Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 42 :: Chapitre 42

Publiée: 05-03-21 - Mise à jour: 05-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 42  

 

Assise devant sa copie, Kaori ferma un court instant les yeux. Ryo lui manquait… horriblement. Elle s’imagina un moment son sourire, son regard posé sur elle, entendait les mots qu’il lui dirait pour l’encourager à avancer.  

 

- Allez, tête de linotte, ce n’est pas le moment de rêvasser., entendit-elle.  

- Un mois, un tout petit mois et tu auras ce bout de papier pour lequel tu as tant bossé. Ca vaut le coup, non ?  

 

C’étaient les mots qu’il avait eus pour elle samedi matin alors qu’elle refusait de se lever, chassant encore la peur qu’elle avait eue la veille. Elle avait besoin de lui et de sa chaleur pour s’assurer que tout était réel, qu’ils étaient bien en vie et à deux. Elle se secoua mentalement et rouvrit les yeux, reprenant le cours de son examen. Elle coucha les dernières réponses sur le papier blanc, se relut et, satisfaite, se tourna vers son frère pour lui indiquer qu’elle avait fini. Il fit signe à l’examinateur qui vint chercher la copie en rendant son sac à sa propriétaire comme le prévoyait le protocole de sécurité mis en place et accepté par le recteur de l’université.  

 

- Deuxième journée terminée., soupira Kaori en s’étirant.  

- Ca va ? Tu avais l’air songeuse., s’inquiéta son frère alors que trois policiers les entouraient pour les accompagner vers la sortie.  

- Ryo me manque. C’est bête, ça ne fait que quatre jours qu’il est parti mais il me manque., admit-elle d’une toute petite voix.  

- Vive l’amour…, plaisanta-t-il.  

 

Il redevint plus sérieux alors qu’ils arrivaient à l’extérieur. Ils avaient cent mètres à faire à découvert et c’était le point le plus dangereux du parcours. Comme un seul homme, le groupe partit au pas de charge vers la voiture qui les attendait, entouré de la dizaine de policiers qui faisaient le guet dehors, arme au poing. Respirant enfin, ils entrèrent dans la voiture et démarrèrent sans attendre pour rejoindre l’appartement.  

 

- Il rentre quand normalement ?, l’interrogea Hide.  

- Samedi soir… s’il n’y a pas de nouveau changement., soupira-t-elle.  

- Ca va aller. Tu verras, ça passera vite., l’encouragea-t-il, passant un bras autour de ses épaules.  

- Je reste avec toi ce soir., lui apprit-il.  

- Mais Saeko ?, s’étonna Kaori.  

- Tout va bien mais elle passe la soirée avec sa sœur et des amies. Je me suis dit qu’un peu de compagnie te ferait du bien., lui répondit-il.  

- Oui, j’apprécierai. En plus, ça tombe bien, je n’ai rien à réviser. Demain, ce sont les écrits de langues étrangères., lui expliqua-t-elle avec un sourire.  

- La balade quoi…, sourit son frère, connaissant les prédispositions de sa sœur.  

 

Elle lui retourna son sourire et saisit sa main, la pressant doucement.  

 

- Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu un moment de tranquillité à deux. Je suis vraiment contente qu’on en ait la possibilité., lui affirma-t-elle.  

- Moi aussi, surtout après vendredi. Je n’ai pas voulu être de trop mais l’envie ne manquait pas de vous rejoindre., lui avoua-t-il, un regard sérieux posé sur elle.  

- Je me doute. Je sais que tu continues de t’inquiéter pour moi… comme je ne cesserai de m’inquiéter pour toi., lui retourna-t-elle.  

 

Arrivés à l’appartement, ils montèrent et se débarrassèrent de leurs manteaux. Nostalgique, Hide fit le tour du séjour.  

 

- Rien n’a bougé…, constata-t-il.  

- Non, on n’a touché à rien. Pourtant, Ryo a bien failli passer ses nerfs quelques fois…, plaisanta-t-elle.  

- La cohabitation est difficile ?, lui demanda Hide.  

- Il n’est pas habitué à un espace si réduit et, comme on ne peut pas sortir, c’est parfois dur pour lui., expliqua-t-elle.  

