Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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Que veut dire HFC?

 

C'est le nom du site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 3 :: Chapitre 3

Publiée: 21-05-22 - Mise à jour: 21-05-22

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 3  

 

Nonchalamment adossé au mur d’un entrepôt, Ryô tira une dernière fois sur sa cigarette avant de jeter le mégot négligemment par terre. Il l’observa rouler sur quelques centimètres, le rougeoiement s’éteignant progressivement en laissant échapper un reste de fumée, avant de se redresser et sortir de sa cachette, l’écrasant au passage. Les mains dans les poches, il avança vers le bâtiment gardé par deux hommes… en apparence. Il y en avait d’autres planqués en hauteur et encore plus à l’intérieur.  

 

Au loin, il entendit le moteur de la Porsche de Saeko arriver, revenant enfin comme ils en avaient convenu un peu plus tôt pour leur mise en scène, et sut que c’était le moment pour lui d’agir. Il se mit à siffler, attirant l’attention des deux hommes armés.  

 

- Qui va là ?, lança l’un d’eux.  

- Le grand méchant loup !, s’annonça-t-il.  

- Qui a peur du grand méchant loup ? C’est pas nous, c’est pas nous…, se mit-il à chanter en faisant le guignol sous le regard ahuri des deux hommes.  

- Encore un ivrogne… Allez dégage de là !, lui ordonna le deuxième, pointant son arme sur lui.  

- Oh…, s’émerveilla le nettoyeur, posant un œil sur le canon.  

- Elle est sale votre longue vue…, fit-il, prenant le tube en métal d’une main ferme et le levant.  

 

La crosse buta contre le menton de l’homme qui tomba à terre inconscient. Le deuxième dirigea son fusil vers lui mais n’eut pas le temps d’appuyer sur la détente, le pied de Ryô entrant en connexion avec son torse et lui coupant le souffle avant. Il fit un vol en arrière, atterrissant contre la porte en métal dans un bruit sourd. Un coup de pied pivoté cueillit l’homme qui essayait de se redresser et l’assomma. Aussitôt les coups de feu retentirent du haut du bâtiment et il dégaina, désarmant les cinq hommes en un éclair.  

 

Il entra dans l’entrepôt par la porte principale et fut accueilli par une rafale de mitraillettes qu’il évita prestement. Il blessa deux hommes et vit le troisième rire quand il le manqua. Il rigola cependant moins en entendant la corde au-dessus de lui se déchirer. La caisse qu’elle retenait tomba sur lui et explosa en éparpillant son contenu, des revolvers par centaines. Il garda un air impassible malgré la rage qu’il ressentait et progressa entre les rangées. Il neutralisa plusieurs autres gardes avant d’ouvrir la double porte métallique, invitant la lumière du soleil qui commençait à s’élever dans le ciel à entrer ainsi que la dizaine de policiers qui étaient présents dehors, dûment alertés par l’inspectrice qui avait entendu les coups de feu tout à fait par hasard.  

 

Il laissa les autorités gérer la première ligne de feu restante et passa à l’arrière, empêchant les autres hommes de fuir et de détruire tous les documents qu’ils avaient.  

 

- Bonjour, je viens pour le poste à pourvoir., fit-il, entrant dans une pièce.  

- Le poste à pourvoir ?, répondit l’un de ses adversaires.  

- Le tien puisque tu vas te faire coffrer., lui annonça le nettoyeur.  

- C’est qui ce malade ? Abattez-le !, ordonna le chef.  

- Quel accueil…, se moqua Ryô, répliquant aux tirs et neutralisant les méchants.  

 

Cela fait, il prit la tangente par une porte dérobée, évitant de se faire coincer par les policiers qui avaient envahi l’endroit et les alentours.  

 

- Alors ma belle inspectrice, satisfaite de ton coup de filet ?, lui demanda-t-il un peu plus tard lorsqu’elle prit place dans sa voiture.  

- Il faut que j’analyse tous les documents qu’on a. Je te le dirai ensuite., répondit-elle, chassant sa main baladeuse.  

