Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 83 :: Chapitre 83

Publiée: 23-04-21 - Mise à jour: 23-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 83  

 

Sortant de son bureau, Ryo observa sa fiancée s’étirer tel un chat. Elle avait repris son poste depuis mardi. Ils étaient vendredi et, quoiqu’elle en pensait, elle avait l’air fatiguée mais il ne lui reprocherait rien parce qu’elle avait été fidèle à sa promesse et avait réduit ses horaires et, pendant la pause déjeuner, elle squattait le divan de son bureau, s’endormant quelques minutes voire une heure quand il oubliait malencontreusement de la réveiller…  

 

- Tu es encore là ?, lui dit-il.  

- Je viens de finir. Je range et je m’en vais. Tu en as encore pour longtemps ?, lui demanda-t-elle, se laissant aller dans son siège.  

 

Elle était rentrée toute la semaine sans lui à l’appartement et, même si elle était fatiguée et se reposait jusqu’à son retour, c’était étrange pour elle et il lui manquait.  

 

- Je peux finir à la maison. Je me disais qu’on pourrait peut-être aller à la mairie pour faire la partie légale., lui proposa-t-il, s’asseyant sur le bord de son bureau.  

- Aujourd’hui ? Tu ne veux pas attendre le dernier moment ?, s’étonna-t-elle.  

- Je connais quelqu’un de confiance qui était aussi un peu allergique au mariage et qui m’a dit qu’on ne sait pas ce qui nous attend demain alors…, argumenta-t-il avec un petit sourire.  

 

Kaori sourit en repensant à Saeko qui avait convaincu Hide de se marier dès le lendemain de sa demande alors que, des deux, elle n’était pas celle sur laquelle ils auraient parié.  

 

- Si tu crains que je m’enfuis, oublie., lui dit-elle, rassemblant ses affaires.  

- Je n’ai aucune crainte. Il se trouve qu’on a encore le temps d’arriver à la mairie et je sais que tu as tous nos papiers sur toi. Ce ne sera pas quelque chose de trop fatigant et on pourra le rayer de la liste. Après, on rentre et tu te reposes pendant que je finis ma journée., lui proposa-t-il, pragmatique.  

- Après tout, on a déjà le contrat. Il ne nous reste qu’à lui donner une vocation, non ?, plaisanta-t-il.  

- D’accord. Allons nous marier., acquiesça-t-elle, souriant malgré sa fatigue.  

 

Il disparut rapidement dans son bureau et revint moins de deux minutes après, l’aidant à enfiler son manteau. Galamment, il lui prit sa sacoche et ils s’en allèrent.  

 

- Ca va ?, l’interrogea-t-il, la voyant bâiller discrètement.  

- Fatiguée… mais ça ira. Quand je rentre, je me plonge dans un bain bien chaud., murmura-t-elle, les yeux fermés, la tête appuyée contre la paroi de l’ascenseur.  

 

Ils sortirent dans le parking et grimpèrent en voiture. Assis, Ryo attira sa fiancée contre lui et l’incita à poser la tête sur son épaule.  

 

- On va à la mairie, Kenji. On rentrera à l’appartement après., lui apprit le dirigeant.  

 

Il acquiesça et les emmena à travers la circulation relativement dense de cette fin d’après-midi.  

 

- Appelez-moi quand vous sortirez. Je reviendrai vous chercher ici-même., les informa le chauffeur alors qu’ils sortaient de la voiture.  

- Tu as tous les documents ?, s’assura Ryo avant de fermer la porte.  

- Tout est là., lui répondit Kaori, lui montrant la pochette estampillée mariage.  

- Alors Mademoiselle Makimura, allons faire de vous une Madame Saeba., lui proposa-t-il, lui tendant son bras.  

 

Elle lui sourit et glissa la main dessus, posant la tête brièvement contre son épaule.  

 

- Madame Saeba… ça sonne bien…, murmura-t-il.  

- Je trouve aussi…, acquiesça-t-elle, le cœur battant un peu plus vite.  

- Viens, Sugar. Il est plus que temps que ça devienne réalité. Si j’avais été moins borné, tu le serais déjà depuis longtemps., lui affirma-t-il, l’emmenant vers l’hôtel de ville.  

- Pourquoi dis-tu cela ?, s’étonna-t-elle, le suivant.  

- Parce que j’avais dit à ton frère au début de notre relation que tu serais la seule que j’envisagerais d’épouser. Si je ne m’étais pas enferré dans mes craintes, je t’aurais demandée en mariage depuis des mois déjà. Je ne t’aurais pas fait douter., s’en voulut-il.  

- Arrête., lui intima-t-elle, s’immobilisant en le retenant.  

 

Il lui fit face, plongeant dans son regard déterminé. Il pouvait y lire tout son amour et sa compassion et se sentit réchauffé de l’intérieur.  

 

- Je n’ai pas été la seule à souffrir, je le sais. Toi aussi, tu as souffert de devoir te battre entre deux envies contradictoires. Evoluer, accepter d’avoir choisi en quelque sorte un chemin qui n’était peut-être pas le bon et revenir en arrière, ce n’est pas un processus facile. Il faut du courage pour changer d’avis et prendre une décision qui n’était pas celle que tu envisageais. Tout ça, c’était ce qu’il nous fallait pour nous construire, grandir et devenir plus forts., lui affirma-t-elle.  

 

Touché par ses mots, il leva la main et caressa sa joue. Elle ne cesserait de l’étonner et de lui rappeler pourquoi il était amoureux d’elle, d’elle et pas d’une autre.  

 

- Et nous sommes plus forts aujourd’hui., admit-il.  

- Oui, invincibles même. Je le sais. Je ne sais pas ce que nous réserve la vie mais je sais que rien ne nous séparera., lui assura-t-elle, sûre d’elle.  

- Je t’aime, ma tornade rousse., murmura-t-il avant de l’embrasser, partageant son assurance.  

- Moi aussi. Allons-y avant qu’ils ne ferment les portes devant notre nez., le taquina-t-elle.  

