Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 78 :: Chapitre 78

Publiée: 02-01-24 - Mise à jour: 02-01-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Un petit aperçu de la vie à quatre. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 78  

 

Lorsque la sonnerie du téléphone résonna en pleine nuit, Kaori se réveilla instantanément malgré la fatigue qui l’affublait. Malgré son appréhension et l’envie de se terrer sous la couette pour ignorer ce bruit qu’elle en était venue à haïr, elle décrocha immédiatement.  

 

- Madame Nishihara, c’est l’hôpital…, entendit-elle une voix tendue lui apprendre.  

 

Elle se retint de justesse de railler qu’elle avait cru que c’était la loterie nationale, ce ne serait que la fatigue et la détresse qui parleraient. Elle écouta brièvement l’infirmière lui apprendre que l’état de son mari venait de se dégrader. Voyant la lumière éclairer sa chambre, elle leva les yeux et vit Ryô se tenir dans l’entrebâillement de la porte. Elle acquiesça seulement et il repartit aussitôt.  

 

- Le temps de me changer et j’arrive., murmura-t-elle avant de raccrocher.  

 

Elle se dépêcha de se lever et de s’habiller avant de se rendre dans la salle de bains pour se brosser les dents. Elle avait pris l’habitude de se doucher matin et soir quand elle le pouvait, ce qui lui évitait de devoir se poser la question de ce qu’elle avait le temps de faire ou non lors de ces appels nocturnes.  

 

- Tu prends ça avant de partir., lui ordonna Ryô, lui tendant une tasse de café.  

- Je ne…, commença-t-elle.  

- C’est ça ou je vais chercher les enfants et je te conduis là-bas., la coupa-t-il.  

 

Elle savait que c’était sans appel et elle tenait avant tout au confort de ses enfants. Elle attrapa donc la tasse et l’avala presque d’un trait avant de la reposer.  

 

- Merci. Je t’appelle quand je ressors ou pour te donner des nouvelles., lui dit-elle, les traits tendus.  

 

Il la regarda partir sans un mot sachant que rien ne pourrait apaiser le tourment qu’elle ressentirait. Elle ne savait jamais avant d’arriver et parfois encore longtemps après comment ça tournerait.  

 

Cela faisait maintenant dix jours qu’ils étaient là tous les trois. Le matin après qu’elle lui avait donné son accord, il s’était levé à la première heure et avait débarqué au Cat’s pour demander de l’aide à Miki. Kazue étant également là avec Mick, il avait décidé d’embaucher tout ce petit monde pour aller chercher deux lits à barreaux, deux matelas, une table à langer et tout le nécessaire…  

 

Curieux, Umibozu avait même décidé de fermer le café pour les suivre et il devait avouer que la science des deux femmes lui avait été aussi utile que les quatre bras supplémentaires pour porter tous les cartons… plus ceux du futur bébé Ijuin. Son cher ami était toujours aussi pragmatique et il ne voyait pas l’utilité de revenir tergiverser une deuxième fois pour leurs propres besoins question meuble…  

 

En moins d’une demi-journée, il avait donc acheté et monté le plus urgent, lavé et installé les draps dans les lits qui n’attendaient plus que leurs occupants. L’attente avait été longue… toute la journée y était passée et, alors qu’il n’y croyait plus, il avait entendu l’ascenseur, puis les pas sur le palier et les babillages et il avait ouvert trouvant une Kaori exténuée et les jumeaux en poussette. Derrière elle, le chauffeur avec deux valises en main et deux sacs sur les épaules. Il l’avait incitée à rentrer, avait délesté l’homme de ses charges.  

 

- Laisse ouvert., lui avait-elle conseillé alors qu’il allait refermer la porte.  

- Il y a encore quelques affaires., avait-elle expliqué.  

- Installe-toi, je vais l’aider. Il reste ou il repart ?, lui avait-il demandé.  

 

Il n’avait pas pensé à lui, ne s’était pas demandé ce qu’il ferait mais il le devait bien maintenant.  

 

- Je te laisse le choix. Je me sais en sécurité ici et pour les trajets… je m’arrangerai. La Panda fonctionne toujours ?, avait-elle répondu.  

- Comme neuve. Je reviens., avait-il répliqué, s’éclipsant.  

 

Il était remonté cinq minutes plus tard seul, ce qui avait soulagé la jeune femme qui retrouvait un peu de normalité dans son quotidien bouleversé.  

