Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 47 :: Chapitre 47

Publiée: 15-05-23 - Mise à jour: 15-05-23

Commentaires: Bonsoir, Voici la suite de l'histoire. J4espère que vous vous portez tous bien. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 47  

 

Son manteau serré autour d’elle, Kaori observa silencieusement la stèle qui se dressait devant elle. Elle sentit une nouvelle larme rouler sur ses joues mais n’en avait cure. Elle n’avait pas honte de montrer ses faiblesses à son frère adoré. Elle était là où elle avait envie et besoin d’être pour le moment, essayant de trouver une certaine stabilité face à la vague d’émotions qui l’avait submergée depuis le matin.  

 

Non loin, appuyé sur sa canne, Yoshihide l’observait, inquiet, se demandant ce qu’il pouvait ou devait faire. Il était resté près d’elle un moment avant de s’éloigner un peu pour lui laisser de l’intimité. Son corps commençait à se rappeler à lui, une telle position lui demandant des efforts, mais il refusait de laisser sa femme seule, craignant qu’elle s’effondre dans l’ignorance totale. C’était dans ces moments-là que la jeunesse de leur relation se rappelait le plus à lui et qu’il se sentait le plus dépourvu. Que voulait Kaori ? De l’espace, des bras pour l’entourer ? Etait-elle heureuse ou malheureuse ? Bouleversée, juste épuisée ou… ? Il ne savait pas et c’était frustrant.  

 

Lorsqu’il entendit des pas approcher, il releva la tête et sourit à sa femme.  

 

- On devrait y aller. Tu fatigues., lui dit-elle, lui adressant un sourire d’excuse.  

- J’aurais dû faire plus attention.  

- Si tu veux rester encore un peu…, commença-t-il avec empathie.  

 

Kaori jeta un regard en arrière. Elle aurait aimé rester encore un moment. Elle avait encore besoin de la présence d’Hide mais elle venait de se rendre compte du temps qu’ils avaient déjà passé au cimetière et Yoshi avait besoin de sa considération. Elle devait prendre soin de lui et éviter le moindre risque de complication.  

 

- Non, ça ira. Je reviendrai un autre jour si nécessaire. Pars en avant, je te rejoins dans une minute si tu veux bien., lui assura-t-elle, passant un bras sous le sien et posant la tête sur son épaule.  

 

Avec douceur, il déposa un baiser sur sa tempe avant de prendre le chemin du parking alors qu’elle retournait saluer son frère une dernière fois. Au moment où il arrivait, une mini rouge se gara non loin et Ryô en descendit surpris de voir Yoshihide non accompagné même s’il ne le montra pas.  

 

- Revenus de votre voyage… Vous n’avez pas fait de folie, j’espère ?, plaisanta-t-il, tendant la main au marié.  

- Si se balader autour d’un étang et se prélasser dans des bains de soleil sont considérés comme des activités extravagantes, alors énormément de folies., retourna Yoshihide avec un léger sourire.  

- Kaori est sur la tombe de son frère., lui indiqua-t-il immédiatement, plus sérieusement.  

 

Le ton de sa voix interpela Ryô qui fronça légèrement les sourcils. Devait-il comprendre que l’insémination avait échoué ? Il pouvait imaginer la déception pour les deux futurs parents.  

 

- Vous savez ?, lui demanda-t-il, préférant sonder le terrain.  

- Je pense qu’elle préférera t’en parler., fit Yoshihide avec un éclat particulier dans le regard.  

 

C’était un regard empli d’un bonheur contenu, d’une sérénité enfin parfaite, celui qu’il imaginait dans les yeux d’un futur père ne pouvant laisser exploser complètement sa joie.  

 

- Oh… Alors félicitations à vous., comprit le nettoyeur.  

- Merci Ryô. Je… Je crois que Kaori a encore besoin de temps ici et ma présence ne le lui permettra pas. Tu pourrais la ramener, s’il te plaît ? Je ne veux pas qu’elle rentre seule, elle est épuisée., l’interrogea le mari de son ex-partenaire.  

