Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 94 :: Chapitre 94

Publiée: 18-02-24 - Mise à jour: 18-02-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Passée la difficile épreuve du déménagement et des vidages d'armoire de l'être aimé disparu, que va-t-il advenir pour notre rouquine et son partenaire? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 94  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Kaori se sentit groggy, un peu courbaturée et avait un fond de mal de tête. Elle était seule dans son lit mais l’oreiller à côté d’elle était légèrement enfoncé. Elle n’avait donc pas dormi seule et, si les enfants avaient été là, ils l’auraient réveillée. Il ne restait plus qu’une seule personne dans l’appartement : Ryô. C’était peut-être la raison pour laquelle elle avait dormi aussi bien et aussi tard. Il lui avait apporté un cocon de sérénité qui l’avait abritée des cauchemars et de la douleur qui seraient peut-être venus la hanter.  

 

Les souvenirs de la veille étaient partiellement flous. Elle ne se souvenait que trop bien de la journée, de la douleur, des larmes qui ne semblaient pas vouloir s’arrêter de couler tout comme les souvenirs ne s’arrêtaient pas de remonter à la surface alors qu’elle sortait les affaires de Yoshihide, connues comme inconnues, mais, en revanche, elle ne souvenait de rien en ce qui concernait la soirée. Elle essaya de se concentrer mais rien ne vint et, voyant l’heure déjà bien avancée de la matinée, se leva précipitamment, effarée.  

 

Les jumeaux… Comment avait-elle pu dormir si longtemps alors que les enfants devaient déjà être réveillés ?! Ryô les avait déjà gérés toute la journée la veille, elle devait prendre le relais. Le froid sur ses jambes la fit néanmoins s’arrêter et elle se rendit compte qu’elle ne portait que le haut du pyjama. Pour le bas, elle n’avait en tout et pour tout que sa culotte. Ses affaires étaient posées sur le bout du lit, à moitié tombées par terre. Ce n’était pas sa manière de faire mais, dans le brouillard dans lequel elle avait été la veille, elle pouvait très bien avoir fait cela elle-même. La seule autre possibilité, c’était que Ryô l’avait déshabillée mais pourquoi alors ne lui avait-il pas passé son pantalon ? Et ils avaient dormi ensemble alors qu’elle était dans cette tenue ? Elle se sentit rougir mais ne se posa de question sur les risques qu’elle avait pu prendre. Elle avait confiance en lui.  

 

Elle enfila le reste de son pyjama et descendit rejoindre les trois autres habitants de l’appartement. Les jumeaux jouaient dans le salon sous la surveillance de Ryô, un carton ouvert à côté d’eux et, visiblement, ils étaient heureux de redécouvrir des jouets qu’elle avait laissés au manoir.  

 

- Bonjour… Tu aurais dû me réveiller., fit-elle à l’attention de son partenaire.  

 

Elle embrassa et enlaça un instant ses enfants qui retournèrent rapidement jouer et leva la tête vers lui. Pendant un instant, elle croisa son regard et se sentit sondée, ce qui la fit frissonner. Après son inspection, il esquissa un léger sourire.  

 

- Bonjour., la salua-t-il.  

- Tu dormais profondément. Ca ne pouvait que te faire du bien.  

- Oui mais les jumeaux…, commença-t-elle, gênée.  

- Hier, j’étais la bonne personne pour les garder mais pas aujourd’hui ?, la coupa-t-il, un sourcil levé.  

 

Kaori se sentit rougir mais ne nota aucune trace de reproche dans sa voix. Effectivement, sa remarque était très maladroite.  

 

- Non, ce n’est pas ça. C’est le fait que tu t’en es occupé toute la journée d’hier et que je n’ai pas à te faire porter la charge encore aujourd’hui., lui opposa-t-elle, espérant être assez claire.  

- Je ne suis pas d’accord., lui affirma-t-il calmement.  

 

Elle ouvrit les lèvres pour répondre mais ne trouva rien à dire. Il y avait quelque chose dans son regard, dans la façon dont il se leva pour venir à elle qui l’en empêchait.  