- Quand aurez-vous l’appartement ? Les travaux avancent ?  

- On enchaîne les mauvaises surprises. Après la fuite dans le toit, il faut refaire les planchers. Ils m’avaient pourtant l’air sains mais l’architecte dit que non. Celui-là, je me demande s’il n’essaie pas de faire monter l’addition pour augmenter sa commission., se fâcha Kaori.  

- Ryo en pense quoi ?, lui demanda-t-il, revoyant un court instant l’esprit frondeur de sa cadette.  

- Il dit que ce n’est pas plus mal de tout remettre à neuf pendant qu’on n’y habite pas, que ce ne sont que quelques jours de plus à patienter., soupira-t-elle, passant en cuisine.  

 

Hide regarda sa sœur, contemplatif. Il connaissait Ryo depuis tant d’années que sa patience le surprenait. Ils s’étaient rencontrés au collège et il était un jeune chien fou qui ne savait attendre. Tout devait aller vite, rien ne pouvait attendre et, quand il devait vraiment le faire, c’était un supplice pour lui. Il l’avait vu enchaîner les filles sans prendre le temps de les connaître. Au départ, le défi n’était que de les embrasser et voir en combien de temps elles succomberaient puis, grandissant, l’enjeu avait été différent. Il avait dû déflorer pas mal de lycéennes à une époque et, une fois qu’il avait atteint son but, la fille ne l’intéressait plus. Il n’aurait jamais eu à l’époque une relation suivie comme il avait avec Kaori et il en était soulagé pour elle.  

 

- Il a bien changé, mon ami., soupira Hide.  

- Que dis-tu ?, l’interrogea Kaori qui n’avait pas compris.  

- Rien. Donc finalement, Ryo est parti samedi au lieu de dimanche soir ?, lui demanda son frère.  

- Oui. Une urgence. Je hais les coups de téléphone de neuf heures du matin. Il n’a même pas eu le temps de me dire de quoi il s’agissait. Heureusement que Mick avait récupéré sa sacoche vendredi et nous l’a donnée à l’appartement…, pipa la jeune femme, fronçant les sourcils.  

- Vous aurez au moins eu vendredi après-midi pour vous retrouver., la taquina Maki.  

- Ca m’étonne même que vous ayez pris le temps d’aller au rendez-vous pour l’appartement.  

 

Kaori baissa les yeux et se concentra sur la cuisson des nouilles qu’elle préparait. Elle imaginait bien l’idée que se faisait son frère de leur après-midi de vendredi. Après ce qu’ils avaient vécu le matin même, elle en attendait tout autant.  

 

- Disons que… l’appartement… c’est important., pipa-t-elle.  

 

Hide regarda sa sœur en fronçant le sourcils. Il nota son regard fuyant et gêné voire hésitant, il ne savait dire, et s’inquiéta.  

 

- Tout va bien entre vous, rassure-moi., se soucia-t-il.  

- Oui, pourquoi ?, lui retourna-t-elle, intriguée.  

- Je ne sais pas. On dirait que quelque chose te dérange., lui dit-il.  

- Tu sais que tu peux tout me dire, Kaori ?, lui affirma-t-il.  

- Tu es sûr que tu veux vraiment tout savoir ?, le questionna-t-elle, un sourcil levé.  

 

Elle connaissait la pudeur de son frère qui était à peu près la même que la sienne et doutait qu’il veuille vraiment tout entendre d’elle.  

 

- Peut-être pas…, concéda-t-il.  

- Mais, si tu te poses des questions, je suis là., lui offrit-il.  

- Tu… tu n’es pas enceinte, dis-moi ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Kaori le regarda, les yeux ronds, puis éclata de rire.  

 

- Non et c’est un non cent pour cent catégorique., lui affirma-t-elle, des larmes de rire aux yeux.  

- Cent pour cent… rien n’est sûr à cent pour cent, tu le sais., répliqua-t-il.  

- Oh si… il y a une technique infaillible pour ne pas tomber enceinte., lui répondit-elle, se retournant pour cacher sa gêne.  

 

Hide regarda sa sœur, cligna des yeux puis réalisa ce qu’elle lui disait. Il n’arrivait tout simplement pas à y croire.  

