Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 17 :: Chapitre 17

Publiée: 19-09-22 - Mise à jour: 19-09-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que ça vous plaira. Merci pour vos commentaires qui font chaud au coeur. Bonne lecture^^

 


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Chapitre 17  

 

Arpentant les allées, Ryô grogna de dépit. Ce n’était pas tant le lieu que la foule qui le dérangeait. Si au moins il avait pu venir ici un autre jour, un samedi par exemple, ça aurait pu devenir intéressant. C’était bien connu : qui se rendait dans les magasins d’ameublement en semaine ? Les vieux et des vieux, il y en avait à profusion vues les offres exceptionnelles que pratiquait l’enseigne pendant quelques jours. Même pas une miss mokkori pour tester le moelleux de la marchandise.  

 

- Tu avances ?, l’interrogea Kaori d’un ton impatient.  

- Ouais, j’arrive. Mais dis-moi encore pourquoi je devais venir ?, lui répondit-il.  

 

Faisant un demi-tour sur place, elle lui fit face et lui adressa un regard furieux.  

 

- Dis-moi pourquoi JE devais venir ? Après tout, c’est ton lit qui est cassé, encore une fois !, lui fit-elle remarquer.  

- Mais que je sache c’est encore de TA faute !, répliqua-t-il.  

- De ma faute ? Et pourquoi ai-je dû sortir ma massue une nouvelle fois ?, lui demanda-t-elle, les poings sur les hanches.  

- Parce que tu es une folle furieuse qui ne supporte pas que les femmes s’intéressent à moi., lui dit-il, lui adressant un regard ennuyé.  

- Que ne faut-il pas entendre… Je te signale que tu allais nous faire perdre notre rémunération à trop vouloir d’avantages en nature ! Il fallait bien que j’intervienne., lui signala-t-elle.  

- L’argent, l’argent… Tu ne penses qu’à ça !, lui reprocha-t-il.  

- Et toi, le sexe, le sexe, tu ne penses qu’à ça !, lui retourna-t-elle.  

- Et pas toi ?, fit-il, narquois.  

 

Soudain, ils s’arrêtèrent, surpris par le silence ambiant alors qu’il n’y avait eu que du bruit depuis qu’ils étaient entrés dans le magasin. Toute la foule les observait, leur dispute étant devenue le sujet d’intérêt du moment. Se rendant compte de la nature de leurs paroles, Kaori se mit à rougir, gênée. Elle ne savait plus où se mettre. Elle n’eut cependant pas le temps de se demander où se cacher. Elle entendit un cri outré et vit Ryô accroché à une vendeuse, tentant de la persuader de tester les ressorts du sommier. Elle sortit une massue et s’apprêtait à l’abattre sur la tête de Ryô lorsqu’elle se rappela de l’affiche à l’entrée. Elle ne paierait pas pour les objets cassés. Elle rangea l’objet de destruction massive et sortit un collier de chien qu’elle lança au cou de son partenaire avant de le tirer brutalement en arrière.  

 

- On prend ce matelas et ce sommier-là !, indiqua-t-elle au vendeur le plus proche d’elle.  

- Je vous attends à la caisse, c’est préférable., ajouta-t-elle.  

 

Il ne se le fit pas dire deux fois et se dépêcha d’aller chercher la commande. La rouquine n’eut même pas à négocier pour obtenir une ristourne supplémentaire comme elle s’apprêtait à le faire. Pressé de se débarrasser des deux gêneurs, le vendeur leur fit le tout à moitié prix. Le sommier sur le dos, Kaori à ses côtés portant le matelas, Ryô vit avec désillusion toutes les jeunes femmes qu’il croisa s’écarter d’eux.  

 

- Quel beau couple…, entendit-il même parfois.  

 

Sa réputation était foutue pour son escapade du jour et il grognait à tout va que ce n’était pas juste, qu’il ne méritait pas ça, qu’elle, Kaori, ruinait toutes ses chances de draguer mais, intérieurement, il n’était pas si fâché que ça. Sa partenaire quant à elle se retenait pour ne pas le faire taire. Elle avait espéré passer un bon moment ou au moins pas trop pénible et lui n’avait fait que pester et les avait fait remarquer dans le magasin… Même les remarques des passants ne lui parvenaient pas. Seule la vue de la voiture la détendit enfin.  

