Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 22 :: Chapitre 22

Publiée: 05-11-22 - Mise à jour: 05-11-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Désolée pour le retard. La fatigue a repris le dessus une nouvelle fois mais ça va mieux maintenant. Continuons notre histoire. Vais-je enfin vous apporter quelques réponses? Découvrez-le. Portez-vous bien. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 22  

 

- On pourrait sortir.  

 

Kaori se tourna vers Yoshihide, lui lançant un regard qui en disait long. Elle pensait qu’ils avaient dépassé ce stade puisqu’il n’avait plus évoqué son attirance pour elle depuis plusieurs jours. Il se contenta de sourire en levant les mains.  

 

- Sur la terrasse. On pourrait sortir sur la terrasse., explicita-t-il, lui indiquant l’endroit derrière la baie vitrée.  

- Vous adorez la vue et franchement elle est encore plus belle de là-bas., argumenta-t-il.  

- Oh… D’accord. Oui, je veux bien., acquiesça-t-elle.  

 

Il ouvrit la porte et l’invita à le précéder. Tous deux s’accoudèrent au garde-corps et observèrent la ville.  

 

- Vous aviez raison. C’est encore plus beau d’ici., murmura Kaori, sentant le vent caresser son visage.  

- Oui. Dommage, ça ne fait pas longtemps que je m’en suis aperçu., répondit-il avec une pointe de regrets.  

- Il n’est jamais trop tard pour en profiter. Qu’est-ce qui a changé ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- Des choses… et d’autres., fit-il d’un air mystérieux.  

 

Elle essaya de sonder son regard mais l’obscurité était trop forte. Elle était habituée aux réponses évasives et aurait pu s’en accommoder mais elle s’était donnée une mission en commençant à travailler pour les Nishihara.  

 

- En voilà un mystère…, plaisanta-t-elle.  

- Ces choses et les autres ne peuvent-elles être dévoilées ?, l’interrogea-t-elle d’un ton léger.  

- Ce n’est rien de bien intéressant., éluda-t-il.  

- D’accord. J’espère que vous avez pu vous en ouvrir à quelqu’un. Votre mère s’inquiète pour vous. Cela la rassurerait certainement de savoir que vous profitez de la vie., osa-t-elle.  

- Mêlez-vous de vos affaires, Kaori !, lui asséna-t-il sèchement avant de se retourner et de s’éloigner.  

 

Sa réaction ne l’étonna pas. Elle s’était même attendue à bien pire. Il n’avait même pas claqué la porte vitrée en rentrant… Et puis au moins, elle avait eu une vraie réponse, cela la changeait de Ryô qui fuyait les conversations et des fuites, elle en avait vues, surtout depuis la nuit où l’immeuble avait explosé. Cela faisait un peu plus d’une semaine maintenant et il n’avait toujours pas admis qu’il avait été à l’intérieur. Il filait plus vite qu’une anguille, bottant en touche en claquant la porte sans au revoir, disparaissant pour la nuit, ou en lui balançant une plaisanterie avant de prétexter devoir fumer sur le toit puisque c’était le seul endroit où il pouvait le faire alors qu’il était chez lui…  

 

- Kaori… Je suis navré. Je n’aurais pas dû m’emporter ainsi., entendit-elle soudain.  

 

Surprise, elle se retourna et trouva Yoshihide à un mètre d’elle. En fait, il n’était certainement pas rentré comme elle l’avait pensé.  

 

- Vous en aviez le droit. Vous souhaitez que je m’en aille ou parler d’autre chose ?, suggéra-t-elle, conciliante.  

- Je ne veux pas que vous partiez. Serait-ce déplacé de ma part de vous dire que votre présence me fait du bien ?, lui retourna-t-il avec une certaine prudence dans la voix.  

- Non, ça ne l’est pas. Je refuse vos avances mais pas votre amitié. Je vous accorde la mienne sans restriction., lui répondit-elle.  

