Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 14 :: Chapitre 14

Publiée: 21-08-22 - Mise à jour: 21-08-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Petite discussion houleuse entre nos chouchous qui se termine par le départ de KAori pour son travail. Alors encore une soirée sans surprise? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 14  

 

Sortant de l’ascenseur, Kaori trouva son client dans le hall, retirant sa veste et ses chaussures. C’était bien la première fois qu’il prenait le temps de le faire depuis qu’ils se connaissaient.  

 

- Bonsoir, Kaori !, l’accueillit-il avec un léger sourire.  

- Pour une fois, je suis là avant vous., la taquina-t-il.  

- C’est à marquer d’une croix rouge !, lui répondit-elle, amusée avant d’avancer vers lui.  

- Bonsoir, Monsieur Nishihara., le salua-t-elle poliment.  

 

Il l’observa et prit un air sévère.  

 

- Si vous me donnez encore du Monsieur Nishihara, je vous mets dans l’ascenseur. Appelez-moi Yoshi… à la grande limite Yoshihide si Yoshi est trop familier pour vous., la sermonna-t-il.  

- Très bien, Mon…, commença-t-elle.  

 

Elle s’arrêta dès qu’il fit un pas vers elle et se mordit la lèvre, le mot lui ayant échappé par habitude. Sans réfléchir, elle posa une main sur son torse pour le stopper.  

 

- Yoshihide…, se corrigea-t-elle, lui adressant un regard d’excuse.  

- Merci… C’est très plaisant à entendre…, murmura-t-il, la dévisageant intensément.  

- Je… De rien., bredouilla-t-elle, se rendant compte de leur proximité.  

 

Elle retira sa main et s’écarta, prenant le temps de poser sa veste et de retirer ses chaussures pour la première fois depuis qu’elle venait ici.  

 

- Alors la journée s’est bien déroulée ?, l’interrogea-t-elle.  

- Argh… vous seriez-vous glisser dans mon bureau telle une petite souris ?, lui retourna-t-il.  

- Non, pourquoi ?, fit-elle, fronçant les sourcils d’incompréhension.  

- Parce que je vais être obligé de vous dire que vous aviez raison., répondit-il, prenant un air faussement agacé.  

- Pour quelle raison ?, s’étonna-t-elle.  

- Vous ne vous vantez pas de votre réussite, d’avoir cloué le bec au grand méchant millionnaire arrogant ?, la taquina-t-il, croisant les bras.  

- Pourquoi ? Vous en auriez besoin ?, lui dit-elle, le regard pétillant.  

- Et puis je ne vois pas de méchant millionnaire ici…, ajouta-t-elle, malicieuse.  

 

Elle se retourna et se dirigea vers la baie vitrée pour admirer la vue. Elle sentit son interlocuteur la suivre et vit son reflet apparaître sur la vitre. Il était derrière elle et l’observait sans répondre.  

 

- Vous êtes milliardaire, non ?, fit-elle.  

 

Elle le vit sourire et, quelques secondes plus tard, il se mit même à rire.  

 

- Effectivement… donc je suis méchant à vos yeux… et arrogant aussi ?, répliqua-t-il d’un ton léger.  

- Arrogant, oui mais méchant… Non, je ne dirais pas cela., lui dit-elle, se retournant et le regardant droit dans les yeux.  

- Et je sais aussi que vous me cachez quelque chose., lui affirma-t-elle.  

 

Un bref éclat passa dans les iris masculines pendant que ses traits se tendirent. Elle se demanda à quoi il pensait, ce qu’il ressentait à ses paroles, s’il allait enfin lui parler. Peut-être que ce serait le dernier jour qu’elle passerait ici… Peut-être…  

 

- Et si vous ne pouviez gérer ce que je vous cache ?, fit-il, approchant d’elle.  

 

Il posa une main sur le carreau juste à côté de son visage, la dominant de sa taille. Un instant, elle eut le sentiment de voir le visage de Ryô mais revint vite à la réalité. Elle releva alors le menton, lui montrant de quel bois elle était faite.  

