Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 111 chapitres

Publiée: 21-01-21

Mise à jour: 01-06-21

 

Commentaires: 44 reviews

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Romance

 

Résumé: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Chapitre 59 :: Chapitre 59

Publiée: 23-03-21 - Mise à jour: 23-03-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 59  

 

- On y est., indiqua Ryo.  

 

Ils s’arrêtèrent tous deux devant le premier siège tokyoïte de l’entreprise Saeba. C’était un bâtiment beaucoup moins grand que la Midtown mais qui convenait parfaitement à leurs besoins du moment. Dans sa configuration de l’époque, elle ne représentait même pas cinq pour cent de ce qu’elle était à l’heure actuelle. Son grand-père n’avait donc pas besoin d’une armée au siège comme il en avait à gérer. L’informatique faisait ses débuts et, si les ordinateurs étaient énormes, encore beaucoup de choses se faisaient sur papier. Sous son ère, un étage complet était dédié aux serveurs de la compagnie et un autre pour le service informatique et c’était sans compter les serveurs cachés dans des endroits tenus secrets pour limiter les risques.  

 

- Ca te fait quoi ?, lui demanda Kaori, tenant sa main dans la sienne.  

- Je ne sais pas vraiment. Pour le moment, je compare. C’est comme si je me rendais enfin compte de l’ampleur que la société a pris. C’est assez stupéfiant en fait., admit-il.  

- Tu dois me trouver idiot…, pipa-t-il, un petit sourire crispé aux lèvres.  

- Je suppose que c’est comme nous. On ne se voit pas grandir parce qu’on se voit dans le miroir chaque jour. Tu as grandi avec la société., répondit-elle, souhaitant l’apaiser.  

 

Elle sentait la tension monter en lui. Elle ne savait si c’est relatif à la société ou à autre chose mais elle était là pour lui. Elle avait été surprise lorsque, après leur matinée de travail, il lui avait parlé de son projet mais elle avait accepté de suite, plus que ravie de le voir plonger dans son passé d’une certaine manière.  

 

- Tu te souviens de l’année où le siège a été déménagé à la Midtown ?, lui demanda-t-il, fronçant les sourcils.  

- La décision a été prise par ton grand-père mais n’a eu lieu qu’après la prise de la direction par ton père, trois ans avant ta naissance. Le local était devenu trop étroit pour l’évolution qu’ils envisageaient tous les deux. Ton père a été impliqué dans la société longtemps avant d’en prendre les rênes et ton grand-père lui demandait toujours son avis même si, au final, il restait le décisionnaire final., lui expliqua-t-elle.  

- C’est ce que j’ai cru comprendre dans le manuscrit que tu as écrit., fit-il, pensif.  

 

Il se demandait comment avait été leur relation. Etait-elle du même genre que celle que Shin et lui avaient eue ? Dès qu’il avait décidé de l’impliquer dans les affaires, son tuteur s’était montré plus dur, plus froid. Il lui montrait tous les dossiers d’acquisition qu’il voyait passer et lui faisait analyser leur potentiel. Face à ses erreurs, il s’était d’abord montré tendrement ironique puis, les mois et les années passant, plus odieux et condescendant, souhaitant forger son caractère pour en faire un manager froid et orienté vers le profit, son digne héritier.  

 

- Tu… tu n’as toujours pas envie d’en savoir plus sur eux… personnellement ?, lui demanda-t-elle d’une petite voix.  

 

Elle ne voulait pas le pousser, juste savoir où il en était, lui montrer que la porte était ouverte s’il voulait en parler. Elle avait jeté le document papier mais elle avait toujours la copie informatique sur son ordinateur. S’il le lui demandait, il lui suffisait de tout réimprimer.  

 

A ces mots, Ryo sentit son humeur s’assombrir et ses défenses se lever mais il maîtrisa la colère qui, quelques semaines plus tôt, lui aurait fait tourner les talons sans un mot de plus ou poussé à l’invectiver. Elle n’était pas responsable, juste présente pour lui. Il le savait.  

 

- Non., répondit-il simplement.  

- J’ai du mal à imaginer la société dans ce bâtiment., changea-t-il de sujet, l’attirant pour faire le tour, un garde du corps sur les talons.  

- Oui, moi aussi. Tu imagines la rue avec tous les employés ? On n’en mettrait même pas la moitié dans le bâtiment., plaisanta-t-elle.  

- Pas un quart., la corrigea-t-il, amusé.  

 

Elle ne dit rien, soulagée de voir l’ambiance rester légère.  

 

- Tu as donc commencé à lire le manuscrit., fit-elle, un peu anxieuse.  

- Oui mais je n’ai pas encore fini., lui répondit-il.  

- Et tu en penses quoi ?, le questionna-t-elle.  

- Que tu as dû y passer un temps fou, que c’est un travail très complet et que j’ai bien fait de te le confier., répliqua-t-il.  

- Tu me présentes l’entreprise avec un autre regard et c’est très instructif., ajouta-t-il.  

- Donc tu aimes ?, résuma-t-elle, se sentant assez fière d’elle.  

