Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 36 :: Chapitre 36

Publiée: 18-02-23 - Mise à jour: 18-02-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que vous vous portez bien. Alors qui est le nouvel arrivé au cimetière? Avec qui Kaori va-t-elle avoir une conversation? Est-ce le moment des adieux pour nos chouchous? Bonne lecture et merci pour vos commentaires ^^

 


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Chapitre 36  

 

- Je suis venu te demander pardon.  

 

Kaori regarda le nouveau venu, surprise non pas de sa démarche mais de le trouver là face à elle.  

 

- Ne me demande pas de me mettre à genoux, je ne le pourrai pas., plaisanta-t-il, levant le bras.  

 

Elle regarda la canne qui monta dans les airs et son cœur sombra.  

 

- Tu as fait une crise…, constata-t-elle, la mort dans l’âme.  

- Je… oui mais je ne suis pas là pour ça… enfin si… mais non…, répondit Yoshihide plus sobrement.  

- Il commence à faire froid. Est-ce que ça te dérange si on va discuter dans ma voiture ? Je te promets qu’on ne bougera pas du parking.  

 

Kaori acquiesça, se disant que ça lui laisserait le temps de se reprendre. Elle ne s’était pas attendue à le voir arriver. Si elle aurait dû parier sur quelqu’un, ça aurait été Ryô. Elle avait même espéré le voir ici, pensant que c’était peut-être le meilleur endroit pour eux discuter mais il n’était jamais arrivé jusque là. Il n’avait jamais franchi la grille et elle n’avait pas osé l’y rejoindre non plus. Comme elle se sentait encore moins la force de l’aborder à l’appartement, le silence s’était installé entre eux et ils s’évitaient soigneusement depuis… Elle ne voulait plus y penser, se reprit-elle serrant les bras autour d’elle pour contenir le froid qui l’avait envahie. Alors comment se faisait-il que Yoshihide était là et pas lui ?  

 

- Quelqu’un t’a dit où me trouver ?, finit-elle par interroger son ami alors que le chauffeur lui ouvrait la porte.  

- Ryô…, admit-il après s’être installé à ses côtés.  

- Je suis passé au Cat’s et lui ai dit que je voulais te voir pour m’excuser., commença-t-il, replongeant dans ses pensées.  

- Vous connaissez déjà le numéro alors téléphonez., lui avait répondu le nettoyeur d’une voix impassible.  

- Non, je ne veux pas. Je dois le faire en personne mais je ne veux pas non plus arriver chez vous sans prévenir ni lui demander de venir me trouver chez moi. C’est à mon tour., avait expliqué Yoshihide, gêné.  

- Vous pourriez peut-être… lui parler pour moi pour qu’on puisse se voir. Je ne veux pas prendre votre place. Je veux juste retrouver mon amie.  

 

Le silence s’était installé pendant un moment entre les deux hommes et Yoshihide l’avait respecté. Il en demandait beaucoup au compagnon de Kaori qui ne devait certainement pas voir sa présence d’un bon œil et réfléchissait à ce qu’il devait faire, certainement une manière de l’envoyer paître poliment.  

 

- Vous devriez aller au cimetière. Elle y passe ses journées actuellement., avait fini par lui répondre le nettoyeur.  

- Quoi ? Je ne peux pas aller la déranger en plein recueillement., s’était étonné l’homme d’affaires.  

 

Il l’avait encore plus été lorsque son interlocuteur s’était mis à rire cyniquement pendant quelques secondes.  

 

- Vous ne voulez vraiment pas lui parler ?, avait-il cependant insisté.  

- Kaori ne s’y recueille pas. Elle se réfugie là-bas pour ne pas me croiser. Alors si vous voulez vraiment lui parler, allez-y vous-même parce qu’elle ne me laissera certainement pas l’occasion de lui dire un mot, même en votre faveur… tout comme je n’ai pas non plus envie de lui parler. Si je devais le faire, ce ne serait certainement pas pour vous non plus., lui avait asséné Ryô.  

- Il m’a dit où te trouver. Je ne voulais pas te déranger ici mais… je voulais vraiment te parler., reprit Yoshihide.  

- Ryô…, murmura-t-elle, incrédule, son cœur battant douloureusement.  

 

Sans qu’elle s’en aperçoive, il l’observa, avisant son air douloureux, les cernes sous ses yeux, la tension qu’il sentait émaner d’elle et serra les doigts autour du pommeau de sa canne.  

