Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 19 :: Chapitre 19

Publiée: 08-02-21 - Mise à jour: 08-02-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui me vont droit au coeur. Bonne lecture^^

 


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Chapitre 19  

 

- Bonjour Asami !, lança Ryo en arrivant le lundi matin, se rendant dans son bureau.  

 

Son assistante releva les yeux et observa le sourire détendu de son chef, les yeux écarquillés. Elle se tourna alors vers sa collègue dont l’arrivée avait été beaucoup plus discrète tout comme son sourire qui n’en disait cependant pas moins.  

 

- J’en connais qui ont passé un bon week-end. Je suppose que c’est lié au fait qu’une certaine personne est restée ici et que d’autres ont pu batifoler à leur aise., la taquina-t-elle.  

 

Kaori se retourna brusquement, ses joues prenant une jolie teinte rosée.  

 

- Que… Quoi… Non !, s’écria-t-elle.  

- On n’a pas… On a juste passé le week-end à deux, tranquillement, sagement…, se justifia Kaori.  

- Et puis, d’abord, je ne vois même pas pourquoi je te réponds., se reprit-elle.  

- Voilà la bonne réponse., se réjouit Asami.  

- Mais ça fait quand même plaisir de vous voir heureux., ajouta-t-elle.  

- Alors aujourd’hui…, entama-t-elle.  

 

Elles se penchèrent à deux sur le programme de la journée ainsi que les documents à prévoir pour le voyage en Europe.  

 

- On n’aura jamais fini tout cela à temps., conclut Asami alors que Ryo sortait de son bureau.  

- Ryo, il faudra qu’on t’envoie les documents par mail. Tu auras ce qu’il faut pour les imprimer en tout temps ?, lui demanda-t-elle.  

- J’aurais ce qu’il faut et celle qu’il faut., lui répondit-il avec un petit sourire en coin.  

- Le voyage à San Francisco m’a permis d’entrevoir certaines limites dans ma façon de procéder. Comme vous êtes deux et que tu ne veux plus voyager, j’emmène Kaori avec moi., lui apprit-il.  

- Donc ne stresse pas. Elle finira de préparer sur place., la rassura-t-il.  

- Très bien… mais il faut alors que je lui réserve une chambre là où tu descends., pipa Asami.  

 

Il jeta un regard à sa jeune assistante stagiaire et elle haussa légèrement les épaules, lui laissant le choix. Ils avaient tous deux apprécié de pouvoir dormir ensemble ce week-end et avaient décidé de pérenniser le fait, même en présence de Mick.  

 

- Ce ne sera pas la peine mais garde bien les réservations hors d’atteinte., lui répondit-il, serein.  

 

Il ne s’inquiétait pas de dévoiler à son assistante l’avancée de leur relation mais ce n’était pas non plus la peine que quelqu’un tombe sur les papiers malencontreusement et fasse circuler des ragots dans toute l’entreprise. Cette partie-là arriverait toujours bien assez tôt.  

 

- Promis. Vous décollez à quelle heure ?, lui demanda-t-elle.  

- Demain, dix-huit heures. Ca nous fait arriver un peu avant vingt-trois heures à Londres. On devrait être frais et dispos pour le début des hostilités mercredi matin. J’ai fait installer une imprimante multifonction dans l’avion. Ainsi, on gagnera du temps pour les échanges. Kaori t’enverra les comptes-rendus par mail, les scans des contrats, elle préparera les réunions et tu n’auras plus qu’à valider ce qu’elle a fait. Ca te laissera le temps de préparer la fin d’année plus sereinement., lui dit-il.  

- Tu m’excuseras, Kaori, mais, présenté comme ça, ça ne donne pas très envie d’y aller. J’espère que tu auras quand même quelques moments de distraction., grimaça Asami, se tournant vers sa jeune collègue.  

- Tu es déjà allée en Europe au fait ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non, jamais., admit Kaori.  

- J’espère que Monsieur le bourreau de travail prendra le temps de te faire visiter un peu, peut-être même d’y jouer le bourreau des coeurs., finit-elle dans un murmure en jetant un regard amusé vers Ryo.  

- Mêle-toi de tes affaires., répliqua-t-il avec, malgré tout, une lueur amusée dans le regard.  

 

Prendre le temps de visiter n’avait pas été dans ses objectifs quand il devait partir seul mais il y était passé lorsqu’il avait inclus Kaori dans son voyage parce qu’imaginer le faire en sa compagnie était beaucoup plus réjouissant que seul. Sans les caméras, ça pouvait également être l’occasion d’être un peu plus libres de leurs mouvements dans l’intimité de leur suite. Il ne comptait pas franchir le cap avec elle avant son anniversaire mais rien ne les empêchait d’avoir quelques gestes tendres l’un envers l’autre. Ce week-end avait été agréable passés quelques moments troublés. Ils avaient pu parler librement en l’absence de Mick mais la présence des caméras dans presque tout l’appartement avait gêné Kaori. Il le savait, l’avait senti à chaque fois qu’il l’approchait. Il ne pouvait cependant se permettre de toujours demander qu’elles soient coupées.  

