Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 52 :: Chapitre 52

Publiée: 15-03-21 - Mise à jour: 15-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 52  

 

Entrant dans le bureau silencieusement, Kaori posa une tasse de café devant son compagnon qui la remercia d’un regard, poursuivant sa conversation téléphonique. Elle s’assit à son bureau et ouvrit son ordinateur. Elle ne soupira même pas en voyant le jour s’afficher, un samedi, en se disant qu’elle allait travailler plutôt que profiter de sa matinée. Comme ils l’avaient prévu, arrivés le mardi matin au bureau, une montagne de travail les attendait. Stoïques, ils s’étaient juste adressés un sourire en commençant leur point en comparant leurs boîtes mails respectives. Ils n’avaient pas chômé de la semaine mais cela n’avait pas suffi et ils s’étaient accordés pour travailler ce samedi matin pour avancer.  

 

- Ayaka est arrivée si tu veux aller la voir., lui apprit-elle quand il raccrocha.  

- On a discuté quelques minutes. Elle était contente de revenir et, moi, j’avoue que je suis contente de la revoir., affirma Kaori.  

- Retour à la normale ?, pipa-t-il avec un sourire.  

- Oui. Je me sens tellement mieux depuis que j’en ai fini avec ce procès., fit-elle, s’étirant.  

 

Ryo l’observa et vit en effet qu’elle avait bien meilleure mine, qu’elle semblait beaucoup plus détendue depuis quelques jours. Il n’y avait plus l’éclat soucieux dans son regard. La surveillance n’avait pas été levée totalement mais allégée. Ils avaient pris le temps d’aller dîner en ville la veille au soir alors qu’ils avaient quitté tard le bureau avant de rentrer et de profiter de leur soirée. Ils n’avaient pas poussé le luxe jusqu’à rentrer à pieds mais peut-être une fois le procès fini ou dans quelques temps, ils se le permettraient.  

 

- Ca se voit. Tu es beaucoup plus détendue. Je vais aller voir Ayaka deux minutes avant de revenir bosser., fit-il, jetant un regard malicieux vers la méridienne.  

- Je te vois venir, Ryo. On a dit qu’on travaillait ce matin avant de profiter du week-end. C’est le prix à payer quand on est un dirigeant responsable revenant de vacances., le sermonna-t-elle.  

- J’aurais dû prendre une secrétaire plus docile., grogna-t-il.  

- Aurai-je quand même le droit à un baiser ? J’ai déjà bien travaillé avec New York ce matin., se plaignit-il.  

- Je vais voir., minauda-t-elle avec un sourire amusé.  

- Tu vas voir ?, murmura-t-il, tournant son siège vers lui.  

 

Il prit appui sur les accoudoirs et se pencha sur elle tel un prédateur. Il resta ainsi à quelques centimètres à peine de son visage jusqu’à ce qu’elle décide de la suite. Elle glissa les bras autour de son cou et l’embrassa, le laissant la soulever pour la tenir contre lui pendant qu’il dévorait ses lèvres. Ils se séparèrent en gémissant et restèrent front contre front, reprenant leurs souffles.  

 

- Je vais aller voir Ayaka… maintenant… sinon…, chuchota-t-il.  

 

Elle leva les yeux vers lui et comprit son avis, le partageait même. Elle avait envie de tout envoyer balader et s’offrir ce moment intime comme ils en avaient tant partagé la semaine précédente.  

 

- Vas-y…, approuva-t-elle, la lueur dans ses yeux donnant chaud à son compagnon.  

 

Il la lâcha et quitta le bureau. Il ne mit pas longtemps à trouver Ayaka, guidé par le bruit de l’aspirateur. Elle aspirait leur chambre consciencieusement et lâcha un cri de surprise lorsqu’il tapota sur son épaule.  

 

- Monsieur Ryo, vous m’avez fait peur !, s’exclama-t-elle, une main sur le cœur, arrêtant l’aspirateur.  

- Pardon, Ayaka. Je voulais juste vous dire bonjour. Cela fait tellement longtemps qu’on ne s’est pas vus…, la salua-t-il, l’enlaçant brièvement.  

- Vous m’avez manqué, Madame., la taquina-t-il.  

- Avec la jeune dame, je suppose que ce n’est que vile flatterie de votre part mais je prends…, répondit-elle en riant.  

- Pure vérité même s’il est vrai que Kaori est une perle. Vous avez tout ce qu’il vous faut ? Je suppose qu’il vous faudra un temps d’adaptation pour vous sentir dans vos habitudes mais n’hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit., lui dit-il.  

- Kaori m’a déjà dit la même chose., lui répondit-elle, le regard amusé.  

- Alors elle, elle n’a pas le droit au Mademoiselle et, moi, j’ai toujours mon Monsieur ? Suis-je donc si vieux jeu ?, s’offusqua-t-il, faussement vexé.  

 

La remarque la fit rire et entraîna Ryo. Entendant son téléphone de nouveau sonner, il la quitta après une légère pression sur l’épaule et un sourire chaleureux.  

 

- Bonjour Maya !, salua-t-il sa sœur.  

- Bonjour Ryo, comment vas-tu ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu me sauves de devoir me plonger dans des dossiers, alors je dirai bien., plaisanta-t-il.  