- Oui., dit-il simplement, pressant sa main.  

 

Il lui jeta un regard en coin et sourit à la vue de ses pommettes rosies par le plaisir. Il fallait si peu pour lui faire plaisir. Juste quelques mots suffisaient alors qu’il avait dû se montrer beaucoup plus créatif pour plaire à Shin ou encore à certaines autres conquêtes pour qui les mots ne représentaient rien. Avisant un fleuriste alors qu’ils finissaient le tour du bâtiment, il l’y emmena et regarda parmi l’étal de fleurs. Il se rendit compte qu’il ne connaissait pas ses fleurs préférées. Que devait-il choisir ?  

 

- Tu dois offrir un bouquet ?, l’interrogea-t-elle, étonnée.  

- Oui., répondit-il en pleine réflexion.  

- Besoin d’aide ?, lui proposa-t-elle.  

- En fait, c’est pour toi., admit-il, se sentant un peu bête.  

- Tu aimes les roses ?, lui demanda-t-il.  

 

C’était après tout la fleur romantique par excellence.  

 

- Oui… mais je préfère les oeillets, blancs de préférence., pipa-t-elle, regardant le bouquet juste devant eux.  

- Des oeillets blancs…, répéta-t-il, regardant toutes les fleurs blanches.  

 

Il n’avait pas l’habitude d’aller chercher des fleurs par lui-même. Il les faisait toujours commander, se fichant bien de ce que comportait le bouquet. Il donnait la raison, le prix et l’affaire était bouclée. Et il devait avouer que, parmi toute sa science, celle des fleurs était absente. Il avait bien reconnu les roses, présentes en nombre dans le jardin de la demeure de son tuteur, les gardénias et les lys mais les oeillets… Soudain, il baissa les yeux et vit le doigt pointé de sa compagne qui souriait légèrement, amusée.  

 

- Ce serait cela à tout hasard ?, fit-il, prenant un bouquet d’oeillets dans le seau.  

- Quel flair, Monsieur le Directeur…, lâcha-t-elle.  

- On ne se moque pas de son patron, Mademoiselle Makimura., la sermonna-t-il.  

- Surtout quand il lui prend l’idée très fantasque de vous offrir des fleurs., ajouta-t-il, faisant la moue.  

- Pardon, Monsieur le Directeur. Je ferai amende honorable., lui promit-elle, mutine.  

 

Ryo paya le fleuriste et tendit le bouquet à sa compagne. Le sourire qu’il reçut ainsi que son regard éblouissant lui suffirent pour enregistrer définitivement l’image et le nom de ses fleurs préférées.  

 

- Que me vaut l’honneur de ce joli cadeau ?, lui demanda-t-elle, se sentant légère, presque sur le point de sautiller comme une gamine.  

- Rien, juste le plaisir d’offrir. Et rien que pour ton sourire actuel, je retournerai bien en acheter une dizaine d’autres bouquets., lui dit-il, touché par son sourire.  

- Ce n’est pas la peine. Tu ne m’aurais offert qu’une seule fleur, ça m’aurait fait le même effet. Ca vient de toi, c’est tout ce qu’il me faut., lui affirma-t-elle, tenant précieusement le bouquet entre ses bras, contre elle.  

 

Il la crut. Il aurait même certainement eu le même effet en cueillant une fleur des plus banales dans une pelouse quelconque. Elle était comme ça, sa Kaori., pensa-t-il, passant un bras autour de sa taille.  

 

- Si on rentrait ?, lui proposa-t-il.  

- Tu as vu tout ce que tu voulais voir ?, lui demanda-t-elle.  

- J’avoue que j’aurais été curieux de voir l’intérieur mais c’est fermé. Je suis surpris que ce n’ait pas été transformé en parking., avoua-t-il, les sourcils froncés.  

 

Kaori l’observa et eut un drôle de sentiment.  

 

- Ca aurait été un problème ?, le questionna-t-elle, prenant un air dégagé.  

 

Il se tourna vers elle, prêt à lui dire que non, qu’il s’en fichait mais les mots ne sortirent pas parce que ce n’était pas le cas. Il ne comprenait pas pourquoi mais il était soulagé que le bâtiment existe encore. Il aurait détesté voir un parking ou un immeuble à la place.  

 

- Je… C’est la loi du marché., tenta-t-il, haussant les épaules.  

- J’ai le nom du propriétaire actuel si tu le souhaites., l’informa-t-elle innocemment.  

- Vraiment ?, s’étonna-t-il.  

- Et quelle utilité en as-tu ?, l’interrogea-t-il, jouant à son tour l’innocent.  

- Aucune. C’est juste une information qu’il me plaît de partager avec toi. Je l’ai quelque part dans mes notes sur le sujet, dossier qui se trouve dans le tiroir de mon bureau à la maison., lui apprit-elle.  

- Une autre information qu’il te plaît de partager avec moi également, je suppose ?, s’amusa-t-il.  

- Tout à fait. C’est fou comme le monde est plein d’informations qui nous sont inutiles., s’exclama-t-elle, prenant un air exaspéré.  