 

- Vous… vous n’avez pas encore… mais pourquoi ?, s’étonna-t-il.  

- Ryo voulait attendre mon anniversaire., lui répondit-elle simplement.  

- Mais vendredi… je pensais que…, bafouilla-t-il.  

 

Kaori éteignit le brûleur et remercia le fait qu’en présence d’Hide, le garde du corps avait sa soirée de libre et qu’ils n’étaient donc qu’à deux pour en parler.  

 

- Vendredi, ça aurait pu arriver mais ça n’a pas tourné comme on s’y attendait, je pense., soupira-t-elle.  

 

Elle fixa la porte d’entrée et repartit dans ses souvenirs. Ils avaient franchi ladite porte à deux puisqu’il l’avait reprise à bras et il l’avait reposée après avoir laissé passer le garde du corps qui était parti vérifier toutes les pièces avant qu’ils n’aillent plus loin.  

 

- Je suis tellement soulagé que tu n’aies rien., lui avait soufflé Ryo, approchant d’elle pour la reprendre contre lui.  

 

Il ne s’attendait certainement pas à la gifle qu’il avait reçue, elle non plus d’ailleurs. Etaient remontées en elle la peur viscérale de le voir mourir par sa faute, l’émotion violente qui l’avait touchée mais en même temps sa colère à le voir prêt à abandonner la vie et le coup était parti tout seul. Elle avait certainement eu aussi mal que lui et son regard plein d’incompréhension lui avait tiré des larmes de rage et d’anxiété.  

 

- Comment as-tu pu imaginer mourir avec moi ? Espèce d’idiot, de crétin, d’ignoble… comment as-tu pu ?, avait-elle hurlé, exultant une partie de sa colère face à ce qui s’était passé, colère dont il était devenu la cible juste parce qu’il était là.  

 

Elle avait vu la compréhension se faire dans ses yeux et s’était jetée dans ses bras, sanglotant comme une gamine, évacuant la peur et le stress de la matinée. Elle avait senti ses bras l’entourer puis la soulever et l’emmener dans sa chambre où il l’avait posée sur le lit. Elle avait pleuré encore un moment jusqu’à ne plus avoir une goutte d’eau à évacuer et à se sentir comme anesthésiée. Elle avait alors senti ses doigts dans ses cheveux et une main dans son dos, la caressant doucement et elle était ainsi doucement revenue à la réalité. Coupable, elle avait relevé les yeux et lui avait adressé un regard d’excuse.  

 

- Je suis désolée. Je n’aurais pas dû te gifler. J’ai eu tellement peur pour toi., lui avait-elle avoué.  

- Ce n’est rien. J’avoue que c’était un peu idiot de ma part de vouloir jouer les héros alors que c’est hors de mes compétences mais je ne pouvais te laisser seule., lui avait-il confié à son tour, traçant du bout des doigts la ligne de sa mâchoire.  

- Tu t’es bien débrouillé. Tu m’as aidée à rester calme. Je me sentais moins perdue sans toi., lui avait-elle affirmé avant de glisser un bras sur son torse jusque dans son cou.  

 

Elle s’était hissée sur lui et l’avait embrassé délicatement, lui transmettant tout l’amour qu’elle ressentait pour lui. Le baiser s’était embrasé, leurs langues s’étaient mêlées et ils s’étaient étreints avec force et désespoir. Les mains n’avaient pas tardé à voyager sur les corps enfiévrés et les vêtements avaient volé dans les airs. Ryo avait alors découvert la très sexy guêpière noire de sa compagne et le regard qu’elle lui avait vu avait valu tous les compliments.  

 

- Je n’ai pas envie de te déshabiller plus., lui avait-il avoué d’une voix rauque.  

- Tu es tellement sexy ainsi que je pourrais rester là à me repaître de la vue.  

 

Ses paroles lui avaient fait un bien fou et elle s’était sentie rosir de plaisir. Elle l’avait donc laissé faire et l’observer… pendant un moment jusqu’à ce qu’elle ait eu envie de plus et elle l’avait alors fait basculer sur le lit et s’était mise à cheval sur son corps.  

 

- Comme ça, tu pourras continuer à admirer mais, moi, je pourrai m’amuser un peu., lui avait-elle annoncé, voyant la flamme du désir s’allumer dans son regard.  