 

Elle ne vit pas son visage mais entendit le léger soupir de frustration qu’il laissa échapper. Quelque chose l’étonnait : elle était persuadée que l’homme qui était face à elle baissait la garde en sa présence mais devait être un exemple d’impassibilité hors de ces murs.  

 

- Vous ne doutez jamais de l’amitié que vous accordez aux hommes qui vous entourent ?, l’interrogea-t-il, venant de nouveau s’accouder sur la rambarde.  

- Dans quel sens ?, lui retourna-t-elle.  

- Dans le sens où, par moments, vous vous rendriez compte que vos sentiments ne sont pas amicaux mais amoureux., explicita-t-il.  

- Dans la mesure où je ne suis pas une personne volage, non., répondit-elle, se demandant comment il allait réagir.  

- Ca, je m’en doutais. C’est tout à votre honneur… même si ça ne sert pas mes intérêts., plaisanta-t-il.  

- Mais c’est ce qui fait votre charme.  

- Si on changeait de sujet ?, pipa Kaori, un peu mal à l’aise.  

- D’accord., acquiesça-t-il, légèrement amusé.  

 

Le silence se fit pendant quelques instants, silence qu’ils respectèrent tous deux, désamorçant la légère tension qui était montée.  

 

- Parfois, j’aimerais que les lumières de la ville s’éteignent., lui confia-t-il au bout de deux minutes.  

- Pour pouvoir voir les étoiles ?, lui demanda-t-elle, intéressée.  

- Oui. Ca vous arrive aussi ?, l’interrogea-t-il, apparemment ravi de trouver une certaine complicité.  

- J’ai la chance d’avoir un point de vue plus à l’ombre… Ce n’est pas parfait mais on peut entrapercevoir le ciel la nuit et donc les étoiles., expliqua-t-elle, un léger sourire aux lèvres.  

- Vous me donnez envie…, soupira-t-il.  

- Pardon ?, bafouilla-t-elle.  

- De voir les étoiles. Venez !, fit-il, soudain enjoué.  

 

Il ne lui laissa pas le temps de réfléchir et attrapa son poignet, l’attirant dans l’appartement. Il l’emmena jusqu’à l’entrée où il lui tendit sa veste.  

 

- Que faites-vous ?, s’inquiéta-t-elle.  

- J’ai envie de voir les étoiles et je connais l’endroit parfait pour cela. Si on part maintenant, on devrait avoir une heure pour y rester avant que je doive vous relâcher., lui expliqua-t-il, enfilant ses chaussures.  

- Allez Kaori, vous êtes là pour me distraire, non ? Alors distrayez-moi., plaisanta-t-il.  

 

Son sourire et son regard pétillant eurent raison des réticences de la rouquine qui décida d’accéder à sa demande.  

 

- Oui mais je dois être rentrée à neuf heures., lui dit-elle, faisant semblant d’être sévère.  

- Pourquoi ? Votre carrosse va se transformer en citrouille après ?, la taquina-t-il.  

- Qui sait ?, répliqua-t-elle avec un sourire en coin.  

- Je ne crois pas que ce soit une option sur mon véhicule., pipa-t-il.  

- Et puis… vous venez à pieds., ajouta-t-il.  

- Donc vous n’avez plus d’excuse… et oui, je ferai en sorte que vous soyez rentrée pour neuf heures., la coupa-t-il, la voyant prête à objecter.  

- Merci., acquiesça-t-elle, le suivant après avoir pris son sac à main.  

 

Ils gagnèrent le garage et trouvèrent le chauffeur déjà prêt qui ouvrit la porte pour Kaori.  

 

- Une touche sur mon téléphone., expliqua-t-il.  

- Allez-y, je vous en prie., l’incita-t-il, faisant le tour du véhicule.  

 

Kaori s’installa sur le siège arrière et entendit Yoshihide donner des instructions à son homme avant de venir s’asseoir à ses côtés.  

