Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 60 :: Chapitre 60

Publiée: 25-03-21 - Mise à jour: 25-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 60  

 

Kaori travaillait sur un rapport quand Ryo sortit de son bureau, visiblement contrarié. Vu les derniers développements qui ne faisaient que confirmer le cours qu’avaient pris les évènements depuis quelques temps, elle se prépara à un nouveau coup dur.  

 

- Que se passe-t-il ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse.  

- On a réussi à redresser la situation dans deux des trois sociétés qui étaient en danger mais ça se corse dans la troisième. J’ai un mouvement de grève sur les bras et les autorités nationales sur le dos., lui expliqua-t-il, prenant place face à elle.  

- Je finis mon rapport et j’arrive pour en parler., lui proposa-t-elle, lui lançant un regard de connivence.  

 

Il acquiesça et repartit et elle le rejoignit deux minutes plus tard, prenant place à ses côtés dans le divan. L’endroit étant sécurisé, équipé pour lutter contre les écoutes clandestines, ils savaient pouvoir parler librement.  

 

- Une grève et les politiques qui s’en mêlent, c’est cela ?, résuma-t-elle.  

- Oui. On n’a pas beaucoup de marge de manœuvre. On avait déjà eu des menaces de nationalisation. Je m’attends à ce qu’ils remettent ça sur le tapis., lui expliqua-t-il, posant les coudes sur ses genoux, le menton sur ses mains, pensif.  

 

Elle l’observa, tenta d’imaginer les pensées qui l’agitaient, la stratégie qu’il allait adopter et s’approcha de lui.  

 

- Et si je déplaçais tes rendez-vous de la semaine et qu’on organisait un déplacement sur place ?, lui proposa-t-elle.  

- Tu lis dans mes pensées maintenant ?, plaisanta-t-il, ayant la même idée en tête.  

- Peut-être que je commence à trop bien te connaître., pipa-t-elle, malicieuse.  

- Et pourquoi je me déplacerais sans l’avoir fait pour les autres ?, lui retourna-t-il.  

- Parce que les souris dansent quand le chat n’est pas là… Non, en fait, l’image n’est pas tout à fait correcte., se corrigea-t-elle.  

- Je pense que ça les rassurerait de se savoir soutenus et écoutés, de savoir que tu t’inquiètes pour eux même si je me doute que certains penseront que tu ne te soucies que de tes investissements., fit-elle, posant une main sur sa cuisse.  

- Certains ? Beaucoup même…, lâcha-t-il, désabusé.  

- Mais toi, tu sais et moi aussi. Alors, allons leur montrer qui est leur patron, celui qui se bat pour eux., l’encouragea-t-elle.  

 

Il n’en avait pas besoin mais ça lui fit du bien quand même.  

 

- Nous n’avons que trois jours pour retourner la situation. Samedi, nous avons promis d’être là pour la soirée de Shin., lui rappela-t-il.  

- Je vais essayer de déplacer tous tes rendez-vous et transformer ceux qui ne peuvent l’être en vidéo-conférence. Je vais réserver un hôtel. Comment tu fais pour le vol ? Tu as un pilote remplaçant ou je réserve une ligne régulière ?, lui demanda-t-elle.  

- Ligne régulière. A l’heure actuelle, je ne fais confiance qu’à ceux que je connais déjà., lui répondit-il.  

- Je m’occupe de tout cela et je te tiens au courant pour l’heure du départ., lui affirma-t-elle.  

- L’idéal serait d’être sur place à la première heure demain matin., lui demanda-t-il.  

- Encore une nuit blanche pour nous…, ironisa-t-elle, lui adressant un clin d’oeil en le laissant seul.  

- Ce ne sera ni la première ni la dernière mais certaines sont plus agréables que d’autres., répliqua-t-il, lui lançant un regard chaud.  

 

Elle lui lança un sourire complice et referma la porte derrière elle. Elle se positionna sur l’agenda de son supérieur et commença à téléphoner pour déplacer tous ses rendez-vous. Entre temps, elle réserva en ligne leur vol pour le soir même ainsi que l’hôtel avant de rassembler les dossiers sur lesquels elle devrait avancer pendant leur déplacement.  

 

- Le vol décolle ce soir à dix-neuf heures. On arrivera à six heures demain matin. Et l’hôtel me confirme que les chambres sont réservées dès ce soir. Ainsi, on pourra y passer avant d’aller à l’entreprise., informa-t-elle son compagnon, revenant dans le bureau après avoir frappé.  

- Je vais aller faire nos visas à l’ambassade et préparer nos affaires. Tu as un rendez-vous cette après-midi., lui dit-elle.  

- A moins que tu veux que je reste jusqu’à ce qu’il arrive ?, se reprit-elle.  

- Je vais gérer. Ne reviens pas ici. Je passerai te prendre à l’appartement à dix-sept heures trente. Si tu le peux, essaie de te reposer un peu. Kaori, pas de jupe mais prévois une robe de soirée, on ne sait jamais. Celle que tu portais à la soirée de fin d’année conviendra., lui conseilla-t-il, ne voulant pas la mettre mal à l’aise.  

- Merci pour le conseil., fit-elle, reconnaissante.  