 

- Tes beaux-parents ne sont pas venus ?, s’était-il étonné.  

- Non. Ils ont préféré rester chez eux et prendre le temps de se reposer. Ils sont épuisés et très inquiets et je me suis beaucoup reposée sur eux pour les enfants. Ils m’ont dit qu’au besoin, je n’avais qu’à les appeler si tu voulais bien qu’ils viennent les garder ici., lui avait-elle alors expliqué.  

- Sans aucun souci., avait-il affirmé.  

 

Il devait avouer malgré tout qu’il préférait les choses comme elles étaient, plutôt mal à l’aise à l’idée de devoir composer avec la belle-famille… quoiqu’il n’avait pas eu à se plaindre la veille quand ils étaient venus garder les enfants l’après-midi, ce qui lui avait laissé l’opportunité d’aller conduire Kaori à l’hôpital et d’aller faire quelques courses avant de rentrer. Après un moment un peu gênant pour tous, ils avaient pris leurs marques et entamé une conversation normale. Il avait même été gêné quand ils l’avaient remercié de ce qu’il faisait pour leur famille et il avait alors su à quel point ils aimaient Kaori et étaient inquiets pour elle alors qu’elle se donnait sans compter pour eux tous.  

 

- C’est mieux pour elle et les enfants qu’elle soit plus près. Ca lui causera moins d’inquiétude sur le fait d’arriver à temps au cas où…, avait commencé Madame Nishihara avant de s’arrêter, les larmes aux yeux.  

- Excusez-moi. Ca me rassurerait qu’il ne soit pas seul au dernier moment., avait-elle enchaîné avant de conclure.  

- Et pour elle, c’est moins de fatigue et ça lui permet de voir les enfants qui lui manquent et à qui elle manque.  

- C’est ce qui m’a incité à lui proposer cette solution. Pour leur bien-être à tous les quatre et, si vous changez d’avis et que vous voulez venir vous installer ici quelques temps aussi, vous êtes les bienvenus., leur avait-il assuré de vive voix.  

- Je ne pense pas, Ryô, mais nous vous sommes très reconnaissants de cette proposition. Ca nous touche énormément., lui avait assuré Monsieur Nishihara.  

 

Il lui avait tendu la main au moment de partir et l’avait serrée en posant son autre main dessus, ce qui, pour le nettoyeur, ressemblait fort à un signe d’affection et il en avait été touché.  

 

Après avoir lavé la tasse pensivement, Ryô remonta à l’étage. S’il voulait être utile à Kaori, il devait être en forme. Il n’avait pas particulièrement besoin de beaucoup d’heures de sommeil mais les petits demandaient une énergie considérable et une attention à tout moment, surtout du fait qu’ils étaient deux et pas toujours synchronisés. Alors c’était un peu comme lorsqu’il était en mission ou avant à la guérilla, même si la comparaison était osée, il fallait dormir dès qu’il le pouvait. Il passa la tête dans l’entrebâillement de la chambre des jumeaux, les entendit dormir paisiblement et, malgré l’envie de rester à les observer, regagna son lit pour ne dormir que d’un sommeil léger.  

 

Le jour arriva sans nouvelle de Kaori mais avec les pleurs des enfants. Il resta calme et les changea tous les deux avant de descendre les poser dans le parc posé dans un coin du salon, le temps de leur préparer leurs biberons qu’il posa dans un coin du canapé avant d’aller chercher les bébés. Il s’installait pour les nourrir lorsque la porte s’ouvrit et Kaori apparut, le teint pâle, le visage portant les traces de ses larmes.  

 

Dès qu’ils la virent, les jumeaux se mirent à pousser des cris de joie qui lui tirèrent un sourire et quelques larmes supplémentaires et, prenant à peine le temps de retirer sa veste, elle vint s’asseoir à leurs côtés, les prenant dans ses bras et les serrant contre elle. Elle ferma les yeux un long moment, s’imprégnant de leur chaleur, sentant leurs cœurs battre contre elle, avant de les sentir s’agiter.  

 

- C’est l’heure du biberon, c’est ça ?, murmura-t-elle avec un léger sourire amusé.  

- Oui. Derrière toi., lui fit savoir Ryô.  

 

Il en prit un pour le lui tendre, se disant qu’elle voudrait le leur donner en même temps comme il l’avait déjà vue faire mais Hide se tendit vers lui comme pour attraper la bouteille et il n’eut que le temps de le rattraper avant qu’il ne tombe.  