- Pour ma part, j’ai accompli ma mission. Ca vaut rémunération. Alors où va-t-on ? Chez toi ?, suggéra-t-il.  

- Ou chez toi…, fit Saeko, aguicheuse.  

- Il se trouve que mon immeuble est en campagne de rénovation. Je vis chez mes parents pour quelques temps., lui expliqua-t-elle.  

 

Elle n’avait même pas à mentir puisque c’était la stricte vérité. Elle en avait encore au moins pour une semaine, ce qui ne l’enchantait guère mais lui rendait bien service.  

 

- Chez moi ? Si c’est pour me faire interrompre et taper dessus par Kaori, ce n’est pas la peine…, répliqua Ryô.  

- Tu mérites que je prenne tout mon temps avec toi. Une heure ne suffira pas à éponger toutes tes dettes., lui signala-t-il.  

- Toutes mes dettes ? Tu as la mémoire courte, Ryô…, ironisa-t-elle.  

- Vraiment ? Et tout ça, tu as oublié ?, lui demanda-t-il, sortant le carnet de sa poche et dépliant la longue liste d’arriérés.  

- Tout ça ? Non, je n’ai pas oublié… mais tu as oublié que tu as accepté d’effacer mes dettes hier., lui rappela-t-elle, sortant son magnétophone.  

 

Le nettoyeur sentit qu’il allait s’en mordre les doigts et ne put que la laisser mettre en route la machine. Il s’entendit alors accepter un coup et d’oublier les autres. Quel crétin ! Il s’était encore fait berner plus qu’il ne le pensait.  

 

- Tout ça pour ça ?! J’ai risqué ma peau à cause de toi ! Deux fois !, fit-il, de mauvaise humeur.  

- Deux fois ?, releva l’inspectrice.  

- Ici face à ces hommes et hier avec Kaori… parce que tu n’as pas pu t’empêcher de tout lui dire ! Ca vaut bien un deuxième coup ! Et avec l’hôtel que j’ai payé, ça en fera trois !, lui annonça-t-il, agitant trois doigts sous son nez.  

- D’abord, je n’ai rien dit à Kaori. C’est Miki qui m’a tiré les vers du nez et ta partenaire est futée. Elle a deviné ce que j’ai tu. Donc je ne te dois rien. Pour l’hôtel… c’est toi qui as voulu y aller. Alors tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même. Donc je ne te dois qu’un coup., lui affirma-t-elle, déchirant la liste pour ne plus y laisser qu’un coupon.  

- Très bien mais tu me payes maintenant !, lui assura-t-il, se jetant sur elle.  

 

Elle le repoussa si fortement qu’il se retrouva projeté face la première contre la vitre de la portière passager.  

 

- Inspecteur Nogami…, l’interpela un subordonné, arrivant à sa hauteur.  

 

Ryô sortit précipitamment de la voiture, refermant la porte doucement avant de se faufiler derrière des caisses abandonnées.  

 

- Oui ?, l’interrogea-t-elle.  

- On vient de nous signaler un cambriolage dans une banque du centre-ville., lui apprit-il.  

 

En une fraction de seconde, elle démarra sur les chapeaux de roue, toutes sirènes hurlantes, laissant un Ryô désabusé derrière elle sans un regret. Il attendit patiemment que toute la place soit enfin désertée pour s’en aller. Une attente qu’il se serait volontiers épargné, soit dit en passant parce qu’à l’heure qu’il était, Kaori devait être partie à son rendez-vous en centre-ville et qu’il n’avait pas réussi à avoir plus de renseignements de sa part la veille au soir.  

 

- Si je ne m’étais pas barré, j’en aurais peut-être su plus, ma foi…, murmura-t-il.  

