Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 98 :: Chapitre 98

Publiée: 14-05-21 - Mise à jour: 14-05-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 98  

 

Main dans la main, le couple attendit anxieusement le verdict. L’examen était fait et ils avaient bien remarqué que quelque chose ne lui plaisait, quelque chose dont ils avaient un aperçu depuis quelques jours.  

 

- Vous avez des contractions depuis quelques jours maintenant. Elles sont indolores pour le moment mais votre col s’est modifié. Je voudrais vous garder pour quelques heures pour qu’on décide s’il faut vous hospitaliser ou si on peut opter pour du repos à domicile., leur apprit le médecin.  

- Qu’est-ce qui fera pencher la balance ?, demande Ryo, inquiet.  

- Leur fréquence et leur puissance. On va monitorer pendant une heure pour voir comment ça se passe et, après, on continuera avec une perfusion qui devrait les arrêter ou les ralentir. En fonction de la réponse, on avisera., leur expliqua l’homme en blanc.  

- D’accord. Je ferai ce qu’il faudra., acquiesça Kaori.  

- Je vais appeler le service et ils vous donneront une chambre et vous installeront. Je viendrais vous voir dans une heure., leur apprit-il, les raccompagnant à la porte.  

- A tout à l’heure., les salua-t-il.  

 

Le couple monta à l’étage où ils étaient attendus et fut rapidement pris en charge.  

 

- Tu n’as pas à attendre ici avec moi, Ryo. Je sais que tu veux être là et me soutenir mais tu as aussi beaucoup de travail à rattraper après la semaine dernière., lui suggéra-t-elle alors que les battements de cœur de leur bébé résonnaient en sourdine dans la pièce.  

- Je ne vais pas te laisser ici toute seule., lui opposa-t-il.  

- Honnêtement, je suis fatiguée. Je sens que je vais dormir dans pas longtemps. Je ne serai pas fâchée que tu ailles au travail. Je sais que tu es là avec moi en pensée et je m’en voudrais de te mettre encore plus en retard., répondit-elle, se frottant les yeux.  

- Je pourrais me vexer que mes bras ne te soient plus utiles…, lui fit-il remarquer, se voulant léger.  

- Ils me sont toujours aussi utiles et surtout agréables mais tu as mieux à faire qu’à attendre ici. On se verra ce soir et je t’enverrai un message si j’en sais plus., lui promit-elle.  

- Tu es sûre ?, lui redemanda-t-il, culpabilisant même s’il savait qu’il devait aller au bureau.  

- Oui. Je te promets d’être raisonnable. Ne t’inquiète pas pour moi. Je suis bien entourée ici., le rassura-t-elle.  

 

Il tergiversa encore un moment, hésitant entre annuler de nouveau ses rendez-vous de la journée et s’y rendre et abdiqua.  

 

- J’y vais. Tu me tiens au courant., lui dit-il, l’embrassant tendrement.  

- Promis. File ou tu vas être en retard pour ton rendez-vous., lui dit-elle avec un léger sourire.  

 

Elle le regarda s’en aller et, dès que la porte fut fermée, son sourire s’effaça pour laisser place à un pli soucieux. Elle avait fait face pour le rassurer mais, au fond d’elle, l’inquiétude était bien présente. Le nombre de contractions avait augmenté au fil des jours et ça les avait beaucoup inquiétés la veille alors que, revenus chez eux au calme, loin de toute agitation, elles ne s’étaient pas calmées. La seule chose qui les avait empêché de se rendre aux urgences était le fait qu’elles étaient indolores. S’était-elle trompée ? Aurait-elle dû être plus prudente malgré tout ? Avait-elle négligé son bébé ? Ces questions l’avaient hantée toute la nuit, l’empêchant de dormir en plus de l’inconfort. Poussant un léger soupir, elle posa la main sur son ventre et essaya de se détendre en se concentrant sur les battements de cœur réguliers. Ca, c’était un bon signe.  

 

- Comment va Kaori ?, demanda Kenji, soucieux.  

 

La question n’étonna même pas Ryo. Les deux s’appréciaient mutuellement depuis le départ même si leurs rapports restaient tout à fait formels. Il y avait les petits échanges qui ne trompaient pas, des sourires, des coups d’oeil qu’ils partageaient et il était soulagé que Kaori se sente à l’aise avec lui et son garde du corps. Il ne s’était même jamais posé la question de savoir s’il devait s’inquiéter ou non. Il n’y avait pas lieu.  

 

- Elle a des contractions et le col est modifié., répondit le futur père, répétant les mots du médecin.  

