Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 67 :: Chapitre 67

Publiée: 14-10-23 - Mise à jour: 14-10-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Je vous souhaite à tous un bon week-end. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^ :11: :11: :11: :11: :11:

 


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Chapitre 67  

 

Un soupir attira l’attention de Ryô. Une vague de tendresse l’envahit en regardant Kaori, allongée dans son lit, le menton posé sur ses mains, regardant les deux bébés allongés dans leur berceau sous une lampe chauffante.  

 

- Tu devrais dormir., lui conseilla-t-il à voix basse.  

- Je sais…, admit-elle.  

- Mais je n’y arrive pas. Je ne me lasse pas de les regarder.  

- Tu auras encore de nombreuses années pour le faire, Kaori., lui rappela-t-il.  

- Ils ne resteront pas toujours bébés. Un jour, je ne pourrai même plus les prendre dans mes bras., rit-elle légèrement, attrapant l’un des petits pieds et le caressant brièvement.  

 

Voyant le bébé bouger, elle les retira et retourna à sa contemplation.  

 

- Tu as convaincu Yoshihide de rentrer dormir., lui rappela Ryô.  

- Avec sa maladie, il doit faire attention à lui. Il était fatigué., argumenta-t-elle, sachant pourtant qu’il avait raison.  

 

Elle ne se fâcha pas lorsqu’il lui décocha un sourire amusé. Elle l’imita même. Elle était probablement ridicule à rester là dans le noir à contempler ses enfants alors qu’elle les avait déjà vus à loisirs toute la journée. Elle les avait même tenus et changés, leur avait donné à manger, parlé… Mais elle n’en avait pas assez. Elle ne voulait rien manquer, elle voulait être là.  

 

- Toi aussi, tu es fatiguée. Ils dorment comme des bons. Ils n’ont même jamais aussi bien dormi, je crois., lui fit-il savoir pour la rassurer.  

- Je te crois, tu as eu le temps de les voir faire., murmura-t-elle, la gorge serrée.  

 

Ce n’était pas la réaction qu’il avait escomptée mais la séparation avait été dure pour elle, il le savait.  

 

- Et tu auras le temps de les voir dormir pendant encore de nombreuses années. Tu dois prendre soin de toi, Kaori. Si tu dis à ton mari de dormir, tu dois le faire aussi. Profite de ce moment où tu peux te reposer : ils te réveilleront assez tôt., lui affirma-t-il.  

 

Il n’avait aucune idée des effets que pourrait avoir le fait que les jumeaux dorment ensemble mais il savait qu’ils se réveillaient quand même trois ou quatre fois par nuit à l’hôpital. Ils le feraient peut-être aussi ici.  

 

- Et toi, tu dors quand ?, lui demanda-t-elle.  

- Dès que tu dormiras. Vous êtes en sécurité ici. Je vais pouvoir fermer l’oeil un moment., lui apprit-il.  

- Tu ne vas quand même pas dormir à même le sol ou sur le fauteuil ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Ne t’inquiète pas pour moi. Dors maintenant. C’est un ordre., lui dit-il d’un ton sérieux.  

- Tu ne m’as jamais donné d’ordre…, lui fit-elle remarquer.  

- Tu as la mémoire courte, non ?, ironisa-t-il.  

- La manière de faire un café ? Ca ne compte pas. Non, je crois bien que c’est la première fois., lui dit-elle, avant de bâiller à s’en décrocher la mâchoire.  

- Alors fais-moi plaisir et obéis. Tu ne veux quand même pas que je te borde ?, se moqua-t-il.  

 

Elle l’observa un moment, tentée de lui dire oui, puis finit par secouer la tête en signe de dénégation. Elle jeta un dernier regard aux enfants puis s’allongea correctement dans son lit, remontant la couverture jusqu’à son cou. Elle pensait ne pas réussir à s’endormir et s’apprêtait à se tourner vers ses bébés mais ses yeux se fermèrent d’eux-mêmes et elle sombra dans un sommeil profond.  