 

Plutôt que de rester avec sa partenaire après le dîner, il avait décidé d’aller faire le tour des cabarets. Il ne s’était pas privé de le lui faire savoir et avait affronté son courroux, très virulent, avant de s’échapper, les deux bras protégeant son crâne. L’ambiance glaciale n’avait pas favorisé la discussion mais il n’en voulait pas à Kaori. Au fil des ans, il avait compris qu’elle n’aimait pas avoir des dettes, qu’elle avait besoin d’un peu de sécurité financière, à défaut de sécurité physique, que leur situation ne pouvait toujours leur garantir, d’autant qu’il ne faisait pas de gros efforts pour améliorer les choses. Le monde était suffisamment tordu pour que la situation se rétablisse et il suffisait d’être patient d’après lui. Cependant, elle n’avait pas été élevée ainsi et ne vivait pas la chose de la même manière.  

 

En plein centre-ville, Kaori entra dans le café dans lequel elle avait rendez-vous. Contrairement à beaucoup d’autres, les lieux étaient très calmes malgré la présence de clients. Elle déglutit, osant à peine faire un pas dans cet endroit qui était loin de ses standards habituels. Les lieux étaient beaucoup plus luxueux, les serveurs habillés comme des pingouins comme dirait certainement Ryô, les bruits tamisés et les tasses à café coûtaient visiblement plus chers que son propre manteau. Bon, ce n’était pas un homme mais, visiblement, elle n’avait pas visé loin en parlant d’un millionnaire.  

 

Une seconde, elle fut tentée de rebrousser chemin, ne se sentant pas du tout à l’aise. Cependant, ce serait à la fois malpoli et complètement irresponsable de sa part. Elle avait besoin de travail et celui-là pouvait convenir. Elle devait au moins savoir de quoi il retournait. Elle fit quelques pas et un serveur l’intercepta, lui demandant si elle avait rendez-vous. Quand elle le lui confirma, il l’emmena vers l’arrière du café dans un endroit à l’abri des regards où la tranquillité devait être assurée.  

 

- Bonjour. Madame Nishihara, je suppose ?, fit Kaori poliment.  

- Oui. Vous êtes Mademoiselle Makimura ?, répondit la dame.  

- Oui, Madame. Vous pouvez m’appeler Kaori si vous le souhaitez., lui proposa la jeune femme gentiment.  

- Asseyez-vous, Kaori, je vous en prie., l’invita son hôtesse, lui indiquant la banquette face à elle.  

 

La rouquine s’exécuta, posant son manteau et son sac à main à côté d’elle avant de prendre place. Cela lui laissa le temps d’observer discrètement son interlocutrice. Miki en serait quitte pour ses doutes. C’était une dame d’un âge déjà avancé à l’allure très soignée. Son visage était avenant, un sourire discret éclairant ses traits fins encadrés d’une chevelure soigneusement coiffée. Malgré ses cheveux grisonnants, elle semblait vive et pétillante même si quelque chose dans son regard la touchait particulièrement, quelque chose empreint d’une certaine tristesse.  

 

- Voulez-vous un café ou un thé peut-être ?, lui proposa-t-elle.  

- Un thé, s’il vous plaît., acquiesça la jeune femme, boisson que la dame commanda immédiatement à un serveur arrivé comme par magie.  

- Je vous remercie pour cet entretien, Madame., fit Kaori, ne sachant par où commencer.  

- C’est moi qui vous remercie de vous être déplacée de si bonne heure. J’espère que vous n’avez pas dû troubler votre emploi du temps ou l’ordre de votre famille pour cela., s’inquiéta son interlocutrice.  

- Non, ne vous inquiétez pas. Je suis habituée à gérer les imprévus et je n’ai pas d’enfant à charge., lui répondit la rouquine avec un sourire bienveillant.  

- Oh… excusez-moi, je pensais que…, s’excusa Madame Nishihara, gênée.  

- Ne vous excusez pas. Il est logique de penser qu’à mon âge, je puisse être mère mais je n’ai pas encore cette chance., la coupa Kaori, gardant son calme et son sourire chaleureux.  

 

Le serveur revint et posa une tasse de thé devant elle avant de s’effacer de nouveau.  

 

- Si vous me parliez un peu de vous, Kaori ?, l’invita son employeuse potentielle.  

