Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire un jeu dont vous êtes le héros?

 

Il y a un lien tutorial qui peut vous aider. Tutorial

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 56 :: Chapitre 56

Publiée: 01-08-23 - Mise à jour: 01-08-23

Commentaires: Bonsoir, non non vous ne rêvez pas. Pour la première fois depuis bien longtemps j'ai été capable d'écrire un chapitre en une soirée et ça me fait trop plaisir. J'espère que vous vous portez bien et que vous profitez de l'été (pas sous la pluie comme ici lol). Pour nos héros, il y a des moments légers et des moments plus tendus. Alors quid de cette journée? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 56  

 

- Un autre plan… Peut-être… En tant qu’homme d’affaires, je suppose qu’il pouvait être un fin stratège… comme toi., pipa-t-elle.  

- Il avait plus d’un tour dans son sac et il les employait à bon escient, pour toi, pour les enfants., lui répondit-il.  

- Il nous aimait, je le sais. J’espère qu’il savait que je l’aimais aussi et que j’étais heureuse avec lui comme je suis heureuse avec toi., lui fit-elle savoir.  

 

*********************  

 

Un soupir échappa de ses lèvres. Ce toucher, ces lèvres… c’était un délice de les sentir courir sur sa peau nue. Il en frissonnait, sa peau se couvrait de chair de poule. Il baissa la main et caressa les cheveux soyeux qui chatouillaient son torse. Il adorait ce moment… tout comme ceux qui avaient précédé. Douceur, tentation… Il l’avait déjà ressenti avant mais uniquement avec elle et l’appréciait encore tout autant. Aucune de ses précédentes maîtresses ne lui avait procuré d’émotions aussi profondes lors de cet acte. Pourtant, il avait déjà été caressé de cette manière mais il y avait quelque chose de différent, certainement les liens qui les unissaient.  

 

- N’arrête pas., murmura-t-il, enroulant une mèche autour de son doigt avant de la laisser partir et de recommencer.  

- Continue… ça fait du bien., dit-il, glissant les doigts dans les mèches acajou.  

 

Un rire léger résonna dans la pièce et il sourit, contaminé par la joie de vivre de sa compagne. Il ferma les yeux lorsqu’elle reprit ses attouchements, légers, presque aériens, presque irréels et se sentit dériver sur les chemins du plaisir.  

 

Deux prunelles noisettes rivées sur lui, il se sentit pénétrer ce territoire rêvé. Rêvait-il la chaleur qui l’entourait progressivement, la caresse de velours qui effleurait sa virilité, l’emprisonnait ? Il ne savait pas mais il se sentait proche du paradis.  

 

- Je t’aime., lui murmura-t-elle contre son oreille, allongée sous lui, ses bras l’enlaçant avec force.  

 

Il se tut et l’embrassa.  

 

- Moi aussi., répondit-il avec ferveur.  

 

Une femme comme elle ne pouvait aimer un homme comme lui. Elle méritait mieux mais elle était là avec lui et il n’avait aucune envie de la renvoyer, de la laisser s’éloigner. Dans ses yeux, il était celui qu’il lui fallait.  

 

Les mains quittèrent ses hanches pour remonter le long de son dos et l’amener à se baisser. Il voulait ses lèvres, sa douceur, sa tendresse, son amour. Il voulait tout avec elle. Elle serait la première, elle serait la dernière. Les corps chavirèrent, s’étreignirent avec force, les mouvements devinrent plus forts avec les sensations et deux cris résonnèrent dans la maison.  

 

Le cœur battant, Kaori sortit de sa chambre et s’appuya contre le chambranle, fébrile.  

 

- Tu devrais retourner te coucher., entendit-elle face à elle.  

 

Rêvait-elle la voix rauque, un peu sourde ? Elle contempla Ryô, chassant les restes de sommeil de ses yeux, mais il était impassible.  

 

- J’ai entendu Yoshihide m’appeler. J’ai même cru t’entendre m’appeler. Tu m’as appelée ?, lui demanda-t-elle, fatiguée.  

