Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 29 :: Chapitre 29

Publiée: 03-01-23 - Mise à jour: 03-01-23

Commentaires: Bonjour et meilleurs voeux à tous pour cette nouvelle année. Qu'elle vous apporte joie, santé et sérénité. Voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 29  

 

Avec appréhension, Kaori se présenta chez Yoshihide quelques jours plus tard. Après plus d’une semaine d’hospitalisation, il avait eu le droit de rentrer et Tami l’avait tout de suite appelée pour lui dire qu’il voulait la voir dès que possible. Elle avait décliné la proposition de la jeune femme de se rendre à l’hôpital parce qu’elle refusait de prétendre que tout allait bien alors qu’elle avait trahi sa confiance et qu’elle se voyait mal lui avouer le tout alors qu’il était souffrant et avait besoin de repos et non de stress.  

 

Pénétrant dans le séjour, elle se mordit la lèvre nerveusement en le voyant allongé dans le divan mais ne put rester là incognito puisqu’il lui fit signe d’approcher dès qu’il la vit.  

 

- Mon rayon de soleil…, plaisanta-t-il d’une voix un peu plus faible qu’à l’accoutumée.  

- En pleine nuit ?, se força-t-elle à répliquer d’un ton enjoué.  

- C’est le miracle de la vie., lâcha-t-il avec un sourire.  

- Bonsoir Kaori. Je suis content que tu sois là., lui fit-il savoir.  

 

Elle s’en voulut un peu plus de ce qu’elle allait faire alors qu’il la tutoyait à présent mais elle ne se déroba pas.  

 

- Moi aussi… mais tu as l’air fatigué. J’aurais pu attendre quelques jours de plus., objecta-t-elle, soucieuse.  

- Moi pas., lui dit-il, son regard très sérieux.  

 

Cela rappela une nouvelle fois à la jeune femme ce qu’elle savait désormais, que ses jours étaient comptés, qu’il n’avait pas une longue vie heureuse et insouciante devant lui, et elle régna sur ses larmes parce que ce n’était pas ce qu’il devait attendre d’elle.  

 

- Je suis soulagé de voir que tu vas bien. Tu t’es remise de tes émotions ?, l’interrogea-t-il, visiblement concerné.  

- Oui, ne t’inquiète pas pour moi. J’ai l’habitude., éluda-t-elle.  

- Et ça devrait ne pas m’inquiéter ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- Ben oui ! Je sais gérer !, répondit-elle, le regard pétillant.  

- Je ne sais pas si j’arriverai à m’y faire un jour. Je ne sais pas comment il peut te laisser faire., pipa-t-il.  

 

Kaori baissa les yeux, comprenant parfaitement à qui il faisait allusion : il lui tendait une perche qu’elle n’ignorerait pas.  

 

- Il a confiance en moi comme j’ai confiance en lui., répondit-elle simplement, trouvant là le bon moyen d’embrayer sur ce qu’elle avait à lui avouer.  

- Yoshihide, il y a quelque chose dont je voudrais te parler, quelque chose qui est en lien avec le passage de Ryô ici., lui dit-elle.  

- Tu veux bien m’écouter jusqu’au bout avant de me répondre, s’il te plaît ?, s’enquit-elle nerveusement.  

- Vas-y. Tu m’as bien écouté sans rechigner pendant des heures., l’incita-t-il, moqueur.  

- En fait… la dernière semaine que j’ai passée avec toi ici… j’ai profité de tes moments d’absence pour fouiller dans tes affaires à ton insu. J’ai aussi essayé d’obtenir des informations de ta part sur tes activités, des activités qui ne seraient pas légales, je veux dire., admit-elle, coupable.  

- Contrairement à ce que tu peux penser, je ne cherchais pas à t’incriminer. Ryô… Ryô pensait que tu étais à la tête d’une bande qui commet des exactions en ville…  

- Quelle genre d’exactions ?, la coupa-t-il calmement.  