- Et toi ? Le mariage te réussit ?, l’interrogea-t-il, entrant dans le bureau.  

- Oui, on a emménagé dans un nouvel appartement plus proche de nos lieux de travail et de Central Park. J’espère que tu pourras passer un jour., lui dit-elle.  

- J’y compte bien. Je te préviendrai lors de mon prochain déplacement dans le coin., lui promit-il.  

- Ryo…, commença-t-elle avant de s’arrêter.  

 

Il sentit la nervosité dans sa voix et fronça les sourcils.  

 

- Je t’écoute, Maya., l’incita-t-il, s’asseyant et jetant un regard rapide à Kaori qui le croisa, s’assura qu’il n’y avait pas de souci et se reconcentra à la tâche quand il lui fit un petit signe.  

- Shin te pose des soucis ?, la questionna-t-il, soucieux.  

- Non… Non, il… Il a repris contact en fait., lui apprit-elle.  

 

Un silence s’installa entre eux, le temps que Ryo assimile la nouvelle. Les pensées se mêlèrent et percutèrent quant aux implications de ce fait. Essayait-il de renouer pour reprendre sa stratégie de les marier ? Voulait-il l’amadouer pour mieux la plomber ? Qu’avait-il pu bien trouver en deux mois pour réapparaître ainsi alors qu’il n’avait donné aucune nouvelle par ailleurs ?  

 

- Ca… s’est bien passé ?, lui demanda-t-il, tentant de paraître le moins soupçonneux possible.  

- Oui. J’ai été surprise comme toi lorsqu’il m’a appelée mais on a renoué le contact et j’ai eu l’impression de retrouver mon père comme il était avant., l’informa-t-elle, visiblement émue.  

- Ca a dû te rassurer., admit-il.  

- Oui, beaucoup. Ryo… Il est à côté de moi. Il voudrait te parler., lui dit-elle.  

 

Il se redressa inconsciemment sur son siège, la tension le gagnant. Même si leur dernière rencontre s’était bien déroulée, il gardait une certaine réserve vis-à-vis de son tuteur.  

 

- Je… Shin veut me parler ? Soit…, fit-il, sur la défensive.  

 

Il entendit un léger bruit de chaise et vit Kaori approcher et se mettre derrière lui, les mains posées sur ses épaules. Il enserra son poignet et l’attira à lui, la faisant asseoir sur ses genoux. Il avait besoin d’elle, proche, très proche. Une main entourant sa taille, il sentit une oreillette glisser à son oreillette et le téléphone pris de ses mains, transférant l’appel sur le dispositif. Sa main désormais libre fut capturée par une autre qui la caressa tendrement.  

 

- Bonjour, Ryo. Merci d’accepter de me parler., le salua Shin.  

- Tu n’as pas à me remercier. Tu connais mon numéro de téléphone pourtant… Tu avais peur que je ne décroche pas si tu m’appelais directement ?, lui demanda-t-il de but en blanc.  

 

Ryo entendit rire Kaibara au téléphone, un peu gêné, avant de s’éclaircir la voix.  

 

- On ne peut pas te tromper… Oui, j’avais peur que tu filtres mon appel. Je l’avais dit à Maya qui m’a proposé de faire l’intermédiaire. Comment vas-tu ?, l’interrogea son tuteur.  

- Débordé mais bien. Et toi ? Tu as fini ton séjour en Amérique du Sud si je ne m’abuse., répondit Ryo  

- Oui, j’y ai même fait d’intéressantes découvertes et… je voudrais en parler avec toi comme je l’ai fait avec Maya. Accepterais-tu de venir dîner à la maison samedi prochain à mon retour ?, le questionna Shin.  

 

Le dirigeant garda le silence un instant, ne sachant sur quel pied danser. Il hésitait à décliner l’invitation, le respect qu’il portait à Shin malgré tout ce qu’il s’était passé se battant avec la crainte de le voir de nouveau agresser Kaori.  

 

- Si je viens, ce sera accompagné. Je ne compte pas te voir insulter ma compagne une nouvelle fois., lui répondit-il.  

- Je sais que j’ai été ignoble avec Kaori. Elle est la bienvenue et je te promets d’être correct avec elle. Maya est heureuse et j’ai envie que tu le sois aussi., lui affirma Kaibara.  

 

Ryo fut surpris de sa réponse et ne put le cacher à Kaori qui se demandait quelle était la teneur de la conversation de son compagnon et de son tuteur. Il n’avait pas l’air fâché ni contrarié, juste surpris. Peut-être que Shin faisait amende honorable et que Ryo pourrait retrouver ce lien qui avait semblé lui manquer.  

 

- D’accord. Alors nous viendrons. Tu nous donneras l’heure., lui répondit-il, circonspect.  

- Merci, Ryo. Tu n’imagines pas à quel point ça compte pour moi., lui avoua Kaibara.  

- Shin, au moindre dérapage, nous partirons., le prévint-il.  

- Je m’en doute. J’ai envie que ça se passe bien, de renouer., lui apprit son tuteur.  

- J’en serais plus qu’heureux., répondit Ryo, soulagé.  

- Moi aussi. Tu… Tu penses que Kaori pourra me pardonner… enfin tout du moins excuser mon comportement ?, l’interrogea-t-il.  

 

Ryo observa sa compagne et porta sa main à ses lèvres.  

