Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment corriger une erreur de placement de chapitres?

 

Quand vous rajoutez des chapitres à une histoire et que vous avez plusieurs histoires en cours, il peut arriver que vous rajoutiez un chapitre d'une histoire à une autre histoire. Dans ce cas, ne rajoutez pas ces chapitres mal placés. Contactez-moi en m'indiquant les chapitres mal placés et l'histoire à laquelle ils devraient être associés. Je ferai les changements moi-même. C'est une question de gestion.

 

 

   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 74 :: Chapitre 74

Publiée: 10-04-21 - Mise à jour: 17-04-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Petite confrontation entre amis. Désolée j'ai vu que je me suis un peu embrouillée dans les numéros de chapitres. Sorry, sorry. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 74  

 

On toqua à la porte. C’était le dimanche en cours d’après-midi, un dimanche ensoleillé, sans aucun nuage dans le ciel. Ryo jeta un œil vers Kazue, assise dans le divan, et alla ouvrir, anxieux. Sans grande surprise, il trouva Hideyuki et Saeko face à lui, l’air fermés, et, moins d’une seconde après, face à l’image de lui et Kazue s’embrassant en une d’un journal people.  

 

- J’ose te demander une explication ?, gronda son meilleur ami.  

- Entrez., les invita-t-il.  

 

Les jeunes mariés pénétrèrent dans l’appartement et s’arrêtèrent, interdits, quand ils virent Kazue non plus en image mais en chair et en os, assise sur le divan, les pieds sous elle. Aucun des deux n’avait voulu croire que la photo qu’ils avaient vue en sortant de l’aéroport où ils venaient d’atterrir pouvait être le reflet de la vérité. Pourtant, elle était là comme si elle était chez elle et Hide sentit la colère monter en même temps que l’inquiétude.  

 

- Où est Kaori ?, demanda-t-il à son ami.  

- Hide…, commença Ryo, ne sachant par où commencer.  

- Où est ma sœur, Ryo ?, lui redemanda-t-il un peu plus fort.  

- Elle n’est plus là., admit le dirigeant.  

 

Il ne para pas le coup de poing qui arriva et entra en contact avec sa mâchoire douloureusement. Ils se retrouva à terre avant que son ami le reprenne par le col et le soulève, lui décochant un deuxième coup dans l’estomac qui le fit reculer de quelques pas, cognant contre la porte entrouverte du bureau dans lequel il entra.  

 

- Où est ma sœur ?, répéta Hide, fou de rage, le suivant dans la pièce.  

 

Les deux femmes le suivirent et Kazue referma la porte soigneusement. Hide s’apprêtait à de nouveau le frapper quand Ryo leva la main comme s’il se défendait enfin.  

 

- Donne-moi cinq minutes pour t’expliquer. Cinq minutes de trêve où tu me laisses aller jusqu’au bout avant de décider si tu continues à me tabasser ou non et je me laisserai faire., lui proposa-t-il, calmement.  

- Je ne suis pas sûr d’avoir envie de tes explications quand, revenant après trois semaines, j’apprends par la presse que tu as rompu avec ma sœur, que je trouve sa remplaçante déjà chez toi en me demandant si tu ne la trompais pas déjà avant et que je ne sais même pas où elle est. Je viens de passer tout le trajet à essayer de l’appeler sans réponse. Elle n’a répondu à aucun des trois messages que je lui ai envoyés pendant que nous étions partis. Que dois-je croire ? Que tu es l’un de ces types qui assassinent sa compagne quand il n’en veut plus ?, lui retourna Hide sombrement.  

- Tu ne me crois tout de même pas capable de cela ?, pipa Ryo, surpris.  

 

Pour toute réponse, les deux inspecteurs soulevèrent leurs vestes, montrant leur arme de service qu’ils avaient été récupérer en chemin.  

 

- Trois semaines sans réponse, Ryo. Je me suis dit qu’elle ne voulait pas m’ennuyer mais quand j’ai vu le journal…, expliqua Maki.  

- Je te donne cinq minutes et sois convaincant., abdiqua-t-il pour en finir.  

 

Ryo ouvrit le tiroir du bureau de Kaori et en sortit son téléphone, les deux inspecteurs anxieux restant sur leur garde au cas où quelque chose déraillerait. Ils avaient arrêté trop de personnes normales qui avaient subi un coup de folie pour rester inattentifs même en présence de quelqu’un qu’ils connaissaient depuis des années.  

 

- Elle a laissé son téléphone ici., commença par expliquer le dirigeant.  

- Mais revenons à la genèse de tout ceci., proposa-t-il, allant s’asseoir dans son siège, les mains bien en évidence.  

 

Kazue prit place sur la méridienne mais le couple resta debout, toujours sur ses gardes.  

 

- Le jour de votre départ, Mick est venu dans mon bureau avec une vidéo compromettante. On voyait Kaori placer un dispositif dans le boîtier qui relie son ordinateur au réseau, la veille pendant la soirée, précisément à vingt-trois heures trente-deux. Ce dispositif après analyse permettait de pomper les données de nos serveurs et éventuellement d’en injecter. Je pense qu’on voulait s’en servir pour introduire des virus ou des programmes qui nous bloqueraient sans en être certain., commença Ryo.  

- Kaori ne t’aurait jamais fait une chose pareille., objecta Hide, approchant du bureau de sa sœur, n’en croyant pas ses oreilles.  

- Je sais, tout comme je sais que ce n’était pas elle sur la vidéo parce qu’à cette heure-là, on… était occupés à deux. Mais la personne qui a monté le coup devait penser qu’elle était sur le chemin du retour après avoir passé la soirée entre filles décidée le jour du mariage., répondit Ryo.  