 

- Bon… Et maintenant, on fait comment pour mettre un sommier et un matelas deux personnes dans une mini ?, l’interrogea Ryô.  

 

Il avait bien sa petite idée mais il devait aussi briser la glace avec sa partenaire. Rien de mieux qu’une petite question triviale pour ce faire…  

 

- Sur le toit., fit-elle brièvement.  

- Quoi ?! Hors de question ! Tu ne mettras pas ça sur le toit de ma mini !, hurla-t-il pour la forme.  

- Et avec ça, ça passera mieux ?, lui demanda-t-elle, dégainant une massue.  

 

Il l’observa les yeux écarquillés. Un matelas sous un bras, une massue dans l’autre main, c’était vraiment une image stupéfiante de Kaori. Se reprenant, il évita de poursuivre dans cette voie : si le sommier était cassé, ils devraient retourner dans le magasin et il n’en avait franchement pas envie. Il avait d’autres plans pour le reste de la journée.  

 

- Le toit, ce sera…, soupira-t-il exagérément.  

- Mais fais attention, s’il te plaît., l’implora-t-il.  

- Aide-moi alors plutôt que de me regarder faire. Tes beaux muscles serviront à quelque chose et peut-être que tu impressionneras une autre femme que moi !, lança-t-elle, ironique.  

- Parce que je t’impress…, commença Ryô, amusé.  

- Kaori ?, fut-il coupé.  

 

Les deux partenaires se tournèrent vers le nouvel arrivant et eurent la surprise de voir Monsieur N arrêter à deux pas d’eux. Il les observait tranquillement, visiblement amusé mais Ryô sentait que ce n’était que façade.  

 

- Monsieur Nishihara… Bonjour., répondit Kaori poliment.  

 

Se contrôler, se disait-elle. Ne surtout pas revenir sur la dernière conversation qu’ils avaient eue ensemble et encore moins devant Ryô, sinon il apprendrait qu’elle avait failli.  

 

- Monsieur Nishihara… C’est vrai que vous n’avez plus à m’appeler par mon prénom…, répliqua-t-il sur un ton enjoué.  

- En effet. Je vous souhaite une bonne journée, Monsieur Nishihara., abrégea-t-elle la conversation.  

 

Elle l’entendit rire doucement alors qu’elle lui tournait le dos pour poser le matelas sur le toit de la mini. Elle évita soigneusement le regard de son partenaire, ne voulant pas qu’il voit sa gêne.  

 

- La politesse voudrait que vous me présentiez votre ami…, lui dit son ancien client avec une légère trace d’ironie.  

 

Ryô se retint de laisser filtrer ses sentiments. Il envisageait bien de lui présenter quelque chose mais il n’était pas sûr de ne pas appuyer sur la gâchette lorsqu’il aurait dégainé son magnum.  

 

- Ne me parlez pas de politesse après la manière dont vous m’avez renvoyée la dernière fois que j’étais chez vous., lui répondit-elle sans flancher.  

- Ce n’est pas faux mais je pensais que vous saisiriez cette opportunité pour me montrer à quel point vous êtes meilleure que moi., tenta-t-il de la défier.  

- Je ne suis meilleure que personne. Au revoir, Monsieur Nishihara., fit-elle à nouveau.  

 

Ryô observa attentivement les traits de l’homme. Il s’attendait à voir de l’agacement, voire de la colère mais il sembla encore plus amusé. Se leurra-t-il ou il y avait aussi un soupçon de tendresse ? Le phénomène Kaori avait-il encore frappé ?  

 

- Je… Je vous prie d’accepter mes excuses pour vous avoir éjectée brutalement hors de mon appartement, Kaori… Pardon, Mademoiselle Makimura., s’excusa soudainement son ancien client.  

 

Contrairement à son partenaire, elle ne put masquer l’étonnement qui la frappa et la fit se retourner vers son interlocuteur.  

 

- Vous m’avez bien entendu. Je vous présente des excuses., lui assura Nishihara.  