- Fais à ta guise. Je suis ton humble marionnette., s’était-il théâtralement dévoué.  

 

Elle avait souri et parcouru son corps du bout des doigts et des lèvres, assise sur son bassin. Elle n’avait pas vraiment fait attention au départ mais, plus ses caresses se précisaient, plus une certaine partie de l’anatomie masculine prenait forme sous elle et, aux mouvements de ses mains et de sa bouche, s’étaient ajoutés ceux de son bassin, si bien qu’au bout d’un moment, elle l’entendait gémir doucement et sentait les poussées incontrôlées contre son intimité, mouvements qui attisaient la chaleur en elle.  

 

Prenant ses lèvres avec passion, elle s’était hissée un peu plus haut et, lorsqu’elle avait quitté ses lèvres et qu’elle s’était redressée, sa main avait plongé derrière elle sous le tissu et saisit la virilité de son home pour la flatter longuement. Les gémissements étaient devenus des râles difficilement contrôlés, encore moins quand il prit l’envie à Ryo de la caresser à son tour à travers le tulle du sous-vêtement, entraînant une accélération des caresses manuelles. Ses attouchements l’avaient embrasée et elle avait eu besoin de plus, beaucoup plus. Elle voulait lui faire prendre feu comme il le faisait avec elle. Elle avait alors échappé à l’emprise de ses mains et lui avait retiré son caleçon, s’allongeant sur ses jambes pour continuer ses attouchements.  

 

- Non, viens là., lui avait-il demandé, l’attirant vers lui.  

 

Il l’avait longuement embrassée avant de la guider au dessus de lui.  

 

- Je veux pouvoir encore te toucher et te regarder., avait-il soupiré alors qu’elle se penchait et l’emprisonnait dans une geôle chaude et humide, le faisant gémir.  

 

S’appliquant, elle avait senti son regard sur elle, sur ce qu’elle lui faisait et ça l’avait excitée. Elle avait mis encore plus de cœur à l’ouvrage, l’entendant lâcher de longs râles rauques de désir. Lorsqu’il avait glissé les mains entre eux pour descendre les bonnets et cajoler sa poitrine, elle l’avait à peine lâché, caressant sa virilité tout en croisant son regard chaud. Elle s’était alors rendue compte de l’indécence de sa position, son intimité exposée au-dessus de sa tête, et, comme s’il venait de s’en rendre compte également, il avait cessé de s’occuper de ses collines pour s’occuper de la vallée sous son nez. Retournant à la tâche, elle avait senti ses doigts puis ses lèvres errer sur le tissu qui la cachait encore à sa vue.  

 

- On aura expérimenté beaucoup de choses avant d’en arriver au bout du bout., lâcha Ryo d’une voix sourde, glissant les doigts sous l’élastique du sous-vêtement pour le faire glisser.  

 

Le mouvement avait été un peu acrobatique et, rougissante, elle avait vu sa culotte frôler tout son visage, ce qui n’avait pas eu l’air de lui déplaire, avant de la voir atterrir par terre. Le regardant faire, elle avait poussé un léger gémissement en sentant ses lèvres se poser sur son intimité et lui procurer du plaisir comme elle le faisait. Elle avait apprécié le moment avant de se laisser griser et de lui rendre la monnaie de sa pièce. Quelques minutes plus tard, il avait joui juste avant elle et elle était venue s’allonger à ses côtés le temps de redescendre de leur nuage avant de passer à l’étape suivante. Les caresses avaient repris doucement mais elle s’était écartée de lui, la bouche sèche.  

 

- Je vais aller chercher un verre d’eau. Tu en veux un ?, lui avait-elle proposé.  

- J’y vais, ne bouge pas., lui avait-il répondu, l’embrassant brièvement.  

 

Elle l’avait regardé partir, reposant la tête sur l’oreiller.  

 

- Que s’est-il passé ?, lui demanda Hide, la ramenant au moment présent.  

- Je me suis endormie., avoua-t-elle, taisant toute la scène érotique précédant ce moment.  

 

Elle n’osait aujourd’hui encore imaginer la tête de Ryo quand il était revenu. Elle ne l’avait pas senti venir. Elle ne se souvenait même pas avoir fermé les yeux.  