- Tu trouves aussi ? Je devrais peut-être te demander de me faire un topo chaque matin sur les informations qui valent le coup ou non., songea-t-il.  

 

Kaori le regarda et s’esclaffa.  

 

- Tu te prends une maîtresse alors parce que ça va me prendre au moins la nuit entière pour faire le tri., plaisanta-t-elle.  

- A ce point ? Alors je vais changer mon fusil d’épaule. Je prends une deuxième assistante et je te garde comme assistante le jour et compagne le reste du temps. Tu me manquerais trop sinon., lui avoua-t-il, lui ouvrant la porte de l’immeuble pour la laisser passer.  

 

Il se retint de l’attraper par la taille pour la plaquer contre le mur et l’embrasser, le garde du corps entrant derrière eux. Il attendit d’être dans leur appartement et qu’elle ait posé le bouquet avant de l’enlacer et prendre ses lèvres.  

 

- Tu ne m’as pas laissé le temps de te remercier pour les fleurs., lui reprocha-t-elle doucement, nouant les mains derrière son cou quand il s’écarta d’elle.  

- Vas-y, je t’en prie., l’invita-t-il.  

 

Elle se mit sur la pointe des pieds et posa à son tour les lèvres sur les siennes sans appuyer. Elle les parsema de petits baisers aériens, s’aventurant également sur son menton et ses joues. Il ferma les yeux en se laissant faire. Il aimait sa façon de le transporter dans un autre univers, léger, tendre, mystérieux également puisqu’il y découvrait des sensations inédites malgré toutes les aventures qu’il avait pu avoir.  

 

- J’aime quand tu me laisses faire malgré la frustration que ce doit être pour toi., murmura-t-elle.  

- Je serais frustré si je ne ressentais rien… ce qui n’est pas le cas., lui répondit-il.  

- Ta douceur est un supplice en même temps qu’un enchantement. Ce moment a été tellement plaisant que je n’ai même besoin de rien de plus.., lui assura-t-il, caressant sa joue.  

 

Elle le regarda, un peu étonnée, mais son regard serein lui prouva la véracité de ses dires.  

 

- Tu me fais ressentir beaucoup plus de choses que je ne pensais possible. C’est ce qui rend la situation parfois si compliquée., admit-il.  

- J’aimerais que ce soit plus simple pour toi, prendre ce qui te chagrine pour t’en débarrasser mais je ne peux pas, pas tant que tu ne le voudras pas., lui dit-elle, prenant sa main.  

- Tu en fais déjà suffisamment pour moi, Kaori. Tu devrais penser à toi., lui conseilla-t-il, sachant qu’il était déjà un poids pour elle, ce qu’il n’aimait pas.  

- Je ne serai totalement heureuse que lorsque tu le seras. Tant que tu vivras avec cette culpabilité qui te pèse, j’aurai toujours le sentiment que certains de mes désirs te font souffrir, qu’une part de cette culpabilité m’est imputable, ce que je sais être vrai. Tu dois trouver l’apaisement en toi et, si tu as besoin de moi, je suis là., lui affirma-t-elle.  

 

Il l’observa un long moment sans arriver à croire ce qu’il venait d’entendre. Pourquoi lui parlait-elle de culpabilité ? Se sentait-il coupable et de quoi ? Peut-être un peu des sacrifices qu’il lui avait demandés, l’absence de mariage et d’enfants, mais cette culpabilité-là, il ne pourrait pas y remédier sans risquer de provoquer autre chose, de la rancœur ou de la rancune pour lui avoir accordé quelque chose dont il ne voulait pas et avec lequel il devrait vivre toute sa vie. Ils pourraient peut-être réussir leur vie avec cette culpabilité mais pas avec les deux autres.  

 

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler, Kaori. Tu me rends heureux, plus heureux que je n’ai jamais été., lui répondit-il, déposant un baiser sur son front.  

- Si on allait rendre visite à Miki ? Elle doit se sentir seule depuis le départ d’Umi., proposa Ryo, coupant court à la conversation.  

 

Elle se retint de pousser un soupir de frustration. Elle pensait qu’il y avait peut-être une ouverture pour avoir une discussion sur son passé mais il n’était visiblement pas encore prêt. C’était son droit même si elle pensait qu’il faisait une erreur, qu’en se voilant la face comme il le faisait, il ne faisait que se faire souffrir un peu plus.  

 

- Tu as raison. Allons lui rendre visite. Ca lui fera certainement plaisir et peut-être qu’elle aura des nouvelles d’Amérique Latine., concéda Kaori, forçant un sourire sur ses lèvres.  

 

Ryo envoya un message à son service de sécurité puis lui tendit son sac à main.  

 

- Donne-moi deux minutes pour mettre les fleurs dans l’eau., lui demanda-t-elle, se dépêchant.  

 

Il la regarda faire, conscient qu’il l’avait déçue, qu’elle n’était pas dupe de ce qu’il avait fait mais c’était le mieux pour eux deux. Il n’avait pas envie de ternir ce week-end par une discussion qui risquait de finir en dispute. Il pouvait maîtriser quand ils effleuraient le sujet mais, s’ils plongeaient dedans à deux pieds, il n’y arriverait peut-être pas. Cinq minutes plus tard, ils étaient dans la voiture qui les conduisit au Cat’s. Le café était bien rempli quand ils arrivèrent mais ils trouvèrent malgré tout deux places au comptoir.  

