Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 10 :: Chapitre 10

Publiée: 30-01-21 - Mise à jour: 30-01-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 10  

 

Kaori frappa et entra dans le bureau de Ryo en ce lundi matin. Pour une fois, c’était lui qui les avait accueillies Asami et elle à leur arrivée, ce qui les avait surprises.  

 

- Je te rapporte les dossiers pour les réunions de la journée. Il nous manque celui du service juridique. On les a relancés jusque vendredi mais impossible de l’avoir. Reika doit le ramener., l’informa-t-elle.  

- D’accord. Commandez à manger pour trois ce midi. On va débriefer sur la semaine dernière et celle à venir., lui demanda-t-il.  

- Très bien., acquiesça-t-elle.  

- Ryo, tout va bien ? Je veux dire, tu es arrivé tôt ce matin…, commença-t-elle.  

- A part Shin qui m’a fait suer hier, tout va bien. Et toi ?, l’interrogea-t-il.  

 

Le sourire éblouissant qu’elle lui adressa valut tous les mots qu’elle aurait pu prononcer.  

 

- J’ai passé un excellent dimanche. J’ai beaucoup pensé à quelqu’un., dit-elle.  

- Ca ira avec ton père ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui, ça va aller. Il s’en remettra., éluda Ryo.  

- Kaori, il faut que tu saches que mon service de sécurité va faire une enquête sur toi. C’est le protocole., lui apprit-il.  

- Quoique tu aies besoin de savoir, demande-le moi. Je n’ai rien à te cacher., lui affirma-t-elle.  

- Très bien. J’ai l’habitude de lire leurs rapports mais je ne le ferai pas pour toi., lui promit-il.  

- Tu contrôles vraiment tout…, plaisanta-t-elle.  

- Non, toi, je ne te contrôle pas et encore moins ce que tu fais naître en moi., lui répondit-il.  

 

Elle contourna le bureau et posa une main sur son épaule, la pressant doucement.  

 

- Merci., souffla-t-elle, touchée.  

- De rien., dit-il, posant une main sur la sienne.  

- Laisse-moi bosser maintenant, tu me déconcentres., la chassa-t-il sur le ton de l’humour.  

 

Elle quitta son bureau, sentant son regard sur elle.  

 

- Can you feel the love tonight.., se mit à chanter Asami.  

- Arrête…, gronda Kaori, gênée.  

- Je préfère te voir ainsi que comme la semaine dernière., riposta sa collègue.  

- Asami, je ne…. Il ne…, tenta la jeune femme.  

- Ne me dis pas qu’il ne se passe rien. Je veux bien croire que ce n’est pas concret mais c’est là et, si tu t’inquiètes que je colporte quelque bruit de couloir, rassure-toi. Je ne ferai jamais rien qui puisse nuire à Ryo ni à toi.  

- Merci.  

 

Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et laissèrent passer les premiers participants à la réunion. Quand tout le monde fut réuni, Asami alla chercher Ryo. Au moment où il passait dans le hall, l’ascenseur amena une nouvelle arrivante.  

 

- Bonjour Ryo, Je ramène le rapport pour l’activité du service juridique., fit Reika, lui adressant un sourire charmeur.  

- Tu me le synthétises au plus vite, s’il te plaît., demanda-t-il, tendant le dossier à Kaori.  

- Et la prochaine fois, tu rendras ton rapport dans les délais. Quand on dit vendredi quinze heures, ça ne veut pas dire lundi neuf heures pour le service juridique., rappela-t-il à Reika qui se rembrunit.  

- Ryo, tu as pu regarder mon CV ?, lui demanda-t-elle, plus ou moins discrètement.  

- N’ayant pas de besoin particulier que tu puisses satisfaire, non !, répondit-il, agacé.  

- Reika, tu as laissé cela dans le dossier. Je ne voudrais pas que tu le cherches., lui apprit Kaori, lui tendant une brochure d’hôtel.  

- Il me semble que cet hôtel ne rentre pas dans les standards de la société., ajouta-t-elle.  

 

La jeune brunette avança et lui arracha le dépliant du love hôtel des mains de la jeune stagiaire avant de s’en aller d’un pas furieux.  

 

- Pas dans les standards ?, s’enquit Ryo.  