 

- Après l’épreuve du matin, c’est normal, tu sais. Donc si je comprends bien à ce jour, vous n’avez pas encore franchi le cap ?, l’interrogea Maki, surpris.  

- Pourtant, vous sembliez bien partis en décembre., plaisanta-t-il, ne se souvenant que trop bien d’avoir surpris le couple en pleine séance de caresses très intimes.  

- Non, on ne l’a pas encore fait. On joue, on découvre mais…, avoua-t-elle, ses joues se teintant légèrement.  

- C’est normal, tu crois ? Je dois m’inquiéter, prendre l’initiative ?, le questionna-t-elle, inquiète.  

- Tu as attendu longtemps avec Saeko ?, lui demanda-t-elle à son tour.  

- Je crois que nous ne sommes pas un bon exemple, tu sais., répondit-il, amusé.  

- Prenez votre rythme. Il n’y a pas de bon ou mauvais délai. Tant que vous êtes d’accord, c’est normal. J’imagine que les murs en papier de cigarette ne facilitent pas l’intimité., lâcha Maki.  

- Tu peux le dire., rit-elle.  

 

Ils prirent leur dîner en discutant calmement puis allèrent s’installer dans le canapé après avoir fait la vaisselle à deux.  

 

- J’apprécie cette soirée à deux., lui redit Kaori.  

- Moi aussi.  

- Ca va avec Saeko ?, l’interrogea-t-elle.  

- On a trouvé nos marques. Je… Je voulais te demander d’ailleurs…. Attends, je reviens., lui dit-il, partant dans le bureau.  

 

Il y farfouilla quelque peu et revint avec un écrin qu’il ouvrit devant elle.  

 

- C’était la bague de fiançailles que papa avait offerte à maman. Je voudrais demander Saeko en mariage après la fin de cette affaire et je voulais lui offrir cette bague mais si ça te pose un souci…, lui apprit-il.  

 

Kaori regarda la bague, la trouva magnifique et fut touchée de sa demande. Cette bague avait appartenu à la mère d’Hide. Elle ne l’avait jamais connue puisqu’elle était morte bien avant son arrivée dans ce foyer.  

 

- Non, prends-la. Je n’ai aucun droit sur les bijoux de ta mère. Ils te reviennent, Hide. C’était ta mère., lui répondit-elle.  

- La tienne aussi., lui opposa-t-il.  

- Je… non… Ne prends pas mal ce que je vais te dire parce que je suis sûre qu’elle était formidable mais je ne l’ai jamais considérée comme ma mère. Peut-être que, si on s’était côtoyées quelques temps, j’aurais pu mais, en ce qui me concerne, je n’ai jamais eu de mère. Cette bague te revient., lui affirma-t-elle.  

- Je suis tellement contente pour toi, aniki. Si tu savais comme je suis heureuse de te voir heureux., lui dit-elle avec un grand sourire.  

 

Il l’observa un moment, dubitatif, regardant la bague puis sa sœur, culpabilisant de la lui prendre.  

 

- Kaori, je ne peux pas. Cette bague… Tu as autant de droit que moi de l’avoir., lui retourna-t-il pour en finir, sombrement.  

- Hide, Ryo et moi, nous ne nous marierons pas. Je le sais, je l’accepte et je trouverais dommage de laisser ce bijou dormir au fond d’un coffre alors qu’il pourrait faire plaisir à quelqu’un que j’aime beaucoup. Prends-la., insista-t-elle, sereinement.  

- Ce bijou te revient. C’est le symbole de l’amour que tes parents se portaient et dont tu es le fruit. Ils étaient heureux ensemble et j’espère qu’il te portera bonheur., ajouta-t-elle.  

- Je suis sûr que ma mère t’aurait aimée, Kaori. Elle n’aurait pu que fondre devant ton joli minois., lui assura son frère avec un doux sourire.  

