Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 70 :: Chapitre 70

Publiée: 07-11-23 - Mise à jour: 07-11-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 70  

 

- On y est !  

 

Ryô observa impassiblement l’homme qui lui faisait face. Il ne ressentait rien, même pas le vent qui faisait voler sa veste dans l’air frais de la nuit. Il était juste concentré sur son rival qui arborait un sourire arrogant. Combien en avait-il déjà affronté qui lui opposait le même air, sûrs d’eux, comme si tout était joué d’avance ? Il ne savait même plus. Non pas qu’il en avait perdu le compte, il ne l’avait jamais vraiment tenu et il ne comptait pas essayer de se souvenir. Il n’en avait rien à faire. La seule chose qui importait, c’était de mettre celui-là derrière lui comme les autres et de reprendre son attente.  

 

Il sentit la chaleur qui baignait son cœur en permanence. Ca, ça avait de l’importance et c’était ce qui lui garantirait une nouvelle fois la victoire et lui éviterait l’amertume d’avoir pris une nouvelle vie éventuellement. Il n’avait rien demandé après tout. Il avait juste vu ce message sur le tableau et n’avait pas eu le choix.  

 

- Tu te décides à lancer le défi. C’est toi qui invites après tout., lança le nettoyeur.  

- Allons-y, tu connais la routine. Allez, c’est parti., lui ordonna son rival.  

 

Il lança en l’air le fumigène qu’il avait allumé et Ryô attendit qu’il touche terre. Brusquement, au bout de quelques secondes, le fumigène explosa en lumières éblouissantes qui le gênèrent. Il entendit l’autre partir d’un rire gras et sentit l’aura meurtrière de l’homme monter en flèche. Cela lui suffit à localiser son adversaire qui lui tira dessus en même temps qu’il appuya sur la gâchette.  

 

Un cri déchira la nuit.  

 

Les pleurs montèrent dans la nuit.  

 

Kaori se réveilla en sursaut et, à peine une seconde plus tard, courut jusqu’à la chambre des jumeaux. Yoshihide était étalé par terre de tout son long, Hanae à ses côtés. Elle sentit son cœur s’arrêter mais se ressaisit rapidement. Hide pleurait mais sa sœur aussi, ce qui était plutôt bon signe. Elle tâta sa fille sans oser la prendre en bras mais rien que le fait qu’elle la touche parvint à la calmer.  

 

- Yoshi, parle-moi., l’appela-t-elle, tentant de rester calme tout en s’occupant d’Hanae.  

 

Elle jeta un regard vers lui et la vue lui fit mal. Il respirait mais il avait le regard fixé dans le vide comme tétanisé.  

 

- Hanae va bien. Parle-moi., lui dit-elle, donnant la tétine à sa fille, n’osant toujours pas la prendre à bras.  

- Madame, tout va bien ?, demanda soudain un des hommes du service de sécurité.  

- Appelez une ambulance. Dites leur que Yoshi est tombé avec notre fille dans les bras. Ils respirent tous les deux. Dépêchez-vous !, le urgea-t-elle.  

- Yoshi, parle-moi., lui redemanda-t-elle.  

- Je ne l’ai pas lâchée avant d’être à terre., murmura-t-il.  

- Je te jure, Kaori, je ne l’ai pas lâchée avant d’être à terre. Je n’avais plus la force., répéta-t-il d’une voix blanche.  

- Elle va bien. Hanae va bien. Elle ne pleure plus mais elle va bien., lui assura-t-elle, jetant un regard vers sa fille qui s’assoupissait.  

 

Craignant un mauvais coup à la tête, elle la força à se réveiller, ayant un peu mal au cœur. Bientôt, ce furent ses beaux-parents qui arrivèrent et leur demanda de prendre Hide et de l’emmener dans un endroit plus calme, ce que son beau-père fit, sa belle-mère restant sur le seuil.  

 

- Mes jambes ont cédé, Kaori. Elle s’est réveillée, j’ai voulu lui changer sa couche mais, quand je me suis retourné pour la remettre dans son lit, je n’ai plus eu aucune sensation en dessous de la ceinture., murmura-t-il.  

