Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Qu'est-ce qu'une fanfiction NC-17 ?

 

Un fanfiction NC-17 est interdite aux moins de 18 ans. La violence est autorisée, et les scènes d'amour peuvent être descriptives. Le contenu peut être considéré comme strictement réservé à un public adulte. La façon de percevoir ce genre de choses reste subjective, donc certains seront plus vite choqués que d'autres. Nous essayons de respecter certaines limites pour les fanfiction ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 4 :: Chapitre 4

Publiée: 28-05-22 - Mise à jour: 28-05-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Comment avance la situation pour nos deux nettoyeurs préférés? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 4  

 

Cachée derrière une pile de documents, Saeko fronça les sourcils. Cela faisait maintenant plus d’une semaine qu’elle étudiait les documents retrouvés dans l’entrepôt. Tous étaient retranscrits dans un langage codé et il leur avait fallu trois jours pour trouver comment les décoder et, depuis, c’était un jeu de patience. Après avoir participé aux travaux, elle analysait maintenant tout ce que ses collègues lui apportaient et elle ne s’était pas attendue à cela. Ce n’était pas qu’un simple trafic d’armes. Ce qu’ils avaient démantelé n’était rien par rapport à ce qui se tramait réellement et elle n’en avait rien su. Rien n’avait fuité, ce qui expliquait aussi pourquoi cette « simple » prise n’avait pas été si simple.  

 

Elle soupira et se tourna un instant vers la fenêtre, observant le parc. Il n’était pas là et, pour une des rares fois, elle aurait aimé le voir et pouvoir passer sa frustration sur lui… enfin elle n’aurait pas eu à le faire puisqu’il aurait aussitôt dévié ses pensées en lui sautant dessus et l’obligeant à le remettre en place. Ryô avait ce don-là de vous faire oublier tous vos problèmes pendant quelques instants et, après… après, les choses prenaient une nouvelle perspective. Elle aurait eu besoin de cela maintenant. S’il n’était là, elle devait pouvoir le trouver ailleurs sans trop de difficultés.  

 

Prenant ses notes et sa veste, elle se leva et partit du commissariat, souhaitant une bonne soirée à tous ses collègues, surpris de la voir partir si tôt alors que, d’habitude, elle était toujours la dernière. Elle s’en fichait néanmoins. Elle avait besoin d’un autre point de vue, de discuter avec des personnes qui avaient un angle de vue différent du monde dans lequel ils vivaient, un angle bien plus réaliste. Elle monta dans sa Porsche rouge et se dirigea jusqu’au Cat’s Eye.  

 

- Ma Saeko d’amour !, hurla Ryô, volant dans les airs et se déshabillant.  

 

Elle n’eut même pas besoin de sortir ses coutelas puisque Kaori, également présente, l’aplatit avec une massue gigantesque en moins d’une seconde.  

 

- Tiens-toi tranquille ! Ca changera., lui asséna-t-elle, le soulevant et posant sur une chaise.  

- Laisse-moi tranquille… Ca changera aussi., lui répondit-il, lui lançant un regard ennuyé.  

- Vous êtes en pleine forme apparemment., pipa l’inspectrice, prenant place à leurs côtés.  

- Un café, Miki, s’il te plaît., lui demanda-t-elle.  

- Tu quittes le bureau bien tôt pour une fois., fit remarquer la barmaid, surprise mais ravie.  

- Je n’avais pas fini mais j’avais besoin de m’aérer l’esprit, de prendre du recul., avoua Saeko.  

- Une affaire difficile ?, l’interrogea Kaori avec un regard soucieux.  

 

Saeko observa sa tasse de café, réfrénant le oui qui montait. Elle avait une mauvaise intuition concernant ce qu’elle avait découvert et elle était presque sûre… non, elle était sûre que Kaori lui proposerait son aide si elle lui en parlait. Malgré tous les mauvais coups qu’elle leur avait faits, Kaori l’aiderait parce qu’elle était comme ça, le cœur sur la main, la justice chevillée au corps. Ce qui rendait un peu ridicule le fait que Ryô et elle faisaient toujours leurs coups en douce mais que dire à part que les habitudes avaient la vie dure… et qu’ils voulaient surtout la protéger.  

 

- Oh non ! Mes collègues me font tourner bourrique et mon père est revenu me voir pour me présenter un prétendant., mentit l’inspectrice.  