 

Ryô la regarda faire, se repaissant de cette vue sereine et quelque peu irréelle. Etre là et pouvoir voir ce tableau-là, c’était quelque chose d’impensable. Ca lui procurait beaucoup d’émotions et, pourtant, il avait eu des mois pour se préparer. Il en avait aussi eu l’occasion toute la journée mais ça avait été différent. Yoshihide était là. Il avait du respect pour lui, respecter sa place de père mais, dans le même temps, il avait parfois le poing qui le démangeait, l’envie de le prendre par la peau du cou et l’envoyer paître, lui dire de ne pas traîner autour de sa femme et ses enfants….  

 

C’était lui qui avait fait ce choix quelque part, qui avait conseillé à Kaori de saisir cette opportunité. Il n’avait pas imaginé à quel point il s’attacherait à ces enfants, à quel point cette expérience changerait sa vie. Il n’était plus question maintenant de simplement cohabiter avec eux pour les protéger lorsque Yoshihide les aurait quittés. Ce serait une vraie vie commune pour lui, elle, lui et les enfants. Il entendait bien faire partie intégrante de leurs vies à tous dans la limite de ce qu’ils lui accorderaient. C’était d’ailleurs ce que leur père biologique semblait vouloir aussi.  

 

Il continua donc à les observer un long moment de loin, réfrénant l’envie d’aller s’allonger aux côtés de Kaori, de la prendre dans ses bras et de dormir ainsi. Il ne devait pas : il ne voulait pas avoir à se justifier après. Ils avaient des moments à deux, des moments où ils étaient proches mais elle était consciente. Il ne voulait pas profiter d’elle sans son consentement, avoir l’impression d’être un voleur. Il resta donc encore là à la regarder un moment dormir avant de sentir le sommeil le gagner à son tour et d’aller prendre place dans le fauteuil pour dormir un peu.  

 

La journée avait été calme, dédiée à l’apaisement, mais il devait se reposer car, dès le lendemain, il partirait à la recherche de Yomi et il la trouverait. Il lui secouerait les puces et obtiendrait le nom de ses complices. Cette affaire devait se terminer. Il y avait une famille qui avait trop peu de temps à vivre ensemble pour s’embarrasser de ces soucis-là.  

 

Un léger chouïnement réveilla le nettoyeur quelques temps plus tard. Relevant la tête, il vit Hide gigoter un peu alors que sa sœur dormait encore. Il se leva et voyant Kaori encore endormie également, alla voir le bonhomme.  

 

- Qu’est-ce que tu as ?, lui demanda-t-il en chuchotant, les deux mains posées sur le berceau.  

- Si tu ne pleures pas, c’est que ce n’est pas un problème de nourriture ni de couche. Tu as un peu froid peut-être ou besoin d’être rassuré ?, continua-t-il, caressant légèrement la joue du bébé.  

 

Celui-ci s’apaisa au contact mais recommença à bouger quand il s’écarta. Autant par envie que par nécessité, Ryô passa les mains sous le petit corps et le souleva avant de l’approcher de lui. Il retourna s’asseoir sur le fauteuil et posa le nourrisson contre son torse, passant un bras sous lui. Il l’avait déjà eu à bras mais à des occasions ne lui permettant pas de réfléchir aux sensations ressenties. La première pensée qu’il eut, c’était qu’Hide était si petit. Il semblait minuscule dans ses grand bras musclés. Quand il l’observa, malgré la lumière tamisée qui venait de l’extérieur, il lui trouva quelques traits de ressemblance avec son oncle.  

 

- S’il était encore là, il serait fou de vous deux. Vous auriez eu le meilleur oncle qui soit., murmura-t-il, le bébé semblant le regarder.  

 

Là, c’était lui qui se sentait étrangement un peu petit. Hide le regardait de ses yeux grand ouverts et ne bougeait pas d’un pouce. S’il n’avait senti son cœur battre contre lui, il aurait même pu se demander s’il était encore bien vivant. Cette contemplation dura un long moment, dans le silence, sans un mouvement initié, jusqu’à ce que le bébé ne bâille et finisse par fermer les yeux. Malgré tout, Ryô ne le lâcha pas et le cala un peu plus contre lui, s’endormant à son tour avec ce petit poids sur lui, un petit poids qui lui prodiguait une sensation intense de chaleur.  

