Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 88 :: Chapitre 88

Publiée: 30-04-21 - Mise à jour: 30-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 88  

 

Hideyuki regarda la foule regroupée dans la demeure de Shin. Malgré les fenêtres et baies vitrées ouvertes, il faisait une chaleur d’enfer dans les lieux. En plus du bruit plus ou moins feutré des conversations qui animaient les groupes, l’ambiance était épuisante.  

 

- Il n’y avait pas autant de monde à notre mariage., se rappela-t-il, touchant le bras de sa femme pour se faire entendre.  

- Non, cent cinquante de moins… au moins. Jaloux ?, le taquina-t-elle, voyant ses sourcils froncés.  

- Même pas en rêve…, ricana-t-il.  

- Je trouvais déjà cela démesuré mais là…, soupira-t-il, cherchant des yeux sa petite sœur.  

- Oui, je suis d’accord… mais ça va avec la position. Ce sera mieux dans quelques heures., l’encouragea-t-elle., l’entraînant dans une salle adjacente, ayant vu son regard.  

 

Elle pointa soudain vers le centre de la salle où les mariés étaient entourés par une dizaine de personnes. Maki les observa un instant et entraîna sa femme vers le buffet, lui tendant deux assiettes empilées l’une sur l’autre. Elle le regarda sans comprendre poser différents amuses-gueules sur les deux assiettes qu’il avait en main.  

 

- Tu as faim à ce point ?, le taquina-t-elle.  

- Tu te souviens de notre mariage ? On devait passer de groupe en groupe et on n’a pas approché une fois du buffet. Tu étais morte de faim au bout de deux heures et, sans eux, on n’aurait rien avalé avant le repas du soir. Alors appelle ça un retour de service ou dis juste que je prends trop soin de ma petite sœur mais je vais nourrir nos mariés… incognito., lui apprit-il.  

- Au boulot, Nogami., l’enjoignit-il, amusé.  

 

Quelques minutes plus tard, ils se frayèrent un chemin jusqu’au couple et arrivèrent pile au moment où ils se tournaient pour continuer leur tournée, leur faisant face.  

 

- Deux minutes de pause, les amoureux., intima Hide, tendant une assiette à son ami, Saeko l’imitant.  

- Je vous aime., murmura Kaori, la faim la tiraillant.  

- Si, en même temps, vous m’avez ramené un divan et une couette, je vous serai éternellement reconnaissante., ajouta-t-elle.  

- Quoique, vue la chaleur environnante, je me passe de la couette., pensa-t-elle.  

- On devrait aller voir les invités qui sont dehors. Ils méritent de voir ma superbe femme., proposa Ryo, cachant son inquiétude derrière un sourire charmeur.  

- Je veux bien. Prendre l’air me fera du bien., admit-elle, voyant clair dans sa manœuvre.  

- Vous nous accompagnez ? J’ai cru voir tes parents dehors, Saeko., lui fit savoir Ryo.  

 

Les deux couples sortirent de là, les deux policiers faisant barrage incognito de chaque côté, leur évitant d’être retenus à l’intérieur.  

 

- Je n’imaginais pas à quel point tu changerais ma vie lorsqu’on est devenus amis., plaisanta le dirigeant quand ils franchirent les portes, posant une main sur l’épaule de son ami.  

- Tu m’as aidé à trouver un certain équilibre quand on était jeunes, amené la femme de ma vie et, aujourd’hui, tu nous aides à traverser une salle bondée de monde en toute tranquillité.  

- Tu crois que j’imaginais ça le jour où je t’ai amené ma petite sœur pour que tu la prennes en stage ? Elle idéaliste et toi hyper-pragmatique et plutôt butineur. A mes yeux, il ne pouvait y avoir plus opposés et, pourtant, je dois t’avouer que je suis heureux de m’être trompé sur ce coup-là. Vous allez bien ensemble. T’as mis du temps à démarrer mais, là, tu t’es bien rattrapé., le taquina Hide.  

- Un mariage, un bébé… Oui, j’ai mis les bouchées doubles mais j’ai été bien inspiré., répondit Ryo, attirant sa femme contre lui.  

 

Il baissa les yeux sur elle et croisa son regard aimant. Il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant d’être interpelé par un groupe.  

 

- Il faut qu’on y aille., les excusa-t-il, enlaçant sa femme.  

 

Les deux inspecteurs les regardèrent s’éloigner de quelques mètres et Saeko attrapa la main de son mari.  

 

- Tu sais, il n’y a pas que Ryo qui a été bien inspiré, Hide., lui fit-elle savoir, pressant sa main.  

- Oui, je sais, on s’est nous aussi mariés assez vite., répondit-il, embrassant ses phalanges.  

- Oui et notre bébé n’aura certainement que quelques semaines de moins que son cousin., lui apprit-elle.  

 

Elle n’eut pas le temps de réagir qu’il l’entraîna vers un endroit calme, les enfermant dans un placard vide.  

 

- Répète-moi ça., lui ordonna-t-il d’une voix émue.  

- Notre bébé n’aura normalement que quelques semaines de moins que son cousin. Je n’ai pas encore fait de test mais je crois que je suis enceinte., l’informa-t-elle, les joues rosies.  

- C’est vrai ? Tu as combien de retard ?, l’interrogea-t-il, plein d’espoir.  

- Deux semaines. Je voulais attendre d’en être sûre pour te l’annoncer mais l’occasion était trop belle., avoua-t-elle.  

- Je suis content de le savoir maintenant. Je veux être là quand tu le feras et, même si c’est négatif, ce n’est pas grave, tu sais. J’ai cependant confiance en ton intuition. Saeko, tu fais de moi le plus heureux des hommes !, s’exclama-t-il, la prenant dans ses bras et la faisant tournoyer malgré l’exiguïté des lieux.  

- Ah ! Doucement, Hide. J’aime ta fougue mais on va finir par se faire remarquer., le tança-t-elle, riant.  

- Eh bien, il y en a qui s’amuse bien., fit remarquer Mick à sa compagne alors qu’ils passaient à côté du placard.  