 

- Ma Kaori chérie ! Mon amour, la lumière de ma vie, ma bouillotte pour mes nuits froides, nous voici enfin réunis., se rua Mick, à peine les portes de l’ascenseur ouvertes.  

 

Le premier réflexe de Ryo fut de s’interposer et de lui expliquer que la lumière de sa vie était sa régulière et qu’il devait donc aller trouver une autre lumière autour de laquelle papillonner mais, voyant trois autres directeurs le suivre, il s’abstint. Par inadvertance cependant, son pied traîna en chemin et rencontra celui de son ami qui vola dans les airs et atterrit tête la première dans la corbeille à papier.  

 

- Apparemment, ton cœur restera éternellement incompris., pipa Ryo, narquois.  

- J’espère que ta mission du week-end a rencontré plus de succès., ajouta-t-il.  

- L’amour, c’est comme l’informatique, ça demande patience et persévérance jusqu’à trouver la faille qui permet de pénétrer le système. Aïe !, cria Mick, lorsque l’agrafeuse de Kaori lui atterrit sur la tête.  

- Désolée, elle est cassée. Je pensais avoir trouvé la faille qui lui permettrait de pénétrer ma corbeille à papier., lâcha-t-elle d’un ton aigre, n’aimant pas la lueur qu’elle avait vue au fond de ses yeux, lui indiquant qu’il pensait à quelque chose de bien précis et surtout graveleux.  

- C’était ma tête…, geignit l’américain.  

- Ca ressemble plus à un gouffre à idioties… d’où la faille., répondit-elle, haussant les épaules et se baissant pour ramasser l’agrafeuse.  

 

Ce faisant, elle offrit une vue plongeante sur son décolleté et se retrouva avec le nez américain dans son chemisier.  

 

- Oh… Je vois New York en double., s’extasia-t-il.  

- Mick, je te conseille de quitter la grosse pomme ou je vais m’en prendre à ta pauvre pomme., gronda-t-elle, sentant la moutarde lui monter au nez.  

- Je suis bien là. Ca me rappelle des souvenirs d’enfance., murmura-t-il.  

- Je vais t’en redonner des souvenirs d’enfance., gronda Ryo, mécontent.  

 

Il reclaqua le tiroir entrouvert sur sa main et Mick fit un bond en l’air en tenant sa main.  

 

- Mais ça va pas la tête ? Tu m’as broyé la main., hurla-t-il.  

- Je ne voulais pas que tu t’éborgnes. Je n’ai pas vu ta main., s’excusa-t-il faussement contrit.  

- Bon, le spectacle est fini. On commence la réunion., ordonna-t-il.  

 

Il attendit que Mick fut parti pour avancer lui-même et rentra en dernier dans la salle de réunion, jetant un dernier coup d’oeil vers le bureau de Kaori, concentrée à ce qu’elle faisait, ce qui le fit sourire malgré tout.  

 

- Eh bien, il n’y a pas à dire. Je m’ennuie beaucoup moins depuis que tu es arrivée., s’amusa Asami.  

- Moi, je me passerais bien d’être au centre de l’attention., maugréa Kaori.  

- Pas de toutes les attentions tout de même ?, retourna sa collègue, ce qui eut le don de faire rougir légèrement la jeune femme.  

 

La journée passa à un train d’enfer et se termina tard. Le couple descendit jusqu’au bureau de Mick et le trouva plongé le nez dans son écran.  

 

- Tu devrais arrêter maintenant, Mick. Tu bosses non-stop depuis vendredi. Tu as besoin de dormir dans un vrai lit., lui enjoignit Ryo.  

- Allez, dépêche, on t’attend.  

- D’accord, je ferme et j’arrive., acquiesça-t-il.  

 

Ryo sortit du bureau et rejoignit Kaori qui attendait juste à l’extérieur. Il lui tardait de rentrer et d’aller se coucher pour pouvoir enfin la tenir contre lui, n’en ayant pas eu une fois l’occasion au bureau.  

 

- Voilà, on peut y aller., fit Mick fermant son bureau à clef.  

- Tu as fait rajouter une serrure ?, s’étonna Ryo.  

- Oui. Je ne peux pas tout prendre avec moi chaque soir alors je ferme à clef., leur dit-il.  

- Sage précaution.  

- C’est un minimum.  

 

Lorsqu’ils regagnèrent tous trois le parking pour prendre la voiture et rentrer, le garde du corps les empêcha d’avancer et les fit remonter dans l’ascenseur.  

 

- Il y a une alerte à la bombe à l’immeuble. On ne peut pas y aller., leur apprit-il, appuyant sur le bouton pour remonter.  

