Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 68 :: Chapitre 68

Publiée: 18-10-23 - Mise à jour: 18-10-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Alors la confrontation entre Yomi et Ryô? a quoi va-t-elle mener? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

Chapitre 68  

 

Ryô tourna silencieusement autour de Yomi, visiblement mal à l’aise. Il n’avait pas pris la peine de l’attacher à une chaise. Ils étaient tous les deux enfermés dans une cage dont lui seul possédait la clef de la seule porte. La jeune femme s’était déjà acharnée dessus, s’imaginant peut-être que le grillage rouillé par endroit céderait mais le nettoyeur savait qu’il n’en serait rien.  

 

- Libère-moi ! Je ferai tout ce que tu voudras !, lui promit-elle à nouveau, se tournant vers lui, les poing serrés.  

 

Elle exhalait la peur. Son regard trahissait sa peur. Son attitude reflétait sa peur. Sa voix parlait de sa peur. Il avait réussi à la pousser assez loin mais, malgré tout, elle résistait encore et toujours.  

 

- Tu sais ce que je veux, Yomi., lui fit-il savoir d’un ton posé.  

- Que tu avoues et me donnes tes complices.  

- Mais… Je n’ai rien à avouer !, lui dit-elle à nouveau.  

- Je te le jure. Je ne vois pas de quoi tu veux parler., lui fit-elle savoir d’une voix doucereuse.  

 

Elle approcha de lui et se montra plus séductrice, plus avenante. Elle tentait de paraître le plus innocente possible mais Ryô ne tomba toujours pas dans le panneau.  

 

- On pourrait peut-être… je ne sais pas moi… Trouver un terrain d’entente. Je pourrais te montrer à quel point il est ridicule de penser que je puisse avoir fait quoi que ce soit de mal., lui offrit-elle, glissant une main sur son torse.  

 

Il l’observa comme une petite chose insignifiante avant de laisser un sourire amusé étirer ses lèvres. Il leva la main et caressa sa joue avant de laisser ses doigts descendre et effleurer son épaule puis revenir sur son cou.  

 

- Alors tu n’es pour rien dans la tentative de meurtre sur Kaori ?, l’interrogea-t-il à voix basse.  

- Non ! Bien sûr que non !, s’exclama-t-elle, ne s’écartant pas pour autant.  

 

Il sentit sous ses doigts son pouls s’accélérer, trahissant son mensonge.  

 

- Et à l’hôpital, tu ne comptais pas empoisonner les bébés avec cette seringue ?, ajouta-t-il, passant la main derrière sa nuque pour l’empêcher de s’échapper.  

 

Elle ne répondit pas mais ses yeux s’écarquillèrent alors que le sang quittait son visage.  

 

- Dis-moi, comment on peut avoir la vocation de sauver et soigner les gens et vouloir faire du mal à deux bébés sans défense ?, gronda-t-il d’une voix féroce.  

- Je… Je…, bafouilla-t-elle.  

- Ne prends même pas la peine de répondre., ironisa-t-il, la relâchant brusquement en la repoussant.  

 

Sa vue lui faisait horreur mais il n’avait d’autres choix que de la garder. Il ne la livrerait à Saeko que lorsqu’il aurait ce qu’il voulait.  

 

- La seule chose que je veux savoir c’est le nom de ceux avec qui tu travailles parce que tu as trouvé de l’aide mais cette aide te dépasse maintenant. Et quel que ce soit le marché que vous ayez conclu, ils n’hésiteront pas à te tuer pour qu’on ne remonte pas jusqu’à eux., lui apprit-il.  

- Alors avec qui veux-tu discuter ? Eux ou moi ?, l’interrogea-t-il.  

- Je n’ai rien fait de ce dont tu m’accuses., s’entêta Yomi.  

- C’est Yuji. Il n’y a que lui qui puisse avoir fait tout ce que tu as dit !, se reprit-elle avec force.  