- On va voir qui c’est ?, proposa-t-il, goguenard.  

 

Kazue le tira par la main pour le faire avancer, pas le moins du monde intéressée par l’intimité d’autres couples.  

 

- Même pas en rêve. Viens, Mick., lui dit-elle, gênée en voyant des regards se tourner vers eux.  

- Allez, détends-toi, darling. C’est marrant de surprendre les couples libérés., répliqua-t-il, le regard pétillant.  

- Si je m’attendais à ça…, fit-il, voyant la porte s’ouvrir sur le couple d’inspecteurs.  

 

Saeko se recoiffait et Hide rajustait sa cravate. Tous deux s’immobilisèrent devant leur ami, un instant interdits, avant de prendre un air détendu.  

 

- Le couple le plus sage qui se met aux ébats dans un placard… Qui l’eut cru ?, leur lança l’américain.  

- La ferme, Mick. Tout le monde ne fait pas ce que, toi, tu fais., répliqua Hideyuki, prenant un air consterné.  

- On avait juste des trucs à voir en privé…, expliqua Saeko.  

- A voir en privé… Je vois le genre de choses. Et tu as plutôt vu ou… senti ? Il y a de la lumière dans ce placard., insista Mick.  

- Mick, arrête., lui demanda Kazue.  

- Hmm, on a des choses à faire., fit l’inspecteur, entraînant sa femme ailleurs.  

- Je suppose qu’on ne l’a pas volé… mais ça valait le coup, chuchota-t-il à son oreille, un sourire aux lèvres.  

 

Saeko sourit en réponse, heureuse du bonheur de son mari qui concordait avec le sien et soulagée de savoir qu’il serait à ses côtés. A l’intérieur, l’autre couple se faisait face et l’américain n’en menait pas large.  

 

- Mick, t’es intenable. Tu as vu le monde qu’il y a autour de nous ? Tu étais obligé de les taquiner comme tu l’as fait ?, le sermonna-t-elle.  

- Non, c’est vrai mais c’était trop tentant. Si tu veux que je leur accorde revanche, on peut s’enfermer tous les deux dans le placard, darling. J’ai très envie de voir les dessous sous cette ravissante robe… et de te les enlever., lui susurra-t-il à l’oreille, caressant discrètement sa fesse.  

- Tu devras attendre ce soir pour voir…, lui répondit-elle, mutine.  

- Et pour te les enlever ?, insista-t-il, se retenant de poser les lèvres dans son cou.  

- Attends de voir…, murmura-t-elle, déposant un bref baiser sur sa bouche charnue et s’en allant avec un sourire coquin.  

 

Mick resta perplexe un moment puis une idée saugrenue germa dans son esprit échauffé et il détailla la silhouette de sa compagne, ses yeux s’arrondissant. Elle n’avait quand même pas osé… Si ? Non ? Son regard erra une nouvelle fois sur le corps voluptueux, ses méninges frôlant l’auto-combustion, et il resta sans réponse mais avec le désir flambant dans ses veines.  

 

- Ca va, Mick. On dirait que tu as vu un fantôme ?, l’interrogea Miki, Hime dans les bras.  

- Je… Bah… Elle…, commença-t-il à bafouiller.  

- Ok. Tiens, prends Hime deux secondes. Apparemment, elle a trouvé un compagnon de jeu. Vous devriez vous comprendre…, le taquina-t-elle, glissant la petite entre ses bras avant de s’en aller.  

 

Il regarda Miki s’éloigner et se rendit soudain compte qu’il tenait le bébé dans les bras. Malgré la forte envie de courir après sa mère, il resta statufié, craignant de faire un faux mouvement et de faire mal à la petite.  

 

- Miki ! Où vas-tu ?, hurla-t-il.  

- Je reviens, ne t’inquiète pas., fit-elle, cherchant à le rassurer d’un petit signe de la main.  

- Sage Hime, très sage. Faut pas pleurer avec tonton Mick. Sois une gentille fille., commença-t-il à l’amadouer, parlant d’une voix douce mais néanmoins anxieuse.  

- Oh… ce qu’elle est mignonne…, susurra une voix féminine à ses côtés, caressant la joue de la petite.  

- C’est la vôtre ?, lui demanda une autre.  

- N… Non, je la garde pour sa mère., répondit-il, un peu plus calme.  

- Elle est trop chou.  

- Et ses yeux…  

 

Mick fut surpris par l’afflux soudain de jeunes femmes autour de lui, toutes attirées par le bébé. Il fut un temps, il en aurait certainement profité pour soutirer quelques numéros de téléphone mais, là, il sentit juste le bébé s’agiter dans ses bras et la regarda. Son petit visage se crispait et il refusait de faire pleurer une femme, encore moins si elle était petite et portait encore des couches.  

 

- Excusez-moi, mesdames, sa mère l’appelle., fit-il calmement, la ramenant un peu plus contre lui pour la protéger.  

 

Il sortit par une baie vitrée toute proche, non loin de l’endroit par lequel était partie Miki, et attendit son retour patiemment, Hime se calmant dans ses bras.  

 

- Merci Mick. Je n’en pouvais plus. Tout va bien ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Regarde, elle est calme. Je peux te la garder encore un peu si tu veux., lui proposa-t-il, sentant la chaleur du petit corps contre lui.  

- Ca me fera un peu d’entraînement., plaisanta-t-il.  

- Kazue est…, fit Miki, surprise.  

- Non… pas encore. Laisse-moi le temps de l’épouser d’abord. Après, si elle en a envie, on mettra en route junior., répondit-il sereinement.  

- Je… Je dois t’avouer que, pendant longtemps, je n’ai pas su sur quel pied danser avec toi. T’es un mec bien en fait, responsable et sérieux., le taquina-t-elle.  

- Oh mince… je suis démasqué., grogna-t-il.  

