Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 21 :: Chapitre 21

Publiée: 17-10-22 - Mise à jour: 17-10-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que l'attente n'aura pas été trop longue et qu'il vous reste encore des ongles. :05: :05: :05: . Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 21  

 

Debout derrière le comptoir de son café, Miki observait soucieuse la porte d’entrée. Par moments, elle se forçait à bouger et à quitter son poste d’observation mais ça ne durait jamais bien longtemps. Il était déjà seize heures et Kaori n’était pas encore passée, Ryô non plus d’ailleurs, et ça l’inquiétait. Elle avait entendu parler des cadavres qui avaient été découverts tout au long de la nuit. Falcon lui avait rapporté les propos de Saeko qui lui avait appris que le nettoyeur était concerné. Depuis, ils attendaient tous des nouvelles. Enfin… elle attendait parce que son compagnon, Mick et Saeko étaient chacun à la recherche de Ryô.  

 

- Je ne vais pas rester là une minute de plus !, s’écria-t-elle soudain, n’en pouvant plus.  

 

Elle jeta son tablier sur le bar et attrapa son blouson, prête à se rendre chez son amie pour être rassurée sur son sort et lui apporter son soutien si elle en avait besoin. Elle tourna la pancarte sur « Fermé » et ouvrit la porte.  

 

- Tu t’en vas ?  

 

Elle releva les yeux, surprise, et trouva Reika devant elle.  

 

- Je… oui, j’allais voir Kaori. Je ne l’ai pas vue de la journée et, avec tout ce qui s’est passé, je m’inquiète., lui expliqua la barmaid.  

- Elle n’est pas chez elle. Je viens de passer pour voir si elle avait des nouvelles mais… il n’y avait personne., lui apprit la détective.  

- D’ailleurs, je n’ai pas remarqué de passage depuis ce matin. Je n’ai pas non plus passé la journée à la fenêtre mais c’est un peu comme s’il n’y avait eu personne de la journée., soupira Reika.  

- Tu veux dire… Kaori ne serait pas rentrée cette nuit ?, lâcha Miki d’une voix blanche.  

- Je ne sais pas. C’est une possibilité. Toujours pas de nouvelles de Ryô ? Si ça se trouve, elle est avec lui… ou alors elle lui court après avec une de ses massues., plaisanta la détective, tentant d’alléger la tension ambiante.  

 

Elle n’aimait pas non plus cette situation. Les deux partenaires n’avaient jamais disparu de la sorte et le fait que la fusillade semblait terminer mais qu’aucun des deux ne réapparaissait n’était pas un bon signe.  

 

- Ecoute, je vais aller jusqu’à la gare., fit Reika.  

- Pourquoi faire ? Tu penses qu’ils auraient laissé un message ?, s’étonna Miki.  

- Non… peut-être… Je ne sais pas… Je pourrai peut-être au moins voir s’ils ont eu un message et n’y ont pas répondu. Oui, je sais, ça ne nous apportera pas grand-chose mais j’ai besoin de faire quelque chose et je ne pense à rien d’autre., répondit la détective à l’air dubitatif de son amie.  

- Je comprends. Je vais aller jusqu’au parc et en faire le tour. Il y aura peut-être des traces de passage avec ce soleil., pipa cette dernière.  

 

Les deux femmes échangèrent un regard, conscientes qu’elles n’auraient probablement pas plus d’informations quand elles se retrouveraient comme elles en convinrent avant de se séparer.  

 

- Où es-tu, Ryô ?, grogna Mick, cherchant des indices dans une énième ruelle.  

 

Il arpentait ces rues de la ville depuis des heures, Umibozu cherchant dans une autre zone, mais il n’avait rien trouvé à part quelques poubelles renversées mais était-ce dû à la course-poursuite ou à d’autres raisons ? Il ne pouvait pas le deviner. Il ne trouverait rien à cet endroit. A cette heure, Ryô devait être loin de cet endroit, filant des malfaiteurs pour trouver leur planque et pouvoir les neutraliser. Il ne voulait pas penser à l’autre possibilité : Ryô était plus fort que la mort. Il ne pouvait donc pas être allongé mort quelque part. Il ne se voyait surtout pas annoncer la nouvelle à Kaori, ni même quelqu’un d’autre le faire. Ces deux-là étaient faits pour être ensemble. Poussant un long soupir, il reprit son chemin et continua à chercher jusqu’à ce que le soir tombe.  

