Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 74 :: Chapitre 74

Publiée: 06-12-23 - Mise à jour: 06-12-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 74  

 

Sortant de leur loge au théâtre, Yoshihide et Kaori furent de suite interpelés par des amis.  

 

- Ca fait tellement plaisir de vous voir., leur dit-on avec joie.  

- C’est la première sortie que nous faisons depuis longtemps. J’ai voulu cacher ma petite femme aux autres hommes., plaisanta Yoshi, tenant la main de Kaori.  

 

Ils se sourirent, complices, heureux de se trouver là à deux. Kaori était fière de son mari. Elle savait que ça lui avait demandé un effort particulier d’accepter cette invitation, de devoir sortir en fauteuil roulant pour la première fois en société. Il ne voulait pas être jugé, ni pris en pitié et il lui avait fallu un temps certain pour bien vouloir s’exposer, admettre que la vie continuait sur ce plan-là aussi, qu’il n’existait pas que pour eux trois et ses parents. L’invitation au théâtre avait été une bonne opportunité. Ils passeraient déjà deux heures à l’abri dans leur loge, ce qui lui laisserait le temps de s’adapter et, s’il ne se sentait pas à l’aise, ils avaient convenu qu’ils s’en iraient.  

 

- On comprend pourquoi. Félicitations pour la naissance des jumeaux d’ailleurs. Vous auriez une photo ?, demanda une de leurs amies.  

 

Kaori sortit son téléphone et se fit un plaisir de montrer un cliché d’Hanae et Hide, leurs grands yeux ouverts et esquissant des sourires encore édentés.  

 

- Ils sont craquants. Vous avez de la chance., leur dit-elle, attendrie.  

- Oui, on a de la chance. Ils font presque leurs nuits, ce qui est appréciable., approuva Kaori, un sourire lumineux aux lèvres.  

 

Rien que le fait de penser à eux faisait gonfler son cœur d’un amour inconditionnel et lui donnait envie de rentrer pour les voir. Elle régna sur son impatience malgré tout, voulant également profiter de son mari.  

 

- J’imagine. Notre fils n’a pas fait ses nuits avant ses six mois. On était épuisés., poursuivit son interlocutrice.  

 

Continuant leur conversation, ils se dirigèrent vers le lieu de la réception réservée à certains d’entre eux. Le couple appréhenda un moment que la configuration ne soit un frein mais il n’en fut rien. Yoshi put accéder avec facilité à l’endroit et ils profitèrent d’un moment très agréable avec leurs connaissances plus ou moins proches, discutant de tout et de rien, et quand le couple décida de s’en aller, ils reçurent de nombreux encouragements pour rejoindre le prochain évènement.  

 

- On l’envisagera., répondit Yoshihide, sachant que Kaori lui laissait le choix, qu’elle le soutiendrait simplement dans ce qu’il entreprendrait.  

 

Ils sortirent de la salle et récupérèrent leurs affaires avant de se diriger vers la sortie. La fraîcheur de la nuit les enveloppa, les faisant frissonner.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Oui, oui, ne t’inquiète pas., la rassura-t-il avant d’y réfléchir.  

- Enfin, tu pourrais peut-être m’aider à avoir moins froid., lui dit-il.  

- Qu’est-ce que je peux faire ?, l’interrogea-t-elle, se penchant vers lui et resserrant déjà le col de sa veste.  

 

Elle se retrouva soudain assise sur les genoux de son mari, serrée contre lui, la surprise lui arrachant un cri avant de rire.  

 

- Vilain garçon., le sermonna-t-elle, glissant les bras autour de son cou.  

- J’aime être un vilain garçon avec toi., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Il vint chercher ses lèvres et ils échangèrent un long baiser avant de se regarder.  

 

- Si on rentrait ?, suggéra-t-elle, caressant sa joue.  

- Avec plaisir. Tu restes là., lui enjoignit-il, la voyant prête à se lever.  

 

La voiture était juste en bas à une centaine de mètres et, à défaut de pouvoir la rejoindre à ses côtés main dans la main, il avait envie de le faire à sa manière, de rester proche d’elle. Elle n’objecta pas et se laissa guider. Elle n’était pas sûre que le siège soit en mesure de supporter leurs poids cumulés mais elle s’en fichait. Si c’était un petit plaisir qu’il pouvait avoir, elle le lui donnait sans aucune restriction.  

