Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 31 :: Chapitre 31

Publiée: 22-02-21 - Mise à jour: 22-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. C'est toujours compliqué de maintenir la confiance dans des relations débutantes d'autant quand les choses se compliquent. Voyons si ça s'arrangera. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 31  

 

Quand il rentra à l’appartement le soir même, Ryo se sentait d’humeur sombre et las. La journée avait été éprouvante et, même s’il avait été physiquement au bureau, son esprit était ailleurs avec Kaori. Il avait envoyé un tas de SMS restés sans réponse et avait pesté jusqu’à ce que Mick lui ramène le sac à main de sa compagne, l’apaisant quelque peu. Il s’était senti bête de s’être énervé pour cela mais cela n’apaisa malgré tout pas l’anxiété née avec son éloignement.  

 

- Je ne sais pas ce qu’elle met dedans mais il y a son portefeuille et son téléphone même s’il n’est plus utilisable., lui dit-il, lui montrant l’appareil broyé.  

- C’est un miracle qu’elle ait réussi à appeler avec., constata-t-il.  

- J’irai lui en chercher un avant de rentrer., répondit Ryo, tenant le téléphone cassé dans ses mains.  

- Ne jetez pas l’ancien si elle a des choses à récupérer dessus. J’ai le gadget qui va bien., lui proposa l’américain.  

- Il répare aussi les relations cassées ?, pipa le japonais, perdu dans ses pensées.  

- Eh… Tu ne vas pas jeter l’éponge au premier coup de vent, non ?, lui retourna Mick.  

- La journée a été dure pour tout le monde. Kaori t’aime et tu l’aimes. Elle a peut-être peur que tu lui en veuilles de s’être enfuie ainsi., suggéra-t-il.  

- Bien sûr que j’ai été furieux mais j’étais surtout…, s’emporta Ryo, se retenant d’envoyer valser les dossiers sur son bureau.  

 

Il s’appuya des deux mains sur le meuble, tête baissée, yeux fermés, tentant de se reprendre.  

 

- T’étais surtout quoi ?, l’interrogea Mick.  

- Mort de trouille à l’idée de la perdre. J’ai peur de la perdre, Mick. J’ai besoin d’elle, besoin de savoir qu’elle sera toujours là. Depuis ce matin, j’ai l’impression d’étouffer., murmura son ami avec une telle tristesse dans la voix que Mick en fut surpris.  

- Va la retrouver. Elle est à l’appartement avec Miki., lui apprit-il.  

- Elle a appelé Miki ?, s’étonna Ryo, blessé, se redressant.  

- Non. C’est elle qui est allée au commissariat pour lui tenir compagnie et la ramener, se doutant que son frère ne pourrait pas., lui expliqua l’américain, soulageant un peu son ami.  

- Ryo, tu ne t’es pas vraiment marié avec Maya, rassure-moi ?, le questionna-t-il.  

- J’ai vu les infos comme toute la boîte., répondit-il à son regard interrogateur.  

- Non, on essaie juste de gagner du temps pour que son mariage soit homologué avant de lancer un démenti. Wilson et elle doivent être dans l’avion qui les ramène aux Etats-Unis à cette heure., justifia le dirigeant.  

 

Il commença à ranger ses affaires pour rentrer. Rien de bon ne ressortirait du reste de cette journée. Il avait honoré ses rendez-vous de l’après-midi, le reste attendrait. Il avait besoin de repos et surtout de retrouver Kaori. Il s’immobilisa soudain, réalisant avec retard les paroles de son ami.  

 

- Tu as vu les informations ? Quand ?, l’interrogea-t-il.  

- Moi, ce midi mais Kazue m’a dit que la première à en avoir parlé, c’était Reika, ce matin., lui répondit son ami.  

- Avant ou après le départ de Kaori ?, poussa Ryo, inquiet.  

- Je ne sais pas vraiment. Avant, je dirais. Oui, c’est cela avant parce qu’elle a essayé de me joindre mais que j’étais déjà à la recherche de Kaori., affirma-t-il.  

 

Ryo se dirigea vers la porte de son bureau qu’il ouvrit brusquement.  

 

- Asami, Reika est passée ce matin ?, la questionna-t-il, le visage dur.  

- Je ne l’ai pas vue., nia-t-elle.  

- Elle est passée, patron. Elle est venue montrer quelque chose à Kaori., lui apprit le garde du corps.  

- Le ton est même monté entre elles., ajouta-t-il.  

- Prépare-toi, on rentre., l’informa le dirigeant, assemblant les pièces du puzzle.  

- Si ce n’était pas la sœur de Saeko, je la virerais sur le champ., gronda Ryo, revenant pour prendre ses affaires que Mick lui tendit.  

- N’oublie pas ce que t’a dit Umi ce matin : reste calme., lui conseilla-t-il.  

 

Ryo acquiesça sombrement et sortit de là, suivi par son ami qui referma la porte derrière lui.  

 

- Ca va aller pour eux, Mick ?, demanda Asami, inquiète.  

- C’est une journée de turbulences sur la Saeba Airlines. Ca devrait aller., lâcha-t-il.  

- Tu en es sûr ?, insista-t-elle.  