 

C’en était trop, pensa Ryô, voyant Kaori ne pas savoir comment réagir, se battant entre sa politesse et sa rancœur.  

 

- Elle a bien entendu mais elle est trop polie pour vous dire d’aller vous faire voir. Je n’ai pas ce problème, alors fichez-lui la paix., intervint-il.  

- Ryô…, souffla Kaori, surprise.  

- J’ai d’autres choses à faire, Kaori, alors on attache tout ça et on rentre., la coupa-t-il, refusant d’user de la carte de l’émotion.  

 

Il n’expliquerait pas à ce salopard l’investissement de sa partenaire ni le sentiment d’échec qu’elle avait vécu à cause de lui. Il s’en réjouirait peut-être, ça attiserait aussi l’espèce d’attirance qu’il semblait ressentir et il refusait que ça arrive.  

 

- Je comprends la colère de votre ami. Il ne cherche qu’à vous protéger et il a bien raison., admit Nishihara, ce que Ryô considéra aussitôt comme une menace déguisée à son encontre.  

- Merci d’avoir encaissé le chèque. Je craignais que vous n’en fassiez qu’à votre tête., ajouta-t-il.  

- Bien… Ryô, Kaori, bon emménagement et une longue vie à deux., fit-il, désignant le matelas et le sommier.  

 

La jeune femme jeta un regard vers leurs achats et se mit à rougir en comprenant l’allusion. Elle s’attendait à ce que Ryô s’écrie qu’il y avait erreur d’interprétation mais il n’en fit rien à sa plus grande stupéfaction.  

 

- J’avoue que c’est une surprise… Au revoir, Kaori., la salua-t-il.  

- Au revoir., balbutia-t-elle avant de se tourner vers Ryô.  

 

Son regard noisette interrogateur en disait long au nettoyeur qui sentit le malaise monter en lui. Il n’avait pas envie de répondre à la question qui allait suivre, de lui expliquer pourquoi il n’avait pas nié qu’ils étaient un couple, si cela signifiait quelque chose pour eux, pour leur relation. Il tira un coup sur la corde qui retenait le nouveau lit et se frotta les mains.  

 

- Bon voilà, bon débarras., fit-il.  

- Wouah, t’as vu l’heure ?!, s’écria-t-il, regardant sa montre.  

- J’y vais ! Je te laisse rentrer et tout arranger ! Ne m’attends pas !, lui lança-t-il avec les clefs de la mini.  

 

Le tout n’avait même pas pris dix secondes et Kaori vit un nuage de fumée monter dans le parking avant même d’avoir pu réagir. Qu’il s’en aille aussi vite était déjà un signe mais qu’il lui laisse sans rechigner les clefs de sa précieuse mini signait l’étendue de son malaise.  

 

- Ouais… N’empêche que c’est moi qui me retrouve encore une fois avec le boulot à faire…, pesta-t-elle, les joues légèrement rosies malgré tout.  

 

Elle fit contre mauvaise fortune bon cœur et rentra chez elle. Elle ne put s’empêcher de repenser à la rencontre avec son ex-client. Il avait vraiment un comportement étrange. Il l’avait renvoyée de sa vie de manière sèche mais aujourd’hui, il s’était montré charmant. A la limite, c’était elle qui était passée pour une mufle en refusant de faire les présentations entre Ryô et lui. Non, elle avait bien fait. Elle n’allait tout de même pas lui pardonner si facilement… Elle aurait pu faire un geste peut-être… Non, elle ne devait pas céder si facilement. Après tout, il n’y avait pas été de main morte avec elle… et puis ça n’avait pas été déplaisant de voir Ryô la protéger d’une certaine manière. C’était ce qu’il avait fait, non ?, en ne niant pas qu’ils étaient en couple alors que c’était faux.  

 

- Peut-être qu’un jour…, soupira-t-elle, lissant le drap qu’elle venait de replier sur le lit en place.  

 

Elle imagina se coucher sous les draps et se coller contre le corps musclé de son partenaire, sentir ses bras autour d’elle, la serrer tendrement, ses lèvres venir chercher les siennes puis la sensations des draps sur sa peau nue, sa peau contre la sienne…  

 

- Ah quoi tu penses ?, se morigéna-t-elle, aussi rouge qu’une pivoine et se dépêchant de sortir de là comme si le diable la poursuivait.  