 

Ils montèrent les marches, main dans la main, et se dirigèrent vers le service concerné. La démarche fut rapide et ils ressortirent de là un quart d’heure plus tard, papier en main.  

 

- Maintenant, c’est officiel, Madame Saeba., murmura-t-il, l’attirant à lui et l’embrassant.  

- Forbes va devoir changer son classement., le taquina-t-elle.  

- Ca me convient parfaitement même si je vais décevoir nombre de cœurs féminins…, se désola-t-il faussement.  

- Elles s’en remettront avec le suivant., répondit-elle, amusée.  

- Monsieur Saeba ? Quel plaisir de vous voir., entendirent-ils.  

 

Ils se retournèrent et firent face à une jolie jeune femme rousse qui leur tendit la main.  

 

- Mademoiselle Tachiki, le plaisir est pour moi. Je vous présente ma fian… non pardon, ma femme, Kaori. Kaori, je te présente Sayuri Tachiki du Weekly News., les présenta-t-il.  

- Enchantée, Mademoiselle Tachiki., la salua Kaori aimablement.  

- De même, Madame Saeba., lui retourna Sayuri.  

- Je me trompe ou vous n’étiez encore que fiancés lundi ?, fit-elle remarquer à Ryo, un sourcil levé.  

- Nous venons de nous marier même si la cérémonie aura officiellement lieu dans trois semaines., lui apprit-il, posant les mains sur les hanches de son épouse.  

- Mes félicitations. Puis-je corriger mon article en conséquence ?, lui demanda-t-elle.  

- Qu’en penses-tu ?, interrogea-t-il sa femme.  

- Ca ne me pose aucun souci., lui répondit-elle.  

- Allez-y, Mademoiselle Tachiki. C’est après tout une bonne nouvelle., lui accorda-t-il, juste heureux de savoir qu’ils étaient légalement mariés.  

 

Elle lui adressa un sourire éclatant et sortit son calepin pour noter l’information.  

 

- Je vous enverrai d’ici la fin du week-end l’ébauche de l’article. Ainsi, si vous avez des corrections à y apporter, nous pourrons le faire avant la publication mardi prochain. Cela vous convient-il ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je laisserai Kaori revoir l’article. Elle vous renverra les corrections et mon approbation., l’informa-t-il.  

- Pour lundi en début d’après-midi au plus tard, ça vous ira ?, lui demanda la rouquine, sortant à son tour son calepin pour noter la tâche qui se rajoutait à une liste déjà longue.  

- Ce sera parfait., répliqua Sayuri.  

- Il faut que je me dépêche. Je dois aller chercher mon passeport et l’hôtel de ville va fermer., remarqua-t-elle.  

- Vous partez en déplacement ?, l’interrogea Kaori par curiosité.  

- Non. En fait, j’ai reçu une promotion et je dois partir début du mois prochain aux Etats-Unis pour rejoindre le staff du Weekly News à New York., répondit la journaliste.  

- Félicitations !, s’exclama la jeune mariée.  

 

Sayuri s’excusa après l’avoir remerciée et s’en alla. Ne sachant vraiment pourquoi, Kaori la suivit du regard jusqu’à ce que son mari attire son attention et qu’ils rejoignent la voiture.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta-t-il, la voyant le regard toujours perdu vers l’hôtel de ville.  

- Oui oui…, répondit-elle distraitement.  

- Kaori ?, l’interpela-t-il, surpris.  

- Quoi ? Pardon… Ce n’est rien. Je comprends que tu aies dit qu’elle te faisait penser à moi. On fait à peu près la même taille, on a la même couleur d’yeux et de cheveux., remarqua-t-elle.  

- Tu n’as quand même pas peur que j’ai eu un intérêt quelconque pour elle ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Elle le regarda, clignant des yeux, puis lui sourit en lui prenant la main. Ca ne lui avait même pas traversé l’esprit. C’était un sentiment tout autre qui la travaillait et qu’elle finit par mettre de côté.  

 

- Non, j’ai confiance en toi. C’est juste que je n’ai pas pu m’empêcher de m’imaginer un peu plus comme elle et je me demandais ce qui pouvait avoir influé sur nos destins., pensa-t-elle, passant une main dans ses cheveux.  

- Je ne sais pas mais tu aimes ta vie, non ?, l’interrogea-t-il, caressant son visage.  

- Oui, j’aime ma vie comme elle est. Excuse-moi, ce doit juste être la fatigue…, pipa-t-elle, lui adressant un sourire avant de se tourner vers la fenêtre pour observer le paysage.  

 

Lorsqu’ils arrivèrent à l’appartement, ils se séparèrent, Ryo gagnant son bureau pendant qu’elle montait à l’étage se faire couler un bain. Les paroles de sa femme lui rappelaient ce que lui avait confié Hide, qu’il avait retrouvé sa famille, qu’il avait même un nom et une adresse où la joindre et peut-être mettre fin à cette quête et à ce trouble qui l’habitaient. Etait-ce déraisonnable de ne pas vouloir compliquer le tableau alors qu’ils reprenaient leurs marques, préparaient leur mariage et qu’elle était enceinte ? Il ne le pensait pas, surtout quand il voyait son air fatigué mais peut-être devait-il lui laisser le choix… Elle était forte après tout et elle ferait face. Il ne savait pas comment il devait aborder le sujet parce qu’il devrait après tout lui avouer qu’il avait parlé à Hideyuki alors qu’elle le lui avait interdit mais il devait lui poser la question.  