- Modifié mais pas ouvert ?, précisa le chauffeur.  

- Il a dit modifié, donc je suppose qu’il n’est pas ouvert., répliqua Ryo, fronçant les sourcils.  

- C’est une bonne chose. Ils l’ont gardée pour un monitoring ?, l’interrogea Kenji.  

- Oui et ils décideront après s’ils l’hospitalisent ou non. Tes deux enfants vont bien ? Ca fait un moment qu’on n’en a pas parlé., remarqua le dirigeant.  

- Tu as mieux à faire depuis qu’il y a quelqu’un de fixe sur le siège arrière., lui retourna, amusé, le chauffeur.  

 

Ryo sourit à la réponse, oubliant momentanément son inquiétude.  

 

- Ils grandissent trop vite. Quatre et six ans… Moi, j’ai toujours tendance à les voir en couches…, ironisa Kenji avec une certaine tendresse dans la voix.  

- Pas étonnant que tu t’y connaisses mieux que moi en suivi de grossesse., rétorqua Ryo.  

- Il faut bien que j’ai des points forts sur certains sujets… On prend ce que tu nous laisses., plaisanta son chauffeur.  

- Fais confiance à l’équipe médicale et à ta femme. Ils sauront la prendre en charge correctement et Kaori fera ce qu’il faut pour votre bébé., le rassura-t-il.  

- Merci Kenji., répondit Ryo, touché.  

- Dernière chose : je t’interdis de demander à un autre de vous emmener à l’hôpital le jour J. C’est ma prérogative même si je suis de repos., lui affirma Kenji.  

 

La réflexion fit rire Ryo autant qu’elle le toucha. Elle soulignait cette amitié tacite qui s’était nouée entre eux, ce respect mutuel qu’ils se portaient et qui rendait leurs relations fluides.  

 

- Je ne ferai pas cet affront mais évite de partir au loin avant l’accouchement. Je doute que Kaori apprécie que je lui demande de serrer les cuisses pour t’attendre le moment venu., répliqua le dirigeant.  

- Tu peux toujours essayer mais tu risques gros. Ma Tami si douce et si gentille m’a presque fait peur le jour de son accouchement. Rassure-moi, Kaori va faire une péridurale ?, lui demanda Kenji, un sourcil levé.  

- Je ne sais pas. On n’en a pas parlé., avoua Ryo.  

- Préviens-moi pour savoir si je dois changer le véhicule pour une ambulance quelques temps ou prévoir de porter ton sac le temps que ta main retrouve sa forme normale., plaisanta son chauffeur.  

- Si tu continues, non seulement tu l’amèneras à l’hôpital mais tu resteras avec elle pour l’accouchement., le prévint le futur père.  

- J’aurais le droit de couper le cordon ?, l’interrogea Kenji, le regard malicieux.  

 

Ryo échangea un regard avec lui et fronça les sourcils : il ne voulait même pas imaginer un autre que lui, et le médecin bien évidemment, ayant un œil sur l’intimité de sa femme.  

 

- Même pas en rêves…, répliqua-t-il.  

- Dommage… On est arrivés., lui annonça le chauffeur.  

 

Incrédule, le dirigeant le vit s’engager dans le parking souterrain de la Midtown Tower. Il n’avait pas vu le temps passer et, au moins pendant ce temps, il n’avait pas tourné en boucle sur ses inquiétudes, ce qui n’était pas plus mal. Il avait pu prendre un peu de recul par rapport à la situation. Il avait face devant Kaori pour ne pas l’inquiéter mais il n’était pas rassuré du tout. Maintenant, il voulait bien se reposer sur l’expertise du corps médical pour la santé de leur bébé et de sa femme, accepter que les choses iraient mieux avec beaucoup plus de confiance.  

 

- Merci Kenji., salua-t-il son chauffeur avec un léger sourire.  

- Toujours là pour te servir., répondit celui-ci, garant la voiture.  

- Quand j’aurai fini ou si Kaori appelle, on retournera à l’hôpital., le prévint le dirigeant.  

- Tu crois que ça valait vraiment la peine de le dire ?, répliqua Kenji, amusé.  

- Au moins, il n’y a pas de doute., conclut Ryo, le laissant.  

 

Cela lui fit bizarre de retrouver le cinquante-quatrième et de savoir qu’il y serait seul entre deux réunions, qu’il ne croiserait pas le sourire chaleureux de sa femme, qu’il ne pourrait pas échanger quelques mots avec elle, flirter un peu aussi par moments. Cela risquait en plus de durer un moment, jusqu’à la fin de sa grossesse certainement. Il n’eut cependant pas le temps de s’attarder plus sur la question. Ses interlocuteurs arrivaient pour la première réunion.  