 

Ryô laissa échapper un léger ricanement ironique.  

 

- Pourquoi je t’appellerais ? Tu as dû confondre avec un autre prénom féminin., plaisanta-t-il, moqueur.  

 

La jalousie flasha en elle et elle lui donna le petit coup de fouet dont elle avait besoin pour être bien réveillée.  

 

- Tu as raison. Je vais aller voir si mon mari a besoin de moi., répondit-elle sèchement, s’éloignant.  

 

Pourtant, elle ralentit progressivement le pas en sentant un regard posé sur elle, un regard lourd et qui faisait naître une certaine chaleur en elle, et brusquement, elle se retourna, croisant les prunelles onyx de son ex-partenaire. Un court instant, elle se sentit chamboulée, pensant lire du désir dans son regard, du désir mêlé à autre chose qui fit battre son cœur un peu plus fort, mais ce fut tellement bref qu’elle se demanda si elle ne l’avait pas imaginé.  

 

- Un souci ?, l’interrogea Ryô pour la sortir de ses pensées.  

 

Il ne fallait pas la laisser trop réfléchir au risque qu’elle s’imagine des choses… même si elle aurait alors visé juste… Dès qu’elle se retourna sans avoir répondu, il serra les dents, s’en voulant de ce moment de faiblesse, de cet esprit qui venait de l’envoyer au septième ciel avec celle qui faisait vibrer son cœur alors qu’il ne pouvait assouvir son envie avec elle dans la vraie vie. Comme si ce n’était pas déjà assez dur de devoir vivre avec elle sans pouvoir la toucher…  

 

- Yoshi, tu vas bien ?, chuchota Kaori en entrant dans sa chambre, craignant de le réveiller.  

- Kaori ? Que fais-tu là ?, s’étonna-t-il d’une voix un peu étrange.  

 

Etait-il seulement surpris ou était-ce de la gêne ?, se demanda-t-elle, avançant pour venir s’asseoir sur le bord du matelas.  

 

- Tu as crié mon prénom. Ca m’a inquiétée., lui expliqua-t-elle.  

- J’ai… Non, tu dois confondre… Ou alors je rêvais et je n’étais pas conscient. Navré de t’avoir réveillé., s’excusa-t-il, lissant les draps sur son lit.  

- C’est peut-être un signe. Tu veux que je reste ?, lui proposa-t-elle.  

 

Elle ne voulait pas s’imposer mais elle en avait aussi envie. Elle se sentait d’humeur tendre et câline, rêvant de sentir ses bras l’entourer.  

 

- Non, il ne vaut mieux pas. Je te l’ai déjà dit, j’ai parfois des mouvements brusques., lui opposa-t-il, se tendant.  

 

Il priait en silence pour qu’elle s’en aille et le laisse. Il avait besoin de solitude après ce rêve des plus explicites où il l’avait non seulement caressée et elle aussi mais aussi pénétrée comme il n’avait jamais pu le faire. Son regard se posa sur son ventre arrondi et il sentit la colère et la frustration monter en lui. Elle devait le laisser.  

 

- Tu es sûr ?, insista-t-elle.  

- Oui, Kaori. Retourne te coucher. Tu dois te reposer., l’encouragea-t-il, tentant de ne rien laisser paraître de ses sentiments négatifs.  

- Si quelque chose n’allait…, commença-t-elle.  

- Bon sang, Kaori. Arrête de me materner et va te coucher. Je vais bien !, se fâcha-t-il.  

 

Surprise par sa virulence soudaine, elle se leva, se demanda un instant quoi faire et s’en alla, cachant derrière sa dignité la tristesse qu’il venait de lui infliger.  

 

- Tout va bien ?, l’interrogea Ryô, interpelé par les cris masculins.  

- Oui, tout va bien… Enfin, non, apparemment, j’entends des voix. Je dois vraiment devenir folle., fit-elle, claquant la porte de sa chambre derrière elle.  