- Il ne me semble pas que la société ait besoin de chambres louées à l’heure et spécialement équipées., répondit-elle, ses pommettes se teintant.  

- La société… non en effet. Pour certaines personnes, la chose peut présenter un certain attrait., lui dit-il avec un léger sourire, plongeant dans son regard.  

- Il fait très chaud soudain ici., pipa Asami, prenant un document et s’éventant.  

 

Revenant à la réalité, les regards se séparèrent et Ryo se rendit à la réunion.  

 

- Bonjour tout le monde, veuillez excuser mon retard mais le service juridique vient juste de nous remettre son rapport. Choei, je compte sur toi pour rappeler à ton service que l’entreprise est comme une horloge. Quand un engrenage coince, c’est l’ensemble qui ralentit., lui demanda-t-il.  

- Je passerai le message., fit le directeur, s’assombrissant.  

- Très bien. Bon à l’ordre du jour…, entama Ryo.  

 

Plongée dans le dossier du service juridique, Kaori fronçait les sourcils.  

 

- S’il y avait un tour de magie pour comprendre le charabia juridique, je suis preneuse., soupira-t-elle.  

- Besoin d’un coup de main ?, lui demanda Asami.  

- Oui, je regarde ce qui est prévu à l’ordre du jour et je ne vois pas pourquoi il y a une proposition de changement de l’organe de décision de la société. Ryo est bien Président Directeur Général, non ?, répliqua Kaori.  

- Oui. Deux postes en un. Il décide de l’orientation de la société et en assure la gestion., expliqua sa collègue.  

- Pourquoi voudrait-il déléguer la gestion à quelqu’un ? Je ne le vois pas céder la présidence alors ça ne laisse que cela…, supposa la rouquine.  

- Je ne le vois pas non plus déléguer la gestion pour le moment., murmura Asami.  

 

Il avait changé depuis quelques semaines, avait certainement d’autres centres d’intérêts en tête en plus de la société mais, le connaissant, il ne la lâcherait pas avant un long moment.  

 

- Pourquoi j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond ?, demanda Kaori.  

- Parce que tu as beaucoup d’intuition. Ta synthèse est bouclée ?, l’interrogea sa titulaire.  

- Presque. Je butais sur ce point-là.  

- Alors boucle-le et relis-toi sans prendre en compte ce point-là. Tu diras à Ryo que tu l’as mis de côté parce que ce n’est pas clair. Il comprendra vite, je pense., lui conseilla Asami.  

 

Kaori s’exécuta et alla taper à la porte de la salle, montrant le rapport à son chef.  

 

- On fait une pause de cinq minutes., imposa-t-il, sortant de là.  

 

Il rejoignit ses deux assistantes à leurs bureaux et prit le rapport.  

 

- Alors ?, demanda-t-il.  

- Du très classique, un point sur les affaires en cours, les contrats en cours de traitement mais j’ai dû laisser un point de côté., lui avoua Kaori.  

- C’est cela. Une proposition de modification des statuts., fit-elle, nerveuse, lui tendant le document.  

 

Il lut le papier, ses sourcils se fronçant.  

 

- C’est bien ce que je pense, Ryo ?, lui demanda Asami, l’observant posément.  

- Oui, je crois. Je crois aussi que ce document n’aurait pas dû se trouver là., affirma-t-il pensivement.  

- Les affinités de Choei sont bien connues. Il ne s’en cache d’ailleurs pas., avança son assistante.  

- Oui, je sais. Bien vu, les filles., les félicita-t-il.  

- C’est Kaori qui a senti un loup. Elle a eu la sagesse de me poser la question plutôt que de jouer les grandes., la taquina Asami.  

 

La jeune femme rougit, gênée par le compliment.  

 

- Je ne doutais pas de pouvoir compter sur elle pour assurer mes arrières comme tu le fais., plaisanta-t-il, lui adressant un regard chaud.  

- A mon avis, il n’y a pas que tes arrières qu’elle assurera…, pipa Asami, amusée de voir sa collègue virer au rouge pivoine.  

- Je… Je dois… aller… quelque part…, bafouilla Kaori, s’enfuyant aux toilettes pour se calmer un peu.  

- Désolée, c’était un peu déplacé mais trop tentant., s’excusa l’assistante de Ryo.  