 

Ryô l’observa. Il s’était attendu à cela, à ce qu’elle se retourne contre son amant. Elle ne savait certainement pas qu’ils avaient déjà parlé à Yuji, ce qui le rendait encore plus innocent à ses yeux. Le comportement de l’homme avait été beaucoup plus naturel que celui de sa maîtresse. Sans plus un mot, il se dirigea vers la sortie de la cage, les clefs en main.  

 

- Je t’emmène le voir pour le confondre si tu veux ! Tu comprendras que tu avais tort. Tu comprendras que je suis innocente., lança-t-elle.  

 

Elle tenta de passer devant lui lorsqu’il ouvrit la porte mais il la retint. Prenant un air séducteur, plus détendu, il caressa son bras et l’approcha de lui, les faisant tourner légèrement.  

 

- Tu as raison… J’avais tort…, admit-il, se penchant comme pour l’embrasser.  

- Ce n’est pas grave, tu sais., minauda-t-elle avec un grand sourire.  

- Je te croyais plus intelligente. Tu regretteras de ne pas m’avoir parlé., murmura-t-il avant de la repousser dans la cage et de refermer la porte à clef derrière lui.  

- Prépare-toi, on devrait avoir de la compagnie ce soir., lui apprit-il, s’en allant.  

- Quoi ?!, s’écria Yomi.  

 

Il l’entendit courir puis agiter le grillage en hurlant comme une folle. Il referma le bâtiment dans lequel il était et approcha de l’homme qui attendait dans une voiture.  

 

- Alors tu as passé un bon moment avec la demoiselle ?, lui demanda Mick.  

- J’ai connu beaucoup mieux. Reste ici jusqu’à minuit puis va-t’en. Elle ne devrait pas pouvoir sortir mais mieux vaut prévenir que guérir., répondit Ryô.  

- Que vas-tu faire, Ryô ?, l’interrogea son ex-compère.  

- Passer du bon temps… C’est que je m’ennuie ici…, plaisanta le nettoyeur.  

- Tu vas passer par la clinique ?, fit l’américain, lui adressant un regard plissé.  

- Pourquoi faire ? Il n’y a rien qui soit d’intérêt là-bas., répondit le japonais d’un ton neutre.  

- Kaori est inquiète pour toi. Ca lui ferait du bien de te voir., osa le blondinet.  

- Ca lui ferait surtout du bien de ne plus être menacée et pouvoir rentrer chez elle pour vivre sa vie., répliqua Ryô.  

 

Sans plus un mot, il s’en alla et retrouva sa mini garée non loin. Il se dirigea vers la Kabuki et commença à faire le tour des cabarets et bars, buvant comme un trou, ou en donnant tout du moins l’impression, et s’amusant comme un fou. Il voyait les jeunes femmes défiler sur ses genoux, enfilait les verres en se vantant d’avoir trouvé la fille qui allait lui débloquer une situation et donnait des indices sur l’endroit où on pourrait le trouver dans les heures à venir…  

 

Lorsqu’il ressortit de là, la nuit était déjà bien avancée. Malgré les notes arrosées qu’il avait laissées voire honorées un peu partout, il était parfaitement sobre. Il revenait vers le lieu de détention de Yomi, sachant, espérant, que Mick aurait pris le large. Il n’avait pas envie d’avoir une nouvelle conversation sur Kaori. Il avait besoin de l’oublier, de remettre de l’espace entre eux. Il avait dit ce qu’il avait à lui dire mais maintenant il devait remettre de la distance. Il ne tiendrait pas s’il devait continuer à la voir ainsi tous les jours, à vivre avec les enfants en devant attendre son tour. C’était dur, trop dur pour lui. Il l’aimait déjà avant mais il aimait encore plus la femme qu’elle était devenue et il avait envie de vivre cette vie qui s’offrait à lui. La patience n’était pas son fort.  

 

Pour autant, il refusait de mettre Kaori dans une situation inconfortable, de lui demander de choisir entre son mari et lui alors que c’était lui qui l’avait poussée à accepter de vivre sa vie avec Yoshihide, de profiter de ce temps qu’ils auraient ensemble. Il n’avait pas le droit de séparer une famille qui le serait déjà trop tôt. Il devait donc s’éloigner mais avant, il devait en finir avec cette affaire, s’assurer que la situation était saine, qu’ils étaient en sécurité.  