 

Il se tut un instant et observa la foule, apercevant le couple de mariés un peu plus loin. Son regard se fixa sur Kaori qui avait un moment cristallisé son attention même s’il avait rapidement compris les sentiments de son acolyte et avait oeuvré pour qu’il se découvre… enfin. Il ressentait encore une profonde tendresse pour elle mais son cœur avait choisi Kazue et il était bien ainsi : c’était la femme qu’il lui fallait.  

 

- Quand je vous vois en couple, quand je les vois, eux,…, fit-il, désignant les mariés du menton, avec tout ce qu’ils ont dû affronter, entre les épreuves et tout ce qui aurait pu les séparer, je ne peux qu’avoir confiance pour que ça marche pour Kazue et moi. J’ai envie d’être un mec bien pour elle, de fonder une famille avec elle, de la rendre heureuse., répondit-il à son amie plus sérieusement.  

 

Il sentit deux bras l’enlacer par derrière et des lèvres se poser dans son cou.  

 

- Je suis heureuse avec toi., murmura Kazue qui venait de l’entendre.  

- J’espère que ça continuera., répondit-il, pas du tout anxieux qu’elle ait su.  

- Je n’en ai aucun doute., lui assura-t-elle.  

- La paternité t’ira bien., chuchota-t-elle à son oreille, caressant la joue d’Hime.  

- Ryo, Kaori, venez, j’ai des personnes à vous présenter., les interpela Shin.  

- Excusez-nous., fit le marié au groupe de personnes avec qui ils discutaient depuis un moment.  

 

Ils rejoignirent Shin et le suivirent, main dans la main, regrettant de retourner à l’intérieur. Il les amena jusqu’à son bureau et referma la porte derrière eux.  

 

- Je me suis dit que vous apprécieriez cinq minutes de pause. J’ai fait ramener à boire et une collation. Asseyez-vous, reposez-vous et revenez quand vous serez requinqués., leur proposa-t-il, se dirigeant vers la porte.  

 

Le couple le regarda, un peu surpris, puis se reprit, reconnaissant de ce moment de calme alors qu’ils n’arrêtaient pas d’aller de groupe en groupe depuis plus de quatre heures, se rendit compte Ryo, consultant sa montre.  

 

- Papa… Merci. Tu peux rester si tu veux., lui proposa son fils.  

- Je vais aller pallier à votre absence momentanée. Vous avez certainement plus besoin de vous retrouver un moment à deux qu’avec moi. On aura encore du temps pour cela., lui opposa son père, les laissant seuls.  

- Tu devrais t’asseoir, Kaori. Tu veux quelque chose à boire ou à manger ?, lui demanda son mari.  

- Juste un grand verre d’eau. Ca fait du bien de se poser un moment., apprécia-t-elle, prenant place dans le divan.  

- Je me demandais toujours pourquoi on mettait des divans dans certains bureaux, je comprends mieux maintenant., pipa-t-elle d’un air absent.  

- Tiens. Fais-moi plaisir : avale ça quand même., lui demanda-t-il, lui tendant une barre de céréales.  

 

Elle ne chercha pas à résister et mangea la friandise, faisant attention à ne rien faire tomber sur sa robe. Avec plaisir, elle se laissa attirer dans les bras de son homme, allongeant ses jambes sur les coussins.  

 

- J’ai les pieds en compote, les oreilles qui bourdonnent de toutes ces conversations et je pourrais presque jurer que je vais attraper une luxation de la langue. Tu crois que c’est possible d’ailleurs ?, songea-t-elle à voix haute.  

 

Ryo éclata de rire à la supposition. Ca faisait du bien après toutes ces conversations sérieuses et ces convenances qu’il fallait respecter. Il finit par se calmer et posa la main sur son ventre, le caressant doucement. La vie était pleine de surprises, se dit-il. Kaori, son père, le bébé… Tout cela était inattendu mais, ces surprises-là, il les appréciait, pas comme Alejandro. Cette surprise-là, il s’en serait bien passé… mais peut-être était-ce un mal pour un bien, ce qu’il fallait subir pour retrouver son père, pour en arriver là sur ce divan, ce jour-là.  

 

- Tu me trouves bête ?, lui demanda-t-elle, levant les yeux vers lui, sa tête en arrière sur son épaule.  

- Non, loin de là. Une luxation de la langue, je ne pense pas, mais une déchirure peut-être…, la taquina-t-il, caressant sa joue.  

- Je suis heureux que tu aies gardé cette fraîcheur malgré le monde de convenances dans lequel je t’ai plongée. Ca veut dire que je ne t’ai pas étouffée. Ca m’aurait fait mal., lui confia-t-il tendrement.  

- Comment te sens-tu ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Un peu fatiguée mais ça va. J’aimerais bien néanmoins qu’on se retrouve en plus petit comité pour profiter de nos proches et du moment. Là, j’ai juste l’impression de passer d’un groupe à l’autre sans plus faire de différences. Je ne sais même plus qui j’ai vu ou non., avoua-t-elle, posant la main sur la sienne et la caressant doucement.  

- Et toi ?, le questionna-t-elle, fermant les yeux, appréciant ce moment de calme et de douceur.  

- Moi ? Ca va. Je suis plus habitué et je ne suis pas enceinte. Mais, comme toi, j’ai envie de me retrouver en famille., admit-il.  

- J’aurais juré que tu voudrais tout de suite passer à la nuit de noces., plaisanta-t-elle.  

 

Elle sentit son corps sous elle secoué par le rire et son sourire s’accentua.  

 

- Ce ne serait pas de refus mais j’avoue que la vue habillée est très plaisante aussi et j’ai bien envie d’en profiter encore un peu. On ne se mariera pas deux fois après tout. En plus, mes doigts ne sont pas encore suffisamment échauffés pour être prêts à défaire tous ces boutons., répondit-il d’une voix suave.  

- Moi qui me demandais si tu avais remarqué…, laissa-t-elle échapper.  

- J’ai remarqué et mon esprit est en ébullition pour déterminer quel est le meilleur angle d’attaque. Dois-je commencer par le haut au risque de faire tomber la robe trop vite ?, commença-t-il, caressant la ligne de la robe dans son dos.  