 

Elle l’observa un instant, se demandant quand il allait se mettre en colère, ce qu’elle estimerait plus que légitime.  

 

- Du trafic d’armes, de drogue et des enlèvements de jeunes femmes., expliqua-t-elle.  

- Wouaouh… J’avoue que j’ai déjà assez à faire…, siffla-t-il, ironique.  

- Excuse-moi, je t’ai interrompue., fit-il, l’invitant tacitement à continuer.  

- Mais moi, je n’étais pas d’accord avec lui. Pour moi, tu n’étais pas responsable et je voulais le lui prouver., lui expliqua-t-elle.  

- Comment pouvais-tu en être aussi sûre ?, s’étonna-t-il.  

- Je ne sais pas, je le savais, c’est tout. C’était là au fond de mes tripes., fit-elle, pointant son abdomen.  

- Pourtant, si j’ai bien compris, tu as été enlevée à cause du bracelet que j’ai attaché autour de ton poignet., se rappela-t-il, visiblement contrarié.  

 

Le souvenir le faisait encore frémir : l’aura froide et dangereuse de Ryô Saeba semblait l’avoir pénétré insidieusement pour un long moment mais que dire de la peur qu’il avait ressentie en sachant ses deux amies prisonnières sans pouvoir rien faire.  

 

- Tami m’a expliqué que c’était elle qui l’avait ramené. Bref, ça n’a pas entamé mes certitudes. Je sais que tu es innocent mais ce que j’ai fait pour pouvoir le prouver… ce n’était pas bien et j’en suis désolée. Je te présente mes excuses mais je comprendrais tout à fait que tu veuilles que je m’en aille et ne revienne plus jamais., finit-elle dans un murmure, se triturant les doigts.  

 

Pendant une minute ou deux, le silence plana dans la pièce et, si Kaori n’osait relever les yeux tant elle était nerveuse en attendant la réponse, Yoshihide l’observa attentivement sans rien laisser paraître de ses pensées. Même si elle l’avait fait dans une bonne intention, son crime n’était pas moindre. Elle avait fouillé dans ses affaires sans l’en avertir, quelque chose qu’elle ne ferait jamais à aucun de ses amis… sauf Ryô qui faisait souvent exprès de laisser des indices trop voyants pour être ignorés…  

 

- Tu veux t’en aller, tout arrêter ?, lui demanda-t-il soudain.  

 

A son air surpris lorsqu’elle releva la tête, ce n’était pas la réponse qu’elle attendait. Tami lui avait appris qu’elle avait révélé son secret à Kaori. Elle savait qu’il était mourant. Il avait fait son choix et elle avait le sien à faire.  

 

- Pourquoi ? C’est à toi de savoir si tu as toujours confiance en moi pour m’accepter ici chez toi. C’est toi qui t’aies retrouvé en tête à tête avec mon partenaire furax…  

- « Tête à tête », « furax »… c’est un peu faible, non ? Et tu oublies qu’il ne s’est pas retrouvé ici par hasard mais qu’il y est entré par effraction…, ironisa Monsieur N.  

- C’est vrai…, admit-elle avec un sourire penaud.  

- Je… suis désolée pour cela aussi., fit-elle.  

- Donc est-ce que j’ai encore envie de te recevoir chez moi en sachant que tu connais mes petits défauts, mon grand secret, que ton petit-ami est capable de rentrer chez moi, m’agresser… me tuer… sans qu’on s’en aperçoive ?, résuma-t-il, un sourcil levé.  

- Bien… moi qui pensais que tu serais trop fatigué pour avoir une conversation très longue… Tu m’as l’air d’avoir encore le sens de l’ironie assez éveillé…, fit-elle avec un petit sourire amusé.  