- La soirée qui a tourné court parce que Miki n’était pas bien., intervint Saeko, prenant place à côté de Kazue.  

- Ca ne répond pas à ma question, Ryo. Où est ma sœur ?, reprit l’inspecteur, un peu moins virulent malgré tout.  

- Officiellement, je l’ai renvoyée et je lui ai demandé de quitter l’appartement., répondit son ami.  

- Mais pourquoi puisque tu sais que ce n’est pas elle ?, demanda Hide.  

 

Saeko regarda son mari puis Ryo, réfléchissant à toute allure.  

 

- Pour garder la piste chaude. Il fait croire à celui qui le traque qu’il a réussi son coup. Il laisse le loup entrer dans la bergerie pour pouvoir mieux le suivre jusqu’à sa tanière., intervint-elle posément.  

- Tout à fait. La personne derrière tout cela voulait nous séparer. Je lui ai fait croire que ça avait marché et j’ai certainement mis son complice en interne à la place convoitée., admit Ryo, un peu gêné par ce qui allait suivre.  

- Qui est donc le complice présumé ?, demanda Saeko.  

- Ca ne va pas te plaire. Je pense que c’est Reika., lui avoua-t-il, levant la main pour couper ses objections.  

 

Il entendit un siège bouger et se tourna pour voir Hide s’asseoir, visiblement un peu submergé.  

 

- Comprends-moi bien, ce n’est pas une accusation gratuite., poursuivit-il, revenant vers Saeko qui fronçait les sourcils.  

- Je me souviens qu’elle est passée au moment où vous avez décidé de cette soirée pendant le mariage et elle a eu un comportement bizarre. J’aurais même juré qu’à un moment, elle voulait me parler mais elle en a été empêchée. Je ne sais pas dire si sa complicité est volontaire ou forcée mais ce que je sais, c’est que des données ont fuité depuis qu’elle est au poste. Et il y a cela aussi., fit-il, allumant son ordinateur pour afficher l’image de Kaori posant le dispositif et tournant l’écran.  

 

Saeko se leva pour venir voir tout comme Hideyuki. Leurs yeux se fixèrent sur l’image, tout deux étant frappés par la vision de Kaori qui semblait si réelle.  

 

- Regarde la montre qu’elle porte., indiqua Ryo.  

- C’est la montre de Reika, celle que papa lui a offerte pour son diplôme., murmura Saeko, dépitée.  

- Je n’arrive pas à y croire., ajouta-t-elle, se rasseyant, Kazue l’entourant avec sollicitude.  

- Nos deux sœurs font la même taille et ont la même corpulence. Avec un masque et une perruque, c’est plausible., admit Hideyuki, pris entre deux feux.  

 

Il était à la fois soulagé de savoir sa sœur innocente mais aussi soucieux de l’implication de sa belle-sœur et de la déception de sa propre femme.  

 

- Pourquoi tu ne la confrontes pas ?, demanda-t-il à son ami.  

- Parce que je veux remonter jusqu’à celui qui dirige le tout. Je sais qu’elle ne fait pas cela seule. Je suis désolé, Saeko. Je ne voulais pas te blesser., s’excusa le dirigeant, la voyant peinée.  

- Kaori dans tout ça ? Où est-elle, Ryo ?, l’interrogea Hide.  

- Je l’ai mise à l’abri, loin d’ici, et, sous couvert de désaccord, Mick a prétexté démissionner pour officiellement tenter sa chance avec elle. Officieusement, je lui ai demandé d’assurer sa protection. Je craignais que la personne derrière tout cela tente de s’en prendre à elle pour la faire taire ou alors l’approcher et je ne voulais pas la mettre plus en danger., expliqua Ryo, visiblement fatigué.  

 

Il se frotta la mâchoire endolorie en posant un regard sombre sur le cadre retourné sur son bureau. Machinalement, il le prit et le remit droit pour pouvoir la voir. Il avait besoin d’elle.  

 

- Je ne sais pas si ça te convainc ou non mais j’ai fait ce qu’il m’a semblé le mieux. On n’a pas eu beaucoup de temps pour réagir et il fallait que ce soit crédible. Même Mick ne s’attendait pas au fait que je la vire ainsi devant témoins mais je pense qu’il a saisi le principe et a improvisé. Il n’a même pas eu le temps de dire au revoir à Kazue que je viens juste de mettre au courant de toute l’histoire. A ce jour, nous sommes sept à savoir : vous deux, le Professeur qui fournit l’appui technique, Kazue, Mick, Kaori et moi. Même Falcon et Miki ne le savent pas parce que je ne suis pas sûr que le café n’est pas sur écoute., leur apprit-il.  

- Pourtant, j’aimerais les soulager de cette inquiétude mais je ne peux pas tout foutre en l’air. C’est déjà suffisamment difficile d’être séparés., ajouta-t-il, jetant un regard à Kazue.  

 

Elle lui sourit amicalement, se souvenant du moment où il lui avait annoncé le subterfuge. Elle avait eu bien du mal à y croire mais, après qu’il lui ait assuré que Mick était juste parti à sa demande pour protéger Kaori parce que c’était le meilleur plan qu’ils avaient trouvé à deux sur le coup, elle avait été soulagée.  

 

- Mais pourquoi prétexter que vous vous êtes rapprochés ?, demanda Hideyuki, encore circonspect sur ce point.  

- Mettre un grain de sable dans l’engrenage. Je pense que le plan était que Reika mette le paquet pour se rapprocher de moi personnellement et réussir à arriver ici. Prétendre que Kazue et moi nous sommes rapprochés, c’est m’assurer qu’elle va bien parce que je peux être avec elle, renforcer l’hypothèse de ma séparation avec Kaori et faire enrager l’une des deux personnes qui sont derrière nous et lui faire éventuellement prendre des risques., expliqua-t-il.  