 

- J’ai cru un moment que vous n’étiez pas rentrés., fit Mick, le midi, alors que son ami sortait de sa réunion.  

- Où est Kaori ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- A l’hôpital. Elle avait des contractions et le médecin voulait la garder pour un examen. Selon les résultats, elle pourra rentrer à la maison ou rester à l’hôpital., lui expliqua Ryo.  

- Elle risque d’accoucher prématurément ?, s’inquiéta Mick.  

- Je pense que c’est ce qu’ils veulent éviter. Le médecin n’avait pas l’air inquiet… ou alors il le cachait bien…, répondit le futur père, fronçant les sourcils.  

- Tu es donc seul pour déjeuner ? Ca te dit que j’aille nous chercher quelque chose et qu’on mange ensemble ? Ca te laisse le temps d’appeler Kaori., lui proposa l’américain.  

- Mais Kazue ?, l’interrogea Ryo.  

- Elle est sur un gros dossier, pas moyen de lui en faire lever le nez., avoua Mick.  

- Alors c’est d’accord., acquiesça le dirigeant.  

 

Mick repartit et Ryo décrocha son téléphone avant même d’être de retour dans son bureau.  

 

- Salut, Alors ta réunion ?, lui demanda Kaori à peine après avoir décroché.  

- Rien d’inhabituel. Tout s’est passé sur des roulettes. Et toi ?, l’interrogea-t-il en retour.  

- Les contractions s’espacent avec la perfusion. J’espère que ça suffira pour pouvoir rentrer à la maison., lui avoua-t-elle.  

- J’espère aussi… sauf si c’est pour commencer à courir dans tous les sens., lui dit-il.  

 

Il entendit le silence au bout du fil et se demanda quoi en penser.  

 

- Je ne compte pas prendre de risque. Je suivrai les consignes du médecin, ce qui veut dire que s’il me dit repos, ce sera repos. Il faudra qu’on avise pour le travail, trouver quelqu’un qui me remplacera., pipa-t-elle, la tension montant dans sa voix.  

- On en parlera quand on saura mais, quoiqu’il arrive, ce sera temporaire jusqu’à ce que tu puisses revenir., lui assura-t-il.  

- Je sais. En tout cas, pour le moment, ça va alors ne t’inquiète pas., le rassura-t-elle.  

- D’accord. Je viendrai te rejoindre dès que j’aurai fini ma dernière réunion. Si tu dois sortir plus tôt, préviens-moi., lui demanda-t-il.  

- Je le ferai. Je dois te laisser. Il y a quelqu’un., lui dit-elle.  

- Kaori… Je t’aime.  

- Moi aussi. A tout à l’heure.  

 

Il raccrocha et prit place à son bureau, le regard perdu dans le vague un moment avant de sortir un parapheur de documents que sa femme lui avait préparé pendant le trajet de retour. Il les signa et alla à la photocopieuse pour les scanner ou copier au besoin.  

 

- Je tiens un scoop ! Tu sais te servir d’une photocopieuse ?, se moqua Mick, revenant un sac à la main.  

- Le plus dur, c’est d’en retenir le code., répliqua Ryo, un sourire aux lèvres.  

- Laisse-moi deviner : 1234 ?, suggéra l’américain.  

- Non, c’est un peu plus compliqué quand même. 2603., répondit son ami, moqueur.  

- Asami a le sens pratique., approuva le blond.  

- Très., confirma le japonais.  

- Comment va Kaori ?, lui demanda Mick.  

- Ils l’ont mis sous perfusion pour arrêter les contractions. Elles s’espacent. Reste à voir si ce sera suffisant pour qu’elle puisse sortir de là et se reposer à la maison., expliqua le futur père, prenant le paquet que lui tendait son ami.  

 

Ils déballèrent sur la table basse et se mirent à manger.  

 

- Comment ça s’est passé ?, l’interrogea l’américain d’une voix plus sérieuse.  

 

Ryo garda les yeux rivés sur son paquet, ne cherchant même pas à avoir plus de précisions sur une question de prime abord assez vague. Il savait parfaitement de quoi il parlait et il revit la semaine passée en accéléré dans son esprit.  

 

- Ca a été dur. A la fois vis-à-vis de Maya et Will que de nous. J’ai… J’ai déconné avec Kaori au début. J’ai été infect parce que j’avais la trouille que ce qui leur arrivait nous arrive à nous aussi., avoua-t-il.  