 

- Vous vous êtes disputés ?, osa-t-il lui demander.  

- Sans vouloir t’offenser, Yoshi, je n’ai pas envie d’en parler., lui répondit-elle à voix basse.  

- De toute façon, ce ne sont pas mes affaires., admit-il pour garder la face.  

- Kaori…, l’appela-t-il, prenant une profonde inspiration.  

- Kaori, regarde-moi, s’il te plaît., lui demanda-t-il.  

 

Elle se recomposa une attitude et tourna le visage vers lui, prête à l’écouter. Même s’il n’était qu’en deuxième place de la liste des personnes qu’elle voulait voir, il était là et elle était contente de le retrouver.  

 

- Je suis désolé de t’avoir dit que je ne voulais plus te voir. La vérité, c’est que je ne peux pas me passer de ta présence. J’étais juste en colère et j’avais peur., lui expliqua-t-il.  

- J’ai cru te perdre ce jour-là et… tu m’imagines même pas ce que j’ai pu ressentir… Enfin, c’était comme si tu ne pouvais pas l’imaginer. Si je t’avais perdue… je crois que ça aurait été encore plus difficile à accepter que le fait que je vais mourir., lui confia-t-il, glissant une main vers la sienne, la frôlant à peine.  

 

Elle l’observa un instant avant de la retourner et sentir ses doigts se presser autour des siens. Lorsqu’il tira dessus pour l’attirer à lui, elle se glissa sur le siège pour le laisser faire et l’enlacer comme il semblait en avoir envie.  

 

- Je voudrais t’enlever de ce monde et t’emmener ailleurs, à un endroit où tu serais à l’abri et où la mort ne pourrait pas nous trouver., murmura-t-il à son oreille.  

 

Elle ne comprit pas pourquoi, quelque chose se déchira en elle et elle sentit les larmes qu’elle contenait depuis trop longtemps sortir. Etait-ce la douceur de sa voix, la sensation de ne plus être seule, le fait qu’il prononce des mots qu’elle avait souvent pensés concernant son partenaire et elle, le fait qu’il veuille la protéger ou n’ait pas honte de parler de ce qu’il aimerait pour elle et à mots couverts de ce qu’il éprouvait pour elle.  

 

Ils restèrent ainsi un long moment. Yoshihide avait un bras sur ses reins, la soutenant, et son autre main caressait son dos de manière apaisante. Il ne dit rien, pas un mot, se contentant d’être présent comme elle l’avait déjà fait pour lui. Cela fit effet puisqu’au bout de plusieurs minutes, elle finit par se calmer et s’écarter de lui, lui offrant un pauvre sourire.  

 

- Excuse-moi. Je ne sais pas pourquoi…, s’excusa-t-elle avant qu’il pose un doigt sur ses lèvres.  

- Ne dis rien. Ne t’excuse surtout pas. Les amis, c’est fait pour ça, non ? Et je suis ton ami… enfin, j’espère., fit-il.  

- Tu l’es. Tu es mon ami… et tu n’as pas à me demander pardon pour avoir eu besoin de prendre du recul. Tout ce qu’il s’est passé, ça avait de quoi en secouer plus d’un. Même moi, ça ne m’a pas laissée indemne., lui confia-t-elle, essuyant les traces de ses larmes.  

- C’est la raison pour laquelle tu ne parles plus à Ryô ?, l’interrogea-t-il avant de croiser son regard gêné.  

- Pardon… Ca ne me regarde pas. Tu me l’as déjà dit., se reprit-il.  

- Je… C’est plus compliqué que ça. Mais toi, dis-moi. Quand est-ce arrivé ?, lui retourna-t-elle, pointant vers la canne.  

 

Il poussa un léger soupir, jouant avec l’objet d’un air songeur.  

 

- Le lendemain. Mes jambes m’ont lâché d’un coup. J’avais déjà eu plusieurs signes de faiblesse mais là je me suis effondré. J’ai retrouvé les sensations aux urgences. Les médecins ont dit que c’était le stress et la fatigue., lui expliqua-t-il.  

- Tu es resté longtemps à l’hôpital ?  

