Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 19 :: Chapitre 19

Publiée: 03-10-22 - Mise à jour: 03-10-22

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'épisode. L'intrigue reprend. Que va-t-il se passer maintenant que Kaori retourne dans la gueule du loup? Quelle va être la réaction de Ryô et comment vont se passer les retrouvailles entre Monsieur N et elle? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 19  

 

Nerveuse, Kaori monta dans l’ascenseur jusqu’au vingt-cinquième étage. Certes, c’était Monsieur N qui lui avait demandé de revenir et leur dernière entrevue s’était bien passée même si elle avait été interrompue par une balle qui avait explosé son verre mais il s’était déjà montré lunatique alors elle s’attendait à tout… y compris à se faire de nouveau jeter dehors. Après tout, ça achèverait sa journée de la manière dont elle avait commencé, soupira-t-elle, imposant un sourire sur ses lèvres alors que les portes de l’ascenseur s’ouvraient.  

 

- Bonsoir Kaori !, l’accueillit Yoshihide, l’attendant visiblement dans le hall de son appartement.  

- Bon… soir., fit-elle, surprise  

- Vous venez de rentrer ?, l’interrogea-t-elle, se reprenant.  

- On peut dire ça., acquiesça-t-il, l’aidant à enlever sa veste.  

 

Elle n’osa rien dire et le laissa faire, le remerciant d’un sourire. Elle ne savait pas quoi dire après ce geste plein de galanterie auquel elle n’était pas habituée.  

 

- Je peux vous offrir un verre ?, lui proposa-t-il.  

- Non merci., répondit-elle.  

- Pas d’alcool pendant le service ?, la taquina-t-il.  

- Je… Je ne tiens pas bien l’alcool., avoua-t-elle.  

- Alors que diriez-vous d’un thé ?, suggéra-t-il.  

- Avec plaisir., acquiesça-t-elle.  

 

Elle le suivit jusqu’à la cuisine et prit place sur l’un des tabourets hauts à son signal.  

 

- Vous… Vous n’avez pas eu de mal à dormir après ce qui est arrivé hier ?, l’interrogea-t-elle, l’air soucieux.  

- Chassez ce vilain pli de votre visage : vous n’y étiez pour rien. Après ce plein d’émotions, je suis tombé comme une masse., lui répondit-il.  

- Vous pensez que vous étiez visé ?, lui demanda-t-elle, l’instinct professionnel refaisant surface.  

- Je pense surtout que je n’ai pas envie de parler de tout cela. C’est trop sombre. Alors on va jouer., lui annonça-t-il avec un grand sourire, lui tendant une tasse fumante.  

 

Elle le regarda avec des yeux ronds, tellement son attitude était à l’opposé de celle qu’elle avait connue. Amical, détendu, volontaire… Avait-elle été touchée la veille et vivait-elle un songe ? Parce que Ryô s’était montré sous son pire jour le matin même alors peut-être bien qu’en fait, elle était allongée dans un lit d’hôpital, inconsciente, et rêvait, inversant les rôles des deux hommes.  

 

- Jouer ?, balbutia-t-elle, incrédule.  

 

Il se pencha vers elle avec un sourire amusé.  

 

- Si ça peut vous rassurer, je ne vous propose pas le même jeu que celui auquel Tami et moi avons joué la dernière fois., lui chuchota-t-il comme s’il lui faisait une confidence.  

- Tant mieux parce que j’aurais refusé., lui répondit-elle avec un léger sourire.  

- Venez., fit-il, prenant leurs tasses et la ramenant vers le salon.  

- Je vais avoir besoin de votre aide. Il faudrait bouger cette table par ici et attraper deux coussins du divan., lui demanda-t-il, montrant ses mains occupées en guise d’excuse.  

- D’accord., acquiesça Kaori, s’exécutant.  

- Merci. Le jeu est dans le tiroir du haut, là., lui indiqua-t-il.  