- C’est humain., éluda Mick.  

- Pour Maya et Will, ça a été atroce. Je ne l’avais jamais vue ainsi, autant en colère, ressentir autant de souffrance… Elle a refusé de nous voir pendant quelques jours. Elle ne supportait pas de voir Kaori enceinte., lui apprit Ryo.  

- Elle vient de perdre son bébé. Je n’imagine pas d’épreuve plus difficile. Je sais que ça me ferait mal de perdre Kazue mais j’aurais au moins les souvenirs, on aurait eu des moments ensemble mais là, devoir à la fois survivre à son enfant en n’ayant rien ou si peu à quoi se raccrocher… non, je n’imagine rien de plus difficile., murmura l’américain, son regard bleu virant au ciel d’orage.  

 

Il n’y avait rien de plus à dire, pensa Ryo. Ils partageaient tous les deux le même point de vue.  

 

- Tu ne lui as quand même pas sorti un truc du genre que tu regrettais d’avoir ce bébé ?, l’interrogea Mick, suspicieux.  

- Non, juste traité comme une inconsciente, ce qui n’est guère mieux… Mais on s’est expliqués et tout est revenu à la normale., le rassura le dirigeant.  

- Tant mieux. Si ça peut t’apporter un peu de réconfort, j’ai une bonne nouvelle., lui annonça son ami avec un léger sourire.  

- Je suis preneur., répliqua Ryo, reposant le paquet qu’il avait fini et se laissant aller dans le fauteuil, fixant son ami.  

- On est dans la phase finale du projet. Le Professeur m’a dit que, d’ici Noël, il serait prêt à être testé sur la version qui devrait être définitive., l’informa ce dernier, assez fier.  

- C’est une bonne nouvelle., affirma le dirigeant, ravi.  

- Vraiment ? Je m’attendais à ce que tu me dises qu’il était plus que temps., admit l’américain.  

- Si tu y tiens, il était plus que temps., plaisanta Ryo.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent.  

 

- Sérieusement, je suis heureux que ton projet ait pu voir le jour. Dès qu’il sera définitivement abouti, je te rétrocéderai ta société pour que tu puisses le déployer au public ciblé., lui affirma Ryo.  

- Tu n’es pas obligé, Ryo. C’est avec tes fonds qu’on n’a pu se remettre en selle. Ce serait normal que tu veuille profiter des retombées économiques., lui opposa Mick.  

- Tu oublies que, sans ton programme qu’on a testé sur mon entreprise, on aurait certainement mis beaucoup plus de temps à trouver Alejandro et tout ce qu’il complotait. Dois-je t’expliquer ce que ça aurait pu avoir comme retombées économiques ? Je pense qu’il a été largement rentabilisé et que, si tu tiens à en faire une version commerciale pour le secteur privé, tu pourrais le limiter à juste débusquer les fuites dans les réseaux sans lui permettre de faire les recherches qu’il pourrait faire dans les secteurs non lucratifs., lui suggéra son ami.  

- C’est ce que nous avons pensé avec le Professeur. Le tout sera testé dès que possible et, si tu le veux bien, nous l’installerons gratuitement sur ton réseau., lui proposa l’américain.  

- Je te laisserai le droit de nous citer comme client. Un peu de pub, ça ne fait jamais de mal., lui offrit Ryo.  

- Ca me va., approuva Mick.  

- Tu en as parlé avec Kazue ?, l’interrogea le japonais.  

- Elle sait que tu es chef d’entreprise avant d’être directeur de la sécurité ici ?  

 

Mick baissa les yeux un instant avant de regarder son ami de nouveau.  

 

- Elle sait que j’ai eu une entreprise mais elle ne sait pas que je vais la reprendre. Je ne sais pas quoi faire, Ryo. Mes salariés doivent certainement s’attendre à retourner aux Etats-Unis quand le logiciel sera prêt mais, moi, je ne sais pas ce que je veux faire. C’est mon pays mais elle est ici et je ne suis pas sûr qu’elle soit prête à quitter le Japon, à laisser ses parents derrière elle pour une nouvelle vie., expliqua Mick, désemparé.  

- Tu ne le sauras qu’en lui en parlant et il vaudrait mieux que vous soyez d’accord sur votre projet de vie avant que tu la demandes en mariage., lui conseilla Ryo.  

- Kaori t’en a parlé ?, lui demanda le blond, relevant vivement le visage, surpris.  