 

Comme s’il sentait sa détresse, Ryo entoura les épaules de Kaori de son bras et l’attira contre lui.  

 

- C’est avéré ou c’est une suspicion ?, lui demanda-t-il.  

- Suspicion. On a reçu un appel téléphonique., lui répondit-il.  

- Ca ne s’arrêtera jamais ?, gémit la jeune femme.  

- Ca va aller, Kaori. Mick, à quoi tu penses ?, l’interrogea son ami, le voyant songeur.  

- Je me demande si ce n’est pas un leurre. Quel est le protocole si ça arrive ?, lui retourna-t-il.  

- Je reste ici dans mon bureau., répliqua Ryo.  

- C’est ce qu’on fait pour beaucoup de dirigeants et, logiquement, ils doivent penser que tu le feras et que tu emmèneras cette demoiselle avec toi., fit Mick, jetant un regard vers Kaori.  

- Ce qui signifie qu’on ne va pas à mon bureau., conclut le dirigeant.  

 

Mick hocha la tête et réfléchit un instant.  

 

- On va aller dans mon bureau. On va prévenir la sécurité et la police par portable et rester enfermés jusqu’à ce que la menace soit levée des deux côtés., leur ordonna-t-il.  

- Passe l’info par talkie comme quoi on a suivi le protocole., demanda-t-il néanmoins au garde du corps pour gagner un peu de temps.  

 

Ce dernier s’exécuta et, après un court arrêt à l’étage d’où ils étaient partis, ils laissèrent l’ascenseur continuer sa course jusqu’au sommet pendant qu’ils allaient se planquer dans le bureau de Mick, le laissant dans le noir.  

 

- Vous vous mettez là-bas dans le coin à l’abri des armoires. Nous, nous restons là., leur ordonna-t-il.  

- Assure-toi qu’elle reste calme et silencieuse si quelqu’un arrive., demanda-t-il à son ami à voix basse.  

- Elle le sera., lui promit-il.  

 

Il rejoignit Kaori qui essayait de trouver une position confortable pour s’asseoir avec son tailleur jupe et, sans un mot, l’attrapa et l’installa sur ses cuisses après s’être assis.  

 

- Mais…, s’étonna-t-elle.  

- Chut… Tu ne dois pas parler., lui enjoignit-il.  

 

Elle était tendue, il le sentait à sa façon de se tenir dans ses bras. Doucement, il la poussa à poser la tête au creux de son cou et glissa les doigts dans ses cheveux, les caressant doucement. Ses mouvements étaient parfois fugaces, parfois plus appuyés, et, progressivement, il sentit qu’elle se détendait.  

 

- J’ai peur, Ryo. J’en ai assez., murmura-t-elle.  

- Je sais. Hide fait le maximum et, demain soir, tu seras loin d’ici pour quelques temps., la rassura-t-il.  

 

Elle acquiesça contre lui et posa la main sur celle qu’il avait posée sur sa cuisse, la pressant en remerciement. Ils restèrent ainsi un long moment sans un mot échangé, plongés dans le noir. Le temps passait lentement et ils se demandaient si le danger allait apparaître et quand. Pas un mot, pas un son ne filtrait. Le silence en était presque assourdissant et l’absence de lumière, à part les veilleuses des lampes de sécurité incendie, donnait une ambiance pesante, angoissante. Kaori ne pouvait s’empêcher de lever les yeux vers la fenêtre face à eux, rêvant de pouvoir se lever et regarder au travers pour voir le monde continuer de tourner alors que leur espace-temps semblait figé.  

 

La tenant contre lui, Ryo vit Mick consulter plusieurs fois son téléphone sous couvert de sa veste tout comme son garde du corps. Il ne voulait pas leur porter préjudice en se faisant entendre alors qu’il aurait aimé savoir. Sans celle qu’il tenait dans ses bras, il aurait probablement décidé de braver le protocole en place pour aller jusque chez lui voir ce qu’il en était réellement mais elle était là et elle comptait. Hide lui avait confié sa sœur en lui faisant confiance pour la garder en sécurité et il avait trop peur de la perdre pour jouer les casse-cous. Dans moins de vingt-quatre heures, ils seraient à bord d’un avion qui les emmènerait à des milliers de kilomètres de là et ils pourraient souffler un peu, au moins oublier pendant quelques jours le danger qui rôdait. En attendant, il devait patienter et ça lui mettait les nerfs à vif mais il se maîtrisait pour ne pas affecter plus sa compagne.  

 

Soudain, toutes les lumières du plateau s’allumèrent et la tension grimpa de plusieurs crans dans le bureau. Ils attendirent tous anxieusement le moindre bruit leur indiquant ce qui allait arriver.  

 

- La femme de ménage., soupira Mick, entendant l’aspirateur se mettre en route.  

- Des nouvelles ?, en profita Ryo.  