- Ca va aller, Yoshi. L’ambulance ne devrait pas tarder à arriver. On va aller à l’hôpital, les médecins vont t’examiner et on verra. Pareil pour Hanae mais elle a l’air bien., lui assura-t-elle, entendant des bruits de pas de course dans le couloir.  

 

Ryô approcha prudemment de son rival désormais allongé par terre, inconscient. Il s’agenouilla et posa les doigts sur le cou de l’homme. Rien, immobile, il était raide. Même privé de la vue à cause de la fusée éblouissante, il avait fait mouche encore une fois. Il balança son arme un peu plus loin juste au cas où puis s’en alla. Il laissa échapper un soupir sachant qu’il rentrerait dans un appartement vide alors qu’il n’aurait pas été contre la vue du sourire rassuré de Kaori, de pouvoir la serrer contre lui et se réchauffer à son contact.  

 

Cela faisait deux mois qu’il ne l’avait pas vue. Elle était passée au Cat’s deux fois mais il n’était jamais tombé en même temps qu’elle et les enfants. Il se demandait à quoi ils ressemblaient maintenant, quelle taille ils faisaient, s’ils commençaient à avoir des cheveux… s’ils le reconnaîtraient… Eux aussi, il avait envie de les voir et de les prendre dans ses bras.  

 

Il se rappelait ces quelques nuits où il les avait tenus contre lui, leur chaleur qui se diffusait contre lui, leurs battements de cœur sous ses doigts… Il ferma les yeux en prenant place derrière le volant. Il ne pouvait pas… Il était hors de question qu’il se pointe là-bas alors que la soirée était aussi avancée. Malgré tout, il pouvait passer au large, non ?, se dit-il. Il prit la route mais bifurqua vers le centre-ville. Ca ne servait à rien. Pourquoi aller là-bas et rester à attendre derrière les grilles de la propriété ? Il ne verrait même pas la maison, alors ses habitants… Ce ne serait que de la frustration…  

 

Il décida donc de rentrer chez lui et de se servir un bon vieux verre de whisky. Ca lui apporterait un peu de chaleur, pas celle qu’il voulait mais ça ferait l’affaire. Il se concentra donc sur son objectif pour ne pas faillir et se retrouver au manoir par mégarde.  

 

Soudain, il vit des lumières bleues déchirer la nuit et se mit sur la voie normale pour laisser passer l’ambulance… les ambulances qui arrivaient derrière lui. Il fut pris d’une étrange sensation, quelque chose de familier mais qui ne pouvait pas… Quand il vit la berline qui suivait le convoi, il s’engagea à la suite sans réfléchir. Kaori… Kaori était dans une de ses ambulances et il avait besoin de savoir ce qu’il se passait. Si ce n’était que Yoshihide, il n’y en aurait eu qu’une… Ca n’aurait déjà pas été terrible mais deux ambulances… Il ne voulait même pas spéculer, c’était trop difficile.  

 

Il ne se demanda même pas s’il devait attendre qu’elle l’appelle ou non, si sa présence serait jugée indésirable. Il devait être là et personne ne l’en empêcherait. Comme la berline, il se gara sur le parking de l’hôpital plongé dans le noir. Il approcha rapidement des passagers et vit le père de Yoshihide tenant un des enfants contre lui, Hide endormi.  

 

- Monsieur Nishihara…, l’appela-t-il pour ne pas le surprendre.  

- Monsieur Saeba, comment…, s’étonna le vieil homme.  

- Je vous ai vus sur la route et avec les deux ambulances, je… j’étais trop inquiet pour attendre des nouvelles., lui expliqua le nettoyeur.  

- Venez. Allons voir ce qu’il en est., suggéra-t-il.  

- Pouvez-vous prendre Hide ? Ce n’est pas un gros poids mais je suis… j’ai peur de le laisser tomber., admit le grand-père visiblement bouleversé.  

 

Ryô tendit les bras et attrapa le bébé, le ramenant contre lui.  

 

- Que s’est-il passé ?, demanda-t-il, suivant le père de Yoshihide.  