- Je suis désolé, Saeko, de traiter ta sœur comme une ennemie mais je ne vois pas vraiment d’autre choix., s’excusa-t-il.  

- Moi non plus. J’espère seulement que tu as tort. Comment en es-tu venu à la soupçonner ?, lui demanda-t-elle, attristée.  

- On savait que quelqu’un trahissait en interne. On a donc restreint les accès et rayé les noms de la liste au fur et à mesure. Mais l’élément décisif, c’était la vidéo avec sa montre. Je me souviens vaguement qu’on en a parlé une fois, que c’était un modèle unique et qu’elle ne s’en séparait jamais., répondit-il.  

- Tout à fait. Je n’arrive pas à y croire…, soupira-t-elle.  

- Je sais que ça risque d’être difficile mais tu ne dois rien lui montrer. Elle ne doit pas savoir qu’on la soupçonne. J’ai encore besoin qu’elle transmette des informations à son complice pour que je puisse l’attraper. C’est lui qui m’intéresse., l’informa Ryo, se levant et allant à la fenêtre.  

 

Il était là, il le savait. Il attendait de voir ce qui se passait, comment ressortiraient Hide et Saeko… Il se frotta la mâchoire et grimaça.  

 

- Putain, t’y as pas été de main morte., grogna-t-il à son ami.  

- Tu aurais pu t’éviter tout cela., lui opposa Hide.  

- Je sais mais ça ajoutera à la crédibilité. D’autant que je sais qu’il nous surveille et quelqu’un qui nous observerait de l’un des immeubles en face pourrait voir par les fenêtres du salon, ce qui n’est pas le cas sur cette façade-ci., répondit le dirigeant.  

- Donc il fallait que tu me fâches…, conclut son ami.  

- Oui. Il faut aussi que vous sortiez avec des cartons et sacs. Kazue, Saeko, vous voudriez bien aller empaqueter quelques affaires de Kaori à l’étage ? Un sac ou deux feront l’affaire. Je voudrais parler à Hide en privé., leur demanda Ryo.  

- On a encore des cartons vides au rez de chaussée, ça complétera l’illusion., pensa-t-il également.  

 

Les deux jeunes femmes acquiescèrent et sortirent du bureau, refermant la porte derrière elles. Nerveux, Ryo vint s’asseoir sur la méridienne pour faire face à son ami sans obstacle. Il avait fait le plus dur mais il avait encore un sujet à aborder avec lui, sans savoir s’il faisait bien ou non.  

 

- Je sais que tout ce que je viens de te raconter peut paraître ubuesque. Tu me crois ? Tu me crois lorsque je te dis que je voulais juste la protéger au mieux au vu de la situation ?, demanda-t-il à Hide.  

 

Ce dernier le regarda sombrement et finit par soupirer. C’était dur mais, de ce qu’il en savait, de ce que Ryo leur avait apporté comme justification, il le pensait sincère. Il aurait certainement fait pareil dans de telles circonstances.  

 

- Oui, je te crois. J’aimerais juste savoir où est ma sœur., admit-il.  

- En sécurité. Je préfère ne pas te dire où juste au cas où ça échapperait à l’un d’entre nous. Je suis le seul à le savoir. Il y a des jours, je dois même me forcer à rester calme pour ne pas sauter dans une voiture et aller la rejoindre tellement elle me manque., avoua Ryo, baissant les yeux.  

 

Il aurait pu être gêné de cet aveu mais il n’en était rien. Hide le connaissait depuis si longtemps et inversement qu’il ne craignait pas d’être jugé pour son sentimentalisme.  

 

- Je me doute. Ca me rassure de savoir que son absence ne te rend pas indifférent., lui retourna Hide.  

- Loin de là mais ce n’est pas de cela dont je voulais te parler en privé., admit le dirigeant.  

- Voilà, c’est un peu compliqué et ça vient de moi, uniquement de moi. Kaori n’est pas au courant de ma démarche et elle pourrait même me tuer si elle apprenait ce que je vais te dire., commença-t-il.  

- Je t’écoute. Ca concerne donc ma sœur., conclut l’inspecteur.  

- Oui et elle ne t’en parlera jamais parce qu’elle a trop peur de te blesser. Elle… elle aimerait connaître ses origines. C’est un vrai manque pour elle., lui apprit Ryo, les mains jointes.  

 

Hide le regarda et retira ses lunettes, l’air sombre. Il n’était pas vraiment étonné de ce fait. Il s’était toujours demandé quand elle viendrait le voir et il aurait peut-être même dû anticiper et aller vers elle mais il avait toujours repoussé le moment à plus tard, pour ne pas la perturber parce qu’elle avait sa scolarité, des examens, qu’elle était encore jeune, qu’il avait trop de travail pour gérer les questions qui viendraient après… bref tout un tas de raisons qui n’avaient fait que masquer sa propre peur.  

 

- Pourquoi ne veut-elle pas m’en parler ?, interrogea-t-il son ami.  

- Elle ne veut pas que tu aies l’impression qu’elle remet en cause votre relation et donc te perdre. Elle t’aime mais elle a besoin de savoir d’où elle vient., lui expliqua Ryo.  

- Je pensais qu’elle viendrait me voir le jour où…, murmura Hide.  

- Non, elle ne le fera pas. Je te le dis, si elle était ici, si elle m’entendait t’en parler, je suis sûr qu’elle me tuerait parce que votre relation est primordiale à ses yeux., lui répéta le dirigeant.  

- Alors pourquoi tu le fais ?, l’interrogea l’inspecteur.  