- Ils sont plus forts qu’ils ne le pensent. Je ne me fais pas beaucoup de souci pour eux., lui affirma-t-il, confiant.  

 

Il avait été surpris par la réaction de Kaori le matin même, il ne pouvait le nier. Mais, en prenant du recul et revoyant tous les évènements de la journée avec calme, elle faisait sens. Kaori devait penser que le plan avait mal tourné. Avec la fausse nouvelle de la blessure de son frère et son enlèvement, elle ne devait plus savoir où elle en était… Rien que son ami ne puisse arranger en somme.  

 

Quand il arriva à l’appartement, Ryo trouva Miki assise sur le canapé, feuilletant un magazine. Il fouilla les lieux du regard mais ne vit trace de sa compagne.  

 

- Kaori dort. Elle était épuisée., lui apprit-elle, se levant.  

- Merci Miki., soupira-t-il, soulagé.  

- Tu ne t’es pas vraiment marié, Ryo ?, lui demanda-t-elle, soucieuse.  

- Je ne peux pas croire que tu aurais fait une chose pareille alors que tu l’aimes comme un fou., ajouta-t-elle.  

- Non, je ne me suis pas marié avec Maya. On a juste entretenu l’illusion et le fera jusqu’à ce que son mariage soit homologué aux Etats-Unis. C’est une longue histoire., lui expliqua-t-il, voyant son regard surpris.  

- Tu me raconteras cela une autre fois. Je vais rentrer chez moi et vous laisser. Prends soin d’elle. J’ai été chercher des plats chez le traiteur pour vous ce soir. Pas de ça., le gronda-t-elle gentiment en le voyant sortir son portefeuille.  

- Merci Miki., répéta-t-il, reconnaissant.  

 

Il raccompagna son amie à la porte et se dirigea vers leur chambre.  

 

- Je ne veux pas être dérangé, sous aucun prétexte., informa-t-il son garde du corps.  

- D’accord, patron. Patron, pour ce matin, je suis désolé. Je me suis absenté juste une minute…, s’excusa l’homme.  

- C’est son frère. Tu n’aurais rien pu faire. Elle te serait peut-être même passée dessus juste pour aller plus vite., éluda Ryo.  

- Merci patron.  

 

Ryo acquiesça puis rentra dans la chambre, refermant doucement la porte. N’osant avancer, il resta un moment à la regarder dormir avant de la rejoindre, s’allongeant à ses côtés. Il ne se demanda pas s’il pouvait ou non la tenir contre lui et souleva légèrement sa tête pour y passer le bras et la reposer sur son épaule. Après quelques instants, elle passa son bras au dessus des draps et la posa sur son ventre.  

 

- Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, Kaori. J’espère que tu me laisseras t’expliquer., murmura-t-il, fermant à son tour les yeux, la fatigue de la journée le rattrapant.  

 

Quand elle se réveilla quelques temps plus tard dans les bras de Ryo, Kaori se demanda quoi faire. Bouger ou ne pas bouger ? Prendre le risque de le réveiller ou s’affranchir au plus vite de cet amour qui l’habitait et la faisait souffrir autant qu’il lui avait apporté de bonheur ? Elle resta dans ses bras un moment, revivant les bons moments qu’ils avaient eus ensemble de l’échange lors de leur première rencontre jusqu’à leur baiser à Paris en passant par tous ces évènements qui les avaient soudés. Elle n’arrivait pas à croire que Kaibara avait réussi à les séparer. Elle caressa un moment l’idée de rester la femme de l’ombre malgré ses principes, juste pour pouvoir rester à ses côtés même ponctuellement mais se secoua. Elle n’était pas ce genre de femme. Elle aurait toujours l’impression de l’empêcher d’essayer de faire réussir son couple même si elle savait qu’il n’aimait pas Maya comme il l’aimait elle et elle savait qu’il ne lui avait pas menti sur le sujet. C’était peut-être le plus douloureux.  

 

Au bout d’un long moment, elle finit par se lever doucement sans qu’il se réveilla et sortit de la chambre. Une tasse de thé à la main, elle s’assit dans le canapé, les jambes repliées contre elle comme pour tenter de contenir la douleur, et alluma la télévision, zappant à n’en plus finir avant de lâcher la télécommande en laissant tourner. Elle se perdit dans ses pensées, le regard perdu dans le vague. Comment avancer en partant de là ? Comment avancer quand la douleur lui vrillait le cœur rien qu’en pensant à lui ? Comment serait-ce quand il serait là, devant elle, quand elle devrait travailler avec lui, faire une réunion avec lui ? Arriverait-elle à ne pas penser à son envie de sentir ses bras autour d’elle, ses lèvres sur les siennes, de voir son sourire qui lui était uniquement destiné ? Elle sentit les larmes monter et les réprima.  