 

- Ca me fait plaisir de vous voir !, s’exclama Miki quand elle les repéra.  

 

Elle vint les embrasser, affichant un profil arrondi qui ne gâchait en rien sa beauté.  

 

- Que puis-je vous proposer ? Un café ? Une part de tarte ?, leur demanda-t-elle.  

- Pour la part de tarte, je pense que ce sera un oui général., admit Kaori, lançant un regard malicieux à son homme qui avait ses petits péchés.  

- Tout à fait et un café pour moi mais toi, tu préféreras certainement un thé., répondit-il, amusé.  

 

Elle acquiesça et Miki les servit en un rien de temps.  

 

- Ca tourne bien apparemment., pipa la rouquine.  

- Oui. Avec l’arrivée des beaux jours, le café tourne à plein régime. Je suis bien contente d’avoir embauché quelqu’un dès le départ. Kasumi !, l’appela la gérante.  

- Kasumi, je te présente mes amis, Kaori et Ryo. Les amis, Kasumi, ma perle rare., les présenta-t-elle.  

 

L’échange de poignées de mains fut rapide entre les trois mais, néanmoins, il n’échappa pas à Kaori le regard intéressé de la jeune femme sur son compagnon. Ca ne lui plaisait pas énormément mais elle avait suffisamment confiance en Ryo pour ne pas s’en offusquer ou éprouver le besoin de mettre les points sur les i avec elle.  

 

- Votre visage m’est familier, Ryo. Nous nous sommes déjà rencontrés quelque part ?, lui demanda-t-elle.  

- Je ne pense pas. Vous me semblez un peu trop jeune pour travailler pour moi., répondit-il.  

- Pourtant, Kasumi a le même âge que Kaori., pipa Miki.  

- Vous avez fait un stage dans l’entreprise Saeba ?, lui demanda-t-il.  

- Non, je n’ai jamais mis les pieds dans le monde de l’entreprise. Vous y travaillez ?, lui retourna-t-elle.  

- En quelque sorte… Je la dirige., lui annonça-t-il.  

 

La jeune femme le dévisagea, les yeux ronds, puis afficha un air plus que ravi.  

 

- Si jeune. Ce doit être un travail plus que prenant., minauda-t-elle, battant des cils.  

 

Ryo se retint de rire en entendant Kaori grogner doucement. Il passa une main dans son dos, cherchant à la rassurer sur son attachement.  

 

- C’est beau de vous voir proche de votre petite sœur. J’aime les hommes qui n’ont pas peur d’afficher leur attachement familial., lâcha Kasumi.  

 

La rouquine s’étrangla avec sa gorgée de thé à la répartie. Ryo, lui, jugula la montée de colère qui naquit et força un sourire sur ses lèvres.  

 

- Kaori n’est pas ma sœur. C’est ma compagne. Nous vivons ensemble., informa-t-il la jeune femme.  

- Si vous avez vu ma photo dernièrement, vous avez dû la voir à mes côtés. Elle l’est personnellement et professionnellement., ajouta-t-il d’une voix ferme.  

- Pardon, je… Je n’avais pas compris que vous étiez en couple., s’excusa-t-elle, prenant son plateau.  

 

Elle recula pour partir puis fronça les sourcils, s’immobilisant avant de relever la tête.  

 

- Je me souviens d’où j’ai vu votre photo. C’est cet homme qui est venu il y a quelques jours. Un sud-américain qui m’a posé plein de questions à votre sujet et, comme je ne voyais pas de qui il parlait, il m’a montré une photo de vous., leur dit-elle.  

 

Ryo échangea un regard entendu avec Miki et Kaori avant de faire signe à Kasumi de revenir. Sachant que le sujet était important, elle prit le relais de la jeune femme dans le café.  

 

- Que t’a-t-il demandé ?, l’interrogea le dirigeant.  

- Des choses assez banales. Si tu venais ici, la fréquence, si tu cherchais le contact d’autres femmes, si tu parlais boulot… En fait, je ne m’en suis pas rendue compte sur le coup parce que c’était beaucoup plus subtil que cela mais, oui, ça tournait autour de vous et de Kaori un peu également., admit-elle, dépitée.  

- Quand je pense que je dois le revoir ce soir… Je crois que je vais annuler., soupira-t-elle.  

 

Malgré ses sentiments inamicaux pour Alejandro, il eut de la peine pour la jeune femme qui avait eu un coup de cœur a priori.  

 

- C’est mon frère. On vient de le savoir et il cherche ses marques. Je ne le connais pas assez pour t’en dire plus mais peut-être qu’il en vaut la peine., tenta-t-il de nuancer de manière peu convaincante.  

- Vous ne faites pas du commercial, rassurez-moi ? Parce que, là, je n’y crois pas du tout., plaisanta la serveuse.  