- Ne t’inquiète pas. Je sais que tu ne dirais rien de déplacé en présence d’autres personnes. Bon, j’ai un directeur à qui je dois botter les fesses. Tu peux me ressortir l’organigramme du service, s’il te plaît ? Je voudrais y jeter un œil ce midi.  

 

Elle acquiesça et il regagna la salle de réunion.  

 

- Nous avons fait le tour des points à aborder. Pas d’autres dossiers particuliers en cours ?, interrogea-t-il ses directeurs, une heure plus tard.  

- Très bien. La réunion est donc finie. Choei, tu peux rester, s’il te plaît ?  

 

Bien que formulé comme une question, le directeur la comprit bien comme un ordre et ne quitta pas la salle.  

 

- C’est quoi ça ?, demanda Ryo, lui jetant le dossier de modification.  

 

Choei le prit et étudia attentivement le document.  

 

- Une proposition de modification des statuts., répondit-il.  

- Je ne me souviens pas t’avoir demandé d’étudier ce point. Les statuts ont été entièrement révisés il y a deux ans à mon arrivée. Il n’est nul besoin de les modifier pour le moment., répliqua Ryo.  

- Ce n’est qu’une proposition pour sécuriser les actionnaires sur la gestion de l’entreprise. Tu peux comprendre qu’avoir une seule personne aux commandes d’une si grande entreprise peut inquiéter., lui opposa le directeur.  

- C’est étrange comme en vingt-quatre ans, ça n’a inquiété personne et que ça arrive aujourd’hui., ironisa le dirigeant.  

- Ce ne serait pas plutôt une demande personnelle de Kaibara ?, l’interrogea-t-il.  

 

Choei se trémoussa sur son siège, visiblement mal à l’aise.  

 

- Je ne vois pas pourquoi tu supposes cela…, pipa-t-il, nerveux.  

- Je ne sais pas. Ce n’est qu’une supposition puisqu’il est mentionné que le Président devrait avoir au moins vingt ans d’expérience au poste de Directeur Général et posséder a minima trente-cinq pour cent des actions de la société. Ca ne laisse pas beaucoup de candidats…, répondit Ryo, ce qui lui posa d’ailleurs une autre question qu’il préféra taire.  

- Dois-je te rappeler pour qui tu travailles depuis deux ans, Choei ? Ce n’est pas la première fois qu’on en parle mais c’est la dernière. Tu peux redescendre à ton bureau et récupérer tes affaires personnelles. Tu passeras au service du personnel déposer ton badge. Tu recevras ta lettre de licenciement dans les jours à venir. Tu peux disposer., lui asséna-t-il.  

- Mais Ryo… Tu ne peux pas faire cela ! Tu as besoin de moi !, cria-t-il.  

- Des personnes indispensables, il y en a plein les cimetières, Choei. Personne n’est irremplaçable. Même moi, je n’ai pas cette prétention., répondit calmement Ryo, sortant de la salle de réunion.  

 

Il n’attendit pas d’être dans son bureau et prévint le service de sécurité et le service informatique du téléphone d’Asami.  

 

- Un garde le suivra pour qu’il sorte sans faire d’histoire et tous ses accès sont désormais bloqués. Attends qu’il soit parti avant d’aller t’occuper de la salle, Kaori., lui demanda-t-il.  

- Tu… tu l’as viré ?, murmura-t-elle, stupéfaite.  

 

Il se tourna vers elle et l’observa. Elle culpabilisait. Ce n’était pas de sa faute et elle culpabilisait.  

 

- Viens avec moi. Asami, s’il y a un souci, tu m’appelles., lui dit-il.  

 

Elle acquiesça et elle vit Ryo guider sa stagiaire dans son bureau. Il la fit asseoir sur le divan, prenant place à ses côtés.  

 

- Tu n’es pas responsable, Kaori., lui dit-il.  

- Si je n’avais pas vu ce papier…, murmura-t-elle.  

- Asami l’aurait vu ou je l’aurais vu et ce se serait arrivé malgré tout. Choei est resté dans l’ère Kaibara. On a déjà eu plusieurs altercations. Il est sa marionnette et c’est dommage qu’il en fasse les frais mais c’est comme ça. Je ne peux pas travailler avec une équipe dans laquelle je n’ai pas confiance. Ca, je pense que tu peux le comprendre., déclara-t-il.  