- Deux jours, le temps de s’assurer que ce n’était pas permanent. Après, je suis rentré. Tami est passée. Elle voulait rester mais je ne voulais pas… C’était toi que j’avais envie de voir mais, d’un autre côté…  

- Tu étais fâché… et bouleversé. Ca n’allait pas avec les préconisations des médecins. Alors pourquoi aujourd’hui ?, lui demanda-t-elle, curieuse et soucieuse.  

- Je te l’ai dit. Je ne peux pas me passer de ta présence., lui répéta-t-il.  

- Je vais mourir, Kaori. Je ne sais pas quand exactement mais je vais mourir et je n’ai pas envie de me priver de la présence la plus précieuse à mes yeux. Tu me fais du bien, Kaori. Ta présence me fait du bien et rend ma vie plus belle. Egoïstement, je ne veux pas passer à côté des derniers bons moments qu’il me reste… et j’espère que tu voudras bien rester mon amie jusqu’au bout., lui dit-il, lui lançant un regard plein d’espoir.  

 

Elle encaissa tout ce qu’il venait de lui dire, ne s’attarda pas sur le fait qu’elle souffrirait lorsqu’il s’en irait et plongea dans son regard.  

 

- Jusqu’au bout., lui promit-elle, prenant sa main et la pressant.  

 

Son sourire soulagé fut sa plus belle réponse et ça allégea son humeur si sombre depuis quelques jours.  

 

- Ca ne sera pas drôle, tu sais., lui signala-t-il malgré tout.  

- Ca, il faudra que tu te trouves un sens de l’humour., le contra-t-elle, malicieuse, ce qui le fit rire légèrement.  

- Certainement. Mais tu verras, j’ai plein de choses à te dire., lui apprit-il.  

- Est-ce trop te demander de venir chez moi pour en discuter ce soir ? J’ai un peu pitié de mon chauffeur qui attend dehors dans la nuit., suggéra-t-il.  

- Je veux bien. Je te suis., lui répondit-elle sans attendre.  

- Et si tu conduisais cette voiture et donnais les clefs de ta voiture à mon chauffeur ?, tenta-t-il.  

- Tu as peur que je m’échappe ?, le taquina-t-elle.  

- Pour être honnête… Oui., lui avoua-t-il.  

 

Elle ne lui en voulut pas et lui tendit ses clefs.  

 

- Dis-lui de bien faire attention à ma panda., plaisanta-t-elle.  

- Qu’est-ce que je dois te dire ?, lui retourna-t-il, ouvrant la portière et sortant.  

 

Kaori l’imita et écouta Yoshihide donner ses instructions à son chauffeur qui ne discuta pas les consignes. Cela fait, il prit place dans sa panda alors que son ami se tourna vers elle.  

 

- Fais bien attention à ma voiture… mais si tu as envie de faire un petit excès de vitesse pour tester, je paierai l’amende volontiers., lui dit-il avec un large sourire.  

- Ce n’est pas mon genre. Je suis plutôt du genre prudente… en temps normal., précisa-t-elle face à son sourcil levé.  

 

Elle l’entendit rire et mit le moteur en route, s’engageant derrière la panda. La discussion fut légère jusqu’à leur arrivée à l’immeuble. Pendant l’heure qui suivit, cela continua alors qu’ils dînaient ensemble, passant un moment agréable et propice à se détendre.  

 

- Alors de quoi voulais-tu me parler ?, lui demanda-t-elle, assise dans le canapé.  

- D’avenir., résuma-t-il.  

 

Pendant un instant, elle resta interdite, cherchant à comprendre le sens de ses paroles puis, soudain, elle comprit.  

 

- Ils ont trouvé un protocole de guérison pour toi ? Tu as une chance de survivre ?, s’exclama-t-elle, soulagée.  

- Je… Non, Kaori. Ils n’ont aucun remède pour moi. Je vais toujours mourir., lui dit-il d’une voix calme et posée.  

 

Il aurait tellement voulu pouvoir lui dire le contraire, ne pas voir son regard se ternir et cet air triste et déçu.  

 

- Mais alors… Je ne comprends pas. Tu veux partir en voyage ?, l’interrogea-t-elle.  

- Peut-être. Je n’y ai pas encore réfléchi. J’ai une autre ambition… enfin plutôt une envie et c’est de ta faute., la taquina-t-il.  

- Ma faute ? Qu’est-ce que j’ai fait ?, lui retourna-t-elle.  

