Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 92 :: Chapitre 92

Publiée: 12-02-24 - Mise à jour: 12-02-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 92  

 

Par une belle journée de mai, Kaori et Miki profitaient du soleil en même temps que les enfants jouaient dans le parc de jeux. Elles les suivaient à la trace, Hime regardant ses cousin et cousine courir de droite et de gauche, dépensant une énergie débordante.  

 

- Je sais, tu aimerais bien les suivre., fit Miki, attendrie, voyant sa fille s’agiter dans sa poussette tout en poussant des petits cris.  

- Il me paraît loin le temps où ils restaient en poussette. Maintenant, il faut les lâcher dès qu’ils voient un jeu., plaisanta Kaori, traînant une poussette vide à la suite de ses jumeaux.  

 

Elle aurait pu la laisser dans un coin mais elle savait qu’elle ne pouvait rien laisser au hasard, question sécurité. Au cours des dernières semaines, elle avait eu l’occasion de rebalayer les règles de sécurité avec Ryô. Le service de sécurité existant dans le manoir ne les suivait pas à l’appartement. Il lui faisait confiance pour assurer leur sécurité à tous les trois quand il ne pouvait être là. Ca lui avait semblé étrange de sentir le poids supplémentaire dans son sac à main sachant qu’il était dû à l’arme qu’elle avait récupérée. Si elle avait bien une crainte, c’était de devoir la sortir devant les enfants. Elle espérait ne jamais avoir à le faire.  

 

- A deux, j’imagine que ce n’est pas évident. Je trouve que c’est déjà dur avec Hime par moments alors des jumeaux…, soupira Miki.  

- C’est comme pour tout, on s’adapte, on s’organise et j’ai eu beaucoup d’aide aussi., répondit Kaori.  

- Hide, fais attention aux autres enfants., demanda-t-elle à son fils qui courait sans regarder où il allait.  

- Ca me fait bizarre de dire ça. C’était mon frère qui me disait ça., pipa-t-elle, ressentant une certaine nostalgie.  

- Je crois pouvoir dire qu’il serait fier de sa petite sœur., lui assura son amie.  

- J’espère., murmura la rouquine.  

 

Hanae chuta à ce moment-là et se mit à pleurer, réclamant les bras de sa mère. Kaori la prit et la consola, évaluant les petites griffures qui avaient éborgné ses genoux.  

 

- Ce n’est rien. Reste un peu là pour te reposer., lui dit-elle, déposant un baiser dans ses cheveux.  

 

Ca ne dura que deux minutes avant que la petite fille décide qu’elle préférait jouer que de rester dans les bras de sa mère à regarder.  

 

- Comment ça se passe avec Ryô ?, lui demanda Miki.  

- Bien. On vient régulièrement. On a commencé par une nuit sur place puis on a augmenté progressivement. Ils l’adorent et il le leur rend bien., admit Kaori.  

- A quand l’emménagement définitif ?, enchaîna son amie.  

 

De ce qu’elle avait compris la dernière fois qu’elle avait vu Ryô au café, c’était presque comme s’ils avaient emménagé et c’était aussi ce qu’il attendait même s’il ne voulait pas presser Kaori.  

 

- Je… Je ne sais pas. Bientôt, je suppose., murmura la rouquine.  

- Tu as l’air partagée. Ce n’est pas ce que tu veux ?, l’interrogea Miki.  

 

Kaori baissa les yeux avant de les relever pour ne pas quitter les enfants du regard. Si ça ne tenait qu’à eux, cela ferait des semaines qu’ils seraient définitivement installés chez Ryô, depuis la première fois qu’ils avaient dormi là-bas. Ils avaient leur chambre, leurs lits, de vêtements, des jouets. A chaque fois qu’elle leur annonçait qu’ils devaient rentrer au manoir, c’était la croix et la bannière. Ryô la soutenait, ne la brusquait pas. Personnellement, elle n’avait rien à redire à son comportement. Il était remarquable avec eux trois, à l’écoute des enfants, à son écoute aussi. Il agissait comme un père pour eux.  