 

Il croisa le regard un peu surpris de son ami en voyant leurs positions mais s’en ficha. Non seulement Kaori avait l’air bien ainsi mais, en plus, il n’avait pas à attendre pour la tenir contre lui.  

 

- La police a commencé à fouiller les bureaux et à protéger les alentours., lui apprit son ami.  

- Et l’appartement ?  

- Il n’y a rien. Ils ont fouillé tout le bâtiment et les environs, voitures stationnées, poubelles, etc. Rien, pas de bombe.  

- Comment comptaient-ils s’y prendre ? C’est trop calme. S’ils avaient voulu investir les lieux, on aurait déjà vu passer du monde, tu ne crois pas ?, le questionna le dirigeant.  

- Oui, je pense. Peut-être voulaient-ils simplement nous tester.  

- Ont-ils vraiment besoin d’être ici pour nous atteindre ?, murmura Kaori.  

 

Depuis qu’ils étaient là, elle avait eu le temps de cogiter et, bien que se sentant en sécurité entre les bras de son amant, elle ne pouvait s’empêcher de penser à la manière dont elle s’y prendrait pour les attaquer. Surpris par sa réflexion, les trois hommes se tournèrent vers elle.  

 

- A quoi tu penses ?, l’interrogea Ryo.  

- Un sniper pourrait-il atteindre ton bureau ?, demanda-t-elle.  

- C’est comme ça que je ferais si je ne voulais pas envahir le bâtiment et risquer la vie de beaucoup d’hommes ou d’en faire des témoins potentiels., expliqua-t-elle, se faisant froid dans le dos rien que d’y avoir pensé.  

- Bien vu., souffla Mick, sortant de nouveau son téléphone pour envoyer un message à l’équipe qui faisait le relais.  

- Cesse de penser à ça, Kaori. Pense à ce que tu voudrais visiter à Paris., lui suggéra Ryo, sentant son anxiété.  

- Par pitié, ne me dis pas le Louvre. J’ai déjà dû le visiter une dizaine de fois…, plaida-t-il, caressant sa joue.  

- Quoique… rien que pour tes beaux yeux, je le ferais malgré tout., admit-il, la sentant sourire sous ses doigts.  

- La Tour Eiffel ?, proposa-t-elle, tentant de chasser l’inquiétude.  

- Oh… t’as pas plus bateau ?, grogna-t-il, restant dans le ton pour la distraire.  

- Je vois que j’ai fait mouche., répliqua-t-elle.  

 

Leurs regards se croisèrent et ils se sourirent avant qu’elle ne repose la tête contre son épaule.  

 

- Juste une balade à deux le long de la Seine, main dans la main, ça me suffira., murmura-t-elle.  

- Je l’ai déjà notée dans ma liste. C’est une doléance que j’ai gardée en mémoire., lui rappela-t-il, lui remémorant une discussion qu’ils avaient eue.  

- Merci. Je n’ai besoin de rien de plus., souffla-t-elle, se calant contre lui.  

 

Il voulait bien le croire. Des gestes simples, les mots essentiels, des moments de partage, c’était tout ce qu’elle attendait. Elle n’avait pas besoin d’en avoir plein la vue pour savoir à qui elle avait à faire. Elle aurait pu le laisser aux portes de sa vie si ça avait été le cas, si elle n’avait vu en lui que le dirigeant milliardaire, mais elle avait senti beaucoup plus en lui sinon ils n’en seraient pas là. Avec Mick, c’était pareil. Elle se fâchait quand il allait trop loin en faisant le guignol mais il savait qu’elle l’appréciait réellement.  

 

Les lumières s’éteignirent après un long moment et ils retrouvèrent l’anonymat de l’obscurité et toute son ambiance. La sentant frissonner contre lui, Ryo resserra son emprise sur Kaori dont les doigts s’agrippèrent à sa veste.  

 

- Ca va aller., chuchota-t-il à son oreille.  

 

Elle hocha la tête contre lui et plongea dans les souvenirs du week-end pour se calmer. Bien qu’heureux de ce moment à deux, l’absence de Mick avait été déstabilisante. C’était la première fois qu’ils se retrouvaient à deux, seuls autant qu’ils pouvaient l’être dans un appartement sous surveillance, pour tout un week-end. Le samedi matin, Ayaka était venue comme à son habitude et chacun avait vaqué à ses occupations comme le samedi d’avant le matin mais, après son départ, ils avaient été libres de faire ce qu’ils voulaient. Ils avaient commencé à déjeuner en discutant tranquillement, avouant leur soulagement face à l’approbation reçue d’Hide avant de tomber dans le silence. Le calme, l’absence d’intervention de Mick les avaient quelque peu intimidés.  

 

- Ca fait bizarre de se retrouver ainsi., avait-elle pipé.  

- Tu te demandes de quoi on va pouvoir parler pour une fois que Mick ne monopolise pas la conversation ?, l’avait-il interrogée.  

