Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 104 :: Chapitre 104

Publiée: 14-04-24 - Mise à jour: 14-04-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 104  

 

- Tu es sûre de toi ?, murmura Ryô, plongeant dans le regard de Kaori.  

 

Les dernières semaines avaient été chaotiques et il ne s’était pas attendu à se retrouver là ce soir-là.  

 

- Oui. Je n’ai aucun doute sur le sujet., lui dit-elle, se mordillant la lèvre, son regard se brouillant.  

- On ferait peut-être mieux d’attendre., répondit-il, levant la main et essuyant la larme qui échappa.  

 

Tout était si soudain. Il ne voulait pas qu’elle regrette. Il savait à quel point les décisions hâtives pouvaient être mauvaises et celle-ci était si soudaine qu’il n’était pas certain qu’elle ait prévu toutes les conséquences. Il ne pouvait pas la perdre… les perdre.  

 

La sensation humide sur sa joue rappela à Kaori toutes les autres larmes qu’elle avait versées depuis plusieurs semaines. L’approche de l’anniversaire des jumeaux avait ravivé la douleur qui n’avait fait que croître pendant les trois semaines qui avaient suivi, entraînant avec elle la réapparition de la culpabilité… mais elles n’avaient pas disparu la date passée. Elles étaient restées là comme deux épouvantails dans un champ de maïs, dressant un mur invisible entre elle et Ryô. Deux jours plus tôt, elle n’avait plus su faire face et elle était partie sans un mot. Les enfants étaient chez leurs grands-parents, ils n’étaient qu’à deux et elle n’avait pas su gérer. Cela faisait un an qu’ils avaient mis Yoshi dans sa stèle…  

 

- Je ne veux pas attendre. Je suis sûre de moi., lui assura-t-elle, plongeant dans son regard.  

 

Ils restèrent ainsi un moment avant qu’elle ne décroche et s’éloigne, montant les escaliers. Il la regarda faire, indécis sur ce qu’il devait faire.  

 

Il se souvenait de ce qu’il avait ressenti lorsqu’il était rentré et avait trouvé l’appartement vide. Il était juste aller faire le tour de ses indics, ce qui lui avait pris un peu plus d’une heure… à peine. Mais cette heure lui avait paru interminable et il n’avait cessé de se demander dans quel état il allait la retrouver. Kaori lui semblait si loin depuis trop longtemps, ce qui était assez ironique alors qu’il pouvait la tenir dans ses bras tous les soirs mais c’était comme si elle n’était pas vraiment là et ça l’inquiétait de plus en plus.  

 

Il avait compris dès qu’il était rentré. Il ne savait pas pourquoi mais il avait su qu’elle était partie et que ce n’était pas l’affaire d’une heure ou deux pour faire les courses ou s’aérer l’esprit. Elle était partie sans le prévenir et ça avait été douloureux avant même de voir les émetteurs sur la table. Elle voulait être seule, elle ne voulait pas de lui, restait à savoir si c’était temporaire ou définitif… Il avait eu envie de courir jusqu’à la mini et foncer jusqu’au manoir, juste pour savoir si elle était allée chercher les enfants et les avait emmenés au loin. Il en avait attrapé des suées froides mais il s’était restreint.  

 

Il s’était astreint à d’abord monter à l’étage jusqu’à leur chambre et vérifier ce qui avait été pris. Il avait été soulagé de trouver encore les photos sur la commode, les livres que les enfants affectionnaient. Il n’avait pas à craindre un départ définitif… pour le moment. Il n’avait pas besoin de courir jusque là-bas et les inquiéter. Il avait poussé l’enquête jusqu’à leur chambre et remarqué qu’elle avait pris quelques vêtements mais, là encore, rien qui annonçait quelque chose de définitif. Visiblement, Kaori comptait revenir mais reviendrait-elle pour toujours ou pour quelques heures seulement ?  

 

Il ne savait pas s’il prenait la bonne décision mais il tourna les talons et prit le même chemin qu’elle. Il monta les marches une à une, s’étonnant de son calme. Ce n’était pas le sentiment auquel il s’attendait à cette occasion. Il avait pensé être plus fébrile mais il fallait vraiment croire qu’il avait mûri… ou peut-être qu’il doutait encore de devoir la laisser faire.  