- Yoshihide est tombé après avoir changé Hanae. Il la tenait dans ses bras., murmura ce dernier, la voix étranglée.  

- Comment vont-ils ?, lui demanda Ryô, caressant le dos du bébé pour l’apaiser autant que lui.  

- Mon fils ne sentait plus ses jambes. A part ça, il n’avait pas l’air blessé. Pour Hanae, les ambulanciers étaient plutôt confiants mais ils voulaient être prudents. Yoshi a dit qu’il ne l’a lâchée que lorsqu’il était par terre donc elle n’est pas tombée de haut mais on ne sait jamais., apprit-il alors qu’ils entraient dans les urgences de l’hôpital central de Tokyo.  

 

Malgré l’heure tardive, les lieux étaient bondés et une certaine agitation y régnait, certainement due à la bande de jeunes éméchés qui faisaient les idiots dans un coin. Ils cherchèrent un endroit un peu plus abrité pour attendre des nouvelles, non loin des portes qui menaient vers le centre de soins. Quelques minutes plus tard, les portes s’ouvrirent et Madame Nishihara sortit de là, les yeux rougis par les larmes qu’elle avait versées.  

 

- Alors ?, lui demanda son mari anxieusement.  

- Il est conscient mais il dit qu’il ne sent plus rien en dessous de la ceinture et qu’un temps, il a perdu les sensations dans ses bras., expliqua-t-elle.  

- Ils lui font passer des examens. On doit attendre. Ryô ! Excusez-moi, je ne vous avais pas vu., s’excusa-t-elle, levant la main pour caresser la tête du bébé.  

- Ce n’est rien. Vous voulez peut-être Hide ?, suggéra-t-il même s’il n’en avait pas envie.  

- Non, il a l’air bien., murmura-t-elle, se calmant en le regardant dormir.  

- Pour ses bras, gardez espoir. S’il est tombé sur le dos, c’est peut-être normal., tenta-t-il.  

 

Il ne se sentait pas de lui donner de faux espoir pour ses jambes. Il se souvenait assez des discussions qu’il avait pu avoir avec les deux époux séparément. Il ne restait donc qu’à s’assurer qu’il n’était pas tétraplégique, ce qui lui laisserait encore du temps avec sa famille. Les enfants étaient encore si petits, pensa-t-il, sentant le petit corps se soulever rythmiquement contre lui.  

 

Le temps s’étirant, ils attendirent tous les trois de voir Kaori apparaître et venir leur donner des nouvelles d’Hanae. La bande de jeunes trouva enfin la sortie et le calme revint dans la salle d’attente qui se vida peu à peu. Il y eut encore des arrivées mais moins nombreuses heureusement. Ils trouvèrent enfin des sièges près de la porte et Ryô se cala contre le siège, tenant Hide sur lui, pendant que les grands-parents se tenaient la main anxieusement.  

 

Enfin, Kaori apparut, visiblement épuisée et anxieuse, mais, dès qu’elle vit son partenaire et son bébé, elle esquissa un sourire soulagé.  

 

- Ryô…, murmura-t-elle simplement.  

 

Il passa un bras autour de ses épaules et la pressa contre lui un instant avant de la laisser prendre son fils contre elle et le serrer en fermant les yeux. Tous trois attendirent qu’elle soit disponible pour leur donner des nouvelles d’Hanae. Ils comprenaient son besoin de reprendre contact avec son autre bébé et de faire le plein de chaleur.  

 

- Assieds-toi., lui conseilla Ryô, lui laissant son siège et prenant celui d’à côté.  

- Comment va Hanae ?, demanda enfin la grand-mère anxieuse.  

- Ils l’ont emmenée passer des examens. Comme je ne pouvais pas la suivre, je suis venue vous voir. Yoshi ?, lui retourna-t-elle, les traits tendus.  

- Pareil, il passe des examens. Ca fait un moment maintenant., soupira sa belle-mère, regardant sa montre.  

 

Ce fut le moment que choisit Hide pour se réveiller visiblement de mauvaise humeur.  

 

- Il doit être sale., murmura Kaori, regardant autour d’elle pour un sac à langer.  

