- Vous n’étiez pas obligés de venir avec nous., fit Kaori à Shin, prenant place dans la voiture à ses côtés.  

- Comme si je pouvais envisager de te laisser seule avec ce qui vient d’arriver., répondit-il.  

 

Il était bien conscient du regard de l’ami de Ryo sur lui mais ne s’en offusquait pas. Son comportement avait longtemps été bien différent et il ne s’attendait pas à une adhésion pleine et totale en quelques minutes. Le vol avait été relativement froid, la discussion se bornant à des questions pratiques.  

 

- Je sais que tu es déjà bien accompagnée mais j’avoue aussi être curieux de la manière dont tu comptes t’y prendre. Si je peux mettre mes années d’expérience à ton service, profites-en., lui offrit-il.  

- Merci. J’apprécie., répondit-elle, jetant un regard anxieux sur l’extérieur.  

- Peut-être qu’un jour, tu me feras le plaisir de me tutoyer en retour, quand tu te sentiras suffisamment à l’aise ou en confiance., tenta-t-il.  

 

Elle se tourna vers lui mais ne répondit pas, se contentant d’acquiescer. Le silence se fit dans la voiture et Kaori s’abîma dans la contemplation du paysage, ne pouvant réfréner les images qui remontaient malgré ses efforts pour les bloquer.  

 

- Il y a plusieurs véhicules qui arrivent à toute vitesse. Accrochez-vous., leur avait soudain lancé Hiro, accélérant sur la piste.  

 

Sa main s’était retrouvée emprisonnée dans celle de son compagnon et elle s’était retournée avec lui, croisant son regard inquiet un bref instant. Trois véhicules les suivaient, soulevant trois nuages de poussières qui se confondaient mais sur lesquels apparaissaient les silhouettes de plusieurs hommes.  

 

- Ils sont armés…, avait-elle pipé, sentant les doigts de Ryo se resserrer sur les siens.  

- Evaluation., avait-il demandé sans ambage.  

- Ils vont nous rattraper. S’ils n’ont que des mitraillettes, on peut arriver jusqu’en ville en espérant que ça les arrête., avait répondu Tomo, sortant son arme et l’armant.  

 

Elle n’avait même pas eu le courage de demander ce que pouvait signifier l’autre possibilité, celle où ils n’avaient pas que des mitraillettes.  

 

- Ce sont des milices anti-gouvernementales. Trois LR, six mitraillettes, une douzaine d’hommes. Quoiqu’il arrive, ne courez pas., leur conseilla Tomo.  

- Pourquoi ?, les avait-elle interrogés, ne comprenant pas.  

- Parce qu’ils veulent des otages. Si tu cours, ils t’abattront., lui avait expliqué Ryo sombrement.  

- Je suis désolé. Sois forte., lui avait-il alors dit.  

 

Elle avait lu les regrets dans ses yeux, sa culpabilité mais elle n’avait pas eu l’occasion de lui poser de questions qu’Hiro leur criait « Attention ! ». Elle se souvint alors de l’explosion, la chaleur, les vitres qui explosaient puis la voiture qui se soulevait. Elle avait senti la douleur au ventre et à la poitrine, là où la ceinture de sécurité avait joué son office quelques secondes avant de lâcher à son tour. Assise dans la voiture qui la menait à l’usine, elle toucha son front en se rappelant que sa tête avait heurté le plafond certainement avant le trou noir.  

 

- Kaori, ça va ?, s’inquiéta Mick, l’observant régulièrement depuis leur départ.  

- Je… Des images qui me reviennent en tête., balbutia-t-elle, maîtrisant mal la nausée qui la prenait.  

 

Comme s’il était dans son corps, il lui tendit une bouteille d’eau dont elle prit quelques gorgées, l’aidant à se calmer.  

 

- C’est quoi un LR ?, lui demanda-t-elle soudain, le surprenant.  

- Un lance-roquettes, pourquoi ?, lui retourna-t-il.  

- Hiro a dit que les gars avaient trois LR., répondit-elle, passant la main sur son visage.  