- Je préviens Kenji. Il viendra me rechercher après t’avoir déposée à l’appartement., lui dit-il, sortant son téléphone.  

 

Il lui avait promis de la guider quand ce serait nécessaire et il tenait parole. Elle devait avouer qu’elle n’était pas forcément rassurée vu l’endroit où ils se rendaient, la zone étant soumise à certaines tensions politiques. Elle n’allait malgré tout pas laisser tomber Ryo. Ils formaient une équipe comme il le lui avait déjà dit. Elle rassembla ses affaires et gagna le parking souterrain où Kenji l’attendait. Elle aurait pu faire le trajet en métro mais elle savait que son compagnon ne l’entendrait pas de cette oreille. Même si elle n’était plus poursuivie par un clan ni un un tueur professionnel, elle restait une cible potentielle pour quiconque voudrait l’enlever pour faire pression ou soutirer de l’argent à Ryo. C’était un fait qu’elle n’avait pas pris en compte jusqu’à la semaine dernière quand il lui avait refusé le fait d’aller faire quelques courses seule.  

 

- Je sais que tu n’as besoin de personne, Kaori, et je ne t’empêcherai pas de sortir mais tu dois être accompagnée. Je ne suis désormais plus seul à pouvoir être la cible de kidnappeurs. Tu l’es devenue également., lui avait-il fait savoir.  

- Mais…, avait-elle commencé par objecter avant de réfléchir.  

- J’ai compris, pour t’atteindre. C’est… d’accord., avait-elle répondu, la mort dans l’âme.  

 

Elle aurait déjà dû entrer cette donnée en compte avant mais elle avait été occultée par le contexte particulier qui les avait entourés jusqu’au procès de Nobuto Tanaka. Kenji la conduisit donc jusqu’à l’ambassade du pays dans lequel ils se rendaient d’où elle ne ressortit que deux heures plus tard, leurs deux passeports en main, dûment visés.  

 

- J’ai fini ici. On peut se rendre à l’appartement, Kenji., lui dit-elle.  

- Très bien, Mademoiselle., répondit-il comme à son habitude.  

- Kaori. Mon petit prénom, c’est Kaori et je ne vous tuerai pas si vous en usez., le reprit-elle, amusée.  

- Je sais mais c’est plutôt le patron que je crains. Il ne nous a pas échappé les regards noirs qu’il lance aux hommes qui vous parlent., plaisanta-t-il.  

- Je vous protégerai. Ce ne sera qu’un juste retour des choses., lui offrit-elle.  

- Ce sera loin d’être déplaisant., répliqua-t-il, amusé.  

 

Elle sourit, sachant qu’il ne s’agissait entre eux que d’un jeu innocent, et se concentra sur la liste qui s’élaborait mentalement de ce qu’elle devait préparer. Quelques minutes plus tard, Kenji la raccompagna jusqu’à la porte de l’immeuble avant de repartir à la Midtown Tower. Il ne lui restait qu’une heure pour leur faire deux sacs qui tenaient en cabine et prendre une douche et se changer pour un tailleur pantalon. Si jamais ils n’avaient pas le temps de s’arrêter à l’hôtel, elle n’aurait pas ainsi à s’inquiéter…  

 

Ryo boucla sa réunion et rassembla ses dossiers, songeur. Quelque chose le tarabustait, un pressentiment néfaste qui ne le quittait pas depuis que ce déplacement avait été décidé. Il aurait peut-être dû y aller seul. Qui savait ce qui pouvait se passer ? Ce n’était pas la meilleure destination où emmener Kaori mais, s’il lui disait cela, elle lui volerait certainement dans les plumes, défendrait le travail qu’ils avaient fait à deux sur ces trois dossiers à raison. Il n’avait pas envie de la mettre à l’écart professionnellement. Personnellement, il voulait la protéger mais il n’avait pas non plus envie de risquer de perdre l’équilibre auquel ils étaient parvenus depuis quelques jours, la question mariage et enfants n’étant pas revenue sur le tapis. Elle n’était pas occultée mais ils avaient eu d’autres choses à penser qui leur avaient permis de retrouver leur symbiose. Il se demanda brièvement si ce serait toujours ainsi, s’il leur faudrait toujours un dérivatif pour pouvoir tenir… Que se passerait-il lorsqu’ils n’en auraient plus ?  

 

Il poussa un long soupir et rangea ses affaires dans sa sacoche. Voyant l’heure tourner, il décida d’aller se doucher avant de prendre l’avion afin de parer à tout contretemps possible. Rafraîchi, il se changea et remit toutes ses affaires sales dans un sac qu’il laisserait à l’appartement en passant. Entendant la sonnerie de son téléphone, il se dépêcha de s’habiller, délaissant la cravate pour une fois, et alla consulter le message. Kenji l’attendait dans le parking et il décida de ne pas le faire attendre.  

 

Miki allait lui manquer sur ce coup-là. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas pris un vol commercial pour un déplacement professionnel. Il allait devoir se plier aux contraintes horaires et supporter d’autres passagers et surtout l’espace réduit… Il eut soudain une légère appréhension en espérant que Kaori avait pu avoir des places en classe affaires. S’il devait se retrouver ratatiné en classe économique, ce serait l’enfer.  