 

- Si. C’était même ce que Yoshi voulait., confia-t-elle à la barmaid.  

- Alors pourquoi tu sembles hésiter ?, demanda cette dernière posément.  

 

Elle n’imaginait pas sa vie sans Falcon et elle n’avait aucune idée de la manière dont elle réagirait si elle était à la place de son amie. Elle espérait ne jamais avoir de réponse à cette question.  

 

- Je… Je ne me sens pas à l’aise. Je sais que c’est stupide, que c’était ce que Yoshi voulait mais… j’ai l’impression de le tromper et j’ai peur de décevoir Ryô aussi., avoua la rouquine, triturant ses doigts nerveusement.  

- Et puis… c’est dur de tourner la page. A chaque fois que je rentre au manoir, je me dis que je vais emballer les dernières affaires et que je pourrais lui dire qu’on reste pour toujours mais devant les cartons… Je n’y arrive pas., soupira-t-elle.  

- Ca fait à peine trois mois, Kaori. C’est normal que ce soit dur. Tu as tous tes souvenirs là-bas. Tu sais, tu n’as pas à faire ça toute seule. Ryô est là et nous sommes tous là aussi si tu as besoin de nous., lui assura Miki.  

 

Kaori sentit les larmes lui monter aux yeux et pressa sur ses paupières pour qu’elles ne tombent pas. Elle était touchée par les mots de son amie et elle savait qu’elle disait la vérité. Ils l’aideraient tous si elle leur demandait.  

 

Elle ne pouvait pas dire à Miki le plus inavouable, qu’elle avait parfois envie de plus avec Ryô, qu’elle avait fait plusieurs fois des rêves plus explicites basés sur l’aventure qu’ils avaient eu deux ans auparavant. Personne ne savait et personne n’avait à savoir. C’était trop tôt cependant, beaucoup trop tôt. Elle l’aimait mais Yoshi était encore présent. Elle ne voulait pas coucher avec Ryô. Elle voulait faire l’amour avec lui, partager une envie physique et émotionnelle et, pour le moment, elle n’était pas prête.  

 

Alors avoir ces quelques nuits hors de l’appartement, c’était aussi avoir l’occasion de prendre un peu de recul lorsque son cœur ou son esprit s’embrouillait mais être au manoir la ramenait aussi à ce que Yoshi n’avait pu avoir et la culpabilité remontait en flèche pour avoir osé avoir eu ces pensées ou ces rêves avec un autre, avec cet autre qui avait été là tout le long de leur mariage.  

 

- Ca va aller, Kaori. Prends ton temps et ne culpabilise pas. Yoshi connaissait tes sentiments pour Ryô, non ? Et Ryô connaît tes sentiments pour ton mari. Tu n’as trahi personne et tu ne trahiras personne en déménageant., lui assura Miki, la prenant par l’épaule.  

- Ca te fera du bien de revenir en centre-ville, de retrouver une routine même si ce n’était pas celle d’avant, de revoir du monde plus souvent. Et si jamais tu n’es pas assez occupée avec les jumeaux, je te confierai Hime de temps à autre, genre cinq jours par semaine lorsque le café est ouvert., plaisanta-t-elle, arrachant un sourire à son amie.  

- Je crois que ça ira niveau occupation., pipa cette dernière.  

- Vraiment ? Parce que c’est un ange, tu sais., lui vanta la barmaid.  

- Je n’en doute pas. Remarque, si tu veux qu’elle marche plus vite, on peut essayer., répliqua Kaori d’une voix un peu moins tremblante.  

- Euh… non… en fait, je crois que je peux encore m’en occuper., objecta Miki, faisant mine d’y réfléchir.  

- Je ne suis pas pressée qu’elle marche parce que ça voudra dire qu’on devra surveiller ses allées et venues dans le café…, expliqua-t-elle.  