- On ferait mieux de rentrer. Tu n’es pas en état., constata son ami, soucieux.  

- Non ! Ca va aller., lui opposa-t-elle, les yeux écarquillés.  

 

Elle voulait vraiment aller au bout de ce chemin, le faire pour Ryo, pour ses employés, pour que tout ça n’ait pas été vain… Elle en avait besoin autant que de se distraire des évènements.  

 

- D’accord., soupira-t-il.  

- On y est., les avertit le garde du corps.  

 

Après identification, ils pénétrèrent dans l’enceinte de l’usine dont la garde avait été doublée et se garèrent de nouveau devant l’entrée, laissant le moins de chance possible pour être touché par un tireur embusqué. L’ambiance était bien différente de la veille lorsqu’ils pénétrèrent dans l’usine mais seule Kaori pouvait en témoigner.  

 

- Tu es sûre qu’ils sont en grève ?, lui demanda Mick, surpris de voir tout le monde travailler.  

- Ils ont accepté de reprendre le travail en signe de bonne volonté. Bonjour Ali., salua-t-elle l’un des cinq hommes qui négociaient avec eux.  

- Nous ne pensions pas vous voir aujourd’hui., lui dit-il, surpris.  

- Je… Ces discussions tiennent à cœur à Monsieur Saeba. Si vous voulez bien, je souhaiterais que nous les continuions en son nom. Je vous présente Monsieur Angel, Directeur de la sécurité, et Monsieur Kaibara, le PDG qui a précédé Monsieur Saeba., les présenta-t-elle.  

- Je sais que ce n’est pas typique mais pensez-vous que ce soit possible ?, lui demanda-t-elle, se tournant de nouveau vers l’employé.  

- Mais vous êtes son assistante. Quel pouvoir avez-vous ?, lui retourna-t-il, dubitatif.  

 

Kaori ne s’en offusqua pas et chercha la réponse qui lui ôterait ses doutes lorsqu’elle sentit deux mains se poser sur ses épaules.  

 

- Kaori n’est pas que l’assistante de Ryo. Comme il me l’a dit quand il m’a présenté celle que j’espère pouvoir appeler un jour ma belle-fille, c’est son bras droit, son bras gauche et son deuxième cerveau. Ils travaillent ensemble et elle connaît tous ses dossiers et toutes ses priorités, sa philosophie. Vous pouvez parler avec elle comme si vous parliez avec lui. Il acceptera tout ce qu’elle négociera., argumenta Shin très sérieusement.  

 

Ali les sonda un moment du regard puis acquiesça.  

 

- Je vais voir si je peux les convaincre., leur proposa-t-il alors que le directeur arrivait.  

- Je ne pensais pas vous voir aujourd’hui., fit-il, surpris.  

- Monsieur Kaibara., salua-t-il très respectueusement son ex-PDG.  

- Appelez-moi Shin, Kumail. Je ne suis ici qu’en appui pour la négociatrice., répondit-il avec un léger sourire amusé.  

- D’accord, Shin. Vous avez des nouvelles de Ryo ?, leur demanda Kumail.  

- Les autorités sont sur le sujet mais rien pour le moment., lui apprit son ex-supérieur.  

- Vous venez donc reprendre les négociations ?, fit le directeur de l’usine à son attention.  

 

Shin se fit plus sérieux et poussa Kaori un peu en avant.  

 

- Ce n’est pas moi qui négocie, Kumail. C’est elle., le corrigea-t-il d’une voix ferme.  

- Mais…, fit son interlocuteur, gêné.  

- C’est une femme, une très jolie femme et intelligente pour ne rien gâcher. Ryo lui fait entièrement confiance et moi aussi. Elle sait mieux que moi ce qu’il est prêt à offrir et, entre vous et moi, il vaut mieux que vos employés négocient avec elle qu’avec moi., précisa Shin.  

- Enfin, si vous voulez que cette grève ne reprenne pas., lâcha-t-il.  