 

- Si Madame veut bien gagner le carrosse…, lui suggéra-t-il d’une voix cérémonieuse.  

- Avec plaisir., minauda-t-elle, se relevant avec grâce.  

 

Elle se glissa dans la voiture et laissa le chauffeur de Yoshi le mettre dans la voiture. Elle voyait bien que ça le contrariait encore de devoir dépendre de quelqu’un pour cela mais il apprenait à accepter et elle lui en était gré. Elle ne comptait pas arpenter les rues à tout va avec lui mais, au moins, il ne s’isolerait pas du monde entier. Ca lui permettait d’envisager de sortir pour autre chose que les visites médicales, d’autant qu’ils attendaient la livraison d’un véhicule plus adapté qui lui permettrait alors de ne plus dépendre de ses hommes.  

 

- J’ai passé une excellente soirée., lui fit-elle savoir, attrapant sa main.  

- Moi aussi. Tu as bien fait de me pousser à envisager toutes ces invitations., lui dit-il.  

- Je ne voulais pas te forcer la main, tu sais., lui affirma-t-elle.  

- Je sais. Je suis conscient de ce que tu fais pour moi., lui retourna-t-il.  

- Je ne fais rien de particulier. Je t’aime., objecta-t-elle.  

 

Il lui sourit et prit sa main pour la baiser. Il n’avait pas espéré avoir la chance de vivre une si belle histoire pour finir sa vie, d’avoir quelqu’un qui tiendrait à lui et à qui il tiendrait. Ils restèrent ainsi dans le silence jusqu’à arriver chez eux. Ils rentrèrent dans le manoir et retirèrent leurs manteaux avant de se diriger vers la chambre de leurs enfants. Ils les observèrent un moment dormir avant de ressortir.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il doucement.  

- Oui ?  

- J’ai… J’ai envie de toi… Enfin de te donner du plaisir, de te tenir contre moi, nue… si tu en as envie aussi., lui demanda-t-il avec pudeur et un peu d’appréhension.  

 

Qui pouvait vouloir passer un moment intime avec lui, un grabataire ? Certainement pas une femme aussi belle qu’elle qui devait pouvoir espérer beaucoup mieux et pourtant.  

 

- Tu m’emmènes jusque dans ton antre ?, lui demanda-t-elle, se glissant de nouveau sur ses genoux.  

 

Il sentit son cœur battre un peu plus vite, un peu plus fort et l’enlaça avant de l’embrasser. Lorsqu’ils se séparèrent, ils échangèrent un long regard avant qu’il ne les conduise jusqu’à sa chambre. Dès que la porte fut refermée, il les amena près de son lit mais ne laissa pas sa femme se lever. Il embrassa sa nuque, son épaule, laissant ses mains glisser sur son corps, son ventre, le bras qui n’était pas contre lui. Il fit glisser la bretelle de sa robe de soirée, dévoilant son soutien-gorge, et le caressa doucement. Ils s’embrassèrent encore et encore et il sentit les doigts de sa femme le toucher également. Sa douceur… Sa douceur était une torture mais il n’en aurait échappé pour rien au monde.  

 

- Tu es toujours aussi belle., murmura-t-il, passant les doigts sur l’agrafe de son soutien d’un côté et sur sa poitrine de l’autre.  

- Tu manques d’objectivité…, chuchota-t-elle avec un sourire dans la voix.  

- Du tout. Tu es belle… et désirable… Si tu savais comme je te désire… Si tu savais comme j’aurais aimé pouvoir m’unir ne serait-ce qu’une fois à toi, juste une fois pour avoir cette sensation de ne faire qu’un., lui confia-t-il.  

- Je sais. Moi aussi, j’aurais aimé., murmura-t-elle, venant chercher ses lèvres.  

 

Ils se laissèrent aller aux baisers, caresses pendant un long moment mais soudain, des pleurs résonnèrent.  

 

- Je vais aller voir., suggéra Kaori.  