 

- Donne-le-lui, je m’occupe d’Hanae., fit-elle, attrapant le deuxième biberon et le tendant à sa fille qui l’attrapa et le porta à sa bouche.  

 

Pendant quelques minutes, ce fut le silence complet dans l’appartement. Les deux adultes regardaient les enfants s’alimenter, profitant du calme avant l’éventuelle tempête, pensa Ryô, n’osant tirer sa partenaire de sa contemplation pour savoir.  

 

- Il… Il a fait un arrêt… mais ils ont su le ramener., se mit-elle soudain à parler.  

- Ils m’ont appelée parce qu’ils faisaient de la fièvre de manière très inquiétante et que ça ne baissait pas. Qu’ils avaient peur qu’il convulse et ils avaient des consignes dans ce cas-là., lui expliqua-t-elle, les yeux rivés sur sa fille qui buvait plus calmement maintenant, le regard plongé dans le sien.  

- Des consignes ?, répéta Ryô, sans comprendre.  

- Yoshi a fait mettre par écrit à un moment où il était plus lucide que s’il convulsait ou qu’il y avait le moindre risque de détérioration de ses fonctions cérébrales et qu’il faisait un arrêt, il ne voulait pas être réanimé., lui apprit-elle.  

- Il n’a donc pas convulsé…, comprit le nettoyeur.  

- Non. Donc quand il… ils ont pu le réanimer., conclut-elle.  

- Désolée de ne pas t’avoir prévenu que je rentrais. Je n’avais plus de batterie. Apparemment, je l’avais mis à charger cette nuit mais je ne l’avais pas branché à la prise., s’excusa-t-elle.  

- Forcément, ça marche moins bien., la taquina-t-il, histoire de l’aider à faire rebaisser la tension qui l’habitait.  

- Oui., acquiesça-t-elle, lui adressant un léger sourire.  

 

Les deux bébés ayant fini, les biberons furent posés sur la table basse et, une fois le rôt passé, Ryô reposa Hide sur les genoux de sa mère.  

 

- Je vais nous préparer un petit déjeuner. Fais le plein de tendresse., lui conseilla-t-il, caressant sa joue du revers de la main.  

- Merci Ryô., murmura-t-elle.  

 

Elle se laissa happer par les jeux des deux enfants qui la touchaient, se touchaient, cherchaient à se redresser sur elle, avant d’essayer d’aller mâchouiller les coussins du divan. A force de se contorsionner, Hide termina allongé sur le canapé, face contre le coussin, mais il ne s’en laissa pas conter. Il se redressa sur les bras et les jambes comme elle l’avait vu faire à plusieurs reprises et fit une tentative de quatre pattes. Tant bien que mal, il parvint à faire quelques centimètres, embêté par le manque de fermeté de son terrain de jeu.  

 

Kaori posa Hanae à terre et attrapa son fils qu’elle mit à côté de sa sœur dans la position dans laquelle elle l’avait pris. D’abord étonné, il tâtonna avant de recommencer les mêmes gestes. Sous le regard attentif de sa sœur, il parvint à faire une vingtaine de centimètres avant de se casser la figure mais, nullement découragé, il se redressa et recommença. Soudain, un mouvement attira l’attention de Kaori qui vit sa fille imiter son frère. La première tentative échoua et Hanae se retrouva couchée sur le côté mais, du même caractère que son jumeau, elle se remit en état de marche et réessaya.  

 

- Tu veux que je les remettes dans le parc ?, suggéra Ryô, les voyant faire.  

 

Il posa dans le même temps deux assiettes face à eux et tendit des baguettes à Kaori avant de s’asseoir.  

 

- Non, ils sont bien et ne courent aucun danger., répondit-elle.  

- On mange sur le divan ? Ce serait bien une première., pipa-t-elle, se détendant progressivement.  

- C’est le meilleur point de vue sur eux., fit-il, les observant avec vigilance et bienveillance.  

- Kaori ?, s’inquiéta-t-il face à son silence.  

 

Il l’observa et vit son regard embué.  

 

- Il les verra encore. Il va se battre, tu verras. Ce ne sera peut-être pas le Noël dont vous rêviez mais il sera là., l’encouragea-t-il.  