- Et si ça peut te rassurer, ils ont le chic pour trouver la chose qu’il ne faut pas, aussi minuscule soit-elle., plaisanta Kaori.  

 

Miki lui donna une légère tape sur l’épaule en prenant un air offusqué.  

 

- Je croyais que tu étais mon amie., lui reprocha-t-elle faussement alors que Kaori esquissait un sourire.  

- Je te préviens loyalement., lui opposa la rouquine.  

 

Son amie la regarda avec un doux sourire et elle ne sut à quoi elle le devait mais n’eut pas à attendre longtemps avant de savoir.  

 

- Ca fait du bien de te voir sourire même si j’aimerais qu’il se voit jusque là., lui dit Miki, posant un doigt près de son œil.  

- Mais je pense que ça n’arrivera pas tant que tu seras dans cet entre-deux., ajouta-t-elle, craignant de blesser son amie.  

 

Kaori garda le silence un moment, regardant les enfants jouer. Miki avait raison : c’était une situation difficile pour eux quatre. A chaque retour au manoir, c’était la même chose : les jumeaux se mettaient en colère ou pleuraient. La dernière fois, Hide s’était même accroché à la jambe de Ryô. Elle n’aimait pas les voir ainsi et encore moins les sentir se languir de l’appartement lorsqu’ils étaient rentrés. Elle savait aussi que pour Ryô, c’était dur à chaque fois même s’il la soutenait face à eux. Il avait déjà essayé de la convaincre de rester définitivement quand ils n’étaient que deux mais jamais sans la brusquer.  

 

- Je pense… non, je sais que tu as raison., admit-elle.  

- Le pire dans tout ça, c’est que je leur fais du mal à eux aussi parce qu’ils se sentent bien chez Ryô mais plus au manoir. Il faut que je me raisonne., soupira-t-elle.  

 

Miki allait répondre lorsqu’elle vit Hide approcher et se jeter dans les jambes de sa mère. Il était des conversations que des petites oreilles ne devaient pas forcément entendre et celle-ci en était une selon elle.  

 

- Maman !, s’écria le petit garçon.  

 

Kaori le souleva et l’étreignit un instant avant de le regarder.  

 

- Tu t’amuses bien ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui ! Toujours au parc !, lança-t-il d’une voix enjouée.  

- Maman !, cria Hanae, venant s’accrocher à la suite de son frère.  

- Et si tu venais avec moi ?, suggéra Miki, lui tendant les bras.  

 

Hanae la regarda puis sa mère déjà occupée avec son frère et accepta l’offre de Miki.  

 

- Bababa !, lâcha Hime, secouant sa poussette, mécontente.  

- Elle va devoir apprendre à partager., pipa sa mère, amusée.  

- Attends un peu, Hime. Je te sors de là juste après., lui promit-elle.  

- Elle a déjà du caractère., s’amusa Kaori.  

- Jouer !, fit soudain Hide, gigotant pour redescendre.  

- Et lui de l’énergie., plaisanta Miki.  

- Maman !, fit Hanae, se contorsionnant dans ses bras pour rejoindre sa mère.  

- Et elle de la suite dans les idées… C’est pas gagné., fit la rouquine, attrapant sa fille… qui ne resta que quelques instants avant de vouloir rejoindre son frère.  

 

Elles rirent toutes les deux, Miki ayant attrapé Hime entre temps. Les jumeaux s’éloignant, elle les interpela et elles les suivirent, poussettes en main. Pendant un moment, Kaori resta avec ses enfants et les aida à grimper sur les jeux qu’ils visaient, soulagée d’avoir deux enfants qui savaient quelque peu patienter le temps que l’autre ait eu son tour.  

 

- Je vais devoir rentrer. Ca va bientôt être l’heure du coucher pour Hime., annonça Miki.  

- On va vous accompagner. Pour nous aussi, l’heure approche., répondit Kaori, consultant sa montre.  