 

- Comme je n’étais pas sûr que la limousine n’était pas équipée de l’option citrouille, j’ai préféré prendre la berline., lâcha-t-il sur le ton de l’humour.  

- Vous êtes du genre à avoir une voiture par jour ?, l’interrogea-t-elle, un sourcil levé sur un regard pétillant.  

- Non… Juste deux : une pour le matin et une pour le soir., répliqua-t-il, amusé.  

- Bien évidemment. Suis-je bête…, lâcha-t-elle, secouant la tête en riant légèrement.  

- Vous n’êtes pas bête. Je n’ai que deux voitures : celle-ci et une limousine pour les soirées mondaines. Quoique… je n’en ai plus besoin désormais., murmura-t-il sombrement.  

- Et vous alors, qu’avez-vous comme voiture ?, l’interrogea-t-il aussitôt, l’empêchant de lui en demander la raison.  

- Une panda que j’utilise au besoin. Je préfère marcher., expliqua-t-elle.  

- Une femme active… sur beaucoup de plans., apprécia-t-il.  

 

Ils continuèrent ainsi à discuter un moment jusqu’à ce que la voiture s’arrête dans un coin isolé.  

 

- Tu peux rester dans la voiture ou faire un tour. On repart dans une heure., annonça Yoshihide à son chauffeur.  

- Si Mademoiselle veut bien se donner la peine…, fit-il, ouvrant la portière de la jeune femme après avoir fait le tour du véhicule.  

- C’est très calme par ici. On voit encore la ville mais elle semble si loin…, murmura-t-elle, observant l’endroit scrupuleusement.  

- Oui. Pourtant, je vous jure qu’il n’y a que quelques kilomètres., la rassura-t-il.  

- Vous venez ici souvent ?, l’interrogea-t-elle.  

- Pas vraiment. Venez, devant la voiture, nous aurons un peu plus chaud. Il commence à faire frais., lui dit-il.  

 

Levant les yeux vers les cieux, ils observèrent le ciel, découvrant au bout de quelques secondes une myriade d’étoiles semblant briller très fort dans la nuit noire.  

 

- On ne verrait pas ça à Tokyo., chuchota Kaori.  

- Vous pouvez parler plus fort. Ce n’est pas un endroit sacré., lui fit-il savoir.  

- C’est vrai mais… c’est tellement étrange, silencieux. On se croirait presque dans un temple., admit-elle.  

- Je peux comprendre. Vous vous y connaissez en étoile ou constellation ?, lui demanda-t-il, intéressé.  

- Pas vraiment. Juste les basiques. Et vous ?, lui retourna-t-elle.  

- En fait, je vais vous faire une confidence., lui annonça-t-il.  

- Quelle chance…, plaisanta-t-elle, lui tirant un léger rire.  

- En effet… Je… J’adore les étoiles. Quand j’étais petit, je vivais le nez dans les livres d’astronomie. J’en ai gardé quelques traces. Vous voulez que je prouve mes dires ?, la piqua-t-il.  

 

Elle se tourna vers lui même si elle ne pouvait pas bien le voir et imagina son sourire. Elle avait réussi une partie de son pari. Maintenant, si elle pouvait réussir à rétablir la communication entre mère et fils, ce serait mission accomplie totalement mais, pour cela, il lui faudrait certainement encore faire preuve de patience.  

 

- Allez-y, épatez-moi., fit-elle sur un ton de défi.  

- Très bien. Vous allez voir. Je ne vante pas sans raison., la prévint-il.  

 

Elle le vit lever le visage vers le ciel et, quelques secondes après, il pointa le doigt en l’air.  

 

- Là, vous voyez le groupement d’étoiles en forme de casserole., lui indiqua-t-il.  

- Ca c’est la grande ourse. Ce n’est pas ce qui va m’impressionner., pipa-t-elle, moqueuse.  

- Je m’échauffe, Mademoiselle., fit-il d’un ton pincé avant de rire légèrement.  