- Attends. Je vais y aller. Tu m’attends ici… tu veux bien ?, lui demanda-t-il.  

- Oui. Appelle-moi si besoin., acquiesça-t-elle.  

 

Malgré son instinct maternel, elle devait le laisser faire, prendre sa place, s’occuper de ses enfants. Il était leur père. Elle se leva et le laissa partir avant de s’asseoir sur le lit.  

 

- Alors, un vilain cauchemar, Hide ?, murmura Yoshi, prenant son fils à bras.  

 

Il le souleva délicatement, heureux des petits aménagements que sa femme avait prévu, comme cette potence qui lui permettait de sécuriser leurs enfants quand il devait les prendre. Il le posa contre sa poitrine et le berça doucement. Il avait envie de caresser son front mais il avait toujours cette angoisse latente de manquer soudain de force et de le lâcher, le blesser. Le bébé mit quelques minutes à se calmer puis finit par se rendormir. Il le garda encore un temps avant de le reposer dans son lit, de s’assurer que les deux étaient bien avant de retourner auprès de Kaori.  

 

Il fut soulagé de la trouver encore là, l’attendant, assise sur son lit.  

 

- C’était Hide. Il dort maintenant., la rassura-t-il.  

- Nul doute qu’il s’est senti protégé., acquiesça-t-elle avec un sourire léger.  

 

Elle le laissa approcher et se glissa un peu plus loin sur le lit, lui laissant la place pour venir s’allonger à ses côtés. Il lança un regard résigné vers l’appareillage qui lui permettait de se mettre au lit et en sortir seul… tant que la force dans ses bras l’accompagnerait et se hissa sur le matelas. Un moment, ils restèrent immobiles l’un face à l’autre, s’observant, attendant un signe de l’autre.  

 

- Tu es fatigué ? Tu veux que je te laisse ?, suggéra-t-elle.  

- Non. Tu veux toujours…, commença-t-il.  

 

Elle approcha et vint l’embrasser. Elle l’entendit gémir puis l’attraper pour la serrer contre lui.  

 

Deux heures plus tard, quand il se fut endormi, elle s’en alla comme il le lui avait demandé un peu plus tôt. Il craignait toujours de lui faire mal en dormant, d’une manière ou d’une autre. Elle regagna sa chambre, jetant un regard en passant dans celle des enfants qui dormaient à poings fermés, et se coucha.  

 

Malgré la fatigue, malgré le moment très agréable qu’elle venait de passer avec son mari, le plaisir qu’il lui avait donné et qu’il avait pris en le faisant, elle n’arrivait pas à fermer l’oeil. La culpabilité n’arrangea pas son affaire. Il n’avait pas été là de la soirée mais soudain, Ryô fit irruption dans ses pensées, Ryô qui était seul, à l’appartement, qui l’attendait.  

 

Cela faisait quelques semaines maintenant qu’ils ne s’étaient pas vus. Elle avait déjà pensé l’appeler mais les journées passaient si vite que souvent elle se couchait en n’ayant pas eu le temps de le faire. Que devenait-il ? Comment allait-il ? Etait-il encore pris dans une mission compliquée, dangereuse ?  

 

Voyait-il d’autres femmes ?  

 

Elle s’en voulut aussitôt de cette jalousie mal placée. Elle n’avait aucun droit sur lui. Elle était mariée avec Yoshihide et Ryô était libre, libre comme l’air. Il avait déjà assez fait pour elle, lui avait ramené son époux, lui avait offert ce sursis alors qu’il aurait pu le laisser aller au bout de son idée et à cette heure, ils seraient ensemble… Il ne l’avait pas fait. Il avait pensé d’abord à elle et aux enfants alors il pouvait bien mener sa vie comme il l’entendait… même si c’était dur à accepter.  

 

Elle sentit son estomac se nouer. Elle devait l’appeler, dès le lendemain. Elle avait besoin d’entendre sa voix. Elle ne lui parlerait pas de sa jalousie, déplacée. Elle s’assurerait juste qu’il allait bien. Oui, juste ça, qu’il allait bien, se convainquit-elle, fermant les yeux bien serrés, qu’il n’avait pas rencontré d’ennemi ou même d’amis revenus du passé avec de mauvaises intentions, de petit jeune qui voulait faire sa place, une cliente qui lui aurait tapé dans l’oeil un peu plus qu’une autre… non, se reprit-elle, pas de jalousie, elle n’avait pas le droit.  