 

- Comment tu as pu me laisser seule ici ?!, hurla Yomi quand elle le vit arriver enfin.  

- Tu as peur des cafards ou du noir ?, ironisa-t-il, ne rentrant pas dans la cage pour autant.  

- Va te faire foutre ! Laisse-moi sortir !, cria-t-elle.  

- Quel langage, jeune fille… Quelque chose te tracasse ? Tu es bien là. Personne ne peut venir te chercher sans avoir…, fit-il, agitant la clef.  

- Tu aurais dû la baiser ta sale petite…, cracha Yomi avant de se taire, faisant face au canon d’un 357 magnum.  

- Ravale ton venin. Et tu te demandes pourquoi il ne t’a même pas regardée…, lâcha Ryô d’un ton cynique.  

- Tu étais infirmière dans le service que fréquentait Yoshi quand tu as appris pour sa maladie. Tu as essayé de le draguer, de sympathiser mais il n’en avait rien à faire de toi, n’est-ce pas ? Il ne t’a même peut-être jamais vue alors tu as pensé qu’en draguant le cousin, tu pourrais toucher une partie du pactole.  

 

Elle ne dit rien mais lui lança un regard noir, les bras croisés autour d’elle, visiblement sur la défensive.  

 

- Seulement il est vraiment tombé amoureux et il l’a épousée. Ils ont même tenté leur chance pour avoir une famille et ça a marché. Fini le pactole pour le cousin., conclut-il.  

- Il fallait se débarrasser des trois gêneurs, n’est-ce pas ? Tiens, on dirait qu’on a de la visite…, remarqua-t-il.  

 

Yomi regarda autour d’elle, ne voyant pas ce qui lui faisait dire cela. Rien n’avait changé, pas un bruit, pas de mouvement… mais Ryô sentait les présences menaçantes qui entouraient le bâtiment. C’était au moins une bonne chose : ils étaient passés à l’action rapidement.  

 

- Je te conseille d’enfiler ça et de t’allonger par terre., lui dit-il, lui lançant un gilet par balles.  

 

Même si elle ne lui avait pas donné les informations qu’il attendait, il comptait bien l’amener à la police en vie. Yomi dédaigna la protection et lui tourna le dos… jusqu’à ce qu’une porte soit violemment enfoncée. Elle fut tétanisée par le premier coup de feu mais le suivant la poussa à agir et elle passa le gilet tout en s’agenouillant par terre avant de s’allonger juste au moment où une balle éclata contre le grillage.  

 

Ryô se protégea et neutralisa tous les hommes qui lui firent face avant de sentir que d’autres arrivaient par l’arrière du bâtiment. Avisant des fûts sur le côté, il visa les sangles qui les retenaient ensemble et les coupa d’une balle. Les barils partirent à l’affilée dans le couloir qui menait à l’arrière et il entendit les cris des hommes bousculés alors qu’il s’occupait des nouveaux arrivants par l’avant.  

 

Lorsque le flot s’arrêta de ce côté, il entendit les autres arriver et se retourna pour affronter les nouveaux venus.  

 

- Vous puez la bière, Messieurs. Votre boss ne va pas être content, lui qui adore le saké., ironisa Ryô.  

- La ferme, tu vas venir avec nous auprès de notre patron !, lui annonça le chef du groupe.  

- En fait, j’avais d’autres plans. J’ai rendez-vous avec une demoiselle., lui fit savoir le nettoyeur, répliquant aux coups de feu tirés en sa direction.  

- Ca ne pose pas de souci, elle vient avec nous…, lui apprit-on.  

- Ah non ! Je ne parlais pas d’elle., objecta-t-il.  

- Tu es là, inspectrice de mon cœur ? Sors de ta cachette maintenant., invita-t-il son amie, tout en rechargeant son arme.  

- Je te laissais faire ton numéro. Tu as fini ?, l’interrogea Saeko.  

- Ouais ! Il ne reste que le rigolo là-bas qui se croit encore bien entouré…, lui fit-il savoir.  