- Avez-vous eu l’information que Ryo vous a demandée hier ?, reprit Kaori, se sentant encouragée par l’intervention de Shin, intervention aussi surprenante qu’inespérée et elle n’était visiblement pas la seule à le penser à en juger le regard de Mick.  

- Oui, je l’ai eue., lui affirma-t-il, les invitant à le suivre dans la salle où ils avaient été la veille.  

 

Il lui montra les deux devis qu’il avait obtenus et elle les compara sérieusement, ayant en tête les chiffres-clés de l’entité. Ca empiéterait sur les résultats mais ce ne serait pas un problème pour Ryo, d’autant qu’en épargnant aux ouvriers la fatigue d’un trajet à pied sous de fortes chaleurs ou pluies selon les saisons, la rentabilité serait peut-être meilleure, même si cet argument-là venait bien après celui de la sécurité des employés.  

 

- Celui-là. Demandez-lui un contrat en bonne et due forme. Toutes les navettes doivent être assurées où il y aura des pénalités. Je vous fais confiance pour faire insérer cette clause. S’il refuse, allez chez le concurrent. On ne veut pas que les employés se retrouvent sur le carreau., lui affirma-t-elle.  

- Je vais demander à mon adjoint de les appeler de suite., lui proposa-t-il, repartant.  

 

Anxieuse, elle resta les yeux fixés sur la porte qui s’était refermée, espérant la voir se rouvrir sur les cinq personnes qui représentaient les salariés. Au bout d’un long moment, elle soupira et s’assit sur l’une des chaises.  

 

- A quoi je m’attendais ? Ils ne viendront pas., soupira-t-elle.  

- C’est avec Ryo qu’ils veulent discuter. C’est de Ryo dont la société a besoin. Si seulement ils m’avaient prise à sa place, si seulement on avait pu s’échapper, si seulement…, lâcha-t-elle, sa voix se brisant.  

- Arrête de dire des bêtises. Tu ne vaux pas moins que lui. Je suis persuadé que, là où il est, il préfère mille fois y être que toi. Ces endroits ne sont déjà pas sympas pour un homme. Imagine ce que ce serait pour toi., objecta Mick.  

- Je m’en fous de tout ça, Mick. Je veux juste le revoir. Je suis prête à tout pour lui., lui répondit-elle, essuyant ses larmes.  

- Alors mets cette rage ici, dans ces discussions. Comme tu me l’as dit tout à l’heure, tout cela ne doit pas être vain., lui rappela-t-il, soulevant son menton pour croiser son regard et lui apporter la force dont elle avait besoin.  

 

Elle y resta plongée quelques secondes avant d’acquiescer et réussit à se maîtriser juste au moment où Kumail revint, accompagné des cinq négociateurs.  

 

- Ces messieurs sont prêts., leur annonça-t-il.  

- Je vous remercie. Je vous en prie, asseyez-vous., les invita-t-elle, prenant les choses en main.  

 

Quatre se regardèrent entre eux un moment puis Ali les poussa en avant vers les chaises.  

 

- Elle, c’est comme le directeur alors asseyez-vous et ne vous laissez pas émouvoir mais soyez respectueux., les poussa-t-il, adressant un hochement de tête complice à la jeune femme qui acquiesça discrètement.  

 

Elle avait au moins une oreille amicale dans le lot, c’était peu mais déjà un bon début.  

 

- Je ne vais pas vous faire le résumé des évènements qui m’amènent à parler au nom de Ryo. Vous avez tous pu noter hier qu’il avait vraiment à cœur de résoudre le conflit latent et nous avions déjà évoqué certaines pistes avant même d’avoir entendu vos demandes., résuma-t-elle.  

- Voici la première de nos propositions et c’est une proposition qui se mettra en place sous quelques jours, peu importe le résultat des discussions., leur apprit-elle, leur présentant le système de navettes de bus prévu.  