- Le jeu de go ?, demanda-t-elle, sortant la boîte.  

 

Elle la ramena et prit place face à Yoshihide déjà assis, ajustant son pantalon pour en ôter les plis. Elle ne put s’empêcher de sourire en comparant son attitude empruntée à celle plus décontractée de Ryô.  

 

- J’ai quelque chose sur le visage ?, s’enquit-il poliment.  

- Non, du tout. Je me disais qu’un jeu de stratégie, ça vous ressemblait bien., répondit-elle, préférant cette excuse à la vérité.  

- Je peux vous proposer d’autres jeux mais ils ressembleront à cela aussi., s’excusa-t-il.  

- Non, c’est très bien. Ça fait longtemps que je n’y ai pas joué en plus., lui apprit-elle.  

- Je vous laisse les noirs., lui offrit-il, lui permettant ainsi de commencer la partie.  

- Je ne sais pas si c’est un cadeau., lâcha-t-elle, posant la première pierre comme on le lui avait appris dans ses souvenirs.  

 

Elle ressentit une certaine nostalgie en repensant à la première fois qu’elle y avait joué et son regard se fit plus vague alors que son esprit partait dans le passé.  

 

- Kaori… Tout va bien ?, lui demanda Yoshihide d’une voix un peu plus douce.  

 

Elle leva les yeux vers lui, revenant doucement à la réalité. Elle s’en voulut d’avoir faussé en quelque sorte compagnie à son hôte, même si ça n’avait été qu’un court instant, et surtout qu’il s’en soit aperçu.  

 

- Oui. Excusez-moi. Une réminiscence., expliqua-t-elle, jouant.  

- Vous voulez en parler ?, tenta-t-il après quelques coups effectués en silence.  

- Je… non. Je ne vais pas vous embêter avec ça., refusa-t-elle.  

- Je viens de vous faire prisonnière., lui annonça-t-il, posant un pion blanc qui bouclait ainsi une chaîne blanche autour de certains pions noirs.  

- C’est le jeu., nuança-t-elle, fair-play.  

- Je troque vos prisonniers contre la raison de cet air triste., lui proposa-t-il.  

- Ce n’est pas dans les règles., se rappela-t-elle.  

- Les règles sont faites pour être contournées, non ?, plaisanta-t-il.  

 

La remarque lui rappela Ryô pour certains points et penser à lui et ce qui s’était passé le matin même la désarma. Elle se força néanmoins à rire légèrement, masquant son désarroi.  

 

- C’est vous qui vous désavantagez. D’accord, on échange., acquiesça-t-elle.  

- Je repensais seulement à la première fois que j’avais joué à ce jeu., lui dit-elle alors qu’il faisait tomber les pions dans sa main.  

 

Il suspendit son geste, gardant quelques pierres en rétention, tout en la regardant.  

 

- Insuffisant. J’en attends plus. Qui vous a appris à jouer ? Votre petit-ami ?, l’interrogea-t-il d’un ton neutre.  

- Non… C’est mon frère.  

- Vous avez un frère ?, s’étonna-t-il.  

- Pourquoi cela vous étonne-t-il ?, répondit-elle, amusée.  

- Parce que si j’avais une sœur, je refuserais qu’elle vive avec un homme sans y être mariée… surtout en sachant qu’ils couchent ensemble., répliqua-t-il très sérieusement.  

- Que…, commença-t-elle par objecter avant de se raviser et de laisser le doute planer.  

- Mon frère était le meilleur ami de Ryô., murmura-t-elle, baissant les yeux.  

 

Le silence plana quelques secondes pendant lesquelles elle ne vit pas le regard sombre de l’homme face à elle.  

 

- Il est donc mort… Je suis navré, Kaori. Je ne voulais pas vous faire de peine., s’excusa-t-il.  

- Ce n’est pas grave. C’est la vie., éluda-t-elle.  

- C’est arrivé il y a longtemps ?, l’interrogea-t-il, posant les pierres noires à côté d’elle.  