- Je suis prêt à mettre les moyens qu’il faut pour combler son besoin mais on a besoin d’un point de départ que tu as peut-être et je pense que, pour elle, ce serait bien de savoir que tu l’appuies dans sa démarche, qu’elle ne va rien compromettre entre vous. Je ne te demande pas de faire semblant que ça te convient si ce n’est pas le cas mais, si tu peux prendre le temps d’y réfléchir, ce serait déjà bien., lui demanda Ryo.  

 

Hide se leva et fit quelques allers-retours avant de s’immobiliser, pensif. Ryo le laissa faire, connaissant bien cet air-là. Il avait peu de doutes sur la réponse de son ami mais il se doutait que ce n’était pas une situation facile pour lui comme ça ne l’était pas pour Kaori non plus.  

 

- Quand elle sera de retour, on en reparlera. Je ramènerai les informations que j’ai. Elle aura tout mon soutien comme toujours., lui affirma l’inspecteur, déterminé.  

- Merci Hide. Je me doute que ce n’est pas évident pour toi. Tu dois avoir des craintes…, supposa Ryo.  

- Je n’ai pas peur de la perdre. J’ai peur qu’elle soit déçue si elle ne trouve plus personne., admit Hide.  

- Je sais qu’elle est capable de m’aimer et d’aimer son autre famille sans aucune différence. Et quoiqu’il arrive, c’est ma sœur et ça ne changera jamais. Personne ne pourra nous prendre ce que nous avons vécu ensemble., lui assura-t-il.  

- Mais toi, pourquoi tu fais ça ? Tu ne veux pas connaître ton passé alors pourquoi veux-tu qu’elle découvre le sien ?, lui demanda-t-il.  

 

Ce fut au tour de Ryo de se lever, les mains dans les poches, mal à l’aise. Il aurait bien fait quelques pas également pour évacuer la tension mais Hide était juste devant lui et il refusait de lui faire un affront en lui tournant le dos.  

 

- Elle a su accepter mes besoins. J’accepte les siens et je sais aussi que mon refus d’en savoir plus sur moi accentue sa souffrance. Ça compensera un peu., répondit le dirigeant, passant une main nerveuse dans ses cheveux.  

- Il y a quelques mois, tu disais que, s’il y avait une femme que tu mènerais devant l’autel, ce serait elle. Vous en êtes où ?, l’interrogea Hide, s’appuyant sur le bureau de sa sœur.  

- J’aimerais te dire que ça va arriver…, soupira Ryo, détournant le regard.  

 

Il se souvenait très bien de cette conversation. C’était dans les premières semaines où il avait découvert que son cœur battait pour sa rouquine, où tout son monde avait semblé si révolutionné par son arrivée qu’il la pensait capable d’abattre certaines barrières… C’était avant de découvrir que ce qu’il en espérait était encore plus beau en réel et lui était devenu si indispensable que tout ce qui accompagnerait ce cérémonial le rendait juste moche et risquait de lui faire perdre la femme de sa vie.  

 

- Mais tu n’as toujours pas envie de t’empêtrer dans ces histoires de contrat de mariage…, supposa Hide, le regardant.  

- Tu me connais trop bien., ironisa le dirigeant.  

- En effet et encore moins avec elle. Elle ne mérite pas les négociations d’apothicaire de ces contrats., expliqua-t-il sombrement.  

- Fais-lui un contrat a minima. Connaissant Kaori, elle ne voudra rien d’autre que ce qui est à elle., lui suggéra son ami.  

- Et lui dire que c’est la manière dont je considère notre relation ? Jamais de la vie. Notre relation est loin d’être minimale. Des relations minimales, j’en ai eu à la pelle avant. La relation que j’ai avec Kaori est unique. Je ne retrouverai jamais cette qualité-là avec une autre., lui affirma Ryo.  

- Et je ne veux même pas avoir à chercher.  

 

Hide le regarda un moment et se redressa avant d’approcher de lui. Ryo se demanda un moment ce qu’il allait lui faire : certainement l’engueuler, lui passer le savon de sa vie pour ne pas vouloir s’engager avec sa sœur, se garder une porte de sortie, lui dire de faire ce que tout homme responsable devait faire et l’obliger à assumer ses responsabilités, ne pas faire vivre sa petite sœur adorée dans la honte d’une relation illégitime…  

 

- Kaori t’aime, Ryo. Elle acceptera tout ce que tu lui proposeras si elle sait la seule chose qu’elle a besoin de savoir., lui affirma Hideyuki avec un léger sourire.  

 

Ryo fut surpris de sa répartie. Ce n’était pas ce à quoi il s’attendait et cela dut amuser son ami dont le sourire s’élargit.  

 

- Tu t’attendais à quoi ? Que je te mette un flingue sur la tempe en te menaçant pour que tu l’épouses ?, se moqua-t-il.  

- Tu pourrais…, murmura le dirigeant.  

- Non. Je te l’ai déjà dit. Tant que tu respectes ma sœur, je n’ai pas à décider de ce que vous voulez. Si elle accepte de vivre en concubinage, je la soutiens. Si tu veux l’épouser, je n’en serai que plus heureux. C’est son bonheur qui compte pour moi, le tien aussi d’ailleurs., lui affirma l’inspecteur.  

 

Ryo acquiesça pensivement, reconnaissant de son amitié mais, en même temps, ne s’en sentant pas à la hauteur.  

 

- J’ai parfois le sentiment de ne pas être celui qu’il lui faut, de la trahir elle et toi aussi. Vous êtes tous les deux là pour moi et moi… je me fais l’effet de me planquer., admit-il.  

- Tu ne t’es pas planqué quand elle a été poursuivie par le Lotus Noir ni par un tueur professionnel. Tu étais là, Ryo, en première ligne avec elle. Ma sœur me semble heureuse. Il y aurait certainement des choses qu’elle apprécierait mais elle est heureuse grâce à toi, alors respire., lui conseilla Hide, lui pressant l’épaule.  