 

- Tout s’est bien passé ?, demanda-t-il à son chauffeur en prenant place dans la voiture en même temps que le garde du corps.  

- Oui, à part qu’il y a eu un accident dans Shinjuku qui m’a fait perdre du temps pour venir te chercher., lui répondit-il.  

- On va faire un léger détour mais on devrait être dans les temps. Le deuxième garde du corps qui vous accompagne vous attendra à l’aéroport., ajouta-t-il.  

- Très bien., apprécia-t-il.  

 

Ils arrivèrent rapidement à l’immeuble où Kaori les attendait dans le PC du service de sécurité avec les bagages et ils repartirent aussitôt vers l’aéroport de Narita, Kenji les déposant devant l’entrée principale où les attendait un deuxième homme.  

 

- Tomo, tu seras assigné à la garde de Kaori, Hiro à la mienne., leur apprit-il.  

- Mais je…, objecta Kaori.  

- Je ne veux même pas l’entendre., la coupa-t-il fermement.  

- Tu connais la situation politique de la zone où nous nous rendons. Nous n’avons jamais eu de souci jusqu’ici mais qui sait ce qui peut arriver ? Tu as ton garde du corps quand nous serons en dehors de l’hôtel. Il ne doit veiller que sur toi alors tâche de lui rendre la chose facile. Mick a trouvé deux personnes supplémentaires de confiance sur place pour que les gars puissent se reposer la nuit., leur apprit-il.  

- D’accord., concéda-t-elle, lui tendant sa sacoche et son sac avant de se rendre au guichet d’enregistrement.  

- Il ne restait plus que des places en première., s’excusa-t-elle.  

- Et ?, lui retourna Ryo, un regard interrogateur.  

- La politique de la boîte, c’est plutôt la classe affaires., expliqua-t-elle, gênée.  

- Je pense que je m’en remettrai., fit son compagnon, faussement navré.  

 

Sans plus attendre, ils se dirigèrent vers la douane avant de se rendre en salle d’embarquement où il était déjà entamé. Munis de leurs sésames, ils n’eurent même pas à attendre avant de passer au guichet qui leur était réservé. Ce passe-droit gêna la jeune femme qui suivit néanmoins son conjoint sans mot dire et parvint dans la partie de l’avion qui abritait la première classe.  

 

- Bonsoir, bienvenue à bord. Veuillez me suivre, s’il vous plaît, Messieurs, Madame., leur demanda l’hôtesse de l’air, les guidant vers l’avant de l’avion.  

 

Impressionnée, Kaori observa les lieux richement décorés, les places beaucoup plus spacieuses, les mini-bars ouverts et bien pourvus, les écrans de télévision bien plus grands que ce à quoi elle avait été habituée les deux fois où elle avait pris une ligne régulière. Sachant qu’à quelques mètres, des centaines de personnes s’entassaient dans un espace beaucoup plus réduit et moins confortable, elle se sentit plus mal à l’aise que lorsqu’ils voyageaient en jet privé.  

 

- Kao…, l’appela Ryo, l’invitant à s’installer dans une cabine.  

 

Elle s’immobilisa devant le siège double et le descriptif qui indiquait comment le transformer en lit deux personnes.  

 

- Avance, Kaori. Mademoiselle a à faire., l’incita-t-il, comprenant sa surprise.  

 

Il avait bien vu qu’elle était un peu absente quand il avait demandé à l’hôtesse s’ils avaient des cabines pour couple. Il ne se priverait certainement pas de pouvoir tenir sa compagne dans ses bras pour la nuit pour une fois qu’ils pouvaient avoir un peu d’intimité sur un vol. Elle les avait alors guidés vers l’une d’elles et les gardes du corps avaient hérité de celle face à la leur, pouvant ainsi garder un œil sur les passages.  

 

- Pardon, je… Je ne savais pas que ça existait., s’excusa-t-elle, pénétrant dans le carré et posant ses affaires.  

- Si, ma chère., lui affirma-t-il, l’imitant.  

- Tu as changé pour un pantalon, très bonne idée., lui dit-il, l’aidant à retirer sa veste avant d’en faire de même.  

- Et toi, tu as oublié ta cravate ?, le taquina-t-elle, se retournant et touchant son cou à travers le tissu ouvert.  

- J’essaie le mode patron cool…, répliqua-t-il, amusé.  

- Ca te va bien. C’est même très sexy., murmura-t-elle à son oreille.  

 

Elle s’écarta cependant en voyant les gardes du corps jeter un œil vers eux. Indifférent, Ryo enferma leurs sacs dans les coffres au plafond, ne laissant que leurs sacoches le temps d’attendre le décollage.  

 

- Tu veux te reposer un peu ou revoir les dossiers pour demain ?, lui proposa-t-elle.  

- Je suppose que tu as bien quelques rapports à me faire relire ou signer dans tes papiers. Ce serait trop beau sinon…, la taquina-t-il.  

 

Il la vit rosir avec un léger sourire en coin et elle lui sortit effectivement une dizaine de pochettes qu’elle lui tendit.  