 

- Je n’ai rien trouvé., leur apprit Umibozu alors qu’ils étaient tous réunis au café en fin de journée.  

- Moi non plus. Aucune trace de Ryô. Il faut qu’on avertisse Kaori., intervint Mick, l’air sombre.  

 

Miki et Reika s’observèrent avant de se tourner vers la porte par laquelle entra Saeko.  

 

- Tu as des nouvelles ?, lui demanda immédiatement sa sœur.  

- Oui et non…, répondit l’inspectrice, prenant place sur un tabouret, l’air impassible à l’exception de son regard qui trahissait une certaine inquiétude.  

- Il faudra que tu sois plus claire., ironisa Mick.  

- Je n’ai pas de nouvelles de Ryô… Mais un immeuble a explosé dans une zone désertée., leur apprit-elle.  

- Tu crois que…, souffla Miki, agrippant le comptoir.  

- Je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c’est que plusieurs corps ont été découverts mais ils sont bien abîmés. J’ai demandé à récupérer l’affaire mais un autre inspecteur a déjà été dépêché… Kaori n’est pas là ?, s’étonna l’aînée des Nogami.  

- Tiens, c’est vrai. Elle est quand même partie à son travail ?, fit l’américain, étonnée.  

- C’est-à-dire… on ne sait pas où elle est., admit la barmaid.  

 

Tout le monde se regarda, surpris par la nouvelle. Aucun d’eux n’avait imaginé que la journée pouvait se terminer encore plus mal qu’elle n’avait commencé.  

 

- J’aurais dû passer chez eux ce matin quand on a su., s’en voulut Mick.  

- Je ne voulais pas inquiéter Kaori mais j’aurais dû…  

- Tu ne peux rien y faire. On est tous pareils. On veut tous la protéger., éluda Umibozu.  

- Elle n’est donc pas passée de la journée. Elle est rentrée cette nuit ?, demanda-t-il.  

- Je ne suis pas rentrée chez eux. C’était fermé., admit Reika.  

- Ne nous affolons pas. Elle est certainement avec Ryô., les raisonna-t-il, cachant lui-même ses doutes.  

- Ou elle a été enlevée par qui tu sais et Ryô n’est pas au courant puisque la fusillade a commencé avant la fin de sa journée d’hier. Il la croit peut-être en vie… s’il l’est encore lui aussi., supposa Mick.  

- Je vais aller voir ce mec et lui secouer les puces !, annonça-t-il, se dirigeant vers la porte.  

 

Saeko courut et s’interposa, l’empêchant de sortir et accomplir son plan. Elle se souvenait de toutes les conversations qu’elle avait eues avec Ryô sur le sujet. Lui-même n’avait pas confronté Nishihara. Leur seule rencontre avait eu lieu à l’initiative de Monsieur N… ou peut-être du hasard même s’ils en doutaient tous les deux.  

 

- Non ! Ne fais pas ça, Mick ! S’il n’est pas au courant, tu l’y mettras. Ca ruinera toute notre enquête. Ca pourrait même mettre Kaori en danger !, le contra-t-elle.  

- Laisse-moi passer. On arrête de mettre des gants pour traiter ce mec. On sait tous qu’il est derrière tout cela !, objecta-t-il, furieux.  

- Oui, on le sait mais il est dangereux et Kaori pourrait augmenter le risque si elle s’implique. On sait tous qu’il préfère se battre à découvert. Pourtant, agir dans l’ombre, c’est le choix qu’a fait Ryô pour elle et on doit le respecter., argumenta l’inspectrice d’un air déterminé.  

- Saeko a raison, Mick. On doit respecter son choix., intervint Miki.  

- Et tu peux me croire : je serais prête à lui arracher les yeux à ce type., ajouta-t-elle.  

 

L’américain observa tour à tour chacun de ses amis tout en réfléchissant et finit par acquiescer, acceptant leur point de vue même si ça lui faisait mal de rester en arrière.  

 

- Alors que fait-on maintenant ?, les interrogea-t-il, frustré.  

- On continue à chercher Ryô et Kaori. Mick, tu pourras surveiller l’appartement discrètement de chez toi. Préviens-nous si l’un des deux rentre., lui demanda Umibozu.  

- Je préférerai aller sur le terrain., grogna son compère.  