 

- Si tu es sincère, elle le pourra, je pense. Elle a cela en elle., lui affirma-t-il, plongeant son regard dans le sien.  

 

Kaori acquiesça. Elle ne savait pas vraiment de quoi il parlait mais Ryo semblait serein et elle avait confiance en lui.  

 

- Je l’espère. Je ne veux pas te perdre, Ryo., lui avoua Shin.  

- On fera des efforts pour que ça n’arrive pas., lui promit son pupille.  

- Très bien. Je ne vais pas abuser plus de ton temps. A samedi prochain, Ryo., fit Kaibara.  

- A samedi. Profite de ton séjour., lui souhaita Ryo.  

 

Il raccrocha, pensif, et jeta l’oreillette sur le bureau, gardant un moment le silence. Kaori resta avec lui et attendit un peu avant de poser les lèvres sur sa joue, attirant son attention.  

 

- Une invitation pour samedi prochain ?, lança-t-elle d’un ton léger.  

- Oui. Shin veut me parler. Tu veux bien venir avec moi ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

- Parce que tu pensais sortir sans moi ?, le taquina-t-elle.  

- Non mais je pourrais comprendre que tu n’aies pas envie de te retrouver en sa présence., pipa-t-il.  

- C’est l’homme que tu considères un peu comme un père, Ryo. Je sais que vous n’êtes pas d’accord mais tu ressens quand même cela. Je ferai les efforts nécessaires… et ça me donnera une bonne excuse pour te réclamer des compensations., le taquina-t-elle.  

 

Il lui sourit, croisant son regard malicieux, et ses lèvres s’étirèrent un peu plus, ses yeux se faisant coquins.  

 

- Tu sais, je me sens obligé de te donner une avance…, lui apprit-il, la soulevant comme un poids plume dans ses bras.  

- La méridienne ?, murmura-t-elle avec un léger sourire.  

- Oh oui… Finalement, je bannis le travail le week-end, hormis urgences., l’informa-t-il, la déposant sur l’assise.  

- Ce n’est pas très sérieux pour un dirigeant de multinationale., chuchota-t-elle, fermant les yeux face à l’assaut de ses lèvres sur son cou.  

- Un bon patron prend soin de ses employés. Je veille sur mon assistante très personnellement. Elle est indispensable., lui répondit-il avant de prendre sa bouche langoureusement.  

- J’ai dû quitter le lit trop tôt ce matin à cause de l’appel de New York. Je te dois un réveil à la sauce Saeba., lui apprit-il, la déshabillant lentement et dévorant son corps.  

- Vas-y mais ne traîne pas trop en chemin ou je vais devoir prendre les choses en main., le menaça-t-elle.  

- J’aime quand tu prends les choses en main… et pas que., répondit-il, mutin.  

 

Ils se taquinèrent ainsi puis les paroles se raréfièrent, laissant place à des soupirs et gémissements. Conscients de la présence d’une tierce personne, ils s’embrassèrent longuement pour étouffer leur cri de jouissance.  

 

- Tu as verrouillé la porte ?, demanda Kaori comme elle entendait Ayaka descendre.  

 

Ryo bondit sur ses pieds et tourna le loquet au moment où la poignée s’abaissait. Ils se regardèrent et éclatèrent de rire.  

 

- Monsieur Ryo ?, appela Ayaka, surprise.  

- On… On va libérer la place, Ayaka. Donnez-nous quelques minutes., lui demanda-t-il.  

- D’accord., acquiesça-t-elle.  

- Toi, tu ne bouges pas., fit-il à sa compagne.  

- Mais tu as dit…  

- Quelques minutes…, répéta-t-il avec un sourire prédateur.  

 

Elle put l’admirer revenir vers elle, nu dans toute sa splendeur, et se laissa retomber sur le coussin en voyant son membre bien éveillé. Il lui accorda un round très sauvage, où le plaisir monta rapidement et se libéra de manière déchaînée, les laissant à bout de souffle.  

 

- Tu es si belle parée des couleurs de l’amour…, murmura-t-il, butinant sa nuque.  

- Seulement à ces moments-là ?, répliqua-t-elle avec une petite moue, faussement vexée.  

 

Elle se sentait bien avec lui, aimée, désirée, considérée, protégée et elle avait envie de lui rendre le tout au centuple. Ils savaient être légers ou graves selon les moments, être des adultes responsables ou des amoureux insouciants et elle aimait ce contraste, cette richesse dans leur relation.  

 

- Si je te dis que je te croquerais à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, ça répond à ta question ?, lui demanda-t-il, caressant sa joue.  

- Laisse-moi réfléchir…, fit-elle avec une mine concentrée.  

- Soit tu me trouves belle à tout moment de la journée, soit tu ferais mokkori avec tout ce qui bouge et j’ai la chance d’être dans tes parages en permanence., répondit-elle, lui jetant un regard innocent.  

 

Il la regarda, les yeux ronds, puis fut pris d’un rire franc dont il eut bien du mal à se calmer. Ce faisant, il la contempla, le regard pétillant.  

 

- Faire mokkori ? Ca vient d’où ça ?, l’interrogea-t-il, amusé.  

- Je ne sais pas. Ca m’est venu comme ça., avoua-t-elle.  