 

Il la retrouva dans leur chambre, les portes de l’armoire ouverte, des vêtements sur le lit. Les mains dans les poches, il resta immobile sur le seuil de la porte, la colère elle aussi sur le seuil.  

 

- Tu es partie pendant deux jours, Kaori. Tu es partie sans un mot, sans prévenir. Deux jours sans nouvelles. J’ai de quoi douter, non ?, se lança-t-il au bout d’un moment, la voyant refermer l’armoire.  

- Tu reviens, la fleur au fusil, et tu m’annonces…, continua-t-il.  

- Tu aurais préféré autre chose ?, le coupa-t-elle, se retournant vers lui.  

- Non, bien évidemment… mais tu peux comprendre mon incompréhension alors que j’ai cru te perdre., répliqua-t-il.  

 

Elle eut la décence de détourner le regard, acceptant ses reproches plus que légitimes. Elle ne voulait pas revenir sur ce qui s’était passé. Elle ne voulait pas l’accabler plus avec les idées sombres qui l’avaient traversée et qu’elle avait réussi à chasser en prenant de la distance. Elle voulait juste lui dire, lui montrer à quel point elle l’aimait pour qu’il n’ait aucun doute sur le sujet. Malgré tout, elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’elle n’aurait pas gain de cause avec lui si elle ne lui donnait pas un minimum d’explications.  

 

- Je vais résumer si tu peux t’en contenter : j’ai été… je n’ai pas su faire face aux émotions qui m’ont prise à l’approche de l’anniversaire de la mort de Yoshi. J’ai eu besoin d’espace et ça m’a pris comme ça, juste une sensation d’étouffer et d’urgence. Ca n’avait rien à voir avec toi, à aucun moment., lui dit-elle.  

 

Les enfants n’étaient pas là depuis deux jours et elle plongeait de plus en plus. Il était parti faire le tour de ses indics et elle n’avait rien eu pour briser le cercle infernal, ou plutôt le vortex qui l’avait aspirée. Elle avait eu besoin d’air, d’échapper aux murs qui semblaient se refermer sur elle, aux voix dans sa tête, aux fantômes de l’appartement, d’être seule, complètement seule. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle avait jeté des affaires dans un sac, enlevé ses émetteurs. Cette journée-là était passée dans un brouillard épais.  

 

- Et donc tu es revenue et tu veux… Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée., conclut-il d’un ton impassible.  

 

Deux jours d’absence, deux jours d’inquiétude, deux jours à se demander si c’était la fin. Il aurait dû la pousser pour avoir plus d’explications mais elle était là et elle n’allait visiblement pas le quitter. Le reste pouvait attendre. La seule chose qui comptait c’était de ne pas la laisser prendre une décision qu’elle regretterait.  

 

Il la vit approcher et sentit ses mains se poser sur ses avant-bras.  

 

- Et moi si. J’ai trop laissé mes fantômes et mes doutes se mettre entre nous alors que j’aurais juste dû me concentrer sur nous, sur ce qu’on a. Je t’aime, Ryô. Je t’aime et je ne veux pas que tu aies de doute comme je n’en ai plus non plus. J’ai envie qu’on soit un couple sur tous les plans., lui affirma-t-elle.  

 

Ses doigts remontèrent jusqu’à sa nuque et elle se serra contre lui.  

 

- Tu voudras bien me pardonner encore une fois mes errances ?, murmura-t-elle, la crainte qu’il la rejette visible dans son regard.  

 

Il posa la main sur sa joue et la caressa du pouce pour l’apaiser.  

 

- Tu n’as pas besoin de demander. Tu es là, c’est tout ce qui compte, ça et le fait que tu ne prennes pas une décision avec laquelle tu ne serais pas à l’aise., lui retourna-t-il.  

 

Elle le regarda et sentit son cœur se gonfler un peu plus d’amour pour lui, pour sa prévenance et le fait qu’il la protège encore et toujours alors qu’elle n’avait pas su en faire de même en s’enfuyant.  