 

Shin et Mick la laissèrent faire, n’intervenant que rarement pour recadrer certains mots ou lorsque les regards se tournaient vers eux pour les diriger vers la personne clef de leurs discussions. Ils regardèrent Kaori écouter de manière très attentive les premiers retours sur les échanges qu’ils avaient eus la veille puis argumenter d’une manière ou d’une autre pour trouver une solution qui convenait à tous. L’ex-PDG du groupe aurait été beaucoup plus radical sur le sujet et aurait certainement fermé boutique mais, au terme de la journée, quand il vit le regard respectueux de leurs interlocuteurs sur Kaori et les mots d’encouragement et de soutien à l’attention de Ryo, il admit qu’il aurait peut-être fait une erreur car, dans l’ensemble, les demandes des salariés n’avaient rien d’extravagant et coûteraient certainement moins cher que le démantèlement de l’usine et son déménagement.  

 

- C’est le contrat pour le transport. La clause a été acceptée et insérée par le premier. La première navette se fera lundi., lui affirma Kumail dont l’adjoint venait de lui rapporter le contrat.  

 

Shin tendit la main pour voir le contrat et le survola brièvement, le donnant ensuite à Kaori avec un petit signe de tête.  

 

- Tu n’es pas la seule à lire et écrire d’autres langues étrangères, ma chère., plaisanta-t-il face à son air surpris.  

- Pardon. Je ne savais pas., s’excusa-t-elle, gênée.  

- C’est quelque chose que nous aurions pu partager avant en d’autres circonstances., nuança-t-il doucement d’un petit geste.  

- Nous ferions bien d’y aller avant que la nuit tombe., intervint Mick.  

 

Ils se levèrent tous et gagnèrent la sortie, croisant de nouveau Ali qui les attendait visiblement.  

 

- Nous venons d’avoir le contrat pour les navettes. Elles commenceront lundi., lui apprit-elle.  

- Les autres étaient étonnés quand on leur a appris cela. Si vous avez deux minutes, venez., lui demanda-t-il.  

 

Kaori jeta un regard à Mick qui acquiesça, approchant néanmoins discrètement d’elle juste au cas où. Ils se dirigèrent vers le cœur de l’usine où les employés étaient encore regroupés malgré la fin des heures de travail.  

 

- Nous aurions aimé que Monsieur Saeba soit là mais vous lui transmettrez., commença Ali.  

- Ce sera fait., lui promit Kaori.  

- Nous voulions vous dire merci et que nous vous faisons confiance pour tenir vos engagements. Nous espérons que Monsieur Saeba sera bientôt libéré et, pour notre part, la grève est terminée. Nous allons tout faire pour que l’usine continue de fonctionner., lui affirma-t-il.  

 

Derrière lui, l’un des autres hommes traduisait pour le reste du groupe et les hochements de tête allaient bon train.  

 

- Merci à tous. Ca a été un honneur pour nous de vous rencontrer et de démêler cette situation. Ryo… pardon, Monsieur Saeba serait très fier de l’honneur que vous lui faites, comme je le suis, et je sais qu’il formalisera les choses dès qu’il le pourra., leur assura-t-elle, se penchant respectueusement vers eux.  

- Au revoir, rentrez bien et prenez soin de vous., leur souhaita-t-elle avant de suivre Kumail qui l’invita à se diriger vers la sortie.  

- Merci d’avoir continué malgré tout., lui dit-il, lui serrant la main.  

- Merci de m’avoir laissé ma chance., lui retourna-t-elle avec un petit sourire.  

- Nous devons vraiment rentrer., fit Mick, ne voulant pas se faire prendre au dépourvu dans le noir.  

 

Ils se saluèrent et regagnèrent la voiture sans tarder.  

 

- J’ai été impressionné., avoua Shin alors qu’ils sortaient de l’enceinte de l’usine.  

- Moi aussi. Ryo sera fier de toi., ajouta Mick.  

- Je veux juste qu’il rentre., soupira-t-elle, frottant son front, là où le pansement la grattait depuis le midi.  

- Shin, vous avez de bonnes relations dans le pays ?, lui demanda-t-elle, se tournant vers lui.  

- Oui, j’en ai encore. En quoi puis-je t’être utile ?, l’interrogea-t-il posément.  