- Si Kaori rentre sans Ryô, elle aura besoin de quelqu’un pour la protéger., répliqua le géant.  

- Oui, je sais et Kazue pourra m’aider pour lui annoncer que Ryô a disparu., admit l’américain.  

- J’irai à la gare demain dès l’aube pour voir si Kaori s’y présente., proposa Reika.  

- Je vais retourner au bureau voir si on a plus d’information sur l’explosion de cet immeuble et essayer de le suivre avec la vidéosurveillance., leur apprit Saeko.  

- Je retourne faire le tour de mes indics., indiqua Umibozu.  

 

Miki les regarda tous, ravie de voir toute leur famille se mobiliser pour deux d’entre eux.  

 

- Je suppose que je ferais mieux de rester ici si jamais ils passent. Je ferai le relais entre nous tous., proposa-t-elle.  

- C’est un plan qui me semble rouler., annonça Mick.  

- Alors on y va., ordonna Saeko, s’en allant.  

 

Ce fut ainsi que le café se vida et que Miki se retrouva de nouveau seule à observer la porte d’entrée, priant pour voir Kaori ou Ryô arriver.  

 

- Bonsoir, Yoshihide., fit Kaori, saluant son client le même soir.  

- Bonsoir, Kaori. J’avoue que je n’étais pas très sûr de vous revoir aujourd’hui., admit-il.  

- Je n’étais pas sûre de revenir non plus., répondit-elle de manière posée.  

- Alors pourquoi ?, l’interrogea Monsieur N.  

 

Elle retira sa veste et la rangea après avoir posé son sac à main sur la console de l’entrée. Malgré l’envie, elle évita de regarder vers l’ascenseur, les souvenirs étant encore vifs et la gêne palpable.  

 

- Parce que je ne laisse jamais un travail en plan. C’est ainsi qu’on m’a élevée., lui apprit-elle, se tournant vers lui.  

- Nous sommes toujours d’accord ?, le questionna-t-elle, plongeant dans son regard.  

 

Il l’observa un long moment, semblant encore réfléchir à la discussion qu’ils avaient eue la veille. Kaori ne put s’empêcher de se remémorer les évènements qui avaient perturbé les dernières vingt-quatre heures. Il l’avait embrassée. Au moment où elle allait partir, il l’avait faite se retourner et il l’avait embrassée. Elle avait été tellement surprise qu’elle n’avait pas tout de suite réagi. Pendant quelques secondes, elle avait senti ses lèvres sur les siennes d’abord dures puis un peu plus douces et, lorsqu’elle avait levé les bras, un instant, un très court instant, elle avait hésité entre les passer autour de son cou ou les poser sur ses épaules pour le repousser. C’était plutôt agréable de se faire embrasser mais l’image de Ryô avait flotté devant ses yeux et elle avait culpabilisé instantanément, s’éloignant de Yoshihide.  

 

- Vous… Ne refaites jamais ça !, l’avait-elle sommé, retournant vers le salon pour mettre encore plus de distance entre eux.  

- Je… Je suis désolé… Enfin pas vraiment., avait-il répondu, la suivant.  

- Je veux dire, je suis désolé de ne pas vous avoir demandé la permission mais pas de vous avoir embrassée., s’était-il expliqué face à son regard noir.  

- Et c’est sensé vous excuser ?, avait-elle lancé d’une voix aigre.  

- J’espère au moins que vous aurez compris que je ne voulais pas vous virer., avait-il rétorqué avec un petit sourire amusé.  

- Parce que c’est ce que ça signifiait ?, avait-elle répliqué, se plantant devant la fenêtre pour ne pas avoir à le regarder.  

- Oui… Ca et… j’ai peut-être un petit faible pour vous., avait-il admis, paraissant un peu gêné.  

 

Elle avait été surprise par son aveu. Ce n’était pas ce à quoi elle s’attendait. Un homme comme lui s’intéressait à une femme comme elle, c’était impossible. En plus, elle avait dû attendre tellement longtemps que Ryô admette ses sentiments pour elle… avant de se montrer de nouveau aussi obscur qu’elle n’aurait jamais cru qu’un homme qu’elle connaissait depuis à peine quelques semaines puisse lui avouer cela aussi vite.  