 

Histoire d’oublier ses errances précédentes, elle partit faire une lessive avant de s’attaquer au repassage qu’elle avait dû laisser de côté pendant leur dernière mission. Il lui en avait fait voir de toutes les couleurs avec la jeune femme qui les avait engagés. Les visites nocturnes s’étaient enchaînées, parfois trois à quatre par nuit puisqu’il avait décidé de ne pas rester sagement coincé dans son futon, pendu au bout d’une corde dans le vide. Elle ne comptait plus le nombre de massues dont elle avait usé sur lui en une semaine, beaucoup trop à son goût mais il n’avait fait que la provoquer… et elle avait répondu. Elle en était quitte pour son soi-disant détachement…  

 

Frustré, Ryô vit l’emplacement où il aurait dû trouver son indic vide et même vidé de toutes ses affaires. Apparemment, malgré les quelques jours passés, sa réputation lui collait toujours au train. C’était déjà le troisième qui avait décampé de son refuge habituel sans laisser de trace. Il aurait pu fouiner et essayer de les retrouver mais il pouvait laisser couler quelques temps. Il réussissait malgré tout à avoir des informations même si c’était plus compliqué. Il serra les dents en pensant aux deux jeunes femmes qui s’étaient de nouveau faites enlever. Saeko lui avait confirmé qu’elles avaient elles aussi possédé un petit bracelet à breloques.  

 

Malgré les dires de son amie, il avait tenté de remonter la piste du bijou mais il avait vite dû abandonner. Ces babioles pouvaient s’acheter dans tellement de magasins qu’il lui était impossible de tous les surveiller. Vu leur prix dérisoire, elles étaient en plus souvent payées en espèces. Il n’avait rien contre les paris risqués mais là ce serait beaucoup trop chronophage pour un résultat certainement peu probant.  

 

Sur quoi pouvait-il se concentrer ?, se demanda-t-il à nouveau. Le bijou était rayé des listes. Les victimes n’avaient pas un profil particulier à part être toutes de jeunes femmes. Le terrain de chasse n’était pas concentré sur un quartier ou un lieu comme cela avait déjà été le cas. Il avait épluché les petites annonces des derniers jours mais aucune n’avait attiré son attention. Nishihara avait-il déjà suffisamment de proies en vue pour satisfaire ses derniers besoins ? A qui déléguait-il la lourde tâche de la rencontre ? Le faisait-il lui-même ou y envoyait-il un de ses hommes, voire même un homme différent à chaque fois ? Cet homme était une anguille mais il finirait par l’avoir. Ne baissant pas les bras et le soir tombant, il se dirigea vers le Kabuki Cho. Peut-être y glanerait-il plus d’informations et, plus personnellement, il avait besoin d’encore un peu de temps pour faire le tri dans ses pensées et savoir comment gérer cette histoire avec Kaori.  

 

Voyant l’heure tourner et ne pouvant que constater l’absence de son partenaire, Kaori comprit qu’il ne rentrerait pas pour dîner ce soir-là. Il avait certainement des choses à faire et peut-être était-il un gêné de ce qu’il s’était passé ce matin, de ne pas avoir nié qu’ils étaient en couple. Imaginait-il qu’elle allait lui sauter dessus pour étrenner le matelas ? Même s’il lui avait fait des signes plus évidents, s’il lui avait parlé, elle n’aurait jamais osé. Elle aurait certainement besoin d’un peu plus d’expérience et de confiance pour en arriver là. Elle se remit à rougir en voyant où la menaient de nouveau ses pensées. Elle se secoua et décida de sortir. Un peu d’air ne lui ferait pas de mal et l’empêcherait certainement de continuer à dériver ainsi sur des chemins licencieux. Décidée, elle attrapa sa veste, enfila ses chaussures et sortit, sac à main à l’épaule.  