 

- Ce n’est pas un peu le comble que ce soit toi qui veuilles patienter encore ?, plaisanta-t-elle.  

- C’est possible…, fit-il, se grattant le menton avec un sourire malicieux.  

- Bon, d’accord. C’est vrai., admit-il face à son sourcil levé.  

- Je sais que ma décision est inattendue mais je suis sûre de moi., lui assura-t-elle.  

 

Elle s’était réveillée au petit matin, groggy, ne se souvenant même pas quand elle était passée du brouillard dans lequel elle était plongée à un sommeil profond, noir comme une nuit sans lune. Elle s’était alors rendue compte qu’elle était dans une chambre d’hôtel, loin de son quartier. C’était certainement mieux que d’avoir passé la nuit dehors ou encore au cimetière qui aurait pu être son lieu de réflexion. Pendant un long moment, elle était restée allongée, observant le plafond et résumant ce qui l’avait amenée là. Elle ne s’était pas arrêtée à la journée de la veille dont elle n’avait pas grand souvenir mais aux dernières semaines, depuis le moment où elle avait commencé à ressentir ce sentiment oppressant.  

 

C’était quelques jours après Noël, enfin plus précisément, quelques jours après le retour de ses beaux-parents dans leur vie. Leur acceptation lui avait fait du bien mais ça n’avait pas été suffisant visiblement. A chaque baiser échangé, chaque réveil après une nuit sereine de sommeil entre les bras de son compagnon, la vague de bien-être qu’elle ressentait était teintée d’un petit goût amer de culpabilité, encore et toujours. Elle aurait peut-être dû en parler avec Ryô… Non, elle aurait dû lui en parler, se corrigea-t-elle, le regardant. Sa sérénité l’aurait apaisée, il aurait su trouver les mots, les gestes pour chasser la tension qui naissait et qui allait grandir insidieusement avec la tristesse des anniversaires qui s’annonçaient mais elle n’avait vu que jours marquants, pas ce que les autres jours pouvaient amener, chaque moment de bonheur.  

 

Elle leva la tête et approcha de lui, les mains glissées derrière son cou. Elle vit ses lèvres s’entrouvrir et vint sceller leurs souffles en un seul, retrouvant ce petit plaisir qui l’avait amenée sur des sentiers obscurs. Elle chercha un instant et sourit en ne ressentant pas cette jalouse qu’avait été la culpabilité. Elle n’avait pas à s’en vouloir d’aimer. Elle n’avait pas à s’en vouloir de ne pas avoir attendu que son mari soit mort depuis un an. Elle avait aimé Yoshi, il aurait toujours une place dans son cœur mais, aujourd’hui, elle aimait Ryô et n’avait pas à en rougir.  

 

Elle sentit les doigts de son compagnon effleurer sa nuque, s’accrochant au passage sur la chaîne qui tenait son alliance, et s’immobilisa.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta Ryô, la sentant immobile contre lui, contre ses lèvres, le souffle comme suspendu.  

- Je… tout va bien, ne t’inquiète pas., murmura-t-elle, s’écartant.  

- Ca n’en a pas l’air pourtant., lui fit-il remarquer, fronçant les sourcils.  

 

Elle releva les yeux et tenta d’esquisser un sourire, trouvant du bout des doigts la chaîne et sortant son alliance de sa cachette sous son chemisier. Elle l’observa pendant quelques instants, se demandant quoi faire, avant de se décider.  

 

- Kaori… Ne te force pas à…, lui conseilla Ryô, soucieux.  

- Je ne me force à rien., lui opposa-t-elle.  

- Il est temps que je suive tes conseils., ajouta-t-elle, détachant la chaîne de son cou avant de la refermer.  

- Mes conseils ?, répéta-t-il, ne comprenant pas.  

- Je… Je tue mon fantôme. Tu es là où est ta place, Ryô. Je dois cesser de laisser des traces de mon fantôme parce qu’elles ne m’aident pas à avancer comme on en a le droit et comme il le voulait. Il ne restera de lui que la trace dans mon cœur et les jumeaux. Je tue mon fantôme., résuma-t-elle, vocalisant ce qu’elle avait trouvé la force en elle de faire pendant cette dernière journée.  