 

- Je… J’ai quelqu’un dans ma vie… comme vous le savez., avait-elle bredouillé, se raccrochant au quiproquo qu’avait laissé éclore Ryô lors de leur rencontre à trois.  

- Oui… Je me souviens bien., avait-il maugréé, contrarié.  

- Vous allez arrêter de venir ?, lui avait-il demandé.  

 

La note d’incertitude dans sa voix avait poussé Kaori à se retourner et l’observer. Elle était encore tendue après ce qui était arrivé. Elle avait envie de rentrer et de se retrouver seule… Elle avait aussi envie de retrouver Ryô pour se rassurer, sentir son odeur, sa chaleur… avec un peu de chance, il la toucherait, peut-être même la prendrait-il dans ses bras… Elle s’était secouée : il ne le ferait pas, pas en ce moment où il était si distant.  

 

Alors oui, la question se posait : devait-elle revenir ? Elle se posait d’autant plus qu’elle avait eu cet instant d’hésitation. Elle s’était sentie rougir à cette pensée et s’était retournée pour échapper de nouveau à son regard, s’enjoignant de se calmer. Prise dans ses pensées, elle n’avait pas entendu son interlocuteur approcher et avait sursauté lorsque ses mains s’étaient posées sur ses épaules.  

 

- S’il vous plaît, Kaori. Revenez… J’ai confiance en vous. Je ne referai pas tout cela avec quelqu’un d’autre. Accordez-moi une deuxième… Non, une troisième chance, s’il vous plaît., l’avait-il imploré.  

- Kaori… Dites-moi oui.  

- A une condition., avait-elle répondu après avoir tergiversé encore un moment.  

- Nos relations seront tout au plus amicales. Je n’envisage pas de relation amoureuse avec vous., lui avait-elle imposé.  

- Je ne peux pas tenter ma chance alors ?, avait-il répondu.  

- C’est d’accord., avait-il affirmé après avoir reçu un regard noir de la part de la rouquine.  

- Très bien., avait-elle conclu, refermant la parenthèse.  

 

Elle s’était alors retournée et avait été étonnée du soulagement qu’elle avait lu dans son regard.  

 

- Ce n’est pas très bien pour moi : j’ai adoré vous embrasser., avait-il conclu avec un petit sourire.  

- Je me tais. Je ne reviens plus sur le sujet., lui avait-il promis, faisant le signe d’une fermeture éclair sur ses lèvres.  

- C’est d’accord., répondit Yoshihide, la ramenant au moment présent.  

- Une partie de go pour sceller notre accord ?, suggéra-t-il, désignant la table de nouveau installée près de la baie vitrée.  

 

Elle acquiesça et s’installa sur le coussin posé au sol. Il partit en cuisine et revint avec deux tasses de thé mais, arrivé près d’elle, il trébucha et renversa l’une des tasses, mouillant sa chemise et le sol devant lui.  

 

- Merde…, gronda-t-il, furieux.  

- Ce sont des choses qui arrivent., tempéra-t-elle, prenant les deux mugs pour les poser sur la table.  

- Allez vous changer. Je vais éponger le sol.  

- Non… je… bon d’accord., soupira-t-il, gêné avant de s’en aller vers sa chambre.  

 

Lorsqu’elle revint d’avoir rangé la serpillière, elle le trouva s’installant à la table. Comme la veille, il tira sur le bas de son pantalon avant d’en lisser le pli et le geste la fit sourire intérieurement. La tension qui restait s’évanouit progressivement pendant la partie.  

 

- Vous êtes ma prisonnière !, annonça-t-il fièrement à la fin de la partie.  

- Oui, vous avez gagné., admit-elle, rangeant.  

- S’il n’était pas là, j’aurais une chance ?, lui demanda-t-il après l’avoir observée un moment.  

- La question ne se pose pas… On était d’accord, Yoshihide., lui répondit-elle posément.  

- Oui… désolé. La partie a été longue. Il est déjà l’heure. Vous… Vous ne voudriez pas rester un peu plus longtemps. Je paierai bien entendu., suggéra-t-il.  

 

Kaori le dévisagea un instant tout en réfléchissant.  

 

- Je pense qu’il vaut mieux que je m’en aille maintenant. C’est préférable., lui signifia-t-elle, se levant pour aller ranger le jeu.  

- D’accord., abdiqua-t-il, la suivant jusqu’à l’entrée.  

- Bon, à demain soir alors…, la salua-t-il.  