 

Ce serait dur mais elle pouvait le faire. Elle pouvait se montrer jeune adulte responsable et suffisamment mûre pour passer outre son chagrin d’amour, son tout premier chagrin d’amour, et se comporter comme l’assistante professionnelle qu’elle savait être. Il ne lui restait que trois mois à tenir après tout. Ce n’était pas grand-chose. [i] L’enfer... [/i], entendit-elle une petite voix lui dire. Non, elle pouvait le faire. Elle pouvait trouver en elle le courage, la fierté de ne voir en lui que son patron et d’oublier l’amant. Finalement, ne pas avoir franchi le cap avec lui pouvait être une chance pour elle. Ce serait certainement plus facile. [i] Mensonge... [/i] résonna dans sa tête qu’elle secoua pour chasser l’intrus qui tentait d’y mettre le bazar. Elle pouvait le faire et elle pouvait aussi faire en sorte qu’Hide et Ryo ne se séparent pas. Il ne s’était pas mal comporté avec elle après tout. Il était lui-même victime de son tuteur. Ils avaient juste manqué de chance. Il l’aimait, elle n’en doutait pas, et, si la famille n’avait pas été quelque chose de si important pour elle, elle aurait peut-être mis sous cloche sa fierté et accepté de l’aimer dans l’ombre.  

 

[i]- Monsieur Saeba, ce mariage est une réelle surprise. Qu’est-ce que ça vous fait ?  

- Ni chaud ni froid. Une obligation par laquelle il faut passer.  

- Monsieur Kaibara, ça vous fait quoi de voir les deux enfants que vous avez élevés se marier ensemble ?  

- C’est un réel bonheur que nous allons célébrer sans tarder.  

- Désolé père. Je n’ai pas le temps ni le cœur à célébrer un mariage imposé.[/i]  

 

Kaori releva les yeux et regarda l’écran afficher la vidéo de la sortie de la mairie, la même que celle qu’elle avait vue le matin même et qui lui avait fait tant de mal. Elle sentit les larmes couler sur ses joues mais était incapable de détacher le regard des images qui s’y répétaient ou d’appuyer sur le bouton de la télécommande pour éteindre. Pourtant, l’image se coupa et laissa place à un écran noir avant qu’elle ne sente quelqu’un s’asseoir à ses côtés.  

 

Ryo s’était réveillé au son de la télévision. Encore fatigué, il avait eu du mal à émerger mais, quand il avait entendu la vidéo tournée le matin même, il avait bondi du lit. Il devait rétablir la vérité et, quand il vit son visage baigné de larmes, il sut qu’il ne s’était pas trompé. Elle avait été bernée par les informations, quelque chose qu’il n’avait pas prévu. Eteignant la boîte à images sataniques, il vint prendre place à ses côtés et attendit qu’elle le regarda pour commencer.  

 

- Ce n’est pas ce que tu crois, Kaori., lui murmura-t-il quand elle posa ses yeux emplis de douleur sur lui.  

- Qu’est-ce que c’est alors ?, lui demanda-t-elle d’une voix éraillée.  

- Une partie du simulacre. Une partie non prévue, décidée en dernière minute., lui apprit-il.  

- Regarde, c’est une copie de l’acte de mariage de Maya. Ce n’est pas mon nom., lui assura-t-il, sortant le papier et le dépliant.  

 

Elle refusa de le regarder, posant une main dessus et fouillant juste son âme, enfin du moins c’était l’impression qu’il en avait.  

 

- Regarde., insista-t-il.  

- Non, je te crois., chuchota-t-elle, pleurant de plus belle.  

- Alors pourquoi tu pleures ?, lui demanda-t-il, posant une main sur sa joue.  

- Parce que je t’ai laissé tomber., répondit-elle, culpabilisant.  

- Chut, Sugar., lui enjoignit-il, l’attirant contre lui.  

- Tout va bien, Kaori. Je n’aurais pas dû changer nos plans sans t’en avertir. Je n’aurais surtout pas dû oublier mon téléphone. La journée a été éprouvante pour toi et ce n’est pas comme si les deux mois qui venaient de passer avaient été simples alors respire. Je ne suis pas fâché., lui affirma-t-il, la laissant pleurer contre lui.  

 

Ils restèrent un moment enlacés, elle à évacuer par les larmes toute l’anxiété de la journée et lui à la rassurer en caressant ses cheveux trouvant par la même occasion l’apaisement qu’il avait cherché également depuis qu’ils étaient séparés.  

 

- Que s’est-il passé ? Pourquoi tu as changé le plan ?, lui demanda-t-elle quand enfin elle parvint à se calmer.  

- Je me suis souvenu que Shin avait beaucoup de contacts aux Etats-Unis également. Je craignais qu’il joue de ses relations pour empêcher l’homologation de leur mariage là-bas. Je voulais aussi leur permettre de partir du Japon sereinement. Dès que tout l’administratif sera terminé, je ferai un démenti. Je te promets., lui assura-t-il, la serrant contre lui.  

- Je te crois., murmura-t-elle, fermant les yeux.  

 

Elle passa les bras autour de lui et se pressa un peu plus contre lui, le nez dans son cou. Elle sentait son odeur, sa chaleur l’envahir et elle retrouvait enfin la sérénité qui lui avait tant manqué. Un long frisson la parcourut lorsque ses lèvres se posèrent dans le creux de son cou et, quand il s’écarta, elle releva la tête et l’observa, les yeux dans les yeux, avant de se pencher et de l’embrasser avec tendresse.  

 

- Tu me pardonnes d’avoir douté ?, l’interrogea-t-elle lorsqu’elle s’écarta.  

- Avec un ou deux baisers de plus, ça devrait être bon., la taquina-t-il.  