- Tu m’a emmené à cet orphelinat, Kaori. Tu m’as entouré de ces enfants, montré ce qu’aurait pu être ma vie si j’avais pris le temps de me poser et réfléchir à ce que je voulais vraiment. Tu m’as ensuite accompagné à cette soirée et tu as regardé ce ballet avec des yeux neufs, prêts à montrer les sentiments que ça t’inspirait. Je l’ai redécouvert avec tes yeux.  

 

Elle le regarda se lever et aller jusqu’à la baie vitrée où il se planta pour regarder les étoiles.  

 

- Tu n’imagines même pas tout ce que tu m’as apporté, Kaori. Tu imagines ce que c’est de comprendre ce que c’est que vivre à mon âge alors qu’il ne me reste que quelques années ?, lui demanda-t-il sans la regarder.  

- Tu m’en veux ?, le questionna-t-elle, venant le rejoindre.  

- T’en vouloir ? Si je le faisais, ce serait pour ne pas être arrivée plus tôt !, s’exclama-t-il.  

- Et puis comment pourrais-je t’en vouloir de m’avoir fait découvrir à quel point cette vue est belle ? J’ai eu tout le temps que je voulais pour la voir mais je ne l’avais même jamais vraiment regardée avant toi…  

- On se laisse tous prendre par le train de la vie en se disant qu’on a le temps. Parfois, on arrive à freiner avant, parfois, on y est forcés… C’est mieux de le faire peut-être un peu trop tard que jamais., lui dit-elle avec douceur.  

- Je m’en suis vraiment rendu compte ce jour-là. J’ai réalisé que j’avais toujours remis à plus tard le fait de construire ma vie personnelle, ça plus le fait que je n’étais jamais tombé sur la bonne personne. Peut-être que ce n’était tout simplement pas le bon moment pour moi., soupira-t-il.  

- Ce jour-là… Le samedi qu’on a passé ensemble ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui., répondit-il simplement.  

 

Elle l’observa, attendant d’en savoir plus, mais il garda le silence un moment. Elle nota cependant qu’il tanguait légèrement et posa une main sur son bras.  

 

- On pourrait retourner s’asseoir… à moins que tu préfères que je rapproche les fauteuils., suggéra-t-elle.  

 

Il acquiesça et se tourna vers le divan avant de s’arrêter.  

 

- Tu ne t’ai jamais dit que tu t’étais trompée de parcours ?, l’interrogea-t-il.  

 

Kaori réfléchit un moment. Avant sa dispute avec Ryô, elle lui aurait répondu non de suite mais tout avait si tragiquement tourné depuis qu’ils avaient couché ensemble qu’elle se demandait parfois si les choses auraient été différentes s’ils s’étaient abstenus. D’un autre côté, ça avait été un moment unique et intense, elle s’était sentie si bien qu’elle n’avait pas envie de l’oublier ou se dire qu’elle aurait pu passer à côté.  

 

- Ca m’est déjà arrivé mais la conclusion a toujours été la même : ma vie est bien comme elle est., lui répondit-elle, passant un bras sous le sien et l’emmenant doucement vers le divan.  

- Si ma vie avait été différente, je ne t’aurais probablement pas connu., lui fit-elle remarquer avec un petit sourire.  

 

Lorsqu’elle fit pour s’asseoir, il l’attira et elle atterrit à ses côtés avec un petit cri qui les fit rire tous deux.  

 

- Peut-être qu’on se serait connus plus tôt… Peut-être que j’aurais eu une chance., murmura-t-il.  

- Yoshi… Ca ne sert à rien d’avoir des regrets. Nos mondes sont si différents qu’on ne se serait jamais rencontrés., lui dit-elle, pressant sa main.  

- Tu veux dire que je suis condamné à te voir passer comme une étoile filante ?, fit-il, amer.  

- Non. Parce que je ne partirai pas. Je ferai partie de ton décor jusqu’à la fin., lui affirma-t-elle d’une voix ferme.  

- Redis-le-moi., lui demanda-t-il d’une voix intense.  

- Je ferai partie de ton décor jusqu’à la fin et, si tu veux que je tienne la main jusqu’au bout, même dans les derniers instants, je le ferai. Tu es mon ami, Yoshi., lui assura-t-elle.  

 

Elle leva les yeux vers lui alors que le silence les entourait. Elle vit son regard sombre baissé sur elle, l’observant attentivement. Elle se demanda un instant s’il allait de nouveau l’embrasser comme il l’avait déjà fait mais il donna une légère pression sur sa nuque et son front se posa sur ses lèvres.  