- Je le ferai. Rentre et ne t’inquiète pas., accepta Ryô, voyant comme une aubaine la possibilité de se retrouver un peu seul avec elle.  

- Merci à toi., le salua son homologue avant de monter en voiture et de s’éloigner.  

 

Pendant un instant, Ryô resta immobile, sachant Kaori juste là-bas, à quelques distances de lui. Il allait enfin la revoir et il se sentait impatient en même temps qu’un peu intimidé. Quinze jours avaient passé, c’était la première fois qu’ils passaient autant de temps sans se voir depuis tant d’années. Est-ce que l’éloignement physique avait eu des répercussions sur leur relation ? S’était-elle rendue compte qu’elle pouvait vivre sa vie sans avoir besoin de le voir, qu’elle n’aurait finalement pas besoin de lui après ?  

 

Il prit sur lui pour ne pas se laisser envahir par le doute et avança. Il la fixa du regard dès qu’il la vit, fine silhouette à la tête baissée. Il ressentit une envie féroce naître en lui : l’entourer, la protéger encore plus qu’avant. Elle attendait un bébé, elle portait la vie en elle, une vie précieuse à ses yeux et pour le père… et pour lui aussi. Ce n’était pas son enfant et pourtant, il lui tenait à cœur que rien ne lui arrive parce qu’il n’avait jamais pensé possible que Kaori puisse être enceinte, qu’un enfant puisse naître dans son environnement proche, parce qu’il avait contribué d’une certaine manière à ce que cela arrive.  

 

- Je peux te tenir compagnie ?, demanda-t-il, arrivant aux côtés de son ex-partenaire.  

- Ryô ?, fit-elle, surprise alors qu’elle ne l’avait pas entendu arriver.  

- Oui, c’est moi. J’ai tellement changé ?, plaisanta-t-il.  

- Non, bien sûr que non. Je ne t’ai pas entendu approcher., s’excusa-t-elle.  

- Tu as l’air fatiguée. Le voyage a été à ce point remuant ? Des soucis avec Yoshihide ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Elle l’observa un instant avant de baisser les yeux. Elle appréhendait un peu sa réaction. Les choses devenaient réelles et ça pouvait remettre en cause certaines décisions.  

 

- Non… C’est… ma grossesse. Je suis enceinte, Ryô. L’insémination a marché du premier coup., lui confia-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Tu devrais être heureuse…, lâcha-t-il.  

 

Elle essuya ses yeux et se tourna vers lui, un sourire aux lèvres.  

 

- Je le suis. J’ai juste du mal à croire que c’est vrai. J’avais fait deux tests au chalet, tous les deux positifs mais jusqu’à confirmation ce matin, je n’arrivais pas à y croire et maintenant, je commence doucement à réaliser…, expliqua-t-elle, l’émotion perçant dans sa voix.  

- Mince… j’avais dit à Yoshi que j’arrivais… Il doit m’attendre., se rendit-elle compte, regardant sa montre.  

- Il est parti. Je vais te ramener et ne discute même pas., lui apprit-il d’un ton taquin.  

 

Elle rit légèrement en secouant négativement la tête.  

 

- Je n’en ai pas la force. Merci., acquiesça-t-elle.  

- Qu’est-ce qui t’a amenée ici, Kaori ?, l’interrogea-t-il.  

 

Il la connaissait trop bien pour ignorer qu’elle n’exsudait pas le bonheur parfait. Elle était perturbée, troublée et il n’aimait pas cela.  

 

- Je voulais voir Hide. Ca faisait longtemps que je n’étais pas venue., répondit-elle, baissant les yeux vers la stèle.  

- A d’autres, Kaori. On se connaît l’un l’autre mieux que quiconque., objecta-t-il, lui donnant un léger coup de coude.  