 

Pendant deux heures, rien ne bougea dans la pièce. Tout le monde était profondément endormi et profitait d’un sommeil réparateur. Cela aurait pu durer encore un long moment si une certaine demoiselle n’avait ressenti l’appel du ventre et s’était réveillée en pleurant. Les deux adultes se réveillèrent, plus ou moins difficilement, et Kaori se leva pour aller s’occuper de sa fille. Les vapeurs du sommeil s’envolant, elle réalisa alors ce qu’elle avait vaguement vu en ouvrant les yeux : Ryô tenant Hide… Non Ryô dormant en tenant Hide.  

 

- Je ne l’ai même pas entendu pleurer…, pensa-t-elle à mi-voix, changeant la couche d’Hanae.  

- Et toi, tu t’es rendue compte de quelque chose ?, lui demanda-t-elle avant de la reprendre à bras.  

 

Elle sentit la petite fourrer la tête contre sa poitrine et comprit très bien ce qu’elle cherchait. Elle reprit donc place dans le lit et lui donna accès à son sein, la laissant téter comme bon lui semblait.  

 

- Il ne dit rien ?, interrogea-t-elle Ryô qui reposait Hide dans le berceau.  

- Non, il dort., répondit-il sans la regarder.  

 

Il était un peu gêné qu’elle l’ait surpris ainsi. Il se demandait comment elle allait réagir, si elle allait le lui reprocher ou lui reprocher de s’être endormi pendant qu’il tenait son fils. Il était sensé veiller sur eux, pas les mettre en danger après tout.  

 

- Ca va me laisser du temps avec Hanae. Merci de t’être occupé de lui pendant que je dormais., dit-elle doucement.  

 

Elle ne savait pas trop quoi lui dire. Elle le connaissait assez pour savoir que le sujet pouvait être sensible et elle refusait de le voir se priver de ces gestes tendres s’il en avait envie.  

 

- Tu peux le garder si tu veux. Il avait l’air de se plaire où il était., fit-elle d’un ton léger.  

- Il paraît qu’il ne faut pas trop les habituer., répliqua-t-il.  

- Je ne sais pas ce qui est le mieux. Tu as un bon instinct alors fais comme bon te semble., lui dit-elle.  

- Il sera bien là avec sa sœur. Je vais aller fumer une cigarette., décida Ryô.  

 

La prudence était de mise. Il n’était pas bon pour lui de rester là à observer Kaori donner le sein à Hanae. C’était à la fois très tendre mais aussi très tentant : la vue de sa poitrine lui rappelait un certain jour de leur vie où les choses avaient dérapé, un jour où il avait pu goûter à la douceur de sa peau, la tendresse de ses gestes, la chaleur de son corps. Il sentait le sien se réveiller rien qu’à y repenser.  

 

Sans attendre de réponse, il sortit de la chambre et se retrouva bien vite dehors, un tube de nicotine à la main. Il grimaça en sentant le goût âcre envahir sa bouche puis sa gorge. Il se rendit alors compte que cela faisait un moment qu’il n’avait plus touché au tabac depuis un moment et ça ne lui avait même pas vraiment manqué. Néanmoins, il retrouva le bénéfice, les nerfs s’apaisant quelque peu, la concentration qui revenait en observant la fumée monter dans les airs, la cigarette sur laquelle il passait ses nerfs en la faisant bouger entre ses doigts.  

 

Il s’attendait presque à voir le Professeur arriver pour l’interroger et lui poser tout un tas de questions qui le feraient suer mais qui finiraient par lui apporter des réponses. Le Professeur n’arriva pas cependant et, pourtant, il avait la sensation d’être observé. Il fut bien tenté au début d’aller trouver le vieux et lui secouer les puces mais, au fur et à mesure, il se laissa entourer par cette présence bienveillante comme il le faisait parfois avec Kaori avant même tout cela. Il devait dompter les sentiments contradictoires qui coexistaient en lui. La colère, l’envie, la tristesse, la jalousie… C’était beaucoup pour un homme comme lui habitué à ne penser à peu de choses et certainement pas aux sentiments.  