- Oui. Je me demandais quels centres d’intérêt tu pouvais avoir sur lesquels on pourrait discuter et je m’aperçois que je connais assez bien l’homme d’affaires mais que je ne sais pas grand-chose de toi…, lui avait-elle avoué.  

- A part que tu m’aimes., avait-il répondu avec un regard malicieux.  

- A part que je t’aime., avait-elle confirmé avec un sourire.  

- Alors, si on recommençait du début ? Ryo Saeba, bientôt trente ans, beau gosse, un sens de l’humour à toute épreuve et particulièrement endurant… à la course… Qu’aviez-vous imaginé, ma chère ?, la taquina-t-il en voyant ses sourcils se froncer.  

- La même chose que toi, je pense., avait-elle répondu, malicieuse.  

- Je n’oserais pas. Nous n’en sommes pas encore là de notre relation., lui avait-il opposé, une lueur chaude dansant dans ses yeux.  

 

Elle lui avait souri et ils avaient repris leur discussion plus franchement en finissant de manger puis après, s’installant dans le divan.  

 

- Tu bosses dans quoi ?, l’avait-elle interrogé.  

 

Un peu surpris par la question, il s’était malgré tout prêté au jeu et tourné vers elle, appuyant son coude sur le dossier du divan pour mieux la voir. Il était tellement sexy, avait-elle pensé.  

 

- Je dirige une petite boîte familiale., avait-il répliqué, son sourire s’élargissant un peu plus quand elle avait haussé un sourcil sceptique.  

- J’ai le droit de ne pas vouloir t’impressionner, non ?  

- Tout à fait., avait-elle approuvé.  

- Et toi, tu travailles dans quoi ?, l’avait-il à son tour questionnée.  

- Je suis encore étudiante. Je n’aurais vingt ans que le jour de ma remise de diplôme le trente-et-un mars prochain., avait-elle répondu.  

- C’est drôle, mon anniversaire, c’est le vingt-six mars., avait-il alors répliqué.  

- Nous pourrons les fêter ensemble., avait-elle alors proposé.  

 

Il avait été surpris par sa proposition mais son sourire était revenu aussi vite.  

 

- C’est une excellente idée. Une grande fête pour nos deux anniversaires le vingt-six mars et on fête le tien juste toi et moi le trente-et-un mars. Tu en penses quoi ?  

- J’adorerais mais je dois assister à ma remise de diplôme. Hide voudra être là., lui avait-elle opposé, jetant un regard vers la caméra dans le coin de la pièce.  

- On ira à la remise et après on s’enfuira quelque part où on pourra être tranquilles quelques jours… Enfin, si tu en as envie…, avait-il soudain pensé.  

- De quoi ? Que tu viennes à ma remise de diplôme ou qu’on parte quelques jours ?, lui avait-elle retourné.  

- Les deux., avait-il murmuré, incertain.  

 

Elle avait été émue de ses projets quelques secondes auparavant et, là, elle se retrouvait face à l’autre Ryo, celui plus inquiet, celui qui avait ses craintes, ses doutes, l’homme qui la touchait tout autant. Elle avait eu envie de le toucher mais la présence des caméras l’inhibait.  

 

- Je serai ravie qu’on fasse ces deux choses-là ensemble., lui avait-elle assuré.  

- Cool., avait-il soufflé, un sourire resplendissant étirant ses lèvres.  

 

Ils s’étaient alors observés un long moment dans un silence confortable avant de reprendre leur conversation.  

 

- Tu as défini ton choix de carrière ?, lui avait-il alors demandé.  

- On en a déjà parlé., lui avait-elle fait remarquer.  

- Non, on vient juste de se rencontrer., lui avait-il rappelé.  

- Ok… Je veux trouver un poste dans une petite entreprise ou une association.  

- Je pourrais donc t’embaucher dans mon entreprise…, lui avait-il alors retourné, posant un regard insondable sur elle.  

- Je ne suis pas sûre que ce serait une bonne idée., lui avait-elle opposé, mal à l’aise.  

- Pourquoi ?  

- Je pense qu’il vaut mieux éviter de mélanger personnel et professionnel.  

 

Il l’avait bien observée après sa réponse et elle s’était demandée à quoi il pensait. Pour elle, les choses étaient simples : leur collaboration professionnelle s’arrêterait avec son stage. Elle trouverait un travail ailleurs et ils pourraient continuer leur relation sereinement.  

 

- Pourtant, ton frère et Saeko bossent ensemble et leur relation est beaucoup plus que professionnelle. Ca se passe bien pour eux., l’avait-il contrée.  

- Ils sont à un poste équivalent, ce qui ne serait pas notre cas., avait-elle répondu.  

- Tu le vois comme cela mais peut-être qu’il faut voir au-delà des apparences., avait-il suggéré.  

- Tu as quelque chose à me dire, Ryo ?, lui avait-elle demandé, se levant pour mettre de la distance entre eux.  