 

L’un des hommes de la sécurité de Yoshihide lui tendit le sac et elle emmena le bébé dans les toilettes à disposition. Elle prit son temps pour trouver l’apaisement, chasser les dernières bulles d’inquiétude qui entouraient sa fille. Les médecins avaient été rassurants après tout. Ils devaient juste s’assurer qu’ils n’étaient passés à côté de rien.  

 

- Ca va aller. Tu retrouveras ta sœur dans peu de temps., lui assura-t-elle, embrassant ses pieds.  

 

Il la regarda et laissa éclater quelques bulles de salive avant de se renfrogner.  

 

- Tu as faim, n’est-ce pas ?, s’amusa-t-elle, le reprenant à bras.  

 

Ils ressortirent de là et elle chercha dans le sac de quoi le nourrir sans succès. Le plus discrètement possible, elle tira sur son haut et permit à son fils d’accéder à son sein. Elle ne savait comment se mettre pour ne pas être trop vue. Elle n’avait pas l’habitude d’allaiter en public, même pas devant ses beaux-parents mais là, elle n’avait pas trop le choix. Elle sentit soudain un bras passer au dessus de ses épaules et un tissu bleu couvrit la zone exposée. Peu importait l’arme qui s’enfonçait dans son omoplate, elle se sentait protégée et entourée. Elle n’avait plus froid comme avant.  

 

- Merci., murmura-t-elle, jetant un rapide regard à son partenaire.  

- De rien. Ca va aller., lui assura-t-il, fort de cette confiance instinctive qui l’avait toujours nourri.  

 

Elle ne répondit pas mais acquiesça seulement, se concentrant sur son fils qui se nourrissait tout en s’endormant. Quand il cessa de téter, elle le ramena contre elle et le bras disparut. Elle eut de nouveau froid mais il ne pouvait en être autrement avec ses beaux-parents juste à côté.  

 

Après ce qui leur parut une éternité, un médecin se présenta et, comme sa belle-mère se levait, elle comprit qu’il allait leur parler de Yoshihide. Les deux hommes les imitèrent.  

 

- Nous avons des nouvelles de votre mari et de votre fils., leur dit-il, très sérieux.  

- Nous n’avons pas noté de lésion particulière chez Monsieur Nishihara autre que celles liées à sa maladie. Pas de commotion, ni de fracture, rien…, leur annonça-t-il.  

- Tant mieux., soupira sa mère.  

- Ses jambes ?, demanda Kaori d’un ton réservé.  

- Il n’a toujours recouvré aucune sensation et seules les heures et jours à venir nous le confirmeront mais il est possible qu’il n’en retrouve pas du tout. Il savait que ça allait arriver., lui répondit le médecin.  

- Ses bras ?, enchaîna-t-elle après avoir acquiescé.  

- Il a retrouvé leur usage. Probablement, une perte momentanée suite au choc., leur expliqua-t-il.  

- Peut-on le voir ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Le médecin les observa tour à tour, contemplatif, avant de se tourner vers Kaori.  

 

- Juste vous et quelques minutes seulement. Il doit se reposer., lui concéda-t-il.  

 

Elle se mordit la lèvre anxieusement. C’était la mère de Yoshihide qui l’avait accompagné alors qu’elle était avec Hanae, Hanae dont elle aurait aimé avoir des nouvelles également pour pouvoir le soulager.  

 

- Allez-y, Kaori. Dis-lui qu’on l’aime et qu’on l’attend., lui fit savoir son beau-père.  

- Il n’y aura pas de visite autorisée avant demain après-midi, vous savez., leur apprit le docteur.  

- Vous devriez peut-être rentrer vous reposer. Ainsi quand je rentrerai, vous pourrez peut-être vous occuper d’Hide pendant que je me reposerai un peu à mon tour., leur vendit leur belle-fille.  

- On ne voudrait pas te laisser seule., objecta sa belle-mère.  

- Je vais rester avec elle jusqu’à ce qu’elle rentre., intervint Ryô.  

- D’accord. On voudrait juste attendre des nouvelles d’Hanae., leur dit la vieille dame.  