 

- Toi et moi, nous sommes partenaires et, si notre premier partenariat était quelque peu déséquilibré, celui-ci sera bien différent. Les enfants ne sont pas ta charge mais la nôtre. Leur joie, leurs pleurs, leurs colères seront pour nous deux. Tu n’es pas seule. Je ne suis pas qu’un colocataire ici. J’ai promis à Yoshihide de m’occuper de vous mais avant lui, je me l’étais promis à moi-même., lui apprit-il.  

- Si c’est trop brutal pour toi, on peut y aller étape par étape mais tu devras compter sur moi comme je vais compter sur toi.  

 

Elle sentit son cœur gonfler et son esprit s’alléger. Elle se souvenait de la demande de son mari, de tout ce qu’il lui avait demandé de vivre après son décès et c’était comme s’il lui rappelait ses mots. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, se demandant comment c’était possible alors qu’elle avait l’impression d’avoir tout donné la veille.  

 

- Kaori, ça va ?, l’interrogea-t-il, soucieux.  

- Oui., souffla-t-elle.  

 

Elle se laissa enlacer et posa la tête contre lui, appréciant sa chaleur, son soutien. Pour la première fois depuis quelques mois, elle avait enfin pensé à son mari sans ressentir une profonde douleur. Sans lui, sans Ryô, elle serait peut-être encore en train de museler son chagrin, enfermée dans ce manoir trop grand et qui avait perdu sa source de vie, souriant à ses enfants en ressentant encore le froid en elle. Lorsqu’elle baissa les yeux vers eux, un sourire étira ses lèvres et elle sentit son cœur battre fort, très fort pour eux.  

 

- Je… Je ne sais pas. J’ai l’impression… J’ai l’impression que je vais enfin voir le bout du tunnel., lui avoua-t-elle.  

- C’est une bonne nouvelle., acquiesça-t-il.  

- Tu devrais profiter qu’ils jouent encore pour aller prendre ta douche ou même un bain. Tu as eu une dure journée hier alors prends ton temps aujourd’hui., lui conseilla-t-il, s’écartant d’elle.  

- D’accord. Tu me laisseras faire le repas. J’en ai envie., lui demanda-t-elle.  

 

Il la contempla un instant avant d’acquiescer.  

 

- Ca marche., lui accorda-t-il.  

- Allez, file. Ce pyjama est toujours aussi moche., la taquina-t-il.  

 

Elle s’éloigna avant de se retourner et de lui jeter un regard qui le mit sur ses gardes.  

 

- Dis-moi, c’est toi qui m’as changée hier ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je… Oui. Tu n’étais pas en état., se justifia-t-il.  

- Mais… pourquoi je n’avais pas mon pantalon ?, insista-t-elle.  

- Tu ne tenais pas debout. J’ai juste eu le temps de te retirer ton jean., répondit-il, préférant lui cacher la vraie raison.  

- Allez, file., la houspilla-t-il avec un sourire.  

 

Il vit une légère lueur flasher dans son regard avant qu’elle disparaisse dans les escaliers. Il aimait la voir comme cela. Elle avait retrouvé un peu de son éclat et ça le confortait dans l’idée qu’elle s’en sortirait. Pour la première fois depuis qu’elle lui avait annoncé qu’elle ne voulait pas de lui au manoir pour la dernière étape de leur déménagement, il se dit qu’il avait eu raison de la laisser faire. Ca avait été dur, inquiétant mais finalement, c’était visiblement ce dont elle avait besoin pour tourner la page. Rassuré, il décida de téléphoner à leurs amis pour les soulager à leur tour.  

 

Kaori hésita entre la douche et le bain et opta pour le plus rapide. Elle avait bien entendu Ryô sur le fait qu’elle devait se poser pour la journée mais elle avait vu le soleil par la fenêtre et elle avait envie d’en profiter. Elle avait envie de sortir, d’emmener les enfants au parc et, elle espérait que Ryô serait d’accord, d’aller visiter son frère et son mari au cimetière. Yoshihide s’était arrangé avec son accord pour que sa tombe soit dans le même cimetière que Hide et son père, pour qu’elle n’ait pas à subir de longs déplacements ou devoir se partager. Elle avait eu du mal à en parler à l’époque, l’avait remercié difficilement, le cœur lourd, mais aujourd’hui elle lui en était reconnaissante.  