- A demain soir., lui retourna-t-elle, entrant dans la cabine dès que les portes s’ouvrirent.  

 

La tension qui l’habitait retomba dès qu’elles se refermèrent. Elle avait appréhendé cette rencontre toute la journée et elle pouvait dire que ça s’était plutôt bien passé. Les choses devaient retourner à la normale. Il se rendrait compte que ce n’était qu’une lubie passagère et ils pourraient retrouver des relations non biaisées par une flamme éphémère. Une chose de faite, se dit-elle, sortant de l’immeuble.  

 

A peine les grilles du parc franchies, la tension remonta. Elle ne se sentait nullement en danger. Elle aurait même pu prolonger sa balade nocturne pendant un long moment pour ne pas avoir à affronter l’autre problème : Ryô. Elle l’avait attendu toute la nuit dernière, ne fermant pas l’oeil une seule seconde. Quand au petit matin, il n’était toujours pas rentré, elle était tellement en colère qu’elle était partie de l’appartement. Elle n’avait pas voulu d’une réaction guidée par des ressentiments. Mieux valait se tenir loin de lui pour la journée et se calmer pour le revoir et avoir une discussion posée. Imaginait-il le mal qu’il lui faisait ces nuits-là alors qu’elle ne savait s’il était en danger ou en train de prendre du plaisir dans les cabarets ou les bras d’une autre ? Elle ne savait même pas dire ce qui faisait le plus mal.  

 

Alors dès les premières lueurs de l’aube, elle était partie de l’appartement et avait marché au hasard des rues avant de finir au cimetière sur la tombe de son frère. Elle était restée là jusqu’au moment où elle avait dû se rendre à son travail et Hide avait été l’oreille silencieuse de toutes ses confidences et pensées, ses doutes et inquiétudes, sa colère et sa détresse. Ca lui avait fait du bien même si elle n’avait pas eu de réponse en retour. Elle n’en avait pas attendu en fait, sinon elle se serait certainement rendue au Cat’s pour parler avec Miki. Elle avait juste eu besoin de vider son sac.  

 

Rentrant à l’appartement, elle trouva de nouveau tout éteint. Malgré elle, l’inquiétude remonta en flèche. Ca ne ressemblait pas à Ryô d’être absent aussi longtemps. Même avec une femme comme il le disait souvent, ça ne durait jamais plus qu’une nuit. Et il y avait toujours cet autre spectre, celui de cette mission dont il lui cachait l’existence. Et s’il était en danger ? S’il lui était arrivé quelque chose ? Elle ne voulait pas croire qu’elle avait pu être en colère contre lui toute la journée alors qu’en fait, il était blessé voire pire. Elle secoua la tête rien qu’en y pensant, persuadée qu’elle l’aurait senti au plus profond d’elle-même s’il lui était arrivé une chose aussi grave.  

 

Jugulant son inquiétude, elle laissa ses chaussures, son sac à main et sa veste dans la penderie avant d’aller en cuisine. Elle prépara un repas rapide, préférant garder espoir. Il rentrerait et accepterait de se mettre à table. Il râlerait peut-être, critiquerait sa cuisine mais il serait là envie. Elle commença à trépigner d’impatience lorsqu’elle eut fini la préparation et qu’il n’était toujours pas rentré. L’inquiétude se mua en anxiété et elle retourna dans le séjour, commençant à faire les cent pas.  

 

- Ryô !, cria-t-elle lorsque la porte s’ouvrit enfin.  

- Ce n’est que moi., s’excusa Mick, avançant vers elle visiblement soulagé.  

- Où tu étais, Kaori ? On était tous morts d’inquiétude., lui apprit-il, la prenant dans ses bras et la serrant contre lui.  

- Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?, lui retourna-t-elle, ne comprenant pas.  

- Personne ne t’a vue de la journée et on se demandait s’il ne t’était pas arrivé quelque chose., lui expliqua-t-il.  

 

Elle revit des flashs des dernières vingt-quatre heures, la baiser, la discussion avec Yoshihide, les heures à attendre Ryô, et n’avait aucune envie de lui expliquer tout cela.  

 

- J’étais… j’étais au cimetière. J’avais besoin de réfléchir., lui dit-elle seulement.  

- J’ai du mal à comprendre mais tant mieux. Et Ryô ? Il est là aussi ?, l’interrogea-t-il, fouillant les lieux du regard.  