- Oui… mais c’est si… soudain., murmura-t-elle.  

- C’est sûr. Ca peut paraître choquant et inhumain mais il y a des moments où je dois agir fermement., affirma-t-il.  

- Tu n’as pas à justifier tes décisions. Je ne suis que stagiaire ici., lui répondit-elle, s’en voulant de lui faire perdre son temps.  

- Ce n’est pas auprès de ma stagiaire que je me justifie. J’essaie de déculpabiliser et rassurer la jeune femme pleine de compassion qui va peut-être bientôt faire partie de ma vie., lui dit-il.  

 

Elle l’observa, touchée, et acquiesça.  

 

- Je m’en remettrai. Il faut que je m’y fasse.  

- Ne t’inquiète pas. Je ne compte pas en faire une habitude., lui assura-t-il.  

- Je retourne travailler.  

 

Il se leva et lui tendit la main pour l’aider à se lever. Elle n’en avait pas besoin mais, s’il était comme elle, c’était juste un moyen d’être proche. Elle glissa donc ses doigts entre les siens et se laissa attirer. Il la lâcha juste après, son pouce caressant ses phalanges.  

 

Quand elle revint à son bureau, Choei disparaissait derrière les portes de l’ascenseur. Elle se dirigea alors vers la salle de réunion pour la préparer pour la suivante en début d’après-midi et reprit le cours de sa journée de travail.  

 

- Elle. Tu lui proposes un rendez-vous si possible cette après-midi., indiqua Ryo à Asami le midi.  

- Je veux la recevoir le plus vite possible. Le service juridique ne peut rester sans personne à sa tête., ajouta-t-il.  

- Elle est jeune., lui fit remarquer Asami.  

- Je sais mais elle est surtout compétente. J’ai déjà eu l’occasion de discuter avec elle une fois ou deux. De toute façon, ce ne sera qu’un intérim pour le moment. Si elle assure, elle conservera le poste.  

- Tu ne voudrais pas quelqu’un avec plus d’expérience ?, lui demanda Kaori.  

- Pourquoi faire ? Ca va changer beaucoup de choses ? Les connaissances qui lui manquent, elle peut les acquérir. Les dossiers qu’elle n’a pas suivis, elle se penchera dessus. Les premiers mois seront intensifs mais comme pour toute personne qui débute. Tu sais de quoi je parle., lâcha-t-il avec un léger sourire.  

- Oui, mais moi, j’ai la chance d’avoir Asami et je ne suis qu’en stage., lui opposa-t-elle.  

- Cesse de te sous-estimer., lui lança-t-il, un peu agacé.  

 

Elle n’avait pas encore compris qu’elle avait déjà bien dépassé les attributions qu’on attendait d’elle pour un stage. Elle ne se contentait pas de répondre au téléphone et frapper des courriers en observant. Elle gérait des dossiers, prenait des initiatives, n’attendait pas qu’on lui dise quoi faire en se tournant les pouces.  

 

- Ca change de ne pas avoir quelqu’un qui se vante de ses prétendues compétences mais Ryo a raison, Kaori. Tu es très compétente., lui assura Asami.  

- Il me semble qu’on ne parlait pas de moi, non ?, murmura la jeune femme.  

- On devait débriefer de la semaine dernière., les recadra-t-elle poliment.  

 

Les deux autres sourirent et la discussion s’engagea, Ryo leur transmettant les documents qu’il avait recueillis. Ils échangeaient sur les réunions qu’il avait eues lorsque la porte du bureau s’ouvrit brusquement et Kaibara entra, furieux.  

 

- Toi et moi, nous devons parler, Ryo., lui affirma-t-il.  

- Je n’ai pas vraiment de temps à te consacrer, Shin. Nous sommes en plein travail., lui opposa-t-il.  

- Comme samedi soir ?, répliqua son tuteur.  

 

Kaori pâlit à l’allusion mais se retint de faire un geste vers Ryo qui aurait pu les trahir.  

 

- Laissez-nous., leur demanda-t-il d’une voix calme.  

 

Asami attrapa sa jeune collègue qu’elle voyait hésiter sur la démarche à suivre et l’emmena avec elle. Kaori ne put que voir le visage impassible de Ryo avant que la porte se ferme.  

 

- Ce n’est pas ton combat, Kaori. C’est le sien., lui dit sa collègue.  