 

Il monta à l’étage et gagna la chambre plongée dans la pénombre. Il entra dans la salle de bains où l’eau coulait dans la baignoire mais ne la vit pas. Pris d’effroi à l’idée qu’elle s’était peut-être endormie et avait glissé dans l’eau sans se réveiller, il se précipita mais trouva le bac uniquement rempli d’eau. Soucieux, il coupa le robinet et revint dans la chambre, ses yeux se plissant pour percer l’obscurité. Il vit alors Kaori endormie sur le lit à moitié déshabillée. Attendri, il acheva de lui enlever sa robe et referma les draps sur elle. Le bain attendrait…  

 

Il serait bien resté là avec elle même si ce n’était que pour la regarder dormir mais il perdrait certainement moins son temps à finir sa journée et profiter d’elle quand elle se réveillerait. Il redescendit donc dans le bureau et sortit les rapports qu’il devait relire, s’y plongeant jusqu’à ce qu’on frappe à la porte. Surpris, il alla ouvrir et se trouva face à son ami et son épouse.  

 

- Mes deux inspecteurs préférés… Entrez, je vous en prie., les invita-t-il.  

- Salut Ryo, comment vas-tu ?, l’interrogea Hideyuki.  

- Fin d’une semaine bien occupée. Et vous ?, lui retourna le dirigeant.  

- Pareil mais on a quand même fait un détour pour venir vous voir., répondit Maki, cherchant du regard l’autre occupante des lieux.  

- Kaori dort à l’étage., l’informa Ryo, le voyant faire.  

- Comment s’est passée sa reprise ?, s’inquiéta Hide.  

- Bien. Elle a été sage malgré le boulot qui l’attendait., lui apprit son ami.  

 

Il les invita à s’asseoir et leur proposa quelque chose à boire.  

 

- Tu as l’air trop sérieux pour passer par hasard, Hide. Que se passe-t-il ?, l’interrogea le dirigeant revenant avec deux verres avant d’aller chercher le sien.  

- Alejandro a été mis en examen aujourd’hui. Il va être transféré en prison en attendant le procès. Ton père n’a pas pris le pire avocat qu’il soit., lui fit savoir l’inspecteur, un peu contrarié.  

- Mon père dit même que c’est l’un des meilleurs dans ce domaine-là., intervint Saeko.  

- Shin a fait ce qu’il avait à faire pour son fils. Je le comprends., leur apprit Ryo, prenant une gorgée.  

- Ca ne te dérange pas ?, s’étonna Hideyuki.  

- Non, tant qu’on ne s’en prend pas à ma famille. Mon inquiétude actuelle, c’est de protéger Kaori. Je sais qu’elle risque d’être interrogée pendant le procès et elle n’a franchement pas besoin d’être harcelée par un avocat. Elle est déjà passée par là en début d’année. J’aurais aimé qu’elle n’ait pas à subir cela une deuxième fois, surtout en étant enceinte., gronda le jeune marié.  

- Le procès n’est pas pour tout de suite. D’après le procureur, il ne passera pas en jugement avant deux voire trois mois., le prévint l’inspecteur.  

- Ca nous laissera le temps de gérer le mariage., pipa Ryo.  

 

Il regarda le liquide ambré qu’il faisait tourner dans son verre, songeur, revenant à la question qu’il s’était posée plus tôt et sur sa décision. Ne valait-il pas mieux attendre que Kaori ait accouché avant d’évoquer son passé ? Serait-ce plus sage de ne pas lui rajouter cette charge émotionnelle là en plus de tout le reste ? Il ne savait plus. Autant il avait été décidé à lui parler tout à l’heure, autant il ne savait plus quoi faire à cette minute.  

 

- A quoi tu penses, Ryo ?, l’interrogea Hide.  

- A ce qu’il y a de mieux…, murmura-t-il en réponse avant de se reprendre.  

- Au fait, nous sommes allés à la mairie tout à l’heure. Je suis très officiellement ton beau-frère adoré., lui apprit le dirigeant, le regard malicieux.  

- Il était temps. Alors comment as-tu géré le problème du contrat de mariage ?, le questionna Maki.  

- Je n’ai pas géré…, avoua Ryo, jetant un œil vers l’étage.  

- Tu te maries sans contrat ? Tes avocats te laissent faire ?, s’étonna son ami.  

 

Ryo ricana légèrement en repensant à la réaction de ses avocats le mercredi lorsqu’il leur avait transmis le contrat de mariage que Kaori avait réussi à lui faire signer. Il les avait vu rire, ravis de la tournure des évènements, pensant certainement qu’il avait réussi à lui faire avaler tout ce qu’il voulait, et il les avait vivement rabroués pour leur comportement. Ce n’était pas grâce à eux qu’il avait obtenu un tel accord et il était loin d’en être fier même s’il s’était laissé convaincre par sa compagne. C’étaient ses raisons qui l’avaient convaincu, pas les avantages qu’il lui procurait.  

 

- J’ai un contrat et mes avocats en sont plus que ravis… contrairement à moi., avoua Ryo amèrement.  

- C’est Kaori qui a pris les devants en me convaincant de signer un contrat qui ne lui donne rien sauf la garde partagée de nos enfants., leur confia-t-il.  

- Alors tu as accepté…, pipa Hideyuki, pas vraiment surpris de l’initiative de sa sœur.  

- Oui. En fait, elle ne m’a pas laissé le choix. Si je ne signais pas, elle refusait de se marier et, comme elle me l’a dit, elle a confiance en nous pour ne pas en avoir besoin. Je la rejoins sur ce point., affirma Ryo.  

- Je pense que vous avez résolu les points principaux de désaccords entre vous. Maintenant, il ne vous reste qu’à entretenir ce qui vous lie au quotidien., répliqua Maki avec un petit sourire aux lèvres.  

- Je ne doute pas que notre ami se dévoue corps et âme à la tâche., plaisanta Saeko, adressant un sourire amusé à son ami.  

- Il y a des tâches qui sont plus attrayantes que d’autres. Tu sais de quoi je parle, non ?, répliqua Ryo, adressant un clin d’œil à son amie.  

 

Ils rirent tous trois et levèrent les yeux en entendant du bruit à l’étage. Kaori apparut, se frottant les yeux, et les rejoignit, s’installant aux côtés de son compagnon et se laissant aller contre lui qui entoura ses épaules d’un bras.  

 

- Tu as une petite mine., fit remarquer Hideyuki, observant attentivement sa sœur.  