- En plus, ils nous ont pondu de nouvelles directives pour les rapports et les demandes de perquisition. Quel casse-tête…, ajouta-t-elle, poussant un long soupir de frustration.  

 

Ryô lui lança un regard scrutateur, sentant que, derrière ses mots, se cachait une toute autre vérité. Kaori en fit de même, surprise qu’elle réagisse ainsi. C’était bien la première fois que leur amie se plaignait de ses collègue ou de la paperasserie. Elle avait donc beaucoup de mal à la croire mais si Saeko ne voulait pas parler de ses problèmes, c’était son choix et elle le respecterait.  

 

- Ca doit vraiment être pénible pour te faire quitter le bureau. Si tu as envie d’en parler, n’hésite pas., lui proposa-t-elle seulement pour lui faire savoir qu’elle n’était pas seule.  

- Merci Kaori., apprécia Saeko, prenant une gorgée de son café.  

- Il commence à se faire tard. Je vais rentrer préparer à dîner., fit Kaori, se levant.  

- Oh… Tu as acquis des compétences dans le domaine depuis ce midi ?, lui lança Ryô d’un ton moqueur.  

- Rien ne t’oblige à rentrer !, lui retourna-t-elle, balançant un maillet en arrière qui lui atterrit sur le crâne.  

 

La porte se referma et Ryô releva les yeux, prenant un air concupiscent en regardant les deux jeunes femmes.  

 

- A nous trois ! Dans mes bras mes chéries !, lança-t-il, essayant d’attraper Saeko.  

 

Celle-ci le repoussa pendant que Miki levait un plateau qu’elle abattit sur sa tête. Un gros bong résonna dans le café ramenant le silence. Ryô chassa les étoiles qui tournaient autour de son crâne avant de se rasseoir à sa chaise et adresser un regard noir à ses amies.  

 

- Vous êtes pas drôles…, maugréa-t-il.  

- Un pauvre homme comme moi, seul et en manque d’amour…, se plaignit-il faussement.  

- Je n’en crois pas un mot mais ça pourrait bien arriver., répliqua Miki.  

- Kaori a eu des nouvelles de son entretien ?  

- Non. Je te l’avais dit qu’il ne fallait pas s’en inquiéter., répondit Ryô, haussant les épaules.  

 

Derrière son air nonchalant, il dissimulait un profond soulagement. Il n’avait pas envie de la voir travailler avec un autre, de risquer qu’elle s’aperçoive que l’herbe était plus verte ailleurs ou que les choses bougeaient alors qu’entre eux, rien n’avançait. Il avait déjà tenté à plusieurs reprises d’aller vers elle, de transformer leur relation platonique en relation normale, consommée mais, à chaque fois, ses gestes s’étaient arrêtées à lui dire quelques mots un peu plus gentils voire la prendre dans ses bras mais jamais il ne se sentait à l’aise pour aller plus loin. Il se sentait gauche, maladroit et craignait d’être dépassé par ce qu’il ressentait et la maltraiter.  

 

- Elle doit être déçue… Surtout que vous n’avez toujours pas eu de messages…, soupira la barmaid.  

- Ca arrivera… ça arrive toujours., musa-t-il, se levant.  

- Tu t’en vas ?, s’enquit Saeko, surprise.  

- Si je ne rentre pas à l’appart’ pour bouffer, je vais encore me faire accuser de dépenser les sous à tort et à travers…, grommela-t-il.  

- Tu devrais être content d’avoir encore à manger ! Si c’était moi, tu n’aurais rien du tout !, lui affirma Miki, les sourcils froncés.  

- Et mon estomac t’en remercierait !, plaisanta-t-il.  

- Quel goujat !, gronda la barmaid.  

- Tu le connais, Miki. Je vais te laisser aussi. Merci, ça m’a fait du bien., lui dit Saeko, finissant sa tasse et disparaissant par la porte à peine refermée.  

 

Elle ne courut qu’une fois hors de vue du café pour rattraper le nettoyeur qui marchait tranquillement, les mains dans les poches, en direction de l’immeuble de briques rouges. La sentant, il ralentit le pas pour lui laisser l’occasion de le rejoindre. Il avait vite compris que son arrivée au Cat’s n’avait pas été innocente mais que quelque chose l’avait empêchée de parler librement.  

 

- J’ai besoin de te parler, Ryô., lui fit-elle savoir.  

- Tu aurais pu le faire au café., lui fit-il remarquer.  