 

Il ricana un instant. Il aurait presque entendu Kaori lui dire qu’il était dans l’erreur, que ça faisait longtemps qu’il n’était plus seulement une machine… et il le savait. C’était tellement plus facile avant, quand il y avait juste à réfléchir au boulot, se demander s’il voulait le faire ou non, se demander avec quelle fille il finirait la nuit, ce qu’il mangerait ou ferait de sa journée. C’était plus facile mais était-ce mieux ? Il ne prit même pas la peine de répondre. Il serait père, l’était déjà un peu, il aurait, enfin dans quelques temps, mais pas trop vite, la vie qu’il voulait avoir avec Kaori, en mieux, tellement mieux même… Mais pour le moment, il devait attendre.  

 

- J’en ai marre d’attendre…, grommela-t-il, jetant sa cigarette dans le pot prévu à cet effet.  

 

Il rentra d’un pas brusque qui s’adoucit progressivement alors qu’il approchait de la chambre. Kaori était toujours réveillée et tenait Hanae contre elle, heureusement rhabillée. Il approcha, enfonça les mains dans ses poches pour ne pas les toucher.  

 

- Je vais partir à la recherche de Yomi., l’informa-t-il.  

- M… Maintenant ? En plein milieu de la nuit ?, s’étonna-t-elle.  

 

Elle sentit son cœur se serrer en voyant son air fermé. Elle avait certainement mal géré la situation. Elle aurait dû faire semblant de ne rien avoir remarqué et le laisser prétendre. Elle se mordit la lèvre pour en contenir le tremblement.  

 

- J’ai trop attendu. Vous êtes à l’abri ici. Alors repose-toi et occupe-toi d’eux et, moi, je vais faire ce que je sais faire., répliqua-t-il sèchement.  

 

Il devait l’éloigner de lui. Rien qu’en lui disant cela, il avait envie de tout envoyer paître et de la prendre dans ses bras et la serrer à l’étouffer.  

 

- D’accord., abdiqua-t-elle.  

- Fais attention à toi… et tiens-moi au courant si tu veux bien., ajouta-t-elle.  

 

Il fit un petit geste de la main et s’en alla, refermant la porte derrière lui. Cependant, il fut incapable de s’éloigner plus, il était même incapable de lâcher la poitrine. Son cerveau ne semblait pas vouloir le laisser partir, lui faire faire un pas puis un autre… Il l’obligeait à rester là, à sentir quelque chose grossir en lui.  

 

Soudain, il se retourna et pénétra de nouveau dans la chambre. Kaori était debout et regardait les enfants dormir l’un à côté de l’autre. Surprise, elle se tourna vers lui.  

 

- Ryô ?, murmura-t-elle face à son regard fixe.  

- Je… Je sais que je ne devrais pas… Juste une fois…, chuchota-t-il, l’enlaçant.  

 

Il posa les lèvres sur les siennes et l’embrassa. Il devait le faire. C’était sa manière à lui de lui dire merci pour ces deux enfants qu’elle avait apportés dans sa vie, lui avoir permis de vivre leur naissance, leurs premiers jours. Il voulait aussi lui dire qu’il l’aimait toujours, même encore plus qu’avant, que la voir accoucher, s’occuper des enfants, n’avait pas changé le regard qu’il avait sur elle, enfin si, ça l’avait changé mais pas en mal, en bien.  

 

Kaori resta immobile un moment, incrédule, ne sachant comment réagir, puis l’envie fut la plus forte et elle lui retourna son baiser, prise entre plaisir et culpabilité. Elle ne comprenait pas l’intensité soudaine qui l’avait pris mais elle ressentait une certaine détresse, un besoin immense gronder en lui et, si c’était ce dont il avait besoin, elle le lui donnerait, juste cette fois. Ca n’irait pas plus loin que ce baiser de toute manière.  