- J’ai du mal à reprendre le dessus sur la fatigue mais on sait depuis lundi que tout va bien alors ça me suffit. Il faut juste patienter un peu. J’essaye de ne pas forcer et je suis bien suivie., pipa-t-elle, adressant un regard amusé à son époux.  

- Mon coach devrait juste apprendre à lire sa montre le midi., lui fit-elle remarquer.  

- Ah… Je suis démasqué., se lamenta faussement Ryo, ce qui les fit rire tous les quatre.  

- Ryo nous a appris que vous veniez de vous marier. Félicitations., lui souhaita Saeko.  

 

La rouquine regarda son homme avec un regard lumineux puis sa belle-sœur, le sourire aux lèvres.  

 

- Merci. Il m’a rappelé les très sages paroles d’une certaine personne et je me suis laissée convaincre. J’espère que tu l’as rayé de la liste des choses à faire., dit-elle à son mari, entrelaçant leurs doigts.  

- Je t’en laisse l’honneur. Moi, j’ai juste rajouté la nuit de noces à la liste., lui annonça-t-il, prenant un air mutin.  

- Je te reconnais bien là. Je… vais aller décrocher. C’est mon téléphone. Excusez-moi., fit-elle, s’échappant de ses bras pour aller s’enfermer dans le bureau et ne pas les déranger.  

- Je suppose qu’elle ne veut pas arrêter de travailler., pipa Hideyuki dès que la porte fut fermée.  

- Non. Je lui ai bien proposé en lui disant qu’elle garderait sa place mais je me suis fait rembarrer vertement., expliqua Ryo, contrarié.  

- Et ça vous étonne ?, leur demanda Saeko, les fixant tour à tour du regard.  

- Toi, mon cher mari, je te conseille vivement de ne même pas me poser la question le jour où je serai enceinte., informa-t-elle son mari qui ne put que sourire face à son regard sévère.  

- Et toi, cesse de vouloir protéger la petite chose que tu penses fragile. Kaori est bien plus forte qu’il n’y paraît et elle est aussi très raisonnable. Je pensais que cette année passée te l’aurait fait rentrer pour de bon dans la tête., rappela-t-elle à Ryo.  

 

Le dirigeant la regarda et lui sourit, amusé. Il était soulagé de voir qu’ils avaient su garder leur amitié intacte malgré le changement qui s’était opéré l’année précédente. Chacun avait trouvé ses marques et il trouvait même qu’ils s’étaient tous épanouis et rapprochés.  

 

- Je sais comment elle est mais demande à ton cher et tendre s’il peut s’empêcher de vouloir te protéger. Remarque, il dira peut-être non pour éviter de se faire étriper…, plaisanta-t-il.  

- Je vais prendre le risque d’être honnête. Ryo a raison. J’aimerais pouvoir te protéger à tout moment mais j’arrive à me raisonner. J’ai aussi eu plus de temps pour m’habituer., admit Hideyuki.  

- C’est bien un truc de mec…, grommela-t-elle, touchée malgré tout par la confession de son mari.  

- Le tout, c’est de savoir si notre inspectrice préférée saura être aussi raisonnable que ta sœur quand elle attendra votre enfant., pipa Ryo, le regard pétillant.  

 

Hide ne répondit pas et se tourna vers sa moitié dont il connaissait le caractère bien trempé et un peu rebelle. Saeko aurait certainement du mal à se mettre en retrait à ce moment-là mais, vu leurs postes bien trop exposés, elle n’aurait pas vraiment le choix… mais la décision devait venir d’elle…  

 

- Je ferai ce qu’il faudra mais ne me demande pas de rester à la maison… et je reprendrai le travail après la naissance…, répondit-elle.  

- Ca me va., acquiesça Maki, satisfait.  

- Vous restez dîner avec nous ?, leur demanda Kaori, revenant et reprenant place auprès de son mari.  

- On ne voudrait pas vous déranger., objecta Saeko.  

- Comme si…, pipa la rouquine avec un léger sourire.  

- J’ai envie de pizza. Tu nous commandes cela ?, demanda-t-elle à son mari.  

- Une pizza le jour où tu te maries… Que ne faut-il pas entendre…, la taquina Ryo, prenant son téléphone et les laissant quelques instants.  

- Voilà, Madame. Ce sera là d’ici une demi-heure, ça vous ira ?, l’interrogea-t-il, revenant.  

 

Elle acquiesça et se recala volontiers contre lui dès qu’il fut assis, posant une main sur la sienne sur son ventre. Elle vit le regard attendri de son frère et lui sourit en retour.  

 

- C’était l’imprimeur au téléphone au fait. Les cartons d’invitation partent demain matin au courrier. Vous devriez les recevoir en début de semaine prochaine., informa-t-elle les trois personnes autour d’elle.  

- Une bonne chose de faite encore. Tu es sûre que je dois aller demain faire les essayages ?, chouina Ryo.  

- Oui, si tu n’y vas pas, c’est Eriko qui viendra te chercher par la peau du dos. Tu verras, elle ne mord pas… tant que tu acceptes tout ce qu’elle dit., pipa Kaori, malicieuse.  

- Ne te propose jamais comme commerciale pour elle…, lui conseilla-t-il, amusé.  

- Tu as déjà choisi ta robe ?, s’enquit Saeko, curieuse.  

- Oui, enfin la base parce que, pour le reste, je dois faire confiance à Eri. Elle refuse de me la montrer jusqu’au jour du mariage. Je ne sais pas comment elle compte s’y prendre pour les essayages mais on verra. De toute façon, il n’y en aura certainement pas beaucoup puisqu’elle connaît déjà mes mensurations., supposa Kaori.  

- Et si ça t’inquiète, j’ai demandé que les robes de demoiselles d’honneur soient en gris., ajouta-t-elle, se tournant vers Saeko.  

- Ca me plaît… et je me souviens qu’elle nous attend lundi soir. Je ferai en sorte qu’on y soit, rassure-toi., répliqua sa belle-sœur en voyant Kaori prête à lui parler.  