 

- Tu me rendrais un immense service. Je pourrais ainsi tout de suite les diffuser aux services concernés., le remercia-t-elle.  

- J’espère bien avoir droit à une compensation pour ma gentillesse., lui répondit-il.  

- Tout ce que tu voudras., répliqua-t-elle distraitement, lui tendant un stylo.  

- Tout ce que je voudrai ? Tu es bien sûre ?, lui demanda-t-il, d’une voix sensuelle.  

 

Elle se tourna vers lui, levant un sourcil au ton de sa voix. Elle se sentit rougir à son regard chaud et déglutit en voyant certaines images lui venir en tête.  

 

- Tu… Tu n’envisages tout de même pas…, balbutia-t-elle, jetant un regard derrière lui aux deux gardes du corps qui discutaient.  

- Les portes se ferment, un vrai lit une fois déplié… J’aimerais bien m’envoyer en l’air au propre comme au figuré avec toi., lui murmura-t-il avec un petit sourire.  

- Avant d’installer un lit dans le jet, ce serait un bon test., expliqua-t-il très sérieusement.  

- Tu es en train de me vendre un test avant achat ?, répliqua-t-elle, sceptique.  

- C’est un investissement qui n’est pas sans conséquence. Il faut bien y réfléchir., lui vendit-il, se retenant de rire face à son air.  

- Mais avant tout, à toi de voir si tu veux que je te signe tout cela., fit-il, faisant signe vers ses dossiers.  

 

Il se laissa alors aller contre le siège, les bras croisés et la tête en arrière, fermant les yeux comme pour dormir. Elle le regarda faire, sidérée, puis se mordit la lèvre. Elle avait ses inhibitions et faire l’amour entourée de centaines de personnes au risque d’être entendue en faisait partie. Malgré tout, il avait instillé un certain désir en elle et elle l’observa un long moment avant de se décider. Elle prit le stylo et le glissa sur sa main, attirant son attention. Il rouvrit les yeux et la fixa avec un léger sourire. A son petit air angélique nuancé par son regard brillant d’une flamme qu’il connaissait bien, il savait qu’il avait eu gain de cause.  

 

- Tu m’empêches de dormir, Sugar., murmura-t-il, feignant d’être contrarié.  

- Ce serait dommage de dormir maintenant alors que tu as une dizaine de documents à signer., lui répondit-elle, continuant à faire aller le stylo sur sa peau.  

- Plus tôt tu t’y mets, plus de temps on aura pour tester si ça vaut le coup., lui murmura-t-elle à l’oreille, se sentant malgré toute son audace rougir.  

 

Elle ne put s’empêcher de jeter un œil derrière lui pour voir si elle avait été entendue mais les deux gardes étaient toujours plongés en pleine conversation, ne tournant la tête que lorsque des pas se firent entendre.  

 

- Nous allons décoller d’ici un quart d’heure., vint les prévenir l’hôtesse.  

- Nous servirons les repas dès que nous serons stabilisés. Alors pour ce soir, nous avons au choix…  

 

Elle leur cita les choix de menus qu’ils avaient et Kaori n’en revint pas. C’était autre chose que le plat imposé en classe économique. Rien que le nom des plats la faisait saliver d’avance. Ils commandèrent rapidement et la jeune femme repartit.  

 

- Tu as de la chance : tu auras double dessert, Sugar., lui murmura-t-il à l’oreille avant de la taquiner quelques secondes.  

- Commence par signer., lui rappela-t-elle, laissant sa main glisser sur sa cuisse, l’effleurant sans aucune honte du bout des doigts.  

- Tu ne perds rien pour attendre., gronda-t-il.  

 

Elle se contenta de lui lancer un sourire ensorceleur duquel il eut bien du mal à se détacher. Quand il ouvrit le premier dossier cependant, elle se recala de son côté et le laissa tranquille. Elle prépara son ordinateur et le scanner portable qu’elle avait emporté pour pouvoir officier dès qu’il aurait fini. Il lui rendit trois rapports avant de devoir ranger le temps du décollage.  

 

- Drôlement efficace, Monsieur Saeba., pointa-t-elle, rangeant les trois rapports.  

- La récompense est des plus motivantes, Mademoiselle Makimura., lui répondit-il, attrapant sa main pour enlacer leurs doigts alors que l’avion s’engageait sur la piste.  

 

L’appareil roula quelques minutes avant de s’immobiliser puis, soudain, les réacteurs rugirent, chose qu’ils n’entendirent que de manière étouffée vu leur position, mais ils sentirent pleinement la poussée lorsque l’avion fut lancé pour prendre son envol. Plaqués contre leur siège, ils virent les lumières se transformer en lignes avant de sentir l’avion s’incliner.  

 

- C’est fou comme c’est plus fort…, pipa Kaori.  

- Le jet a besoin de moins de vitesse et de longueur de terrain pour décoller. De mémoire, il nous faut une vitesse de plus du double dans un avion gros porteur., lui apprit Ryo.  

- Que ne sais-tu pas ?, lui demanda-t-elle, amusée.  

 

Il la regarda intensément, tenté de lui répondre une phrase du genre « comment m’assurer que tu resteras ? », mais se retint pour ne pas casser ce moment.  