 

Tuer son fantôme… ou peut-être plus le laisser partir parce qu’il s’était déjà effacé au moment de partir, accepter de vivre sa vie avec Ryô et les enfants comme une vraie famille, un vrai couple.  

 

- Fais-moi l’amour., lui demanda-t-elle après avoir rangé le bijou dans sa table de chevet.  

- Si tu veux toujours de moi, de nous, acceptes-tu qu’on passe cette dernière étape ensemble aujourd’hui ?, insista-t-elle.  

- Et si tu as des craintes, je suis sûre de moi. Plus de retour en arrière, plus de crainte que je laisserai grandir en moi jusqu’à me faire dérailler. Juste toi et moi, ensemble pour toujours., résuma-t-elle.  

 

Il ne cacha rien de l’émotion qu’il ressentit à ce moment-là, de savoir qu’elle était prête à s’appuyer sur leur couple pour affronter les problèmes qui pourraient advenir. Il ne lui reprocherait pas de ne pas l’avoir fait avant.  

 

- Je serai là si tu en as besoin. Alors appuie-toi sur moi, sur nous., lui conseilla-t-il, approchant et posant la main sur sa joue.  

- Je vais te prendre au mot., acquiesça-t-elle.  

 

Elle repassa les bras autour de ses épaules et vint chercher ses lèvres. Malgré tout, lorsqu’il croisa son regard, il sut qu’elle avait parfaitement compris son message et il l’enlaça pour répondre à son étreinte. Leurs lèvres se joignirent et s’explorèrent un long moment tout en tendresse.  

 

- Je t’aime., murmura-t-elle.  

- Moi aussi, je t’aime. Tu m’as fichu la frousse., lui confia-t-il à voix basse avant de revenir chercher ses lèvres.  

 

Ils s’embrassèrent de manière plus passionnée, franchissant les barrières, se donnant l’un à l’autre tout ce qu’ils voulaient partager. Ils laissèrent leurs mains voyager sur le corps de l’autre, le découvrant comme si c’était la première fois. Ils avaient le temps, il n’y avait aucune urgence, pas d’arrivée intempestive d’enfants à surveiller, juste eux et l’amour qu’ils voulaient se faire et se donner.  

 

Le tee-shirt vola dans les airs et les lèvres se retrouvèrent avant de voguer timidement, lentement sur le torse masculin. C’était tellement mieux que ce qu’ils avaient vécu la première fois, pensa Ryô, fermant les yeux en sentant sa partenaire découvrir son corps de la bouche et des mains. Et elle était plus qu’appliquée…  

 

S’impatientant, Kaori s’écarta et tenta de déboutonner son chemisier mais son compagnon l’arrêta, posant la main sur ses doigts.  

 

- Je t’ai dit…, commença-t-elle, fronçant les sourcils.  

- Je n’ai pas l’intention de mettre un terme à cette activité mais laisse-moi le plaisir d’exercer mon art., lui dit-il d’un ton séducteur.  

 

Elle le regarda et rougit face à son regard chaud. Ces doigts lâchèrent le bouton et attendit qu’il prenne sa suite. Il ne le fit pas. Il posa les mains sur ses joues et vint l’embrasser. Il prit son temps, l’embrassa avec douceur avant de laisser les choses se passionner. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux, puis sur sa nuque. Il adorait la texture de ses cheveux, la douceur de sa peau. Il poursuivit sur ses épaules, les caressant doucement, avant de venir chercher le premier bouton. Il les défit un à un, laissant ses doigts glisser subrepticement sous le tissu par moments jusqu’au moment où il arriva au dernier. Il écarta les pans avant de remonter sur ses épaules, découvrant son soutien-gorge blanc.  

 

- J’aurais aimé que ce soit la première fois pour nous, une première fois tellement plus belle que ce qu’on a eue., murmura-t-il.  

- Ce n’était pas la première fois de mes rêves parce qu’à la fin, ça n’a pas tourné comme j’aurais aimé mais ça a été un beau moment malgré tout., lui opposa-t-elle.  

- Tu méritais mieux., objecta-t-il, s’en voulant encore de ce moment d’égarement.  