- J’avoue que tu es très mokkori., lâcha-t-il, reprenant ses caresses.  

- Je pense qu’il y a un peu des deux suppositions mais c’est surtout quand tu es dans les parages que j’ai envie de faire l’amour tout le temps., lui avoua-t-il, trouvant son antre humide et chaude.  

- On devait laisser la place à Ayaka…, soupira-t-elle, se cambrant sous ses caresses.  

- Elle attendra encore un peu., lui dit-il, l’embrassant.  

 

Victime consentante, elle le laissa faire pendant un moment avant de partir à son tour à l’aventure.  

 

- Tu avais raison, la méridienne est vraiment plus pratique., soupira-t-elle, le chevauchant.  

- J’ai toujours raison pour ces choses-là…, répondit-il, la voix rauque en profitant pour la caresser.  

 

Ils s’aimèrent ainsi un long moment avant de perdre la raison et de finir sur un rythme erratique. Après avoir atteint le sommet, elle s’effondra sur lui et se laissa apaiser par les arabesques qu’il dessinait dans son dos jusqu’à ce qu’il se fige.  

 

- J’ai oublié de me protéger., souffla-t-il, craignant sa réaction.  

 

Kaori ne leva pas la tête de suite, prenant le temps de réfléchir.  

 

- C’est de ma faute. Je ne t’en ai pas laissé le temps. De toute façon, le moment est normalement passé. On essaiera de ne plus faire d’écart dans la journée., répondit-elle, le regardant avec un sourire léger comme elle le voulait.  

- Tu veux assurer tes arrières ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Je… J’irai acheter le nécessaire cette après-midi si ça peut te rassurer., lui offrit-elle, s’assombrissant à ses paroles..  

- C’est pour toi que je m’inquiète., répliqua-t-il.  

 

Elle préféra ne pas répondre et se releva, récupérant ses vêtements et les remettant en lui tournant le dos. Elle ne voulait pas ternir le moment mais devoir penser à cela lui faisait mal.  

 

- Kaori ?, l’interpela Ryo, fronçant les sourcils.  

- Tu devrais t’habiller, qu’on laisse la place à Ayaka. Elle doit bientôt avoir fini., lui conseilla-t-elle d’une voix neutre.  

 

Il se leva et enfila son caleçon avant de la rejoindre. La prenant par l’épaule, il l’obligea à lui faire face et vit son regard sombre.  

 

- Que se passe-t-il ?, l’interrogea-t-il.  

- Il ne se passe rien. Tu veux sortir cette après-midi ou rester ici ?, lui demanda-t-elle.  

- Ne change pas de sujet, s’il te plaît., la tança-t-il.  

- Je ne change pas de sujet., mentit-elle, cherchant son haut qu’elle trouva derrière elle.  

- C’est parce que je t’ai dit que je m’inquiétais pour toi ?, la questionna-t-il, repensant au moment où elle avait changé d’attitude.  

 

Elle se figea une seconde puis tenta de reprendre le dessus, s’habillant en lui tournant le dos. Elle ne voulait pas avoir cette conversation. Elle avait peur que ça dégénère d’un côté ou de l’autre et, après cette semaine où ils avaient retrouvé une certaine normalité après des mois de stress, elle ne voulait pas passer un week-end dans une ambiance glaciale.  

 

- Tu doutes que je m’inquiète réellement ?, continua-t-il malgré tout.  

- Non, bien sûr que non., soupira-t-elle.  

- Alors qu’y a-t-il ? Et regarde-moi quand je te parle, s’il te plaît !, s’agaça-t-il.  

 

Il détestait cette impression qu’elle le fuyait, qu’elle cherchait à se cacher de lui. Lentement, elle se retourna et leva les yeux vers lui. Elle comprit à son regard qu’il ne la laisserait pas partir tant qu’elle ne lui aurait pas dit ce qui n’allait pas et se laissa aller contre le mur, restant un moment en silence avant de se lancer.  

 

- J’ai accepté de ne pas me marier ni d’avoir d’enfant, Ryo. Je l’ai accepté même si je ne comprends pas. Je ne remets pas non plus cela en cause mais ça ne veut pas dire pour autant que c’est oublié ou facile à vivre. Avec tout autre, j’aurais cessé toute relation dès qu’il me l’aurait dit., lui apprit-elle, soutenant son regard.  

 

Déstabilisé, Ryo s’appuya sur son bureau. Il pensait le sujet clos depuis le temps.  

 

- Que veux-tu ? Que je te dise que j’ai changé d’avis ?, répondit-il sombrement.  

- Non. Je ne te demande rien, juste un peu de compréhension quand je réagis mal à certaines remarques. Dans mon idée, ce n’était pas le genre d’inquiétude à avoir dans le couple que j’aurais. Ca aurait dû être une source de joie et d’espoir., lui expliqua-t-elle.  

- Excuse-moi, je voudrais pouvoir ranger cela dans un tiroir fermé à double tour mais je n’y arrive pas. Ca restera quelque chose de sensible pour moi., admit-elle, culpabilisant de son air fermé.  

- Je vais voir si Ayaka a besoin de quelque chose., lui dit-elle, poussant un soupir.  

 

Elle se mit en marche et s’arrêta à ses côtés un court instant.  

 

- Je suis désolée. Je ne voulais pas te décevoir., souffla-t-elle avant de partir.  