 

- Faire la cuisine et… d’autres choses que tu fais si bien., répliqua-t-il, mutin.  

- Ca s’apprend, tu sais., rétorqua-t-elle, le regard pétillant.  

- Il y a des choses que toi seule peut me faire. Ca me demanderait une certaine souplesse que je n’ai pas… et ne désire pas avoir., lui expliqua-t-il, délaissant sa main pour glisser la sienne sur sa cuisse.  

- Oh…, souffla-t-elle, sentant la chaleur monter en elle.  

- Oui, ça fait partie du mouvement., la taquina-t-il, l’attirant à lui et caressant ses lèvres.  

 

Il ne résista pas à l’envie de l’embrasser jusqu’au moment où un raclement de gorge le ramena au moment présent. Il adressa un regard reconnaissant à son garde du corps alors que l’hôtesse arrivait.  

 

- Voulez-vous votre dîner maintenant ou dans quelques temps ?, leur demanda-t-elle.  

- Parce qu’on a le choix ?, murmura Kaori, surprise.  

- Vous pouvez servir, merci., répondit Ryo posément, ignorant le regard de l’hôtesse légèrement amusée à la répartie de sa compagne.  

 

Elle acquiesça et s’en alla.  

 

- Pardon… Tu dois me prendre pour une idiote., soupira la rouquine.  

- Tu n’as jamais voyagé en première classe, Kaori. J’ai déjà été surclassé quelques fois, je sais ce que c’est., lui expliqua-t-il.  

- En gros, on est dans un hôtel en plein ciel. Alors si tu veux quelque chose de particulier, il te suffit de demander., lui apprit-il.  

- Je ne veux rien. Ca me semble déjà beaucoup trop quand je pense aux autres voyageurs., avoua-t-elle, mal à l’aise.  

- Je te dirais bien d’oublier mais tu n’y arriverais pas. Il faudra juste que tu t’y habitues., lui conseilla-t-il, caressant sa joue.  

- Ce ne sera qu’une chose de plus après tout., acquiesça-t-elle, lui souriant légèrement.  

 

Leur repas leur fut servi rapidement et ils profitèrent du menu gourmet dans de véritables assiettes de porcelaine avec de vrais couverts et non ceux en plastique de la classe économique. Juste après que les plateaux furent débarrassés, Ryo ressortit les dossiers restant et il acheva de les consulter et signer, apportant quelques corrections sur le dernier.  

 

- Je le ressortirai demain matin. Comme ça, cette partie-là sera bouclée., apprécia sa compagne.  

- Ca me va. Je suis vanné. Si on se couchait ?, lui proposa-t-il, s’étirant.  

 

Elle l’observa et ne vit aucune lueur coquine dans son regard. Elle se demanda s’il n’avait fait que la taquiner un peu plus tôt et acquiesça, se sentant légèrement déçue contre toute attente.  

 

- Bonne nuit, messieurs., les salua-t-il, fermant la porte de leur cabine, les coupant ainsi de toute vue inopportune.  

 

Voyant Kaori déplier le lit comme indiqué, il la rejoignit et, moins de deux minutes plus tard, tout était en place, oreillers sortis parés de taies d’oreiller d’un blanc immaculé, couette dodue assortie. Il commença alors à se déshabiller en attendant que sa moitié finisse de ranger ses affaires et se glissa sous l’édredon juste au moment où elle se retourna.  

 

- Tu viens ?, lui proposa-t-il, écartant la couette pour la laisser entrevoir sa nudité.  

 

Avec plaisir, il la vit rougir et se mordiller la lèvre nerveusement.  

 

- Tu étais sérieux alors…, murmura-t-elle.  

- Toujours pour ces choses-là. Je ne raterai pas une occasion d’être proche de toi., lui affirma-t-il, dardant un regard chaud sur elle.  

- Alors cap ou pas cap ?, la défia-t-il.  

 

Il vit une lueur flamber dans son regard avant qu’il ne se fixe sur la porte de la cabine, inquiet, mal à l’aise.  

 

- Personne ne nous entendra., lui promit-il.  

- Je m’en assurerai.  

 

Elle hésita encore une seconde avant de commencer à déboutonner son chemisier et de le laisser glisser sur ses épaules puis bras et de prendre tout son temps pour le plier et poser sur la banquette non loin. Elle enchaîna encore plus lentement avec son pantalon, se retournant pour le retirer.  

 

- J’adore tes fesses. Ramène-les ici vite fait., lui enjoignit-il, sentant le désir pulser dans son corps.  

 

Lui adressant un sourire provocateur, elle plia soigneusement son bas et le posa avant de s’agenouiller sur le lit, restant à distance.  

 

- Combien de temps vas-tu me faire languir ?, lui demanda-t-il à voix basse.  

- Tu n’as pas besoin de moi pour te mettre en forme alors je me repose., lui répondit-elle, faisant tomber les bretelles de son soutien-gorge.  