 

Entourée d’une serviette, elle retourna dans sa chambre et attrapa des sous-vêtements avant de sortir un jean et un débardeur. Elle finit de se sécher et posa la serviette sur son lit avant d’attraper ses sous-vêtements. Lorsqu’elle enfila le soutien-gorge, elle vit comme des flashs passer devant ses yeux. Elle les ferma instinctivement comme pour les garder tout en passant les bretelles autour de ses bras. La sensation de ses doigts sur sa peau fit émerger d’autres sensations et les images se précisèrent. Ryô était face à elle et la déshabillait. Immobile, elle laissa les souvenirs affluer et, quand elle vit le pyjama passer devant ses yeux, elle comprit que ça n’avait rien à voir avec la brève histoire qu’ils avaient eue mais avec la nuit dernière. Bien qu’elle voulait en savoir plus, les images s’arrêtèrent là, le haut de pyjama passé.  

 

Elle rouvrit les yeux et vit dans le miroir la légère teinte rose qui colorait ses pommettes. Ryô l’avait déshabillée et, malgré la gêne qu’elle ressentait, elle savait que ses gestes avaient été chirurgicaux. Il n’avait pas tiré avantage de la situation, ne s’était pas attardé même du regard sur ses formes et elle en fut apaisée. Elle attrapa son débardeur et le mit, ajustant les bretelles sur celles de son dessous. Puis vint le tour de son jean. Elle s’assit sur son lit et passa les deux pieds dans les jambes. Se relevant, elle le tira jusqu’en haut et le ferma rapidement. Lissant la ceinture, elle s’arrêta soudain, tendue. Les jambes en coton, elle se laissa retomber sur son lit, d’autres images remontant à la surface.  

 

- Qu’est-ce que j’ai fait…, murmura-t-elle, une main devant sa bouche.  

 

Elle se voyait pendue au cou de Ryô, l’embrassant désespérément. Elle s’entendait lui demander… non, l’implorer de l’embrasser et lui faire l’amour. Elle ressentait au plus profond les sentiments qui l’avaient agitée et ceux qu’elle avait cherché en voulant perdre la tête entre ses bras… Elle l’entendit se refuser à elle, lui confesser que c’était ce qu’il voulait pourtant mais il avait eu raison : elle regrettait.  

 

La culpabilité revint la chercher et occulta la lumière qui était revenue ce matin. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait fait des avances à son partenaire, qu’elle aurait été prête à coucher avec lui pour oublier sa journée, le désespoir qui l’habitait. Quelle impression lui avait-elle donné en se jetant ainsi à son cou ? Comment pouvait-il la regarder ce matin sans lui reprocher d’avoir cherché à l’utiliser ? Elle ne savait même pas comment elle allait faire pour rester non loin de lui et encore moins le regarder droit dans les yeux… Sentant son humeur décliner, elle effaça tous les projets qu’elle avait faits. Elle allait juste rester là et se terrer dans sa chambre. C’était le mieux à faire.  

 

Soudain, elle entendit le rire des jumeaux alors qu’ils approchaient de sa chambre. Elle passa les doigts sous ses yeux, les sentant humides, et prit un air affairé en espérant que ça ne les ferait pas rester trop longtemps… ou alors elle devait réussir à convaincre Ryô qu’il devait sortir et la laisser s’occuper des enfants… ou alors elle pouvait aussi sortir avec les enfants… ou…  

 

- Maman !, crièrent Hide et Hanae, se précipitant vers elle.  

 

Elle les attrapa et les souleva avant de s’asseoir sur son lit, chacun sur un genou. Même si elle ne sembla pas y prêter attention, elle vit Ryô s’appuyer sur le bâti de la porte, croisant les bras de manière décontractée.  

 

- Ils n’ont plus envie de jouer et voulaient te voir. Tu ne sais toujours pas te poser à ce que je vois., la taquina-t-il.  

- Je… euh… Je pensais sortir., bafouilla-t-elle, mal à l’aise alors que les images de la veille revenaient et s’enchaînaient sans cesse.  

 

Ryô fronça les sourcils et approcha, sentant un changement, une certaine tension dans l’air.  

 

- D’accord. Où veux-tu qu’on aille ?, lui demanda-t-il posément, préférant tâter le terrain plutôt que de la questionner directement au risque de la blesser.  