- Il y a eu des rumeurs disant que la société pourrait être l’objet d’une nationalisation. Pouvez-vous… Peux-tu…, se corrigea-t-elle, lui lançant un regard interrogateur auquel il répondit par une sourire heureux.  

- Peux-tu voir auprès de tes connaissances si elles sont avérées ou non ?  

- J’appellerai dès que nous serons à l’hôtel., lui promit-il, posant une main sur la sienne brièvement.  

- Tu devrais enlever l’écharpe de tes cheveux pour que ça gratte moins., lui conseilla-t-il, la voyant de nouveau frotter l’endroit.  

- Je le ferai à l’hôtel., répondit-elle distraitement.  

 

Le visage tourné vers l’extérieur, elle fouillait le paysage, se demandant où était Ryo, comment il allait. La question l’avait taraudée toute la journée en arrière-plan, lui donnant la force d’avancer et de rester maîtresse d’elle-même. Sans s’en rendre compte, épuisée, elle finit par s’endormir contre la vitre. Le trajet s’effectua alors dans un silence pesant, les trois hommes scrutant les alentours, guettant le moindre danger approchant. Ils ne soufflèrent qu’une fois arrivés à l’hôtel où, garés dans le parking souterrain, Mick prit son amie encore endormie à bras, se fichant des convenances, et l’emmena jusqu’à sa chambre où il la déposa sur le lit, lui retirant l’étoffe qui couvrait ses cheveux et ses chaussures avant de se retirer.  

 

Il était tard lorsque Kaori se réveilla au bruit d’une conversation dans la pièce voisine. Reconnaissant les voix de Shin et Mick, elle se leva et décida de prolonger ce moment de solitude dont elle avait besoin pour canaliser son énergie et surtout ses pensées. Ses rêves avaient été bruyants et douloureux. Elle n’avait cessé d’entendre Ryo l’appeler, tantôt en hurlant, tantôt en gémissant. Elle retira le bandage et avisa les trois points de suture en haut de son front ainsi que la belle ecchymose. Elle tâta la zone, grimaçant sous la douleur, puis se glissa sous la douche. Elle se laissa aller et d’autres images remplacèrent les cris et la douleur, d’autres images qu’elle aspirait à revivre. Elle sentit la chaleur monter en elle et reprit espoir et courage. Elle devait avoir confiance en eux comme elle l’avait eue depuis qu’il était entré dans sa vie. Rassérénée, elle sortit de là, désinfecta sa plaie et remit un pansement dessus avant de rejoindre les hommes dans le salon.  

 

- Des nouvelles ?, demanda-t-elle, entrant en fermant les boutons de manche de son chemisier.  

- Umi ? Tu… Tu es là ?, fit-elle, surprise, voyant leur ami dans le salon.  

- Je suis venu directement de là où j’étais., répondit-il stoïquement.  

- Merci., souffla-t-elle, l’enlaçant brièvement.  

- Vous avez eu des nouvelles pendant que je dormais ?, leur demanda-t-elle anxieusement.  

- Non., répondit Shin, Mick faisant un signe négatif de tête avant de se tourner vers Umi.  

- J’ai une piste., leur apprit-il simplement.  

- J’ai rendez-vous avec quelqu’un à onze heures ce soir., résuma-t-il.  

 

Kaori le regarda sans y croire. Une piste, il avait une piste. Il pouvait peut-être la mener à Ryo, lui rendre l’autre moitié de son cœur, de son âme.  

 

- Je viens avec toi., affirma Kaori, déterminée.  

- Non !, firent trois voix à l’unisson.  

 

Elle aurait pu reculer face à ces trois hommes au charisme certain, se soumettre à leur volonté et jouer les compagnes anxieuses et larmoyantes mais elle n’était pas faite de ce bois-là même si elle avait flanché à plusieurs reprises. Le repos lui avait apporté une certaine stabilité qu’elle pouvait maintenant utiliser… même s’il lui faudrait ruser.  

 

- Très bien., admit-elle, levant les mains.  

- Je vais retourner dormir., leur offrit-elle, retournant dans sa chambre.  