 

Son ami fronça les sourcils, ne comprenant pas ce que venait faire sa femme dans cette histoire.  

 

- Me parler de quoi ?, lui retourna-t-il.  

- Oh… elle ne t’a rien dit alors…, pipa Mick, un peu mal à l’aise.  

- En fait, pendant notre séjour au chalet, j’ai avoué à Kaori que je comptais demander Kazue en mariage le jour de Noël. J’ai déjà tout prévu, l’endroit, l’ambiance, la bague, la façon de le faire mais, là, tu me mets le doute. Je devrais peut-être attendre…, soupira-t-il.  

- Ou lui parler dès ce soir de ta société… ou revoir tes projets… Mick, je m’en tiendrai à notre accord si tu le veux mais, si tu préfères que ça reste dans le giron de ma société dans les mêmes termes qu’actuellement, c’est possible aussi. La balle est dans ton camp et, quoiqu’il arrive, tu auras toujours mon soutien. C’est ta décision., lui affirma Ryo.  

- Tu as certainement mieux à faire que de continuer à avoir un projet qui ne te rapporte rien dans ton portefeuille., lui fit remarquer son ami.  

- Qui ne me rapporte rien ? Tu as oublié la première partie de notre conversation ?, répliqua le japonais.  

- Exact., admit l’américain.  

- Je vais y réfléchir… et en parler avec Kazue., ajouta-t-il.  

- En parler… C’est quelque chose que je faisais très bien en affaires mais que j’ai appris avec Kaori dans la sphère privée. Ca résout souvent beaucoup de choses., admit Ryo.  

- C’est vrai. On ne résout finalement pas grand-chose sur l’oreiller mais ça permet de conclure le retour à la paix d’une très agréable manière., confirma l’américain.  

 

Ils se sourirent complices et se sentant bien plus mûrs et sereins qu’un an auparavant.  

 

- Qui aurait cru qu’on se caserait un jour…, lâcha Ryo, amusé.  

- Pas les deux gamins sur les bancs de l’université…, confirma Mick en riant.  

- Non, c’est vrai. Je le foutrais peut-être des claques si je m’avais en face à cet âge-là., grogna le japonais.  

- On a fait nos expériences. Autant en tirer les leçons nécessaires., suggéra l’américain.  

- Tu conseillerais quoi à ton fils ?, lui demanda-t-il.  

- D’être plus respectueux des femmes que moi. Et toi ?, pipa le futur père.  

- De profiter de sa jeunesse…, répliqua son ami, amusé.  

- Je conseillerais à ma fille de ne pas traîner près de ton fils., plaisanta Ryo, se doutant qu’il n’aurait certainement pas grand-chose à craindre de la progéniture de son ami.  

 

Ils veilleraient tous au grain pour que rien ne gâche leurs relations. Peu après, Mick prit congé de son ami et Ryo se prépara pour ses autres réunions qui s’enchaînèrent toute l’après-midi. A peine eut-il fini qu’il récupéra ses affaires et s’en alla, fermant toutes les lumières du plateau vide. Son esprit se rebrancha automatiquement en mode paternel. Il n’avait pas vraiment occulté la pensée de la journée mais il avait réussi à la repousser suffisamment pour pouvoir travailler, se disant que ça rassurerait Kaori de savoir qu’il gérait, que son état n’impactait pas sur son travail et ses responsabilités de dirigeant, que ça lui permettrait de ne pas trop s’inquiéter sur le manque que pouvait représenter son absence.  

 

Il était à peine arrivé à l’hôpital que son téléphone sonna.  

 

- Oui, Hide ?, répondit-il.  

- Salut Ryo. Ca va ?, commença l’inspecteur.  

- Oui et toi ?, lui retourna le dirigeant, s’arrêtant à l’entrée.  

- Ca va. Je voulais savoir si on pouvait passer ce soir pour vous parler., lui demanda son ami.  

- Je ne sais pas. Kaori est à l’hôpital et je vais la rejoindre., lui apprit le dirigeant.  

- Elle a un problème ?, s’inquiéta son beau-frère.  

- Des contractions. Elle a été sous surveillance toute la journée et on va savoir si elle peut rentrer ou si elle doit rester à l’hôpital. C’est urgent ?, l’interrogea Ryo, partagé entre sa femme et l’anxiété que générait cet appel.  

- Ca concerne le procès. Ecoute, rappelle-moi quand tu sauras si on peut venir ou non et embrasse Kaori pour moi., lui demanda Maki.  