- Tu oublies aussi qu’il n’arrête pas de me draguer., pipa Kaori, peu encline à voir la jeune femme se faire maltraiter même moralement.  

- Je n’ai pas oublié même si je préférerais., grommela-t-il.  

- Kasumi, je n’ai pas à te dire de le voir ou non comme prévu. Je te conseille juste de rester prudente. Comme l’a dit Kaori, il a déjà essayé de la séduire à plusieurs reprises et devant témoins. Je ne suis pas sûr de sa sincérité si tu envisages une vraie relation.  

- Oh… Je n’en étais pas encore là mais j’avoue qu’il me séduisait avec ses airs mystérieux., avoua Kasumi.  

- Je n’ai pas d’ordre à te donner. Je te demanderai simplement de ne pas parler de nous ou de ce que tu entendrais au café nous concernant à Alejandro. S’il a des choses à savoir, il lui suffit de m’interroger directement., lui demanda Ryo, posant un regard qu’il savait persuasif sur la jeune femme.  

 

Celle-ci rougit légèrement avant d’acquiescer, victime du charisme de l’homme.  

 

- Je vais lui dire ma façon de penser et le rembarrer., promit-elle.  

- Pas la peine de t’emporter avec lui. Il n’a pas besoin de savoir que tu as découvert le pot-aux-roses., lui conseilla le dirigeant.  

- Tu as raison. Il continuera ses manigances mais, au moins, nous sommes au courant maintenant., affirma-t-elle.  

- Il faut que j’aille aider Miki., fit-elle avant de partir.  

- J’avais déjà eu un très bon aperçu de ton côté stratège dans les affaires mais dans la sphère personnelle, beaucoup moins. Très bien vu de lui laisser penser que la décision vient d’elle., murmura Kaori à son oreille.  

 

Il pencha la tête sous le chatouillis qu’il ressentit quand le souffle chaud de sa compagne caressa son lobe d’oreille. Il tourna brusquement le visage et captura ses lèvres, lui infligeant un baiser d’une douceur à couper le souffle. Un léger gémissement jaillit entre eux deux et ils s’écartèrent l’un de l’autre, le souffle court.  

 

- Besoin d’un seau d’eau froide ?, leur proposa Miki en passant, hilare.  

 

Ils sourirent avant de se tourner de nouveau vers le comptoir.  

 

- Oui, je lui ai donné à penser que la décision venait d’elle parce qu’elle ne mérite pas de s’être fait manipuler par Alejandro et d’en perdre confiance. Elle a l’air d’une jeune femme aimable avec la tête sur les épaules., admit-il, prenant la main de sa compagne et la posant sur sa cuisse, la sienne au dessus.  

- Je t’ai imaginée à sa place et c’est venu tout seul., ajouta-t-il.  

- Tant que tu ne l’imagines pas à ma place, ça me va., pipa-t-elle.  

- Je n’imagine personne à ta place., lui affirma-t-il, pressant ses doigts entre les siens.  

- Même si elle partageait tous tes points de vue ?, ne put-elle s’empêcher de lui demander, anxieuse.  

- Surtout si elle partageait tous mes points de vue. Tu as mis un nouvel éclairage sur ma vie, Kaori. Globalement, ça me fait beaucoup de bien même si nous avons certains points d’achoppement. Je ne veux pas que ça change., lui affirma-t-il.  

 

Ils s’observèrent un moment comme s’ils étaient seuls au monde, l’un certain de ce qu’il avançait et l’autre rassurée par ces mots qui apaisaient ses craintes de séparation. Miki posant un plateau devant eux les ramena à la réalité et ils la virent tous deux étouffer un bâillement.  

 

- Ca te dirait qu’on aille chercher quelque chose à manger et qu’on dîne ensemble après la fermeture du bar ?, lui proposa Kaori, jetant un bref coup d’oeil à son compagnon qui acquiesça.  

- On ne partira pas tard pour ne pas te fatiguer., la rassura-t-elle.  

- Tu me proposes de ne pas avoir à faire à manger ? J’achète et, si en plus tu me proposes un truc bien gras avec un tas de trucs dessus, j’en redemande., approuva la barmaid.  

- Genre une pizza avec tous les ingrédients dessus ?, pipa Ryo, un sourcil levé.  

- Oh oui…, gémit Miki.  

- Une cannibale avec des anchois dessus., rêva-t-elle, les yeux levés au ciel.  

 

Le couple ne put retenir la grimace de dégoût mais afficha un sourire entendu quand elle revint sur eux.  

 

- Je ne savais pas qu’elle avait des goûts alimentaires si étranges., murmura Ryo quand Miki s’en alla servir une table.  

- Je suis sûre qu’elle n’a pas des goûts alimentaires étranges normalement. Ca doit être la grossesse., répondit Kaori, se demandant furtivement quel genre de bizarrerie alimentaire elle aurait eue.  

 

Elle chassa l’idée intruse et se reconcentra sur la conversation plus légère que Ryo entama, orientant leurs pensées sur un autre terrain.  

 

- Si tu commandais les pizzas pendant que j’aide les filles à débarrasser., proposa Kaori.  