 

Elle ne put prononcer un mot mais acquiesça, se forçant à manger doucement parce qu’elle le devait à Ryô qui avait fait l’effort de cuisiner, qui prenait soin d’eux et à ses enfants. Pour Yoshi aussi, pour pouvoir être là nuit après jour, jour après nuit, pour le soutenir et l’encourager à vaincre la maladie.  

 

Lassés de leurs efforts, et pourtant ils avaient accompli une belle distance pour une première vraie fois, les deux enfants étaient assis l’un en face de l’autre et babillaient, faisant toutes sortes de gestes des mains. Par moment, l’un riait ou l’autre s’exclamait et Kaori aurait donné cher pour connaître la teneur de leur conversation. Néanmoins, ça lui fit du bien de les entendre et regarder faire.  

 

- Tu devrais aller te coucher un peu. Dormir quelques heures., lui conseilla Ryô.  

- Je suppose que si tu es rentrée, c’est que la fièvre était enfin redescendue dans des limites raisonnables.  

- Oui., admit-elle, lançant un regard coupable vers ses enfants.  

- Deux heures. Tu vas dormir deux heures et je viens te réveiller. Après, on ira faire une promenade avec eux, déjeuner quelque part près de l’hôpital pour que tu puisses retourner auprès de lui., suggéra-t-il.  

- Le grand air nous fera du bien à tous., précisa-t-il.  

- D’accord. Merci Ryô., murmura-t-elle, la gorge serrée.  

 

Elle était touchée par sa prévenance, le souci qu’il se faisait pour elle, la manière dont il s’occupait des enfants comme si ce n’était pas un poids supplémentaire pour lui alors que ça devait bouleverser ses habitudes. Il n’avait jamais appris mais il semblait savoir comment faire. C’en était même troublant, se dit-elle, fermant les yeux, blottie dans sa couette après avoir remis son téléphone à charger, cette fois bien branché sur la prise.  

 

Quand il fut seul avec les jumeaux, Ryô déplaça le parc et y mit les enfants… même s’ils ronchonnèrent un peu à se retrouver enfermés. Au moins, dans cette configuration, il pouvait faire la vaisselle tout en gardant un œil sur eux. La manière dont ils avaient vite acquis le quatre patte, comme par un claquement de doigts, le laissait un peu pantois et il se dit qu’il n’était pas à l’abri de surprises. En ce qui les concernait, il se sentait devenir un adepte du « mieux vaut prévenir que guérir », encore plus, lorsqu’il vit Hanae s’accrocher au haut du parc et redresser le haut de son corps avec un cri ravi. Ces deux-là allaient courir avant qu’ils s’en rendent compte et ils n’auraient pas fini de les suivre, pensa-t-il.  

 

La vaisselle finie et rangée, il se tourna vers les deux loustics qui se trouvaient maintenant tous les deux à genoux accrochés aux barreaux du parc.  

 

- Quand vous aurez trouvé comment vous hisser sur vos jambes…, murmura-t-il, ne prenant pas la peine de finir sa phrase avec un sourire.  

- Que peut-on faire maintenant ?, leur demanda-t-il.  

 

Il rangea un peu puis prit un magazine et s’assit dans le canapé après avoir libéré les fauves… qui restèrent près du parc, se remettant à genoux. C’était une autre perspective, se dit-il, se levant et allant s’asseoir par terre à leurs côtés, tentant de se mettre à leur place. Ravis de sa présence, ce qui l’étonnait encore et toujours, ils s’amusèrent à passer de leur poste d’observation à lui, grimpant sur ses genoux, venant chercher un câlin ou simplement le toucher avant de retrouver leur nouvelle position de prédilection.  

 

L’activité dura un moment ainsi jusqu’à ce qu’ils montrent des signes de fatigue et finissent plus sur lui avachis qu’en position haute. Avisant l’heure, il les allongea dans le parc et partit préparer leurs affaires pour sortir avant d’aller réveiller Kaori. Contrairement à ses habitudes, elle mit quelques minutes à sortir de son lit avant d’aller se doucher.  

 

Quand elle descendit enfin, les jumeaux étaient habillés, la poussette dépliée, et ils n’attendaient plus qu’elle.  

 

- Je te laisse les mettre dans la poussette., lui offrit-il, lui laissant ces quelques instants ou moments pour les câliner un peu, ce qu’elle ne se priva pas de faire.  

- Tu as meilleure mine que tout à l’heure., lui fit-il savoir, un peu rassuré.  