 

Il l’observa laisser ses doigts errer sur sa peau encore légèrement dorée de leurs vacances et sentit à quel point elle avait raison. Il savait les gestes et les sensations qui en naissaient et rien que leurs souvenirs lui suffisaient à attiser le feu qui grandissait en lui. Il avait envie de la toucher mais la regarder faire avait aussi ce petit côté attrayant qui le fit rester sagement de son côté et subir la vision tentatrice. Les doigts féminins disparurent dans le dos et, bientôt, ce fut la dentelle blanche qui tomba, découvrant ses deux collines qu’il adorait tant cajoler. Il sentit sa respiration s’arrêter un court instant avant de reprendre un peu plus fortement.  

 

- Tu ne veux toujours pas approcher ?, lui demanda-t-il d’une voix rauque.  

 

Elle resta silencieuse et lui fit un signe négatif de la tête, fière de l’emprise qu’elle avait sur lui. Elle pouvait le voir dans ses yeux, dans la manière dont il agrippait le drap pour ne pas la toucher, à son sexe dressé. Une petite voix dans sa tête hurlait encore que ce n’était pas bien mais elle était étouffée par son désir grandissant et la confiance qu’elle avait en son compagnon pour la protéger. Après avoir laissé ses mains errer un moment sur son corps, elle se redressa un peu, jouant avec l’élastique de sa culotte, voyant le regard onyx qui avait suivi ses doigts tout le long de leur périple se fixait sur le petit nœud sur le haut de la dentelle qu’elle faisait bouger doucement. Soudain, l’avion passa dans un trou d’air et elle tomba sur son compagnon. Elle releva les yeux, perturbée, et sentit sa main sur sa joue.  

 

- Tout va bien. Ce n’est qu’un trou d’air., la rassura-t-il, refermant la couette sur eux.  

- Maintenant que tu es là, je ne vais pas me gêner pour en profiter., lui murmura-t-il avant de l’embrasser.  

 

Leurs mains se mirent à courir sur le corps de l’autre, les lèvres suivirent, les gémissements s’étouffant bouche contre bouche. La caressant intimement d’une main, l’autre posée sur ses lèvres, son souffle chaud erratique chauffant sa paume à blanc, Ryo regarda sa belle atteindre l’apogée sous ses caresses. La laissant redescendre, il l’embrassa tendrement avant de faire glisser sa culotte le long de ses jambes.  

 

- Mets-toi à plat ventre. Il te suffira de plaquer le visage contre le matelas quand tu auras envie de crier., lui demanda-t-il, remontant en embrassant son ventre, puis ses seins et sa bouche pulpeuse.  

 

Elle s’exécuta en toute confiance et sentit juste après son poids sur elle et son intimité envahie. Elle souffla doucement comme il le faisait contre son oreille sous l’intensité des sensations.  

 

- Ce sera la meilleure partie de notre voyage., lui affirma-t-il, embrassant sa joue, cherchant ses lèvres.  

- Dans quatre jours, nous serons de retour chez nous., lui assura-t-elle, lui offrant ce qu’il voulait.  

- Pour une soirée avec ce cher Alejandro… Tu n’as pas trouvé mieux ?, la taquina-t-il.  

- Avec la survie de cette entreprise en poche ?, lui proposa-t-elle, se retenant de gémir alors qu’il commençait à se mouvoir en elle.  

- Ce serait une bonne chose., approuva-t-il, laissant sa tête contre celle de sa compagne qui la fourra dans le matelas.  

 

Ils s’aimèrent discrètement pendant une bonne partie de la nuit avant de s’endormir enlacés bien au chaud sous la couette alors que la climatisation rendait l’air frais.  

 

Ils furent réveillés le lendemain matin par l’alarme du téléphone de Ryo et frissonnèrent lorsque la fraîcheur caressa leurs peaux nues.  

 

- Heureusement que l’hôtesse n’est pas venue nous réveiller., pipa Kaori, se rhabillant.  

- Elle ne viendra pas tant qu’on n’aura pas ouvert sauf si l’atterrissage est proche., lui apprit-il.  

- Comment peux-tu en être si sûr ?, lui demanda-t-elle.  

- Je le sais, c’est tout., lui répondit-il, ouvrant les portes et retirant discrètement le panneau « ne pas déranger ».  

- Bonjour, les gars., salua-t-il les deux gardes du corps.  

- Bonjour Ryo, Kaori., leur retournèrent-ils.  

 

Il leur fut gré de ne pas faire d’allusion à ce qui avait pu se passer dans l’intimité de la cabine. Kaori les salua d’un sourire chaleureux tout en refermant le lit et, moins de dix minutes plus tard, l’hôtesse arriva avec leurs petits-déjeuners.  

 

- Nous allons atterrir d’ici quarante-cinq minutes. J’espère que la nuit vous a été agréable., leur dit-elle poliment.  

- Très reposante, merci., répondit Ryo, passant le plateau tendu à sa compagne.  

- Je vous ramènerai des serviettes chaudes après le repas., leur proposa l’employée.  