 

Elle referma la porte derrière elle et demanda à Ayaka de patienter que Ryo soit sorti avant de nettoyer le bureau puis elle monta sur le toit, histoire de reprendre le contrôle de son humeur. Elle aurait aimé être plus égale à elle-même, ne pas l’assaillir de ses doutes mais, l’anxiété du procès passée, certaines choses prenaient plus d’ampleur que par le passé. Elle ne regrettait pas d’avoir choisi Ryo même en connaissant les contraintes mais, comme elle le lui avait dit, accepter ne signifiait pas oublier. Elle était humaine après tout.  

 

Resté seul, Ryo se rhabilla d’un geste morne. Il ne l’avait pas vu venir. Il savait que la décision n’avait pas été facile pour elle, il avait encore pu s’apercevoir de cela trois semaines auparavant, mais il pensait qu’elle l’avait digérée depuis. C’était illusoire, il aurait dû le savoir. On ne peut pas passer au dessus d’un tel changement dans sa vie aussi facilement mais c’était Kaori, sa Kaori qui avait tenu tête à une organisation criminelle et un tueur professionnel avec courage et détermination et il avait occulté qu’il ne s’agissait pas d’une décision pour rester en vie mais sur la façon dont elle avait accepté de changer ses projets de vie… pour lui.  

 

Il soupira en ramassant les deux protections usagées dont il avait usé et les jeta dans la poubelle, les recouvrant pudiquement. Machinalement, il ouvrit le tiroir de son bureau et vérifia combien il en restait avant de poser les yeux sur ce livre qu’elle avait écrit. Il se refusait encore à le lire, déjà parce qu’elle était là et qu’il ne voulait pas soulever d’espoirs insensés en elle ou de questions trop délicates pour lui, mais aussi parce qu’il ne savait toujours pas s’il devait en attendre quelque chose. Il n’avait pas envie d’être déçu. Poussant un profond soupir de frustration, il referma le tiroir, y laissant tout son contenu, éteignit les deux ordinateurs puis sortit de la pièce. Le tout était de savoir s’ils arriveraient à vivre ainsi. Les regrets n’étaient jamais un bon point dans un couple.  

 

- La place est libre, Ayaka. Désolé d’avoir été un peu longs., s’excusa-t-il.  

- Ne vous excusez pas, Monsieur Ryo. Il y avait bien d’autres choses à faire. C’est un bel endroit que vous avez choisi, bien plus chaleureux que l’appartement précédent si je puis me permettre., lui avoua-t-elle, le regard bienveillant.  

- Merci Ayaka. C’est vrai que c’est beaucoup plus agréable qu’avant., admit-il.  

- On voit que vous avez pris plaisir à décorer cet appartement ensemble. On sent la vie, la joie et la chaleur. C’est un bel endroit pour une famille., fit-elle, tout sourire avant de partir dans le bureau.  

 

Une famille… Un couple, c’était déjà une famille, non ?, se dit-il. Il savait bien que ce n’était pas ce qu’elle avait signifié mais sa vision personnelle des choses n’était pas non plus si dénuée de sens. Kaori et lui formaient une famille à son sens. Ils partageaient quelque chose d’unique. Avaient-ils besoin de le prouver aux yeux du monde entier par d’autres choses que leur couple ?  

 

Il l’aimait et elle l’aimait, tout aurait dû être simple et tout aurait pu l’être s’il lui avait caché cette vérité-là. Il aurait peut-être mieux fait de se taire et leur laisser le temps de se poser comme couple, laisser émerger les questions cruciales pour lui faire comprendre qu’ils se suffisaient, que le mariage et les enfants n’étaient que des conventions sociales dont un couple comme eux pouvait se passer. Ils auraient peut-être été suffisamment forts pour surmonter ce moment délicat.  

 

Il secoua la tête en arrivant en bas des escaliers : qui cherchait-il à leurrer ? Elle ne lui aurait certainement pas pardonné cette tromperie. Elle lui en aurait voulu de l’avoir menée en bateau pendant des mois ou des années avant de se retrouver face au pot-aux-roses. Elle l’aurait certainement quitté après cela et il se serait retrouvé seul comme un con après avoir perdu la femme qu’il aimait, la douleur aurait été immense. Ou alors il aurait cédé et lui aurait accordé ce qu’elle voulait pour ne pas la perdre et juste pour cela. Ce n’aurait pas été mieux, peut-être pire même avec un enfant dans la boucle… Il avait fait le bon choix : la confiance était la base de leur couple.  

 

Au moins sûr de ne pas avoir fait d’erreur sur ce point, il monta les escaliers qui menaient au toit et retrouva sa compagne appuyée au garde-corps placé à un mètre du rebord de la toiture. Il hésita à la rejoindre, se demandant si elle accepterait sa présence ou non, si elle la désirait également. Il ne voulait pas la forcer à partir si elle avait besoin d’un moment de solitude pour… pour quoi d’ailleurs ? Réfléchir, se calmer, culpabiliser ? Il se rappela alors ses derniers mots et décida de la rejoindre. Si elle voulait rester seule, il lui dirait juste ce qu’il avait à dire et la laisserait tranquille.  