- Ce n’est pas bien difficile., ironisa-t-elle, se sentant mieux.  

- Alors où tu nous emmènes ?, lui demanda-t-elle, curieuse.  

- Tu as ton téléphone, bien chargé cette fois ?, l’interrogea-t-il, légèrement moqueur.  

- Oui., lui affirma-t-elle avant de lui tirer la langue.  

- On va emmener ces deux jeunes enfants voir les vitrines de Noël et on va prendre des photos pour les montrer à leur père., lui apprit-il.  

 

Il vit les yeux de sa partenaire luire de larmes. Elle était émue par sa proposition et la pensée qui la sous-tendait.  

 

- Si j’étais à sa place, j’aimerais savoir que mes enfants vont bien et sont heureux, que ce qui me touche ne les affecte pas outre mesure., lui expliqua-t-il sans aucune gêne.  

- Toi, tu n’aimes pas tout ce toutim. Ca t’agace., lui rappela-t-elle.  

- Ca m’agaçait. J’ai appris à aimer., la corrigea-t-il.  

- Je ne sais pas si tu as eu le temps de mettre un sapin au manoir mais on peut gérer si tu veux ou en mettre un à l’appartement., proposa-t-il.  

- S’ils commencent à vadrouiller dans la maison, ça ne va pas être de tout repos…, pipa-t-elle.  

- On s’est battus contre des mercenaires, ce ne sont pas deux couches-culottes qui vont nous arrêter, non ?, la taquina-t-il.  

 

Il ouvrit la porte et la laissa passer avec la poussette, attrapant le sac à langer volumineux. Il la laissa à l’ascenseur et descendit les escaliers, les retrouvant au rez-de chaussée.  

 

- Tu as raison. Un sapin, ce serait bien pour eux… et ça me ferait très plaisir aussi. J’ai bien besoin d’un peu de magie pour me dire que Yoshi sera sorti d’ici quinze jours pour fêter Noël avec nous., apprécia-t-elle.  

- Il faut y croire, Kaori. Et de la magie, on va lui en donner., lui promit-il.  

 

Ils sortirent à peine surpris par le froid hivernal, resserrant malgré tout la protection qui couvrait les bébés et les bonnets et cache-nez qui les protégeaient et prirent la direction du centre-ville. Ils ne s’attardèrent pas de trop dans les rues commerçantes mais prirent le parti de passer un moment au centre commercial où ils seraient à l’abri et pourraient sortir les jumeaux de leur poussette.  

 

Ils furent en fait surpris de les trouver endormis lorsqu’ils arrivèrent mais, plutôt que de les réveiller, ils se posèrent un moment dans la zone des restaurants et café pour profiter d’un peu de repos.  

 

- Ca fait du bien d’être ici. Je me sens un peu coupable vis-à-vis de Yoshi mais ça me rappelle aussi qu’il y a une vie à côté. Ca me donne d’autres arguments pour l’aider à se battre., admit-elle.  

 

Ryô l’admira, la trouvant très jolie malgré son teint pâle. Le froid avait rosi ses joues et son regard avait de nouveau cette lueur vive, ce qui faisait plaisir à voir.  

 

- Je ne sais pas quand tu cesseras de m’étonner, Ryô., lui confia-t-elle, tournant les yeux vers lui.  

- T’étonner ? C’est un bien grand mot…, ironisa-t-il, un peu mal à l’aise.  

- Non. Ce n’est même pas le mot qui convient le mieux mais je ne sais mettre le doigt dessus., lui opposa-t-elle.  

- Il y a quelques temps, tu faisais face à une furie qui ne savait plus où elle en était. Tu as su m’apaiser ce jour-là. J’étais une vraie boule de nerfs, bourrée de culpabilité, et tu as su me calmer. Je ne vais pas dire qu’elle ne me tiraille plus mais j’ai réappris à voir au-delà. Et aujourd’hui, tu es de nouveau là pour moi, pour les enfants et tu sembles si serein… Je ne sais pas comment ça aurait tourné si tu ne m’avais pas proposé de revenir à l’appartement. Personne ne me comprend comme tu le fais., lui avoua-t-elle.  

- On a eu du temps pour apprendre, Kaori, du temps et la confiance qu’on s’est accordés et qui nous a soudés… même si je ne voulais pas vraiment l’admettre., lui répondit-il avant d’avaler une gorgée de son café.  