- Ou par le bas et remonter pour garder le mystère le plus longtemps possible ? Ca sera peut-être un peu plus compliqué mais plus jouissif aussi., continua-t-il, posant les doigts dans son dos et remontant doucement.  

 

Il sentit son dos s’arquer, son ventre poussant sur sa main, et sourit. Ne pas aller trop loin, se dit-il. Il avait déjà envie d’elle, rien qu’à la tenir contre lui, et ce n’était certainement pas sur le divan du bureau de son père avec cinq cents personnes non loin qu’il voulait la faire sienne à nouveau.  

 

- Après, il reste la possibilité que je décide de ne pas t’enlever ta robe, que je me glisse en dessous et t’envoie au septième ciel, simplement en t’embrassant et te caressant, toute la nuit, juste là, en cet endroit que je suis le seul à connaître., murmura-t-il à son oreille d’une voix sensuelle.  

- Et si tu commençais maintenant ?, chuchota-t-elle, se mordant la lèvre.  

 

Il avait allumé cette petite flamme au fond d’elle et elle se sentait bien dans ses bras, entourée de sa chaleur et de son odeur.  

 

- Si je commence maintenant, je ne m’arrête plus, Sugar., lui apprit-il.  

 

Elle ouvrit les yeux et se tourna vers lui avant de passer une main dans ses cheveux.  

 

- Ca me plairait bien., chuchota-t-elle contre ses lèvres avant de l’embrasser.  

 

Il glissa les mains sur son dos et les immobilisa au creux de ses reins, jouant distraitement avec les boutons qui fermaient sa robe. Il la sentit bouger et s’appuyer un peu plus contre lui, approfondissant leur baiser sans aucune retenue. La tenant toujours contre lui, il se redressa sur le fauteuil pour qu’elle ne glisse pas. En profitant, Kaori tenta de se mettre à califourchon sur lui mais se prit les jambes dans les plis et replis de sa robe et s’écarta en grognant.  

 

- Foutue robe… Elle est peut-être belle mais pas pratique pour les moments de passion., maugréa-t-elle, essayant de se dégager avant de relever les yeux vers son mari étrangement silencieux.  

 

Elle croisa alors son regard amusé et se calma, surtout quand il remit une mèche de ses cheveux en place. Elle se laissa aller et posa la tête dans son cou, reprenant le contrôle de ses émotions.  

 

- On a toute la soirée pour nous, Sugar, toute la soirée et toute la semaine à venir, toute la vie même. Si on allait rejoindre nos invités ?, lui proposa-t-il, jouant la carte de la raison.  

- Oui, ça m’évitera de faire une autre bêtise., murmura-t-elle, s’en voulant de s’être laissée emporter alors qu’ils avaient d’autres choses à penser pour le moment.  

 

A peine eut-elle relevé le visage qu’elle se retrouva bâillonnée par les lèvres de son mari qui l’embrassa langoureusement avant de la relâcher dans un léger gémissement.  

 

- Ce n’était pas une bêtise, Kaori., murmura-t-il, embrassant sa joue doucement avant de revenir sur ses lèvres pour un bref baiser.  

- Je chéris tous nos moments. Ils me font du bien, me rassurent… Je me sens vivant avec toi., ajouta-t-il, plongeant dans son regard.  

- Moi aussi. Je ne veux jamais que ça s’arrête., lui répondit-elle, caressant son visage.  

- Ca ne s’arrêtera jamais., lui affirma-t-il.  

 

Son sourire éclatant réchauffa son cœur et il lui sourit en réponse. Ils s’observèrent un moment puis Kaori se leva, Ryo l’aidant à remettre sa robe en ordre avant de se rajuster.  

 

- On a beaucoup parlé de ma robe mais je te trouve très élégant. Je ne t’avais jamais vu en costume trois pièces. Ca te va bien., le complimenta-t-elle.  

- Merci. D’après la styliste qui l’a fait, c’était la tenue pour rendre éblouissante la robe de ma femme., lui expliqua-t-il, se souvenant de ce que lui avait dit Eriko.  

- Ta femme doit t’avouer qu’elle est plus que sur ses gardes face à toutes les autres qui te regardent. Je suis sûre que, si tu fais tomber la veste, il y en a plusieurs qui tomberont avec… dont moi., lui apprit-elle, un léger sourire aux lèvres.  

- Que veux-tu dire ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- N’enlève ta veste qu’une fois tout le monde parti., répondit-elle, se dirigeant vers la porte et sortant.  

 

Entendant qu’elle était déjà interpelée, il la rejoignit, reprenant leur périple à travers les salles qui commençaient doucement à se vider. Il fallut encore près de trois heures pour que les derniers invités qui ne participaient pas au repas ensuite quittent les lieux.  

 

- Tomber de rideau pour le deuxième acte. Passons au troisième avant l’acte final., annonça Ryo, passant un bras autour de la taille de son épouse.  

 

Ils traversèrent les salles où les serveurs commençaient à débarrasser et rejoignirent la salle où se poursuivait leur soirée. Ils y retrouvèrent leurs amis et familles plus les quelques personnes qu’ils avaient tenu à avoir près d’eux déjà réunis et furent rapidement entourés.  

 

- Eh bien, il était temps !, s’exclama Mick.  

- On a eu le temps de coucher Hime, de mettre la table et préparer le repas., ajouta-t-il, moqueur.  

- Encore quelques minutes et on accouchait Maya., plaisanta-t-il.  

- Je ne suis pas pressée à ce point., intervint l’intéressée.  

- Je me doute et, à mon avis, Ryo n’aurait pas attendu aussi longtemps sans sauter sur sa femme pour passer à la nuit de noces., suggéra l’américain, goguenard.  

- Aïe !, laissa-t-il échapper, recevant un taquet derrière le crâne de la part d’Umibozu.  

- Merci Falcon. Ca m’évite de m’abîmer les doigts. J’en ai besoin pour faire danser ma femme., fit Ryo, un sourire ironique aux lèvres.  