 

Approchant en faisant un peu de bruit pour ne pas la surprendre, il vint s’accouder à ses côtés et attendit quelques instants pour voir sa réaction. Il pouvait sentir sa nervosité et aurait aimé l’apaiser d’un geste mais, cette fois-ci, les mots étaient nécessaires. Il lui devait une réponse verbale comme elle avait eu le cran de lui faire part de ce qui la tracassait à haute et intelligible voix.  

 

- Il n’y a qu’une personne qui me déçoive ici et ce n’est pas toi, Kaori., lui affirma-t-il posément.  

 

C’était la vérité. Il aurait aimé avoir le courage de dépasser ses principes et se dire que leur amour suffirait à le libérer de ses inhibitions mais ce n’était pas encore assez apparemment. Il ne savait pas ce qu’il lui fallait de plus. Kaori avait eu un parcours similaire au sien, y avait peut-être perdu plus que lui puisqu’elle n’avait rien de sa vie d’avant, mais elle avait gardé cet espoir, cette envie d’avoir une famille.  

 

Sa compagne se tourna d’un coup, surprise vers lui, et le dévisagea intensément. Elle ne comprenait pas ce revirement. C’était elle qui avait fauté, failli, pas lui. Il avait été clair avec elle et elle avait accepté. C’était elle qui revenait sur le sujet et n’arrivait pas à le réprimer quand il remontait à la surface. Elle devait être plus forte, l’aimer encore plus pour accepter les faits et ne plus douter de son choix, ne plus avoir peur de l’avenir en se demandant si elle devrait avoir un jour à affronter le choix douloureux auquel elle ne voulait pas penser… parce qu’elle savait qui elle choisirait et que ça lui faisait mal de penser devoir quitter l’amour de sa vie pour leur enfant.  

 

Elle avait déjà eu l’occasion d’y réfléchir et elle savait qu’elle n’arriverait pas à avorter. Cela n’allait pas à l’encontre de ses croyances mais elle ne pouvait envisager de tuer l’enfant de l’homme qu’elle aimait. Partant de là, cela ne laissait plus que l’abandon et, vu leurs parcours, elle ne pourrait le faire. Comment faire vivre à leur enfant les errances qu’ils vivaient ? Ils avaient deux manières diamétralement opposées mais elles étaient aussi douloureuses l’une que l’autre.  

 

- Pourtant, c’est moi qui t’ai dit que j’acceptais tes conditions., soupira-t-elle.  

- Je sais et je ne le remets pas en cause. Moi, je veux te rendre heureuse mais je ne suis pas capable de changer mes principes comme tu l’as fait. Je reste campé dans mon petit monde où tout tourne comme je l’ordonne., répondit-il sombrement.  

- Tu as changé d’appartement, Ryo., lui fit-elle remarquer.  

 

Il rit cyniquement à sa remarque.  

 

- Quel sacrifice pour moi… Je ne me sentais plus bien dans cet appartement depuis quelques temps déjà. J’y restais parce que j’y avais mes habitudes., lui apprit-il.  

- Et ne me dis pas que je me restreins sur mes dépenses… Avec toi, ça n’a rien de difficile parce que j’ai compris que, quand on aime, ce n’est pas en bijou ou en fleurs que ça se compte. Je compte chaque minute qui me sépare du moment où on se retrouvera quand on n’est pas ensemble. Chaque moment que je passe avec toi vaut bien plus que toutes les sorties que je ne fais plus. Je ne compte plus le nombre de petits restaurants que tu m’as fait visiter et dans lesquels j’ai passé de bien meilleurs moments que dans des grands et je n’ai jamais autant apprécié les grands que depuis que tu m’y accompagnes., ajouta-t-il.  

- Ne dis pas que tu n’as rien fait., objecta-t-elle, des larmes perlant à ses yeux.  

- Ce que tu as fait pendant tous ces mois pour me protéger, me permettre d’avoir une vie relativement normale malgré le danger qui m’entourait… Ca, ça n’était pas rien. Tu as même été blessé !, lui rappela-t-elle, se tournant vers lui, les poings serrés.  

 

Il crut un instant qu’elle allait le frapper de rage. Elle était furieuse de le voir minimiser ainsi son implication dans leur relation. Il avait tant fait pour elle qu’elle se sentait ridicule avec ses doléances de gamine. Elle avait rejoint le monde des adultes maintenant et devait se comporter comme telle, accepter les contraintes que la vie imposait et des choix qu’elle avait faits. Elle desserra les poings et baissa la tête. La voyant faire, il approcha d’un pas et l’enlaça.  

 

- Le choix n’était qu’à moitié désintéressé, Kaori. Je ne voulais pas risquer de te perdre ni ce que nous commencions à vivre. Je ne sais pas pourquoi mais tu m’étais déjà devenue essentielle à cette époque-là. J’ai besoin de toi et je voudrais être capable de te dire que je serais prêt à tout pour te garder…, lui déclara-t-il, la serrant contre lui.  

 

Kaori garda le regard fixé sur l’immeuble d’en face. Elle ne pouvait pas le regarder lui parce qu’elle était déçue. Elle savait qu’elle prendrait sur elle et vivrait avec mais elle était déçue d’entendre ces mots-là. Ryo n’eut pas besoin de le voir pour le savoir. Son silence parlait pour elle. Si elle avait voulu le rassurer, elle se serait empressée de le contredire. Elle restait juste immobile contre lui et il estimait que c’était déjà mieux que de la voir s’écarter de lui, le regarder en lui jetant sa faute à la figure avant de partir.  