- Si seulement tu savais…, soupira-t-il, une fois dans sa chambre.  

 

Il ne savait pas si Yoshihide l’avait entendu mais il l’avait entendu et il reconnaîtrait ce genre de cri entre mille. Visiblement, en plus de partager le cœur d’une femme, ils avaient partagé un rêve du même genre avec elle. C’était vraiment une situation tordue…  

 

Le lendemain matin, après un petit-déjeuner pris dans le silence, Kaori retourna dans sa chambre, prétextant avoir besoin de se reposer. Elle se posait beaucoup de questions par rapport à la nuit précédente et avait besoin de réfléchir au calme pour savoir si elle devait approfondir la question ou simplement laisser couler. Pour ne pas en avoir fermé l’oeil du reste de la nuit une fois recouchée, elle devait régler le problème. Cela attendit toutefois parce qu’à peine allongée, elle sombra dans un sommeil profond.  

 

Assis dans son bureau, Yoshihide avait tourné son siège vers la vitre extérieure et regardait de manière absente le paysage à peine voilé d’une fine couche de neige. Il essayait de se raccrocher à l’ambiance des derniers jours pour retrouver son calme mais la frustration et la colère nées dans la nuit ne semblaient pas vouloir le quitter. Son rêve avait ravivé certaines inquiétudes et le manque qu’il ressentait à ne pouvoir consommer pleinement sa relation avec sa femme.  

 

Son rêve avait été tellement fort, tellement réaliste qu’il avait atteint la jouissance. Il avait senti cette vague le submerger, l’envahir, la plénitude noyer son cerveau, tout son corps se tendre comme il l’avait déjà fait auparavant sauf sur un point, le seul qui aurait physiquement acté cet état de fait. C’était d’autant plus frustrant que dans son rêve, il avait imaginé cette explosion qui aurait libéré les gamètes qui auraient été féconder sa femme de manière naturelle, ancestrale, qui lui aurait donné par voie de conséquence ce ventre arrondi mais par dessus tout le plaisir qu’il aurait voulu pouvoir lui donner en retour comme tout homme devait pouvoir le faire, comme il devait pouvoir le faire.  

 

La voir là avec son ventre rond l’avait forcé à quitter son rêve mais n’avait pas pu éteindre cette question sournoise qui lui venait parfois à l’esprit : est-ce qu’ils se glissaient parfois dans la chambre de l’autre pour assouvir leurs pulsions ? Il aurait juré à cent pour cent non parce que Kaori l’aimait et qu’elle était droite et honnête mais il y avait cette petite voix qui revenait parfois à la charge en lui disant qu’il était un homme avec toutes ses capacités, qu’elle était une femme avec ses désirs et ses besoins et qu’il y avait ce quelque chose entre eux alors comme un plus un faisait deux, il semblait logique de les imaginer au lit tous les deux prenant leur plaisir alors que lui ne pouvait le lui donner. Ce n’était pas un couloir qui devait les refroidir après tout.  

 

- Entrez., répondit-il lorsqu’on frappa à la porte.  

 

Il se retourna et fit face à Ryô. Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils alors que l’idée qu’il couchait avec sa femme était encore présente et le nettoyeur devint impassible.  

 

- Kaori n’est pas ici., fit-il.  

 

Après tout, ils n’avaient pas l’habitude de passer du temps ensemble et, généralement, lorsqu’ils se croisaient, elle était là.  

 

- Je sais. Je suis venu voir si tu avais eu de nouvelles menaces ou des renseignements de tes services sur la personne qui vous menace., répondit le nettoyeur.  

- Non, rien. Je te l’aurais dit dans le cas contraire., lui fit savoir Yoshihide d’un air fermé.  

- Je préfère en être sûr. Je te laisse., le salua Ryô, faisant pour s’en aller.  

- Ryô…, l’appela son interlocuteur.  

 

Réfrénant un mouvement d’humeur, le nettoyeur lui fit de nouveau face, se demandant ce qu’il avait à lui dire. Il espérait bien ne pas se retrouver dans une nouvelle confidence sur sa santé, une nouvelle chose à cacher à Kaori parce qu’il n’aimait pas cela… même s’il en comprenait la logique.  