- Huit ans bientôt…  

- Et visiblement sa disparition reste encore vive pour vous., constata-t-il.  

- On n’oublie pas facilement les gens que l’on aime et j’aimais Hideyuki., lui confia-t-elle, plaçant une pierre sur le plateau.  

- Il avait de la chance… comme votre ami., fit Yoshihide, jouant à son tour.  

 

Kaori leva les yeux et observa son adversaire un court instant.  

 

- Non. C’est moi qui ai eu de la chance de les rencontrer., objecta-t-elle.  

- La vue est magnifique d’ici., murmura-t-elle, jetant un œil par la fenêtre.  

- Je me suis souvenu que vous l’aimiez. C’est pour cela que je vous ai fait mettre la table ici. Comme cela, vous pourriez admirer la vue tout en supportant de jouer avec moi., lui expliqua-t-il.  

- Supporter de jouer avec vous ?, ricana-t-elle légèrement, secouant la tête tout en posant une pierre sur le plateau.  

- Je ne supporte pas de jouer avec vous. Ca me fait plaisir qu’on puisse passer un moment convivial. Ca change des semaines d’avant. Et au fait… je vous ai fait prisonnier., lui répondit-elle, narquoise.  

- Je devrais m’en offusquer… mais je ferai avec., répliqua-t-il, lui adressant un sourire de connivence.  

- Et merci pour avoir pensé à la vue. C’est vrai que je l’adore., admit-elle, regardant par la fenêtre.  

- Elle est effectivement magnifique., acquiesça Yoshihide, l’observant attentivement.  

 

Au son particulier de sa voix, elle le regarda et se sentit rougir à l’intensité de son regard.  

 

- Je… Je crois que vous avez gagné., lui apprit-elle, pointant vers le plateau.  

- Oh… Tant mieux. Ca fait longtemps que vous êtes avec Ryô ?, l’interrogea-t-il.  

- On refait une partie ?, suggéra-t-elle, ramassant les pierres.  

- Question sensible apparemment. C’est un sujet tabou ?, lui demanda-t-il, curieux.  

- Mes histoires de couple n’ont rien d’intéressant., biaisa-t-elle, mal à l’aise.  

- Ca, ça pique ma curiosité. Allez, dites-moi quelque chose. Ca me fera cogiter., insista-t-il, le regard pétillant.  

- Parce que vos affaires ne suffisent pas ?, éluda-t-elle.  

- Trop connu. Ca, ce serait du neuf., fit-il.  

 

Nerveuse, elle rangea le tout dans la boîte qu’elle alla remettre dans le meuble. Lorsqu’elle se retourna, Yoshihide était également debout et l’observait, amusé. Elle avait la désagréable impression d’être un insecte sous un microscope. Finalement, c’était peut-être mieux lorsqu’il l’ignorait…  

 

- Il est peut-être temps de vous trouver une femme., répliqua-t-elle, relevant le menton et prenant un air impassible.  

- Peut-être…, admit-il à mi-voix, la regardant mystérieusement.  

- Candidate au poste ?, suggéra-t-il.  

- Je suis là pour trois heures par jour. J’ai une vie à côté., objecta-t-elle sur le ton de l’humour..  

- Une vie de millionnaire, des soirées, la tranquillité… Ca ne vous tente pas ?, lui demanda-t-il, l’observant attentivement.  

- Pas le moins du monde. L’amour est plus important que l’argent à mes yeux., objecta-t-elle.  

- Vous êtes très romantique…, ironisa-t-il, son regard s’assombrissant.  

 

Kaori le remarqua et aussitôt elle se prépara à l’attaque qui allait suivre. C’en était fini du gentil Yoshihide. Elle ne savait pas ce qu’il avait attendu d’elle, de l’amadouer, de la séduire ou elle ne savait quoi d’autre mais apparemment il était déjà lassé et plutôt que de subir, elle préféra agir.  