 

Donnant le signal, les mariés s’approchèrent des tables, imités par tous.  

 

- Ravie de vous retrouver., fit Sayuri, enlaçant les mariés rapidement avant de s’installer à leur table.  

- Nous aussi. Ca a été ?, l’interrogea Kaori.  

- C’est plutôt moi qui devrais te poser la question. Ca a été mais, toi, tu commences à fatiguer, non ?, s’inquiéta sa sœur.  

- Oui, un peu mais on va enfin pouvoir s’asseoir. Ca nous fera un peu de bien., soupira Kaori., se laissant guider par son mari quand il les rejoignit.  

- On va nourrir bébé., murmura-t-il à son oreille, embrassant sa tempe avant de lui tirer sa chaise.  

- Avec plaisir, je meurs de faim. Je n’ose imaginer ce que ça aurait été sans nos anges-gardiens., fit-elle, adressant un signe de tête à ceux qui leur avaient apporté quelques bouffées d’air pendant la réception.  

- On a beaucoup de monde qui nous entoure., admit-il, prenant son verre et se levant, attendant un instant le silence.  

- C’est en nos deux noms que je tiens à vous remercier d’avoir répondu présent en si peu de temps pour notre mariage. Nous sommes heureux de pouvoir partager notre bonheur avec vous tous. Nous vous souhaitons de profiter agréablement de cette soirée., leur souhaita le marié, levant son verre à l’assistance.  

- T’es un adepte des plus courts sont les meilleurs ?, le taquina Mick.  

- Toi, si tu continues avec tes blagues à deux balles, ça sera tellement court que tu n’auras rien du tout cette nuit., gronda Kazue.  

 

Il la regarda et acquiesça, mimant une fermeture devant ses lèvres, ce qui fit rire les autres convives de la table jusqu’à l’arrivée du premier plat.  

 

- Comment étaient les buffets au fait ? Je n’ai même pas vu de quoi ils avaient l’air., demanda Kaori.  

- On les a photographiés, tout comme la décoration. Tu pourras les voir dès que les photos seront développées., lui assura Sayuri.  

- Ils étaient magnifiques et c’était délicieux., lui assura Kazue.  

- Moi, j’ai bien aimé la décoration des lieux. C’était simple et élégant comme vous., intervint Saeko, se rappelant les questions qu’elle avait pu avoir concernant son propre mariage.  

 

Elle sut qu’elle avait rassuré sa belle-sœur au sourire qu’elle lui adressa.  

 

- Comme l’église. Les bougies et tous ces petits bouquets qui étaient accrochés aux bancs le long de l’allée, c’était splendide., ajouta Miki.  

- Dommage que vous ne puissiez profiter de toutes ces fleurs la semaine prochaine si vous partez., pensa Mick.  

- Dommage en effet mais elles ne seront pas perdues pour tout le monde., répondit Ryo, passant un bras autour des épaules de sa femme.  

- Elles ont été envoyées dans les hôpitaux de la ville pour les personnes qui ne reçoivent pas ou peu de visites. Ce sera pareil pour celles qui sont dans les autres salles ici. Les ballons seront amenés dans les orphelinats de la ville demain par Shin., leur apprit-elle.  

- Si vous avez besoin d’un coup de main, je peux prendre la moitié des établissements., proposa Hideyuki au père de Ryo.  

- Si ça ne vous dérange pas, je veux bien. Ca me permettra de passer un peu plus de temps avec Maya et Wilson qui repartent déjà mardi., accepta ce dernier.  

- Sayuri part également ce jour-là., pipa Kaori, adressant un regard à sa sœur.  

 

S’engagea un échange entre le couple et la journaliste qui s’aperçurent qu’ils étaient sur le même vol et qu’ils habiteraient non loin l’un de l’autre.  

 

- Vous partez en voyage de noces demain matin, c’est cela ?, leur demanda Shin.  

- Oui, pour une semaine., répondit Ryo.  

- Tu ne veux toujours pas me dire où ?, geignit Kaori qui lui avait posé la question pendant plusieurs jours.  

 

Il ne lui avait pas dit et avait lui-même préparé son sac discrètement.  

 

- Non, c’est une surprise., lui redit-il, lui offrant un sourire taquin.  

- Je crois que c’est l’heure. Si madame veut bien m’accorder cette danse…, fit-il, se levant et lui tendant la main.  

- Avec plaisir…, répondit-elle, le suivant.  

- Mesdames et messieurs, une ovation pour nos jeunes mariés qui vont ouvrir le bal sur Stand by me., annonça le DJ.  

 

Les applaudissements résonnèrent et, peu après, les premières notes de musique se firent entendre. Dans les bras l’un de l’autre, ils commencèrent à danser avant d’être rejoints par d’autres couples sur la piste.  

 

- J’avais raison en pensant que ce serait l’un des meilleurs moments de la journée., chuchota Ryo à l’oreille de sa femme.  

 

Elle plongea dans son regard pétillant et lui sourit. Elle était bien là, dans le creux de ses bras, évoluant au rythme de la musique. Elle en oubliait la fatigue et le stress de la journée.  

 

- Ca passe avant ou après le baiser à l’église et la nuit de noces ?, le taquina-t-elle.  

- La question est difficile, ma foi. Je devrais peut-être réunir quelques-uns de mes directeurs pour l’étudier., suggéra-t-il.  

- Ils risquent de vouloir juger sur pièce., lui fit-elle remarquer.  

- Je leur accorderai peut-être de danser avec toi mais pour le reste… ils n’auront même pas mon témoignage., répondit-il, le regard sombre.  

- Ca me va aussi bien ainsi. Tant que je suis dans tes bras, tout me va., murmura-t-elle, posant la tête sur son épaule.  

- Alors restes-y., répliqua-t-il, posant le menton dans ses cheveux et remontant la main dans son dos.  