- Je., répondit-elle, levant brièvement les yeux vers lui avant de les rebaisser.  

- Je voudrais aller au cimetière., poursuivit-elle.  

- Je t’y emmènerai. Après la sieste, ça te convient ?, lui proposa-t-il.  

 

Kaori se mordilla la lèvre nerveusement. Elle ne voulait pas le blesser mais elle n’avait pas vraiment le choix, se disait-elle. Elle était mortifiée par rapport aux évènements de la veille et à l’idée que ça puisse se reproduire. Elle venait à peine de mettre le pied sur un chemin plus lumineux et elle avait encore besoin de temps pour envisager, un jour peut-être, d’entamer une liaison avec Ryô.  

 

- Je…, commença-t-elle, laissant les enfants descendre et partir en exploration dans sa chambre.  

- Regarde-moi., lui demanda-t-il d’une voix ferme.  

 

Elle s’exécuta sans réfléchir et croisa son regard sombre dans lequel dansait une lueur qui la fascina. Les mots s’évanouirent dans son cerveau. Elle ne revoyait que les images de la veille, de leur baiser, de sa supplication et de sa tendresse.  

 

- Je me souviens d’hier soir…, murmura-t-elle.  

 

Il lui tendit la main et elle y glissa la sienne, se levant comme il l’y poussa. Contrairement à ce à quoi elle s’attendait, il ne l’attira pas dans ses bras mais il garda sa main dans la sienne, en caressant le dos du pouce.  

 

- Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m’a pris., s’excusa-t-elle.  

- Tu n’étais pas dans ton état normal, Kaori. Il n’y a rien eu d’irréparable., lui répondit-il d’une voix apaisante.  

- Ce que j’ai fait… ce que je t’ai demandé… Je n’aurais pas dû., insista-t-elle.  

- Ce que tu as fait… c’était loin d’être désagréable pour moi et ce que tu m’as demandé… en toutes autres circonstances, j’y aurais certainement répondu favorablement., lui avoua-t-il.  

 

Elle le regarda, appréciant sa sincérité, en ressentant même une certaine chaleur en elle, mais finit par détourner les yeux quand même.  

 

- Je regrette quand même de t’avoir utilisé. Ce… Ce n’était pas bien., lui confia-t-elle.  

- Kaori… J’ai compris et, pour moi, tout va bien mais, si tu as besoin de l’entendre, tu as mon pardon., lui dit-il, pressant sa main qu’elle n’avait toujours pas retirée de la sienne.  

 

Elle baissa le regard sur la jonction de leurs deux corps et la contempla un moment, pensive, avant de fermer les yeux et prendre une profonde inspiration.  

 

- Tu dois te pardonner maintenant. Tu es humaine, Kaori, et, hier soir, tu étais épuisée, dépassée, sous le choc même. C’est normal d’avoir cherché une certaine plénitude. Alors pardonne-toi., lui conseilla-t-il.  

 

Elle rouvrit les yeux et plongea dans son regard, y cherchant quelque chose. Elle repensait à toutes ces années passées ensemble, tout le mal qu’il lui avait fait, à cette histoire qui les avait unis brièvement avant de les séparer et de la culpabilité qu’elle avait vue et entendue venant de lui.  

 

- Et toi, tu t’es pardonné ?, l’interrogea-t-elle.  

- J’y travaille encore… mais je pars de beaucoup plus loin., admit-il, un léger sourire aux lèvres.  

- Tu sais… Moi aussi, je t’ai pardonné, Ryô., lui retourna-t-elle à mi-voix.  

 

Surpris, il ne put retenir l’émotion qui monta subitement en lui et elle vit la lueur qui traversa son regard gris nuit en même temps qu’il pressa ses doigts. Il était là pour elle et elle se retrouvait à être là pour lui dans le long chemin de repentance qu’il avait entrepris. Il ne s’était pas attendu à cela.  

 

- Si tu as réussi à le faire, tu arriveras à te pardonner., plaisanta-t-il, ne sachant comment réagir autrement.  