- Par pure galanterie, je te le laisse., ajouta-t-il.  

 

Saeko laissa échapper un léger ricanement cynique. Ils entendirent le déclic d’un chien qu’on arme et la jeune femme décocha plusieurs coutelas qui accrochèrent l’arme au mur, un autre bloquant le barillet et le troisième traversant la main du larron, lui arrachant un cri de douleur.  

 

- Eh voilà le travail est fini., fit Saeko, lissant sa jupe.  

 

Elle approcha de l’homme, sortit les menottes et l’attacha, le tournant vers Ryô.  

 

- Attends deux minutes que je vois sa trombine avant l’appareil-photo de la police., lui demanda ce dernier.  

 

Il approcha et releva le visage de l’homme, esquissant un léger sourire.  

 

- Merci d’être venu à moi., fit-il, lui tapotant la joue.  

- Tiens, je te la laisse également. Elle a tenté de tuer Kaori et ses enfants., dit-il à son amie, lui lançant les clefs.  

- Tu t’en vas ? Tu vas la voir ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, j’ai encore une visite à rendre., répondit-il.  

 

Il se contreficha du regard suspicieux qui le suivit jusqu’à ce qu’il sorte et regagna sa voiture chérie. Il ne s’arrêta pas pour réfléchir et savoir ce qu’il devait faire ou comment s’y prendre. Il alluma le moteur et se dirigea vers le domaine de l’organisation qui en avait après Kaori. Il devait avoir une petite discussion avec le chef du clan. Il y allait seul et il savait qu’il ferait face à une opposition assez nombreuse et puissante mais il n’en avait que faire. Rien ne l’empêcherait de réussir. Il avait cette force en lui déjà avant mais aujourd’hui elle était encore plus forte, alimentée par les deux innocents qui avaient fait irruption dans sa vie et dont il se sentait responsable. Rien ne leur arriverait. Il s’en assurerait.  

 

Fou, il n’était pas cependant. Il fit un détour par l’immeuble et se munit d’armes diverses et variées qui lui donneraient un petit coup de main. Sa principale alliée restait son Python 357 magnum. Et voilà comment il se retrouva vingt minutes plus tard devant l’arche d’entrée du clan de l’Orchidée Noire.  

 

- Youhou ! Je viens boire le thé !, s’annonça-t-il, faisant signe aux deux caméras plantées dans les deux coins de l’arche.  

 

Il attendit une minute mais rien ne bougea ni la porte ni derrière elle. Ils dormaient là-dedans ?  

 

- Je voudrais discuter avec le seigneur et maître de ses lieux. Auriez-vous l’obligeance de m’ouvrir ou je vais me voir contraint de m’ouvrir moi-même !, prévint-il.  

- Je compte jusque trois… Un… Deux… Trois ! J’espère que vous êtes tous bien cachés ! J’arrive !, fit-il d’un ton enjoué, sortant le bazooka qu’il avait planqué derrière son dos, l’armant et le dirigeant vers la porte.  

 

Le tir le fit à peine reculer et la poussière ne le dérangea pas plus que ça. Comme entouré d’une aura, il avança sous le porche puis dans la propriété. C’était le branle-bas de combat. Des hommes arrivaient en courant et il profita des munitions restantes pour le bazooka pour envoyer quelques rivaux littéralement voler dans les airs. Il découvrit en même temps que le terrain était piégé par des explosifs.  

 

- Prévoyant le vieux…, murmura-t-il.  

 

De toute façon, ce n’était pas un problème pour lui puisqu’il ne comptait pas utiliser les chemins de traverse. Il avait un boulevard, une autoroute, une voie royale devant lui pour aller dire bonjour au maître des lieux.  

 

Il ne changea pas d’idée lorsqu’il fut entouré par une vingtaine d’hommes. Il s’y était attendu et il les géra en à peine quelques minutes avant de continuer son chemin, laissant un tas humain inconscient derrière lui. Dans leur grande précipitation, les hommes avaient laissé la porte d’entrée ouverte.  

 

- C’est sympa de m’éviter de m’esquinter la hanche ou l’épaule…, pipa-t-il, entrant dans la demeure décorée dans un style classique respirant malgré tout l’aisance.  