 

Elle leva les yeux vers lui et lui adressa un pauvre sourire.  

 

- J’ai… peur., admit-elle.  

- Je pensais que ce serait un moment uniquement heureux, que je ressentirais une joie intense et pure mais… Je suis heureuse, Ryô. J’ai mon cœur qui saute de joie à chaque fois que je pense à ce bébé qui grandit en moi, j’ai envie de crier et de pleurer tellement je déborde d’émotions. C’est… C’est insensé, tellement puissant., soupira-t-elle, la voix assourdie.  

- Je… excuse-moi, tu n’as peut-être pas envie de savoir tout cela., s’excusa-t-elle, tempérant son enthousiasme.  

- Je t’ai posé la question, il me semble. Alors d’où vient cette peur ?, s’enquit-il.  

 

Kaori soupira et serra les bras autour d’elle. Elle sentit une main se poser sur son épaule et la presser contre lui.  

 

- De tout et de rien. De le perdre, d’être un poids pour Yoshihide, pour toi, de ne pas être à la hauteur, que cet enfant n’ait pas assez de temps avec son père… on pourrait presque dire de la pluie et du beau temps. C’est ridicule, non ?, après tant d’années passées à se battre, arme au poing. On en a vu tellement tous les deux que je ne devrais plus avoir peur de rien…, se moqua-t-elle.  

- C’est une situation nouvelle. Tu portes un bébé qui représente énormément de choses pour toi et ton mari., lui répondit-il, trouvant déplacé de lui dire à quel point il pouvait compter pour lui aussi.  

- Et la fatigue que tu ressens ne doit pas être innocente à ton inquiétude. Difficile de faire la part des choses lorsqu’on manque de recul., ajouta-t-il.  

- Certainement. Je suis passée devant le Cat’s en rentrant hier., lui apprit-elle.  

- Je sais. On t’a sentie passer., lui fit-il savoir.  

 

Elle s’en voulut d’avoir peut-être blessé à nouveau ses amis. Ce n’était pas ce qu’elle avait voulu mais elle n’avait pas eu la force.  

 

- Yoshi a proposé qu’on s’arrête mais j’étais fatiguée et… nerveuse à l’idée que ce matin, j’aurais enfin la confirmation. J’appréhendais aussi de me retrouver face à Mick ou Kazue., avoua-t-elle.  

- J’ai envie de renouer le dialogue mais…, fit-elle, posant une main sur son ventre.  

- Tu le protèges, c’est normal., lui opposa-t-il.  

- Comment vas-tu ? Tu as eu du travail ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je vais bien, Kaori. Je me nourris, fais ma lessive et le ménage… Bref, je ne me laisse pas sombrer, ne t’inquiète pas. Et côté boulot, j’ai terminé une mission hier. Il n’y avait rien au tableau ce matin., lui apprit-il.  

- Pas de bobo, j’espère., pipa-t-elle, l’observant attentivement.  

 

Elle était soucieuse pour lui et se retenait difficilement de le toucher pour s’assurer qu’il n’avait pas été blessé.  

 

- Si tu veux que je me déshabille, demande-le-moi clairement., murmura-t-il, se penchant à son oreille avec un sourire amusé.  

- Je… euh… non !, bafouilla-t-elle, rougissante.  

- Tout va bien, Kaori. Tu as déjà assez de choses en tête alors préoccupe-toi du plus important : ton mari et ton enfant., lui conseilla-t-il.  

- Tu es important pour moi !, objecta-t-elle, ne voulant pas lui laisser croire le contraire.  

 

Il l’observa avec un sourire tendre et pressa son épaule. C’était rassurant de savoir qu’il faisait toujours partie de ses pensées alors qu’elle avait d’autres chats à fouetter.  

 

- Si je te promets de faire attention à moi, d’être là quand tu en auras besoin, tu cesseras de t’en faire ?, l’interrogea-t-il à mi-voix.  