- Kasumi, tu restes avec nous ?, lui demanda Ryo, lui montrant ainsi qu’il n’était pas fâché contre elle.  

- Non merci. Je vais finalement aller à ce rendez-vous et voir ce qu’il en est. Le chasseur va devenir le chassé., lui apprit-elle, un petit sourire malicieux aux lèvres.  

- Ne prends pas de risque inconsidéré., lui conseilla-t-il, soucieux.  

 

Il n’avait aucune idée de la façon dont pouvait réagir Alejandro s’il se sentait traqué ou démasqué. Pouvait-il se montrer violent dans les actes ? Il était déjà assez vindicatif en paroles et en comportement.  

 

- Ne t’inquiète pas. Tout ira bien., lui assura-t-elle.  

- En parlant du loup…, murmura-t-elle.  

 

La clochette de la porte annonça l’arrivée d’un nouveau client qui n’était autre qu’Alejandro.  

 

- Bonsoir Kasumi, tu me manquais alors je suis arrivé en avance., lui annonça-t-il avec un sourire charmeur.  

 

Le sourire vacilla néanmoins un instant quand il croisa le regard de Ryo mais revint vite en place quand il se dirigea vers lui en lui tendant la main, Kasumi partant récupérer ses affaires dans l’arrière-salle.  

 

- Bonsoir, Ryo. Kaori, toujours aussi en beauté. Je ne savais pas que vous fréquentiez ce café. Il est charmant., s’exclama le sud-américain.  

- Nous n’y venons que rarement., admit Ryo.  

- Je suppose que tu n’as pas vraiment le temps avec ton emploi du temps de ministre., plaisanta Alejandro.  

- En effet, les loisirs se font rares. Je vois que tu t’acclimates., répondit le japonais.  

- Ca devrait te rassurer que je ne tourne plus autour de ta femme… pardon, ta compagne., répliqua le fils de Shin.  

- Femme, compagne, ce ne sont que deux mots qui désignent de manière différente le lien particulier que nous avons., balaya le dirigeant, refusant de céder à la colère.  

- Chez nous, être la femme de c’est avoir un engagement légal et moral envers quelqu’un, être sa compagne, c’est juste être sa maîtresse à domicile. Il faut croire que les mœurs japonaises ne sont pas aussi vertueuses qu’on le dit… ou peut-être n’en es-tu pas un bon exemple…, asséna Alejandro.  

- Je pense que, dans ton pays, traiter une femme de cette façon est aussi peu apprécié qu’ici., répondit Kaori, furieuse.  

 

Il tourna vers elle un regard narquois et la détailla de la tête aux pieds lentement.  

 

- Quand tu en auras assez de te faire traîner dans la boue, j’aurais peut-être envie d’expérimenter tes charmes. Je changerai peut-être alors d’avis sur la possibilité de faire de toi une femme légitime parce que les restes des autres, très peu pour moi., lui dit-il, lui lançant un regard méprisant.  

- Non., souffla Kaori, voyant Ryo se lever.  

 

Elle le retint par l’avant-bras, son regard si noir et furieux qu’il la surprit. Elle ne voulait pas voir Ryo se battre avec son frère. C’était tout ce qu’il attendait de sa part, un faux-pas. Il ne manquerait certainement pas d’en faire étalage auprès de Shin et peut-être des médias. Il voulait saborder Ryo et c’était quelque chose qui n’arriverait pas, se promit-elle.  

 

- Va-t’en, Alejandro. Sors maintenant., gronda Ryo.  

- Je ne suis pas chez toi ici mais dans un commerce. , lui répondit l’autre, narquois.  

- Dans mon commerce et je ne vous laisserai pas insulter mes clients comme vous le faites. Sortez, Monsieur., lui ordonna Miki, les poings sur les hanches, campée derrière le comptoir.  

- Très bien, Madame. Mes amitiés à votre époux. J’espère que son voyage se passe bien., fit Alejandro avant de sortir du café.  

 

Le couple le regarda partir avant de se tourner vers Miki, livide, qui tenait son téléphone en main.  

 

- Miki ?, s’inquiéta Kaori.  

- Comment il sait ?, murmura la barmaid, pianotant sur l’écran jusqu’à trouver le numéro de son mari, se trompant à plusieurs reprises à cause de sa nervosité.  

- Falcon ? Quel soulagement d’entendre ta voix., soupira-t-elle.  

- Non, je vais bien. C’est juste que cet oiseau de malheur sait que tu es parti en Amérique Latine et je me suis inquiétée., lui expliqua-t-elle, partant dans l’arrière-salle pour poursuivre la conversation.  

 

Kasumi revint au même moment et chercha son rendez-vous du regard.  

 

- Il est dehors., lui apprit Kaori.  

- Fais attention à toi., ajouta-t-elle.  

- Je crois que je n’en aurai pas besoin. Il est parti., annonça la serveuse.  

- Je vais rentrer. Vous pourrez saluer Miki de ma part ?, leur demanda-t-elle.  

