Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Je vais bientôt avoir 18 ans. Est-ce que je peux avoir accès à la section NC-17?

 

Non. C'est simple. D'un point de vue légal, vous n'êtes pas majeur tant que vous n'avez pas 18 ans. Ca m'est égal que ça soit dans un jour ou dans une semaine. Ne faites votre demande qu'après vos 18 ans.

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 83 :: Chapitre 83

Publiée: 15-01-24 - Mise à jour: 15-01-24

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 83  

 

- Kaori !  

 

Bien qu’il l’appelle d’une voix urgente, Kaori ne ressentit aucune détresse dans la voix de son mari. Elle le rejoignit dans le salon, le téléphone à l’oreille.  

 

- Juste un instant, s’il te plaît., demanda-t-elle à son interlocuteur.  

- Regarde., l’incita Yoshi, faisant un signe de tête vers les jumeaux.  

 

Elle tourna les yeux vers eux et les trouva tous les deux debout, campés sur leurs deux jambes alors qu’ils ne se tenaient pas sur le fauteuil juste à côté.  

 

- Tout va bien ?, entendit-elle au bout du fil.  

- Les jumeaux sont debout sans se tenir., murmura-t-elle, émue.  

- Je crois qu’on va passer la journée à attendre de voir s’ils vont tenter de marcher., expliqua-t-elle, croisant le regard profond de son mari.  

- Passe le bonjour à la famille. Je vais te laisser., fit Ryô.  

 

Il aurait aimé voir ça lui aussi mais il savait que les jours qui venaient étaient précieux pour eux quatre. Il ne verrait pas les premiers pas mais il en verrait beaucoup d’autres.  

 

- Ryô te passe le bonjour, Yoshi., transmit Kaori.  

 

Ce dernier l’observa quelques secondes avant de répondre :  

 

- Et s’il venait ici me le dire ?, suggéra-t-il.  

- S’ils doivent vraiment marcher aujourd’hui, tu auras bien besoin de deux bras supplémentaires et mes parents sont partis., se justifia-t-il.  

 

Elle l’observa, surprise, la main sur l’émetteur.  

 

- Tu es sûr ?, murmura-t-elle.  

- Oui. Ca me ferait plaisir qu’il soit là si ça arrive., lui assura-t-il, serein.  

 

S’il avait eu du temps, il ne l’aurait peut-être pas proposé mais, quelque part, à six semaines de la date fatidique et s’il souhaitait passer autant de temps que possible avec sa famille, il devait aussi assurer la transition.  

 

- D’accord., acquiesça-t-elle, lisant en lui avant de retirer sa main.  

- Yoshi me fait te dire que tu ferais mieux de venir lui dire en personne., transmit-elle à son partenaire d’un ton léger.  

- Non, je ne vais pas vous déranger., objecta Ryô.  

- Ecoute…, fit-elle, sortant de la pièce.  

- Tu ne nous dérangeras pas et je pense que ça lui tient à cœur que tu sois là., lui expliqua-t-elle.  

- Alors… à moins que tu n’aies quelque chose à faire…, commença-t-elle.  

 

A l’autre bout de la ligne, le nettoyeur ferma les yeux, réfléchissant brièvement en tentant de rester rationnel malgré l’envie instinctive qu’il avait de les voir.  

 

- Dis-leur de ne pas commencer sans moi., pipa-t-il.  

- Ok. On t’attend… enfin… les adultes en tous cas., répondit-elle, ravie.  

 

Elle raccrocha et retourna dans le salon, s’asseyant sur les genoux de son mari. Elle l’embrassa brièvement, les bras autour de son cou, avant de regarder leurs enfants.  

 

- Il vient., lui apprit-elle simplement.  

- Tant mieux. J’espère qu’il pourra les voir avec nous faire leurs premiers pas. Je sens que c’est pour aujourd’hui., lui affirma-t-il.  

- Ils ont l’air bien partis en tous cas…, acquiesça-t-elle, se tournant vers les jumeaux de nouveau.  

 

Elle descendit de ses genoux, ne voulant pas lui faire mal même s’il ne sentait rien, et s’assit sur le fauteuil à côté du sien, les jambes repliées sous elle.  

 

Soudain, les décibels montèrent dans la pièce alors que les jumeaux se disputaient. Soudain, Hanae, qui était loin d’être une petite fille douce et calme en tout temps, poussa son frère qui atterrit sur ses fesses. Loin de se mettre à pleurer, Hide se mit à genoux et fonça dans sa sœur avant que sa mère ait eu le temps d’intervenir. Résultat, les deux se retrouvèrent à terre.  

 

- Non !, leur fit Kaori, les poussant à lever le visage vers elle.  

 

Elle résista à leurs grands yeux surpris, emplis d’incompréhension.  

 

- Hanae, on ne pousse pas son frère comme tu l’as fait. Ce n’est pas bien. Je ne suis pas contente., la sermonna-t-elle d’une voix autoritaire mais sans crier.  

- Et toi, Hide, on ne pousse pas non plus sa sœur même si elle l’a fait en premier. Je ne suis pas contente non plus., fit-elle savoir au deuxième, à genoux devant eux.  

- Venez ici., leur demanda-t-elle, tapant sur ses genoux.  