 

Elle esquissa un sourire amusé et se sentit attirée entre ses bras. Elle se laissa aller contre lui et ferma les yeux, soulagée de ne pas ressentir la même envie que la veille, celle de se perdre dans un moment éphémère. Elle apprécia la chaleur dont elle se sentait entourée, quelque chose de rassurant et réconfortant qu’elle appréciait sans culpabiliser. C’était certainement cette dernière partie qui lui faisait le plus de bien. Elle n’oubliait pas Yoshihide mais elle était capable désormais de mettre en application ce qu’il avait désiré pour elle, pour leurs enfants, pour eux. Elle n’était pas encore prête à devenir un couple avec Ryô mais elle pouvait le laisser approcher sans avoir l’impression de tromper son mari décédé.  

 

- On pourrait aller faire un tour au parc cette après-midi., suggéra-t-elle contre lui.  

- Au parc !, s’exclamèrent les enfants qui accoururent et agrippèrent leurs jambes.  

- Au parc ! Au parc !, se mirent-ils à scander gaiement.  

- J’aurais dû être plus discrète…, s’en voulut-elle.  

- Et pourquoi ? C’est une bonne idée vu ce beau soleil., approuva-t-il, se baissant pour attraper Hanae.  

- Bon, on va au parc alors., confirma Kaori, prenant son fils.  

 

Les enfants crièrent de joie et ils descendirent en cuisine pour préparer le repas… ce qui consista surtout pour la jeune femme à chasser les mains qui venaient chiper les ingrédients avant qu’elle ait eu le temps de les cuisiner, entendre ses enfants rire de leur roublardise, croiser le regard pétillant de son partenaire et, au final, elle ne cuisit rien, se contentant d’émincer des légumes et des morceaux de poisson qu’ils prenaient au fur et à mesure.  

 

- Ils sont couchés et dorment., apprit Ryô à Kaori.  

 

Il était allé mettre les enfants à la sieste pendant qu’elle faisait la vaisselle. Ayant fini, elle se retourna, s’appuyant sur le plan de travail en s’essuyant les mains.  

 

- Merci., dit-elle avant de croiser son regard réprobateur.  

- D’accord, pas de merci entre nous lorsque ça concerne les enfants, j’ai compris., soupira-t-elle avec un léger sourire.  

- Je préfère., approuva-t-il.  

- Un café ou thé ?, lui proposa-t-il, sortant des tasses.  

 

Ils préparèrent les boissons chaudes et allèrent s’asseoir dans le divan.  

 

- Tu ne veux pas aller dormir un peu ?, lui proposa-t-il, l’observant et voyant encore des cernes sous ses yeux.  

- Non, ça va. Je mettrai quelques jours à récupérer mais ça ira., lui opposa-t-elle avec un sourire.  

- Dis-moi… Ca te dérangerait qu’on passe par le cimetière avant d’aller au parc ? Je voudrais aller me recueillir sur la tombe de mon père, Hide et Yoshi., l’interrogea-t-elle.  

- Je me demandais quand tu allais me le demander., lui retourna-t-il posément.  

- Pourquoi ?, répliqua-t-elle avant de réaliser.  

- Je n’y suis pas allée depuis la mise au caveau…  

 

Elle s’en voulut mais sentit une main se poser sur sa cuisse.  

 

- Ne commence pas à culpabiliser. Tu aimes aller te recueillir sur leurs tombes mais ça ne signifie pas que tu ne penses à eux le reste du temps. Bien au contraire, tu as pensé à Yoshihide régulièrement., lui assura-t-il.  

- Je… oui, c’est vrai., soupira-t-elle contre cette culpabilité qui revenait encore mais contre laquelle elle devait lutter pour qu’elle ne vienne pas gâcher leur vie.  

- Nous irons tous les quatre et on prendra le temps qu’il faudra., lui promit-il.  

- Merci, Ryô., souffla-t-elle, reconnaissante de l’avoir à ses côtés.  

 

Il l’observa, le regard pétillant, et elle comprit ce qui l’amusait.  

 

- Ca ne concerne pas les enfants, j’ai le droit de te dire merci., opposa-t-elle à son silence criant, les coins de ses lèvres se relevant.  

- Non. Le partage des charges, tâches ou tout autre manière de le dire ne concerne pas que les enfants mais tout ce qui concerne notre famille., lui répondit-il sérieusement.  

- Notre famille ?, répéta-t-elle, surprise de l’entendre résumer ainsi ce qu’ils étaient devenus… ou devaient devenir.  