 

- Je t’ai accueilli sous mon toit pour la protection de Kaori et la situation n’est… agréable pour aucun de nous, je pense., commença Yoshi.  

- Tu veux que je m’en aille ?, répliqua le nettoyeur sur la défensive intérieurement.  

 

Il ne supporterait jamais de ne pas pouvoir assurer la protection de Kaori. Personne d’autre ne le ferait mieux que lui, il le savait.  

 

- Non. Elle ne comprendrait pas et je pense toujours que tu es la seule personne à pouvoir le faire., admit son interlocuteur à contrecœur.  

- J’apprécierai en revanche que tu ne batifoles pas sous mon toit et surtout sous son nez avec une autre femme. Nous t’avons vu partir avec Saeko l’autre jour et je sais qu’elle tient à toi. Je ne sais pas comment étaient vos relations avec Kaori avant cela mais sous mon toit, je ne te laisserai pas faire du mal à ma femme., l’avertit-il.  

 

Ryô serra le poing enfoncé dans sa poche, refusant de laisser éclater sa colère face à cet ordre. Il ne prendrait pas le risque de se faire renvoyer.  

 

- Les relations que j’ai ou ai eues avec Kaori ne te regardent en rien et je n’ai pas de compte à te rendre sur mes activités., rétorqua le nettoyeur.  

- Tu couches avec Kaori ?, lui demanda brusquement Yoshihide.  

 

Il s’en voulut aussitôt d’avoir posé la question qui lui avait échappé. Il avait besoin de réponse, besoin de savoir et il avait beaucoup de mal à ne pas céder au désespoir qui montait en lui à l’idée qu’un autre que lui puisse la toucher, la rendre heureuse.  

 

La réponse cinglante qui monta fut vite réprimée face au regard du mari visiblement désemparé. Il se souvenait avoir rappelé à sa partenaire que Yoshihide voulait certainement être considéré comme un homme à part entière, sur qui elle pouvait se reposer mais, en tant qu’homme et pour avoir déjà connu éphémèrement ce souci, il pouvait comprendre ce sentiment de ne pas en être un alors qu’il ne pouvait procurer un « service complet » à son épouse, encore plus en ayant la concurrence sous les yeux.  

 

- Tu le penses ?, lui retourna-t-il calmement.  

- Ou plutôt tu la penses capable de te faire ça ?, reformula-t-il.  

- Non., souffla Yoshihide.  

- Mais je te pense capable de la persuader., admit-il honnêtement.  

- Peut-être… et encore. Kaori est forte et déterminée. Elle a des principes, beaucoup plus que moi., avoua Ryô, riant légèrement, ironiquement.  

 

Laissant sa tête tomber entre ses mains, Yoshihide comprit le message et ses craintes s’apaisèrent… mais firent place à la culpabilité et aux interrogations.  

 

- Tu l’aimes ?, questionna-t-il son rival qui pensait en avoir fini.  

- On joue à Tournez manège ?, ironisa le nettoyeur, mal à l’aise.  

- S’il te plaît. Je vais mourir et j’ai besoin de savoir qu’elle sera heureuse après., insista Yoshi.  

- Comment veux-tu qu’elle soit heureuse après ta mort ?, objecta Ryô, souhaitant échapper à cette conversation.  

- Ce n’est pas ce que je veux dire. Je sais qu’elle souffrira mais elle a cette force en elle, pour elle et pour les enfants encore plus, je crois. Elle se remettra et j’ai besoin de penser qu’elle sera heureuse parce qu’elle trouvera cette personne qui saura la soutenir et l’aimer le moment venu., expliqua le mari de sa partenaire.  

- Cette personne, c’est toi. Alors je te le redemande, Ryô : est-ce que tu l’aimes ?  