- Ca marche. A plus., raccrocha Ryo, rentrant dans l’hôpital.  

 

Il eut l’impression que l’ascenseur mettait une éternité à monter deux malheureux étages et se retint de courir à travers les couloirs pour atteindre la chambre de Kaori. Quand il entra, il la retrouva comme il l’avait laissée le matin, le ventre ceinturé de deux sangles et les battements de cœur du bébé résonnant. La première pensée qu’il eut fut de se dire que c’était plus grave que ce qu’ils avaient pensé et qu’il aurait peut-être dû agir plus vite mais il ne laissa pas ses traits trahir son inquiétude et la colère qu’il éprouvait à avoir failli à nouveau. Il approcha en lui adressant un sourire aimant et rassurant qu’il reçut en retour.  

 

- Ca me fait plaisir de te voir. Ils doivent venir me débrancher. Le médecin me laisse sortir avec un traitement et des consignes de repos. Il me l’a dit il y a quelques minutes à peine., lui apprit-elle, heureuse de pouvoir rentrer chez elle et de pouvoir le soulager d’un poids.  

 

Ryo ne dit rien et l’enlaça, fermant les yeux pour chasser le flot de soulagement qu’il ne voulait pas qu’elle voit déferler sur lui. Ca lui aurait montré qu’il s’inquiétait énormément et il ne voulait pas qu’elle le voit. Elle avait besoin de sa force. Elle avait eu droit à ses doutes la veille quand il lui avait à plusieurs reprises demandé si elle ne voulait vraiment pas aller aux urgences.  

 

- Super. C’est une bonne nouvelle. Et quelles sont ses consignes ?, lui demanda-t-il.  

- Strict repos jusqu’à ce que les contractions se réduisent à une petite dizaine par jour. Je ne peux me lever que pour les besoins essentiels. Après, activité réduite sans trop forcer. Bref, je m’écoute et je me laisse dorlotée. Il m’a conseillé de ne pas reprendre le travail, Ryo., l’informa-t-elle.  

- On te trouvera une remplaçante pour que tu n’aies pas à t’inquiéter. Vieille, moche mais compétente si tu le souhaites., la taquina-t-il.  

- Surtout compétente. Pour le reste, je te fais confiance., lui retourna-t-elle, lui adressant un regard serein.  

- Ca marche. Je suis soulagé que ça se termine ainsi. Je ne dis pas que ce n’est pas important mais tu seras certainement mieux à la maison qu’ici., suggéra-t-il.  

- Oui, je crois aussi. Ca t’évitera de devoir transporter la pile de bouquins que j’ai en retard., le taquina-t-elle.  

- Moi qui pensais te divertir…, bouda-t-il.  

- En fait… finis les câlins… enfin les plus rapprochés, je veux dire., lui apprit-elle, ses pommettes se teintant.  

 

Il plongea dans son regard et lut un peu d’appréhension. Il n’en avait pas. Ils avaient déjà vécu quelques mois sans sexe. Ils pouvaient le refaire. Leur relation était suffisamment profonde pour tenir. Elle se nourrissait d’autres choses.  

 

- Je vais enfin pouvoir me reposer., s’exclama-t-il, feignant le soulagement.  

- Tu n’es pas fâché ?, lui demanda-t-elle.  

- Fâché ? Non. Ce n’est pas que sexuel entre nous, tu le sais bien, non ?, lui fit-il remarquer.  

- Oui mais… on ne se privait pas jusque là., lui retourna-t-elle.  

- On aura d’autres gestes, d’autres attentions… et on se rattrapera après la naissance du bébé s’il le faut., la taquina-t-il, caressant sa joue.  

 

Il posa ensuite la main sur la peau dénudée de son ventre et la caressa doucement, voyant avec plaisir leur enfant venir se nicher contre sa paume.  

 

- Reste encore là quelques mois, toi. On aura tout le temps de se connaître après., lui conseilla son père.  

- Deux choses : Kenji tient à être celui qui nous conduira à l’hôpital le moment venu. Je crois qu’il vaudrait mieux ne pas le vexer., plaisanta-t-il.  

- Ca me va. J’ai confiance en lui. J’espère qu’il ne sera pas parti., répondit-elle.  

- Il ne prend plus de congés jusque là. Je plaisante., lui retourna-t-il, la voyant surprise.  

- Idiot… La deuxième chose ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ton frère voudrait nous voir pour le procès. Je peux lui dire de passer ce soir ?, la questionna-t-il.  

- Oui. Demande-lui de rapporter du traiteur non loin du commissariat, s’il te plaît. Il saura de quoi je parle., l’implora-t-elle.  