 

Cette dernière lui sourit en se mordant la lèvre, un peu gênée. Elle avait passé la semaine à rappeler à chacun les dates auxquelles ils étaient attendus par Eriko. Seule Miki avait décliné sa demande d’être demoiselle d’honneur. Hime était trop petite et elle voulait rester disponible pour elle pendant la cérémonie, ce que Kaori avait compris. Miki avait en plus convaincu Umi de bien vouloir rester et tenir compagnie à Eriko.  

 

- Merci. Je sais que je peux compter sur toi. Si je demande à mon cher frère de ne pas oublier, je suis quasiment sûre qu’Eriko l’attendra encore samedi prochain., avança Kaori avec un grand sourire aux lèvres.  

- Ah ah très drôle, Kaori., grogna Hide, vexé.  

- Admets la vérité. Quand tu es pris dans un dossier, tu perds toute notion du temps. Je suppose que ça n’a toujours pas changé., répliqua-t-elle, amusée.  

- Ah ça non… Mais il m’a moi pour lui rappeler qu’il est temps de rentrer., plaisanta Saeko.  

- J’ai loupé quelque chose ? Ce n’est pourtant ni mon anniversaire ni ma fête aujourd’hui., grommela Maki.  

- Sauvé par le gong. Tu viens m’aider ?, lui proposa Ryo alors qu’on frappait à la porte.  

 

Les deux hommes récupérèrent la commande que leur avait ramenée l’un des gardes du corps et rejoignirent leurs épouses qui mettaient la table autour de laquelle ils prirent place, prélude agréable à la soirée qu’ils passèrent à quatre.  

 

- Donc demain, tu vas chez Eriko ?, repensa Hideyuki.  

- Oui, Mademoiselle la styliste a décidé de nous offrir nos tenues mais je devais impérativement passer par elle. J’espère qu’elle n’en aura pas pour des heures à prendre les mesures et décider du tissu qu’elle veut utiliser., maugréa le dirigeant.  

 

Il avait après tout ses habitudes avec son tailleur. Il connaissait déjà ses mesures, ses goûts en matière de couleur et tissu et il allait devoir recommencer de zéro avec la styliste. D’un autre côté, il n’avait pas envie de contrarier sa femme ni qu’elle le soit par son amie qu’il avait déjà vue à l’œuvre. La surprise fut donc grande le lendemain matin.  

 

- J’ai fini. Tu peux te rhabiller., lui apprit Eriko au bout d’une heure.  

- Quoi ? Tu as déjà fini ? Mais tu es sûre que tu as tout ce qu’il faut ?, s’étonna-t-il, reprenant sa chemise.  

- Tu me prends pour qui, Ryo Saeba ? Il n’y a pas que le couturier de Monsieur qui sait travailler !, lui asséna-t-elle, les yeux plissés.  

- Pardon, Eriko. Je m’attendais juste à ce que ça dure des heures. Je suppose que tu vas me demander ce que je veux comme couleur ou tissu., se radoucit-il.  

- Non, ça va aller. Tu peux rentrer. J’apprécierais si tu peux être disponible samedi prochain pour le premier essayage. Si tu ne peux pas venir, je peux venir chez vous., lui proposa-t-elle.  

- Je viendrai. Je ne vais pas te faire déplacer alors que tu as déjà un boulot monstre. J’aurais pu faire faire mon costume…, commença-t-il.  

 

En train de remettre au propre ses notes, Eriko se tourna brusquement vers lui et le fusilla du regard.  

 

- Ah non ! Je sais que ton tailleur aurait certainement fait un bon travail mais la robe de Kaori sera sublime si elle est bien assortie à ton costume et, ça, il n’y a que moi qui peut le faire. Veux-tu que ta femme soit la plus belle et garde un souvenir mémorable de cette journée qu’elle a attendue toute sa vie ?, lui demanda-t-elle.  

- Toute sa vie, Ryo…, insista-t-elle, le voyant prêt à objecter.  

 

Ryo la regarda et ne put s’empêcher de sourire face à la détermination qui luisait dans son regard. Kaori avait vraiment une alliée de taille avec elle.  

 

- Ok, je ne dis plus rien., abdiqua-t-il.  

- Tâche quand même d’être en forme pour le jour de la cérémonie. Ça serait dommage que tu rates le spectacle et il faut que tu puisses distribuer tes cartes de visite., la taquina-t-il.  

- Tu ne crois tout de même pas que je le fais pour ma pub ?!, s’indigna Eriko, insensible à la trace d’humour dans la voix du dirigeant.  

- Non, Eriko. C’était une plaisanterie… mais on peut quand même dire que ça vient de chez toi, non ? Ça ne nous coûte rien et, un peu de pub, ça ne fait jamais de mal., lui retourna-t-il calmement.  

- Je… Pardon. Il faudra qu’on apprenne à mieux se connaître. Tu m’impressionnes un peu en fait., avoua-t-elle nerveusement.  

- Moi ? Pourtant, on n’en a pas l’impression…, lui fit-il remarquer.  

 

Il était habitué aux personnes qui étaient impressionnées par lui du fait de sa position, de sa fortune ou de sa belle gueule. Eriko lui avait paru insensible aux trois. Il s’était juste senti scruté comme s’il était un mannequin en plastique, ce qui lui convenait bien. Il ne voulait pas se retrouver pris entre deux feux à devoir ménager l’amitié de Kaori et Eriko tout en gérant l’attirance que la meilleure amie de sa femme pourrait ressentir pour lui.  

 

- Si. Plus je suis nerveuse, plus je suis autoritaire… et agressive. Je suis désolée. Kaori te rejoint ?, le questionna-t-elle.  

- Non. C’est moi qui dois la rejoindre pour choisir les fleurs. Tu avais quelque chose à voir avec elle ? Dois-je te la ramener après ?, l’interrogea-t-il.  