- Tu ne profites pas un peu de la situation ?, le sermonna-t-elle, le regard pétillant.  

- J’abuserais si je te demandais tes faveurs., répliqua-t-il, remettant tendrement une mèche de cheveux derrière son oreille.  

- Et si c’était moi qui te demandais tes faveurs ?, lui retourna-t-elle.  

 

Il l’observa. Toute trace d’humour avait quitté son regard qui était serein et chargé d’amour. Il traça la ligne de son menton puis celle de ses lèvres avant de glisser la main dans ses cheveux. La proposition était des plus tentantes mais étaient-ils assez forts pour continuer à avancer et se construire sans se laisser bercer par l’illusion que créeraient des rapports charnels, une illusion forte mais parfois éphémère qui pouvait les détruire ?  

 

- Tu sais pourquoi je veux attendre, Kaori ?, lui demanda-t-il, très sérieux.  

- Pour qu’on soit sûrs de nous, plus forts…, répondit-elle dans un murmure.  

- Oui., acquiesça-t-il, la contemplant avant de prendre une profonde inspiration.  

- Kaori, j’ai connu beaucoup de femmes et toujours pour des relations de très courtes durées. En clair, j’ai rarement passé plus d’une nuit avec la plupart d’entre elles et, quand ça a duré plus longtemps, c’était uniquement parce que je savais que ça ne durerait pas parce que je reprendrai l’avion derrière. Il n’était pas question de sentiments, que de sexe et de passer un bon moment qui finirait par du sexe. Tu te demandes pourquoi je ne veux pas le faire avec toi ?, l’interrogea-t-il, la voyant pensive.  

- Non, je trouve cela… triste., avoua-t-elle.  

- Triste ?, répéta-t-il, ébahi.  

 

Ce n’était clairement pas la réponse qu’il attendait de sa part. Elle aurait dû lui en vouloir, réprouver son comportement, lui dire qu’il n’avait été qu’un fieffé salaud et que, pour sa part, il pouvait toujours attendre avant d’en arriver là avec elle mais elle trouvait cela triste…  

 

- J’ai été ignoble, Kaori. Ce que j’ai fait, c’est moche, horrible, misogyne. Tout ce que tu veux mais pas triste., objecta-t-il.  

- Tu ne les as pas violées non plus., le reprit-elle.  

- Je n’approuve pas ce que tu as fait mais il n’empêche que je trouve ça triste. J’aurais préféré que tu me dises que tu avais été engagé dans une relation sérieuse même si ça m’aurait probablement rendue jalouse… parce qu’au moins, tu aurais aimé et ressenti du bonheur. Tout ce que j’ai entendu, c’est ta solitude et j’ai l’impression que c’est ce qu’a été toute ta vie depuis que tu as perdu tes parents., réfléchit-elle, posant un regard doux et aimant sur lui.  

 

Il sentit son cœur battre douloureusement à ses mots. Elle venait de mettre le doigt sur ce qui l’avait habité toute sa vie jusqu’à elle. Il en aurait presque pleuré en ayant le sentiment que cette période était enfin terminée.  

 

- J’espère que tu ne te sens plus seul maintenant mais, si c’est le cas, je m’emploierai à te le faire oublier., lui affirma Kaori, passant la main dans ses cheveux et appuyant son front contre le sien.  

- Toi et moi, nous formerons une famille unie et solide., lui promit-elle.  

- Sens. Sens l’effet que tes mots me font., murmura-t-il, prenant sa main et la posant sur son cœur qui battait fort et vite.  

- Ca fait trois mois que je ne me sens plus seul, Kaori., lui apprit-il d’une voix douce et chaude.  

- Depuis que tu es entrée dans ma vie. Je ne t’en laisserai plus sortir., lui dit-il d’une voix sourde.  

- Ca me va. Ca me va très bien. Je ne comptais pas m’en aller., répondit-elle avec un léger sourire accompagné d’un regard lumineux.  

 

Il la fixa encore un instant et prit ses lèvres avec tendresse et tout l’amour qu’il ressentait, la sentant répondre à son baiser de la même manière. Se laissant aller sur le dossier du divan sans la quitter, il sentit ses formes se presser contre lui, l’émoustillant. Malgré tout, il ne rendit pas leur baiser plus passionné, savourant pleinement ce moment de tendresse partagée, la sensation qu’elle lui parlait à travers ses gestes et lui de même, caressant ses cheveux, son dos doucement, se rassurant, s’apaisant, se donnant de la douceur après une journée émotionnellement pénible.  

 

- On devrait peut-être dîner…, suggéra-t-elle, voyant l’heure tourner.  

- Je n’ai pas vraiment envie de manger pour le moment., admit-il, fixant ses lèvres.  

- Il vaut mieux manger avant d’aller dans la chambre., lui dit-elle.  

- Qui sait quand on en sortira…, ajouta-t-elle, le regard chaud.  

- Kaori…, lui opposa-t-il, pas sûr de vouloir aller jusqu’au bout.  

 

Elle s’écarta et le regarda, son regard se faisant intense.  