 

Les trois hommes la regardèrent partir, soulagés, d’autant plus quand le temps et le silence leur apportèrent la certitude qu’elle ne serait plus un problème à gérer, ce qui permit à Umi de quitter la chambre sans devoir batailler. Il gagna sa voiture et grimpa dedans avant de démarrer. Il s’arrêta à la sortie du parking avant de s’engager dans la circulation et n’eut pas le temps de réagir quand la porte passager s’ouvrit et Kaori se glissa à ses côtés.  

 

- Tu ferais mieux de démarrer. Je ne descendrai pas de cette voiture et tu n’aimes pas être en retard., lui dit-elle, d’une voix teintée de défi.  

- Argh… les femmes amoureuses…, grogna-t-il, s’engageant et prenant la direction de la sortie de la ville.  

- Je suis sûre que je peux t’aider d’une manière ou d’une autre., lui offrit-elle en guise d’excuse.  

- Tu conduiras la voiture s’il faut…, lui proposa-t-il.  

- A vrai dire… Je n’ai pas mon permis., répondit-elle, riant légèrement, honteuse.  

 

Elle l’entendit soupirer et se retint de rire. La situation n’avait pas vraiment grand-chose de comique mais elle était nerveuse.  

 

- Je laisserai Ryo me le payer à mon retour., proposa-t-elle même si, pour Falcon, ça n’avait pas grande utilité pour le coup.  

- Bon… Prends le sac derrière., lui demanda-t-il.  

 

Elle s’exécuta, entendant des cliquetis métalliques.  

 

- Tu trimballes tes outils ?, l’interrogea-t-elle, ouvrant la glissière.  

- On peut dire ça. Pioche un truc au hasard., lui proposa-t-il.  

 

Elle trouva un objet rond et le sortit, se retenant de hurler en s’apercevant qu’elle tenait une grenade.  

 

- Du calme. Tu sais comment ça marche ?, lui demanda-t-il.  

 

Kaori le regarda puis l’objet meurtrier dans ses mains. Elle prit une profonde inspiration et se reprit. A quoi s’attendait-elle en décidant de suivre Umibozu ? Certainement pas à boire le thé avec des hommes qui lui rendraient gentiment son homme en s’excusant pour le désagrément causé et le manque de confort. Inconsciemment, elle était prête à accepter beaucoup de choses et se souvint comment Ryo en avait fait de même le jour de sa remise de diplôme. Il avait tiré sur un homme pour elle, il s’était pris des balles pour elle…  

 

- Je tiens le truc-là, j’enlève la goupille et je lance., répondit-elle d’une voix calme.  

- Très bien. Tu as déjà fait du base-ball ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui. J’étais une bonne lanceuse. C’était juste trop long à mon goût., répliqua-t-elle, fronçant le nez.  

 

La remarque le fit ricaner. Il imaginait en effet mal Kaori patienter comme l’imposait ce sport.  

 

- Ca, tu sais comment on s’en sert ?, lui demanda-t-il, sortant un beretta du sac.  

 

Elle prit l’arme, chercha un chargeur et l’inséra avant de l’armer.  

 

- Voilà. Ca sert d’être la sœur d’un policier., affirma-t-elle.  

- J’en connais un… deux qui vont faire une crise d’apoplexie., s’amusa-t-il.  

- Tu parles des deux à l’hôtel ou de celui qu’on va chercher et de celui qui m’a élevée ?, répliqua-t-elle, se sentant un peu mieux à l’idée d’agir.  

- A ton avis ?  

- Les quatre…, pipa-t-elle.  

- Tiens, une mitraillette., sortit-elle du sac.  

- On va éviter., murmura-t-il, anxieux.  

- Ok mais si tu me disais juste comment on s’en sert au cas où ?, lui proposa-t-elle.  

 

Il soupira mais s’exécuta quand même et ils passèrent ainsi en revue le contenu du sac. La séquence explication eut un double bienfait : il empêcha la jeune femme de tergiverser sur ce qui pouvait se passer et elle fut loin d’être inutile pour ce qui suivit. 

 


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