 

Ryo acquiesça et ils sortirent du bureau en entendant les femmes descendre les escaliers.  

 

- Prenez un air très fâché et faites semblant que c’est lourd., leur conseilla-t-il.  

- Tu veux m’accompagner jusque dehors et que je te remette un poing dans la figure ?, lui proposa Hide, un sourcil levé.  

- Non, ça va aller. J’en ai assez. Je pense que j’aurai déjà une belle marque demain., ricana Ryo, se frottant la mâchoire.  

- C’est cadeau. Tu as une idée de qui est derrière tout cela ?, lui demanda son ami.  

 

Le dirigeant s’arrêta, laissant les deux femmes les devancer alors qu’Hide ralentissait pour rester à ses côtés.  

 

- J’en ai après mon frère., murmura-t-il sombrement.  

- Je pense qu’il vient de passer les deux dernières semaines à chercher Kaori sous couvert de visiter le pays. Il n’est pas passé loin d’elle d’ailleurs mais il ne l’a pas trouvée., soupira-t-il, soulagé.  

- Comment tu le sais ? Si ça se trouve, il l’a et la retient quelque part…, s’inquiéta Hide.  

- Non, il ne l’a pas. Il était près à l’échelle du Japon mais il n’a pas été jusque là où elle est et elle ne s’est pas déplacée jusque là où il était. J’avais placé un émetteur sur sa voiture., l’informa son ami.  

- Un émetteur ? Tu te prends pour James Bond ?, ironisa l’inspecteur.  

- Dans mon cas, plutôt pour Largo Winch mais ça doit dépasser ta culture., le taquina Ryo, tout sourire.  

 

Ils rirent ensemble, se calmant en arrivant au rez-de-chaussée. C’était l’heure de sortir et prétendre pour les deux inspecteurs. Ils prirent une mine fermée et sortirent. C’était l’heure d’enfoncer le clou, pensa Ryo.  

 

- Hide, on peut en parler !, lança-t-il, poursuivant son ami.  

- Tu ne m’adresses plus jamais la parole, Ryo ! Après ce que tu as fait…, commença Hide, se retournant et lui faisant face, furieux.  

- Si je te recroise, si tu approches de nouveau de ma sœur, je te massacre., le prévint-il, se faisant menaçant.  

 

Ryo s’arrêta et le regarda, attristé.  

 

- Hide…, l’appela-t-il une nouvelle fois.  

- C’est fini, Ryo., lui annonça l’inspecteur, lui tournant le dos et mettant le carton et le sac qu’il portait dans le coffre de sa voiture.  

 

Sans un regard en arrière, il ferma la portière et démarra, cherchant la voiture dans laquelle Alejandro se trouvait peut-être. Il ne la vit pas mais il croyait Ryo lorsqu’il disait être surveillé. Après un moment, il se détendit et souffla un bon coup.  

 

- Tu m’avais caché tes talents de comédien…, s’amusa Saeko, relâchant la tension également.  

- Il en faut pour les interrogatoires et faire semblant qu’on est en colère contre son meilleur ami pour protéger sa sœur., répondit-il pensivement.  

- Un sou pour tes pensées…, l’incita sa femme, l’observant attentivement.  

- C’est un sacré risque qu’ils ont pris. Leur relation était fragile même si leurs sentiments sont forts. Cette séparation… J’espère qu’elle ne sera vraiment que temporaire., souhaita l’inspecteur.  

- Moi aussi… Ca faisait tout drôle de voir le dressing vide de ses vêtements normaux. Il ne restait que des robes de soirées et des tailleurs. Oui, c’était vraiment bizarre., soupira-t-elle.  

- Ryo pense que c’est son frère qui est derrière tout cela. Reika ne t’en a jamais parlé ?, l’interrogea-t-il.  

- Jamais. Elle m’a parlé tant et plus de Ryo mais pas d’Alejandro. Franchement, je ne vois pas ce qu’elle lui trouverait., pipa-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Elle ne lui trouve peut-être rien. C’est peut-être lui qui a trouvé quelque chose en elle… ou sur elle., lui retourna-t-il.  

 

Saeko tourna le regard vers les immeubles qui défilaient, s’inquiétant pour sa sœur. Ce n’était pas le grand amour entre elles depuis quelques années. Leur relation, auparavant très épanouie et complice, avait viré à la jalousie depuis que Reika avait rencontré Ryo. L’attirance physique qu’elle ressentait s’était teintée d’envie en apprenant la future position du jeune homme et le pouvoir que l’aînée avait sur lui.  

 

- Dans quoi s’est-elle fourrée ? Je n’arrive pas à croire à ce qui arrive., admit-elle.  

- Je ne vais pas dire que ce n’est peut-être pas elle car les preuves sont assez flagrantes mais attends la suite. Ryo est assez bon juge. Il trouvera peut-être un moyen de l’épargner en fonction des circonstances., lui suggéra Hide.  

- Ce serait bien pour mes parents. Mon père n’a pas besoin de ça. Tu imagines, la fille du Préfet de police en prison pour espionnage industriel… Ca serait dur pour lui., pipa-t-elle, soucieuse.  

- Ryo le sait. C’est un stratège, tu le sais. D’ailleurs…, fit-il, mettant son clignotant.  

 

Après le départ du couple, Ryo et Kazue remontèrent à l’appartement.  

 

- Kazue, je suis encore désolé pour la supercherie et pour le baiser d’hier. Je te remercie d’ailleurs d’avoir joué le jeu comme je te l’ai demandé., s’excusa le dirigeant.  