- Alors vous êtes tous bien cachés ? J’ai déjà trouvé vos copains dehors. Je ne vais pas tarder à vous trouver !, leur annonça-t-il.  

 

Il avança dans la maison et désarma les hommes qui surgirent. Il les avait sentis bien avant leur apparition. Il savait où ils étaient et sentait quand ils allaient se présenter. C’était presque trop facile. Avant, ça l’aurait amusé mais, là, ce n’était pas le cas. Il ne pouvait pas. Il ne rentrerait pas auprès de Kaori après. Il retournerait au manoir, récupérerait ses affaires et rentrerait à l’appartement. Peut-Peut-être que demain il irait la voir et lui dirait au revoir… ou peut-être pas. Il n’avait pas encore décidé.  

 

Il laissa le dernier homme de main l’attaquer et l’assomma sans trop de difficulté avant de pénétrer dans le bureau du chef de clan. Il le trouva debout devant la fenêtre, un verre à la main.  

 

- Saeba… Tu semblais t’être calmé depuis quelques temps mais je vois que ça n’a été que temporaire. Tu as un sacré culot de venir jusqu’ici à renfort de bazooka et coups de feu., le sermonna-t-il.  

- J’ai gentiment demandé à entrer avant…, objecta Ryô, s’asseyant dans l’un des sièges, une cheville sur le genou opposé.  

 

Nonchalamment, il sortit une cigarette de son étui et l’alluma avant d’en tirer une bouffée. Lorsque son « hôte » se retourna pour lui faire face, il exhala la fumée en sa direction, lui faisant froncer les sourcils.  

 

- Vous n’auriez pas dû vous attaquer à mon ancienne partenaire. Je ne sais pas si c’était de votre fait ou si vous avez simplement sauté sur l’occasion qu’a pu vous offrir Yomi mais vous n’auriez pas dû. Kaori est sortie du milieu. Le message était passé, non ?, fit le nettoyeur d’un ton ferme.  

 

Le chef se mit à rire d’une manière cynique avant de s’asseoir face à lui, les mains croisées sur ses genoux.  

 

- On ne sort jamais du milieu, Saeba, tu le sais bien, non ? Et je doute que son sort te laisse indifférent même si elle s’est mariée à un autre. Elle a eu deux enfants, non ?, lança-t-il avec un regard narquois.  

- Alors il a réussi du premier coup ? Il est passé avant ou après toi ?, insista-t-il.  

- Pas trop de regrets ?  

- Des regrets ? Pourquoi ?, fit Ryô, époussetant ses chaussures.  

- Tu aimes te les faire, non ? Ca te fait quoi de ne plus l’avoir sous la main ? Ca a l’air d’un bon petit lot…, fit le chef de clan narquois.  

- Si c’est une rumeur, elle est surfaite., répondit le nettoyeur.  

- En toute politesse, laissez-les tranquilles dorénavant., lui conseilla-t-il, se levant.  

 

Sans une salutation, il lui tourna le dos et prit le chemin de la sortie.  

 

- Tu crois vraiment qu’un « laissez-les tranquilles » me fera l’oublier. Même hors du milieu, elle a un poids cette petite : le poids de t’atteindre. Et maintenant c’est même une cible plus facile et, si on ne peut pas l’avoir elle, il y aura toujours les enfants. Si ça peut te rassurer, on ne touchera pas au mari. Qui sait si elle ne reviendrait pas à la niche avec ses chiots sans lui…, ironisa le chef de clan.  

 

Ryô ne sut exactement ce qui déclencha le geste. Peut-être son sort avait-il été scellé depuis le départ, peut-être était-ce le fait qu’il continue de menacer Kaori ou même les bébés, peut-être le fait qu’il la rabaisse au rang d’animal, de personne dépendante, ce qu’elle n’était pas… mais le chef de clan se retrouva avachi sur son siège, les mains pendantes, la bouche ouverte mais bien moins que le trou béant au milieu de son front.  