- Promets-le-moi mais je ne pourrai jamais arrêter. Tu… Tu es dans mon cœur, Ryô. Malgré tout ce qui s’est passé entre nous, tu restes là., fit-elle, posant la main sur sa poitrine.  

 

Il entendit sa voix étranglée, le léger tremblement l’accompagnant, et ne sut quoi répondre. Il ne pouvait pas lui dire maintenant que c’était réciproque, que ça l’avait toujours été. Elle était déjà assez troublée et il ne voulait pas la chambouler au risque qu’elle perde son enfant. Il se contenta de l’attirer contre lui et passa son deuxième bras autour d’elle. Ils restèrent ainsi un long moment avant de s’écarter l’un de l’autre.  

 

- Je… Je vais essayer de moins m’en faire pour toi… mais ça va être dur., murmura-t-elle.  

- Quand tu l’auras, tu m’oublieras., plaisanta-t-il, le cœur lourd malgré le ton léger.  

- Si tu le dis…, fit-elle, dubitative.  

 

Même si elle savait qu’elle aimerait son enfant de manière inconditionnelle, elle était certaine qu’elle n’oublierait ni Ryô ni Yoshihide.  

 

- Comment vont les autres ?, lui demanda-t-elle.  

- Miki et Umi filent le parfait amour. Saeko enquête tout comme Reika., répondit-il.  

- Tout va bien pour eux alors… Et Kazue et Mick ?, l’interrogea-t-elle, concernée.  

- Disons que, pour le moment, ils ne sont plus ensemble., l’informa-t-il.  

- Tu… Tu as vu Mick récemment ?, lui demanda-t-elle, détournant le regard.  

 

Il sentait une certaine gravité dans sa voix et l’observa attentivement.  

 

- Il est revenu en ville hier., lui apprit-il.  

- Donc il était bien parti… Vous vous êtes parlés ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Etait-il possible que leurs relations se soient apaisées ? Ce serait une bonne chose mais ça rendait les choses dont elle voulait lui parler un peu plus compliquées… Elle attendit donc impatiemment sa réponse.  

 

- Hier soir., fit-il, préférant ne pas s’étendre sur le sujet et l’inquiéter inutilement.  

- Ryô… Je ne vais pas y aller par quatre chemins., se lança-t-elle, nerveuse.  

- Ils nous a retrouvés… je veux dire au chalet, il était là et il y est resté jusqu’à notre départ. Il n’est pas venu me trouver mais… dis-moi que je n’ai pas à craindre qu’il surgisse comme un fou devant moi à nouveau., lui demanda-t-elle.  

- J’aurais dû me douter que tu l’avais senti…, soupira-t-il, passant une main sur son visage.  

- Pourquoi tu ne m’as pas appelé ?, lui retourna-t-il.  

- Parce que… j’ai fait mes choix et je ne peux pas toujours t’appeler à l’aide pour me protéger. Je dois apprendre à me débrouiller seule. J’étais très anxieuse le premier jour, je me demandais quand il allait débouler, ce qu’il pouvait faire à Yoshi… me faire aussi… Il… Il m’avait fait peur au mariage, je ne l’avais jamais vu aussi en colère…, admit-elle.  

 

Elle serra les bras autour d’elle en se remémorant les paroles, les images… et frissonna. Mick avait toujours été un ami pour elle mais il avait changé lorsqu’elle lui avait annoncé son mariage même si elle avait pensé qu’il avait accepté. Le jour du mariage, ça avait été une personne totalement différente qui lui avait fait face.  

 

- Pourquoi tu n’es pas rentrée ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne voulais pas alerter Yoshi. Il se sentait bien là-bas et on avait passé un bon début de séjour. Passé le premier jour, comme j’ai vu qu’il ne venait pas… j’ai attendu de voir ce qui allait se passer., expliqua-t-elle.  