 

- Croyez-moi, j’ai les épaules bien plus larges que vous ne pouvez le penser., lui assura-t-elle, confiante.  

- Je suis peut-être un homme dangereux, Kaori… Peut-être que je mets en place de dangereux trafics sous couvert de ma société… Peut-être même que j’envisage de m’en prendre à vous…, lui dit-il d’une voix grave, prenant un air menaçant.  

 

Elle ne tressaillit même pas et soutint son regard pendant un long moment. Elle n’avait pas peur de lui. Elle avait déjà côtoyé des personnes dangereuses et elle avait toujours senti quelque chose, un infime malaise au départ puis le sentiment s’était affiné avec l’expérience. Il n’y avait rien de cela dans ce temps d’observation. Malgré tout, elle ne lui dit rien et le laissa décider de la suite de son histoire.  

 

- Ou peut-être que je suis un dangereux pervers qui séquestre des jeunes femmes et les viole jusqu’à épuisement…, enchaîna-t-il, impassible.  

- Vous avez plutôt tenté de me mettre à la porte que de me séquestrer., lui fit-elle remarquer.  

- Peut-être que vous n’êtes pas mon type…, lâcha-t-il avec un sourire cynique.  

- Vous ne seriez pas le premier., grommela-t-elle.  

- Vous dites ?, lui retourna-t-il, un sourcil levé.  

- Rien… Je suis ravie de ne rien risquer en étant ici., fit-elle, passant sous son bras et s’éloignant.  

 

Soudain, elle se retrouva bloquée à la taille, les bras serrées contre elle et sentit un corps d’homme collé dans son dos. Que cherchait-il à lui prouver ? Voulait-il vraiment l’effrayer ? Elle ne savait pas mais encore maintenant, elle n’avait pas peur.  

 

- Peut-être que vous êtes en danger, jeune fille., murmura-t-il contre son oreille.  

- Dites-moi, je suis toute ouïe., lui répondit-elle, désinvolte.  

- Vous n’avez vraiment pas peur de moi alors ?, lui demanda-t-il, relâchant un peu son étreinte.  

- Je suis terrifiée…, mentit-elle avec un ton moqueur.  

- Vous devez être un bien piètre comédien., ajouta-t-elle, se dégageant de ses bras sans voir le regard sombre qu’il posa sur elle.  

- Merci…, fit-il d’un ton pincé.  

- Disons juste que vous ne pourriez pas endosser le rôle d’un méchant dans un film., tempéra-t-elle.  

- Ne croyez pas que je suis un ange, Kaori., l’avertit-il.  

 

Elle se retourna et le regarda avant de lui sourire légèrement.  

 

- Je vous accorde la qualité d’être un bon bluffeur. C’est une qualité nécessaire pour être un homme d’affaires à succès, non ?, lui retourna-t-elle.  

- Et pour vous séduire ?, répliqua-t-il, approchant de nouveau.  

- A quoi vous jouez ?, l’interrogea-t-elle, les sourcils froncés.  

- Je ne joue pas. Alors que faut-il pour vous séduire ?, lui demanda-t-il.  

- De l’honnêteté., répondit-elle spontanément.  

- Mais vous oubliez certaines informations que vous avez déjà., lui rappela-t-elle.  

 

Il l’observa puis rit à nouveau, son attitude changeant radicalement. Il décroisa les bras et s’éloigna en remontant les manches de sa chemise sur ses avant-bras.  

 

- Bon, votre job est de me distraire, non ?, fit-il.  

- Oui, effectivement., répondit-elle, suspicieuse.  

- Est-ce que vos capacités de garde du corps masquent votre incompétence en cuisine ?, l’interrogea-t-il, une lueur de défi dans le regard.  

- Décidément…, pesta-t-elle.  

 

C’était la deuxième fois qu’il lui lançait dans les dents le même genre de blagues que lui faisait Ryô. Ils s’étaient parlés ou quoi ? Elle imagina la scène entre les deux hommes et ne put s’empêcher de pouffer de rire. Non, deux personnalités si opposées mais si fortes ne feraient qu’un mélange explosif.  