 

Il fallut quelques minutes et de la négociation avec les jumeaux pour enfin amorcer le chemin du retour. Ils n’étaient pas heureux de rentrer mais une fois l’aire de jeux quittée et loin de leur vue, tout se passa sans anicroche.  

 

- Rappelle-toi, si tu as besoin d’aide pour déménager, on est là., lui rappela Miki sur le seuil du Cat’s.  

- Je m’en souviendrai., lui promit Kaori, étreignant brièvement son amie.  

- Quand tu veux, même du jour au lendemain, pour l’heure qui suit, je serai là. Tu es forte, Kaori., lui murmura la barmaid avant de la lâcher.  

 

La rouquine sentit les larmes lui monter aux yeux, reconnaissante d’avoir des amis, parce qu’elle savait que Miki n’était pas la seule qui le ferait, aussi proches, dévoués et soucieux d’eux.  

 

- Allez, on rentre. On va aller préparer le repas., annonça-t-elle pour reprendre le dessus.  

- Chez Ryô ?, demanda Hanae.  

- Oui, chez Ryô., acquiesça Kaori.  

- Oui !, s’écrièrent les deux enfants.  

- On y fait dodo aussi., leur précisa-t-elle, suscitant un deuxième cri de joie qui lui tira un sourire.  

 

Ils arrivaient au carrefour non loin de chez eux lorsqu’elle ressentit la présence familière de son partenaire. Elle tourna la tête et le vit apparaître dans la foule, sa grande stature le faisant ressortir d’une tête. Elle ne manqua pas le sourire de plaisir qui étira ses lèvres ni le raté de son propre cœur à cette vision. Ca allait de pair avec l’occultation du sentiment de solitude qui l’habitait souvent quand elle était seule avec les enfants. Miki l’avait affaibli mais lui pouvait l’occulter. L’intensité de ses réactions était l’une des choses qui la freinaient dans l’accomplissement du dernier pas. Elle avait peur de perdre le contrôle et elle avait besoin de ce sentiment rassurant pour le moment.  

 

- Ryô !, crièrent les jumeaux en le voyant.  

- Vous revenez seulement du parc ? Vous y avez passé un bon moment., fit-il remarquer, ébouriffant les cheveux des enfants pour leur plus grand plaisir.  

- Ils adorent, se dépensent et il faisait bon. On en a profité., répondit Kaori d’un ton léger.  

- Ca a été de ton côté ?, l’interrogea-t-elle.  

- Ca roule. Pas de nuage à l’horizon., répliqua-t-il posément.  

- Mais pas de travail non plus., conclut-elle.  

- Argh… tu ne vas pas recommencer ?, se plaignit-il.  

- Les enfants, maman est une vilaine. Elle veut me faire travailler à tout prix., leur dit-il d’un ton théâtral.  

 

Le rire qu’il tira des jumeaux agrandit un peu plus son sourire et Kaori vit ses yeux pétiller de plaisir tout comme ceux de ses enfants. Ils étaient bien ensemble et, si elle continuait en fonction de ce qu’elle avait décidé, demain serait une dure journée parce qu’elle les ramènerait au manoir. Pensive, elle fixa un point sans le voir, indifférente aux passants autour d’elle ainsi qu’aux trois autres personnes autour d’elle.  

 

- Kaori… Kaori…, l’appela Ryô, la secouant la deuxième fois légèrement.  

- On y va ?, lui demanda-t-il quand elle le regarda.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Sans lui demander, il attrapa la poussette et avança et elle suivit le mouvement machinalement. Ils n’échangèrent aucun mot pendant le reste du trajet, Ryô la laissant cogiter comme elle semblait en avoir besoin.  

 

- Je vais préparer le repas. J’irai leur donner leur bain après., fit-elle lorsqu’ils entrèrent dans l’appartement.  

- Je m’occupe du bain. Repose-toi un peu après avoir préparé., lui opposa-t-il, sortant les enfants de la poussette.  