 

- La comédie a assez duré, c’est cela ? Vous allez me dire de m’en aller et de ne plus revenir ? J’avais dit à Tami que ça ne servait à rien mais bon, vous lui aurez au moins fait plaisir pendant quelques jours. Ne me demandez plus de revenir., lui asséna-t-elle, se dirigeant vers le hall pour reprendre sa veste et s’en aller.  

 

Elle ne se ferait pas renvoyer cette fois. C’était elle qui prenait les devants. Finalement, la journée se terminait aussi mal qu’elle avait commencé. A quoi aurait-elle pu s’attendre d’autre ? Elle appuyait sur le bouton de l’ascenseur lorsqu’une main la saisit violemment par l’épaule.  

 

Adossé à un arbre dans le parc en bas de l’immeuble, Ryô fumait une cigarette, observant d’un œil sombre la lumière qui perçait des fenêtres de l’appartement du vingt-cinquième étage. Il n’arrivait pas à croire qu’elle y était retournée. Ca le mettait dans une colère noire. Comment ce salaud avait-il pu utiliser sa meilleure amie pour amadouer Kaori ? Il n’avait vraiment aucune limite… mais ça, il s’en doutait déjà. Tout comme il connaissait la rectitude de sa partenaire… Ca ne l’avait pas empêché de perdre tout contrôle le matin même.  

 

- Ryô, j’ai quelque chose à te dire., lui avait-elle annoncé alors qu’il terminait son petit-déjeuner.  

- Non., avait-il objecté de suite.  

- Quoi ? Mais pourquoi ?, s’était-elle étonnée.  

- Tu vas me dire qu’on a une mission et que c’est un homme., avait-il répliqué, prenant un air ennuyé.  

- Et comme on n’a pas beaucoup d’argent d’avance sur le compte, tu vas vouloir me l’imposer mais je te dis non tout de suite !, avait-il répété.  

- En fait, ce n’est pas ça., avait-elle simplement dit, poussant un soupir d’ennui.  

 

Il aurait pu en rire : c’était toujours la même chose. Elle lui imposait un client et il refusait. Elle se mettait dans une colère noire, lui envoyait parfois une massue et il ne disait plus rien. Il pouvait comprendre son air agacé au vu des derniers développements autour de leur relation.  

 

- Oh… Peut-être est-ce une jeune femme alors ? Et tu es obligée d’accepter parce qu’il nous faut de l’argent., avait-il enchaîné, paraissant plus intéressé.  

- Pourquoi tu cherches à m’énerver ?, lui avait-elle retourné, lui lançant un regard noir.  

- Parce que ce n’est pas une mission ?  

- Non. J’ai retrouvé du travail., s’était-elle lancée.  

 

Il l’avait regardée sans y croire, n’ayant même pas su qu’elle en cherchait un à nouveau. Il pensait pourtant qu’elle avait suffisamment mis de côté pour renflouer le compte et voir venir. Pourquoi avait-elle donc voulu un autre travail ?  

 

- Tu commences quand ?, s’était-il renseigné d’un ton neutre.  

- Ce soir… à dix-huit heures., avait-elle avoué.  

 

Il se souvenait avoir posé sa tasse sur la table et l’avoir regardée, les yeux s’étrécissant. Il ne croyait pas aux coïncidences. La veille au soir, elle discutait avec Nishihara et, aujourd’hui, elle lui annonçait reprendre un travail à dix-huit heures.  

 

- Tu retournes travailler pour ce type ?, avait-il conclu d’une voix impassible.  

- Oui. Il me l’a demandé hier soir et j’ai accepté., avait-elle répondu.  

- Pourquoi ? Tu as envie de te faire jeter à nouveau comme une malpropre ?  

 

C’était sorti tout seul. Il se rappelait à quel point elle avait eu mal le jour où c’était arrivé et qu’elle avait mis quelques temps à surmonter son sentiment d’échec et de culpabilité. Bien sûr, elle avait perçu dans sa voix la nuance de colère et elle avait eu l’air touchée.  