 

- Ce ne serait pas une solution., finit-elle par murmurer au bout d’un long moment.  

- On ne se marie pas, on ne fait pas un enfant pour garder celui qu’on aime. Ca ne doit pas être ainsi. Si un jour on décide d’avoir un enfant, j’espère que tu me diras que tu as assez confiance en nous pour changer d’avis et ne pas revenir dessus, pour savoir que nous aurons un bel avenir tous ensemble. Ne me propose jamais d’avoir un enfant parce que tu as peur de me perdre. Tu le regretterais et ce serait pire que tout, surtout pour lui., déclara-t-elle.  

- Tu es si… raisonnable. J’ai toujours pensé que je devrais me battre pour faire accepter à celle qui partagerait ma vie mes contraintes., admit-il à mi-voix.  

- Tu me trouves raisonnable et, moi, je me fais l’effet d’une sale gamine capricieuse qui ne sait pas s’en tenir à ce qu’elle a promis., lâcha-t-elle, la voix étranglée.  

 

Il passa une main dans ses cheveux et la força à le regarder. Elle fut soufflée par l’intensité de son regard dans lequel elle ne lisait aucun reproche mais beaucoup d’amour et de respect.  

 

- Tu me parles d’avenir, de rires et de bonheur auxquels je te demande de renoncer. Tu me parles de désirs tout à fait normaux chez la plupart des couples. Ce n’est pas toi l’extraterrestre, Kaori. C’est moi. C’est normal que ce soit difficile pour toi de ne plus y penser. Pour ma part…, commença-t-il avant de s’arrêter, hésitant sur le bien-fondé de la déclaration qu’il allait lui faire.  

- Pour ma part, je n’y ai peut-être jamais autant réfléchi que depuis que nous sommes ensemble., lui apprit-il.  

- Ca ne m’a pas fait évoluer mais le sujet n’est pas fermé. Peut-être qu’en laissant grandir notre relation, je grandirai également. Après tout, je suis comme un vieux routard qui a arpenté beaucoup de chemins poussiéreux et découvre une belle voie pavée vers l’une des merveilles du monde., plaisanta-t-il.  

 

Elle leva un sourcil, restant sceptique sur la comparaison, mais fut touchée par sa confession. Pour quelqu’un comme lui qui n’aimait pas être bousculé sur des sujets personnels, ce devait être un sacré pas en avant de réexaminer sa position. Il rigola légèrement avant de reprendre un air sérieux et de plonger son regard dans le sien.  

 

- J’essaierai de ne plus oublier de me protéger pendant les jours qu’on a définis et, si tu le souhaites toujours, on peut même le faire tout le temps. Nos rapports ne doivent pas devenir une source de stress pour toi., lui proposa-t-il.  

- Je… Je préférerais. Tu… Tu n’as jamais envisagé une opération plus définitive ? Pour toi, ce serait l’assurance de ne pas avoir de mauvaise surprise., l’interrogea-t-elle.  

- Une vasectomie, tu veux dire ?, lui retourna-t-il, sérieux, la voyant hocher la tête.  

- J’y ai déjà pensé. J’avais même consulté mais je n’ai jamais pris le temps d’aller au bout de la procédure., lui avoua-t-il.  

 

Le temps avait bon dos mais, en fait, il n’avait jamais eu le cran de franchir le pas. Il avait bien entendu le thérapeute lui dire que ça ne changerait rien pour lui à part peut-être un risque accru de cancer mais il avait à chaque fois repoussé la décision à plus tard.  

 

- Ca serait peut-être plus simple pour toi… pour nous., dit-elle, déglutissant pour chasser la boule d’angoisse qui naissait.  

 

Ce n’était pas ce qu’elle voulait mais, dans leur cas, c’était peut-être la meilleure solution pour vivre leur vie sans le retour incessant de la question enfant. Cela apaiserait les doutes et les tensions.  

 

- Je… Je vais y réfléchir., balbutia-t-il.  

- Merci., murmura-t-elle, se sentant coupable.  

- Je vais aller faire le point avec Ayaka et préparer le repas., lui dit-elle, baissant les yeux.  

 

Elle s’écarta de lui et s’éloigna. Ryo se tourna vers la ville. Il était en plein air et avait pourtant l’impression d’étouffer. Y réfléchir ? Il n’en avait même pas besoin. C’était la réponse dont elle avait besoin parce que lui dire non, qu’il ne voulait pas le faire, c’était la pousser un peu plus au bord de l’abîme, l’obliger à lui demander ce qui le retenait et lui à y réfléchir. Il ne voulait pas.  

 

- Dis-moi que tu m’aimes. Dis-moi que je ne viens pas de signer notre fin., entendit-il derrière lui.  

 

Son cœur se serra aux larmes qu’il entendait dans sa voix. Il se retourna et ouvrit les bras à sa Kaori au visage baigné de larmes et visiblement angoissée. Elle se réfugia contre lui et pleura un long moment.  

 

- Parce que moi, je t’aime. Je ne peux imaginer ma vie sans toi. Quand j’essaie, j’ai l’impression de mourir. C’est pour cela que je ne veux pas tomber enceinte sans que tu le veuilles également. Je ne veux pas avoir à partir avec notre enfant., pleura-t-elle contre lui.  