- Regarde, ils se réveillent., fit-elle, voyant leurs paupières papillonner.  

 

Sans les brusquer, elle retira la protection de la poussette et redressa les dossiers, les mettant en position assise.  

 

- On y va alors. Fais chauffer ton téléphone., fit Ryô, se frottant les mains.  

 

Ils reprirent le chemin dans le centre commercial et s’arrêtèrent à chaque endroit spécialement décoré pour prendre des photos. Ryô photographiait les enfants, seuls ou avec leur mère, leurs regards écarquillés, éblouis par les lumières qui clignotaient et illuminaient les lieux, les étranges personnages qu’ils croisaient. Il les filma s’extasiant devant un train électrique qui tournait dans un paysage féerique enneigé, des nounours aussi grands, voire même plus, que des hommes, la musique douce, parfois mystérieuse, qui les entourait. Il les prit également en larmes devant le Père Noël, réfugiés dans le cou de leur mère qui ne savait plus où se mettre et ne voyait pas les regards empathiques des autres parents. Certains avaient déjà dû vivre la même expérience et rien que pour cela, Yoshi devait aussi le voir, se disait-il.  

 

- Voilà, on y est., fit-elle, entrant dans le hall de l’hôpital.  

 

Malgré le bon moment qu’ils venaient de passer, elle sentit la tension revenir de suite et, un instant, fut tentée de faire demi-tour et repartir se plonger dans le monde qu’ils venaient de quitter. Elle ne le fit cependant pas et céda la poussette à son partenaire, lui confiant ses enfants.  

 

- N’oublie pas, Kaori. La magie de Noël…, lui rappela-t-il.  

 

Pour lui, il n’était pas vraiment question de magie mais plus d’espoir et elle en avait toujours débordé. Ils allaient maintenant en donner à Yoshi pour qu’il se batte et sorte de cet hôpital pour passer du temps, encore un peu de temps avec sa famille.  

 

Elle acquiesça, embrassa les enfants sur le front et, après un moment d’hésitation, Ryô sur la joue.  

 

- Merci pour tout ce que tu fais., lui murmura-t-elle avant de s’éloigner, téléphone en main.  

 

Dans l’ascenseur, alors que les portes se refermaient, elle leur fit un sourire et un petit signe de la main avant de se préparer mentalement à ce qui allait suivre.  

 

Le soulagement la prit quand elle trouve Yoshi encore dans sa chambre, les bips des machines lui assurant qu’il était encore en vie. Des yeux, elle fit le tour des indicateurs, jeta un coup d’oeil vers le tableau blanc où étaient notées diverses choses dont la dernière prise de température, correcte une heure auparavant, puis avança vers son mari qui avait les yeux fermés. Prête à patienter, elle avança la chaise non loin et s’assit posant une main sur la sienne.  

 

- Kaori, tu es là., l’entendit-elle murmurer.  

 

Elle leva le visage, croisa son regard fatigué et lui offrit son plus beau sourire.  

 

- Oui, je suis là et j’ai même amené les enfants avec moi., lui apprit-elle joyeusement.  

- Regarde., lui dit-elle, dégainant son téléphone face à son froncement de sourcils.  

 

Elle fit défiler les photos, les films et l’observa contempler ses enfants, les larmes roulant sur ses joues par moments. Il était ému, lui répondait quand il lui posait une question, le laissait à ses pensées dans le cas contraire.  

 

- Pas de Père Noël cette année pour eux apparemment., rit-il légèrement tout en caressant l’écran du bout des doigts.  

- Non, pas de Père Noël. Il ne leur faut que leur père., lui dit-elle, prenant sa main.  

 

Il la contempla un moment, n’osant la blesser en lui disant qu’il se sentait épuisé et qu’il ne voyait pas comment il pourrait réussir à s’en sortir mais il sentit la chaleur de ses doigts, entendit les rires émaner de la vidéo suivante et une force incroyable sembla l’envahir.  

 

- Je ferais tout pour être là., lui promit-il, pressant sa main.  

- Je sais. J’ai confiance en toi et je serai là pour t’épauler., lui fit-elle savoir, plongeant dans son regard.  

 

Il ne répondit pas mais se contenta d’acquiescer, se sentant un peu plus confiant en l’avenir et conscient de la chance qu’il avait d’être bien entouré par sa femme et encore plus qu’ils le soient par une plus grande famille.  

 

 


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