- Non, non, ça va aller. Ca m’arrange. Ca évite qu’elle tombe sur sa robe. En revanche, je veux voir les photos des bouquets qu’elle envisage de prendre. Dis-lui qu’elle doit choisir des couleurs pastels, du blanc, rose, jaune pâle, mais surtout pas de couleurs vives., lui conseilla-t-elle, réfléchissant.  

- Kaori n’a pas vu sa robe ? Je peux la voir ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Non !, s’offusqua-t-elle.  

- Bien sûr que non ! Ca porte malheur ! Tu vas patienter !, lui ordonna-t-elle, l’entraînant manu militari vers la sortie.  

- Samedi prochain, même heure ! Et plus de question idiote !, lui asséna-t-elle, refermant la porte derrière elle juste après que le garde du corps soit sorti.  

- Pas un mot…, murmura Ryo à l’attention de son homme.  

 

Soudain, ils se regardèrent et se mirent à rire.  

 

- Aussi terrifiante que Kaori quand elle est en colère…, pipa le dirigeant.  

- C’est toi qui l’as dit…, répondit le garde du corps.  

- Trouillard…, lui reprocha son patron.  

- Je choisis juste mes adversaires quand je le peux. Une femme enceinte, ce n’est pas dans mes cordes., répliqua son interlocuteur.  

 

De bonne humeur, ils partirent rejoindre Kaori à quelques rues de là.  

 

Affairée dans la boutique du fleuriste, allant et venant entre le book des compositions florales mis à sa disposition et les étals de fleurs pour les voir en réalité, en sentir l’odeur et la texture pour se faire une idée, Kaori ne vit pas la personne derrière elle et la bouscula en se retournant.  

 

- Pardon, je suis désolée., s’excusa-t-elle.  

- Madame Saeba, si je m’attendais à vous voir ici…, pipa Sayuri avec un grand sourire.  

- Bonjour, mademoiselle Tachiki. Vous recherchez un bouquet pour offrir ou pour votre plaisir personnel ?, l’interrogea Kaori, histoire d’engager la conversation.  

 

Sayuri se mit à rire sous le regard surpris de la future maman.  

 

- Excusez-moi, je suis tellement peu habituée à être interrogée. D’habitude, c’est moi qui pose les questions., s’excusa-t-elle, se reprenant.  

- Je vous en prie., fit son interlocutrice, lui souriant.  

- C’est pour offrir à une amie chez qui je vais dîner ce soir. Vous ne voudriez pas m’aider à choisir ? J’aime cuisiner mais, les fleurs, ce n’est pas mon truc., avoua Sayuri.  

- Mais vous avez peut-être mieux à faire…, pensa-t-elle soudain.  

- Je regardais pour mon bouquet et les compositions florales pour le mariage mais je peux vous aider pour quelques minutes. Y a-t-il une couleur que vous préférez ou votre amie ?, l’interrogea Kaori, regardant les fleurs.  

- Je peux vous dire quel est son magazine préféré, son émission de reportage favorite, le présentateur de JT qu’elle adore mais ses fleurs…, avoua la journaliste, un peu gênée.  

- On voit là vos domaines de prédilection…, plaisanta la future maman.  

- Chacun ses défauts…, admit Sayuri en riant légèrement.  

 

Elles errèrent toutes les deux en discutant devant les étals.  

 

- Ca pourrait être une fleur pour durer., proposa Kaori, s’arrêtant devant une orchidée en fleurs.  

- Si vous partez, c’est peut-être une occasion de lui laisser un souvenir le temps de vous revoir. Elle s’y connaît en fleurs ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Elle regardait Sayuri qui détourna le regard, ce qui la fit sourire puis rire.  

 

- Je vois, mauvaise question., plaisanta-t-elle.  

- Effectivement. Vous devez me prendre pour une bien piètre amie…, murmura la journaliste, un peu honteuse.  

- Non, du tout. Ma meilleure amie ne me parle quasiment que de mode. Je peux comprendre., éluda Kaori.  

- Madame Saeba ?, l’interpela le fleuriste.  

 

Elle se retourna vivement et se sentit vaciller sous le coup d’un vertige, se raccrochant à son interlocutrice.  

 

- Madame Saeba, ça va ?, s’inquiéta Sayuri.  

- Je… juste un vertige., murmura Kaori, luttant contre une vague de nausées qui s’ajouta à la donne.  

- Vous devriez peut-être vous asseoir., lui conseilla la journaliste, la prenant par le bras et l’emmenant vers une chaise.  

- Merci., souffla la future maman, s’asseyant.  

- Tout va bien, Kaori ?, s’inquiéta le garde du corps, approchant en jetant un regard impassible à la journaliste.  

- Juste un peu étourdie. Je me suis retournée trop brusquement., expliqua-t-elle.  

- Vous voulez rentrer ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne sais pas. Vous pouvez vous renseigner pour savoir où est Ryo ?, le questionna-t-elle.  

 

Il acquiesça et retourna à l’entrée du magasin pour passer son appel.  

 

- Je vous conseillerai l’orchidée pour votre amie. C’est un choix plutôt sûr., suggéra Kaori à Sayuri.  

- L’or… vous pensez encore à cela ?, s’étonna la journaliste.  

- Je préfère penser à cela qu’à mon estomac qui se révolte…, expliqua la future maman.  

- A ce point… Vous… vous avez choisi les bouquets pour votre mariage ?, lui demanda Sayuri pour l’aider à penser à autre chose.  

- Non, je n’arrive pas à me décider. Je commence à m’habituer au milieu de mon mari et je ne sais pas ce qui serait le mieux. Tout cela me paraît un peu… trop., avoua la jeune mariée.  

- Faites comme cela vous conviendra. Les gens sont tellement habitués au faste qu’ils ne font parfois même plus attention. Et puis c’est votre mariage., lui conseilla la journaliste.  

- Vous couvrez beaucoup d’évènements mondains ?, l’interrogea Kaori.  

 

Sayuri se mit à rire légèrement sans aucune trace de moquerie.  