- Alors une autre. Là, il y a une étoile très brillante. C’est même la plus brillante après le soleil. Vous la voyez ?, l’interrogea-t-il.  

- Je croyais que l’étoile polaire était la plus brillante., répliqua-t-elle, fronçant les sourcils alors qu’elle se concentrait sur le ciel.  

- Eh bien non, chère Mademoiselle. L’étoile polaire est la première à apparaître dans le ciel mais ce n’est pas la plus brillante. C’est cette étoile la plus brillante, Sirius de la constellation du chien., lui répondit-il, visiblement amusé.  

- Du chien ? Vous voyez vraiment un chien ?, fit-elle, dubitative.  

- Femme de peu d’imagination…, siffla-t-il.  

 

Kaori sourit, amusée. Il n’y avait aucune vanité dans le ton de sa voix, juste une joie qui faisait plaisir à entendre, contaminante. Il lui expliqua avec engouement le chemin à tracer pour retrouver la silhouette du chien jusqu’à ce qu’elle parvienne à le visualiser et il continua ainsi à lui montrer différentes constellations, répondant à ses questions avec un plaisir non dissimulé. Cela dura une bonne demi-heure sans interruption avant que le silence ne se fasse, un silence contemplatif qu’ils partageaient sans aucune gêne.  

 

- Je me sens toute petite face à cela., murmura soudain Kaori, croisant les bras autour d’elle.  

- Oui, c’est vrai. Pendant longtemps, j’ai eu un sentiment d’immuabilité face à ce spectacle. Le sentiment que jamais rien ne changerait… mais après on grandit et on sait que ce n’est qu’un mensonge., lâcha-t-il avec amertume.  

 

La jeune femme ne sut quoi répondre, surprise du changement soudain d’attitude de son interlocuteur.  

 

- Je… Pardon… Je gâche l’ambiance., s’excusa-t-il.  

- Vous voulez en parler ?, proposa-t-elle.  

- Dans votre monde, je pense que vous savez déjà ce que c’est., éluda-t-il.  

- En effet, je sais que la vie n’est pas juste, qu’elle est dure mais je sais aussi qu’il y a de belles choses à voir, de belles personnes à rencontrer et qu’il faut profiter des bons moments et continuer à espérer., objecta-t-elle.  

- Espérer pour quoi ? Au final, il n’y a qu’une issue : la mort., lui asséna-t-il durement.  

- Si vous ne voyez que la fin du chemin, vous oubliez de profiter de tout ce qu’il peut se passer entre temps. Vous niez le moment qu’on vient de passer ensemble, les parties de jeu de go qu’on a faites…, lui opposa-t-elle.  

- Les rebuffades que je vous ai infligées, le baiser que je vous ai imposé, le fait que je vous ai virée comme une malpropre…, enchaîna-t-il d’une voix dure.  

- Qu’est-ce qui vous ronge pour que vous soyez soudain si enragé ?, l’interrogea-t-elle calmement.  

 

Elle l’entendit prendre une profonde inspiration et, même si elle ne pouvait pas distinguer les traits de son visage, elle le vit passer une main dans ses cheveux.  

 

- Rien. Rien du tout. Je vous dois encore des excuses, semble-t-il., finit-il par lâcher.  

- Laissez de côté les excuses. Je pense qu’il est temps pour vous de faire le point sur vos envies et votre vie. Votre changement de vie a certainement été trop radical., lui fit-elle savoir.  

- Que voulez-vous dire ?, lui retourna-t-il, curieux.  

 

Devait-elle vraiment lui faire part de tout ce qu’elle pensait, de tout ce qu’elle avait appris ? Accepterait-il un point de vue extérieur au sien ? Elle ne savait pas mais, après tout, ne devait-elle pas tout tenter pour faire évoluer la situation ?  

 

- Avant de commencer à travailler pour vous, j’ai fait des petites recherches. Je n’ai pas été dans les profondeurs parce que je préférais apprendre des choses de votre part mais j’ai tout de même remarqué certaines choses., lui apprit-elle.  