- D’après ce qu’il m’a dit, il était venu dans l’intention de te parler, de te ramener à lui. En voulant trouver des arguments pour le faire, il vous a observés et il a compris son erreur. Il s’en veut tout comme Kazue., lui affirma-t-il.  

- Bref, on s’en veut tous les trois… Quel gâchis…, soupira-t-elle, se massant la nuque.  

- Tu fatigues, Kaori. Viens, je te ramène., fit Ryô.  

- Je devrais peut-être passer les voir, faire le premier pas…, suggéra-t-elle, étouffant un bâillement.  

- Ou juste rentrer chez toi et dormir. De toute façon, ils ne sont pas disponibles cette après-midi. Kazue a accepté de voir Mick et il en aura bien pour l’après-midi pour décrocher un autre rendez-vous., lui dit-il.  

 

Arrivés à la mini, il lui ouvrit la portière passager, la refermant quand elle fut installée, avant de prendre sa place, croisant un regard amusé.  

 

- Quelle galanterie… Tu ne m’as pas habituée à autant…, plaisanta-t-elle.  

- Tu es sûr que tu es bien le vrai Ryô ? Ou je dois t’appeler le Renard d’Argent ?, ajouta-t-elle, lui pinçant la joue.  

- Arrête !, lâcha-t-il, s’écartant en souriant.  

 

Ils rirent tous les deux puis se calmèrent alors que Ryô démarrait. Ils roulèrent un moment dans le silence, appréciant chacun la présence lénifiante de l’autre. C’était bon mais aussi déroutant de voir à quel point ce fait restait fort entre eux malgré tout.  

 

- Tu veux t’arrêter pour manger quelque chose ?, l’interrogea-t-il soudainement.  

- Quoi ?, répondit Kaori, sortie de ses pensées.  

- Manger ? Tu veux t’arrêter pour manger un morceau ? Il paraît que les femmes enceintes ont toujours faim., fit-il.  

 

Il entendit Kaori rire légèrement et sourit en réponse.  

 

- Il paraît mais je ne suis pas concernée pour le moment. Je suis juste fatiguée. Je n’ai jamais été aussi fatiguée., pipa-t-elle.  

- Ca s’entend… Et… vous savez déjà combien il y en a ?, lui demanda-t-il.  

- Non. On doit attendre encore quelques semaines. Ca… Ca va être long., dit-elle.  

- Eh bien, tu n’auras qu’à te reposer et profiter de ton jeune mari., la taquina-t-il.  

- Oui, pas vraiment d’autres choix…, fit-elle, un peu résignée.  

- Dur de jouer les oisifs quand on est habitué à courir en tous sens, hein ?, plaisanta-t-il.  

- Tu as des conseils à me prodiguer en la matière ?, lui retourna-t-elle sur le même ton.  

- Alors… Achète-toi quelques bons magazines et des vidéos croustillantes… Ca occupe., lui conseilla-t-il, un sourire malicieux aux lèvres.  

 

Il jeta un coup d’oeil sur le côté et vit ses lèvres s’ouvrir en un « O » de stupéfaction, ses joues se teinter de rouge. Ce qu’il ressentit cependant le plus fut l’aura de colère qui monta dans l’habitacle instantanément. Il eut à peine le temps de freiner et de se garer qu’il se retrouva enseveli sous une énorme massue.  

 

- Ca va pas la tête ?!, hurlèrent-ils l’un sur l’autre en même temps.  

- Non mais franchement, tu me vois avec ces… avec tes… avec des…, bafouilla Kaori, furieuse et gênée.  

- Et toi, m’écraser sous une massue alors que je conduis et que tu es enceinte ?!, répliqua Ryô, soucieux.  

- Quelle idée de me suggérer… ça aussi…, bouda-t-elle, croisant les bras autour d’elle.  

- Bah… Je partage mes petits plaisirs. Tu peux les adapter à ta sauce aussi. Ca existe pour femmes aussi, tu sais., lui fit-il savoir de nouveau avec le sourire.  