- Je t’aime, Ryo. Je t’aime tellement.  

 

Il la serra contre lui et ferma les yeux, ému par la force de ses sentiments pour lui alors qu’il avait l’impression de bafouer ce qu’ils vivaient.  

 

- Je t’aime, Kaori. Calme-toi, Sugar. Tout ira bien, tu verras. Quoiqu’il arrive, on s’en sortira. Fais-nous confiance., lui affirma-t-il.  

 

Qui cherchait-il à rassurer ? Lui ou elle ?, se demanda-t-il.  

 

- On va avancer pas à pas, jour après jour. On sort d’une longue période douloureuse. Laisse-nous le temps de prendre nos marques en temps normal., lui conseilla-t-il.  

- Tu veux bien ?, l’interrogea-t-il, caressant son dos pour l’apaiser.  

 

Elle acquiesça doucement et cessa de pleurer. Elle ne voyait pas vraiment ce que le temps ferait pour eux mais elle avait envie d’y croire, croire qu’elle ne s’était pas trompée en se lançant dans cette histoire. C’était une belle histoire, une très belle histoire, presque digne d’un conte de fées mais, si chute il devait y avoir, elle serait dure, très dure même.  

 

Sans un mot, elle s’écarta de lui et retourna à l’intérieur. Elle évita l’étage inférieur où s’occupait Ayaka et pénétra dans la buanderie, lançant une machine. Elle resta un long moment dans la pièce alors même que la machine tournait déjà, reprenant le contrôle sur ses émotions. Elle ne pouvait pas partir au quart de tour au moindre mot qu’il prononcerait. Elle devait apprendre à se maîtriser et régner sur sa déception. Elle se doutait que le plus dur restait à venir. Elle n’en était pas encore au moment où le désir d’enfant était devenu impérieux. Elle avait encore le temps mais, à ce moment-là, les choses seraient certainement encore plus difficiles et la tension bien plus forte et elle devrait y résister.  

 

Quand elle redescendit, Ryo saluait Ayaka qui s’en allait et elle les rejoignit, affichant un sourire neutre. Quand la dame fut partie, il se tourna vers elle et caressa sa joue tendrement avec un sourire triste avant de déposer un baiser léger sur ses lèvres et de s’en aller dans le bureau. Kaori le regarda faire sans ciller mais ferma les yeux, culpabilisant, dès que la porte fut close. Se reprenant, elle partit à la cuisine préparer le repas.  

 

Dans le bureau, Ryo prit place à son bureau et, après un long moment d’hésitation, ouvrit le tiroir et contempla une nouvelle fois le manuscrit sur sa famille. Est-ce que la clef du problème était là ? Est-ce que le lire aiderait à trouver des solutions ou la voie pour faire survivre leur couple ? Ils s’aimaient, c’était indéniable, mais était-ce suffisant pour que Kaori réussisse à faire le deuil de cette grossesse qu’elle avait dû espérer ? Il avait assez entendu Maya adolescente lui dire combien elle rêvait de rencontrer l’homme de sa vie et avoir un enfant avec lui. Il l’avait même surprise avec un coussin sous son pull, s’observant sous toutes les coutures dans le miroir. Ca avait été étrange de voir sa sœur avec un profil si déformé. Ca n’avait pas éveillé la moindre tendresse en lui, plutôt une peur instinctive de la voir mourir. Un corps si frêle ne pouvait se déformer autant sans en subir de séquelles, non ?  

 

D’un autre côté, s’il voulait être objectif, est-ce que la force de leurs sentiments pouvaient le faire évoluer, lui ? Est-ce qu’il trouverait dans ces lignes couchées noires sur blanc la clef de son problème ? Il leva la main et la dirigea vers le document avant de suspendre son geste, son cœur se mettant à battre de manière erratique. Il ne pouvait pas. Certaines choses appartenaient au passé et devaient y rester, fut la pensée qui le traversa. Il referma d’un coup sec le tiroir.  

 

Le reste de la journée se passa en demie teinte. Le repas du midi se passa dans une ambiance assez froide. Ils se rendirent ensemble au magasin pour faire les courses puis à la pharmacie et, dès qu’ils rentrèrent, Kaori avala le comprimé qui devait lui éviter tout risque.  

 

- Comment on saura si ça a fonctionné ?, lui demanda-t-il, approchant d’elle, les mains dans les poches.  

- Je devrai faire un test de grossesse dans trois semaines. S’il est négatif…, murmura-t-elle, se sentant soudain lasse.  

 

Comme s’il le sentait, il l’attira à lui et la fit asseoir sur le canapé, la gardant contre lui, respectant son silence pendant un long moment.  

 

- Ne pense jamais que tu es seule., lui demanda-t-il, déposant un baiser sur ses cheveux.  

- Je sais, Ryo., souffla-t-elle.  

 

Ils s’apaisèrent mutuellement par leurs seules présences et l’ambiance se déchargea de la tension qui était née quelques heures auparavant au fil de la fin de journée. Ils se couchèrent ensemble sans amertume : les choses avaient été dites et entendues même si le problème restait entier. Ils avaient encore du chemin à parcourir et du temps pour le faire. 

 


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