- J’avoue que ça n’a pas été facile mais je comprends mieux maintenant ce départ soudain. J’aurais préféré le savoir plus tôt d’ailleurs., lui avoua-t-elle, se rappelant le choc qu’elle avait eu quelques temps auparavant.  

- Je ne pouvais pas. Sans le baiser, je ne t’aurais d’ailleurs rien dit. Au moins, maintenant, si tu es plus légère, tu auras une excuse… mais ça ne se reproduira plus., lui dit-il.  

- J’ai agi sur un coup de tête et je crains que ça ne t’ait mise dans une situation dangereuse. Je crains qu’il ne s’en prenne à toi., lui avoua-t-il.  

- Je dois m’en aller aussi ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non, je ne pense pas… mais, si tu veux être en sécurité, tu peux prendre la chambre d’amis. Je peux dépêcher un de mes hommes pour t’accompagner chez toi le temps que tu fasses une valise., lui proposa-t-il.  

- Je ne veux pas te déranger et je ne veux pas faire jaser à la boîte., lui opposa-t-elle.  

- Parce que ce n’est pas déjà le cas ?, ironisa-t-il.  

 

Même tout en haut du bâtiment, il avait eu vent des bruits de couloir qui commençaient à courir et, s’il aurait aimé les faire taire, il ne le pouvait pas. Ils confortaient son plan. Gênée, Kazue détourna le regard.  

 

- Tu sais bien que si… Franchement, je m’en serais bien passée. Je ne sais pas comment Kaori supportait cela., admit-elle, grimaçant de dégoût.  

- Difficilement… Elle bossait trois fois plus que nécessaire pour justifier son poste. Elle voulait simplement être irréprochable. Elle voulait prouver qu’elle méritait son poste même si elle ne voulait que garder la place pour Asami., lui apprit-il.  

- Elle ne va pas rester ? Pourtant, vous formez une équipe efficace., fit-elle, surprise.  

- Je sais mais elle voulait travailler dans une plus petite entreprise ou une association. Une multinationale ne faisait pas partie de ses ambitions. Asami nous a appris la veille du mariage d’Hide et Saeko qu’elle ne reviendrait pas. Je ne sais pas ce que va décider Kaori., expliqua-t-il, s’appuyant sur le divan.  

- J’espère qu’elle restera, que tout reviendra à la normale., souhaita-t-elle.  

- Donc pour en revenir à la question du moment, viens vivre ici le temps que ça se finisse. Ca me rassurerait de te savoir en sécurité., lui dit-il.  

- Une sorte de retour de service : Mick protège Kaori et tu me protèges., plaisanta-t-elle.  

- C’est cela ou on vous habitue tout doucement à l’idée d’un ménage à quatre., lui retourna-t-il, amusé.  

 

Kazue le regarda, surprise, avant de se mettre à rire, suivie par Ryo.  

 

- Très peu pour moi. J’en ai assez avec un homme., répondit-elle.  

- Kaori me suffit aussi., admit-il.  

- D’accord Ryo… mais, sans vouloir te vexer, j’espère que ça ne durera pas trop longtemps. J’ai envie de retrouver mon homme., lui dit-elle, son humeur s’assombrissant.  

- Moi aussi. J’ai en mains les clefs pour accélérer les choses au besoin. Donne-moi encore un peu de temps pour amasser des preuves fiables., lui demanda-t-il.  

- Je te fais confiance., lui affirma-t-elle.  

 

Il acquiesça et, sans tarder, avertit son équipe et Kazue le laissa pour aller chercher ses affaires. Resté seul, il se rendit dans le bureau et vérifia sa sacoche. Il ressortit les deux cartes SD qui leur apporteraient normalement la solution. Il les fixa un long moment, se demandant comment il s’y prendrait pour télécharger le programme sur l’ordinateur de Reika. Il devait le faire au plus tôt le lendemain. Il ne voulait plus perdre de temps. Il n’était pas fâché contre le Professeur qui avait mis trois semaines à monter ce programme pour le rendre aussi discret et efficace que possible mais l’absence devenait vraiment pesante, pensa-t-il, jetant un œil sur le cadre-photo posé sur son bureau.  

 

- Un mois… Je me donne encore un mois maximum pour le confondre. Après, tu rentres et on se débrouillera autrement., promit-il à la rouquine qui lui souriait.  

 

Il rangea les deux cartes précieusement et prit le cadre en main, s’abîmant en contemplation. Elle lui manquait tellement plus qu’il ne l’aurait cru possible. C’était un tout et il n’aurait su dire ce qu’il aurait aimé avoir le plus. Un moment, c’était son sourire, un autre, son regard, encore un autre, son rire, le soir, c’était la sentir contre lui ou lui faire l’amour pour retrouver sa douceur, ce sentiment qu’elle faisait naître en lui. C’était un tout et un tas de petites choses différentes mais indissociables.  

 

Il fut tiré de ses pensées par des coups à la porte. Il se leva et se dit qu’il devait expliquer à Kazue qu’elle n’avait pas à frapper pour entrer le temps qu’elle habiterait là. Il alla ouvrir et se retrouva face à Miki et Umibozu. Entendant des pas dans l’escalier, ils se tournèrent et virent Kazue arrivant avec sa valise.  

 

- Alors Hide disait vrai…, murmura Miki, les mains sur son ventre.  

 

Ryo comprit ce qu’il se passait. Hide avait entendu la partie où il regrettait de n’avoir pu avertir le couple et s’était arrangé pour les faire venir à lui puisqu’il ne pouvait leur dire chez eux.  

 

- Entrez., leur proposa-t-il.  

- Non, je n’ai plus rien à te dire. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, Ryo. Je ne te pensais pas capable de cela., lui asséna sa pilote, furieuse.  