 

Ils n’eurent pas à attendre longtemps. Kaori reconnut immédiatement le médecin qui s’était occupé de sa fille et alla le trouver. Comprenant son inquiétude, il lui adressa un sourire rassurant.  

 

- Hanae va bien. Elle a une légère commotion mais tout reviendra rapidement dans l’ordre. Nous allons la garder pour la nuit et toute la journée de demain en observation par mesure de sécurité., leur apprit-il.  

 

Les soupirs de soulagement furent plus qu’audibles.  

 

- Vous pouvez venir la voir quelques minutes si vous voulez., lui proposa-t-il.  

 

Kaori acquiesça fortement. Elle avait besoin de la voir de ses propres yeux et de dire à son mari qu’elle l’avait fait et qu’elle pouvait donc lui certifier que leur fille allait bien.  

 

- Rentrez vous reposer. Je serai là dans une heure ou deux maximum., leur assura-t-elle.  

- Je vais aller voir Hanae et juste après Yoshi. Ca le rassurera. Je rentrerai ensuite avec Hide. Vous avez besoin de dormir., leur fit-elle remarquer.  

 

Les deux époux se regardèrent puis acquiescèrent. Ils regagnèrent donc la berline dans le parking laissant les partenaires avec Hide dans la salle d’attente.  

 

- Je vais le garder pendant que tu vas les voir. Embrasse la plus belle pour moi., fit Ryô d’un ton léger.  

 

Ils en avaient tous les deux besoin. Kaori le regarda, hocha la tête tout en sentant les larmes s’amonceler dans ses yeux. Elle fit un pas vers lui et lui fut reconnaissante de lui ouvrir les bras pour l’apaiser un peu. La nuit avait été rude et c’était bon de pouvoir s’appuyer sur lui. Ce n’était pas la manière dont elle avait espéré le revoir mais elle était heureuse de le trouver et pouvoir compter sur son soutien.  

 

- Je ne sais pas par quel miracle tu es arrivé là mais merci., souffla-t-elle d’une voix tremblante.  

- On en reparlera peut-être plus tard. Ils vont bien, Kaori. Pour ton mari, ce n’est pas le top mais on savait ce qui allait arriver alors dis-toi qu’ils vont bien tous les deux., l’encouragea-t-il.  

- Va les voir maintenant. Fais-les profiter de ta force., ajouta-t-il.  

 

Elle s’écarta de lui et acquiesça, lui redonnant Hide. Elle le regarda tous deux, caressa la tête de son fils et suivit une infirmière qui l’emmena voir sa fille. Elle souffla en voyant Hanae endormie, respirant régulièrement, reliée simplement à quelques machines qui contrôlaient ses constantes. Pas de tube dans la gorge, pas de perfusion. Elle pouvait vraiment maintenant croire qu’Hanae irait bien, que ça n’avait été qu’un malheureux incident sans conséquence. Elle resta avec elle quelques minutes, caressant son corps légèrement, avant d’être dirigée vers les soins intensifs où était surveillé Yoshi.  

 

Quand il l’entendit arriver, il ouvrit les yeux et elle put lire la douleur et la culpabilité dans son regard. Elle lui sourit sans se forcer et approcha de son lit, attrapant sa main et la pressant délicatement.  

 

- Hanae ?, lui demanda-t-il tout de suite.  

- Je viens de la voir. Elle va bien. Ils la gardent par précaution mais elle va bien. Elle n’a quasiment aucun branchement, juste de quoi surveiller ses constantes., lui assura-t-elle d’une voix légère.  

- Je suis désolé, Kaori., s’excusa-t-il.  

- Tu n’as pas à l’être. C’était un accident, Yoshihide. Juste un accident, une conséquence de ta maladie. Elle n’a rien, vraiment rien., insista-t-elle.  

- Maintenant, il faut te concentrer sur toi, à aller mieux., lui enjoignit-elle.  

- Je ne pourrai plus marcher, Kaori. Alors à quoi ça sert ?, lui demanda-t-il, la colère perçant dans sa voix.  

 

Elle le regarda, les lèvres entrouvertes, les yeux légèrement écarquillés, choquée. Cela dura quelques instants avant que la colère ne prenne le pas.  