- Tu n’imagines même pas ce que ton arrivée a provoqué pour mon père et moi. Tu nous as permis de retrouver le sourire qu’on avait perdu avec elle. Mon père faisait tout pour me donner une vie normale, la rendre joyeuse et insouciante mais le départ brutal de maman a laissé une profonde cicatrice et on n’arrivait pas à en sortir… jusqu’à toi. Protéger ton sourire, tes yeux qui mangeaient le monde et pétillaient de plaisir, c’est devenu notre mission et, en retour, tu as soigné nos cœurs. Merci d’avoir rendu nos vies plus belles., lui dit-il, l’enlaçant.  

- Si tu veux me faire pleurer, tu vas y arriver., plaisanta-t-elle, émue, le serrant contre elle.  

 

Ils rirent ensemble avant de se séparer après un moment de partage.  

 

- J’aimerais tant pour toi qu’il change d’avis, cet imbécile. Ce serait un plaisir immense pour moi de te mener à lui. Je vous vois vous épanouir et vous aimer. C’est tellement dommage qu’il continue à camper sur sa position., soupira Hide.  

- Le plus important, c’est qu’il m’aime, non ? J’aurais bien aimé me marier mais j’ai trouvé l’homme de ma vie, un homme qui m’aime et me respecte. La bague, ce n’est qu’un accessoire., philosopha-t-elle.  

- Le plus dur pour moi, c’est de me dire que je n’aurai pas d’enfants. Je l’accepte aussi mais c’est plus dur., souffla-t-elle, baissant les yeux.  

- Tu lui en as parlé ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne veux pas qu’il croit que ça m’empêchera de l’aimer et ça ne fait que quelques mois que nous sommes ensemble., raisonna-t-elle.  

- Tu penses qu’il changera d’avis ?  

- Non, ce n’est pas mon but. Je pense qu’on se comprendra mieux, c’est tout., lui affirma-t-elle.  

- Comment peux-tu aimer à ce point ?, lui demanda-t-il, remettant une mèche de ses cheveux en place affectueusement.  

 

Elle le regarda et baissa les yeux. Elle n’avait jamais eu l’impression de faire un effort particulier. C’était instinctif comme lui l’aimait au point de risquer sa vie pour elle.  

 

- Je n’ai pas l’impression de l’aimer extraordinairement. Je suis juste mon cœur. J’ai tort d’après toi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non. Vous vous rendez heureux mutuellement. Tu as fait du bien à Ryo comme il te fait du bien. Je ne t’ai jamais vue aussi épanouie et confiante, Kaori. Ca fait plaisir mais abandonner l’idée d’avoir un enfant, ça me semble tellement inconcevable en ce qui te concerne., soupira-t-il.  

- Je ne veux pas que tu le regrettes plus tard. Je ne veux pas que ça te rende malheureuse.  

- Pour l’instant, je me sens capable de vivre avec cela même si c’est douloureux. Je suis jeune, je n’ai que vingt ans. Peut-être que, dans dix ans, je ne le pourrais plus mais je ne peux pas vivre dans l’attente de ce que sera mon opinion dans autant de temps. Peut-être qu’il changera d’avis, peut-être que ce sera moi ou peut-être qu’on restera un couple sans enfant et heureux ainsi. Pour le moment, on est bien ensemble et on a des projets. L’absence d’enfant et de mariage n’est pas un problème pour moi alors pourquoi je créerai un problème qui n’existe pas ? Toi et moi savons que la vie est trop courte pour ne pas être vécue., lui dit-elle.  

 

Il la regarda et acquiesça, fier de la maturité de sa petite sœur. Il avait réussi à faire d’elle une jeune femme sensée et équilibrée, capable d’avancer et évoluer dans la vie. C’était un soulagement pour lui qui avait dû prendre en charge son éducation si jeune.  

 

- Il ne reste qu’un problème, Hide., lui fit-elle savoir.  

- Lequel ?, lui demanda-t-il, les sourcils froncés.  

- L’appartement. Nous allons emménager dans notre logement. Je suppose que tu vas rester chez Saeko ou que vous allez prendre un appartement plus grand à deux, alors que vas-tu faire de l’appartement ? Le revendre, je suppose., suggéra-t-elle.  

- On en reparlera en temps voulu mais je pense qu’effectivement, ça sent la vente. Ca va faire bizarre., admit-il.  