- Non… Ce n’était pas à mettre entre toutes les oreilles., répondit-elle.  

- On peut se retrouver ce soir quelque part ?, lui demanda-t-elle.  

- Tu vas régler tes dettes ?, l’interrogea-t-il, ironique.  

- Hmmm… Ca peut s’envisager., répliqua-t-elle avec un petit sourire séducteur.  

 

Il n’en croyait pas un mot mais ne pas changer leurs habitudes était rassurant et visiblement c’était ce dont elle avait besoin.  

 

- Ok, alors disons même endroit, même heure., lui proposa-t-il.  

- Ce sera bien. Et Ryô…, commença-t-elle.  

- Pas un mot à Kaori, j’ai compris. De toute façon, je n’ai pas envie de me faire frapper., plaisanta-t-il avant de partir sans un mot de plus.  

 

Elle ne le retint pas et fit demi-tour pour regagner sa voiture. Elle rentra chez elle et prit une longue douche avant de se mettre à table, dînant tout en revoyant ses notes, histoire de ne pas oublier une seule des informations dont elle devait faire part à Ryô.  

 

- Tu es quand même rentré dîner ?, pipa Kaori, mettant la table.  

- Comme tu peux le voir., fit-il, ôtant sa veste avant de la pendre dans le placard, suivie de son holster.  

- J’ai préparé ton plat préféré. J’espère que ça te plaira., fit-elle.  

- Malgré nos maigres ressources ?, s’étonna-t-il.  

- Je m’arrange, Ryô, je m’arrange., répliqua-t-elle.  

- Comme toujours. Tu sais comment faire pour nous garder la tête hors de l’eau., lui dit-il.  

 

Surprise par la tendresse dans sa voix, elle releva les yeux et l’observa, ne sachant quoi répondre. Elle esquissa un léger sourire et vint lui faire face.  

 

- Merci. C’est gentil de ta part de dire ça., répondit-elle.  

 

Elle hésita avant de poser la main sur son avant-bras et de l’écarter. Un peu anxieuse, elle se rapprocha un peu plus et posa la tête contre son torse. Elle avait besoin de ça alors qu’elle ne savait plus comment faire pour boucler la fin de mois.  

 

- Ca va aller, Kaori. On s’en est toujours sortis et ça continuera., tenta-t-il de la rassurer, l’entourant de ses bras.  

- J’en suis tellement sûr que je sors ce soir., lui fit-il soudain savoir.  

 

Ca n’avait duré que quelques secondes mais le désir était monté avec une telle puissance qu’il avait de nouveau eu peur de perdre le contrôle et de faire n’importe quoi avec elle.  

 

- Quoi ?! J’y crois pas ! Ryô, on n’a pas un rond !, lui rappela-t-elle, s’écartant de lui brusquement.  

- On n’a pas besoin d’argent quand on vit à crédit !, s’exclama-t-il jovialement, allant se mettre à table.  

 

Elle le regarda commencer sans elle et, fâchée, vexée, préféra s’en aller plutôt que de rester là à l’observer sans rien dire. Comment pouvait-il être aussi insouciant, aussi imprudent alors que leur situation ne s’arrangeait pas ? Ils n’avaient pas gagné un yen depuis dix jours mais les factures s’étaient multipliées. Elle ne savait vraiment pas comment elle allait faire et elle avait espéré avoir un peu plus de soutien de la part de son partenaire mais comme d’habitude, Ryô était bien au-dessus de ses considérations-là…  

 

A l’étage du dessous, le nettoyeur avait cessé de manger dès que Kaori avait fermé la porte de sa chambre. Il savait parfaitement comment elle réagirait en lui disant cela, elle se fâcherait, mais il n’avait pas prévu qu’elle irait s’enfermer dans sa chambre. Non, il avait pensé qu’elle l’assommerait avant de prendre place à table. Il culpabilisait. Les repas étaient des moments qu’il considérait comme privilégiés et il venait de s’en priver d’un… ce qu’il n’appréciait pas du tout. Il monta à l’étage et frappa à la porte de Kaori.  

 

- Fiche-moi la paix !, cria-t-elle sans prendre la peine d’ouvrir.  

- Kaori… viens dîner., lui demanda-t-il patiemment.  

- Je n’ai pas faim. Tu as de la chance : ça fera un repas de plus., répondit-elle.  

- Tu n’as pas besoin de te priver., répliqua-t-il.  