 

- J’ai passé cette période-là de ma carrière heureusement. Je préfère faire des reportages sur des faits d’actualité., lui apprit-elle.  

- Mais comment se fait-il que vous ayez interviewé Ryo alors ?, s’étonna la jeune mariée.  

- Comme je pars dans quelques semaines, je n’ai plus vraiment le temps de boucler un reportage comme j’en ai l’habitude. Quand mon chef m’a proposé cette interview, j’ai fait d’une pierre deux coups : m’occuper et en même temps pouvoir rencontrer le milliardaire le plus sexy et mystérieux de la Terre. Rares sont ses interviews, vous savez., lui confia la reporter.  

- Comment allez-vous gérer la presse à votre mariage ?, s’enquit-elle, curieuse.  

- Gérer la… Bon sang, je n’ai pas pensé à cela., soupira Kaori, sentant la tension monter.  

- Il faut que vous décidiez si vous voulez laisser entrer les journalistes à l’intérieur, les confiner à l’extérieur, si et comment vous comptez vendre les images de votre mariage…, commença la journaliste.  

- Si on allait boire un café et que je vous donnais quelques conseils en la matière. Il y a un café juste en face., lui proposa-t-elle, voyant son air atterré.  

 

Kaori acquiesça et se leva, se tournant vers le fleuriste.  

 

- J’ai besoin de réfléchir aux compositions., lui dit-elle.  

- Je reviendrai d’ici fin de semaine prochaine. Ce sera suffisant pour tout prévoir ?, lui demanda-t-elle.  

- Tout à fait. Prenez le book. J’en ai un deuxième en arrière-boutique., lui proposa-t-il obligeamment.  

- Merci. On peut y aller., fit-elle à Sayuri.  

- Ca en fait de la lecture., pipa cette dernière, amusée.  

- Je ne sais pas si je ne devrais pas photographier la tête de mon mari quand il le regardera. Je suis sûre que ça le passionnera encore plus que moi., se moqua Kaori.  

- J’imagine… sauf s’il envisage de se lancer dans le commerce de fleurs…, plaisanta la journaliste.  

- Je ne pense pas… Où est Ryo ?, demanda la future maman au garde du corps en sortant.  

- Il est encore à la boutique., lui apprit-il.  

- Nous allons au café juste là., l’informa-t-elle, pointant du doigt la boutique d’en face.  

 

Il acquiesça et les suivit, s’installant à la table voisine.  

 

- Ce n’est pas trop lourd d’avoir toujours quelqu’un à ses côtés ?, lui demanda Sayuri, curieuse.  

- Je m’y suis faite. Ca fait partie des compromis à accepter pour pouvoir vivre avec l’homme que j’aime., répondit Kaori.  

 

Elles commandèrent deux thés tout en discutant de tout et de rien et n’abordèrent le sujet prévu qu’après avoir été servies.  

 

- Pour votre mariage, si vous souhaitez un peu d’intimité, je vous conseille de ne donner l’accès qu’à un journaliste à l’intérieur du lieu de cérémonie et de la réception. Vous n’échapperez pas forcément au rush à la sortie sauf à barricader l’endroit mais, au moins à l’intérieur, vous serez tranquilles. Vous aurez aussi l’avantage de maîtriser les photos que vous voulez diffuser et vendre à la presse., lui expliqua la journaliste.  

- Vendre les photos… mais notre mariage n’est pas une entreprise lucrative !, s’exclama Kaori, outrée.  

- Pour vous, non mais pour la presse, ce sont des tirages en plus, d’autant que votre histoire fait rêver. C’est un conte de fées moderne., pointa Sayuri.  

- Mais je me fiche de tout cela, moi. Je voulais juste un mariage intime entourée de la famille et de nos amis… Je n’ai pas envie de discuter le bout de gras pour savoir combien de milliers de yens je vais pouvoir vendre un cliché de notre mariage…, soupira la mariée.  

- Millions…, intervint la reporter.  

- Quoi ?, souffla Kaori en réponse.  

- Ce n’est pas en milliers mais en millions de yens que ça va se jouer., précisa Sayuri.  

 

Kaori en resta bouche bée. Elle n’arrivait pas à imaginer tout cela et elle n’était certainement pas prête à le gérer mais il le faudrait. Elle sentit la fatigue remonter en flèche, ce qui n’était certainement pas étranger au fait que l’heure avançait.  

 

- Et… comment ça se passe ?, murmura-t-elle, un peu dépassée.  

- Les rédactions intéressées vous contacteront certainement et vous demanderont des contrats pour vous acheter des clichés. Si c’est avant le grand jour, ils préciseront la nature et la quantité. Si c’est après coup, ils sélectionneront les clichés qui les intéressent., lui expliqua Sayuri, touchée par la jeune femme, sa gentillesse et sa simplicité.  

 

Elle avait côtoyé déjà tellement de bimbos épousant un milliardaire plus par amour de son portefeuille que pour l’homme qu’elle était blasée de ce type d’histoire mais avoir pu parler avec Ryo et maintenant Kaori, voir les liens qui les unissaient et dont elle était sûre de n’avoir eu qu’un bref aperçu la réconciliaient un peu avec le genre.  

 

- Personnellement, je vous conseille de n’accepter qu’un journaliste à l’intérieur. Vous ne serez pas à l’aise sinon et ne profiterez pas de votre journée. Pour les clichés, c’est à vous de voir mais il y aura de la demande et, malgré toutes les précautions que vous prendrez, vous n’êtes pas à l’abri des paparazzi. Autant maîtriser votre image., conclut-elle.  

 

Kaori l’observa un moment puis finit par acquiescer, reconnaissante de ces conseils que Sayuri n’avait aucune obligation de lui fournir. Elle était même étonnée et soulagée que la journaliste n’essaie pas de placer son journal pour avoir le sésame pour la journée.  

 

- Kaori, tu as déjà fini aux fleurs ?  

 

Elle leva les yeux et croisa le regard onyx de son homme qui s’assombrit en même temps qu’il posa la main sur sa joue.  