 

Attendant une réponse qui ne venait pas, Yoshihide releva les yeux et observa son interlocuteur. S’il l’avait pu, il se serait levé et aurait fait les cent pas, ou peut-être qu’il aurait été lui faire face rien que pour l’affronter les yeux dans les yeux, d’homme à homme. Il faillit rire : s’il l’avait pu, ils n’auraient pas cette conversation parce qu’il se serait battu pour avoir l’amour exclusif de sa femme sans devoir penser au lendemain.  

 

- Tu ne réponds pas. Que dois-je comprendre ? J’ai du mal à croire que tu ne l’aimes pas mais, d’un autre côté, ça expliquerait que tu aies pu passer autant d’années à ses côtés sans la regarder, sans la toucher. Ca expliquerait aussi que tu l’aies laissée m’épouser et avoir des enfants avec moi, que tu supportes de nous voir à deux., pensa-t-il à voix haute.  

- Je… Je ne la mérite pas., lâcha enfin Ryô d’une voix éteinte.  

- Moi non plus mais je peux t’assurer que je l’aime. Ca me tue de savoir que je n’aurais pas assez de temps avec elle, ça me tue de ne pas pouvoir la rendre heureuse, la combler comme toute femme devrait pouvoir l’être. Je l’aime tellement que je serais prêt à tout pour elle… enfin… presque tout., soupira Yoshihide.  

- J’ai été trop égoïste pour la laisser passer son chemin. J’avais besoin de sa lumière, de son sourire, j’avais besoin d’elle pour le temps qu’il me restait et je l’ai attachée à moi de manière irrémédiable et elle va en souffrir… atrocement.  

 

Le silence se fit un moment entre les deux hommes, chacun pris dans ses pensées. Ils aimaient tous les deux une femme qu’ils estimaient et qu’ils voulaient voir heureuse mais chacun d’eux avait une manière différente de le montrer. Ryô la gardait suffisamment éloignée, lui laissant l’opportunité de s’en aller si elle le souhaitait, une opportunité qu’il savait être une illusion depuis le temps mais il l’entretenait soigneusement, encore plus depuis qu’ils avaient couché ensemble. Yoshihide avait, lui, pris cet amour à bras le corps et en profitait autant qu’il le pouvait quitte à en souffrir ou la faire souffrir.  

 

Aucun des deux ne savait dire qui avait tort ou qui avait raison mais le résultat était pourtant le même : Kaori souffrait ou allait souffrir. La différence se situait peut-être sur le chemin pour y arriver… ou qui pouvait s’ouvrir.  

 

- Je me sens minable… et égoïste., reprit Yoshihide.  

- Ce qui est plutôt risible puisque je devrais te trouver froussard et surtout idiot., ajouta-t-il, pris d’un court rire sans joie qui laissa Ryô surpris.  

- Mais tu n’es ni l’un ni l’autre, n’est-ce pas ? Je l’ai écoutée, j’ai entendu Kaori parler de son travail et de son partenaire. Tu n’es ni froussard ni idiot. Tu as le sens de l’honneur et tu es capable de placer tes propres désirs après ceux des autres… surtout après les siens.  

- Tu es sûr qu’on parle de la même personne ?, pipa le nettoyeur d’un air cynique, espérant bien le faire dévier de son cours.  

- Tu aimes Kaori plus que je l’aime, Ryô. Si je l’aimais autant que je le dis, je serais prêt à tout pour elle. Je devrais même être capable de lui dire… de vous dire de préparer votre chemin, de… passer ses nuits avec toi. Tu lui donnerais le plaisir qu’elle ait en droit d’attendre d’un homme qui l’aime et moi, je ne le peux pas., continua Yoshi d’un air sombre, levant la main alors que Ryô allait le rembarrer vertement.  

- Je ne le ferai pas. Je n’ai pas ta force. Je n’ai que quelques années à passer avec elle, sans savoir si ce sera un an, deux ans ou cinq… même si je n’y crois pas. Ces années, je les veux avec elle sans la partager au moins de corps. Je ne peux pas retirer de son cœur les sentiments qu’elle te porte et je ne le voudrais pas parce qu’ils lui permettront de tenir après et, comme je te l’ai dit, j’ai besoin de savoir qu’elle sera entourée, aidée et à terme, heureuse.  