- Je vais être honnête avec vous, Madame Nishihara. Je n’ai pas de diplôme particulier. Pour autant, je suis une personne sur qui on peut compter. J’aime venir en aide aux personnes que je rencontre, je suis de nature assez calme même si je sors les griffes sur des sujets qui me tiennent à cœur ou si on attaque les personnes qui me sont proches ou qui sont traitées injustement., commença Kaori.  

- Je ne sais pas ce que vous entendez comme activité par personne de compagnie mais je suis une oreille amicale, j’aime lire et jouer. Je me ferais donc un plaisir de partager un moment avec vous ou la personne à laquelle il faut tenir compagnie et m’accommoder de ses goûts… tant qu’il ne s’agit que d’activités innocentes bien entendu., précisa-t-elle, lançant un regard sérieux à son interlocutrice.  

 

Madame Nishihara lui sourit de manière amusée en retour et acquiesça avant de prendre une gorgée de sa boisson, s’essuyant délicatement les lèvres juste après. Tout dans ces gestes laissait voir qu’elle venait d’un milieu aisé et raffiné et pourtant rien dans son attitude ne laissait suggérer une certaine condescendance de sa part à son égard.  

 

- L’offre est tout à fait innocente, Kaori… mais j’apprécie votre honnêteté., apprécia la dame.  

- Je ne suis pas la personne à qui vous aurez à faire si vous êtes prise pour le poste. Sachez que la personne concernée a un caractère assez fort et parfois irritable. Elle ne se laisse pas facilement faire et cette compagnie n’est pas forcément ce qu’elle recherche.  

- Mais pourquoi la lui imposer alors ?, l’interrogea Kaori.  

- La situation est quelque peu compliquée et elle n’est pas sûre de faire le bon choix. Cette personne est très réservée et n’aime pas que l’on empiète sur son territoire., lui expliqua son interlocutrice.  

 

Kaori ne put s’empêcher de sourire légèrement en pensant à Ryô. Cette description lui correspondait assez bien.  

 

- De mon côté, je pense que cela lui ferait le plus grand bien., répondit Madame Nishihara.  

- Ca peut être le cas si la personne employée sait trouver la bonne distance entre elles deux, ce qui est d’autant plus compliquée que celle-ci sera certainement variable en fonction des moments, je suppose., répliqua la jeune femme, compréhensive.  

 

Elle reçut un regard scrutateur qui lui sembla néanmoins assez positif comme si la personne face à elle cherchait à savoir si elle lançait des paroles en l’air ou si elle connaissait vraiment le sujet.  

 

- Vous avez déjà eu à travailler avec des personnes de ce genre ?, l’interrogea son interlocutrice.  

- Oui. Je côtoie des orphelins. Les premières approches sont souvent… compliquées et demandent beaucoup de patience et d’abnégation mais c’est très enrichissant et tellement gratifiant lorsque l’on reçoit enfin un sourire en réponse. J’ai aussi eu l’occasion de rencontrer des personnes de tous horizons aux parcours difficiles. Je n’ai pas peur de recevoir des rebuffades. Je pense que je saurai me montrer souple mais aussi suffisamment ferme pour mettre les points sur les i., lui affirma Kaori.  

 

Prise d’un soudain doute, elle carra les épaules et fit face à son interlocutrice, assumant sa position.  

 

- Je préfère vous prévenir : peu importe le prix qu’on me paye, je n’accepterai pas qu’on me manque de respect.  

 

La déclaration fit sourire la personne face à elle dont le regard pétilla d’amusement.  

 

- Je vois que vous n’avez pas peur. Vous savez ce que vous voulez et vous ne vous laissez pas impressionner alors que nous ne sommes pas du même monde. J’apprécie, Kaori. J’apprécie énormément. A mon tour, je préfère être honnête : je vous offre un travail et pas un ascenseur social. N’espérez rien d’autre qu’un salaire mérité., lui fit savoir Madame Nishihara.  