 

Elle était mal à l’aise. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir alors qu’ils avaient normalement une conversation anodine, sur un ton plutôt humoristique. Là, c’était tout autre. Elle sentait quelque chose de plus sérieux.  

 

- On discute, Kaori. On ne fait rien de plus. C’est si dramatique pour toi de travailler pour moi ?, lui avait-il demandé, se levant et venant à ses côtés pour rétablir leur proximité.  

- Non. J’adore mon stage. Je ne regrette pas du tout d’avoir accepté de le faire même si c’est la contrainte qui m’a amenée là à la base… mais je n’ai pas menti en disant que je voulais bosser pour des petites structures.  

- Mais ça reste un stage pour toi, pas une opportunité de décrocher un boulot bien payé., avait-il conclu, les mains dans les poches.  

- Oui. Je veux être reconnue pour mes compétences, Ryo. Si je bossais pour toi après, avec notre relation qui sera forcément connue un jour ou l’autre, tout ce qu’on dira, c’est que tu m’as prise pour mes compétences extra-professionnelles., avait-elle expliqué.  

- Je sais que ce serait dur face aux bruits de couloirs. J’ai eu connaissance de ceux de début de semaine. Mais, toi, tu connais la vérité, non ?, l’avait-il interrogée.  

- Quelle vérité ?  

- Tu plaisantes ou tu le fais exprès, Kaori ? En deux mois, tu as déjà prouvé ta valeur. Si je te donnais le poste, tu l’aurais amplement mérité., lui avait-il affirmé.  

- Je ne suis pas aussi sûre que toi. De toute façon, mon choix est fait depuis bien longtemps., avait-elle balbutié en baissant les yeux.  

 

Elle avait appréhendé sa réaction, de le voir se détourner d’elle parce qu’elle ne lui donnait pas la réponse qu’il attendait, qu’il avait l’impression qu’elle le rejetait. Il l’avait observée un long moment pensif avant de lui tendre la main avec un sourire.  

 

- Ravi de rencontrer une jeune femme qui a des principes et une idée de ce qu’elle veut pour son avenir., avait-il conclu le sujet.  

 

Rassurée, elle avait glissé ses doigts contre sa paume et s’était laissée attirer contre lui. Ils étaient restés ainsi enlacés un moment, malgré les coups d’oeil anxieux vers les caméras de sa compagne, avant de reprendre place dans le divan pour continuer leur discussion sur un ton plus léger. Même l’après-midi studieuse de la veille avait été agréable. Assis chacun d’un côté du divan, ils avaient été plongés, l’un dans ses dossiers, l’autre dans ses bouquins pendant un long moment. Après plusieurs heures de concentration, elle avait senti une pression sur son pied. Il s’était excusé et avait remis son pied de son côté. Les faits s’étaient reproduits une fois, deux fois, trois fois et, au bout d’un moment, au début de sourire qui apparaissait sur son visage, elle avait su que ce n’était pas fortuit.  

 

- Monsieur Saeba est bien dissipé ce soir., avait-elle lâché d’une voix traînante.  

- Monsieur Saeba a assez travaillé pour la journée. Monsieur Saeba a envie de s’amuser., avait-il répondu.  

 

Elle se sentit rougir en se souvenant des images qui lui étaient passées par la tête et elles n’avaient rien d’innocentes. Dommage pour elle que ce n’était que le cinq décembre et non le trente-et-un mars parce qu’après le week-end qu’ils avaient eu, les nuits passées ensemble, elle aurait certainement été prête à sauter le pas. Il avait refermé son rapport et l’avait négligemment jeté sur la pile sur la table basse, la faisant s’effondrer.  

 

- J’imagine que c’est moi qui vais devoir tout ranger., avait-elle maugréé.  

- Non, je le ferai après ça…, avait-il dit, arrivant vers elle tel un félin, à quatre pattes.  

 

Il la regardait droit dans les yeux de son regard sombre, envoûtant, et elle avait fermé son livre et laissé tomber par terre sans réfléchir, s’humidifiant les lèvres, sans réfléchir encore, s’allongeant instinctivement dans le canapé. Elle en avait même oublié les caméras. Elle avait frémi quand il avait posé la main sur sa hanche, la glissant sous son pull mais au dessus de son débardeur et l’avait regardé se pencher vers elle, impatiente de goûter enfin à leur premier baiser. Soudain, ses doigts s’étaient mis à gigoter sur son ventre alors qu’un sourire farceur avait éclairé ses traits. Elle avait commencé à rire et s’agiter pour se dégager mais il avait coincé ses jambes sous les siennes et elle était totalement à sa merci. Ca avait duré cinq bonnes minutes où son rire et ses appels au secours avaient empli la pièce et il n’avait arrêté que parce qu’elle avait attrapé le hoquet, restant penché sur elle jusqu’à ce qu’elle reprenne sa respiration.  