 

Elle se dirigea vers le Cat’s Eye mais, voyant le café bondé, elle poursuivit son chemin jusqu’au parc. Elle préférait laisser Miki travailler, d’autant qu’elle semblait seule, et revenir plus tard quand il y aurait moins de monde. Elles auraient alors plus le loisir de discuter un peu. Elle déambula tranquillement dans les allées du jardin public pendant un moment avant de s’asseoir sur un banc.  

 

Elle observa ce qui l’entourait avec un sourire serein aux lèvres : la fin de journée ensoleillée avait poussé les habitants à sortir et des enfants couraient joyeusement devant leurs parents, des couples, des groupes d’amis se baladaient, discutant insouciamment apparemment. Elle aimait cette sensation de sécurité et de sérénité qui flottait dans l’air. C’était comme une récompense de leur travail, le signe qu’ils réussissaient à lutter suffisamment contre le mal pour donner ces opportunités-là à d’autres. Rien que cela pouvait suffire à lui remonter le moral les jours un peu plus difficiles.  

 

- Kaori ?, entendit-elle soudain.  

 

Décidément, c’était la journée des rencontres inattendues, se dit-elle en voyant Tami, l’amie de Monsieur Nishihara face à elle, accompagnée d’autres jeunes femmes. Elle se sentit légèrement rougir en se souvenant comment leur rencontre s’était terminée la dernière fois et la fausse impression qu’elle devait avoir.  

 

- Bonsoir, Tami., répondit-elle, un peu nerveuse.  

- Bonsoir. Je… Vous allez bien ? Vous attendez quelqu’un peut-être ?, lui demanda la jeune femme.  

- Ca va, merci, et je n’attends personne. Je prends l’air., répondit la rouquine.  

- Très bien. Bonne soirée alors., fit Tami avant de s’éloigner avec ses amies.  

 

Kaori la regarda partir. Elle l’avait sentie embêtée, gênée comme si elle se retenait de lui dire quelque chose. Avait-elle des reproches à lui faire ? Son cher ami lui avait-il mis en tête des fausses informations ? Elle soupira légèrement en détournant le regard. C’était fini maintenant. Ce n’était plus son problème… même s’il avait refait apparition aujourd’hui dans sa vie. C’était juste le fruit du hasard.  

 

Le hasard, Ryô n’y croyait pas. Alors qu’il se dirigeait vers le Kabuki Cho, ses pas s’arrêtèrent devant l’immeuble de Nishihara. Le regard sombre, il scruta les fenêtres de l’appartement de son rival comme s’il attendait qu’elles lui livrent la réponse à toutes ses questions. La rencontre fortuite de ce matin était pour lui calculée mais il se demandait les raisons qui avaient poussé son ennemi à le faire. Voulait-il enfin le jauger face à face ? Voulait-il voir de lui-même les relations entre Kaori et lui, savoir s’il l’avait ferrée d’une manière ou d’une autre, sa maniabilité ? Il ricana cyniquement. Kaori n’était pas manipulable… ou plutôt rares étaient les personnes qui pouvaient le faire et, pour y arriver, elles devaient être assez proches pour qu’elle ait baissé la garde. Il était loin le temps où elle accordait sa confiance sans méfiance. Restait à savoir si Nishihara était suffisamment proche pour qu’elle l’ait fait mais il ne le pensait pas… ou est-ce qu’il ne l’espérait pas ? La nuance était là et c’était ce qui le mettait mal à l’aise.  

 

- Kaori…  

 

De nouveau interpelée, la rouquine se tourna de nouveau vers une Tami visiblement dans ses petits souliers, ce qui était bien différent de l’image qu’elle avait eue de la jeune femme. Poussant le regard après elle, elle vit que ses amies attendaient.  

 

- Oui, Tami. Il y a un problème ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je… Auriez-vous un moment pour discuter ?, lui demanda la jeune femme.  

- Bien sûr mais vos amies…, fit Kaori.  

- Ne vous inquiétez pas., lui répondit l’amie de Monsieur Nishihara.  

 

Elle se retourna et fit un petit signe au groupe qui s’éloigna alors.  

 

- Je les avais prévenues. Je les retrouverai plus tard ou un autre jour., expliqua-t-elle, s’asseyant à ses côtés.  