- Ai-je envie de savoir ?, musa-t-il avec amusement.  

 

Elle sentit néanmoins la retenue dans sa voix et lui laissa le temps de manifester la moindre opposition qu’il aurait.  

 

- Je vous écoute., lui accorda-t-il au bout d’un moment.  

- Vous vous isolez. Vous participiez à beaucoup de soirées, d’évènements mondains mais depuis quelques mois, peut-être un an, vous avez réduit drastiquement le nombre de vos apparitions et, lorsque vous participez, vous ne restez que peu de temps, font remarquer beaucoup de périodiques. Je ne prête pas beaucoup de confiance à ces dires mais j’ai appris à vous connaître et je pense qu’il y a beaucoup de vrai. Vous rentrez de votre travail et vous vous enfermez chez vous. Vous ne vous laissez pas approcher facilement. J’ai l’impression que vous avez décidé de laisser votre vie de côté… et j’aimerais comprendre pourquoi., lui avoua-t-elle.  

 

Elle sentit son regard peser sur elle. Etait-ce ainsi que se sentait un prisonnier devant un juge ? Elle ne savait pas mais elle se sentait jugée et jaugée.  

 

- Je dois me préparer à être expédiée sur Mars à coups de pied aux fesses ?, plaisanta-t-elle, mal à l’aise.  

- C’est plutôt moi qui ai envie de me réfugier sur Mars…, grogna Yoshihide à voix basse.  

- Il y a une bonne et simple raison pour laquelle j’ai arrêté de fréquenter ces mondanités : j’en avais assez de perdre mon temps à faire semblant. J’ai des choses plus importantes à faire que de faire des courbettes et des politesses et, vous, vous devriez cessez de vous préoccuper de mon bien-être et de mon sort !, lui dit-il sèchement.  

- Il est temps de rentrer., lui indiqua-t-il, joignant le geste à la parole.  

- Non !, lui opposa-t-elle.  

 

Même s’ils ne pouvaient se voir, ils se retrouvèrent face à face. L’affrontement du regard était illusoire mais elle l’empêcha au moins de la ramener à la voiture et de finir ainsi cette conversation.  

 

- Je refuse de vous laisser me débouter ainsi. Vous ne pouvez pas ainsi fuir toute conversation dérangeante. Il va falloir que vous vous ouvriez à quelqu’un., lui affirma-t-elle.  

- Je ne veux m’ouvrir à personne, Kaori ! Je veux juste qu’on me foute la paix ! Une femme comme vous ne doit pas fréquenter un homme comme moi. Je ne peux que vous apporter de mauvaises choses., lui assura-t-il d’une voix autoritaire.  

 

Il l’empoigna par le bras et l’emmena de force jusqu’à la portière passager. Ce faisant, il trébucha et bascula en avant mais Kaori put le rattraper dans ses bras, le soutenant malgré sa taille et son poids un peu plus imposants.  

 

- Ca va ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je… J’ai trébuché. Le sol n’est pas très droit., murmura-t-il.  

 

Elle sentit son souffle sur sa joue alors qu’il relevait la tête. Leurs regards se croisèrent et il resta plongé dans le sien, chose qu’elle put voir puisque le chauffeur avait ouvert la portière avant et donc le plafonnier. Elle vit son air sérieux, son regard qui voyageait sur ses traits et se fixa sur ses lèvres.  

 

- Yoshihide…, murmura-t-elle, ne sachant quoi faire.  

- J’ai très envie de vous embrasser., lui apprit-il d’une voix sensuelle.  

- J’en ai vraiment très envie. Je me souviens de la douceur de vos lèvres, de la chaleur de votre corps contre le mien et je crève de ressentir tout cela de nouveau., continua-t-il sur un ton très bas.  