 

Le temps de la chanson, ils oublièrent le monde autour d’eux, se concentrant uniquement sur le bien-être qu’ils ressentaient ainsi enlacés, sur la sérénité quant à leur futur. Depuis quatre semaines, ce sentiment s’était invité dans leur vie et ils en étaient plus que soulagés. Ils savaient maintenant qu’ils avanceraient main dans la main jusqu’au bout et ça les rendaient plus forts pour affronter tout ce qui se présenterait à eux.  

 

- Je peux inviter ma belle-fille à danser ?, proposa Shin alors que la musique se terminait et que les couples se séparaient.  

- Avec plaisir., répondit Kaori.  

- Tu es superbe, Kaori., la complimenta son beau-père.  

- Merci… et merci encore de nous avoir permis de faire la réception et le repas ici., lui dit-elle.  

- Je ne sais pas comment on aurait fait sinon. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir cherché.  

- Ca me fait plaisir. Au moins, cette maison aura trouvé une vocation. J’avais envisagé de la vendre après la mort de ma femme mais je n’ai pas pris le temps de le faire. Puis Ryo est arrivé. Je n’ai pas voulu le perturber ni Maya mais cette maison est vraiment trop grande pour moi seul., admit-il.  

- Aujourd’hui, elle aura au moins cet avantage-là et, grâce à vous, j’aurais d’autres bons souvenirs en plus ici., pipa-t-il.  

 

Kaori acquiesça et ils continuèrent à danser en conversant amicalement. Dansant avec Saeko, Ryo les regardait faire pensivement.  

 

- Deux sous pour tes pensées., suggéra-t-elle, amusée.  

- Quand je les vois tous les deux, je me dis que la situation est assez inespérée. Tout ça n’aurait jamais dû exister., répondit-il.  

- Tu regrettes parfois ?, lui demanda-t-elle.  

- Non et toi ?, lui retourna-t-il.  

- J’ai parfois le vertige d’avoir la responsabilité du bonheur de quelqu’un mais, non, je ne regrette pas. Ca te fait quoi de savoir que tu vas être père ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je me sens bien. J’ai peur parfois, je m’inquiète… tout le temps…, avoua-t-il en ricanant.  

- Je dois rendre Kaori folle même mais elle est trop gentille pour me le faire remarquer. Je veux que tout se passe bien pour elle, pour le bébé. J’ai hâte de connaître tous ces moments qu’on passera ensemble, de pouvoir le tenir dans mes bras et en même temps, je veux profiter de ces moments qu’on a encore à vivre à deux. Excuse-moi, je dois être assez confus mais cette grossesse, ce bébé, je ne m’y attendais pas et je ne m’attendais surtout pas à ressentir autant de choses., admit-il.  

 

Saeko le regarda et sourit, touchée de la confiance de son ami et de sa franchise. Ils étaient tous les deux un peu pareils sur certains plans et l’entendre parler ainsi de sa paternité lui faisait du bien, la rassurait.  

 

- Merci d’être honnête avec moi, Ryo., commença-t-elle.  

- De rien. Tu hésites à passer le cap ?, lui demanda-t-il, posant un regard rassurant sur elle.  

- En fait… Je crois que je suis enceinte. J’en suis heureuse mais je suis aussi terrifiée à l’idée de mal faire., lui confia-t-elle.  

- Hide est au courant ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, je lui ai dit cette après-midi. Il a dit qu’il sera là à tout moment., répondit-elle, jetant un regard à son mari qui dansait avec Sayuri.  

- Alors fais-lui confiance. Il le sera. Et fais-toi confiance, Saeko. Aimer, c’est facile quand on s’y autorise et on sait ce que c’est une famille maintenant. Je suis sûr que tu assureras., l’encouragea-t-il.  

- Merci, Ryo. Dire qu’un an en arrière, je ne m’attendais même pas à ça…, soupira-t-elle.  

- Tu es heureuse quand même ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, très. J’ai parfois du mal à y croire. Tout s’est passé si vite…, expliqua-t-elle.  

- Après des années de stagnation…, lui fit-il remarquer, malicieux.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent complices.  

 

- Tu as raison, Ryo. Kaori, ça a été une tornade dans nos vies et je ne l’ai pas vue arriver. Elle n’avait jamais été que la petite sœur d’Hideyuki, cet élément immuable dans sa vie, un poids en même temps qu’une force… Je ne l’ai pas vue venir…, répéta-t-elle, pensive.  

- Tu connais le proverbe : il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. Pour moi aussi, elle était quelque part insignifiante, la petite sœur dont il parlait mais qu’on ne voyait pas. Maintenant, je ne la quitte plus des yeux. Elle est ma vie et je ne me suis jamais senti aussi bien même si ça n’a pas été facile., admit-il.  

- Ils valent le coup qu’on s’accroche., concourut Saeko.  

 

Ryo acquiesça et observa leur environnement, le monde qui les entourait, certains dansant, d’autres discutant. C’était un tableau qui lui plaisait même s’il ne l’avait jamais rêvé.  

 

- Tu es sûre que tu ne veux pas qu’on t’accompagne à l’aéroport ?, demanda Kaori à sa sœur un peu plus tard, assises à table.  

- Tu comptes revenir de ton voyage de noces ?, s’étonna sa sœur, adressant un regard ironique au marié qui ne répondit pas, connaissant déjà la position de sa belle-sœur pour en avoir parlé avec elle.  

- Je… je ne sais pas où on sera. Ca fait si peu de temps qu’on s’est trouvées et tu dois déjà partir…, murmura Kaori, déçue et culpabilisant de ne pas donner ces derniers jours à sa sœur.  

- Mais on sait, Kaori. Maintenant, on sait qui nous sommes l’une pour l’autre et tu auras bientôt mon numéro de téléphone. On s’appellera, on s’écrira et vous viendrez dans quelques mois pour le mariage de Maya. On trouvera bien un moment pour se voir. Alors profite de ton voyage de noces, repose-toi, détendez-vous., lui conseilla son aînée, pressant sa main tendrement.  

- D’accord., souffla la mariée., luttant contre la boule qui obstruait sa trachée malgré la main qui caressait son dos tendrement..  