 

Ryô l’observa et, laissant tomber le masque neutre, passa une main nerveuse dans ses cheveux. Il observa un moment Yoshihide avant de laisser aller son regard sur la pièce, histoire de réfléchir. Eluder, en rire, s’éclipser ? Il balaya ces possibilités. Même si ça le mettait mal à l’aise, il devait une réponse à l’homme qui se mettait à nu devant lui et qui ne réclamait qu’une chose : savoir que la femme qu’ils aimaient et ses enfants par extension pourraient avoir une vie heureuse.  

 

- J’en ai tué pour moins que ça., grogna-t-il.  

 

Loin d’être effrayé par ses mots, Yoshihide émit un léger rire amusé. Ryô allait lui répondre et il avait du mal à y croire.  

 

- Merci, Ryô., lâcha-t-il, le respect pour l’homme grimpant un peu plus.  

- De ne pas te tuer ? De rien. Je n’ai pas envie de supporter une femme enceinte., éluda le nettoyeur, gagnant un peu de temps.  

- Je te l’ai promis lorsque tu es venu avec ta proposition saugrenue. D’ailleurs, c’est toi qui devrais vouloir me tuer pour te retrouver avec une telle tête de bourrique toujours derrière tes talons à ne vouloir que ton bien., plaisanta-t-il.  

- Il faut certainement une femme comme elle pour des hommes comme nous., concourut Yoshihide.  

- Oui…, lâcha Ryô.  

- Je n’ai qu’une parole. J’ai promis qu’elle ne serait pas seule avec les enfants. Je la veillerai et je veillerai sur les jumeaux. Tu n’as pas à t’en faire pour cela., lui affirma-t-il.  

 

Son interlocuteur l’observa longuement, réfléchissant à ses mots, à ce qu’il attendait pour sa famille, pesant la réponse qu’il pourrait lui faire avant de se laisser aller dans son siège.  

 

- Je te remercie, Ryô., acquiesça-t-il.  

- Très bien, alors je…  

- Mais ça ne répond pas à ma question., le coupa-t-il, voyant le nettoyeur soupirer de frustration.  

- Je ne veux pas d’un garde du corps pour eux ni d’un ami. Je te parle de quelqu’un qui les rendra heureux, les aimera mais les aimera vraiment comme un homme peut aimer une femme et des enfants., précisa-t-il.  

- Je ne suis pas cet homme-là., répondit sombrement Ryô, se dirigeant vers la porte.  

 

Cette conversation n’avait que trop duré et il avait des choses plus importantes à faire comme de nettoyer son arme ou revérifier tous les recoins de la maison… ou si Kaori dormait encore.  

 

- Tu ne peux pas être cet homme-là ou tu ne veux pas l’être ?, insista Yoshihide.  

- Combien de temps vas-tu encore rester au bord de la route et Kaori de l’autre côté ?  

 

Il vit le nettoyeur s’arrêter face à la porte, la main sur la poignée. Les épaules tendues, la tête légèrement penchée, Ryô regarda sans la voir la porte d’un air sombre. Dans sa tête, il revit quelques moments marquants de leur histoire, tous ceux où les choses auraient pu changer et tout ce qui l’avait retenu au dernier moment.  

 

- Et toi, à quoi tu joues ? Mari jaloux ou entremetteuse ? Occupe-toi du temps que tu as avec elle., conclut-il avant de baisser la poignée et sortir de là, refermant la porte derrière lui.  

 

Il entendit Yoshihide pester mais il ne serait jamais plus virulent qu’il ne l’était avec lui-même. Il devait coincer celui qui en voulait à Kaori et sortir de ce triangle infernal. Même si ce serait long de l’attendre, il la retrouverait et c’était tout ce qui comptait. Il ne voulait plus penser à tout ça. 

 


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