 

- Ils voulaient me violer, Ryo. Ils voulaient… Ils auraient été les premiers et, bien que je te pensais marié, tout ce que je me disais, c’est que j’aurais voulu que tu sois le premier., lui apprit-elle, la boule au ventre.  

- Les premiers ?, lâcha-t-il d’une voix blanche.  

- Le vieux et son sbire., cracha-t-elle, se levant et s’éloignant de lui, serrant les bras autour d’elle.  

- Ils voulaient me tuer mais avant…, reprit-elle, sentant l’angoisse monter de nouveau.  

- C’est fini, Kaori. C’est fini., lui dit-il, l’entourant de ses bras.  

- Tu es en sécurité maintenant. Tout va bien., lui assura-t-il.  

 

Il la serra aussi longtemps qu’il sentit son corps trembler puis l’emmena à la cuisine où il réchauffa les plats. Quand tout fut prêt, il appela le garde du corps, l’invitant à dîner avec eux comme le signe qu’il n’y avait aucun grief restant.  

 

- Je suis désolée d’être partie ainsi., finit par s’excuser Kaori après avoir repensé un long moment à toute la matinée.  

- Ce n’est pas grave., éluda l’homme.  

- Si, j’aurais pu vous causer des ennuis. J’ai agi impulsivement. Je me suis mise en danger seule sans réfléchir aux conséquences. En plus, j’aurais certainement été bien plus vite en voiture qu’à pieds., pipa-t-elle, tentant de ramener un peu de légèreté dans la conversation.  

- Mick m’a avoué qu’il ne pensait pas que tu aurais couru si rapidement jusque là où tu as été enlevée., lui apprit Ryo, dans le même esprit.  

- J’ai… je ne sais pas… Je n’ai pas vraiment remarqué où j’étais arrivée. Je ne pensais qu’à Hide et au fait de le voir avant…, répondit-elle, incapable de finir sa phrase.  

- Tu avais passé le pont. Tu t’en souviens ?, lui demanda-t-il, posant la main sur la sienne et la pressant pour la ramener au présent, au fait qu’Hide était en vie et sans une égratignure.  

- Oui, vaguement. Ils m’ont attrapée juste après., se rappela-t-elle.  

- Comment tu as fait pour t’échapper ?, l’interrogea-t-il, pouvant enfin avoir des réponses.  

 

Elle prit quelques secondes pour se souvenir, frissonnant mais préférant taire certains passages qu’elle avait déjà dû raconter à son frère, avant de se lancer.  

 

- J’ai frappé Tanaka qui s’est effondré sur son homme de main. J’en ai profité pour sortir de la voiture qui redémarrait., expliqua-t-elle.  

- En plein milieu de la rue ? Mais tu aurais pu être renversée !, s’exclama Ryo, horrifié.  

- Je crois… Je crois que j’ai failli l’être., admit-elle, se remémorant vaguement de quelque chose en ce sens.  

- Après je me suis juste engouffrée dans une ruelle. J’avais peur mais j’étais persuadée que c’était là que j’avais mes meilleures chances. J’ai couru et encore couru et, quand j’ai débouché en pleine lumière, je n’ai vu que la porte ouverte d’un bâtiment et je m’y suis cachée, refermant la porte derrière moi., continua-t-elle.  

- L’immeuble aux briques rouges qui t’avait interpelée, c’est cela ?, pointa son compagnon avec un léger sourire.  

- Oui. Comme je voyais encore les hommes dehors, je suis montée me réfugier au dernier étage. C’est là que j’ai tenté de rallumer mon téléphone cassé et réussi après plusieurs tentatives. Je crois que c’était la dernière fois qu’il fonctionnait d’ailleurs…, soupira-t-elle, regrettant de perdre les quelques photos qu’elle y avait enregistrées.  

 

Ryo se leva sans mot dire et alla chercher un sac resté dans l’entrée, le lui tendant.  

 

- C’est pour toi et Mick te propose de récupérer tes données sur ton ancien portable., lui apprit-il.  

- Tu… Merci, Ryo., répondit-elle, ravalant la protestation qui était née à la dernière seconde.  

- Après, tu connais la suite. Je t’ai appelé. Quand ils sont arrivés à mon niveau, je suis montée sur le toit pour trouver une sortie. Merci de m’avoir rattrapée quand je suis tombée. Merci d’avoir été là., lui dit-elle, reconnaissante.  

- Tu n’as pas eu l’air surprise de voir Hideyuki., fit-il remarquer, l’observant.  

- Tanaka m’avait avoué dans la voiture que c’était un piège pour m’attirer. Je savais donc qu’il n’avait rien., admit-elle.  

- Pourquoi m’appeler moi alors ?, l’interrogea-t-il.  

- Pour ne pas le mettre en danger, parce que ton numéro est apparu en premier, parce que tu saurais de quoi je parle… peut-être parce que c’était toi que je voulais entendre une dernière fois aussi…, balbutia-t-elle, baissant le regard.  

 

Ryo saisit sa main en regardant sa compagne qui garda les yeux rivés sur leurs doigts enlacés, plongée dans ses souvenirs douloureux. Le garde du corps se leva, rangea la table et les laissa seuls dans le plus grand silence. Ils restèrent un long moment ainsi jusqu’à ce qu’elle trouve la force de relever la tête et de sortir de ces moments terrifiants.  