- Miki, s’il te plaît. Accorde-lui cinq minutes., plaida Kazue derrière elle.  

 

La jeune femme enceinte se tourna vers elle, dardant un regard noir sur elle.  

 

- Miki, cinq minutes. Après, tu me massacreras si tu en as envie., lui proposa son patron.  

- C’est Umi qui s’en chargera., lui promit-elle.  

- Je ne doute pas qu’il ne retiendra pas sa force s’il l’estime nécessaire., pipa-t-il.  

- Non, en effet., approuva son ami, poussant sa femme en avant pour rentrer dans l’appartement.  

 

Contrairement à elle, il n’était pas aveuglé par la fureur. Il avait l’impression que les choses n’étaient pas vraiment telles qu’elles étaient et la lueur dans le regard de l’inspecteur quand il leur avait appris la nouvelle, la tonalité de sa voix lui faisaient penser qu’ils allaient obtenir des réponses.  

 

- On va aller dans le bureau. Il y a moins de choses à casser que dans le salon., plaisanta Ryo.  

- La chambre d’amis est en haut de l’escalier à droite. Installe-toi et viens nous rejoindre., informa-t-il Kazue.  

 

Se retournant vers ses amis, il croisa le regard surpris de Miki. Elle avait pensé qu’il allait installer Kazue dans sa chambre mais il venait de lui indiquer la chambre d’amis. Elle connaissait suffisamment Ryo pour savoir qu’il ne se cacherait pas, même devant eux, s’il voulait installer une femme dans son lit. Cela retint donc la remarque qui allait fuser et elle entra dans le bureau. Obligeamment, Falcon tira le siège de Kaori pour elle et elle y prit place.  

 

- Je veux des explications, Ryo. Que fait Kazue ici ?, lui demanda-t-elle, contenant sa colère.  

- Je lui ai proposé de venir vivre ici pour la protéger. Je… Je l’ai embrassée hier pour faire enrager Reika et la pousser à la faute ainsi que montrer un peu plus à celui qui me suit de nouveau que je vis sans Kaori mais qu’il ne m’a pas abattu., leur apprit Ryo.  

- Je ne comprends rien. Comment tu peux faire ça à Kaori ? Comment tu peux tourner la page si facilement ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je n’ai pas tourné la page. Je prétends seulement. Toute cette histoire est un coup monté. Je n’ai pas quitté Kaori. Je l’ai mise à l’abri et j’ai demandé à Mick de la protéger., lui répondit-il.  

- Ca fait trois semaines que tu nous mens !, s’écria Miki, outrée.  

- Il ne pouvait pas nous le dire avant. Il y a trop de passage au café pour être sûr qu’il n’y a pas de micro caché., intervint Falcon calmement.  

- Je ne peux pas risquer de tout foutre en l’air et je n’ai pas trouvé de moyen de vous faire venir ici avant. Même avec les explications, il faudra agir comme si pendant encore quelques temps., les avertit Ryo.  

 

Miki posa une main sur son ventre arrondi, inquiète et un peu dépassée.  

 

- Explique-moi tout depuis le début. J’ai besoin de comprendre., demanda-t-elle à son ami au même moment où Kazue les rejoignit.  

 

Ryo se laissa aller en arrière dans son fauteuil, commençant à ressentir la fatigue de cette journée. C’était la troisième fois qu’il allait raconter cette histoire aujourd’hui et, même s’il n’en avait pas envie, il le ferait.  

 

- Je me suis permise de faire du café et un thé pour toi, Miki., les informa Kazue, déposant un plateau sur la table.  

- Merci Kazue., murmura Ryo.  

- Tout a commencé le mardi matin après le mariage. Mick est arrivé dans mon bureau avec une vidéo surprenante., commença-t-il, replongeant dans ses souvenirs.  

 

Ils étaient toujours aussi vifs malgré les trois semaines qui venaient de passer.  

 

- Que se passe-t-il ?, avait-il demandé à son ami.  

- Désolé. Ce n’est pas quelque chose de facile à t’apprendre., lui avait répondu Mick.  

- Je n’ai pas la journée, Mick. Alors crache le morceau., s’était-il impatienté.  

 

Il avait su avant qu’il ne le dise que quelque chose de gros allait lui tomber dessus, quelque chose pour lequel il n’était pas encore préparé…  

 

- C’est Alejandro ?, avait-il interrogé l’américain.  

- Non, c’est pire., lui avait-il répondu, préparant son ordinateur.  

 

Il s’était retenu de poser la main pour refermer le clapet. Il ne voulait pas savoir. Il ne voulait pas voir son monde malmené voler en éclats. Il avait déjà trop de choses à gérer pour prendre un nouveau risque, pour faire rentrer un nouvel aléa dans son univers.  

 

- Shin ? Je me serais trompé alors., l’avait-il interrogé sans y croire avant de tourner le regard vers l’écran.  

- Ce n’est pas possible…, avait-il murmuré, touchant les traits bien connus.  

 

Devant lui, s’était affiché le visage de Kaori trifouillant dans le boîtier qui reliait son ordinateur au réseau. Son regard avait capté la date et l’heure qui s’affichaient et il avait su que quelque chose n’allait pas dans l’équation  

 

- Ce n’est pas possible., avait-il répété en pleine réflexion, un regard sombre posé sur l’écran, le scrutant intensément.  

- Pourtant, l’image ne trompe pas., avait répliqué Mick, même s’il ne voulait pas y croire non plus.  

- Je sais mais, si la date et l’heure sont correctes, elle ne pouvait pas être ici., lui avait affirmé Ryo.  

- Elle est rentrée directement après la soirée chez Miki ?, l’avait interrogé son directeur de la sécurité.  