- Tu es sûr ? Ca me ferait certainement perdre des kilos., lâcha-t-elle d’un ton acerbe.  

 

De l’autre côté de la porte, Ryô esquissa un sourire amusé malgré le reproche évident. Il regrettait toutes ces blagues qu’il avait pu faire sur elle toutes ces années mais l’entendre sortir de sa bouche, ça restait amusant malgré tout.  

 

- Tu n’as pas de kilos à perdre, Kaori… Tu… Tu es… parfaite telle que tu es., osa-t-il lui dire malgré le malaise qu’il ressentait.  

 

Quelques secondes s’écoulèrent avant que la porte ne s’ouvre sur une Kaori stupéfaite, quelques secondes où le silence s’installa, attisant la gêne du nettoyeur.  

 

- Tu… Tu es sérieux ?, balbutia-t-elle, incrédule.  

- Très… mais ne me demande pas de le redire. Tu sais comment je suis avec les compliments., lui répondit-il, complice.  

- Tu viens dîner si je te promets de ne pas faire de folie ce soir ? Je ne peux pas arrêter de récolter des informations., fit-il.  

- D’accord… et si tu tombes sur une jolie femme en détresse qui a de quoi payer ta protection, tu peux même la ramener à la maison., lui dit-elle.  

- La situation est vraiment désespérée si tu me dis ça., fit-il remarquer sans aucune trace de moquerie dans la voix.  

- Elle l’est, Ryô. Heureusement qu’on ne doit pas payer l’appartement sinon on se retrouverait à la rue., expliqua-t-elle.  

- Ca ne veut pas dire non plus que je t’autorise à lui rendre une visite nocturne…, ajouta-t-elle, lui lançant un regard d’avertissement.  

- Ca aurait été trop beau., plaisanta-t-il.  

 

Elle lui sourit en retour et ils finirent par s’asseoir à table pour dîner ensemble dans une ambiance beaucoup plus conviviale. Peu après le repas, leurs chemins se séparèrent à nouveau. Kaori resta à l’appartement débarrassant et faisant la vaisselle alors que Ryô partit officiellement pour voir ses indics avant d’aller faire le tour des bars et cabarets, officieusement pour rejoindre Saeko dans un bar.  

 

- Alors, de quoi voulais-tu me parler ?, demanda-t-il à son amie à peine assis.  

- Droit au but comme toujours., pipa-t-elle.  

- Ecoute, j’ai menti à Kaori pour venir sans qu’elle se pose de questions alors on passe les mondanités., fit-il un peu brusquement.  

- Parce que ça te dérange ?, lui retourna-t-elle, un sourcil levé.  

 

Il lui lança un regard noir même si la remarque était plutôt justifiée. Il n’était pas un saint mais il essayait de faire mieux.  

 

- Que veux-tu ?, éluda-t-il.  

- Les choses n’ont toujours pas bougé entre vous. Ca fait quand même plus de six mois main…, fit Saeko.  

- Si tu es là pour faire le courrier du cœur, c’est que ton affaire n’est pas si importante que cela. Je vais donc vaquer à mes occupations personnelles., la coupa Ryô sèchement.  

- Deux whiskys., commanda l’inspectrice à la serveuse qui arrivait.  

- J’ai compris. Sujet tabou, je m’occupe de mes affaires. Je vais juste finir par cela : on n’est pas éternels, Ryô, et les choses peuvent changer., conclut-elle, lui lançant un regard sérieux.  

- Je le sais. Bon, tu arrêtes de me parler chiffon ?, fit-il.  

 

La serveuse revint avec deux verres qu’elle posa devant eux et, aussi mignonne fut-elle, Saeko remarqua qu’il ne s’intéressa même pas à elle, attendant avec une impatience non dissimulée qu’elle se décide à parler. Elle ne pouvait pas dire qu’il n’y avait pas eu de changement…  

 

- On a étudié les documents ramassés la semaine dernière. En fait, je n’ai pas vraiment fini…, avoua-t-elle, poussant un léger soupir de fatigue.  

- Tu en prends du temps…, pipa-t-il, intrigué.  

- Ils étaient codés. On a trouvé la clef… enfin les deux clefs de décodage, ce qui nous a pris un peu de temps, et maintenant on a enfin quelques informations., lui répondit-elle.  

- Ce sont des vendeurs d’armes… mais pas uniquement. Ils importent de la drogue et, d’après ce que j’ai lu, je les soupçonne de rechercher quelques jeunes femmes à enlever et revendre au plus offrant., lui apprit-elle.  