 

- J’ai dit quelque chose de drôle ?, lui demanda-t-il, un peu pincé.  

- Non… Non non… Je pensais juste à… rien, oubliez., éluda-t-elle, se calmant, les larmes aux yeux.  

- Je sais cuisiner, Monsieur Nishihara., lui assura-t-elle, le défiant du regard.  

 

Allait-il mettre sa menace à exécution et la chasser de chez lui pour l’avoir appelé ainsi ? Il la regarda, la menaça un instant du doigt avec une lueur malicieuse puis lui fit signe de le suivre.  

 

- Ca vaut pour une fois et uniquement parce que je vous ai taquinée avant., la prévint-il, l’emmenant dans la cuisine.  

- Je me suis dit que cuisiner serait une activité distrayante et innocente… si vous voulez bien m’aider sinon ça pourrait être considéré comme une tentative de suicide., plaisanta-t-il.  

- Vous voulez… cuisiner ?, répéta-t-elle, incrédule.  

 

Après tout, elle n’avait jamais rien vu bouger dans cette pièce qui semblait aussi immaculée que le jour où elle avait dû être montée.  

 

- Oui et, pour tout vous avouer, ce sera ma première derrière les fourneaux. Je n’ai même pas idée de la manière dont on cuit des pâtes… même les œufs alors qu’on m’en a envoyé cuire quelques-uns tout au long de ma carrière., ironisa-t-il, le regard pétillant.  

- Des gens plutôt polis pour le coup., lui fit-elle remarquer.  

- Tout à fait, les autres l’étaient beaucoup moins., répliqua-t-il, amusé.  

- Allons-y pour une activité cuisine alors. Que voulez-vous faire ?, s’enquit-elle.  

- A vrai dire, je ne sais même pas ce qu’il y a dans le frigo alors regardez et décidez., suggéra-t-il, s’appuyant sur le plan de travail.  

- Parce qu’il y a des choses dans le réfrigérateur ?, lança-t-il, feignant l’étonnement.  

- Disons que j’ai prémédité mon coup et demandé à quelqu’un d’aller faire quelques courses pour moi. Une prochaine fois, vous me ferez peut-être découvrir cette joie…, plaisanta-t-il.  

 

Amusée, Kaori secoua la tête et ouvrit le frigo. Elle n’avait jamais vu un frigo aussi plein et imagina déjà le gâchis qu’il risquait d’y avoir. Maintenant avertie de l’inexpérience de son client en la matière, elle opta pour un plat assez facile à faire et sortit le nécessaire.  

 

- Il va falloir deux planches à découper, des couteaux, une casserole et un wok., lui fit-elle savoir.  

- Bon, je me suis déjà retroussé les manches alors il ne reste plus qu’à chercher., fit-il, se grattant la tête tout en regardant les placards.  

 

Attendait-il qu’ils s’ouvrent pour lui montrer où tout était rangé ou calculait-il les probabilités de trouver ce qu’il cherchait en fonction de la taille ou l’emplacement des portes ? Malgré son envie de l’aider, elle le laissa faire et commença à nettoyer les légumes sortis.  

 

- Ca, c’est une poêle…, pipa-t-elle, le voyant la sortir.  

- Bien évidemment, je le savais…, fit-il, la rangeant rapidement et ressortant une casserole, la lui montrant d’un air interrogateur.  

 

Elle acquiesça et reçut un sourire en réponse. Il mit quelques minutes à tout trouver mais y parvint et ils se mirent côte à côte, Kaori lui expliquant par le geste et la parole comment s’y prendre.  

 

- Ca a l’air plutôt simple…, finit-il par dire.  

- En effet et ça peut être très plaisant. Alors M… Yoshihide…, fit-elle, une légère vague de nostalgie la prenant sur la deuxième partie de son prénom.  

- Pourquoi la cuisine ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- Pourquoi pas ?, répliqua-t-il.  

- Je touche encore un point sensible ou c’est juste une habitude ?, lui retourna-t-elle, ne se laissant pas démonter.  