 

Lorsqu’il se sentit comme repu, Ryô s’écarta et, encadrant son visage de ses deux mains, posa le front contre le sien, reprenant son souffle et ses esprits.  

 

- Je… Merci Kaori., chuchota-t-il.  

- Ne va pas contrarier Yoshihide avec… ce qui vient de se passer. C’est à moi de lui en parler, de lui expliquer. Je ne suis pas désolé de t’avoir embrassée mais je le suis de la situation inconfortable dans laquelle je t’ai mise., lui expliqua-t-il.  

- Je… Je vais y aller maintenant. Les choses doivent reprendre leurs cours et le nôtre n’est pas encore venu., lui assura-t-il, posant les lèvres sur son front avant de s’en aller.  

 

Il la vit entrouvrir les lèvres pour parler et posa un doigt dessus pour l’en empêcher. Il n’était pas sûr de pouvoir partir s’il l’entendait et encore moins de pouvoir supporter des reproches si c’était ce qu’elle voulait lui dire. Il n’avait même aucune envie de découvrir ce qui arriverait si elle allait dans son sens et lui disait qu’elle l’aimait. Il ne se sentait pas capable de redevenir un chevalier sans peur et sans reproche, pas à ce moment-là en tous cas.  

 

Cette fois-ci, il s’en alla vraiment et rejoignit le centre-ville, plus précisément leur appartement. Ca faisait un moment qu’il n’y avait plus mis les pieds. Il fit le tour, passa les doigts sur les meubles, remerciant les filles pour passer par chez eux régulièrement et entretenir leur maison. Il ne s’attarda cependant pas et fonça jusqu’à sa chambre, y dénichant ce qu’il cherchait.  

 

- Heureusement, Kaori n’avait pas encore trouvé celui-là., fit-il, dépoussiérant un album photo.  

 

Il l’ouvrit et le feuilleta très rapidement, contrairement à ses habitudes, passant les hôpitaux qui ne l’intéressaient pas. Il ne ralentit qu’en trouvant les premières infirmières de l’hôpital où avait été hospitalisée Kaori. Il prit le temps de regarder alors chaque photo, chaque description et trouva le visage de Yomi. Un beau petit lot, tout à fait dans ses goûts, pensa-t-il. C’était aussi l’infirmière qu’il avait vue préparer une seringue au moment de l’incendie. Il avait vu juste encore une fois.  

 

- A nous deux, Yomi., gronda-t-il.  

 

Plutôt que de se précipiter comme le poussait sa colère, il se dirigea vers la douche, s’y glissa et se lava. Lorsqu’il sortit de là, il passa un long moment encore dans la salle de bains, à se raser, se coiffer, se parfumer… bref tout ce qu’il faisait en temps habituel pour une soirée en galante compagnie avant de ressortir de là et de partir dans sa chambre. Il troqua son tee-shirt rouge contre une chemise d’un bleu profond, et le jean-veste contre un costume blanc. Il laissa les deux boutons du haut ouverts et passa une cravate qu’il attacha de manière assez lâche. Classe mais pas trop, plutôt bad boy que beau gosse tout lisse.  

 

Moins d’une heure plus tard, il était à la sortie de l’hôpital, assis sur le capot de la voiture de la jeune femme, un bouquet de fleurs à la main. Il était étonné qu’elle soit encore là mais ça l’arrangeait bien. Il attendit donc une petite heure avant de la voir sortir du bâtiment alors que le ciel s’éclairait des premières lueurs de l’aube. Il aurait aimé partager ce moment avec une autre mais ce n’était pas le moment et il espérait qu’il obtiendrait le pardon de celui qui était sien actuellement sinon il risquait de ne pas la revoir avant longtemps.  

 

- C’est ma voiture., fit Yomi sèchement.  

- Et ce bouquet est à vous également., susurra-t-il d’un ton mielleux.  

 

Il vit son regard soupçonneux le détailler des pieds à la tête. Elle devait se dire qu’elle le connaissait mais il devait juste avoir une ouverture et les lunettes de soleil miroir qu’il portait, sa coiffure gominée à peine décoiffée et son costume de drague devaient la déstabiliser suffisamment.  