- J’ai mieux. Je nous ai nous., lui imposa-t-elle.  

 

Il plongea dans son regard et y lut sa sérénité, cette sérénité qu’il n’avait pas vue depuis bien longtemps. Il se pencha de nouveau sur elle et l’embrassa de nouveau, faisant glisser le tissu le long de ses bras avant de les parcourir lentement de leurs doigts qu’il entrelaça pendant un moment, la faisant reculer vers le lit à ses épaules qu’il retrouva en même temps qu’elle, allongé dans l’écrin confortable qui abritait leurs nuits.  

 

Sentant ses lèvres errer sur sa gorge, ses doigts descendant sur ses côtes, Kaori observa le plafond, cherchant le moindre signe de malaise qui pourrait faire de ce moment beau et sensuel une bombe à retardement qui leur exploserait à la figure. Esquissant un léger sourire, elle ferma les yeux et glissa les doigts dans les cheveux de son compagnon : elle se sentait bien, à sa place. Elle attendait avec impatience le moment où ils ne feraient plus qu’un mais elle avait aussi tout le temps de profiter des préliminaires.  

 

La journée avait été âpre en réflexions, du moment où elle s’était plongée sous la douche pour y masquer ses larmes de peur, de frustration et de colère à celui où elle s’était retrouvée au pied de leur immeuble, sereine, décidée à assumer complètement leur relation mais inquiète de sa réaction. Entre temps, elle avait vogué à travers la ville, du parc à la gare, du cimetière à l’hôpital qu’ils avaient fréquenté et avait fait face à son fantôme, à ses doutes, à sa culpabilité au fur et à mesure, les laissant l’accompagner puis derrière elle au fil de ses pas.  

 

Ses lèvres sur les siennes la ramenèrent au moment présent et ce moment présent était particulièrement doux et délicieux. Il avait un avant-goût de paradis comme le baiser qu’il lui infligeait qui s’approfondit et la plongea un peu plus dans un abîme de désir. Elle gémit de frustration lorsqu’il quitta sa bouche mais un soupir lui échappa en le sentant butiner sa joue puis sa nuque jusqu’au moment où il en frôla le creux. Elle lui échappa brusquement, un rire résonnant dans la pièce.  

 

- Ca sent le défi à plein nez., pipa-t-il, malicieux.  

- Je crains que tu ne rates à chaque fois. C’est sensible., lui opposa-t-elle, se mordillant la lèvre.  

 

Elle s’écarta de nouveau lorsqu’il tenta d’approcher mais il posa les lèvres sur sa clavicule. Elle ferma les yeux et le laissa reprendre ses pérégrinations sensuelles. Elle en profita pour glisser les mains dans son dos, en appréciant une nouvelle fois la largeur et surtout la musculature qui lui conférait encore plus cette impression de force. Elle se plut à suivre les lignes des muscles qui jouaient sous ses doigts de haut en bas, reprenant de ses épaules à chaque fois qu’elle arrivait à la ceinture de son jean… jusqu’à ce que ce ne soit plus suffisant. Elle tenta alors de glisser en dessous, chose plutôt compliquée à cause de la ceinture qu’elle entreprit alors de lui défaire, le faisant basculer sur le dos.  

 

Comprenant l’envie de sa compagne, Ryô se laissa faire obligeamment. Quand il la vit se mettre à califourchon sur lui, il eut du mal à y croire mais il n’était plus sûr d’avoir tout à fait la même femme face à lui. Le feu du désir brillait dans ses yeux et il devait admettre que le ressentant également, il ne se sentait pas tout à fait pareil non plus… sinon elle n’aurait probablement plus son soutien-gorge depuis le temps. Du temps, ils en avaient et surtout celui de faire les choses correctement, pleinement.  

 

Les deux derniers jours avaient été éprouvants. Ils avaient visiblement cogité énormément tous les deux mais maintenant ils allaient franchir une nouvelle étape dans leur couple, dans leur vie. Il avait tant attendu pour être enfin cet homme-là avec elle, son compagnon, son amant, l’homme qu’elle pouvait aimer librement… Finalement, chaque dégringolade, chaque coup dur les avait amenés là où ils devaient être et ils y étaient maintenant. Ca avait été éprouvant mais ça valait le coup, se dit-il, levant la main et caressant sa joue.  