- Je n’ai pas envie de jouer plus longtemps, Kaori. Je me fous de ce que tu as fait… ou plutôt non… c’est con, je devrais être vexé, blessé ou tout ce que tu veux mais je ne le suis pas. Je suis ravi que tu l’aies fait pour prouver mon innocence, je suis ravi que tes tripes t’aient dit que je n’étais pas derrière tout cela et je n’ai pas besoin de te donner une leçon : visiblement tu t’auto-flagelles suffisamment., lui affirma-t-il.  

 

Il écarta la couverture et se rapprocha d’elle jusqu’à être juste à ses côtés.  

 

- Alors je te le redemande Kaori, est-ce que tu veux t’en aller, tout t’arrêter plutôt que de rester là à papoter avec un type qui va clamser à plus ou moins court terme ?, lui demanda-t-il brusquement.  

 

Elle ouvrit les lèvres mais les mots restèrent figés un instant dans sa gorge. Il avait l’air dur et son regard était intense. Il lui pointait la réalité dure comme elle le serait parce que, si elle comprenait bien ce qu’elle ressentait dans son attitude, si elle restait, il comptait sur elle jusqu’à la fin.  

 

- Oui, je veux rester. Je n’ai pas pour habitude de laisser tomber mes amis… et j’espère bien que tu me considéreras comme telle et que je le mériterai., lui dit-elle.  

- J’espérais que tu le savais déjà…, pipa-t-il.  

- Mais c’est peut-être mieux pour le moment que l’amitié n’entre pas en jeu entre nous.  

- Que veux-tu dire ?, lâcha-t-elle, étonnée.  

- Comment fait-on pour vous embaucher, ton partenaire et toi ?, lui demanda-t-il.  

 

Ce fut ainsi qu’elle se retrouva de nouveau dehors à peine quelques minutes plus tard, fouillant du regard l’obscurité qui ceignait le parc public où Ryô se cachait tout en pensant à ce qui venait de se passer.  

 

- Il n’a pas compris ?, entendit-elle soudain derrière elle.  

 

Elle se retourna et fit face à son partenaire qui avait surgi de nulle part semblait-il. Elle le fixa un instant sans répondre, encore surprise de la tournure des évènement. Elle ne lui avait pas caché qu’elle allait s’expliquer avec Yoshihide et, s’il lui avait dit qu’elle n’avait rien à se reprocher, il n’avait pas non plus spécialement cherché à la dissuader de le faire.  

 

- Si. Il… Il veut te voir… pour t’embaucher., lui apprit-elle.  

- Je n’ai pas besoin de son fric., répondit Ryô impassiblement.  

- Je le lui ai dit…, commença-t-elle, le connaissant.  

- Dans ces termes-là ?, se moqua-t-il, un sourire en coin.  

 

Elle répondit par un léger sourire avant de lui faire signe de la suivre.  

 

- Kaori…, grogna-t-il, peu enclin à accepter une affaire de Monsieur N même s’il était à présent sûr qu’il n’était pas à la tête du groupe.  

 

Après tout, il était déjà sur le coup et n’avait pas besoin d’un commanditaire… surtout pas d’un Nishihara qui lui hérissait encore le poil même s’il n’était pas du côté de la force obscure.  

 

- Je sais mais il ne changera pas d’avis… et, malgré tout ce que tu peux penser… ou peu importe tes raisons, il a peut-être des informations qui pourraient t’aiguiller. Ce ne doit pas être une coïncidence que tous les indices pointent dans sa direction., lui opposa-t-elle.  

 

Ryô se retint de grogner à nouveau face aux vérités qu’elle lui assénait. Ce n’était que du bon sens et il aurait été complètement idiot de nier l’évidence. Aussi se contenta-t-il de soupirer pour marquer son mécontentement, ce qu’il ne ferait qu’en sa présence, et lui emboîta le pas lorsqu’elle pénétra dans l’immeuble. Il ignora le regard stupéfait du gardien qui l’avait probablement reconnu et regarda les portes de l’ascenseur se refermer, se barricadant intérieurement.  