- Vous marquez un point. Faisons un marché : je vous dis quelque chose de moi et vous me dites quelque chose sur vous., proposa-t-il.  

- Ca me paraît honnête et autorisation de débouter poliment l’autre pour tout sujet trop sensible., ajouta-t-elle.  

- Ca paraît judicieux., admit-il.  

 

Il se concentra un temps sur le légume qu’il coupait précisément comme s’il avait un contrat à remplir avant de se décider à parler.  

 

- J’allais parfois en cuisine dans la maison de mes parent. Ma mère adore cuisiner mais elle n’en avait que peu le temps lorsque j’étais enfant. Chose assez rare pour l’époque, elle voulait s’impliquer dans l’entreprise familiale et mon père l’a laissée faire. Quand elle rentrait le soir, elle préférait passer du temps avec moi plutôt qu’en tâches ménagères.  

- Ca peut se comprendre. Vous êtes son enfant., pipa Kaori.  

- Donc parfois, je traînais en cuisine et la cuisinière me laissait chiper des petits trucs ou juste m’asseoir là et elle me parlait. Elle me disait qu’avec ses enfants, ils se parlaient beaucoup au moment de la préparation des repas, que c’était un moment convivial, simple et sans ambiguïté… Alors, c’est peut-être en partie cela qui m’a fait choisir cela pour ce soir. Il faut croire que je commence à vous apprécier., lâcha-t-il, lui adressant un regard amusé.  

- Eh bien, on en aura mis du temps pour briser la glace…, plaisanta-t-elle en retour, posant son couteau.  

- Vous avez fini ? Je vous laisse aller mettre de l’eau dans la casserole pendant que je débarrasse., lui proposa-t-elle.  

- Ca devrait être dans mes capacités., répliqua-t-il.  

 

Elle commença à nettoyer le plan de travail, rassembler les pelures, entendant l’eau couler derrière elle. Soudain, elle l’entendit jurer dans sa barbe puis il y eut un grand fracas, la faisant se retourner dans un bond. La casserole était à terre, son contenu répandu sur le sol. Serviette en main, elle se précipita vers lui et vit que son pantalon était trempé.  

 

- Vous devriez aller vous changer., lui conseilla-t-elle amicalement, épongeant le sol.  

- Allez-vous-en., gronda-t-il.  

- C’est un accident. Ce n’est pas…  

- Allez-vous-en, Kaori., insista-t-il.  

- Mais…, tenta-t-elle, ne comprenant pas.  

- Barrez-vous ! Je ne veux plus vous voir !, hurla-t-il, visiblement furieux.  

 

Elle se releva, le considéra un moment puis se retira. Elle aurait pu refuser, insister mais quelque chose dans son regard l’en avait empêchée. C’était un peu comme avec Ryô. Elle avait eu ce sentiment qu’il avait besoin d’être seul, que ce n’était pas un nouveau caprice de sa part. Moins de deux minutes après, les portes de l’ascenseur se refermaient sur elle. Frustrée, elle croisa les bras autour d’elle. C’était vraiment une fin de journée décevante. Entre Ryô qui s’évertuait à lui mentir après ce qu’elle lui avait dit et Yoshihide qui l’envoyait paître aussi soudainement alors que les relations s’étaient détendues, elle ne savait plus vraiment où elle en était. Que faisait-elle de travers ? Que devait-elle changer dans son comportement pour que les choses aillent mieux ?  

 

- Ne suis-je vraiment bonne à rien ?, se demanda-t-elle, s’arrêtant un instant au milieu du parc et regardant les étoiles.  

- Oh si. A nous suivre., entendit-elle soudain.  