 

Elle remonta la couverture mais Morphée ne voulut toujours pas d’elle. Dès qu’elle fermait les yeux, elle voyait des flashs d’une violence rare, entendait des cris, des coups de feu, des mots susurrés à son oreille avant que ses yeux ne s’arrondissent de surprise et deviennent vitreux…  

 

Le cœur battant, elle se redressa dans son lit, sentant la sueur coller à sa peau. Elle se leva, alla boire un verre d’eau, s’aspergea le visage puis retourna dans sa chambre où elle se mit à faire les cent pas. Elle avait beau se dire d’arrêter, elle n’arrivait pas à chasser ces pensées sinistres. Elle ne pouvait pas attendre le lendemain. Elle avait besoin d’entendre sa voix maintenant. Maintenant, se dit-elle, jetant un regard vers le réveil. Quatre heures du matin.  

 

Où était-il ? Dans son lit ? Dehors ? Un cabaret ? Un bar ? Auprès d’un indic ? Chez une fille ?  

 

- Kaori…, gronda-t-elle, le cœur serré malgré tout.  

- Ca suffit. Il n’est pas à ta disposition. Tu vas te coucher et tu appelleras à une heure décente demain., s’enjoignit-elle.  

- Ou mieux encore, tu pourrais aller le voir… Ou peut-être simplement passer au Cat’s avec les jumeaux., musa-t-elle.  

 

Ce serait peut-être moins intrusif. Ca ne lui laisserait pas à penser qu’il lui manquait tant que ça et ça lui ferait peut-être moins mal parce qu’ils avaient accepté la situation ou tout du moins en auraient l’air.  

 

- Pourquoi c’est si difficile alors que je ne regrette rien ?, murmura-t-elle, s’asseyant sur le bord de son lit.  

- J’aime Yoshihide… J’aime Ryô… Je n’en aime pas un plus que l’autre. C’est juste… différent… Pourquoi la raison serait moins forte que la passion ? Ou est-ce parce que je ne peux aller au bout des choses avec Yoshi ? Pourtant, j’étais bien dans ses bras tout à l’heure. Ce que j’ai ressenti, je ne l’ai pas inventé., murmura-t-elle, perdue.  

 

Elle repensa à la seule fois où Ryô et elle avaient couché ensemble et frissonna. Ca avait été loin d’être patient et raisonné. C’était le fruit d’une de leurs disputes, de la tension qui avait monté entre eux et déchaîné les passions, d’années d’attente certainement et il l’avait déflorée sur la table de la cuisine après lui avoir fait ce que son mari venait de lui faire. C’était tout ce qui avait changé, l’acte final, cette pénétration que Yoshi regrettait de ne pouvoir expérimenter avec elle. Etait-ce vraiment le plus important ? Cela pouvait-il tant faire de différence ?  

 

Elle voulait s’arrêter là de cette réflexion mais son cerveau était branché en mode auto-pilotage et elle ne put empêcher les images de ce jour-là de revenir en force. Elle les avait pourtant enfouies au plus profond de sa mémoire. Ca avait été après tout un souvenir assez amer après coup. Ils n’avaient pas cédé pour avancer mais par colère, parce que, pendant quelques heures, la raison n’avait plus eu sa place. Ca n’avait pas été une question d’amour, juste d’instinct animal.  

 

Pourtant, il y avait autre chose dans ce qu’elle voyait et ressentait, cette autre chose qu’elle avait dû faire taire pour ne pas s’effondrer après. Elle sentit la chaleur monter en elle, une chaleur qu’elle ne voulait pas ressentir parce qu’elle n’était pas en train de penser à son mari mais à Ryô et c’était comme les trahir tous les deux… sauf que son corps n’en avait rien à faire. Peu importait le temps qui était passé, les sensations semblaient rester fraîches, les images vives. Elle s’était sentie transportée et protégée en même temps. Leurs doigts enlacés, leurs lèvres qui se joignaient, leurs bassins qui se rejoignaient, les liaient. Elle avait aimé son poids sur elle, le faire prisonnier de ses cuisses, de ses bras, sentir ses mains qui empêchaient son corps de s’éloigner… comme si elle en avait eu envie.  