 

- J’ai eu peur de te perdre, Kaori. Pas seulement ce matin mais toute la journée. Je ne veux plus qu’on se quitte ni se sépare., lui affirma-t-il.  

- Quand on m’a dit que tu étais marié…, commença-t-elle.  

- On c’était Reika ?, lui demanda-t-il, serrant les dents furieux quand elle hocha la tête.  

- J’ai voulu t’appeler pour avoir le fin mot de l’histoire et, après, je voulais attendre que tu me dises. Je me demandais ce qui avait coincé. Mais juste après, il y a eu cet appel et tout s’est enchaîné. J’étais perdue, Ryo. Je ne voulais pas te blesser mais je ne savais plus où j’en étais. Sans cela, je t’aurais attendu au bureau et tu aurais pu m’expliquer. Je suis désolée., lui dit-elle, les larmes revenant.  

- Tu as besoin de te reposer. Oublie tout ça. Tu es vivante et en sécurité. Je ne suis pas marié et on peut rester ensemble. Alors on va aller se coucher et dormir. Demain est un autre jour qui sera bien meilleur et je ne dis pas cela parce qu’il y aura une séance d’essayage où je pourrais me rincer l’oeil., la taquina-t-il, la faisant sourire.  

 

Il se leva et lui tendit la main et ils allèrent se coucher, s’endormant rapidement. Tous deux grognèrent lorsque le réveil sonna le lendemain matin, les tirant d’un sommeil profond.  

 

- Reste là., grogna Ryo, retenant sa compagne contre lui.  

- On doit aller bosser., murmura-t-elle, se laissant malgré tout aller contre lui avec plaisir.  

- On a le temps et j’ai encore des questions à te poser., avoua-t-il, pleinement réveillé.  

- De si bonne heure ? Tu m’en veux ou quoi ?, soupira-t-elle, fermant les yeux.  

- Pourquoi tu as dit que ton sac à main était dans la chambre à coucher ?, lui demanda-t-il, les yeux fixés au plafond.  

- De quoi tu parles ? Les questions tordues sans une tasse de café, c’est pas humain., gémit-elle.  

- C’est toi qui as des propos tordus., rétorqua-t-il.  

- Tu as dit à Mick que ton sac à main et tes chaussures étaient dans la chambre à coucher. Or, il m’a dit que la pièce était vide. Pourquoi tu as dit que c’était la chambre à coucher ?, lui redemanda-t-il, caressant son épaule doucement.  

 

Elle chercha dans sa mémoire ce qui l’avait conduite à dire cela et finit par hausser les épaules.  

 

- Je ne sais pas. Vu la disposition des pièces, ça devait me sembler logique. En plus, elle était bien exposée alors ça a dû jouer sur mon jugement., répondit-elle.  

- Tu en as pensé quoi ?, l’interrogea-t-il.  

- De la pièce ? Vide et poussiéreuse en plus de ce que je t’ai dit., répliqua-t-elle, amusée.  

- Non, p’tite tête…  

- Copieur…, le taquina-t-elle.  

- M’en fous. De l’appartement ? De l’immeuble ?, précisa-t-il.  

 

Elle prit quelques secondes pour se remémorer de l’endroit.  

 

- Je n’étais pas vraiment là en visite mais j’ai bien aimé le dernier appartement. Grand mais pas trop avec de beaux espaces et bien éclairé. Dommage qu’il soit à l’abandon. Il risque de finir rasé pour être remplacé par un plus grand building ou un parking., soupira-t-elle, dessinant des arabesques sur son torse, pensive.  

- J’ai l’impression qu’il t’a marquée., fit-il remarquer.  

- Oui, je crois. J’imagine bien des familles y ayant vécu, les rires des enfants jouant ensemble devant, leurs mères discutant sur les escaliers. Je ne sais pas. Cet immeuble me parle., admit-elle.  

- Et si je me renseignais pour savoir à qui il appartient et s’il est à vendre, tu voudrais bien m’emmener dans cette vie que tu imagines là-bas ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle leva les yeux vers lui, surprise. Cet immeuble lui semblait si loin du standing auquel il devait être habitué. Elle sonda son regard, cherchant à lire en lui. C’était loin mais, après tout, cela pouvait lui plaire s’ils partageaient les mêmes aspirations, s’ils faisaient des compromis. Peut-être qu’en joignant deux appartements, il aurait l’espace dont il avait besoin. Pour elle, l’appartement tel qu’il était était déjà beaucoup plus grand que ce à quoi elle était habituée mais elle s’y ferait sans peine. Elle le sentait. Peut-être que c’était leur nid.  

 

- Oui… Oui, je te parlerai de ceux qui y ont vécu et de notre vie à deux., lui promit-elle, des étoiles plein les yeux.  

 

Il sourit et se pencha sur elle pour l’embrasser, la faisant basculer sur le dos, une main sur sa hanche sans lâcher ses lèvres. Il la caressa doucement, redécouvrant les contours de son corps comme s’il les avait oubliés. Sa compagne faisait glisser les siennes sur son dos, faisant renaître cette chaleur agréable au creux de son ventre. Soudain, un téléphone sonna et Ryo se redressa en grognant.  