 

Elle ne put qu’acquiescer, la gorge serrée, en repensant à la dernière fois où ils avaient parlé ensemble. Ca avait failli mal finir pour eux deux et elle n’était pas encore totalement sûre qu’il ne reviendrait pas en arrière. Elle avait besoin d’un capital-confiance que seul le temps pourrait leur donner. Pour le moment, elle devait croire que tout allait bien se passer.  

 

- Qu’est-ce que tu veux, Shin ?, lui demanda Ryo.  

- Tu m’as abandonné samedi soir, Ryo. Tu m’as abandonné pour une de tes poules. Tu as bien pris ton pied au moins, j’espère., cracha son tuteur.  

- Je comptais sur toi après tout ce que j’avais fait pour toi. Je t’ai élevé pour être mon fils…  

- Beau-fils, Shin. Tu m’as élevé pour épouser Maya et faire de toi le beau-père du plus riche businessman au monde. C’est ce que tu veux, non ? Etre dans les dix premiers ne suffit pas. Il faut que j’arrive au top. En m’ayant sous ta coupe, tu pensais pouvoir assouvir ta soif de pouvoir, n’est-ce pas ?, lui répondit son pupille d’un ton sec.  

- J’ai géré l’affaire de ta famille pendant deux décennies pour pouvoir te la transmettre et voilà comment tu me remercies ? Je te pensais plus reconnaissant, Ryo. Je n’aurais peut-être pas dû accepter de t’envoyer aux Etats-Unis pour étudier. Je n’aurais peut-être pas dû accéder à tous tes désirs de voyage et restreindre tes amitiés à un cercle plus convenable., répliqua Shin.  

- Plus convenable ? Plus formaté, tu veux dire., ironisa Ryo.  

- Peu importe. Ta place dans la société impose certaines obligations dont celle d’assister aux soirées d’autant lorsque ce sont les miennes. Je le fais pour toi aussi, Ryo. Je sais que, si on attendait que tu le fasses, je serais mort avant d’avoir assisté à la première. Je ne sais pas qui elle est mais tu ne pouvais pas me lâcher ce soir-là.  

 

Ryo se retint d’aller chercher la demoiselle en question pour lui présenter celle qui l’avait empêché d’assister à cette foutue soirée mais, dans l’état de fureur où se trouvait Shin, même une princesse ou la fille de Bill Gates ne feraient pas l’affaire. Kaori s’en prendrait juste plein la tête et il ne voulait pas que ça arrive. Ils avaient besoin de temps et, jusque là, il devait protéger son poisson rouge. Se rappelant sa réaction à l’image qu’il avait employée, il ne put se retenir de sourire.  

 

- Ca te fait donc tant rire tes responsabilités ?, se fâcha Shin.  

- Non, ça ne me fait pas rire. Je les assume, mes responsabilités. Je n’ai jamais cessé de le faire. C’est ce que tu m’as appris, non ? Alors je suis là et j’ai repris l’entreprise de mon père et de mon grand-père. Je vais la gérer comme je le souhaite en prenant les décisions dans l’intérêt du plus grand nombre. Quant aux soirées et autres mondanités, je fais le choix de ne pas en faire ma priorité que ça te plaise ou non. Samedi, j’étais avec une femme, c’est vrai, et je ne t’ai pas menti en te disant que c’était plus important., lui répondit-il.  

- Tu dois épouser Maya, Ryo. C’est la femme qu’il te faut., lui rappela son tuteur.  

- Maya est fiancée avec un homme qu’elle aime., lui opposa Ryo.  

- Maya se rappellera à son devoir de fille. Elle fera ce que je lui dis de faire.  

- C’est ta fille, ton sang, et tu préfères la rendre malheureuse pour assouvir tes projets personnels. Quel père es-tu ?  

- Un père qui veille à son bien-être et au tien. Vous ne vous aimez peut-être pas comme des amants mais vous vous connaissez bien. Passer votre vie ensemble ne sera pas un si grand supplice que cela. Elle saura faire ce qu’il convient pour t’aider à gagner en renommée., lui rappela-t-il.  

 

Ryo serra les dents et détourna le regard pour lutter contre l’envie de lui rentrer dedans. Il n’avait jamais frappé Shin, ni même envisagé de le faire mais toute cette conversation le poussait à bout.  