 

Elle s’en alla quand ils acquiescèrent. Resté seul, le couple se fit face et Ryo enlaça sa compagne.  

 

- Je suis désolé pour ce qu’il t’a dit., murmura-t-il.  

- Pourquoi t’excuses-tu pour un tissu de mensonges ignobles ?, l’interrogea-t-elle, s’écartant de lui.  

- Je suis juste soulagée que tu ne l’aies pas frappé parce que ça se serait retourné contre toi., lui confia-t-elle.  

- C’était pas l’envie qui manquait pourtant. Après ce qu’il t’a dit… Je lui aurais bien collé mon poing dans la figure. Ca m’aurait fait du bien., gronda-t-il.  

- Mais c’était ce qu’il attendait et il aurait certainement profité des caméras pour en assurer le témoignage., lui fit-elle remarquer, pointant du doigt les deux dispositifs qui couvraient la salle.  

- Quoiqu’il arrive, Ryo, laisse-le dire. S’il veut jeter son fiel sur notre relation, n’écoute pas. Nous savons tous les deux ce que nous sommes l’un pour l’autre. Je ne sais pas ce qu’il a contre toi mais ne rentre pas dans son jeu., lui conseilla Kaori.  

 

Il l’observa un long moment sombrement avant de se détendre et de finir par lui sourire. Il était fier de sa maturité et de sa confiance en eux malgré ce qu’ils affrontaient. Leur force résidait là, dans les fondations qu’ils avaient pris le temps de bâtir avant de se lancer à corps perdus dans une histoire où le physique aurait pu prendre le pas sur les sentiments. Leur embarcation aurait alors plus ressemblé à un radeau de survie qu’à un paquebot avec une voie d’eau sous contrôle. Ils tanguaient par moments, tout n’était pas simple mais ils réussiraient certainement à atteindre le port en un morceau.  

 

- Tu es beaucoup trop mûre pour ton âge, jeune fille., la taquina-t-il.  

- Ca, c’est à force de côtoyer des vieux., lui retourna-t-elle, malicieuse.  

- Qui est vieux ? J’ai l’impression d’avoir vingt ans avec toi., répliqua-t-il, nullement vexé.  

- Ce qu’il faut pas entendre…, ironisa-t-elle, le regard brillant.  

 

Il caressa son visage amoureusement, esquissant un sourire léger, ses soucis ayant presque disparu.  

 

- C’est la vérité. Je suis beaucoup plus insouciant depuis qu’on est ensemble malgré le poids des responsabilités, malgré les questions désagréables mais surtout grâce à toi et ton sourire, ton envie de vivre et de rire. Tu m’as rendu la vie plus belle.  

 

Kaori sentit son cœur battre plus fort et les larmes lui monter aux yeux. Elle baissa la tête pour échapper quelques secondes à son regard et reprendre contenance avant de le regarder de nouveau.  

 

- Si c’est ce que tu ressens, j’en suis heureuse., murmura-t-elle.  

- C’est ce que je ressens., affirma-t-il.  

- Bon, donc tu es toujours d’accord pour aller nous chercher les pizzas alors ?, le taquina-t-elle, redevenant légère.  

- Mademoiselle est exigeante mais j’y vais. Tu ne bouges pas d’ici., lui enjoignit-il, sortant du café.  

- Promis.  

 

Elle ferma le loquet derrière elle et tourna la pancarte sur « fermé », l’heure étant dépassée. Voyant que Miki s’attardait au téléphone, elle attrapa un plateau et débarrassa les tables qui ne l’avaient pas encore été.  

 

- Tu n’étais pas obligée…, fit la future maman, reconnaissante, croisant Kaori sortant de la cuisine.  

- Ryo est parti chercher le repas. Je me suis occupée. J’ai rempli le lave-vaisselle mais je n’ai pas su le mettre en route., lui expliqua la rouquine.  

- Oh, celui-là. Il est un peu capricieux., pesta Miki.  

- On a dû prendre un modèle d’occasion pour limiter les frais mais l’électronique fait des siennes et Falcon n’a pas eu le temps de regarder avant de partir. Alors attends…, murmura-t-elle.  

 

Elle bascula sur différents programmes avant de revenir sur celui qu’elle voulait. Comme il ne prenait toujours pas, elle frappa sur le côté, une fois, deux fois, trois fois… et soudain, la lumière fut.  

 

- Eh bien voilà… Ca ne sert à rien de jouer les têtes de mules. Miki trois, lave-vaisselle zéro. Championne du monde !, fit la brunette, levant les bras en l’air, ce qui fit rire son amie.  

- Rien ne te résiste apparemment., pipa Kaori.  

- A toi non plus., répliqua Miki.  

- J’ai une faim de loup. J’espère que Ryo va vite revenir !, s’exclama-t-elle, prenant son amie par le bras et la ramenant dans le café.  

 

Elle venait d’éteindre une partie de l’éclairage quand l’homme fit son apparition avec des cartons de pizza.  

 

- Regardez qui j’ai trouvé en route., fit-il, Mick et Kazue apparaissant derrière lui.  

- Plus on est de fous, plus on rit comme on dit !, les accueillit la barmaid.  