 

La bienséance aurait voulu qu’il s’excuse pour la manière dont il avait fait irruption dans les lieux la dernière fois et surtout dont il avait traité son homologue. C’était ce que la bienséance aurait voulu… mais il n’était pas décidé à le faire parce qu’après tout, il n’avait fait que protéger sa partenaire et qu’il avait sauvé en prime l’amie de Monsieur N. Il suivit donc Kaori dans l’appartement, drapé dans son orgueil masculin, et se posta debout, les mains dans les poches, baissant le regard vers son client potentiel.  

 

- Monsieur Saeba. Je ne vous propose pas de vous asseoir. Je suppose que vous préférez rester en position de force., ironisa Yoshihide, appréciant de voir Kaori s’asseoir même si c’était à égale distance entre eux deux.  

- Je n’aime pas m’étaler en palabres. Kaori m’a appris que vous vouliez m’engager. Je refuse votre proposition., fit Ryô d’emblée d’une voix ferme.  

- Je ne vais pas chercher à négocier votre tarif. Vous pouvez même le doubler ou tripler, je m’en fiche., lui fit savoir son homologue.  

- Vous pouvez garder votre fric. C’est une question de principe : je ne travaille que pour les jeunes et jolies femmes., répliqua le nettoyeur avec dédain.  

 

Yoshihide ne s’offusqua pas et laissa au contraire échapper un léger ricanement. Il ne s’était pas attendu à mieux. Toutes ses années d’expérience dans le monde des affaires lui avaient permis de vite, et bien, cerner l’homme.  

 

- Je n’en doute pas. Il suffit de regarder votre partenaire pour savoir que vous avez bon goût., s’amusa-t-il.  

- Eh bien, continuez à travailler pour la belle cliente qui vous embauche et acceptez mon argent pour arrêter celui qui cherche à me discréditer et met en danger mes employés et les personnes qui m’entourent. Vous travaillerez ainsi pour la protection de Tami… et de Kaori. Ca ne doit pas aller à l’encontre de vos principes.  

 

Kaori sentit la tension monter progressivement entre les deux hommes. Même si Ryô restait égal à lui-même, impassible, apparemment imperméable, elle sentait qu’il rongeait son frein. Il n’en faudrait certainement pas beaucoup pour qu’il envoie tout balader et quitte les lieux sans un regard en arrière. Elle se demandait même pourquoi il n’en avait encore rien fait.  

 

- Kaori n’a pas besoin de protection supplémentaire. C’est une professionnelle et ma partenaire., objecta Ryô, lançant un regard dur à son interlocuteur.  

- C’est votre partenaire et mon amie. Si l’envie me prend de payer quelqu’un pour assurer sa protection, je ne m’en priverai pas., se défendit Monsieur N.  

- A moins que vous n’ayez l’impression que je vous paye pour coucher avec elle… ce qui n’est pas le cas.  

- Vos idées tordues ne me concernent pas. Je ne suis pas un gigolo et, si vous espérez obtenir quoi que ce soit d’elle, ce ne sera qu’avec son consentement, pas avec votre fric., rétorqua le nettoyeur, son envie de le frapper grandissant.  

- Qu’en savez-vous ?, ironisa Yoshihide, rien que pour le provoquer.  

 

Ryô serra les dents. Il ne pouvait laisser passer une telle remarque. En temps normal, il l’aurait certainement agrippé, soulevé et lui aurait secoué les puces mais il n’avait pas pour habitude de s’en prendre à des personnes affaiblies. Il allait devoir répondre d’une autre manière et il n’était pas très à l’aise avec.  

 

- Je connais ma partenaire et ne remettrai jamais en question son intégrité morale. Kaori n’est pas à vendre., affirma-t-il malgré tout sans rien laisser paraître de son malaise.  

 

La jeune femme le dévisagea, touchée par son aveu, les pommettes légèrement rouges.  