 

De l’autre côté de la table, Hideyuki observait sa sœur et culpabilisa à son tour. Il n’arrêtait pas de se dire qu’il aurait pu faire plus et, s’il ne pouvait corriger le passé, il pouvait être là au présent.  

 

- Ma sœur m’accorderait cette danse ?, l’invita-t-il alors que les serveurs débarrassaient la table.  

 

Elle ne répondit pas et hocha la tête, se levant pour le rejoindre.  

 

- Tu es sûre de toi, Sayuri ? Parce qu’on ne sera pas si loin que ça. On peut faire l’aller-retour dans la journée sans gâcher notre voyage., lui proposa le marié quand sa femme fut suffisamment loin.  

- Oui, je suis sûre. J’ai eu la chance d’avoir quinze jours avec elle et j’ai bien vu qu’entre le travail, les préparatifs du mariage et ça en plus, elle était fatiguée. Les séparations, c’est toujours éprouvant. Je préfère qu’elle ne vienne pas, qu’on se dise au revoir ce soir. On se reverra à Noël., lui répondit-elle, déterminée.  

- D’accord… mais sache que tu as le droit de changer d’avis et on viendra., lui fit-il savoir.  

 

Elle acquiesça et ils se tournèrent vers la piste de danse.  

 

- Je suis désolé, Kaori. J’aurais dû prendre les devants pour retrouver ta famille., s’excusa à nouveau Hideyuki.  

- Arrête, Hide. J’ai mes torts. J’aurais dû te dire que je savais et te poser des questions. J’aurais dû avoir suffisamment confiance en toi pour ne pas craindre de te blesser. De toute façon, j’aurais pu avoir un an ou même dix ans de plus, ça n’aurait certainement pas rendu son départ plus facile., reconnut-elle.  

- Ce serait pareil pour toi si tu me disais que tu partais. Certainement plus dur encore., ajouta-t-elle, sentant son cœur se serrer à cette pensée.  

- Si on se promettait de ne plus culpabiliser sur le sujet ?, lui proposa-t-elle, souffrant du regard de son frère.  

 

Il l’observa un moment puis acquiesça, prenant le petit doigt qu’elle lui offrait en signe de pacte.  

 

- Chasse-moi ce vilain regard. Je me marie aujourd’hui., le sermonna-t-elle, rieuse.  

- Oui, tu te maries… Tu sais, j’avais encore bien le temps de me faire à l’idée. Pour le bébé aussi, d’ailleurs., lui fit-il remarquer, amusé.  

- Ca a été une surprise pour les deux. Ce bébé… sans cette mascarade, il ne serait pas là et, si Mick n’avait pas prévenu Ryo avant qu’on se retrouve, je suppose qu’on ne serait pas là et certainement pas heureux., pipa-t-elle, se souvenant de ces semaines d’anxiété et de la peur qu’elle avait eue à l’idée de lui annoncer la nouvelle et de ce qui s’en suivrait.  

- On devrait presque remercier Alejandro alors…, murmura Hide sombrement.  

- Presque… Tu sais quand aura lieu le procès ? J’ai envie de mettre tout cela derrière nous., lui demanda-t-elle.  

- Non. Je me renseignerai quand je retournerai au travail., lui promit-il.  

- Merci. Hide, tu as toujours ta place dans mon cœur. Ca ne changera jamais, ni avec une sœur ni avec un mari ou un bébé., lui affirma-t-elle.  

 

Touché par ses mots, il la serra contre lui et la garda ainsi un moment avant de desserrer un peu son étreinte.  

 

- Ce sera pareil pour toi, ne l’oublie jamais., lui retourna-t-il.  

- Toi aussi, tu as un mari et un bébé ?, répliqua-t-elle, masquant son émotion derrière une boutade.  

- Idiote…, la tança-t-il affectueusement.  

- Change juste mari par femme., se corrigea-t-il, un léger sourire aux lèvres.  

- Je me doutais…, lâcha-t-elle avant de s’écarter et de le regarder avec les yeux écarquillés.  

- Bébé… Tu vas avoir un bébé ?, souffla-t-elle, ses joues rosissant de bonheur pour eux.  

- Peut-être. Saeko pense qu’elle est enceinte., admit-il, la reprenant contre lui alors que les regards se tournaient vers eux.  

- Je suis si contente pour vous. Tu me préviens dès que c’est confirmé. Sinon, je viens te botter les fesses., le menaça-t-elle.  

 

Elle le sentit rire contre elle et se laissa aller contre lui, sentant les larmes lui monter aux yeux. C’était idiot, elle le savait, mais cette année qui s’était si mal engagée avait finalement apporté son lot de bonheur et elle se sentait submergée en repensant à tout ce qui s’était passé, si submergée qu’elle ne put retenir les perles salées qui vinrent mouiller la chemise de son frère.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta-t-il en sentant l’humidité.  

- C’est rien… Je… Je suis juste heureuse., bafouilla-t-elle.  

- Tout va bien. Rien ne viendra entacher tout cela., lui promit-il, faisant un signe à son beau-frère qui les rejoignit.  

- Tu sauras certainement mieux y faire que moi., expliqua-t-il à Ryo, lâchant Kaori et la poussant vers lui avant de les laisser.  

 

Sans un mot, le marié la serra contre lui et l’entraîna sur l’air qui passait, caressant sa nuque de manière apaisante. Il pouvait sentir la tension qui tendait ses bras enroulés autour de sa taille et les larmes qui mouillaient sa chemise.  

 

- Tu veux en parler, Sugar ?, l’interrogea-t-il quand elle se calma un peu.  

- Je suis heureuse, Ryo. Dis-moi que je ne suis pas en train de rêver., lui demanda-t-elle, la voix légèrement chevrotante.  

- Pourquoi tu rêverais ?, lui retourna-t-il, curieux.  

- Parce que je devrais être morte, ou toi, ou qu’on devrait être loin de l’autre parce qu’on avait des problèmes à résoudre, parce que je suis tombée enceinte, parce qu’on a voulu me faire porter le chapeau, parce que…, commença-t-elle, la nervosité remontant.  