 

Kaori lui sourit, embrassa sa paume de main puis se pencha pour parcourir son torse des lèvres comme il l’avait fait avec elle. Son torse, puis son ventre qu’elle dégagea un peu plus en tirant le cuir hors de la boucle en métal avant d’attaquer le bouton et la fermeture éclair. Elle le sentit frissonner lorsqu’elle posa les lèvres sur la peau découverte. Surprise, elle leva le regard vers lui avant de recommencer et ressentir la même chose, ça plus une sensation au niveau de sa poitrine pressée contre son membre encore emprisonné.  

 

- Ca te fait de l’effet, on dirait., le titilla-t-elle avec un sourire mutin.  

 

Il eut envie de lui faire ravaler son petit sourire satisfait, non qu’il en était fâché mais il ne fallait pas jouer avec le désir puissant qui courait dans ses veines et qu’il maîtrisait de plus en plus difficilement.  

 

- Ca répond à ta question ?, lui retourna-t-il, la surplombant.  

 

Il l’avait en un quart de seconde retourner sur le dos et lui avait retiré son pantalon, la laissant uniquement parée de dentelles blanches. Un instant soufflée, elle esquissa un large sourire et le fixa droit dans les yeux.  

 

- Ca répond à ta question ?, lui demanda-t-elle, lui jetant son soutien-gorge à la figure.  

 

Ce fut à son tour d’être soufflé par la tentatrice qui lui faisait face. Il l’observa, baissa les yeux sur sa poitrine avant d’en approcher le visage et d’y poser les lèvres. Il se retint de tout commentaire lorsqu’il l’entendit prendre une profonde inspiration de surprise sous l’effet des émotions qui montèrent. Il vénéra ses collines comme il en rêvait depuis si longtemps, ses doigts partant en quête d’un autre territoire. Le désir devenait insoutenable et demandait un assouvissement complet et dans des délais raisonnables, si de raison on pouvait parler. Il sentit les mains de sa partenaire tenter de faire glisser son jean sans grand succès et lui donna un coup de main, le déparant simultanément de son caleçon.  

 

Il ne s’en offusqua pas et encore moins des mains baladeuses qui vinrent tâter le terrain par la face arrière pour commencer. Il adorait les sensations qu’elle faisait naître en lui tout comme elle devait apprécier celles qu’il lui donnait à en juger son corps qui dansait contre le sien, les murmures qui lui échappaient. Attentif à ses réactions, il glissa la main dans sa culotte et la caressa doucement. Lorsqu’il l’entendit gémir doucement, il approfondit ses caresses, malmenant toujours avec beaucoup de tendresse sa poitrine.  

 

En souhaitant plus, Kaori glissa les doigts sous les élastiques de son sous-vêtement et le fit glisser de ses hanches. Le sentant, son partenaire s’arrêta et, après un bref coup d’oeil, releva les yeux sur elle, lui lançant un regard consterné.  

 

- Il va vraiment falloir qu’on discute de la répartition des tâches dans notre couple. Ton effeuillage me revient., lui fit-il savoir.  

- Alors dépêche-toi. J’ai assez attendu, Ryô. Je te veux… maintenant., lui retourna-t-elle.  

 

Il l’observa un instant puis l’embrassa, faisant glisser la dentelle le long de ses jambes. Libre de toute entrave, Kaori l’enlaça et, taquinant la pulpe de ses lèvres, le caressa intimement tout en se plaçant comme elle en avait envie, comme elle se souvenait la manière dont ils avaient eu du plaisir. Elle le sentit aller et venir contre elle un moment avant de le sentir en elle. Elle exhala un soupir de contentement, retint les larmes de joie qu’elle ressentit et l’enlaça, amenant sa tête contre son épaule. Elle voulait le sentir partout sur elle et en elle. Ils étaient enfin un tout complet et uni que rien ne pourrait atteindre. Elle voulait croire que cette fois serait enfin la bonne, confortée par la sensation de ses bras l’entourant. 

 


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