 

Sans un regard en arrière, le nettoyeur ressortit de là, traversant le couloir qui menait à l’entrée entendant les gémissements de réveil des hommes de mains. Il ne s’inquiétait pas de savoir s’il balancerait son nom. Aucun ne le ferait, pas pour lui, mais parce que c’était le code du milieu : on ne parlait pas à la police. Saeko comprendrait mais rien ne le relierait au crime. Elle trouverait peut-être même le nom de celui qui avait tiré sur sa partenaire de si loin. Lui serait identifié et un mandat lancé contre lui.  

 

Satisfait, autant que faire se pouvait, il retourna à sa voiture et retrouva enfin pour le reste de la nuit son appartement. Sans un regard vers la porte de la chambre de Kaori, il se dirigea directement vers sa chambre et se laissa tomber sur le lit, s’endormant rapidement. Même s’il avait beaucoup de choses en tête, il avait cette capacité d’abstraction.  

 

Le lendemain matin, il se réveilla tôt malgré l’absence de perturbation. Après une bonne douche et une tasse de café, il partit de chez lui, sachant déjà qu’il y reviendrait d’ici quelques heures. Il arriva rapidement au manoir des Nishihara. Il grimaça en voyant Yoshihide encore là. Il pensait qu’il serait déjà avec Kaori, peut-être même qu’il n’aurait pas quitté la clinique mais il était là.  

 

- Ryô, tu réapparais enfin. Kaori va être soulagée de te revoir. Elle était inquiète., l’accueillit son client.  

- Elle n’aurait pas dû. J’ai fini mon travail. Ils pourront rentrer tous les trois et vous pourrez vivre tranquillement votre vie de famille., lui annonça-t-il d’une voix neutre.  

 

Yoshihide le regarda d’un air étonné avant de froncer les sourcils.  

 

- Comment tu peux en être aussi sûr ? Je ne veux pas qu’il leur arrive quoi que ce soit., objecta-t-il.  

- Moi non plus mais je te l’assure, c’est fini. Vous êtes en sécurité. Je suis simplement venu chercher mes affaires., l’informa Ryô.  

- Tu t’en vas ? Tu ne peux pas !, le contra Yoshihide.  

- Si. Il le faut maintenant. Ma mission est finie., lui opposa le nettoyeur, frustré de devoir mener cette conversation.  

- Kaori a besoin de toi, Ryô. Reste. Je te paierai tout le temps que ça durera mais reste… pour elle.  

 

Yoshihide flancha face au regard noir que Ryô lui lança. Le nettoyeur avait été un moment ébranlé par le ton implorant du mari mais imaginer qu’il puisse vouloir de l’argent pour protéger Kaori, c’était humiliant.  

 

- J’ai embrassé Kaori il y a deux jours. Je l’ai embrassée et je lui ai dit que je l’aimais., lui asséna-t-il comme pour se venger.  

 

Ca marcha et il vit son interlocuteur s’accrocher à une chaise, vacillant. Il s’en voulut aussitôt et l’aida à s’asseoir.  

 

- Je… Ca doit s’arrêter, Yoshihide., fit Ryô d’un ton plus calme, passant une main dans ses cheveux.  

- J’ai demandé à Kaori de ne pas t’en parler parce que c’était à moi de le faire. C’est moi qui l’ai embrassée, pas elle. Je ne voulais pas qu’elle m’oublie mais, en fait, il le faut. En tous cas, moi je dois l’oublier et reprendre ma place. Kaori est ta femme. C’est ta maison où vous devez vivre avec vos enfants., ajouta-t-il.  

- Il n’y a plus de danger, Yoshi. Kaori peut rentrer avec les enfants et vous pouvez vivre sous la garde de ton service de sécurité. Pour moi, il est temps de retrouver ma demeure., conclut le nettoyeur.  

 

Yoshihide le regarda et poussa un long soupir avant d’acquiescer.  

 

- Je vais préparer ton règlement pour que tu partes avec., murmura-t-il.  

- Je n’en veux pas. Occupe-toi de Kaori et profite du temps que vous avez à quatre., lui opposa Ryô, se levant.  