- Je ne sais pas. Je pense que oui. La date et l’heure sont correctes ? La vidéo n’a pas été truquée ?, lui avait demandé son patron.  

- Non, elle est authentique., lui avait affirmé l’américain.  

- Alors ce n’est pas elle., avait déclaré le japonais.  

 

Il se souvenait que Mick l’avait regardé avec cette lueur d’espoir dans le regard même s’il gardait cet air circonspect que lui imposait son rôle.  

 

- Elle est sur la vidéo, Ryo., lui avait-il fait remarquer.  

- Elle était dans mes bras et je peux t’assurer que c’était bien ma compagne que je tenais. Son corps n’a plus aucun secret pour moi., lui avait assuré Ryo, un petit sourire aux lèvres.  

- Tu es sûr de l’heure ?, lui avait demandé Mick, le soulagement le gagnant.  

- J’ai regardé l’heure quand elle m’a réveillé en rentrant et il était vingt-trois heures vingt-cinq. A vingt-trois heures trente-deux, on était au lit et pas vraiment endormis…, lui avait appris le dirigeant.  

- Ok, je n’ai pas besoin de dessin., avait répondu son ami.  

- Là !, avait pointé Ryo sur la vidéo après avoir agrandi l’image.  

- Ca, c’est la montre de Reika., avait-il affirmé.  

- Comment tu le sais ?, s’était étonné Mick.  

 

Il s’était tourné vers lui et il n’avait pas sourcillé face au regard bleu azur.  

 

- Ca fait des mois qu’elle vient ici régulièrement et qu’elle me tend des dossiers, qu’elle se retrouve avec moi dans l’ascenseur et, parfois, elle me touche. Un jour, j’ai remarqué sa montre et ça faisait un sujet de discussion sain. Elle m’a dit que c’était un cadeau, un modèle unique. Elle la porte tout le temps., lui avait-il appris.  

- Donc c’est un piège. Tant mieux, on va le déjouer., s’était rassuré Mick.  

- Non. On va tomber dedans…, avait alors déclaré Ryo.  

- Je vais virer Kaori, lui faire endosser l’espionnage mais… j’ai besoin de toi parce que je ne vais pas pouvoir la garder à mes côtés en faisant cela et j’ai peur qu’il s’en prenne à elle soit pour la faire craquer soit pour la faire taire et s’assurer que je ne crois pas à son innocence., avait-il expliqué.  

- Tu vas… Bon sang, Ryo…, avait murmuré Mick, surpris.  

- Tu veux bien la protéger ? Ca veut dire que tu vas partir avant d’avoir pu prévenir Kazue de ce qu’il se passe et que je ne le pourrais peut-être pas non plus…, lui avait demandé le dirigeant, la tension montant.  

 

Mick l’avait regardé, hésitant, ne voulant pas faire souffrir sa compagne mais comprenant à la fois la logique de son ami et se sentant encore redevable de ce qu’il avait fait pour lui.  

 

- Je vais le faire., lui avait-il alors assuré.  

- Merci. Alors on va agir normalement. Je convoque Kaori et je suppose que tu vas vérifier s’il y a un dispositif caché…, avait pipé Ryo, soulagé.  

- Oui. C’est parti., avait déclaré l’américain.  

- Mick… merci.  

 

Ryo regarda ses amis face à lui.  

 

- J’ai fait ce qu’il me semblait le mieux. Kaori a compris et accepté. Elle a joué le jeu jusqu’au bout et voilà où on en est. Reika est devenue mon assistante. Ainsi, je l’ai sous la main pour la pousser à la faute. Je ne pouvais pas laisser Kazue seule avec son désarroi. C’est mon amie. Si elle souffre, c’est à cause de moi. J’avais besoin de m’assurer qu’elle tiendrait le coup., leur expliqua-t-il.  

 

Miki et Falcon se regardèrent, cherchant l’avis de l’autre, puis acquiescèrent.  

 

- Ok. Je comprends mieux maintenant., souffla Miki.  

- Putain, trois semaines d’horreur. Quand nous les ramènes-tu ?, lui demanda-t-elle.  

- Dès que possible, le plus vite possible… J’ai enfin deux petites choses qui devraient me permettre de remonter la piste. Je vous demande juste de me faire confiance et de patienter encore un peu., leur dit-il.  

- D’accord… mais tu as des nouvelles ?, l’interrogea la pilote.  

- Non. On a convenu du silence radio., leur apprit-il.  

- Donc quand tu m’as demandé si j’avais des nouvelles…, pipa Falcon.  

- Je suis désolé. Je n’en attendais pas. Mais si on nous écoutait, c’était la question qu’on s’attendait à me voir poser., répondit Ryo, se frottant le visage.  

- Miki, nous allons y aller. Il ne vaut mieux pas s’éterniser pour ne pas compromettre l’opération., lui apprit son mari.  

 

Elle acquiesça et se leva maladroitement. Juste avant de sortir, elle étreignit brièvement ses amis et leur souhaita bon courage, se doutant que les visites au café se feraient plus rares. Kazue et Ryo restèrent donc seuls et dînèrent avant de se séparer, gagnant chacun leurs chambres pour la soirée, perdus dans leurs pensées. La journée avait été fatigante, Kazue apprenant la vérité sur ce qui s’était passé et Ryo d’avoir affronté ces cinq amis. Même s’il était soulagé de les avoir mis dans la confidence et rassurés, la tension avait été réelle et épuisante.  

 

- Ne reste plus qu’à te ramener à la maison maintenant. J’ai échappé au courroux d’une femme enceinte mais je suis presque sûr que, si tu n’es pas là au moment de la naissance, elle va me démolir., murmura-t-il, observant la photo de Kaori sur son téléphone.  

- Dors bien, Sugar. Tu me manques. 

 


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