- Non. Je ne sais pas où il traîne., lui apprit-elle d’une voix aigre.  

 

Mick s’inquiétait de son absence et Ryô lui s’en foutait. Pourquoi s’inquiétait-elle pour ce goujat après tout ? Elle était toujours aussi naïve.  

 

- Kaori… Tu ne sais pas alors ?, fit-il, embarrassé.  

- Quoi ? Qu’il est encore à traîner dans un cabaret à se saouler et draguer ? Je m’en doutais, merci., aboya-t-elle, furieuse.  

- Non, Kaori. Il est impliqué dans une fusillade qui a duré toute la nuit et une course-poursuite toute la journée., lui apprit-il, lui serrant la main lorsqu’il la vit blêmir.  

- Et ce soir… un immeuble a explosé et il était certainement dedans., ajouta Mick.  

- Non ! Ryô n’est pas mort ! Il aura trouvé le moyen de sortir de là s’il y était., lui affirma-t-elle, son cœur saignant.  

 

Elle avait mal mais gardé la face, se drapant de tout l’espoir qui était en elle pour ne pas s’effondrer. Elle ne le laisserait pas tomber.  

 

- Où est-ce que c’était ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, Kaori. Tu ne peux pas y aller. Il ne reste rien, l’immeuble est complètement rasé. Les pompiers fouillent la zone mais il n’y a pas de survivant et il n’y en aura probablement pas., lui apprit-il, détestant être le porteur de mauvaises nouvelles.  

- Ca, s’il y en a, ça relèvera du miracle., entendirent-ils soudain.  

 

Tous deux se tournèrent vers la porte d’entrée et Kaori fut la prompte à réagir.  

 

- Ryô !, cria-t-elle, courant vers lui.  

 

Il ne s’esquiva pas lorsqu’elle lui sauta au cou et la serra dans ses bras. Il avait mal partout après la chute de vingt étages à travers un tube d’évacuation à peine assez grand pour le laisser passer mais pas suffisamment pour lui dire de faire attention. Il avait passé la journée à courir après des types qui avaient fini par se donner la mort pour Monsieur N. Il n’avait eu que quelques secondes pour échapper à la mort, quelques secondes où il s’était engueulé mentalement pour avoir failli laisser Kaori aux mains de ce salaud sans aucune protection.  

 

- Ne crie pas si fort. J’ai encore les oreilles qui bourdonnent à cause des hauts-parleurs., grogna-t-il.  

 

Furieuse, Kaori s’écarta de lui et le gifla avant de l’observer et de laisser son soulagement reprendre le dessus.  

 

- Ne me mens pas ! Tu es couvert de poussières, ta veste est en lambeaux et tu sens la poudre. Je sais que tu n’étais pas en train de faire la fête !, le tança-t-elle, sa lèvre inférieure tremblant.  

- Je crois que je vais vous laisser. Les explications attendront pour nous. Heureux de te savoir encore vivant, vieux frère !, le salua Mick, lui tapant sur l’épaule avant de partir.  

- Tu veux en parler ?, l’interrogea Kaori.  

 

Ryô la regarda et imagina tout ce qu’il pourrait lui dire mais une révélation entraînerait une question puis une autre et il ne pouvait y répondre.  

 

- Oh, tu sais, juste la routine… Je meurs de faim ! Qu’est-ce que tu nous as préparé ?, lui demanda-t-il, retirant ses chaussures et sa veste.  

 

Face au silence de sa partenaire, il se retourna, faisant glisser son holster de ses épaules. Kaori ne détourna pas le regard mais elle hésitait sur la manière de réagir : insister ou laisser couler. Elle examina ses traits et y vit sa fatigue et sa tension.  

 

- Quelque chose de revigorant., lui annonça-t-elle, se détendant.  

- Oh non… Pas un truc avec du bouillon… même si tu me dis que c’est plein de vitamines…, grogna-t-il.  

 

Intérieurement, il lui était reconnaissant de ne pas insister et de lui laisser l’occasion de souffler. Il ne doutait pas que le sujet reviendrait sur le tapis mais il savait qu’il était tranquille pour la soirée et il en profita à commencer par ce dîner qui lui parut particulièrement succulent, peut-être parce qu’il savait qu’il avait la meilleure compagnie possible. 

 


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