 

- Tu vas bien ? Tu es pâle., s’inquiéta-t-il.  

- J’ai eu un étourdissement. Mademoiselle Tachiki m’a aidée., l’informa-t-elle, lui adressant un sourire.  

- On ferait bien de rentrer. Tu dois te reposer., conseilla-t-il.  

- Vous êtes malade ?, s’inquiéta Sayuri.  

- Pardon. Veuillez excuser mon indiscrétion., s’excusa-t-elle immédiatement.  

- Non, ne vous inquiétez pas. En fait, je suis enceinte de deux mois., lui apprit Kaori.  

- Kaori…, gronda Ryo, adressant un regard soucieux.  

- Monsieur Saeba, dites-moi simplement de garder cette information pour moi. Je suis ravie pour vous en tous cas., répliqua Sayuri avec un léger sourire.  

 

Il l’observa et se détendit. S’il se fiait à son intuition, il avait confiance en la discrétion de la journaliste et, en général, son intuition était bonne.  

 

- J’apprécierai que cette information ne filtre pas pour le moment en effet., lui apprit-il, répondant à son sourire.  

- Quelle information ?, lui demanda-t-elle, malicieuse.  

 

Ils rirent tous trois légèrement, complices, puis Ryo tendit la main à sa compagne.  

 

- Merci pour cette conversation et ces conseils, Mademoiselle Tachiki., la remercia Kaori, lui tendant la main pour la saluer.  

- Ce fut un plaisir pour moi également… et je vais aller acheter cette orchidée. Cela me semble un excellent choix., lui apprit Sayuri, la serrant.  

- Portez-vous bien, Madame Saeba. Monsieur Saeba., les salua-t-elle.  

 

Kaori lui sourit et glissa la main dans celle de son compagnon, le suivant. Ils rejoignirent la voiture et regagnèrent l’immeuble.  

 

- Fais attention avec les journalistes, Kaori., la prévint-il.  

- Je sais et, si ça te rassure, elle ne m’a rien demandé te concernant ou nous concernant. En revanche, elle m’a donné des conseils pour gérer la presse pendant notre mariage., lui répondit-elle, s’allongeant dans le divan et l’invitant à la rejoindre.  

- Elle nous conseille de désigner un journaliste autorisé à suivre la cérémonie et le reste., lui expliqua-t-elle.  

- Elle se propose, je suppose., ironisa-t-il.  

- Non, Monsieur le Cynique. Elle ne l’a même pas suggéré., répliqua-t-elle, se retenant de lui tirer la langue.  

- Elle m’a aussi dit de réfléchir au fait de vendre des clichés de notre mariage., lui apprit-elle.  

 

A ses sourcils froncés, il sut que l’idée ne lui plaisait pas et il la comprenait. Ce n’était déjà pas dans sa nature et, tout comme lui, elle ne voulait certainement pas dénaturer le fond de l’évènement : ils se mariaient parce qu’ils s’aimaient et, s’ils se pliaient aux conventions sociales de son milieu, ça restait un mariage d’amour, quelque chose qu’ils voulaient aussi simple et intime que possible.  

 

- Tu en penses quoi ?, lui demanda-t-il prudemment.  

- Ca me dégoûte., lâcha-t-elle avec une petite moue.  

- Ca peut rapporter beaucoup d’argent., lui fit-il remarquer.  

- Tu crois vraiment que ça m’intéresse ?, lui retourna-t-elle.  

- Non, je le sais mais c’est vraiment beaucoup d’argent., insista-t-il.  

 

Elle l’observa, fronçant les sourcils, et réfléchit un long moment avant de le regarder.  

 

- Et si je te proposais de vendre ces clichés et de reverser les fonds à des œuvres caritatives, tu me prendrais pour une folle ou une personne intéressée ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse.  

 

Il lui sourit et caressa son visage, l’apaisant.  

 

- Non, je reconnais ma femme et tu sais quoi ? Parce que j’ai envie de partager le bonheur que je ressens, je triplerai les sommes versées., lui apprit-il.  

- Tu verses déjà de l’argent à beaucoup d’œuvres. Ce n’est pas la peine de…, lui dit-elle.  

- J’en ai envie, Kaori., la coupa-t-il.  

- D’accord. Tu me diras ce que tu veux faire pour la presse. Tu as certainement plus d’expérience que moi., lui demanda-t-elle, ses yeux papillonnant.  

- Je vais y réfléchir. Et pour les fleurs ?, lui retourna-t-il.  

- Tiens, regarde et dis-moi ce qui te plaît., lui dit-elle, lui tendant le book qu’elle avait posé sur la table basse.  

- Ce sont des fleurs, Kaori. Ce n’est pas ma passion première., grogna-t-il.  

- Je sais mais qui sait ? Ça pourrait t’inspirer une nouvelle ligne de produits., murmura-t-elle, amusée, repensant à sa conversation avec la journaliste.  

 

Il n’eut pas le temps de lui répondre qu’elle avait fermé les yeux et dormait profondément malgré l’aspirateur qui tournait dans le bureau, Ayaka étant là. Il l’observa dormir un moment avant de poser le book à côté de lui et de le feuilleter distraitement. Il ne pouvait s’empêcher de revoir l’image des deux femmes assises l’une à côté de l’autre, discutant tranquillement, un sourire aux lèvres. L’ambiance qui s’en dégageait était spéciale et la sensation qu’il avait eue en rencontrant la journaliste revint en force. Il se demandait ce que Kaori en avait pensé, ce qu’elle ressentait à son égard. Il la sentit bouger et nicher son visage contre son ventre et sourit attendri. Ca attendrait. De toute façon, ce n’était qu’une simple coïncidence qu’elles se ressemblent autant et c’était certainement cette ressemblance qui alimentait ses impressions.  

 

Se reconcentrant, il regarda défiler les photos de compositions florales et soupira : il attendait avec plus d’impatience le rendez-vous chez le traiteur. Le gâteau l’inspirait beaucoup plus que les bouquets…  

 


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