 

- J’adore t’entendre rire., lui avait-il avoué, le regard pétillant.  

- La prochaine fois, mets-moi un film comique que je puisse profiter du tien., lui avait-elle retourné avec un sourire lumineux.  

- En tous cas, tu pourras revoir les compétences de ton service de sécurité., l’avait-elle piqué, se rajustant en se rappelant les objectifs qui les avaient filmés.  

- Ils ne répondent qu’à mes appels au secours., lui avait-il retourné, malicieux.  

- C’est pas juste., avait-elle boudé.  

 

De manière complètement inattendue, il avait frotté le bout de son nez contre le sien, la regardant droit dans les yeux.  

 

- Tu sais comment on appelle ça ?, avait-elle murmuré, sentant ses joues chauffer légèrement.  

- Non.  

- Un baiser inuit., avait-elle répondu.  

- Je préfère le French kiss mais celui-là a son charme également., avait-il plaisanté, recommençant.  

 

Elle fut tirée de ses pensées lorsqu’on toqua à la porte, la ramenant à la réalité de ce lundi soir. Elle se tendit immédiatement, se demandant ce qui allait se passer.  

 

- Du calme, ce n’est qu’Hide et Saeko., la rassura Ryo.  

- Allez, debout., lui dit-il.  

 

Kaori vit son frère approcher et se mettre dos à la fenêtre en lui tendant la main. Elle l’accepta et se laissa soulever en tanguant légèrement. Hide la stabilisa le temps que Ryo se relève.  

 

- Alors ?, lui demanda-t-il.  

- On a trouvé un sniper à un kilomètre d’ici. On vous ramène à l’appartement., lui apprit l’inspecteur.  

- Alors j’avais bien vu…, murmura la jeune femme.  

- Oui., acquiesça Ryo, pressant sa hanche pour la rassurer.  

- Mais à l’appartement, on ne risque rien ?, lui demanda-t-elle.  

- Non. Aucune fenêtre n’a de vis-à-vis., la rassura-t-il.  

 

Elle acquiesça et ils descendirent sous bonne garde policière et du garde du corps jusqu’au garage.  

 

- Je suis heureux que vous partiez en Europe. Si tu veux y rester plus longtemps, tu as mon accord., confia Hide à son ami sur le ton de la plaisanterie.  

 

Ryo ne s’y laissa pas prendre et se rendit compte à quel point il était soucieux.  

 

- Ca se corse ?, lui demanda Ryo, refermant la porte pour que Kaori n’entende pas.  

- Les pressions augmentent. Elle est la seule qui reste sur Tokyo désormais., lui apprit Maki.  

- Tiens, prends ça. Si jamais il m’arrivait quelque chose, c’est tout ce que j’avais prévu pour elle au cours des années. J’ai confiance en toi, Ryo., ajouta-t-il sombrement, lui tendant une enveloppe blanche.  

- Déconne pas, Hide. Il est hors de question que ces salopards s’en sortent. Je veillerai sur elle. Tu peux être tranquille sur ce point et faire attention à vous. Mais tu nous évites l’enterrement par pitié. Tu restes en vie. T’as pas le droit de la lâcher., le prévint Ryo, les dents serrés.  

- Savoir que tu tiens à elle et qu’elle ne sera pas seule, c’est un soulagement pour moi. Je ferai en sorte d’être là pour veiller à ce que tu restes dans le droit chemin avec elle., répondit Hide sur le ton de l’humour.  

- Si ça peut te motiver, n’hésite pas. Peut-être même qu’un jour, tu lui feras remonter l’allée d’une église à ton bras., l’encouragea son ami.  

- A ce point ?, s’étonna Maki.  

- Elle serait certainement la seule pour qui je le ferais., admit le dirigeant.  

- Ca serait un sacré pas en avant pour toi., concéda l’inspecteur.  

- Oui mais c’est un sacré bout de femme que tu m’as confiée., répliqua Ryo.  

 

Les deux hommes se regardèrent et, sans plus un mot, il entra dans la voiture. Accompagnés par une escorte policière, gyrophares allumés, Mick, Ryo et Kaori regagnèrent l’appartement.  

 

- Je vais faire mes bagages pour demain et me coucher., leur apprit-elle.  

- Tu devrais manger quelque chose, Kaori., intervint l’américain, inquiet de sa pâleur.  

- Laisse-la. Elle a surtout besoin d’être un peu seule., fit Ryo, la regardant s’éloigner d’un pas traînant.  

- Tu vas être de nouveau réveillé en pleine nuit par des cauchemars… Dire qu’elle avait l’air d’aller un peu mieux., soupira son ami.  

- On dort ensemble., lui avoua Ryo.  

- Vous couchez ensemble ? Depuis quand ?, s’étonna Mick.  

- On ne couche pas ensemble, on dort ensemble. Tu sais, c’est le truc qu’on fait dans un lit sans activité physique., le corrigea le japonais.  