- Oui. C’est ici qu’on a grandi. C’est ici que tu m’as élevée comme si j’étais ta fille, qu’on a pleuré la mort de papa, qu’on a eu des discussions plus ou moins gênantes sur certains sujets, qu’on a ri aussi et qu’on s’est disputés., se souvint-elle avec un sourire nostalgique.  

- C’est vrai. C’était quoi la dernière dispute déjà ?, lui demanda-t-il, les sourcils froncés.  

- Je crois que c’était un vendredi sur le stage que tu m’avais décroché., répondit-elle, le regard pétillant.  

- Et alors finalement ce stage ?, l’interrogea-t-il, amusé.  

 

Kaori se rendit alors compte qu’elle n’avait pas eu le temps de le mettre au courant de certaines évolutions.  

 

- Il est fini. J’ai été embauchée., lui apprit-elle, craignant sa réaction.  

- Tu as été embauchée mais à quel poste ?, lui demanda-t-il.  

- Celui d’Asami en attendant qu’elle réintègre la société quand elle le pourra., lui expliqua-t-elle.  

- Alors tu n’as toujours pas changé d’avis… Ryo le sait ?, l’interrogea-t-il.  

 

Hide comprenait ses considérations éthiques mais il voulait aussi la savoir à l’abri du besoin et un travail comme celui-là lui assurerait de quoi vivre au-delà du fait d’être en couple avec Ryo.  

 

- Oui… Je lui ai même promis de réfléchir au fait de rester après son retour. Comme on dit, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis., plaisanta-t-elle.  

- Quelle évolution…, musa Hide.  

- Tu m’en veux de ne pas te l’avoir dit avant ? Tout a été si vite dernièrement que je ne sais plus vraiment où donner de la tête parfois., admit-elle.  

- Ca se comprend. Tu devais te trouver un stage de fin d’année et tu te retrouves dans une relation débutante et un peu compliquée et avec un tueur aux trousses. Ca peut chambouler une vie., la taquina-t-il.  

- Un peu… juste un peu., répondit-elle, malicieuse.  

 

Ils rirent mais furent interrompus par le téléphone de la jeune femme qui sonna.  

 

- C’est Ryo…, souffla-t-elle, ses prunelles s’allumant d’une jolie flamme.  

- Je vais me coucher. Passe-lui le bonsoir., fit Hide, s’éclipsant.  

- Bonne nuit. Bonsoir Ryo., décrocha-t-elle.  

- Bonjour Sugar. Je profite d’un moment un peu plus calme pour t’appeler. Comment tu vas ?, lui demanda-t-il.  

- Tu me manques., lui avoua-t-elle, se levant et partant dans sa chambre.  

- Toi aussi. Tu n’as pas eu chaud ce matin pendant tes examens ? Parce que je faisais un rêve des plus explicites avec toi et moi en protagonistes. Tu imagines le genre, interdit aux moins de dix-huit ans., lui apprit-il.  

 

Elle ne le voyait pas mais elle sentait le sourire coquin dans sa voix. Elle pénétra dans sa chambre et referma la porte avant d’aller s’allonger sur son lit, laissant la pièce plongée dans le noir.  

 

- Tu me le réserves pour après. Raconte-moi d’abord comment ça se passe., l’interrogea-t-elle.  

- Pierre était déçu de ne pas te voir. Je le soupçonne d’avoir le béguin pour toi., ronchonna Ryo, un peu jaloux.  

- Ou alors c’est juste que mon français sonne mieux que le tien., le taquina-t-elle.  

- Peut-être. Hier soir, je suis sorti m’aérer un peu après une journée pénible. J’ai revu le pont des Arts. Tu m’as manqué. Je t’aurais bien embrassée une nouvelle fois à cet endroit., admit-il.  

- J’aurais adoré. Tu as refait le même parcours que la dernière fois ?, le questionna-t-elle.  

- Non, sans toi, ça n’a pas le même charme. Je suis rentré après le pont des Arts et j’ai dû me réfréner de t’appeler., lui avoua-t-il.  

- Tu aurais pu. Ca ne m’aurait pas dérangée.  

- A quatre heures du matin pour toi un jour d’exam ? Non, je préfère que tu les passes dans de bonnes conditions pour ne pas avoir à remettre ça l’année prochaine., lui opposa-t-il.  