- Tu en es sûre ?, lui demanda-t-il sombrement.  

- Non, j’ai un doute. Ce n’est qu’un pressentiment au vu de certaines informations un peu troublantes. Si c’est avéré, je pense que c’est une activité très ponctuelle. Trop d’enlèvements récurrents attireraient la police. On a déjà connu ça., dit-elle, prenant une gorgée de la boisson ambrée.  

- C’est vrai., admit-il, ne se souvenant que trop bien que dans les deux cas Kaori s’était retrouvée aux prises des malfrats.  

 

Il n’avait pas envie de revivre ça même s’il avait réussi à la sauver à chaque fois. Rien ne disait que cette troisième fois ne serait pas la bonne et qu’elle ne serait pas emmenée loin de lui pour de bon.  

 

- Je me demandais si tu avais entendu parler de tout cela dans la rue ou ailleurs., l’interrogea Saeko, curieuse.  

 

Elle espérait bien que oui, qu’il aurait quelques pistes qui la mènerait quelque part et lui permettrait de vite mettre ces malfrats hors d’état de nuire. Ryô fit tourner l’alcool dans son verre pensivement.  

 

- Des histoires de drogue et d’armes, c’est monnaie courante. En revanche, je n’ai rien entendu sur des enlèvements de jeunes femmes. Je me renseignerai et je te tiendrai au courant., lui affirma-t-il.  

- Ca m’étonne que tu aies fait le déplacement jusqu’au Cat’s pour cela…, pipa Ryô, le regard apparemment fixé sur son verre.  

 

Saeko releva les yeux mais se sentit en sécurité quand elle ne croisa pas les siens. Plongeant dans ses pensées, elle ne vit pas le bref regard qu’il lui adressa, la scrutant brièvement.  

 

- Qu’est-ce que tu crois ? Je suis venue te voler tes services !, lança-t-elle, prenant un air narquois.  

- D’habitude, la présence de Kaori ne t’empêche pas de le faire., lui retourna-t-il, levant ses sombres iris vers elle.  

 

Touché, pensa-t-elle, gardant un masque impénétrable.  

 

- Si tu as des scrupules à la mettre en danger, paye une partie de tes dettes., lui dit-il.  

 

Elle fut néanmoins surprise de voir qu’il n’avait pas un air libidineux en disant cela. Il semblait très sérieux mais comme elle, il était capable de cacher ce qu’il ressentait.  

 

- En couchant avec toi ? Je ne vois pas en quoi ça la protégerait., fit-elle.  

- Je ne pensais pas à cela. C’est moi qui serais en danger., répondit-il avec un sourire ironique.  

- En couchant avec elle ?, rétorqua-t-elle.  

 

Un corbeau passa derrière Ryô qui glissa de son siège. Il ne voulait même pas imaginer la scène. Elle finirait en nuage de vapeur.  

 

- Mais non ! Des sous, des yens, de l’argent quoi !, gronda-t-il, se redressant.  

- Tu m’as fait peur… J’ai cru que tu avais pris un coup de trop sur la tête. Alors tu me demandes de l’argent ? Etonnant de ta part…, pipa-t-elle, amusée.  

- Tu me connais. Je peux vivre d’amour et d’eau fraîche., fit-il, cherchant à toucher sa poitrine.  

 

Sa manche se retrouva cependant épinglée à la table avant même d’avoir senti la chaleur émaner de son corps sur le bout de ses doigts.  

 

- Mais il paraît qu’il faut manger et on n’a plus un rond. Même pas de quoi imprimer des tracts…, fit-il.  

 

Il n’aimait pas avoir l’impression de mendier mais pour Kaori, il le ferait. Ils avaient déjà tiré le diable par la queue mais là, c’était tout son corps qu’ils agrippaient et il voulait alléger ses soucis. Saeko sourit légèrement à sa demande mais afficha un masque neutre dès qu’il releva les yeux.  

 

- Je vais voir ce que je peux faire… mais tu auras une dette envers moi., lui signala-t-elle.  

- Tu auras des infos et…, lui promit-il, sortant la liste de coups et déchirant la dette qu’elle avait envers lui sans regrets.  

- Ca me convient., approuva-t-elle.  

- Très bien., acquiesça-t-il, se levant et partant.  