 

Le vol se termina sans aucun souci et ils atterrirent à l’heure prévue à destination. Ils récupérèrent la voiture de location prévue par Mick et se dirigèrent vers l’hôtel, le gagnant sans trop d’embûches. Le plus dur pour la passagère fut d’assister au spectacle d’enfants errant dans la rue, de ces personnes qui mendiaient ou se déplaçaient avec des moyens rudimentaires, des personnes qui visiblement ne mangeaient pas à leur faim. C’était déjà un spectacle qui la désolait à Tokyo. C’était encore plus dur de le voir à plus grande échelle. Comme s’il sentait sa tristesse, Ryo enlaça ses doigts et les pressa.  

 

- On fait ce qu’on peut à notre échelle. Je n’ai pas du travail pour tout le monde et je ne peux pas forcer les autorités à agir pour eux., s’excusa-t-il.  

- Je sais. C’est juste différent d’en entendre parler et de le voir en réalité., murmura-t-elle, lui offrant un sourire rassurant.  

 

Comme prévu, ils eurent le temps à l’hôtel de se doucher et changer et, même pour Kaori, de ressortir son rapport corrigé pour le faire signer à son patron avant de prendre la route pour l’entreprise. De nouveau, ce sentiment néfaste revint à Ryo et il faillit demander à sa compagne de rester à l’hôtel. Il se raisonna cependant : la voiture était blindée, les deux gardes du corps chevronnés et il préférait nettement savoir sa compagne à ses côtés et ne pas avoir à se demander comment elle allait, si rien ne lui était arrivé. Il enfouit donc ce pressentiment profondément et l’invita à sortir pour se rendre à quelques kilomètres de là.  

 

- La ville où est située l’entreprise est à la limite de la zone de surveillance maximale. Nous ne pourrons en aucun cas nous arrêter., les prévint le garde du corps qui conduisait la voiture.  

- Les conflits se sont donc bien étendus comme tu l’avais noté., pipa Ryo sombrement.  

- Oui. Pour le moment, il n’y a pas eu de blessés ni morts parmi nos employés et l’entreprise n’a pas été la cible d’attaque mais on nous a prévenus d’être vigilants., répondit-elle, tendue.  

- Pas de décision irréfléchie ni de prise de risque, d’accord ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Si tu me promets la même chose., lui retourna-t-elle, soutenant son regard.  

- Promis., répliqua-t-il.  

- Alors promis aussi., lui affirma-t-elle.  

 

Sachant qu’elle n’aurait plus l’occasion de le faire avant la fin de la journée, elle enlaça ses doigts et les pressa légèrement, les gardant jusqu’à ce qu’ils arrivent en vue de l’usine où elle se dégagea pour se couvrir la tête consciencieusement.  

 

- Tu n’es pas obligée., lui dit-il.  

- Je ne veux pas créer de trouble., lui opposa-t-elle.  

 

Il acquiesça et la laissa faire. Après présentation de leurs papiers aux gardes à l’entrée, la voiture pénétra dans une enceinte grillagée et alla se garer devant les portes d’entrée du bâtiment. De l’extérieur, ils pouvaient entendre le grondement des ouvriers en colère et Ryo fronça les sourcils, jetant un regard soucieux vers sa compagne.  

 

- Tu ne la quittes pas des yeux, Tomo., rappela-t-il à son homme.  

- Ils savent ce qu’ils ont à faire, Ryo., lui dit-elle, se demandant pourquoi il semblait si tendu.  

- Excuse-moi de tenir à toi., répliqua-t-il un peu sèchement avant de se radoucir.  

- Pardon…, murmura-t-il, tendant la main vers sa joue.  

- Non, n’oublie pas. Pas de geste intime. C’est déplacé ici., lui remémora-t-elle.  

 

Il laissa retomber sa main avec un profond soupir, espérant, sans vraiment y croire, que cette journée suffirait à régler les problèmes. Reprenant sa cape de dirigeant et non plus de conjoint, il boutonna sa veste et fit signe à ses hommes qu’ils pouvaient avancer.  

 

Ils ne savaient pas à quoi s’attendre en entrant. Aussi trouver des dizaines d’hommes et de femmes rassemblés autour d’une bande de cinq avec un haut-parleur à la main ne fut pas une grosse surprise même si c’était étrange. Il fut juste rassuré de ne voir aucun enfant comme le voulait la politique de la boîte. Après tout, il n’était pas à l’abri d’un directeur moins scrupuleux… Dès leur entrée, ils furent assourdis par le vacarme ambiant, les hurlements des meneurs dans les hauts-parleurs, le grondement et vociférations de la foule et cela dura un moment jusqu’à ce que les cinq hommes perchés sur une machine s’aperçoivent de leur présence.  

 

Eberlués, ils le fixèrent du regard en baissant les appareils et, voyant cela, la foule se calma et se tourna vers l’endroit où ils regardaient, trouvant les quatre personnes réunies non loin. Malgré son inquiétude, Ryo se retint de faire un pas devant Kaori pour la protéger. Ca aurait certainement donné un mauvais signal qui aurait pu envenimer les choses. Il avait à faire à des êtres humains aux abois, non à des bêtes sauvages en quête de sang.  

 

- Où est le directeur ?, demanda-t-il en anglais.  

- Qui êtes-vous ?, demanda l’un d’eux dans la même langue.  

- Ryo Saeba, le propriétaire de cette entreprise. Je suis venu vous voir pour comprendre et désamorcer la situation., leur répondit le japonais.  