 

Moins d’un quart d’heure plus tard, il quittait le manoir et prenait la direction de la clinique. Lorsqu’il arriva, les bébés étaient dans leurs berceaux mais leur mère n’était pas là. Elle n’était pas loin cependant, juste à côté dans la salle de bains. Il approcha et se pencha sur eux, observant leurs traits. Le cœur battant plus vite, il les trouvait déjà changés mais ce n’était probablement qu’une illusion.  

 

- Soyez sympas avec vos parents. Ils vous ont attendus très longtemps et vous aiment plus que tout au monde. Vous n’aurez pas beaucoup de temps avec votre père. Vous êtes de bons enfants. Je…, leur chuchota-t-il avant de s’écarter sans finir sa phrase.  

 

Kaori ne devait pas l’entendre leur dire ce qu’il éprouvait pour eux. Elle ne devait pas avoir cet atout dans son jeu.  

 

- Tu es là… enfin… J’étais inquiète., murmura Kaori, la gorge serrée.  

 

Elle approcha de lui et fit pour l’enlacer mais il l’en empêcha. Elle resta là, stupéfaite, ne sachant quoi dire pendant un temps.  

 

- La mission est finie, Kaori. Le danger est écarté. Tu peux rentrer chez toi et mener ta vie de famille sans crainte., lui apprit-il.  

- Mais toi…, lâcha-t-elle.  

- J’ai toujours un toit au-dessus de ma tête et je sais me débrouiller. Alors vis ta vie., lui dit-il.  

- A un de ces quatre au Cat’s., la salua-t-il avant de s’éloigner.  

 

Il ne pouvait rester plus longtemps. Il y avait tant d’autres choses qu’il voulait lui dire, lui faire et qu’il ne devait pas. Il devait partir.  

 

- C’est… C’est tout ? Tu pars comme ça ?, lui demanda-t-elle, perdue.  

 

Deux jours auparavant, il l’embrassait, lui disait qu’il l’aimait et qu’il l’attendrait et aujourd’hui… Elle prit une profonde inspiration pour contrôler ses émotions et ne pas pleurer. Elle ne comprenait pas mais elle ne voulait pas faire une crise sous le coup de la surprise, des émotions, encore à fleur de peau et de la fatigue. Elle se sentait ébranlée, prête à s’effondrer suite à cette annonce mais, posant les yeux sur ses enfants, elle sut qu’elle ne pouvait pas.  

 

Ryô ne répondit pas même s’il s’arrêta à la porte. Que dire ? Que faire ? Rien. Il avait fait ce qu’il devait alors il baissa la tête en même temps que la poignée de la porte et partit, les laissant tous les trois.  

 

- Babyface, tu t’en vas ?, s’étonna le Professeur.  

- Il est temps… Chacun doit retrouver sa place maintenant., répondit-il, le cœur lourd avant de s’en aller.  

 

Le vieil homme suivit son protégé jusqu’à l’extérieur et le regarda s’en aller. Attristé par son air, il retourna vers son bureau mais s’arrêta devant une porte ouverte. Kaori faisait face à ses deux enfants, l’air aussi perdue que l’était son partenaire.  

 

- Kaori, ça va ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle leva la tête, surprise, et essuya les larmes à ses yeux.  

 

- Oui, oui. Je vais finir de me préparer avant l’arrivée de Yoshi., lui dit-elle, se levant et cherchant sa brosse à cheveux.  

- Tu pourras bientôt rentrer, Kaori., lui apprit-il.  

 

Il ne savait pas trop à quel domicile il faisait allusion mais il espérait juste lui faire un peu de bien. Il la vit esquisser un sourire, forcé, et acquiescer et refit face à la jeune femme courageuse qu’il connaissait.  

 

- Merci, Professeur. C’est une bonne nouvelle., affirma-t-elle d’une voix tendue.  

 

C’était une bonne nouvelle, ça devait l’être. Elle allait retrouver son mari avec leurs deux enfants et ils allaient vivre la vie à quatre qu’ils avaient espérée avoir. Ce serait dur mais elle tournerait la page de leur vie à trois. Ce serait certainement plus sain pour tout le monde. 

 


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