 

- Non.  

- Alors pourquoi tu y retournes ?, avait-il insisté.  

- Parce que… Parce que j’ai fait une promesse., lui avait-elle confié, ramassant des miettes inexistantes sur la table.  

- Tu lui as fait une promesse ?, avait-il fait, incrédule.  

 

Il n’avait pas rêvé la scène quelques jours plus tôt où elle le rembarrait alors, à nouveau, que s’était-il passé pour qu’elle promette à Nishihara de revenir travailler pour lui ?  

 

- Pas à lui. A sa meilleure amie, Tami. Elle m’a fait promettre de revenir si elle réussissait à le convaincre de me reprendre. Elle a fait sa part et je ne pouvais que tenir ma promesse., avait-elle résumé.  

- Tu ne luis dois rien !, avait-il répondu sèchement.  

 

Ca ne pouvait pas arriver. Elle ne pouvait pas se jeter de nouveau dans la gueule du loup et il ne voulait toujours pas lui dire ce qu’elle risquait.  

 

- Je sais mais je ne pourrai plus me regarder en face si je ne respecte pas ma parole., avait-elle affirmé, soutenant son regard.  

 

Il le savait mais il ne pouvait pas la laisser faire. Kaori avait cette droiture de comportement qui faisait qu’elle ne pouvait se dédire en ayant fait une promesse. Makimura avait été pareil. Les chiens ne faisaient pas des chats et il aurait pu s’en attendrir si la situation n’était pas critique.  

 

- Arrête avec tes beaux principes ! Regarde à quoi ils te mènent !, s’était-il emporté.  

- Vas-y, dis-le moi !, l’avait-elle incité d’une voix dangereusement calme.  

- A faire la carpette ! Monsieur claque des doigts et tu accours. Que se serait-il passé si vous n’aviez pas été interrompus hier soir ? Tu aurais été jusqu’à coucher avec lui ? Il te fait tourner la tête, Kaori ?, n’avait-il pu s’empêcher de lui demander, la jalousie s’invitant dans la danse.  

 

Tirant sur sa cigarette, il se rappela la douleur qui avait traversé son corps lorsque la massue s’était abattue sur lui. Il ne l’avait pas volé à vrai dire… mais ça n’avait pas été la bonne stratégie qui l’avait guidé, ça avaient été ses sentiments, ses craintes. Cependant, il s’en était rendu compte trop tard.  

 

- Il ne me fait pas tourner la tête comme tu dis ! Tu penses donc que je suis si légère que cela, Ryô ? Tu crois que je peux t’aimer pendant aussi longtemps et tout oublier en quelques semaines ? Malgré tout ce que tu as pu me faire subir, je t’aime toujours !, avait-elle crié.  

 

Il avait tant aimé entendre ça, il s’était senti rassuré aussi sur ce plan-là mais ça ne changeait pas les choses : elle se mettait en danger.  

 

- Mais par moments, je me demande comment je fais pour encore y croire. Il faut vraiment être masochiste pour accepter une telle situation pendant aussi longtemps., avait-elle ajouté plus bas.  

- Tu as raison : il faut vraiment être masochiste pour accepter de se faire maltraiter à nouveau volontairement., avait-il répondu sèchement.  

 

Nouvelle et dernière erreur de sa part, la colère et la jalousie le guidant toujours. C’était ainsi qu’il se retrouvait là, à veiller de nouveau sur sa partenaire de loin, se demandant ce qu’il se passait là-haut. Avait-il ouvert une porte le matin même, la porte qui la ferait sortir de sa vie, la mènerait dans les bras d’un autre, de cet autre, de la mort ?  

 

- Tu as raison, Ryô, comme toujours. Il est peut-être temps que cela cesse et que mon monde cesse de tourner autour de toi., avait-elle murmuré avant de le quitter, les larmes aux yeux.  