 

- A quoi ça sert d’aller mieux ?, reprit-elle avec force.  

- A avoir d’autres moments avec tes enfants, avec moi ! Tu ne crois plus être un homme digne de ce nom parce que tu ne pourras pas te tenir sur tes deux jambes ? Il en faudra plus, beaucoup plus pour que ça change à mes yeux ! Je vais mettre cette pensée sur le compte de la fatigue, Yoshi., lui fit-elle savoir d’une voix déterminée.  

- J’ai encore envie de passer du temps avec toi ! On mérite plus ! Toi, moi, nos enfants ! Ta valeur ne réside pas dans tes jambes mais dans ton cœur.  

- On a deux jeunes enfants, Kaori. Tu as besoin de quelqu’un qui puisse t’aider et te soutenir., lui retourna-t-il, les dents serrés.  

- Et tu es là et encore capable de le faire. Tu pourras encore les prendre dans tes bras et les balader sur tes genoux !, lui opposa-t-elle.  

- Yoshi… Je comprends que ce soit difficile à imaginer., se radoucit-elle.  

- Mais j’ai encore besoin de toi. Hanae et Hide aussi, tes parents n’en parlons pas., sourit-elle.  

- Tu as encore ta place dans notre vie, dans notre monde., lui assura-t-elle.  

 

Il ne dit rien, détournant le regard, peu convaincu de ses propos. Il s’était promis que ce serait le moment où il se retirerait, où il tirerait sa révérence. Il refusait d’être un poids pour sa propre famille, pour ses enfants. Il entendit Kaori pousser un long soupir et ça lui fit mal. Il avait envie d’aller dans son sens, de lui dire qu’elle ne devait pas s’inquiéter mais il devait être rationnel.  

 

- Dors… essaie au moins de te reposer., murmura Kaori, posant les lèvres sur sa tempe.  

- Yoshi… ne prends pas de décision radicale trop hâtive., lui demanda-t-elle d’une voix implorante.  

- Regarde-moi, s’il te plaît., l’appela-t-elle, attendant qu’il tourne enfin le visage vers elle.  

- Je t’aime et je sais qu’on peut encore avoir de très bons moments ensemble, à deux ou à quatre. Ne nous prive pas de cela sans y avoir bien réfléchi, s’il te plaît., l’implora-t-elle.  

 

Elle plongea dans son regard et, avant de le quitter, elle posa les lèvres sur les siennes jusqu’à ce qu’il lui réponde.  

 

- A demain., chuchota-t-elle avant de le laisser.  

 

Elle sortit dignement du service mais, dès qu’elle le put, elle s’isola et pleura, craignant de voir son bonheur trop vite abrégé. Même si elle savait que Ryô serait là, elle n’était pas encore prête à perdre Yoshihide. Sachant que Ryô l’attendait avec Hide, elle se força à se calmer, épongea ses yeux et rejoignit les urgences.  

 

- Ils vont bien., répondit-elle simplement en voyant son regard.  

 

Elle prit Hide et le serra contre elle, le regard baissé sur lui pour ne pas faire voir sa douleur à Ryô. Il ne devait pas tout avoir à supporter. Il comprit pourtant que les choses n’étaient pas aussi roses et il se doutait de ce que son mari avait pu lui dire.  

 

- Le chauffeur est revenu. Tu devrais rentrer dormir aussi, Kaori., lui conseilla-t-il.  

- Oui, Hide a besoin de son lit., acquiesça-t-elle, luttant pour ne pas pleurer.  

- Viens, je te raccompagne., lui dit-il.  

 

Un bras autour de sa taille, il l’emmena jusqu’à la berline et la confia au chauffeur de Yoshihide et son garde du corps. Il l’aurait aussi bien raccompagnée lui-même mais ce n’était pas le mieux qu’il avait à faire. Il répondit au signe de main qu’elle lui adressa et se tourna vers l’hôpital, adressant un regard déterminé à l’homme qui s’y trouvait. Il en connaissait un qui avait besoin qu’on lui remette les points sur les i mais il lui laisserait au moins le bénéfice de la nuit pour réfléchir et récupérer. 

 


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