- Est-ce que je vous donne l’impression de chercher autre chose ? Je ne suis pas mariée, je n’ai pas d’enfant mais ma vie me convient très bien comme elle est. Je cherche un travail pour payer mes factures, pas un mari pour me tourner les pouces. Je ne demande pas la charité, Madame, ni ne cherche un bon parti. Si vous pensez que ce n’est pas le cas, autant mettre fin à cet entretien tout de suite. Je ne chercherai pas à vous convaincre., lui apprit Kaori, prenant ses affaires et s’apprêtant à partir.  

 

Une main se posa cependant sur la sienne juste avant qu’elle ne se lève et elle releva le visage, croisant le regard de son interlocutrice.  

 

- Je vous crois… Il est possible que vous soyez une excellente comédienne, auquel cas je me tromperais, mais je vous crois., lui fit savoir Madame Nishihara.  

- Je ne vous mens pas. Je ne cherche rien d’autre qu’un travail. Si en plus je peux aider une personne, c’est encore mieux. Je ne veux rien d’autre. J’ai une vie qui me plaît., lui assura Kaori.  

- Très bien. Je n’ai pas besoin d’en savoir plus pour le moment. Je dois rencontrer d’autres candidats pour le poste mais je ne manquerai pas de vous recontacter avant la fin de la semaine, je pense, et ce, quelle que soit la réponse. Où puis-je vous joindre ?, lui demanda son interlocutrice.  

 

Kaori nota leur numéro de téléphone sur un papier qu’elle lui glissa. Elle se garda bien de la prévenir qu’un homme pourrait y répondre. Si cela arrivait, elle trouverait toujours une excuse pour expliquer ce qui pouvait sembler outrageant aux yeux de tout un chacun.  

 

- J’attendrai votre appel. Je vous souhaite bonne chance dans vos recherches, Madame., lui souhaita-t-elle, sortant son portefeuille pour payer le thé.  

 

Elle resta impassible en se demandant si elle aurait de quoi payer la boisson qui ne devait certainement pas coûter le même prix qu’au Cat’s…  

 

- C’est pour moi., lui opposa son interlocutrice, faisant un geste de la main.  

- Merci. C’est très gentil de votre part. Ce fut un plaisir, Madame Nishihara., la salua la rouquine, se penchant légèrement en signe de politesse.  

 

Manteau sur le bras, elle se retira, ne se rhabillant qu’en sortant. L’air frais lui fouetta le visage, lui faisant un bien fou après ce moment stressant. Elle ne s’était même pas rendu compte de sa nervosité pendant l’entretien. Il fallait croire qu’elle plaçait beaucoup plus d’espoir dans ce travail qu’elle ne l’avait cru.  

 

- Tu en penses quoi ?, demanda Madame Nishihara à l’homme qui vint s’asseoir face à elle.  

- Tu as entendu tout l’entretien. Quel est ton avis ?  

- Tu sais très bien ce que j’en pense., gronda-t-il, légèrement agacé.  

- Mais à part ça ?, lui opposa-t-elle patiemment, fronçant les sourcils.  

- Un style qui sort des sentiers battus… mais elle pourrait faire l’affaire., répondit-il, blasé.  

- Alors on arrête là les recherches ?, l’interrogea-t-elle.  

- Donnons-nous un peu de temps. Nous avons encore plusieurs jeunes femmes à voir. Il y aura peut-être des beautés dans le lot., répliqua-t-il.  

- Et pourquoi s’arrêter à une seule ?, plaisanta-t-il cyniquement.  

 

Madame Nishihara secoua la tête, frustrée.  

 

- Allons-nous en., fit-elle, ramassant son sac.  

 

Ils quittèrent tous deux le café sans un regard en arrière.  

 

Lorsqu’elle entra dans le Cat’s un peu plus tard, Kaori retrouva avec plaisir l’ambiance à laquelle elle était habituée. Ryô était là et taquinait Umibozu qui ne s’en laissait pas conter.  

 

- Eh eh ! Regarde un nouveau client !, fit son partenaire, se tournant vers la porte.  

- Ah ben non… C’est juste Kaori…, dit-il, se retournant vers le comptoir en haussant les épaules.  

- Oui… C’est juste moi… Vue l’heure qu’il est, je suppose que tu ne t’es toujours pas fait payer par Saeko… ou alors ça a été super rapide., ironisa-t-elle.  