 

- C’est le mien. Californie, je dois décrocher., s’excusa-t-il, l’embrassant légèrement avant de prendre l’appel.  

 

Kaori se leva et alla préparer le petit-déjeuner avant d’aller prendre sa douche. Elle se glissa sous l’eau avec plaisir, rêveuse après ce début de matinée porté sur leur projet logement. Elle n’entendit pas la porte s’ouvrir mais se retourna en sentant le petit courant d’air frais. Elle fit face à son compagnon lui adressant un regard chaud et gourmand. Elle se sentit rougir mais ne lui demanda pas de s’en aller.  

 

- On est en retard. Je me suis dit qu’on pouvait partager la douche., suggéra-t-il à mi-voix.  

- C’est… C’est une idée., balbutia-t-elle.  

- Referme la porte. C’est une salle de bains, pas une piscine., lui dit-elle, lui faisant comprendre qu’il pouvait rester.  

- Oui, chef. Vous me passez le savon, chef ?, lui demanda-t-il, imitant un soldat.  

- Retourne-toi.  

 

Il se demanda pourquoi mais s’exécuta, curieux. Il l’entendit ouvrir le gel-douche puis attendit qu’elle le lui donna. Elle ne le lui passa pas. Se mordant la lèvre, nerveuse, elle posa les mains sur ses épaules et les fit glisser aidées par le gel-douche qu’elle avait déposé au creux de sa paume. Elle explora tout son dos, ses bras et ses épaules avant de se coller contre lui pour savonner son torse. Appréciant le moment, il ferma les yeux, se demandant jusqu’où elle irait. Ses mains descendirent le long de ses flancs avant de remonter sur ses côtes et de redescendre de nouveau, se posant sur ses hanches qu’elle caressa avant d’empaumer ses fesses, les griffant légèrement.  

 

- Ce n’est pas une étincelle que tu es en train d’allumer, Sugar, mais un brasier qui pourrait devenir incontrôlable., la prévint-il.  

- Un brasier sous l’eau ? Jamais vu., répondit-elle d’une voix sourde.  

- Tu en verras très souvent, crois-moi., lui promit-il.  

 

Laissant sa langue traîner sur son dos, elle descendit pour savonner ses jambes, devenant audacieuse et glissant la main entre ses cuisses et effleurant son intimité, entendant ses grognements en réponse. Trouvant en elle le courage, elle le força à se retourner et passa un bras derrière sa nuque, l’obligeant à se pencher pour l’embrasser alors que son autre main allait flatter sa virilité. Ryo n’était pas en reste et mêlait sa langue à celle de sa compagne avec fougue mais, quand il sentit le point culminant arriver, il posa la main sur la sienne et l’arrêta, l’obligeant à se retourner. Passant les bras au dessus d’elle, il attrapa le gel-douche et, devant ses yeux, en versa dans le creux de sa paume.  

 

- A ton tour…, lui murmura-t-il à l’oreille avant d’en attraper le lobe et de le suçoter.  

 

Il posa au même moment les mains sur ses seins, les empaumant avec douceur avant d’en faire le tour puis remonter vers ses épaules et de descendre le long de ses bras. Il entrelaça leurs doigts et les remonta sur sa poitrine, l’amenant à se caresser elle-même telle une marionnette dont il était le meneur.  

 

- Chante pour moi., chuchota-t-il, prenant les sommets entre ses pouces et index.  

 

Elle ne resta pas longtemps silencieuse. Les soupirs arrivèrent en premiers, suivis de légers gémissements qui s’accentuèrent et ne s’arrêtèrent que lorsqu’il quitta ses deux sommets appétissants, la laissant haletante, pour descendre sur son ventre et plus bas. Effectuant de petits cercles sur son abdomen puis son bas-ventre, il commença par effleurer son intimité tout en délicatesse, veillant ses réactions. Il ne voulait pas la mettre mal à l’aise. Lorsqu’il toucha enfin son objectif, ses gestes se firent encore plus doux et lents et il attendit de la sentir onduler contre lui pour approfondir ses caresses et glisser les doigts un peu plus en elle titillant ce petit point sensible et alternant avec des immersions un peu plus poussées à chaque fois dans son antre qui se faisait de plus en plus accueillante.  

 

Lorsqu’elle se retourna dans ses bras, cherchant ses lèvres avec avidité, il la laissa faire et retrouva le chemin de son terrain de jeu, sentant bientôt sa compagne s’en prendre de nouveau à sa virilité, accélérant les mouvements lorsque lui les accélérait sur elle. A ce jeu-là, ils ne tardèrent pas à trouver la jouissance et s’accrochèrent l’un à l’autre, leurs bouches scellées écrasant le cri qui les accompagna.  

 

- Si tu ne me lâches pas, je ne réponds plus de rien., grogna-t-il contre ses lèvres.  

- Je ne peux pas te laisser ainsi., fit-elle, mutine, continuant à le caresser, le sentant déjà retrouver toute sa vigueur.  

- Et je te signale que tu as toujours la main au panier également., ajouta-t-elle, sentant le désir remonter.  

- J’aime te sentir danser sous mes doigts., murmura-t-il, souriant contre ses lèvres.  

- Je chante, je danse… Ce sera quoi après ?, lui demanda-t-elle dans un soupir.  