 

- Et si vraiment coucher avec ma fille ne t’apporte pas ce qu’il te faut, tu pourras toujours te prendre une maîtresse. Evite juste de semer des bâtards à tout va., lui conseilla son tuteur.  

- Je te le redis, Shin. Je n’épouserai pas Maya., gronda Ryo.  

- Je te laisse y réfléchir. Venons-en au but de ma visite. Tu as viré Choei. Tu vas le reprendre et t’excuser., lui demanda Shin, soudain plus calme.  

- Alors là, tu peux rêver. Je ne reprendrai pas un collaborateur déloyal. Je sais que tu n’es pas satisfait de ma façon de gérer les affaires mais je m’en contrefiche. Nos méthodes sont différentes et tu devras apprendre à vivre avec. Choei est licencié, fin de la discussion. Tu veux obtenir la mainmise sur la société, trouve un autre moyen mais je te préviens, je veille., l’avertit le dirigeant d’une voix déterminée.  

- Tu pourrais montrer un peu plus de respect, Ryo. J’ai été patient avec toi mais ma patience a des limites. Tu n’imagines pas à quel point je peux être coriace., le prévint Shin.  

- Ca tombe bien, moi aussi. Maintenant, je ne te retiens pas. J’ai du travail., fit Ryo, lui indiquant la porte.  

 

Kaibara serra les dents et s’en alla, furieux. La porte claqua, faisant trembler les murs. Asami et Kaori le regardèrent partir et disparaître dans l’ascenseur.  

 

- Ce n’était déjà pas un patron commode. Je ne peux imaginer ce qu’il peut donner en père déçu., murmura Asami.  

- Moi, il me fait peur., avoua Kaori, se rappelant ses paroles lors de leur rencontre précédente.  

- Moins je le verrai, mieux je me porterai., souffla-t-elle en tressaillant.  

- Tu devrais lui ramener le dossier de la prochaine réunion., lui conseilla sa collègue.  

- Je lui ai donné ce matin., lui fit remarquer la rouquine.  

- Tu en es sûre ? Assure-t’en, s’il te plaît.  

 

Asami poussa le dossier en question vers elle avec un sourire complice. Kaori sourit à ce subterfuge pour lui permettre d’aller trouver Ryo avec une bonne excuse.  

 

- D’accord., concéda-t-elle, les joues légèrement colorées.  

 

Elle frappa et entra dans le bureau, refermant doucement la porte derrière elle. Ryo était près de la fenêtre et observait les extérieurs.  

 

- La vue de Tokyo t’apaise ?, lui demanda-t-elle, approchant.  

- Je m’imagine étant l’un d’eux., dit-il, désignant du menton les passants minuscules qui circulaient dans la rue.  

- Fais attention l’un d’eux est Kaibara., le prévint-elle.  

- Tu pourrais aussi te retrouver dans un landau en couches., ajouta-t-elle.  

- La première possibilité m’horrifie, la deuxième pourrait me plaire. Ne plus avoir rien à penser, simplement manger, jouer et dormir., murmura-t-il.  

- Tu ne serais pas ici. Si cette vie te pèse tant, quitte-la. Trouve-toi un remplaçant et va-t’en, Ryo. A quoi ça sert de continuer si tu n’es pas heureux ?, lui demanda-t-elle.  

 

Il se tourna vers elle et l’observa un moment sans rien dire. Combien de fois avait-il envisagé de tout balancer et partir ? Peu de fois à vrai dire mais, depuis qu’elle était là et qu’il avait d’autres priorités dans sa vie, c’était déjà la deuxième fois.  

 

- Si je quittais tout cela, tu me suivrais ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, sans hésiter., lui répondit-elle.  

 

Son regard éperdu le fit frémir. Il posa une main sur sa joue, la caressant du pouce, et son front contre le sien, son regard perdu dans le sien.  

 

- Je suis là, Ryo., murmura-t-elle.  

- Je sais. Je ne peux pas quitter tout ça, Kaori., soupira-t-il.  

- Donc je n’ai pas à faire mes bagages et un passeport ?, le taquina-t-elle.  

 

Il laissa échapper un léger rire, se sentant un peu mieux en sa présence.  

 

- Non, pas encore mais il faudra y songer. Je compte bien t’emmener en voyage de temps à autre., l’informa-t-il.  