 

Piqué au vif mais refusant de le montrer, Ryô lui lança un regard sardonique. Il était plus intéressé par l’entretien qu’elle avait eu, n’attendant qu’une chose qu’elle en parle.  

 

- Avec moi, rien n’est rapide., lui retourna-t-il avec un sourire amusé.  

 

Elle retint la petite remarque qui monta relative à leur relation qui ne bougeait pas ou peu. Malgré toute sa frustration, elle refusait de le blesser sur ce sujet-là : c’était un sujet trop sensible et elle ne voulait pas mettre en danger ce qu’ils avaient gagné.  

 

- Alors Kaori ? Ca a donné quoi cet entretien ?, lui demanda Miki, curieuse.  

- Je ne sais pas. Je suppose que tout dépend de ce que recherche la dame que j’ai rencontrée. Il s’agit bien de tenir compagnie à quelqu’un, apparemment une personne qui a un sacré caractère., expliqua la rouquine, coulant un regard en coin vers son partenaire.  

 

Il avait les yeux rivés sur sa tasse de café, impassible. Que pensait-il ? S’inquiétait-il ? Etait-il soulagé de pouvoir peut-être se débarrasser d’elle quelques heures par semaine ?  

 

- Un homme ou une femme ?, l’interrogea son amie, curieuse.  

- En fait, elle ne l’a pas dit clairement mais j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’un homme. Elle m’a bien fait comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un ascenseur social et je ne vois pas d’autre moyen que le mariage quand on parle de cela. Etant une femme…, commença Kaori.  

- Vraiment ?, pipa Ryô, se recevant une massue sur la tête.  

- Etant une femme…, reprit sa partenaire, serrant les dents.  

- Je pense qu’il ne peut s’agir que d’un homme. Certainement son mari. Elle a peut-être besoin d’un peu d’aide pour s’en occuper. S’il est souffrant, ça doit être dur pour elle et elle aura besoin de souffler. C’est compréhensible., supposa-t-elle.  

- Oui, c’est vrai. Tu devras lui prodiguer des soins ?, enchaîna la barmaid.  

- Tout dépend s’ils veulent écourter ses souffrances ou non… On connaît les soins que prodigue Kaori., ricana le nettoyeur.  

 

Il en fut pour ses frais, recevant une nouvelle massue estampillée « Kit de premiers soins spécial Ryô ». Il se retrouva avec une énorme bosse sur le crâne et eut à peine le temps de sauter de son siège avant de revivre une rencontre très douloureuse entre le tube de la chaise de bar et une certaine partie de son anatomie, rencontre qui l’avait amené aux urgences.  

 

- Tu ne te plains pas de mes soins quand tu en as besoin !, lui reprocha-t-elle, fâchée.  

- Et je suis sûre que tu ne te plaindras pas non plus de l’argent que je ramènerai à la maison pour pouvoir payer la bouffe et les munitions !  

- Ce sera chouette de pouvoir retourner dans certains bars !, lâcha Ryô, se frottant les mains.  

 

Kaori se leva et lui fit face, le regard noir.  

 

- Tu n’iras certainement pas faire la tournée des bars et cabarets avec l’argent que j’aurais gagné ! Tu veux retourner boire et draguer ? Trouve du boulot !, lui asséna-t-elle durement.  

- Je vais à la gare voir si on a du travail., lui apprit-elle, récupérant ses affaires et s’en allant.  

- Tu crois que c’est malin, Ryô ? J’essayais d’en savoir plus pour estimer le danger ! Et maintenant elle est partie !, lui reprocha Miki.  

- Ne t’inquiète pas. Il y a peu de chances qu’elle soit prise., répliqua Ryô, haussant les épaules.  

 

Ils avaient toujours fini par trouver du travail au moment le plus critique. Ce serait encore et toujours le cas et Kaori n’aurait pas à prendre ce travail. Il n’y aurait ainsi rien à craindre pour sa sécurité et la routine se remettrait en place tranquillement. 

 


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