 

Elle ne le rappela même pas pour le verre qu’il n’avait pas payé et régla la note avant de partir également, remontée pour une soirée de travail. Cette conversation lui avait fait du bien même si elle n’avait rien appris. Elle se sentait moins seule et savoir Ryô avec elle même s’il était dans l’ombre était rassurant et très agréable… un peu comme si elle retrouvait son coéquipier d’antan. Maki lui aurait été très précieux sur ce coup-là…  

 

A l’appartement, Kaori venait de se poser, une tasse de thé fumante en main, lorsque le téléphone sonna. Pendant tout le temps où elle avait été seule depuis le départ de Ryô, elle n’avait cessé de ressasser leurs problèmes d’argent, se résignant à regarder les petites annonces pour toute sorte de travail dès le lendemain matin si le tableau était encore vide. Ce n’était pas de gaieté de cœur mais elle n’avait plus le choix. De toute manière, Ryô ne pourrait jamais prendre un de ces jobs puisqu’il n’existait pas légalement. C’était donc à elle de faire chauffer la marmite, ce qui n’était qu’un juste retour après avoir vécu sur le travail de Ryô pendant toutes ces années.  

 

La sonnerie rompant le silence de l’appartement la fit sursauter, d’autant qu’il était près de neuf heures et que rares étaient les personnes qui les appelaient à cette heure. Prise d’une inquiétude soudaine, elle croisa les doigts pour que ce ne soit pas un hôpital ou la police qui l’appelle pour lui dire que Ryô avait été accidenté. Si tel était le cas, cela signifierait que ce serait grave parce que sinon il s’arrangerait toujours pour revenir et se confier aux soins du Professeur.  

 

- Kaori Makimura., fit-elle en décrochant.  

- Mademoiselle Makimura, ici madame Nishihara. Tout d’abord, veuillez m’excuser de vous appeler si tard., se présenta son interlocutrice.  

- Madame Nishihara ?, répéta Kaori, surprise.  

 

Après plus d’une semaine, elle ne s’attendait plus à cet appel. Elle avait fait une croix sur le job, pensant qu’une autre personne plus qualifiée, plus douce, l’avait obtenu.  

 

- Oui. Vous vous souvenez, nous nous sommes rencontrées pour un poste de dame de compagnie., lui rappela la dame.  

- Oui, oui, tout à fait. Veuillez m’excuser, je ne m’attendais pas à votre appel., lui avoua la rouquine.  

- Nous avons mis un peu plus de temps que prévu à nous décider. Je ne vais pas tourner autour du pot, surtout qu’il est tard. Vous convenez pour le travail et je souhaiterais que vous commenciez dès demain. Etes-vous disponible de dix-huit à dix-neuf heures ? Vous pourriez ainsi rencontrer la personne à laquelle vous allez avoir à faire et convenir des horaires plus précisément., lui demanda son interlocutrice.  

- Je… Oui, je suis disponible. Donnez-moi l’adresse où je dois me rendre et j’y serai., lui affirma Kaori.  

- Je tiens à préciser que les autres jours, nous vous demanderons une plage horaire plus étendue. Cela vous pose-t-il problème ?, l’interrogea Madame Nishihara.  

- Pas du tout. Je m’adapterai., lui promit la jeune femme.  

- Le salaire sera de quatre mille yens l’heure. Il est non négociable.  

- C’est très bien, Madame Nishihara., balbutia Kaori, surprise par le montant offert pour tenir compagnie à un vieil homme.  

 

Elle lui communiqua l’adresse et la salua avant de raccrocher, laissant Kaori stupéfaite de cette nouvelle. Lorsqu’elle reposa le téléphone, elle sentit un sourire étirer ses lèvres en même temps que le soulagement l’envahir. Si elle passait bien ce qui était en quelque sorte un nouvel entretien, elle pourrait commencer à souffler un peu. Ils auraient au moins de quoi se nourrir puis payer les factures et racheter des munitions dont le stock commençait à être bas. Son moral remonta et elle avait hâte de revoir Ryô pour lui annoncer la nouvelle.  

 

Elle pouvait lui jeter à la figure tout ce qu’il avait dit de méchant mais elle n’en avait pas envie. Elle voulait juste partager ce moment de félicité avec lui. Certes, ce n’était pas drôle de devoir prendre un autre boulot mais au moins ils pourraient garder la tête hors de l’eau. Elle soupira d’aise : elle avait le sentiment que les choses tournaient enfin dans le bon sens pour eux, tout allait enfin s’arranger. 

 


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