 

- Je n’en doute pas non plus. Vous n’aurez donc aucun souci à ce que je travaille directement avec elle. Je la paye en plus du travail qu’elle effectue déjà pour moi, vous en bénéficiez indirectement, information et argent, tout le monde est gagnant., conclut Yoshihide calmement.  

- Je vous ai déjà dit…, commença Ryô.  

- Kaori, je n’ai pas l’opportunité de me déplacer jusqu’à la gare, sortie est, c’est cela ?, le coupa l’homme d’affaires, se tournant vers la rouquine.  

- Oui., acquiesça-t-elle.  

- Je te demande d’accepter ma demande et de retrouver par tous moyens que tu jugeras opportun l’homme qui est derrière tout cela. Libre à toi de partager les informations que tu possèdes avec toute personne nécessaire., lui demanda-t-il.  

- Kaori…, l’interpela Ryô, contrarié.  

- J’accepte., fit-elle posément.  

 

Elle ne refuserait pas les informations que pouvait leur fournir Yoshihide, pas si ça leur permettait de mettre le salaud derrière toutes ces tueries hors d’état de nuire plus vite. Même si Ryô était le meilleur, même si elle avait confiance en lui, elle ne pouvait s’empêcher de craindre le pire. Cette affaire devait se terminer.  

 

- Merci. Cette discussion est donc close. Je négocierai avec Kaori les honoraires. Si l’envie vous prend de vouloir me questionner, la porte restera toutefois ouverte. Kaori a mon numéro de téléphone., le congédia poliment mais fermement Yoshihide.  

- Il me reste encore plus d’une heure à profiter de la présence de mon amie.  

 

Ryô serra les dents face à l’affront mais ne dit rien. Un regard à sa partenaire et elle se leva, l’accompagnant jusqu’à la sortie.  

 

- Je ne voulais pas de cette affaire., murmura-t-il en attendant l’ascenseur.  

- Je sais mais je pense que tu fais une erreur. Ne t’inquiète pas, tu n’auras pas à faire à lui., lui dit-elle.  

- Toi et moi… il faudra vraiment qu’on raccorde nos violons., fit-il, lui lançant un regard insondable.  

- Oui. Apparemment, on n’a pas encore fini de se parler., acquiesça-t-elle alors que les portes s’ouvraient.  

- Ne m’attends pas. Je suis capable de me protéger, ce sont tes mots., lui rappela-t-elle.  

- Tu n’as pas besoin de protection supplémentaire, c’est ce que j’ai dit, et je n’ai certainement pas besoin d’être payé pour te protéger., la corrigea-t-il, remettant une mèche derrière son oreille, la surprenant.  

 

Il n’attendit pas de réponse de sa part et monta dans la cabine, la regardant disparaître derrière les panneaux métalliques sans quitter son regard. La jeune femme resta là un moment, déstabilisée par ces derniers échanges, avant de se reprendre et retourner près de Yoshihide.  

 

- Il n’est pas trop contrarié ?, l’interrogea ce dernier.  

- Vous l’auriez été ?, lui retourna-t-elle, refusant de dévoiler son partenaire.  

- Certainement… mais comme je l’ai dit, nous serons tous gagnants. Mon équipe de sécurité a enquêté. Je te donnerai une copie du dossier demain soir., l’informa-t-il.  

- D’accord. Tu vois qui pourrait être derrière tout cela ?, le questionna-t-elle.  

- On a établi une liste mais je n’ai pas de nom qui ressort., lui avoua-t-il.  

- Mais peut-être que ton partenaire pourra croiser ces informations avec les siennes.  

- Je l’espère., pipa Kaori.  

 

Elle vit Yoshihide se masser la nuque, ses traits laissant apparaître sa fatigue.  

 

- Je devrais te laisser te reposer., fit-elle, se levant.  

- Tu dois avoir eu plus que ton compte avec ces deux discussions.  

- C’est vrai, j’ai besoin de me reposer., admit-il.  

- Tu veux bien nous préparer un thé, s’il te plaît ?, lui demanda-t-il.  