- Notre famille en devenir si tu préfères., clarifia-t-il pour ne pas qu’elle se sente acculée.  

- Ca couvre ce dont ils ont besoin et ce dont tu as besoin., ajouta-t-il pour être certain qu’elle avait compris.  

 

Kaori le regarda, sentant sa lèvre inférieure trembler et ses yeux s’embuer. Elle était plus que touchée par ce qu’il venait de lui dire. C’était vraiment un changement du tout au tout par rapport à leur précédente relation. Elle savait qu’il était sérieux et elle savait aussi qu’il en était capable. Elle l’avait toujours su.  

 

- Et ce dont tu as besoin aussi., lui retourna-t-elle, plongeant dans son regard.  

- Mes besoins peuvent attendre, Kaori., la contra-t-il.  

 

Ses besoins se résumaient à une seule chose : qu’ils deviennent un couple, un vrai couple et plus seulement des partenaires. Il savait qu’il devrait encore attendre un moment avant d’y arriver et ça ne le dérangeait pas.  

 

- D’accord., acquiesça-t-elle, se levant en entendant les enfants appeler.  

- Puisque tu es allé les coucher, je vais les lever., fit-elle, le regard légèrement pétillant.  

- Partage des tâches. Je vais préparer le sac pour partir cette après-midi., lui retourna-t-il, un sourire en coin.  

- N’oublie pas le goûter., lui rappela-t-elle.  

- Comme si j’allais oublier le goûter…, s’amusa-t-il.  

 

Kaori lui sourit et monta chercher les enfants. Une heure plus tard, ils étaient au cimetière. Kaori était déjà passée sur la tombe de son père et quittait celle d’Hideyuki, se dirigeant vers la stèle de son mari.  

 

- Je vais m’occuper des enfants., lui proposa-t-il.  

- Je… oui., accepta-t-elle, un peu tendue.  

- Vous allez avec Ryô, les enfants., leur suggéra-t-elle, caressant leur joue.  

 

Ils acquiescèrent et prirent la main que le nettoyeur leur tendait.  

 

- Bonjour Yoshi., murmura-t-elle, se tournant vers la stèle.  

- Désolée d’avoir mis du temps avant de revenir. Tu nous manques., lui dit-elle, déposant les fleurs qu’elle tenait dans le vase prévu à cet effet.  

 

Elle prit quelques secondes pour les arranger avant de se relever et de croiser les mains devant elle.  

 

- Ca a été dur ces derniers mois. J’en avais même oublié ce que tu m’avais demandé mais c’est fini maintenant. Je me souviens et je ferai en sorte que ça arrive. Donne-moi juste du temps parce que tu as compté et tu comptes encore., lui demanda-t-elle, la voix légèrement tremblante.  

- J’aurais aimé avoir plus de temps avec toi pour nous, pour les jumeaux mais je suis aussi heureuse que tu ne souffres plus. Je sais que tu t’es battu et que c’était difficile. Je vais me battre aussi et tout ira bien. Nos enfants seront heureux… et moi aussi., lui assura-t-elle avec tendresse.  

- Je reviendrai bientôt, plus vite que cette fois-ci., lui affirma-t-elle.  

- A bientôt, Yoshi., le salua-t-elle.  

 

Elle regarda la stèle encore quelques instants avant de se retourner et rejoindre Ryô et les enfants. Elle avait dit à son mari ce qu’elle avait à dire. Elle s’était excusée de son égarement et elle savait qu’il la pardonnait. La preuve était face à elle dans les yeux de leurs enfants. Elle avait retrouvé le chemin et c’était tout ce qu’il attendait d’elle.  

 

- On peut y aller., dit-elle à son partenaire, le nouveau quatrième membre de sa famille.  

- On a le temps si tu veux rester plus longtemps., lui affirma-t-il.  

- Non, c’est bon. J’ai fini., lui répondit-elle calmement, esquissant un sourire.  

- On peut aller au parc maintenant., annonça-t-elle, tendant la main à sa fille.  

 

Elle sentit sa menotte se glisser dans la sienne et la pressa, sereine. Ryô la regarda esquisser un sourire et son cœur battit plus fort. Les beaux jours revenaient et ça faisait du bien de se dire que le soleil brillerait de plus en plus à l’appartement. 

 


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