- Range ta massue tout de suite., lui ordonna-t-il alors qu’une nouvelle arme de torture s’était matérialisée entre ses mains.  

- Il va falloir que tu perdes cette manie pour les mois à venir.  

- On t’a pas dit que les femmes enceintes avaient des problèmes émotionnels liés aux hormones de grossesse ?, le houspilla-t-elle.  

 

Ryô se frotta le menton, l’air pensif, mais Kaori ne se laissa pas berner. C’était un jeu pour lui.  

 

- Mouais, j’ai bien dû entendre un truc dans le genre. C’était pour ça que tu pleurais tout à l’heure., lui rappela-t-il.  

- C’est bas, ça, Saeba., gronda-t-elle avec un sourire cependant rieur.  

- Je sais et j’assume., fit-il.  

- On est arrivés., pointa-t-il, arrêtant la mini devant l’immeuble.  

- Oui… Merci, Ryô., murmura-t-elle.  

- Je veux dire merci de m’avoir ramenée et surtout pour ce moment. Ca m’a fait du bien de te voir et de te parler., précisa-t-elle.  

- Tu lui as dit tout cela à lui., fit-il, faisant un signe de tête vers l’immeuble.  

 

Kaori comprit qu’il parlait de Yoshihide et se mordit la lèvre.  

 

- Non. Je ne veux pas l’inquiéter. Il a besoin de sérénité., répondit-elle à mi-voix.  

 

Elle ne voulait pas être une source de tracas pour son mari, pas dans son état. Elle n’avait pas le cœur à lui parler de ses petits problèmes de femme enceinte, de ses inquiétudes, des heurts qui avaient eu lieu dans la bande. Elle ne voulait l’entourer que d’amour et de bonheur.  

 

Il la regarda, repensant à toutes les années qu’ils avaient passées ensemble, et se surprit à rire légèrement. Il avait été à sa place, lui cachant beaucoup de choses pour éviter de voir disparaître son sourire, sa légèreté, pour la préserver de malheurs et de violence et il savait qu’elle avait été prête à partager le poids s’il lui en avait laissé la possibilité.  

 

- C’est drôle… On dirait moi., pipa-t-il.  

- Tu n’aurais pas préféré apprendre certaines choses de ma part plutôt que d’autres à des moments que tu aurais choisis ?, explicita-t-il, la regardant droit dans les yeux.  

- Surtout des choses importantes ou ce que je pensais à certains moments… ce que je… ressentais ?  

 

Kaori soutint son regard et les souvenirs affluèrent, de la rencontre avec Mary, puis Sonia, de ce qu’elle avait su par Mick ou Umi, par lui mais plus par obligation que par envie de partager. Elle comprit son propos.  

 

- Ton mari me laisse sa place quand tu as besoin de soutien. Je ne vais pas dire que je n’apprécie pas d’être là pour toi alors que je n’ai pas forcément été à la hauteur avant mais…, commença-t-il.  

- Mais c’est avec lui que je devrais partager cela. Si je veux qu’il se sente à sa place, comme mon époux, je ne dois pas chercher à le protéger à tout prix mais le considérer comme un homme normal, comme s’il allait être là toute ma vie et non mourir d’ici quelques mois ou années, c’est cela ?, conclut-elle, comprenant son raisonnement.  

- Oui. Il est là et encore vivant et il n’a pas épousé une garde-malade mais une femme qu’il veut rendre heureuse et avec laquelle il pourra vivre ce temps-là heureux., lui dit-il.  

 

C’était tellement étrange de se retrouver là à jouer les conseillers matrimoniaux pour lui qui n’avait jamais été capable de vivre une vraie relation stable mais il savait ce que c’était de vivre avec la mort comme une voisine qui ne cesse de vous guetter sans jamais trop s’approcher. Si un jour il avait la chance de pouvoir la retrouver et de développer une relation dont il avait eu trop longtemps peur qu’elle l’enferme dans un monde de violence, c’était ce qu’il voudrait.  