 

- Il est d’une beauté bien plus fade que la vôtre. La vôtre est bien plus piquante., lui dit-il avec un sourire séducteur.  

- Et pourquoi je me laisserais embobiner par un séducteur à la noix dans votre genre ?, lui retourna-t-elle, sceptique.  

 

Malgré le ton, il vit la lueur d’intérêt grandir dans son regard.  

 

- Parce que je peux vous offrir des choses, des sensations inimaginables, des expériences comme vous n’en avez jamais vécues. Je vous serai entièrement dévoué., lui affirma-t-il, approchant d’elle et la dominant de sa hauteur.  

 

Il plongea dans son regard malgré les lunettes et obtint son attention pleine et entière. Il avait du charisme et il en jouait. Il leva la main et, du dos des doigts, caressa lentement sa joue.  

 

- Et si tu nous emmenais chez toi ?, suggéra-t-il, se penchant contre son oreille.  

 

Il l’entendit prendre une profonde inspiration, la sentit frémir et acquiescer faiblement. Elle frôla sa main avant de poser la sienne sur son avant-bras, l’entraînant vers son véhicule. Elle lui ouvrit la porte et lui tendit les clefs avec un sourire enjôleur.  

 

- Je t’indique la route ?, lui proposa-t-elle.  

- Avec plaisir. Je t’écoute… mais pense à bien t’accrocher d’abord., lui conseilla-t-il, se penchant sur elle de nouveau.  

 

Il prit sa ceinture et la passa autour d’elle avant de l’insérer dans la boucle de retenue. Il laissa sa main glisser sur sa cuisse, taquina l’intérieur de son genou avant de reposer les mains sur le volant.  

 

- Alors ?, lui demanda-t-il.  

- Par où je vais ?  

 

Elle lui indiqua la route à emprunter et ils continuèrent à minauder pendant un moment.  

 

- Tu es tellement subjugué que tu as oublié de tourner comme je te l’ai indiqué…, rit-elle légèrement.  

- Ce n’est pas grave, tu n’auras qu’à prendre celle-ci…, fit-elle, pointant du doigt la voie suivante.  

 

Ryô l’ignora et l’ambiance dans la voiture changea du tout au tout. Il sentit Yomi se tendre avant de lancer un regard perdu vers l’extérieur. Le jeu était fini. Il enleva donc ses lunettes de soleil qu’il rangea dans sa poche de veste et passa la main dans ses cheveux pour leur redonner leur allure normale.  

 

- Oh non…, gémit-elle.  

- Oh si… C’est moi, Ryô. On ne va pas tirer un coup tous les deux mais tu vas me dire dans quel coup tu t’es fourrée. Je pense que tu n’as jamais imaginé dans quoi tu mettais les pieds, n’est-ce pas ?, fit-il d’un ton amusé.  

- Vous allez me tuer ?, lui demanda-t-elle d’une voix blanche.  

- Ah… La question fatidique…, soupira-t-il.  

- Vois-tu, j’ai un vilain travers… Bon d’accord un peu plus peut-être., ironisa-t-il.  

- Je suis incapable de tuer une femme ni même de la frapper…, lui apprit-il.  

 

Il la vit se détendre un peu et retrouver son côté enjôleur. Se disait-elle qu’elle allait réussir à échapper à l’interrogatoire ? C’était mal le connaître.  

 

- Enfin, toute règle a ses exceptions et je ne sais pas si je serai aussi magnanime envers celle qui a voulu tuer la femme que j’aime et deux bébés sans défense qui lui étaient confiés…, ajouta-t-il d’un ton dur.  

 

La réaction ne se fit pas attendre. Yomi tenta de se détacher mais n’y arriva pas. Il l’entendit s’acharner sur la pauvre chose, poussant des hurlements de rage et de frustration mais rien n’y fit.  

 

- Aurais-je oublié de te dire que j’ai saboté cette petite chose ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

 

Elle s’acharna encore plus mais il en fit fi, l’emmenant là où il l’avait décidé, là où il pourrait la questionner en toute liberté. 

 


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