 

Elle sentit sa main remonter le long de son bras puis son épaule et sa nuque avant de se poser sur sa joue. Il la caressa quelques secondes avant de pencher le visage un peu plus vers elle. Kaori posa la main sur son torse sans toutefois le repousser.  

 

- Je pourrais vous embrasser maintenant. Je ne sais pas si vous me repousseriez ou non mais je ne testerai pas. J’ai… J’ai du respect pour vous et je vous ai entendue la dernière fois., dit-il, s’écartant juste après.  

- Je vous en prie., ajouta-t-il, ouvrant la portière.  

 

Kaori baissa les yeux, gardant le silence, et se tourna pour s’installer dans la voiture, jetant un regard à l’obscurité qui les entourait. Elle serra les poings sur son pantalon alors que la portière se refermait et maîtrisa la colère qui montait en elle. Moins de deux minutes après, le véhicule démarra et reprit la route vers Tokyo.  

 

- Vous devriez songer à vous trouver une véritable petite amie voire une épouse. Fonder une famille vous permettrait certainement de relativiser les choses et de combler le vide que vous ressentez., lâcha Kaori après de longues minutes de silence.  

- La famille est la solution à tout, Kaori ?, lui retourna-t-il d’une voix dédaigneuse.  

- Je pense qu’une famille peut vous combler d’amour et de chaleur, ce que ne peut faire votre travail., lui affirma-t-elle, relevant le menton.  

- Et qui vous dit que j’ai envie d’amour et de chaleur ? Qui vous dit que j’ai envie d’avoir des enfants ? Peut-être que ne pas en avoir est un choix de ma part…, lui opposa-t-il.  

 

Elle le contempla un moment et elle sentit qu’il y avait plus de bravade que de vérité dans ses paroles.  

 

- Je ne crois pas. Je suis sûre que vous souhaiteriez raconter tout ce que vous savez sur les étoiles et sur le monde à un enfant. Vous y prendriez même beaucoup de plaisir., lui assura-t-elle, certaine de ses paroles.  

- C’est bien les dires d’une femme…, ironisa-t-il.  

- C’est tout vous., répliqua-t-elle, ne s’offusquant pas.  

 

Il soupira, lui faisant comprendre sa lassitude, avant de se tourner vers la fenêtre et de l’ignorer. Soit, se dit Kaori, c’était son droit même si c’était grossier de sa part. Elle avait déjà subi bien pire après tout de la part de Ryô. Le fait de penser à son partenaire lui fit froncer les sourcils. Ils devaient eux aussi avoir une sérieuse conversation.  

 

- Vous pouvez m’arrêter là, s’il vous plaît ?, demanda-t-elle au chauffeur à un carrefour non loin de l’immeuble en briques rouges.  

- Kaori ?, s’inquiéta Yoshihide, se tournant vers elle brusquement.  

- Il est neuf heures et nous ne nous parlons plus. Autant abréger les choses pour nous deux., répondit-elle.  

 

Dès que la voiture se gara sur le côté, elle attrapa la poignée et ouvrit la portière. Cependant au dernier moment, Yoshihide attrapa son poignet et la retint de sortir.  

 

- Vous viendrez demain ?, lui demanda-t-il d’une voix posée.  

 

Si elle ne s’en était tenue qu’à sa voix, elle en aurait certainement été agacée : pour qui se prenait-il après tout ? Il croyait vraiment pouvoir la balader ainsi sur des montagnes russes ? Et pourtant le début de réponse cinglante s’évanouit lorsqu’elle croisa son regard.  

 

- Oui… Je serai là à dix-huit heures., murmura-t-elle.  

 

Visiblement soulagé, il acquiesça et la lâcha, la laissant partir. Kaori referma la portière et la voiture redémarra aussitôt. Elle la regarda partir puis disparaître deux blocs plus loin mais il lui fallut encore quelques instants supplémentaires avant de tourner les talons et rentrer chez elle. Quelle soirée…, se dit-elle, et ce n’était pas fini…  

 


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