- Que doit-il te prendre ?, lui demanda son mari.  

- Il saura., répondit-elle énigmatiquement.  

 

Au même moment, on toqua et la porte s’ouvrit, laissant passer une infirmière.  

 

- Je viens vous délivrer., lui annonça-t-elle.  

 

Kaori se laissa faire, entendant les battements de cœur s’éteindre à regrets. Ca avait été le son qui l’avait fait tenir toute la journée, lui avait évité de craquer quand elle se sentait un peu seule, angoissée et démunie. Elle prit le papier qu’elle lui donna pour essuyer le gel de son ventre et se rajusta avant de s’asseoir sur le bord du lit.  

 

- Tenez, voici des médicaments pour tenir jusque demain matin avec les ordonnances. Quelqu’un pourra aller les chercher pour vous ?, lui demanda la jeune femme.  

- J’irai., affirma Ryo.  

- Tu n’auras pas le temps., pipa Kaori.  

- Je le prendrai. J’irai., confirma-t-il, prenant le sachet avec les médicaments.  

- Très bien. Les papiers sont en règle. Vous pouvez y aller. Surtout si ça revient de plus belle, vous revenez., lui rappela-t-elle.  

- J’ai bien compris. Merci beaucoup., la salua la future maman, suivant son mari.  

 

Elle se laissa attirer contre lui dans l’ascenseur et profita de sa présence et de sa chaleur avant de se laisser guider, voyant la voiture se garer devant l’entrée. A peine démarré, Ryo téléphonait à Hide, les invitant à les rejoindre à l’appartement, chose faite une demi-heure plus tard.  

 

- Alors tu nous fais des frayeurs ?, la taquina son frère, posant une main sur son avant-bras, la poussant à rester allongée.  

- Ce n’était pas très grave mais ça valait quand même la peine de s’en inquiéter avant que ça le devienne., admit-elle.  

- Ca vaut toujours la peine. On tient à toi et à ce bébé., lui affirma-t-il.  

- Je sais. J’arrête de travailler jusqu’à l’accouchement. Je ne m’occupe plus que de lui et de Ryo., annonça-t-elle.  

- Ca, c’est bon pour moi., pipa ce dernier, revenant avec les plats ramenés par son ami.  

- Sauf que, pour le moment, c’est moi qui m’occupe de toi., la corrigea-t-il.  

- Je sais. Raisonnable, je suis., lui assura-t-elle avec un sourire.  

 

Les plats circulèrent et ils commencèrent à dîner calmement.  

 

- Alors que veux-tu nous dire sur le procès, Hide ?, finit par demander Ryo.  

- La date a été fixée. Ca aura lieu en janvier, à partir du dix. Ton témoignage est prévu le douze s’il n’y a pas de décalage et celui de Kaori le dix-sept., leur apprit Hideyuki.  

- Et si elle ne peut pas s’y rendre ?, l’interrogea son beau-frère.  

- Vu les circonstances, je vais me renseigner. Il est possible qu’Alejandro en joue., admit l’inspecteur.  

- Je devrais aller mieux d’ici là. Ce seront juste quelques heures, Ryo., intervint Kaori.  

- Ils ne te ménageront pas. On ne peut pas prendre ce risque., lui retourna-t-il, inquiet.  

- Je peux voir avec le Procureur pour qu’il soit extrêmement vigilant et limite la virulence de la défense mais tu devrais peut-être voir avec Shin pour qu’il intervienne auprès d’Alejandro., suggéra Maki.  

- Je vais y réfléchir mais je doute qu’il s’émeuve de la situation., répondit le dirigeant sombrement.  

 

Il échangea un long regard avec sa femme qui resta calme et sereine. Elle ne voulait plus se laisser envahir par tout ce qui pouvait la miner. Elle aviserait le problème en temps voulu mais, pour le moment, elle devait se concentrer sur son bébé.  

 

- Le procureur voudra vous rencontrer tous les deux pour préparer l’audition. Je lui ai donné ta carte de visite et il te contactera pour convenir d’un rendez-vous., leur apprit Hide.  

- Merci. Je me tiendrai à sa disposition et, pour Kaori, je verrai s’il peut venir ici., répondit Ryo, consultant sa femme du regard.  

- Ca me va., acquiesça-t-elle.  

- Très bien. On va vous laisser., indiqua Maki.  

- Attends, on n’est pas pressés sauf si vous l’êtes. Comment vous allez ? Ta grossesse Saeko ?, l’interrogea Kaori.  