 

Tous prirent place autour d’une table et commencèrent à dîner, piochant dans les différents cartons sauf celui de Miki. La pizza cannibale aux anchois ne les attirait pas vraiment.  

 

- C’est super bon, pourtant ! Vous êtes sûrs ?, leur demanda-t-elle avant d’attaquer la dernière part.  

- C’est bébé qui a les gênes de son père…, ironisa Mick, lançant un regard à son acolyte.  

- Je ne vois que cela parce qu’elle ne mange pas autant d’habitude., répondit ce dernier.  

- Vous avez fini vos commérages., gronda Kaori.  

- Au fait, en parlant de commérages…, rebondit Miki qui n’avait pas vraiment écouté.  

- Falcon m’a filé quelques infos sur ce qu’il a déjà trouvé., leur apprit-elle, se levant pour aller chercher des boissons et le calepin sur lequel elle avait tout noté.  

 

Le silence se fit autour de la table et elle ouvrit à la bonne page, s’éclaircissant la voix avant de commencer.  

 

- Alors il est bien prof de japonais dans une université mais ça ne lui occupe que quelques heures dans sa semaine. Il gagne peu avec son métier de professeur mais le travail est rare dans son pays et avec le diplôme qu’il a, c’est compliqué pour lui de trouver un bon boulot., expliqua Miki.  

- Quel diplôme ?, demanda Ryo.  

- Un master en commerce de la meilleure université de son pays. Seulement d’après Umi, ça le place dans une situation où il est trop cher dans son pays et il ne veut a priori pas le quitter. Dans un autre pays, il aurait certainement un autre problème car son école est loin de figurer au top cinquante des écoles valorisées mondialement., ajouta-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Falcon cherche à contacter d’anciennes connaissances en dehors de sa famille mais il a du mal à en trouver. Les seules choses qu’il a réussi à glaner pour le moment, c’est que c’était un adolescent assez taciturne, parfois colérique mais qui a toujours su ce qu’il voulait. Il a également subi pas mal de moquerie à cause de son apparence différente de celle de ses frères et sœurs.  

- Avec un père biologique japonais et légitime sud-américain, ça devait donner des traits bien distincts en effet., admit Mick, pensif.  

- Ca ne nous explique toujours pas pourquoi il m’en veut autant., pensa néanmoins Ryo.  

- Peut-être que tu n’es qu’un bouc-émissaire pour le moment. Peut-être qu’il s’en prend à toi pour que tu t’éloignes de Shin…, suggéra Kaori, encore fâchée contre Alejandro mais cependant touchée par son histoire.  

- Une histoire de jalousie ? J’ai du mal à y croire., avoua son compagnon.  

 

Elle le regarda mais il voyait qu’elle ne remettait pas en cause son jugement, elle réfléchissait.  

 

- Il doit y avoir un peu de jalousie mais c’est certainement autre chose qui le motive. Je pencherais plus pour une vengeance., admit-elle.  

- De quoi ?, s’interrogea Kazue, surprise.  

- Je ne sais pas. L’injustice de sa vie ?, proposa la rouquine.  

- Si tous ceux qui avaient subi des injustices dans la vie devaient se venger, on n’aurait pas fini…, répliqua la juriste, les sourcils froncés.  

- Oui, c’est vrai…, soupira Ryo, prenant la main de sa compagne.  

- On n’affronte pas tous la situation de la même manière. Peut-être qu’Alejandro estime qu’il y a un responsable quelque part ou veut-il corriger la situation ou… ça peut être tellement de choses en fait…, pensa-t-elle.  

 

Ryo rejetait son passé en bloc, elle ne voulait pas blesser son frère en faisant des recherches sur son passé… Qu’est-ce qui motivait Alejandro ?  

 

- Voilà en tout cas, les informations que Falcon m’a données., fit Miki, ne pouvant réprimer un énorme bâillement.  

- C’est déjà pas mal. Je pense que nous allons te laisser., proposa Ryo, se levant et débarrassant la table.  

- Je rêve ? Tu débarrasses la table, toi ?, fit Mick, ironique.  

- Ca s’appelle l’évolution. Il faut vivre avec son temps, mon ami. Même l’homme de Néandertal laissait sa femme aller chasser., lui apprit son ami, malicieux.  

- Depuis quand ?, répliqua l’américain.  

- Les scientifiques viennent de le découvrir… Alors ça ne va pas me tuer d’utiliser mes petites mains à autre chose que de signer des chèques et envoyer ma compagne au septième ciel., plaisanta le dirigeant.  

- Ryo !, s’offusqua Kaori, rougissant.  

- Elle est réceptive à ce point ?, demanda Mick sur un ton conspirateur.  

- Ryo…, gronda-t-elle en avertissement.  

- Motus et bouche cousue., répondit Ryo, malicieux.  

- On y va, Sugar ?, lui proposa-t-il, lui tendant ses affaires.  

 

Ils saluèrent les trois autres et gagnèrent la voiture garée devant le café, retrouvant leur domicile, leur chambre et la chaleur de leur lit. 

 


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