- Je sais encore la différence entre dormir et coucher., ronchonna son interlocuteur.  

- Et alors tu prends ton pied ?, lui demanda-t-il, prenant un air libidineux.  

 

Ryo gronda sa frustration et Mick lui sourit franchement.  

 

- Alors ça veut dire que c’est sérieux ? Tu l’as embrassée et tout et tout ?, l’interrogea-t-il, content pour son ami malgré le petit pincement au cœur.  

- Oui, c’est sérieux et, non, on ne s’est pas encore embrassés., répondit honnêtement Ryo.  

 

Son ami d’université, celui qui l’avait vu enchaîner les filles à la pelle, les emmenant dans leur chambre au bout de deux heures, le regarda avec les yeux écarquillés avant de prendre un air jovial.  

 

- Ca, ça veut dire que j’ai encore mes chances…, s’exclama-t-il, se frottant les mains.  

- Mick…, gronda Ryo.  

 

Ils entendirent la porte de la chambre de Kaori s’ouvrir et la jeune femme ressortir avec un bagage qu’elle déposa dans un coin du séjour comme ils l’avaient fait la dernière fois. Sans un mot de plus, elle repartit dans sa chambre et en ressortit en éteignant la lumière pour aller dans celle de Ryo. Ce dernier se tourna vers son ami, surpris qu’il n’ait pas tenté sa chance.  

 

- Tu n’es pas le seul à avoir du respect pour elle, l’ami., lui fit remarquer Mick.  

- Je sais. Seulement, j’ai parfois du mal à te suivre en ce qui la concerne., admit Ryo.  

- J’ai du respect pour vous deux, Ryo, et je vois bien qu’il y a quelque chose de fort qui se noue entre vous mais je n’aurai certainement pas la patience d’attendre des années que ça se fasse alors bouge-toi les fesses ou je te dégagerai de là., le prévint-il.  

- Une fille comme elle, on ne prend pas le risque de la laisser échapper., lui affirma-t-il.  

- Je ne compte pas la laisser échapper. Je compte bien être là pour elle comme il se doit., lui assura son ami.  

- Alors dépêche-toi de la rejoindre parce qu’elle doit avoir besoin de toi. C’est déjà la troisième attaque qui la vise. Elle doit être anxieuse., fit Mick.  

- Je sais. C’est aussi pour cela que je l’emmène avec moi en déplacement à compter de demain soir., lui apprit Ryo.  

- Tu fais bien., approuva l’américain.  

 

Ryo le salua et partit rejoindre Kaori dans sa chambre. Faisant un détour par son bureau, il rangea précieusement l’enveloppe que lui avait remise Hide pour ne pas qu’elle tombe dessus, ce qui ne manquerait pas de l’angoisser. Elle en avait déjà assez à supporter. Il voulait la protéger des doutes de son frère. Arrivé dans la chambre, il la trouva allongée sur le côté fixant le cadre-photo qu’elle avait ramené dans sa chambre avec son aval. Le pli de son front montrait son inquiétude et il se dépêcha de se changer pour s’allonger à ses côtés. Doucement, il se cala dans son dos et glissa une main le long de son bras pour attraper la sienne agrippée à la couette.  

 

- Tout ira bien, Kaori. Tu verras, tout ira bien., lui assura-t-il, déposant un baiser dans ses cheveux.  

 

Il sentit ses doigts s’enrouler autour des siens, surpris par la force avec laquelle elle les pressa. Il passa l’autre bras sous sa taille et l’enlaça, une main posée sur son ventre.  

 

- J’ai peur pour mon frère., admit-elle en chuchotant.  

 

Elle craignait de lui attirer le mauvais œil en le disant à haute voix. C’était stupide et puéril mais elle ne pouvait s’en empêcher.  

 

- Il s’en sortira tout comme toi. La meilleure chose que tu puisses faire pour lui, c’est de veiller à rester en sécurité et lui montrer que tu es forte et que tu peux encore profiter de la vie malgré tout. Je suis sûr qu’il culpabilise pour cela aussi. Alors dors et, demain matin, lève-toi avec le sourire. Tout ira bien., lui promit-il.  

 

Elle serra un peu plus ses doigts puis les relâcha un peu, pressant les lèvres dessus.  

 

- Merci d’être là, Ryo., lâcha-t-elle avant de fermer les yeux, gardant sa main serrée dans la sienne.  

- Je veille sur toi. Tu peux dormir en paix., lui assura-t-il, caressant son ventre du pouce.  

 

Il sentit son corps se détendre progressivement puis sa respiration se fit plus lente et profonde. Elle s’était endormie… Demain, elle serait en sécurité, se dit-il. Demain, elle pourrait marcher dans la rue tranquillement… même si ce n’était pas à Tokyo et qu’il ouvrirait l’oeil malgré tout. 

 


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