- Voyager avec toi, je ne sais pas… Il faudra me convaincre, Monsieur Saeba., plaisanta-t-elle.  

- Tu n’as jamais rêvé d’aller à Los Angeles, New York, Londres, Paris ou Rome ?, lui demanda-t-il.  

- Je peux y songer…, musa-t-elle avec un sourire malicieux.  

- Des nuits dans un palace, les restaurants étoilés…, ajouta-t-il.  

- Non, ça non, ça ne me fait pas rêver., dit-elle, s’écartant de lui.  

- Me balader avec toi le long de la Seine ou dans Central Park, ça, ça pourrait faire partie de mon rêve., le corrigea-t-elle en s’écartant.  

- Je m’en fous de ton fric, de ton appartement tellement grand que je préfère notre appartement même s’il est bien plus petit, des soirées ou autres. Si je te choisis toi, c’est pour celui que tu es, pas pour ce que tu possèdes. Tiens, c’est pour la réunion à venir., lui rappela-t-elle, vexée.  

 

Elle lui tendit le dossier et s’en alla, le laissant seul. Il la regarda s’en aller et, malgré la rebuffade, ne put s’empêcher de sourire. Il aimait quand elle se défendait. Il aimait quand elle luttait contre lui pour rester elle. Ce fut Asami qui vint le chercher pour la réunion.  

 

- Tu donneras ça à Kaori, s’il te plaît., lui demanda-t-il, lui tendant un mot plié.  

- J’ai l’impression de retourner au collège., pipa son assistante.  

- Et tu es qui ? La copine sympa ou la prof pénible ?, la taquina-t-il.  

- Si je veux continuer à voir ce sourire-là, je vais jouer la copine sympa., répondit-elle.  

- Sinon tu vas devenir grincheux et pénible.  

 

Ils se séparèrent dans le hall et Ryo partit en réunion. Dès que Kaori revint, Asami lui remit le mot. La jeune femme déplia le papier et lut les quelques mots « Merci, l’homme riche mais idiot ». Ca la fit sourire et sa mauvaise humeur s’envola. La réunion s’acheva deux heures plus tard et il eut à peine le temps de regagner son bureau que son rendez-vous suivant arriva. Une belle jeune femme d’environ vingt-cinq ans se présenta à elles, tout sourire.  

 

- Bonjour, Kazue Natori du service juridique. J’ai rendez-vous avec Monsieur Saeba., se présenta-t-elle.  

- Effectivement, venez, Mademoiselle., l’invita Asami.  

 

Kaori la regarda partir d’un œil critique avant de soupirer. Confiance, elle devait avoir confiance.  

 

- Kazue, enchanté de vous revoir., l’accueillit Ryo.  

- Moi aussi Monsieur Saeba., répondit Kazue.  

- Appelez-moi Ryo, s’il vous plaît. Je vous ai fait venir car je veux vous confier l’intérim du poste à la direction du service juridique. Si vous convenez au poste, ça deviendra définitif., lui apprit-il.  

 

La jeune femme le regarda, un moment soufflée, avant de se laisser aller dans son siège en croisant les jambes. C’était une nouvelle inattendue pour elle. Elle pensait avoir été convoquée pour être interrogée sur les agissements de son chef, pas pour se voir confier son poste.  

 

- Vous n’y allez pas par quatre chemins, Ryo. Je suis un peu jeune pour ce poste, non ?, lui répondit-elle.  

- C’est un problème pour vous ? Pour moi, non. Vous êtes compétente, diplômée d’une bonne école de droit. Vous bossez chez nous depuis trois ans, entrée juste après l’obtention de votre diplôme. Vous avez de bonnes évaluations et, les deux fois où nous nous sommes parlés, vous m’avez impressionné., lui apprit-il.  

- Vous y allez un peu fort, non ?, fit-elle, replaçant une mèche dans son oreille.  

 

Il la regarda faire, à peu près sûr que c’était un geste inconscient. Avant, il aurait peut-être tenté sa chance avec elle mais, maintenant, il n’avait plus envie de jouer les Dom Juan pour une histoire d’un soir.  

 

- Vous manquez d’expérience sur le terrain et peut-être de quelques connaissances mais je ne pense pas faire un mauvais pari avec vous. Je vous donne six mois pour faire vos preuves. Vous vous sentez de relever le défi ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle l’observa, surprise.  