 

Elle s’entendit gémir et ouvrit les yeux, ne s’étant même pas rendue compte qu’elle les avait fermés. Elle posa une main sur sa bouche, la culpabilité balayant tout le reste. Elle avait eu sa réponse mais à quel prix. Ce n’était pas une question de sentiments, de raison ou de passion quand il s’agissait de comprendre où elle en était par rapport aux deux hommes. Elle avait appartenu à Ryô plus qu’à Yoshi. Le fait d’avoir porté ses enfants, de les avoir mis au monde ne changerait pas cela.  

 

Aurait-elle voulu l’effacer ? De sa mémoire peut-être… non… Pouvoir oublier ? Juste le temps de son mariage alors, juste pour ne pas tromper son mari pendant leur union même si ce n’était qu’en pensée, pas alors qu’il n’était pas en capacité de pouvoir assouvir ses propres désirs totalement et qu’il en souffrait.  

 

Elle entendit soudain les bébés commencer à pleurer et tourna les yeux vers le réveil. Sept heures du matin… Elle n’avait pas fermé l’oeil de la nuit. Elle se leva et se rendit dans la chambre des jumeaux. A l’odeur, ils avaient tous deux besoin d’un change urgent et elle attrapa le premier et le déshabilla pour le changer complètement, se notant mentalement de changer de taille de couches pour la nuit en attendant de finir la réserve qu’ils avaient. Hide au sec, elle prit Hanae qui pleurait à chaudes larmes.  

 

- C’est fini. Dans deux minutes, tu seras toute propre., lui assura-t-elle.  

 

Chose promise, chose due, moins de deux minutes après, Hanae était calme et gazouillait. Elle observa les deux enfants et se dit que ce n’était que le calme avant la tempête. Elle n’avait que quelques minutes pour préparer leurs biberons avant que ce soit le retour des larmes. Elle les prit tous les deux à bras et les emmena jusqu’à la cuisine, les posant dans leurs transats, chacun leur tour. C’était un peu acrobatique mais elle ne doutait pas d’y arriver à chaque fois. Ca avait servi à quelque chose de manier des massues pendant des années parfois deux massues en même temps.  

 

Les biberons furent prêts en deux minutes et elle s’installa face à eux, les voyant s’exciter à leur vue. Elle les tendit vers eux et les soutint pendant qu’ils posaient les mains dessus, les agrippant comme si leur vie en dépendait. Elle sourit aux bruits forts de succion qui suivirent, aux regards concentrés et déterminés qui les accompagnaient.  

 

- Déjà debout ?, murmura Yoshi, arrivant en se réveillant difficilement.  

- Tu aurais pu rester au lit encore un peu., lui dit-elle, n’arrivant pas à le regarder dans les yeux.  

 

Sa tromperie était encore trop récente et, après la soirée et le début de nuit qu’ils avaient eue, elle avait l’impression que tout son être hurlait ses pensées licencieuses. Elle ne voulait pas blesser Yoshihide.  

 

- De nous deux, j’ai plutôt l’impression que c’est toi qui as besoin de dormir., lui fit-il, approchant d’elle.  

- Un souci ?, s’inquiéta-t-il, posant une main sur sa cuisse.  

 

Kaori fut soulagée de devoir se concentrer sur les jumeaux, de devoir s’assurer qu’ils ne s’étranglaient pas en buvant trop vite, que les biberons ne glissaient pas, sinon elle aurait peut-être pleuré tant elle s’en voulait.  

 

- Non, j’étais encore dans l’émerveillement de cette belle soirée., lui dit-elle.  

- J’ai dormi comme un loir. Merci encore pour cette soirée… et l’après soirée., lui murmura-t-il, se penchant et déposant un baiser sur son épaule.  

- Je… De rien. Ca a été très agréable pour moi aussi., lui répondit-elle, forçant un sourire pour effacer son sentiment de trahison.  