 

- Merci, Kaori. Je ne pense pas t’infliger cela cependant. Je t’en demande déjà beaucoup. Te savoir présente, ça représente énormément pour moi alors que, si j’étais vraiment un bon ami, je devrais plus chercher à t’épargner les souffrances., s’excusa-t-il.  

- Non. Je ne suis pas d’accord. Sachant que le temps est compté, je veux pouvoir profiter un maximum de toi., lui opposa-t-elle.  

- C’est une proposition indécente cela, Mademoiselle., la taquina-t-il.  

- Si ça peut te donner la force de rester plus longtemps…, répliqua-t-elle.  

 

Sa voix était teintée d’humour mais aussi d’un soupçon d’espoir qu’il entendit parfaitement.  

 

- Je me bats et j’ai besoin de tout ce qui peut m’aider., lui dit-il sur le même ton même s’il l’avait voulu plus enjoué.  

- Tu accepterais d’être marraine ?  

- Quoi ?, lâcha Kaori, stupéfaite.  

 

Visiblement, sa stupéfaction l’amusa beaucoup. Ses yeux pétillaient et ses lèvres s’étirèrent en un grand sourire malicieux.  

 

- Accepterais-tu d’être marraine ?, répéta-t-il.  

- Marraine ? Tu vas adopter ?, s’étonna-t-elle.  

- Ca aurait été une idée mais non. J’ai décidé d’avoir un enfant. Ma maladie n’est pas héréditaire. Il ne risquera rien et mes parents sont encore là. J’espère juste que les médecins ne se sont pas trompés sur le temps qu’il me reste parce que j’ai envie de le voir naître et grandir un peu. J’aurai des remords à le quitter mais pas de regrets., lui expliqua-t-il.  

- Mais comment ? Et qui ?, lui demanda-t-elle.  

- Ne t’inquiète pas. J’ai juste besoin de savoir qu’il aura toujours quelqu’un sur qui compter. Tami a accepté d’être sa tutrice si mes parents ne pouvaient assurer mais te savoir également présente me rassurerait sur son avenir. Alors tu veux bien ?, lui redemanda-t-il.  

- Bien sûr., accepta-t-elle, se sentant investie d’une nouvelle mission.  

 

Lorsqu’il rentra à pieds en pleine nuit à l’appartement après une soirée passée dans les cabarets, Ryô se rendit directement dans sa chambre. Surpris, il s’arrêta sur le pas de la porte sans même allumer la lumière, ses yeux s’adaptant à l’obscurité éclairée par le clair de lune, et posa les yeux sur la forme allongée sur son lit. Kaori était dans son lit. Kaori dormait dans son lit et c’était bien le dernier endroit où il pensait la trouver après tout ce qui s’était passé entre eux.  

 

Malgré l’envie urgente de s’allonger à ses côtés et la prendre dans ses bras qui montait en lui, il prit la chaise posée dans un coin de la chambre, la retourna près du lit et s’assit à califourchon dessus. Les bras posés sur le dossier, il resta là à l’observer dormir. Il ne s’était pas attendu à la voir là, pas après avoir vu la panda entrer dans le parking souterrain de l’immeuble de Nishihara. Honnêtement, il avait pensé que Monsieur N ne s’était pas contenté de lui demander son pardon mais qu’il avait réussi à la convaincre de lui donner une chance. Après tout, après… leur dernière dispute, il était persuadé qu’ils ne faisaient que reculer face à l’échéance fatidique, la discussion suivante qui mettrait fin à leur partenariat.  

 

Pourtant, elle était là. Elle l’avait attendue en plein milieu de la nuit dans sa chambre. Que devait-il en penser ? Que cette discussion était enfin arrivée ? Il faillit se lever et partir. Il n’était pas prêt à l’entendre mais le serait-il jamais ?, se demanda-t-il, un poids comme appuyant sur ses épaules. Il était peut-être temps de ne plus commettre d’erreur et faire cesser cet abîme de douleur dans lequel ils étaient plongés tous les deux. Oui, il était temps d’avoir ce courage-là… mais il pouvait attendre qu’elle se réveille et profiter de ces derniers instants où il pouvait s’abreuver de ses traits détendus, de sa présence sereine, de sa présence dans sa chambre, dans son lit… Il aurait aimé pousser à dire sa présence dans ses bras mais ça l’aurait réveillée et brisé le moment.  