 

Il avait entendu la porte claquer et ils ne s’étaient pas revus de la journée. Il avait fui la place, refusant de la croiser à nouveau. S’il la voyait de nouveau avant d’avoir fait le ménage dans ses idées, il ne ferait qu’enfoncer le clou. Il était donc sorti peu après elle, l’avait vue assise au comptoir du Cat’s discutant avec Miki et avait arpenté les rues de la ville pendant toute la journée jusqu’au moment où elle avait dû quitter l’appartement pour rejoindre son travail.  

 

L’observant discrètement de loin, il l’avait vue sortir, l’air sombre de chez eux, et suivie jusqu’à l’immeuble de Nishihara. Depuis, il veillait. Il ne la laisserait pas seule… au moins autant qu’il pouvait. Ca le rendait dingue de ne pas savoir. Il aurait préféré la voir débouler furieuse même si ça voulait dire qu’elle s’était de nouveau fait jeter par ce salaud sans ménagement. Tout cela serait fini et elle n’aurait rien à regretter. Il regrettait de ne pouvoir pénétrer cet endroit et y poser des mouchards sans être repéré. Il était aveugle. En plus d’être muet, ça commençait à devenir sacrément handicapant, pensa-t-il cyniquement.  

 

Brusquement retournée et plaquée contre le mur, Kaori se retrouva coincée sans aucune liberté de mouvement. Elle affronta le regard sombre de Monsieur N sans faillir, relevant le menton fièrement. Elle était prête à l’affronter, affronter sa colère, sa mesquinerie. Il ne lui faisait pas peur et elle était suffisamment remontée pour ne pas se laisser impressionner par quiconque, même Ryô s’il avait été là.  

 

- Vous voulez vraiment partir ?, lui demanda-t-il à voix basse.  

- Je ne vous laisserai pas me jeter à la porte. Une fois m’a suffi., répondit-elle bravement.  

- Vous êtes toujours aussi dure ?, l’interrogea-t-il, une certaine lueur dans le regard.  

- Seulement avec ceux qui le méritent., répliqua-t-elle.  

- Je le mérite ?, s’enquit-il, approchant un peu plus son visage d’elle.  

- Je le pense. Vous avez beaucoup de secrets, Yoshihide, des secrets qui semblent vous ronger de l’intérieur et je n’en ferai pas les frais. Si ma présence vous met en danger, je préfère m’en aller plutôt que vous ne blessiez une fois de plus mon amour propre. Je ne suis pas masochiste. Eloignez-vous maintenant., lui ordonna-t-elle d’une voix autoritaire.  

- Je n’en ai pas envie., lui apprit-il, un sourire en coin.  

- Qu’allez-vous faire alors ?  

 

Il l’observa longuement et elle se demanda à quoi il pensait. Elle ne laissait rien paraître de ses interrogations mais elle n’était pas très à l’aise. Peu d’hommes l’avaient approchée ainsi et elle connaissait à chaque fois leurs intentions mais là, elle ne le connaissait pas suffisamment pour savoir.  

 

Soudain, il la lâcha et s’éloigna de quelques pas, passant une main nerveuse dans ses cheveux. Kaori le regarda faire sans bouger de là où elle était. Dès que les portes de l’ascenseur s’ouvriraient, elle y rentrerait et s’en irait. Cela faisait mal de l’avouer mais Ryô avait eu raison. Elle n’aurait jamais dû revenir. Elle ne devait rien à cet homme… Maintenant, elle était fixée et elle aurait la conscience tranquille. Elle avait fait ce qu’elle avait à faire. S’impatientant, elle attendait la petite sonnerie qui indiquerait l’ouverture des portes et elle tardait à venir tout comme Monsieur N restait là à quelques pas d’elle plutôt que de partir.  

 

Enfin, elle entendit le signal et se prépara à s’en aller.  

 

- Au rev…  

 

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase…  

 


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