 

Elle baissa les yeux et se vit entourée de plusieurs hommes. Ce n’était pas comme la dernière fois, pensa-t-elle. Ils lui avaient bloqué toutes les issues et ils étaient même venus en assez grand nombre pour pouvoir faire un deuxième cercle autour d’elle. Là, ça devenait vraiment compliqué. Elle observa la disposition des hommes et se demanda comment procéder. Etait-ce une de ces fois où elle devait baisser les bras et se laisser emmener sans faire d’histoire ? Après tout, elle avait bien un émetteur sur elle. Ryô ne mettrait pas la nuit à la retrouver. Il ne se priverait peut-être cependant pas de lui faire remarquer qu’elle avait encore une fois eu besoin de lui…  

 

- Et puis zut ! J’en ai marre de tous ces hommes qui me contrarient aujourd’hui !, se mit-elle à hurler.  

 

Surpris, les hommes se regardèrent sans comprendre et ne virent pas tous la massue qu’elle dégaina et avec laquelle elle fit un tour complet sur elle-même, dégommant la première ligne comme un jeu de quilles avant de la lâcher et de casser le deuxième cercle. Elle ne perdit pas de temps à se féliciter du résultat cependant et s’engagea dans la brèche ainsi créée pour leur échapper. Ils ne mirent pas deux secondes à la suivre et elle n’avait vraiment pas beaucoup d’avance sur eux.  

 

Brusquement, elle se sentit emportée, arrachée du sol par la taille, collée à un corps musclé et puissant. Elle aurait pu paniquer mais elle reconnut rapidement la présence de son partenaire. Ryô était là, il était là et il venait pour la sauver. Il avait le chic pour toujours se trouver au bon endroit, au bon moment dernièrement. Cela dura quelques secondes avant qu’il s’arrête et la repose. En silence, il l’observa et, satisfait, rassuré, vit qu’elle n’avait rien. Il se concentra dès lors sur leurs ennemis et, après quelques tirs biens ciblés, parvint à les faire fuir. Sa présence n’était certainement pas prévue et avait contrarié les plans de ces hommes.  

 

- Ils sont partis., lui dit-il, s’appuyant à l’arbre.  

- Merci. Une chance que tu passais dans le coin à cette heure-ci., fit-elle, rassurée.  

- Ouais…, fit-il, bougon.  

 

Ce n’était pas une chance pour lui. Il s’en voulait même énormément parce qu’il aurait dû rester là pendant les trois heures. Il aurait ainsi vu l’attaque se préparer et aurait pu la parer avant même qu’elle en sache quelque chose. Mais il avait été interpelé par un indic et Kaori était sortie bien plus tôt que prévu de son travail. La chance n’avait joué que sur le fait qu’il était arrivé dans les temps.  

 

- Tu es en colère parce que tu as encore dû me sauver. Eh bien, j’en suis désolée. Je n’avais pas prévu une petite réunion avec des malfrats aujourd’hui !, répliqua-t-elle, agacée par son air.  

 

Sans demander son reste, elle tourna les talons et s’éloigna. Même pas un mot gentil, une parole réconfortante ou un sourire… Pas un geste, une épaule pressée ou une main dans son dos pour l’emmener chez eux… Rien, rien de rien.  

 

- Eh…, fit soudain Ryô, lui donnant un léger coup de coude sur son bras.  

- Tu t’es fait jeter par ton riche ?, lui demanda-t-il d’une voix taquine.  

 

Elle lui lança un regard noir, ne se sentant vraiment pas d’humeur à se faire vanner à cette heure-là. Malgré cela, il ne se laissa pas décourager. Malgré ce qu’il venait de se passer, il était bien heureux de l’avoir là à ses côtés plutôt que de devoir patienter pendant encore plus d’une heure dans un recoin sombre du parc. Il se faisait l’effet d’un amant jaloux alors que ce n’était pas du tout le cas… Il ne faisait que la protéger après tout.  

 

- Eh… Souris… ce n’est qu’une mauvaise journée et, pour ma part, je suis content de ne pas manger seul ce soir., lui confia-t-il sincèrement.  

 

Elle tenta de rester ferme et surtout fermée à ses tentatives mais elle ne résista pas. Elle finit par tourner légèrement le regard vers lui, un regard interrogateur avec une légère teinte d’espoir.  

 

- C’est vrai ?, lui demanda-t-elle.  