 

Les jumeaux finirent leurs repas, recrachant la tétine presque simultanément. Elle attrapa Hanae et la posa contre son épaule, observant du coin de l’oeil Yoshi faire du café. Elle tapota dans son dos jusqu’à ce que l’air s’échappe de son petit corps. Elle la garda encore un peu puis la reposa pour s’occuper de son frère.  

 

- Ca fait longtemps que tu n’as pas été voir tes amis., fit soudain Yoshihide.  

 

Kaori arrêta un instant de tapoter le dos d’Hide avant de se reprendre.  

 

- Tu as eu des nouvelles de Miki et de sa grossesse ? De Mick ou encore de Ryô ?, lui demanda-t-il.  

- Non… Non, je ne les ai pas eus depuis un moment. Les journées filent à une vitesse folle avec les enfants., se justifia-t-elle d’une voix qu’elle espérait neutre.  

- Tu devrais aller les voir, prendre un peu de temps pour toi. C’est peut-être pour cela que tu n’as pas dormi cette nuit. Le fait de sortir a peut-être révélé un besoin plus profond., lui dit-il.  

 

Elle le regarda, les yeux légèrement écarquillés, incapable de répondre quoi que ce soit.  

 

- Quoi ? Bon d’accord, c’est de la psychologie à deux yens mais c’est peut-être juste ma manière à moi de te dire de sortir un peu, que tu as une vie à côté de nous, de moi., s’amusa-t-il.  

- Je suis bien ici, tu sais., lui opposa-t-elle, se sentant au bord des larmes.  

 

Il était si prévenant alors qu’elle… Elle devait faire mieux. Elle devait mieux régner sur ses sentiments, ses désirs…  

 

- Kaori, je n’en doute pas mais tu as aussi besoin de sortir un peu et voir tes amis… et puis Ryô, je sais qu’il a une place spéciale dans ta vie., lui dit-il avec beaucoup de prévenance.  

- Pas plus que toi !, lui fit-elle savoir, se levant brusquement.  

 

Sans plus un mot, elle s’en alla, se réfugiant dans sa chambre puis sous la douche. Elle devait se calmer, elle devait oublier Ryô et leur nuit d’am… de sexe. Ca n’avait été que du sexe, rien de plus. Lorsqu’elle sortit, elle s’enroula dans une serviette et se sécha les cheveux durement comme pour se punir.  

 

- Kaori…, entendit-elle venir de sa chambre.  

 

Elle soupira et régna sur ses sentiments et ses traits avant de rejoindre son mari.  

 

- Je ne sais pas ce que j’ai pu te dire pour te faire croire que c’était le cas mais je sais que je suis important pour toi. J’ai confiance en toi. Je sais que tu aimes Ryô mais je sais que tu m’aimes aussi. Mais c’est aussi ton ami alors, comme je te l’ai dit, tu devrais aller le ou les voir, sortir un peu, aller leur montrer nos enfants. Après notre sortie d’hier soir et notre… petit moment, je vais ralentir un peu le rythme les prochains jours., lui apprit-il.  

- Tu…, s’inquiéta-t-elle.  

- Je suis juste fatigué et je veux jouer la prudence. Alors profites-en. Ca me fera du bien d’avoir un peu de calme et te fera du bien aussi de voir des gens que tu aimes et ta ville., argumenta-t-il.  

 

Elle fut incapable de retenir ses larmes face à sa prévenance et sa gentillesse alors qu’elle n’était qu’une affreuse traîtresse qui s’était abîmée dans les bras de son amant après avoir visité ceux de son mari.  

 

- Mais avant, tu devrais dormir un peu., lui conseilla-t-il, inquiet.  

- Je m’occuperai des jumeaux. Je demanderai de l’aide à mes parents pour les baigner., lui fit-il savoir.  

- D’accord., murmura-t-elle.  

- Je t’aime, Yoshi., lui dit-elle.  

- Moi plus., lui opposa-t-il, le regard pétillant.  

 

Elle voulait bien le croire. Il l’aimait bien plus qu’elle ne devait le faire. Le cœur lourd, elle s’allongea sur son lit et finit par s’endormir. 

 


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