- Je ne sais pas. Je vais y réfléchir., répondit-il, mutin.  

 

Ils recommencèrent à s’embrasser tendrement tout en continuant à se caresser et refaisant monter le désir. N’y tenant plus, il la prit par la taille et la plaqua contre la paroi, guidant ses cuisses autour de ses hanches.  

 

- Ce n’était pas la façon dont j’avais imaginé notre première fois., lui expliqua-t-il, caressant ses fesses et son intimité tout en déposant une pluie de baisers sur sa gorge et son visage.  

- Elle sera comme notre relation : spontanée., répondit-elle, passant les bras autour de son cou pour l’embrasser.  

- Quand même une douche, en catimini, juste avant de partir au boulot…, pipa-t-il.  

- Tu vas te taire et agir ou on va encore une fois…  

- Patron, le chauffeur est là !, l’avertit le garde du corps.  

- Etre interrompus., soupira-t-elle, laissant tomber la tête sur son épaule.  

- Je peux lui dire que je n’ai pas le temps, que je te déflore et qu’ils n’ont qu’à patienter ?, lui demanda-t-il, malicieux.  

- Je crois que ça veut dire non., répondit-il à son regard consterné.  

- On arrive !, cria-t-il.  

- Toi, tu ne bouges pas., lui dit-il.  

 

Elle écarquilla les yeux quand il recommença à la caresser de manière très précise et enfouit son visage dans son cou pour étouffer son cri quand il l’emmena au septième ciel, moins de deux minutes plus tard. Eteignant la douche, il la porta pour sortir de la douche alors que son corps tremblait encore.  

 

- Ce sont tes plus belles couleurs., lui chuchota-t-il à l’oreille en voyant ses pommettes rosies alors qu’elle glissait contre lui pour remettre les pieds au sol.  

 

Elle lui sourit et accepta la brosse à dents qu’il lui tendit. Ils achevèrent de se laver avant d’aller dans la chambre et de s’habiller rapidement.  

 

- Tant pis pour le petit-déjeuner., fit Kaori en voyant la table encore dressée.  

- J’ai préféré notre aparté dans la salle de bains. C’est important d’être bien propres., lui susurra-t-il à l’oreille.  

 

Elle lui adressa un sourire lumineux puis rangea les plats en deux minutes avant de partir.  

 

- Tu sais quoi ? Je vais demander à Umi de faire les recherches pour l’immeuble. C’est un peu plus calme pour lui en ce moment et, nous, nous avons vraiment besoin d’intimité., lui apprit Ryo alors qu’ils roulaient vers la Midtown Tower.  

- Dès qu’il aura trouvé et si l’immeuble est à vendre, on ira visiter. Kaori, il faut que tu saches que je n’achèterai pas si Mick ne nous donne pas le feu vert en terme de sécurité. Si l’immeuble est trop dur à protéger, je me plierai à sa décision., l’informa-t-il.  

- Je me fie à toi. Ce n’est pas le seul bien qui puisse me plaire dans Tokyo. Au pire, on a toujours l’appartement., le taquina-t-elle, lui valant un regard noir.  

 

Au même moment, le téléphone portable de Ryo sonna de nouveau.  

 

- Un appel dont je me serai bien passé., murmura-t-il, l’air sombre.  

- Bonjour Shin, que me vaut ton appel ?  

- Maya est repartie aux Etats-Unis., lui apprit son tuteur.  

- Je sais., répondit Ryo.  

- Vous êtes mariés. Vous devez vivre ensemble., lui ordonna Kaibara.  

- Ce qu’on fera dès qu’elle aura liquidé son affaire et put s’occuper de son appartement., mentit son protégé, prenant la main de sa compagne qui la pressa.  

- Et toi, où vis-tu depuis l’incident ?, l’interrogea Shin.  

- Chez un ami. C’est un peu petit mais c’est chaleureux., répondit le dirigeant.  

- Tu aurais pu revenir à la maison. Tu as toujours ta chambre., lui fit remarquer son tuteur.  

- Je sais mais je n’en avais pas envie.  

 

Ryo pouvait presque imaginer la tête de Kaibara à l’autre bout du fil. Si leurs relations avaient été moins tendues, il l’aurait certainement fait mais, en l’état actuel des choses, c’était hors de question. Il préférait vivre avec Kaori même si l’appartement n’était pas idéal.  

 

- Tu recherches un autre logement ou tu vas faire réparer l’appartement ?, le questionna son tuteur.  

- Je ne sais pas encore. Ecoute, j’arrive au parking, ça va couper. Au revoir, Shin., fit-il, raccrochant sans attendre.  

- Oh le vilain menteur. Tu avais encore deux minutes., lui annonça sa compagne, moqueuse.  

- Non, ces deux minutes-là, je préfère les employer autrement., lui dit-il, l’attirant à lui et l’embrassant, se fichant des passants qui ne pouvaient voir à travers les vitres arrières teintées.  

 

Quelques minutes plus tard, ils arrivaient au cinquante-quatrième étage, affichant un air posé et serein comme tout matin ordinaire sous le regard rassuré d’Asami, contente de retrouver sa collègue et son patron bien disposés et enjoués. 

 


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