- D’accord. De quoi souhaitez-vous discuter ?, la questionna Kaori.  

- Vous… Vous m’avez impressionnée la dernière fois qu’on s’est vues. Je n’avais jamais vu personne tenir tête à Yoshi de cette manière, à part moi… quoique même moi…, expliqua Tami, baissant les yeux sur ses doigts qu’elle triturait.  

- Vous avez un souci ? Vous pouvez tout me dire, vous savez. Je serai muette comme une tombe., lui promit la nettoyeuse.  

 

Son interlocutrice la dévisagea, le regard sombre et triste, et finit par secouer la tête en se relevant.  

 

- Excusez-moi. J’ai fait une erreur. Bonne soirée., s’excusa-t-elle en s’éloignant.  

 

Kaori ne se demanda même pas si elle devait la laisser partir ou non. Elle se leva et lui barra la route, lui faisant face. Elle ne pouvait pas laisser la jeune femme dans un tel désarroi. Elle aurait l’impression de la laisser tomber comme elle l’avait fait avec la mère de Monsieur Nishihara et elle refusait de doubler la mise. Une Makimura ne baissait pas les bras.  

 

- Non, je ne pense pas que vous ayez fait d’erreur. Votre tristesse est palpable et j’en ai assez côtoyé pour savoir ce que c’est. Vous avez besoin de parler et je suis prête à vous écouter si ça peut vous aider., lui affirma-t-elle.  

- Même si c’est pour me reprocher la manière dont je me suis conduite avec votre ami… ou le fait que je vous ai embrassée., ajouta-t-elle plus doucement.  

 

A ces mots, Tami la fixa avant de lui sourire, amusée. Elle approcha d’un pas et passa une main dans le cou de Kaori avant de l’attirer à elle, visiblement prête à réitérer la chose.  

 

- Tami… Non., s’opposa la rouquine, le rouge aux joues.  

- Pourquoi ? C’était pourtant agréable la dernière fois… et ça détendrait les choses entre nous., suggéra la jeune femme.  

- C’est que… la dernière fois… C’était un coup de colère. Je voulais juste rendre la monnaie de la pièce à Yoshihide., expliqua Kaori.  

- Vous voulez dire que vous n’êtes pas attirée par les femmes ?, s’étonna Tami.  

- Ah non, pas du tout en fait., fit la nettoyeuse d’une petite voix.  

- Mais je n’ai rien contre celles qui le sont… comme vous, je suppose., voulut-elle la rassurer.  

 

Tami la contempla un instant avant de la lâcher et de partir d’un rire tonitruant. Elle ne put s’arrêter qu’au bout d’un moment, essuyant les larmes qui perlaient à ses yeux et reprenant difficilement son souffle.  

 

- En effet… J’en suis pour mes frais., admit-elle sans signe de reproche.  

- Au moins les choses sont claires et, pour être tout à fait honnête, je ne vous en voulais pas pour le baiser et je n’ai rien à vous reprocher concernant Yoshi sauf peut-être d’avoir laissé tomber., lui dit-elle.  

- Je n’ai pas laissé tomber. Il m’a fait virer par sa mère., la corrigea Kaori.  

- Vous auriez pu le persuader de vous reprendre, j’en suis sûre… Je sais même que vous avez osé lui dire qu’il avait fait une erreur., lui opposa Tami.  

- De quoi vouliez-vous me parler alors ?, l’interrogea la nettoyeuse.  

- Je vous offre un verre ?, suggéra la jeune femme, l’invitant d’un signe de la main.  

 

En silence, elles marchèrent jusqu’à un bar assez huppé où Tami la dirigea vers une table à l’abri des regards dans un coin relativement calme. Sans lui demander son avis, elle leur commanda deux cocktails sans alcool et la discussion resta légère jusqu’à l’arrivée des boissons.  

 

- J’aurais peut-être dû vous offrir de l’alcool., murmura-t-elle soudain.  

- Non, ça ira. Alors, si on cessait de tourner autour du pot…, suggéra Kaori.  

- Vous avez raison., admit Tami, prenant une gorgée de sa boisson.  