- Ben… oui… Pour une fois, je ne ferai pas cramer ce que tu as préparé., se justifia-t-il.  

 

Elle savait que c’était un mensonge, qu’il n’avait brûlé aucun de ses repas mais ce mensonge-là, elle pouvait le laisser passer. Ca lui faisait plaisir de savoir qu’il était content de manger en sa compagnie, que, peut-être quelque part, elle lui manquait un peu le soir quand elle travaillait. C’était tout Ryô : il la baladait sur des montagnes russes comme d’habitude…  

 

- Ce n’était pas prévu que tu finisses si tôt, non ?, l’interrogea-t-il alors qu’ils étaient à table.  

- Non, c’est vrai. Il y a eu un incident, une casserole d’eau renversée. Il s’est énervé et il m’a demandé de partir., lui expliqua-t-elle.  

- Pour une casserole d’eau ?, répéta Ryô.  

- Oui, une casserole d’eau. Il voulait que je lui apprenne à cuisiner. Je ne comprends pas pourquoi il s’est fâché ainsi. C’était si soudain., soupira-t-elle, baissant les yeux sur son assiette.  

 

Ryô l’observa un moment sans rien dire. La situation le tracassait tant qu’il en oublia même ses habituelles vannes sur sa cuisine. Kaori avait l’air déçue de cette interruption alors que lui régnait sur sa colère pour ne pas briser ses baguettes simplement en serrant les poings. Il avait tout manigancé ce salaud. Il l’avait amadouée puis foutue à la porte certainement de manière désagréable pour réaliser son plan. C’était facile de faire tomber une casserole et de partir dans une colère noire. Le plus étonnant, c’était que Kaori se fut laisser faire. Elle lui avait bien tenu tête à lui alors pourquoi pas à l’autre ? Il contempla sa posture, ses doigts si expressifs quand elle devenait nerveuse.  

 

- J’ai quelque chose coincé entre les dents ?, l’interrogea-t-elle, le voyant les yeux rivés sur elle.  

 

Elle ferma la bouche et posa sa serviette devant, un peu honteuse. Elle passa sa langue sur sa dentition mais ne sentit rien, un peu soulagée.  

 

- Non, non… Je me demandais comment il avait fait pour que tu t’en ailles parce que, moi, tu m’as pas laissé m’échapper si facilement., lui fit-il remarquer, malicieux.  

- Peut-être que… tu as tout simplement plus d’importance., lui dit-elle avec un léger sourire.  

 

Il ne répondit pas et se racla la gorge, légèrement gêné par sa confession.  

 

- Et, au fait, que faisais-tu dans les parages ? Tu cherchais de la compagnie ?, l’interrogea-t-elle, cachant difficilement sa jalousie.  

- Je ne sais pas si tu vas me croire…, répliqua-t-il, allusion évidente à leur précédente discussion.  

- Essaie toujours., l’incita-t-elle.  

- J’ai été voir un de mes indics., lui apprit-il, la regardant droit dans les yeux.  

- Et que t’a-t-il appris ?, s’enquit-elle, croisant les mains sous son menton.  

 

Elle le croyait et s’intéressait à ce qu’il faisait. Ce fut d’autant plus dur de la baratiner sur ce qu’il avait glané même si la protéger était la meilleure des raisons. Il le fit cependant : il lui raconta l’histoire habituelle d’une bande vue semant le trouble dans certains quartiers de la ville, rien de bien dramatique mais il y remédierait malgré tout et elle sembla le croire, lui proposant même son aide au besoin.  

 

- C’est trois fois rien, tu sais. Tu en fais tellement, prends un peu de temps pour toi., proposa-t-il.  

 

Kaori fronça les sourcils, surprise par cette inhabituelle requête. Ne sachant sur quel pied danser, elle préféra néanmoins ne pas ternir cette fin de soirée plutôt agréable en posant trop de questions. Peut-être qu’il lui mentait ou peut-être commençait-il enfin à venir vers elle mais l’alternative ne pourrait que risquer de refroidir ce moment de discussion confortable et elle n’en avait pas envie. 

 


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