 

Il la regarda donc pendant un long moment, des heures même jusqu’à ce que le soleil se lève et éclaire la pièce, la réveillant. Il sourit amusé lorsqu’elle se retourna pour y échapper puis la regarda s’étirer avant de se lever d’un bond en se rendant compte d’où elle était. Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’elle le vit.  

 

- Ryô ! Euh… Je… désolée !, bafouilla-t-elle.  

 

Il la regarda sans savoir quoi répondre. « Ne le sois pas, tu es à ta place. », « J’aurais bien aimé te réveiller pour profiter de toi autrement. », « Tire-moi une balle dans le cœur, Kaori. » lui vinrent à l’esprit mais aucune ne voulut sortir.  

 

Mal à l’aise, sa partenaire se leva, lissa les draps avant d’arranger ses vêtements et enfin se tourna vers lui, les mains jointes devant elle.  

 

- Tu dois te demander ce que je fais là après… après… la dernière fois., balbutia-t-elle.  

- Je t’écoute, Kaori. Dis-moi ce que tu as à me dire qu’on en finisse., l’incita-t-il un peu plus brusquement qu’il ne l’aurait voulu.  

- S’il te plaît…, ajouta-t-il pour adoucir son propos.  

- Je… Yoshihide est venu me trouver.  

- Super…, lâcha-t-il, prenant un air fermé.  

- Il m’a dit que c’était toi qui lui avais dit où je me trouvais., lui fit-elle savoir, l’observant pour voir sa réaction.  

 

Il ne dit rien mais détourna le regard comme toutes ces fois où il ne voulait pas admettre les choses. Elle pouvait presque l’entendre enguirlander Yoshihide de l’avoir balancé.  

 

- Si je suis venue ici, dans ta chambre, c’était pour te remercier. A la base, je voulais te laisser un mot mais… j’ai changé d’avis. J’avais besoin de te le dire en face. Ne me demande pas pourquoi, s’il te plaît., murmura-t-elle, le coupant dans son élan.  

- … Tu as passé une bonne soirée alors ?, l’interrogea-t-il, prenant un air nonchalant qui ne la trompa pas.  

- Oui. Nous avons beaucoup discuté tous les deux. Yoshihide m’a parlé de ses projets d’avenir., lui apprit-elle.  

- Il a oublié qu’il allait mourir ?, railla-t-il, incapable de lutter contre la jalousie qui montait de nouveau comme s’il n’avait rien appris.  

- Non., lui asséna-t-elle sèchement, fronçant les sourcils.  

- Il ne veut pas finir sa vie avec des regrets. Il a décidé d’avoir un enfant et il voudrait que j’en sois la marraine., l’informa-t-elle.  

 

Pour une fois, il se retint de laisser ses pensées s’exprimer avant d’y réfléchir. S’il avait été à la place de Monsieur N, il ne lui aurait certainement pas demandé d’être la marraine mais la mère de son enfant. Dans le silence de ses pensées, il pouvait le dire. C’était une idée qui lui avait déjà effleuré l’esprit mais qu’il ne pouvait que taire. C’était un rêve irréalisable.  

 

- Cet enfant aura de la chance., acquiesça-t-il.  

 

Surprise, Kaori le regarda, attendant la vacherie qui suivrait mais rien ne vint.  

 

- Merci., souffla-t-elle.  

- Je vais te laisser dormir maintenant. Merci encore, Ryô., lui dit-elle.  

 

Elle se dirigea vers la sortie, hésita un instant avant de s’arrêter à la porte. Le nettoyeur la vit faire et se demanda ce qui la retenait.  

 

- J’aurais aimé que ce soit toi au cimetière., lui avoua-t-elle, la gorge serrée.  

- Je… Je n’ai pas pu, Kaori. Je n’ai pas ta force. Tu serais capable de partir mais moi… je suis incapable de te laisser t’en aller., répondit-il, observant le sol.  

- Tu me surestimes, Ryô…, objecta-t-elle.  

- Tu crois… Tu crois qu’on s’en sortira ?, l’interrogea-t-il, anxieux.  

- Je ne sais pas… mais je l’espère. Je vais préparer le petit déjeuner. Tu n’auras qu’à le réchauffer plus tard., lui dit-elle avant de sortir de la pièce qui s’illuminait d’une couleur particulière. 

 


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