 

Elle les regarda partir main dans la main et Ryô montait patiemment les escaliers avec eux. Ils étaient beaux ensemble. Les jumeaux l’écoutaient et il avait su trouver le bon ton pour leur parler. Il n’y avait jamais un mot qui dépassait l’autre même lorsqu’ils faisaient des bêtises et c’était apaisant… même pour elle. Quand la porte de la salle de bains se referma, elle partit en cuisine où elle fit ce qu’elle y faisait de mieux en dehors du repas : réfléchir.  

 

Deux heures plus tard, les jumeaux étaient couchés. Après une après-midi de jeux en plein air, ils étaient tombés comme des masses, peinant à garder les yeux ouverts pendant l’histoire. Lorsqu’elle redescendit, Ryô était à la table de la salle à manger et nettoyer son arme. C’était quelque chose qu’il ne faisait plus que le soir, lorsque les enfants n’étaient pas là pour la voir. Il ne voulait pas que cet objet devienne un banal objet du quotidien pour eux. Il aspirait à une autre vie pour eux.  

 

- On peut parler ?, lui demanda-t-elle, nerveuse.  

- Je t’écoute., l’invita-t-il, lui jetant un regard calme.  

 

Kaori s’installa en face de lui et frotta ses mains moites sur son jean. Elle ne savait comment aborder la question et finit par se lancer.  

 

- Je… Je voulais ton avis., commença-t-elle.  

- A quel sujet ?, lui retourna-t-il, refermant le barillet avant de poser son magnum devant lui, maintenant pleinement concentré sur elle.  

- Demain, on doit retourner au manoir., fit-elle, se mordillant la lèvre.  

 

Elle vit la brève lueur de contrariété passer dans son regard avant qu’il ne la chasse, ce qui l’encouragea à poursuivre.  

 

- Je me demandais ce que tu préférerais : garder les enfants pendant quelques heures le temps que j’y retourne pour faire les cartons ou venir m’aider à faire les cartons ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Cette fois, ce fut la surprise puis la joie qui éclairèrent ses prunelles onyx et il ne tenta même pas de les masquer.  

 

- Tu es sûre que c’est ce que tu veux ?, s’assura-t-il, sa voix restant posée.  

 

Ca ne tempéra cependant pas la sensation qu’elle ressentait qu’il était heureux et soulagé de sa décision.  

 

- Je… oui., lâcha-t-elle.  

- Ce sera certainement difficile pour moi de finaliser ce déménagement mais… il faut que j’avance., expliqua-t-elle, se triturant les doigts nerveusement.  

 

Baissant les yeux pour régner sur ses nerfs, elle vit une main se présenter devant elle. Surprise, elle releva les yeux et vit l’envie qu’il avait d’être là pour elle, de la soutenir et elle glissa ses doigts entre les siens, les sentant se refermer et les presser légèrement.  

 

- Où me veux-tu ?, lui demanda-t-il posément.  

 

Elle le regarda et baissa les yeux, réfléchissant. Elle ne savait ce qui était le mieux : qu’il reste avec les enfants ou qu’il vienne avec elle ? La solution la plus simple aurait été d’y aller à quatre mais elle ne voulait pas que les enfants la voient pleurer et se posent de question. Elle irait aussi certainement plus vite si elle ne devait pas les gérer.  

 

- Je… n’en sais rien. Une partie de moi te voudrait avec moi parce que… je sais que tu es capable d’apaiser mes émotions mais une autre préférerait que tu restes avec les enfants parce que tu sauras quoi leur dire si jamais je mets plus de temps que prévu, s’ils s’inquiètent., expliqua-t-elle.  

- Je ne veux pas que tu y ailles seule., fit-il avec douceur.  

- Miki… Miki m’a dit que, si j’avais besoin d’aide, je pouvais l’appeler. C’est peut-être la solution… Peut-être que je devrais lui demander de venir avec moi et que tu restes avec les enfants., proposa-t-elle d’une voix incertaine.  