 

Elle sourit à sa prévenance.  

 

- A moins que tu n’aies envie de faire une année supplémentaire pour avoir un nouveau diplôme ?, lui demanda-t-il.  

- Je n’ai pas besoin d’un diplôme supplémentaire., lui répondit-elle.  

- J’ai un atout dans mon jeu qui va m’occuper pour un bout de temps., ajouta-t-elle, taquine.  

- Vraiment ? Quoi ?, lui retourna-t-il, fronçant les sourcils.  

- Toi bêta. Je suis sûre que tu vas me faire trimer comme une malade au boulot mais j’espère bien avoir des compensations à la maison., lui retourna-t-elle d’une voix se faisant suave.  

- Quel genre de compensations ?, lui demanda-t-il.  

- J’entends ton sourire jusqu’ici. Tu sais très bien de quoi je parle., le sermonna-t-elle, un sourire aux lèvres.  

- Je crois., lâcha-t-il.  

 

Elle sentit son sourire s’accentuer en pensant à lui et son cœur se gonfler à la joie qu’il lui procurait même à distance. Elle se souvenait du Ryo très sérieux, blasé par la vie et elle avait l’impression de voir un autre homme aujourd’hui. Il ne s’était pas lâché à cent pour cent mais il était un peu plus insouciant et elle comprenait un peu ce que lui avait dit son frère.  

 

- Je compte bien que tu feras la vaisselle, les repas, le ménage et tout ça…, lança-t-elle, se retenant de rire.  

 

Elle entendit le blanc au bout de la ligne et ne tint plus, lâchant un rire léger et cristallin.  

 

- J’aime t’entendre rire, Sugar., lui confia-t-il.  

- Moi, je t’aime tout court., lui répondit-elle.  

- Je pensais que tu m’aimais parce qu’elle était longue., fit-il d’une voix mutine.  

- Ryo Saeba, je suis choquée., s’offusqua-t-elle.  

- Tu ne disais pas cela vendredi dernier., rétorqua-t-il.  

- Comme si j’avais eu le loisir de parler à ce moment-là., osa-t-elle, sentant ses pommettes chauffer.  

- Tu avais la bouche bien occupée, en effet… et j’en ai apprécié chaque seconde., lui dit-il.  

- Tu es seul ?, l’interrogea-t-elle.  

- Seul et isolé., lui dit-il, fermant la porte de la pièce complètement.  

- Raconte-moi ton rêve de cette nuit., lui demanda-t-elle.  

 

Elle l’entendit retenir un instant son souffle et bouger une chaise.  

 

- Tu es où ?, murmura-t-il.  

- Dans notre chambre, allongée sur le lit dans le noir., lui répondit-elle.  

- Encore habillée ?  

- Oui.  

- Alors imagine que je m’allonge à tes côtés et que je caresse ta joue en plongeant dans ton regard. C’est le grand soir, Sugar. Nous sommes le trente-et-un mars et je vais t’aimer comme tu le mérites, comme j’en rêve depuis qu’on s’est rencontrés.  

- Je me noie dans tes prunelles, Ryo. Ce que j’y vois me transporte au-delà de tout mot.  

- C’est tout l’amour que je ressens pour toi, Kaori, et, ce soir, cet amour, je te le ferai sentir dans tout ton corps.  

- Je t’aime, Ryo., souffla-t-elle, le cœur battant la chamade.  

- Je t’aime aussi, Sugar. Ferme les yeux., lui demanda-t-il d’une voix chaude et douce.  

 

Elle ne se fit pas prier et s’exécuta. Il ne lui demanda pas si elle l’avait fait mais commença à lui décrire son rêve, leur rêve, et elle n’entendit pas que les prouesses sexuelles qu’il comptait leur faire faire. Elle n’entendit que l’amour infini et la tendresse qui les liaient, ce respect qu’ils se vouaient, et cette fusion de leurs cœurs qui trouverait sa concrétisation dans la fusion de leurs corps. Elle fut déçue quand il lui dit qu’il devait raccrocher mais l’aurait certainement été tout autant avec une heure en plus mais elle se sentait néanmoins aimée et proche de lui malgré les milliers de kilomètres. Ils n’avaient plus que quelques jours à tenir. 

 


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