 

- Vous êtes sérieux ? Vous ne me posez pas plus de questions ? Je n’ai pas à vous citer mes qualités et mes horribles défauts qui n’en sont pas ? Je ne dois pas vous faire la liste des fois où j’ai sauvé vos miches d’un désastreux procès ?, lui demanda-t-elle.  

- Mes miches ?, reprit-il avec un sourire amusé.  

- Euh oui… pardon, ça m’a échappé., admit-elle, gênée.  

- Pour répondre à votre… vos questions, non. Vous avez déjà eu un entretien et je ne pense pas me tromper en vous choisissant., lui dit-il.  

- Alors c’est oui ou non ?, l’interrogea-t-il.  

- Vous êtes du genre rapide…, pipa-t-elle.  

- Oui, je prends., répliqua-t-elle.  

 

Ryo afficha un sourire satisfait et se leva.  

 

- Je vous fais parvenir votre contrat dès demain matin avec la proposition de salaire. Il est bien entendu que, si cet essai n’est pas concluant, vous récupérerez votre poste et le salaire qui va avec mais je ne m’inquiète pas à ce sujet., lui dit-il.  

- Je vous laisse retourner à votre poste. Vous prendrez dès demain matin le bureau de Choei. Je viendrai annoncer la nouvelle dans le service et Asami passera un peu de temps avec vous pour vous expliquer les dossiers sur lesquels nous avons des urgences., ajouta-t-il.  

- Je… Merci Ryo. Je ne sais quoi dire de plus., souffla-t-elle.  

- Ne dites rien. Vous me détesterez peut-être dans quelques semaines., plaisanta-t-il, ouvrant la porte.  

- J’en doute. Je serai ravie de vous voir demain matin, Ryo., lui dit-elle avec un sourire charmeur, lui tendant la main.  

 

Sous les yeux de Kaori, il la serra avant de retourner dans son bureau. Elle ne put ignorer le regard que la jeune femme posa sur la porte et qu’elle se doutait destiné à l’homme derrière. « C’est mon homme ! », se retint-elle de dire.  

 

- Elle est mignonne…, lâcha-t-elle, plus tard le soir alors qu’ils étaient seuls dans le bureau après le départ d’Asami.  

- Qui ?, lui demanda-t-il alors qu’il sortait un dossier de sa sacoche avant de revenir.  

- La nouvelle directrice du service juridique., explicita-t-elle avec une petite moue.  

 

Il s’arrêta et l’observa intensément avant de partir d’un grand éclat de rire.  

 

- Tu es jalouse ?, l’interrogea-t-il, surpris.  

- Je ne suis pas jalouse. Elle est jolie, je constate, c’est tout., maugréa-t-elle.  

- Tu es jalouse., affirma-t-il.  

- Non !, s’offusqua-t-elle, se levant pour échapper à son regard.  

- Tu es jalouse…, insista-t-il.  

- Idiot ! Pourquoi je serais jalouse ?, mentit-elle.  

 

Certainement pas parce qu’une jeune femme cinq ans plus âgée, très mignonne, intelligente et tout ce qu’il fallait lui avait fait les yeux doux… Elle n’était pas comme ça. Elle n’était pas… comme… ça…  

 

- Tu es jalouse., murmura-t-il, arrivant dans son dos et la prenant par la taille.  

 

Il déposa un baiser dans son cou, la sentant frissonner. Il ne pouvait l’embrasser mais, ça, il pouvait, non ?  

 

- J’ai… j’ai peur qu’elle t’intéresse plus que moi., avoua-t-elle d’une petite voix.  

- Je voudrais te dire que je n’ai aucun doute mais j’ai peur qu’elle t’intéresse plus que moi.  

- Tu es la seule, Kaori. La seule. Je n’en veux aucune autre., lui assura-t-il.  

- Tu dois me faire confiance. Je n’ai besoin que de toi.  

- D’accord, je vais le faire. J’y arriverai, lui promit-elle.  

 

Ses mains glissèrent sur son ventre et il sentit celles de sa compagne les recouvrir. Ils restèrent ainsi enlacés un moment avant de se séparer et de quitter le bureau en voyant l’heure tourner. 

 


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