- Finalement, c’est peut-être moi qui aurais dû boire. Bref… Yoshi… Yoshi est un mec bien. C’est mon meilleur ami depuis la primaire et on ne s’est jamais quittés même si nos études nous ont séparés physiquement pendant quelques années. Je ne suis pas sûre qu’il y ait eu un jour sans qu’on se téléphone ou s’envoient des messages quand on ne pouvait pas se voir…, commença-t-elle.  

- C’est un homme jovial, qui profitait de la vie tout en menant de front sa carrière professionnelle. Je ne sais pas d’où il tirait cette énergie mais il était comme ça, toujours à deux cents pour cent.  

- Qu’est-ce qui a changé ?, l’interrogea la rouquine doucement.  

 

Tami l’observa un instant avant de baisser les yeux. Nerveusement, elle joua avec sa serviette avant de la froisser dans son poing.  

 

- Je… Ca… Non… Je ne peux pas vous le dire. Je n’ai pas le droit., bredouilla-t-elle.  

- D’accord… Peut-être une prochaine fois…, éluda Kaori, ne voulant pas voir la jeune femme se fermer comme une huître.  

- Qu’est-ce qui a changé dans son comportement alors ?, précisa-t-elle pour l’inciter à continuer.  

- Il est devenu cynique. Il ne pense qu’à travailler, à ses projets, à préparer le futur. Il ne sort plus, ne laisse plus personne l’approcher et il est devenu tellement méfiant. Parfois…, fit Tami avant de s’arrêter un instant.  

- Parfois il me fait peur., avoua-t-elle.  

- J’en suis désolée. Ca doit être dur pour vous qui êtes si proche de lui de ne plus voir l’homme que vous avez connu., compatit la rouquine.  

 

La jeune femme acquiesça, se tamponnant les yeux avec sa serviette, jetant un œil vers la salle pour voir si on les observait.  

 

- En effet… C’est très dur, surtout…, dit-elle avant de se mordre la lèvre pour ne pas finir la phrase.  

- C’est très dur., se corrigea-t-elle.  

 

Le silence se fit un moment. Tami sembla prendre le temps de calmer ses nerfs meurtris et Kaori respecta ce besoin, attendant patiemment. Soudain, l’amie de Monsieur Nishihara se pencha et attrapa sa main, posant sur elle un regard empli d’espoir.  

 

- Kaori… Si Yoshi vous demandait de revenir, vous le feriez ? Vous accepteriez de revenir travailler pour lui ?, lui demanda-t-elle.  

 

Surprise, la nettoyeuse la regarda avec des yeux ronds avant de poser son autre main sur les leurs.  

 

- Peut-être mais il ne le fera pas., lui affirma-t-elle.  

- Un peut-être ne me suffit pas. Dites-moi oui. Dites-moi que vous accepteriez. Promettez-le moi., l’implora Tami.  

- Je vous en supplie. Lorsque je l’ai vu en votre présence, il y avait quelque chose qui me rappelait l’ancien Yoshi. Je suis persuadée que vous pouvez nous le ramener !  

- On se disputait, Tami. Il n’a jamais voulu de moi chez lui et, la seule fois où il a essayé, ça n’a pas duré une heure et demi…, lui répondit Kaori patiemment.  

- S’il vous plaît, Kaori. Promettez-moi que vous direz oui. Je suis sûre que je peux le persuader de vous accorder une autre chance. Je pense qu’il regrette de vous avoir laissée partir mais il ne l’admettra pas., insista son interlocutrice.  

- S’il vous plaît, promettez-moi d’accepter.  

 

Kaori l’observa pensivement un instant. Tami se raccrochait à cet espoir insensé mais elle savait qu’il ne lui céderait pas. Même ses excuses matinales ne la faisaient pas douter qu’elle ne recevrait jamais d’appel de sa part.  

 

- C’est d’accord. S’il veut que je revienne, j’accepterai., lui accorda-t-elle, ne voulant pas la décevoir.  

 

Le sourire soulagé qu’elle reçut en retour fut une petite consolation : Tami ne se désolerait pas ce soir. Elle aurait toujours un peu d’espoir et l’espoir, c’était l’une des choses les plus précieuses en ce bas monde. Elle le savait bien. 

 


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