- Ou tu restes avec les enfants et je vais emballer vos affaires., suggéra-t-il.  

 

Il voyait bien à quel point la situation la rendait nerveuse et il savait aussi que c’était difficile pour elle de rentrer au manoir. Elle avait beau se montrer déterminée à chaque retour, il sentait la fêlure en elle. Alors peut-être qu’y aller à sa place était une bonne solution pour l’épargner… et aussi s’assurer qu’il n’y aura pas de marche arrière. Il devait avouer, même s’il ne lui dirait jamais, que c’était de plus en plus dur de les laisser partir à chaque fois. Il sentit ses doigts trembler et parfois se contracter entre les siens. La voyant réfléchir, il se contenta de caresser sa main du pouce.  

 

- Je… Je n’avais pas pensé à cette solution., admit Kaori.  

 

Un instant, elle pensa que c’était la bonne solution. Elle n’inquiéterait pas les enfants qui étaient aussi habitués à ce que Ryô soit absent parfois plusieurs heures d’affilée. Ca ne leur semblerait pas inhabituel, peut-être long mais pas inhabituel. Elle s’imagina dans cet endroit avec eux pendant que Ryô serait là-bas et emballerait leurs affaires. Elle ferma les yeux et sentit son cœur se serrer douloureusement.  

 

- Je… Non… Je dois le faire moi-même., soupira-t-elle.  

- Pourquoi ?, lui demanda-t-il, soucieux.  

 

Il la sentait fragile et il n’était pas sûr d’être d’accord avec elle sur la marche à suivre mais, avant de prendre une décision et de tenter de s’opposer à elle, il voulait connaître ses raisons.  

 

Kaori leva les yeux et soutint son regard un moment, y puisant une certaine force.  

 

- Tourner la page, boucler le chapitre définitivement. Je ne serai pas guérie mais ça me permettra d’en prendre le chemin. Je dois dire au revoir à cette vie. Je n’arrivais pas à le faire mais demain…, expliqua-t-elle avant de s’interrompre et baisser le regard, se sentant oppressée.  

 

Une larme roula sur sa joue, larme qu’elle essuya du revers de la main.  

 

- Demain… il faudra que je le fasse., conclut-elle d’une voix douloureuse.  

- Pourquoi demain ?, lui demanda-t-il.  

- Parce que je ne veux plus vous dire qu’on se sépare une nouvelle fois. Je ne veux plus voir la tristesse dans leurs yeux… ni les tiens., expliqua-t-elle, tendue.  

- Mais toi… Tu es sûre que c’est ce que tu veux faire ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il ne voulait pas la voir prendre une décision hâtive pour leur seul bien. Kaori prit une profonde inspiration pour calmer sa tension.  

 

- Oui. Oui, j’en suis certaine., affirma-t-elle.  

- Je partirai demain matin vers neuf heures. J’appellerai nos amis avant de partir pour voir qui peut m’aider., fit-elle, se levant et se dirigeant vers la fenêtre.  

- D’accord. Tu es sûre que tu veux que je reste avec les enfants ?, la questionna-t-il, posant les mains sur ses épaules.  

- Oui. Si je sais qu’ils sont bien, je pourrai me concentrer sur ce que j’ai à faire., lui répondit-elle, croisant son regard dans le reflet de la vitre.  

- Tu veux bien ?, l’interrogea-t-elle, soucieuse.  

- Je veux bien. Si c’est ce qui te semble le plus judicieux, ce qui te met le plus à l’aise, je resterai avec eux mais promets-moi de m’appeler si c’est trop dur., lui fit-il promettre.  

- D’accord, je te le promets., lui concéda-t-elle.  

 

Ses mains glissèrent de ses épaules pour l’entourer et la serrer contre lui. Il voulait juste lui apporter son soutien et de la force et Kaori le comprit et ferma les yeux pour emmagasiner tout cela. Elle en aurait bien besoin le lendemain. 

 


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