- Tout se passe bien. Je suis assignée au bureau mais je m’y fais., répondit l’inspectrice.  

- Je vois souvent débarquer mon père à l’improviste., s’amusa-t-elle.  

- C’est vrai qu’on a de plus en plus de visite du Préfet. Ca fait jaser au commissariat., concourut Hideyuki, le regard pétillant.  

 

C’était souvent pour des petits riens, juste histoire de leur adresser deux mots et peut-être de s’assurer qu’elle respectait les conditions qui lui avaient été imposées. Deux fois, il était arrivé avec une petite gourmandise mais elle lui avait fait comprendre qu’il devait arrêter, que c’était déplacé.  

 

- Il est certainement heureux d’être grand-père., pipa Kaori, jetant un regard à son frère.  

 

Elle se demandait comment aurait réagi leur père à savoir que ses deux enfants allaient le faire grand-père. Il aurait certainement été emballé, se dit-elle, se souvenant de tout ce que lui avait raconté son frère.  

 

- On est sur une maison., entendit-elle soudain, raccrochant à la conversation.  

- Vraiment ? Quand saurez-vous si vous l’avez ?, lui demanda-t-elle.  

- Aux alentours de Noël. On espère que la réponse sera positive., expliqua son frère.  

- J’espère aussi. Que vous ayez le temps d’emménager et d’aménager avant la naissance du bébé., leur souhaita Kaori.  

 

La discussion continua un moment puis les deux inspecteurs s’en allèrent, laissant le couple seul.  

 

- Au lit, Madame Saeba…, lui enjoignit-il, lui tendant la main pour l’aider à se lever.  

- Avec plaisir., soupira-t-elle, le suivant.  

 

Ils se glissèrent dans le lit et s’enlacèrent, dos contre torse, les mains posées sur l’arrondi. Ils passèrent un long moment en silence, leurs doigts s’effleurant tendrement en même temps que la peau en dessous.  

 

- Je préfère dormir dans tes bras que toute seule dans une chambre impersonnelle., murmura-t-elle.  

- Moi aussi. Je me suis habitué à partager mon lit et à profiter de ta chaleur., la taquina-t-il.  

- Dis-moi, tu comptes avoir une péridurale ?, lui demanda-t-il soudain.  

- Pourquoi tu me poses la question ?, s’interrogea-t-elle.  

- J’ai eu une discussion très constructive avec un connaisseur., répondit-il.  

 

Elle se tut un moment et réfléchit.  

 

- J’aurais pu dire Mick si on avait parlé sexe mais pas accouchement et, comme je doute que tu aies eu le temps d’aller au Cat’s, j’en déduis que tu as parlé à Kenji., suggéra-t-elle.  

- Tu as trop de flair. Que vais-je faire de toi ?, répondit-il.  

- M’aimer, c’est tout ce que je demande., répliqua-t-elle.  

- Et pour répondre à ta question, oui, je compte avoir une péridurale., lui affirma-t-elle.  

- D’accord. Je me coucherai moins bête ce soir., plaisanta-t-il.  

- Et depuis quand tu me fais des cachotteries ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle se tourna légèrement vers lui, fronçant les sourcils. Elle ne comprenait pas du tout de quoi il voulait parler et lui fixait juste un regard amusé sur elle.  

 

- Mick m’a appris son petit projet secret ce midi et il m’a dit que tu étais au courant depuis des semaines., explicita-t-il.  

- Sa demande en mariage ?, suggéra-t-elle.  

- Oui. Je pense qu’il était touché que tu n’en aies pas parlé, même à moi, mais, moi, je suis un peu vexé., pipa-t-il, faussement blessé.  

- Ce n’était pas à moi de te le dire., répliqua-t-elle.  

- Je sais. Je suis fier de toi., lui affirma-t-il, déposant un baiser sur sa tempe.  

- Ils méritent d’être heureux tous les deux., pensa-t-elle.  

- Ils ont encore des choses à régler mais, oui, ils le méritent., concourut-il.  

- Allez dodo maintenant. Demain, je dois me lever tôt pour aller à la pharmacie avant d’aller au bureau., lui rappela-t-il.  

- Dors bien., lui souhaita-t-elle, se serrant une peu plus contre lui.  

- Toi aussi.  

 

Il garda les mains posées sur son ventre, guettant le durcissement qu’il avait senti à plusieurs reprises la nuit précédente. Il n’en sentit aucun avant de s’endormir à son plus grand soulagement. Les choses étaient encore sous contrôle. 

 


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