 

- Je vais vraiment finir par me poser des questions à ton sujet, tu sais ?, plaisanta-t-elle, les larmes aux yeux.  

 

Elle n’arrivait pas à croire qu’il endossait ce rôle-là, celui de l’ami qui cherchait à la rapprocher un peu plus de son mari, un homme qu’il aurait dû juger comme un rival, un voleur ou autre… Mais il était là en mode Ryô protecteur comme il avait pu l’être, compréhensif et rassurant comme elle ne l’avait que trop peu vu.  

 

- Sors-moi un peu de tes pensées et prends du temps pour ta famille. Tu as trop peu de temps pour le gaspiller sur les mauvaises choses et ne pas profiter des bonnes, Kaori., lui rappela-t-il tendrement.  

 

Elle acquiesça et hésita sur la marche à suivre. Elle finit par lui saisir la main et la presser, lui adressant un regard reconnaissant assorti d’un sourire chaleureux.  

 

- Merci. Passe une belle journée, Ryô., le salua-t-elle, l’autre main sur la poignée de la porte.  

- A bientôt, Kaori…, lui retourna-t-il, la regardant sortir.  

- Et range tes massues au placard !, lui rappela-t-il.  

 

Ils se sourirent à travers la vitre et elle leva le pouce en réponse. Par habitude ou pour prolonger le moment un peu plus longtemps, il attendit qu’elle soit rentrée pour s’en aller. Il était content d’avoir eu ce moment avec elle et il ne regrettait aucunement les conseils qu’il avait pu lui donner.  

 

- Désolée d’avoir mis si longtemps à rentrer., s’excusa Kaori auprès de Yoshihide en rentrant.  

 

Elle avait dû le chercher un peu et l’avait trouvé dans son bureau, assis pensif.  

 

- J’imagine que tu avais beaucoup de choses à raconter à Ryô., répondit-il.  

 

Malgré son ton neutre, elle vit le flash de jalousie dans son regard et la contrariété qui plissait le coin de ses lèvres.  

 

- C’est vrai… mais en fait, ces choses, c’est avec toi que j’aurais dû les partager en premier. Je suis désolée, Yoshi. Je ne voulais pas t’écarter de ma vie mais te protéger., s’excusa-t-elle.  

- Je ne veux pas que tu me protèges, Kaori. Je veux que tu puisses t’appuyer sur moi comme je le fais sur toi. C’est important pour nous mais ça l’ait surtout pour moi. Je n’ai pas envie de ressentir de ma propre femme que je ne suis pas un homme à part entière., lui fit-il savoir, blessé.  

- J’ai… compris. Il va falloir que j’apprenne à ne plus prendre sur moi et à partager et ne pas oublier qu’on est mariés pour le meilleur et pour le pire., répondit-elle d’un ton plus léger.  

- Tu veux bien qu’on aille dans le salon ? J’ai envie de m’asseoir à tes côtés et que tu me prennes dans tes bras., lui apprit-elle.  

 

A son sourire, elle sut qu’elle avait trouvé les bons mots. Il se leva et la rejoignit, passant un bras autour de sa taille pour la sentir contre lui et assurer également un peu plus son équilibre.  

 

- Je vais t’expliquer tout ce qui me passe par la tête depuis ce matin mais, d’abord, il faut que tu saches une chose : je suis heureuse, Yoshi. Je suis tellement heureuse que la procédure ait réussi et de savoir qu’on va avoir ce bébé qu’on voulait tous les deux., lui dit-elle, ne cachant rien de ses émotions.  

- Si tu savais comme tu me rassures…, lui apprit-il, posant un baiser sur sa tempe.  

 

Ils s’étreignirent un moment devant le divan avant de s’y asseoir et de commencer une longue conversation à cœur ouvert…  

 


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