- Nous… Tu as besoin de repos., objecta Kaori.  

- Alors ne discute pas et prépare-nous un thé. Je n’ai pas envie que tu partes., éluda-t-il.  

- D’accord., consentit-elle.  

 

Elle le quitta quelques minutes, le temps de préparer les deux boissons, avant de revenir et le trouver les yeux fermés.  

 

- Je vais te laisser., lui redit-elle, posant la tasse sur la table basse.  

- Non, reste., objecta-t-il, rouvrant les yeux.  

- Tu es fatigué., insista-t-elle.  

- Et j’ai froid. J’ai besoin de chaleur humaine., lui opposa-t-il.  

 

Face au silence de la jeune femme qui se demandait comment elle devait prendre sa réponse, il la dévisagea tout en buvant une gorgée de thé qui lui fit beaucoup de bien.  

 

- Je ne te parle pas de sexe, Kaori. C’est un danger que tu ne cours pas avec moi., lui fit-il savoir.  

- Comment ça ?, s’étonna-t-elle.  

- Conséquence de la maladie. On peut ne pas s’étendre sur le sujet ?, lui demanda-t-il.  

- Oui… évidemment., acquiesça-t-elle, gênée.  

 

Elle revint s’asseoir près de lui et remonta la couverture sur lui comme elle aurait pu le faire avec Ryô.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il, posant une main sur la sienne.  

 

Elle fut saisie par sa paume froide et le regarda, notant tous ces petits détails qui marquaient la présence de la maladie. Pourquoi ne l’avait-elle pas vu avant ? Elle aurait dû être plus vigilante.  

 

- Oui…, murmura-t-elle, ébranlée.  

- Allonge-toi à côté de moi. Ca fait longtemps que je n’ai pas tenu une jolie femme dans mes bras., lui demanda-t-il.  

- Ce n’est pas… Ce ne serait pas…, lui opposa-t-elle, mal à l’aise.  

- Comme je te l’ai dit, tu ne risques rien. Si ça ne te suffit pas, dis-toi que c’est ta punition pour avoir fouillé dans mes affaires., plaisanta-t-il.  

 

Coupable, elle baissa les yeux jusqu’à ce qu’il la force à relever le visage, un regard tendre posé sur elle.  

 

- Je plaisantais, Kaori. Il n’y a pas de punition qui vaille., l’informa-t-il.  

- Je veux juste un peu de chaleur humaine, tenir une amie contre moi, être rassuré sur sa bonne santé., se justifia-t-il.  

- J’ai eu peur la semaine dernière., ajouta-t-il.  

- Tami s’est montrée très courageuse., lui affirma-t-elle.  

- Et elle m’a dit que, sans toi, elle n’aurait jamais pu rester aussi calme. Kaori… Je n’ai pas eu peur que pour elle. J’ai eu peur pour toi., lui expliqua-t-il.  

- Tu es mon amie et je veux te savoir en sécurité. Laisse-moi pendant l’heure qui vient avoir ce sentiment., lui demanda-t-il.  

 

Elle l’observa pendant un temps, indécise. Il lui demandait son amitié mais des gestes qui lui semblaient aller un peu au-delà. Elle se sentait mal à l’aise par rapport à Ryô parce que c’était ce qu’elle avait attendu de vivre avec lui. Et que devait-elle penser de ce que pourrait représenter son geste ? Elle continua à le contempler et il attendait impatiemment sa réponse.  

 

Soudain, elle se décida et s’étendit contre lui.  

 

- Je ne veux pas de ta pitié., murmura-t-il, contrarié par son silence.  

- Tu ne l’as pas. Je n’ai que mon amitié à t’offrir… jusqu’à la fin., répondit-elle.  

- Que ton amitié… ça me suffit amplement… mais si un jour, il en est autrement, que la pitié s’installe, va-t’en., lui demanda-t-il.  

- Je ne connais pas la pitié. Je ne connais que la compassion., lui affirma-t-elle. 

 


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