- Pourquoi vouloir voir le directeur alors ? C’est avec nous que vous devez parler., répondit l’homme de manière assez virulente, recevant l’approbation de ses collègues.  

- Je veux juste qu’il me fasse un point de la situation avant que nous parlions…, fit-il, levant la main face au brouhaha qui se levait et se tut aussitôt.  

- Prenez ce temps-là pour désigner cinq personnes qui parleront en votre nom à tous. Je suis venu pour vous écouter. Donnez-moi juste un moment avec le directeur pour que les conditions soient propices à une discussion constructive et prenez un peu de temps pour lister ce que vous avez à me dire., leur proposa Ryo d’une voix ferme sans être autoritaire.  

- Cela vous convient-il ?, les interrogea-t-il.  

 

Il dut attendre quelques secondes avant d’avoir l’approbation de la foule.  

 

- Le directeur est dans son bureau en haut., l’informa l’homme, faisant signe à une jeune femme de les guider.  

- Merci. On se voit très bientôt., fit Ryo, reconnaissant.  

 

Les quatre suivirent l’employée qui les guida à l’étage du bâtiment et toqua à la porte, entrant quand elle y fut invitée. Elle les laissa passer et ils virent les yeux du directeur s’agrandir de stupéfaction en voyant le PDG de la boîte en personne apparaître devant lui.  

 

- Monsieur Saeba ? C’est… c’est un honneur de vous voir ici. Je… Je ne vous attendais pas., balbutia l’homme.  

- Kumail, je vous ai déjà dit de m’appeler Ryo., le reprit-il, lui tendant la main.  

- Je vous présente Kaori, mon assistante, et Hiro et Tomo, mes gardes du corps. Navré de n’avoir pu vous prévenir de notre arrivée mais, lorsque j’ai eu vent de la grève, j’ai préféré me déplacer personnellement. Nous avons déjà bien assez à faire avec le problème économique. Je ne veux pas que le facteur humain prenne trop de place., lui expliqua le japonais.  

- Je comprends. Je suis navré de ne pas avoir réussi à gérer cela pour vous épargner ce déplacement. Je me doute que vous êtes débordé. Les employés sont sur les nerfs. Ils ont entendu parler de fermeture ou de nationalisation et ne veulent pas de cela., lui apprit le directeur de l’entreprise.  

- Nous non plus. Comment est la situation au niveau géopolitique ? Les risques ont-ils drastiquement augmenté d’après vous ?, l’interrogea Ryo, prenant place dans le siège face à son directeur, imité par Kaori.  

- On sent que la tension a monté mais, pour le moment, nous arrivons à travailler correctement. Nous n’avons jamais été attaqués ni nos transporteurs. Nous restons prudents mais ça va., lui affirma l’homme face à lui, le rassurant un peu sur leur sécurité.  

 

Ils continuèrent à discuter un moment de la situation avant de redescendre et trouver le groupe de négociateurs pour les employés. Tous se dirigèrent vers une salle suffisamment grande pour les accueillir et les discussions commencèrent, se terminant vers dix-huit heures. Les cinq hommes quittèrent la salle pour aller parler à leurs collègues pendant que les autres restèrent dans la salle.  

 

- Ils rentrent à la lumière du jour, je suppose., fit Ryo, rangeant ses dossiers, tendant certaines notes à sa compagne.  

- Oui. Beaucoup font le trajet à pied. C’est plus rassurant pour eux., expliqua le directeur.  

- Renseignez-vous sur ce que coûterait de mettre un service de bus d’ici à la ville. Si ça peut augmenter leur sécurité et leur confort, c’est un investissement à mettre en place., lui demanda Ryo.  

- Je le ferai dès demain matin. Ils apprécieront certainement., approuva l’homme.  

- A demain, Kumail., le salua son supérieur, lui tendant la main.  

- A demain, Ryo, Kaori, messieurs., leur adressa Kumail en retour, serrant la main tendue.  

- Monsieur Saeba !, l’interpela Ali, l’un des cinq hommes présents.  

 

Ryo s’arrêta et se tourna vers lui, attendant respectueusement de savoir ce qu’il lui voulait.  

 

- Nous avons discuté et tout le monde a décidé de reprendre le travail demain bien que les discussions ne soient pas terminées., lui apprit-il.  

- Rien ne vous y oblige mais j’apprécie et nous irons au bout des choses., lui promit Ryo.  

- On… On est touchés que vous soyez venu jusqu’ici pour nous voir. On n’est pas grand-chose…, répliqua Ali modestement.  

- Je sais que vous n’avez pas à me croire sur parole mais je considère chacun de mes employés tout autant. Le contexte est difficile et vous vous posez des questions, c’est normal. J’espère être en mesure de vous apporter toutes les réponses nécessaires et raisonnables pour vous redonner confiance dans votre travail., lui assura le japonais.  

- Merci, Monsieur., lui retourna son employé.  

- De rien. Merci à vous. On se voit demain., conclut Ryo avec un léger signe de tête.  

 

Ils regagnèrent la voiture et reprirent la route vers leur hôtel. Rien ne les avait préparés à la suite des évènements. 

 


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