 

Elle fut coupée par les lèvres quémandeuses qui se posèrent sur les siennes et les dévorèrent méticuleusement. Elle oublia toutes ses pensées néfastes et se détendit, glissant les bras autour du cou de son mari pour répondre à son baiser fougueux et lui donner plein et entier accès à sa bouche. Aucun des deux ne prêta attention aux personnes autour d’eux qui s’immobilisèrent et les regardèrent faire, un sourire aux lèvres, ni aux conversations qui se turent, ni au serveur qui arriva avec le gâteau et rebroussa chemin.  

 

- Crois-tu toujours rêver ?, murmura-t-il lorsqu’il s’écarta d’elle, le souffle aussi court que celui de sa compagne.  

 

Elle posa le front contre son torse un moment, reprenant ses esprits, avant de relever les yeux vers lui.  

 

- Non., souffla-t-elle, apaisée.  

- Je sais que l’année a été émotionnellement chargée, Kaori, mais tout cela, c’est le passé. On a toutes les clefs pour garantir notre futur. Je ne peux pas te promettre que tout sera rose mais je ne risque pas grand-chose à te certifier que ce sera certainement moins houleux., lui affirma-t-il.  

- Ce que je peux te promettre dans l’immédiat, c’est de rentrer dès qu’on aura fait le gâteau. Tu es fatiguée, Sugar., lui fit-il remarquer.  

 

Elle n’eut même pas le courage de démentir et acquiesça, se laissant étreindre encore un moment avant de s’écarter lorsque la musique changea et que le gâteau fut annoncé. Ils posèrent pendant deux minutes pour les photos avant de couper la première part. Taquin, le marié ramassa un peu de crème sur le bout de son doigt qu’il présenta à sa femme mais recula au dernier moment hors de portée de ses lèvres pour le poser sur son nez.  

 

- Ryo !, s’offusqua-t-elle, portant la main pour l’essuyer, main qu’il bloqua avant de se pencher et d’embrasser son nez pour en ôter toute trace délictueuse avant de descendre prendre ses lèvres.  

- La nuit de noces risque d’être très chaude entre ces deux-là., pipa Mick alors que les mariés ne se quittaient plus.  

- Après toute une journée à respecter les convenances, on n’en attend pas moins., répliqua Miki, adressant un regard chaud à son mari qui lui sourit complice.  

- Vous parlez de ma sœur…, intervint Hide, un peu gêné.  

- Dois-je te rappeler notre mariage, Hide ?, suggéra Saeko, glissant les doigts sur sa cuisse de manière suggestive.  

- Euh… non, non, ça va aller., rougit-il.  

- Tout va bien ici ?, leur demanda le marié en revenant à table, tenant sa femme par la main.  

- Très bien et vous ?, leur retourna Shin, amusé.  

 

C’était étrange pour lui de se retrouver entouré d’autant de monde à table, les amis de son fils, qu’il apprenait à connaître depuis quelques temps maintenant et appréciait. Il était heureux que Ryo ait eu ces personnes-là autour de lui pendant qu’ils étaient sur des sphères différentes. Au moins, il n’avait pas été seul.  

 

- Ca va mais nous allons y aller après. Kaori fatigue., leur apprit Ryo.  

- Vous avez tous vos passes ?, leur demanda-t-il.  

- Oui, ne t’inquiète pas. Les voitures sont prêtes aussi., le rassura Falcon.  

- Merci. Profitez bien., leur souhaita le marié alors que le gâteau était servi.  

- Tu as vraiment besoin de semer le doute sur l’hôtel où vous serez ?, s’étonna Sayuri.  

- Ce qui m’importe, ce n’est pas cette nuit. C’est l’endroit où nous partirons demain matin. J’ai réservé la suite nuptiale dans plusieurs hôtels. Ca minimise le nombre de journalistes qui nous attendent et donc le risque d’être suivis demain matin., se justifia le marié.  

- Nous y allons, Kaori ?, lui demanda-t-il quand elle eut fini.  

 

Elle acquiesça et se leva quand il lui tira sa chaise galamment. Ils embrassèrent toute la tablée avant de passer saluer et remercier les autres tables et s’éclipser au bout d’un long moment. Arrivés à l’extérieur, Kaori frissonna dans l’air frais nocturne et Ryo retira sa veste pour l’en entourer.  

 

- Je ne me trompais pas en disant que tu serais encore plus sexy sans la veste…, admit-elle, admirant son homme en chemise blanche surmontée du gilet gris.  

 

Elle ne se cacha pas lorsque son regard s’arrêta sur son postérieur d’un air gourmand.  

 

- Encore un peu de patience, Sugar…, lui répondit-il, l’embrassant voluptueusement alors que la voiture arrivait.  

 

Ils grimpèrent et s’installèrent côte à côte, Kaori se laissant aller contre lui, son bras autour de ses épaules, la caressant tendrement. Ils n’avaient pas passé la grille de la propriété qu’elle s’était déjà endormie.  

 

- Kenji, c’est un problème si on passe la case hôtel ? On peut directement se rendre là-bas ?, lui demanda Ryo après avoir réfléchi deux minutes en observant sa femme dormir.  

 

Il vit son chauffeur se concerter du regard avec son garde du corps puis acquiescer.  

 

- Non, on peut y aller. On prévient les autres., fit-il, changeant de direction.  

- Merci., répondit Ryo, posant la tête contre l’appui et fermant les yeux.  

 

Le trajet se fit en silence, hormis les quelques mots et appels échangés par les hommes à l’avant, et, quelques heures plus tard, la voiture s’immobilisa à destination.  

 

- Kaori, réveille-toi., l’appela Ryo doucement.  

- On est arrivés, Sugar., lui apprit-il, sortant et lui tendant la main.  

- J’espère que ça te plaira., fit-il, légèrement nerveux.  

 

Encore ensommeillée, elle se glissa sur le siège puis hors de la voiture et se tourna vers les lieux. 

 


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