 

Ils approchèrent, un peu intimidés, et, dès qu’ils furent assez proches, elle les attrapa et les assit sur ses cuisses.  

 

- Quand on est frère et sœur, on ne se bagarre pas. On est là pour se soutenir. Alors, maintenant, la dispute est finie et, pour vous excuser, vous allez vous faire un bisou., leur dit-elle.  

- Hanae, fais un bisou à Hide., l’incita-t-elle.  

- Non !, fit la petite.  

- Hanae, le bisou ou je me fâche et tu vas dans ta chambre., la prévint Kaori.  

 

Elle avait bien compris que depuis quelques temps, la chambre était pour eux le lieu où dormir et que dormir ne faisait plus vraiment partie de leurs priorités alors qu’ils n’avaient pas encore un an… à quelques jours près, musa-t-elle. Alors y aller alors qu’ils n’étaient pas fatigués, c’était une véritable punition pour eux.  

 

La petite se pencha alors vers son frère et lui fit un baiser bien sonore. Dans l’autre sens, elle n’eut même pas à discuter et fut même un peu déséquilibrée lorsque Hide se jeta sur sa sœur pour lui faire un câlin qui les amena tous deux par terre.  

 

- C’était comme ça aussi avec ton frère ?, lui demanda Yoshi.  

 

Kaori se releva, remettant son pantalon en place, avant de croiser son regard pétillant.  

 

- On avait beaucoup d’années d’écart. Je pense que j’ai dû bouder quelques fois mais il savait toujours trouver le moyen de me dérider et puis…, fit-elle, laissant sa phrase en suspens avec le regard lointain.  

 

Elle plongea dans ses souvenirs pour trouver les mots qui exprimeraient le mieux la relation qu’ils avaient eue.  

 

- Et puis ?, lui demanda doucement Yoshi, la ramenant à la réalité.  

- On a dû grandir trop vite tous les deux. Il était mon grand frère et mon tuteur et moi… j’ai rapidement compris que je devais faire ma part, être gentille et sage., murmura-t-elle.  

- Et forte., ajouta-t-il.  

 

Elle baissa les yeux sur lui et lui sourit avec tendresse.  

 

- Oui, ça aussi je suppose., admit-elle.  

- Donc pour répondre à ta question, non, ce n’était pas comme ça entre nous deux mais il a réussi à faire en sorte que j’ai un cadre sécurisant, bienveillant et jovial dans lequel grandir et ça nous est arrivé de nous chamailler mais ça n’a jamais duré très longtemps., conclut-elle.  

 

Même lorsqu’elle avait découvert ce qu’il faisait avec Ryô… Ca avait duré quoi ? Un jour, deux tout au plus… Elle savait déjà que la vie était trop courte pour passer son temps à ressasser les mauvaises choses. C’était étrange comme la vie ne semblait pas avoir encore compris qu’elle savait ça… Elle espérait bien qu’après Yoshi, elle aurait enfin le droit d’avoir du temps avec ceux qu’elle aimait.  

 

- Ton frère… J’aurais aimé le connaître. Ca avait l’air d’un type bien., fit Yoshi.  

- Il l’était., entendirent-ils depuis l’entrée du salon.  

 

Ryô était là, les manches de sa veste retroussées sur ses avant-bras malgré l’air encore frais dehors.  

 

- Excusez-moi mais j’ai entendu une partie de la conversation. Hide, c’était un type bien. Un peu maladroit, avec un air pataud par moments…, se souvint-il avec un sourire nostalgique.  

- Mais c’est le meilleur ami que j’ai eu et un homme dont j’admirais les qualités morales., ajouta-t-il.  

- Les chiens ne font pas des chats comme on dit., plaisanta-t-il, adressant un sourire chaud à sa partenaire.  

- Oui, c’est ce qu’on dit. Je crois qu’on peut s’estimer tous les deux chanceux., répliqua Yoshi, observant sa femme.  

 

Entre eux eux qui lui faisaient des compliments indirectement, Kaori se mit à rougir et se racla légèrement la gorge, ne sachant quoi répondre.  

 

- Yô ! Yô !, l’appelèrent les jumeaux arrivant vers lui à quatre pattes à une vitesse incroyable.  

- Alors les moustiques ? Comment ça va ?, fit-il, les soulevant tous les deux.  

 

Il les embrassa, les étreignit un instant avant de les reposer par terre, le cœur empli de chaleur. Il les aurait bien gardés un peu plus longtemps mais il ne voulait pas s’imposer face à Yoshi. C’était lui leur père.  

 

- Vous voulez un café ou quelque chose ?, leur proposa Kaori.  

- S’il te plaît., répondirent les deux hommes.  

- Tu restes manger ce midi ?, demanda-t-elle ensuite à Ryô juste avant de partir.  

 

Il entendit bien au son de sa voix que ce n’était pas vraiment une question. Elle espérait qu’il resterait et au regard de son mari, il comprit qu’il attendait la même chose alors il acquiesça.  

 

- Alors, ils vous font déjà bien courir avec le quatre pattes ?, fit-il, prenant place dans un fauteuil, les avant-bras posés sur les genoux.  

- Oui… enfin, surtout Kaori. Ils sont très aventureux., répondit Yoshi.  

- Merci d’être venu., ajouta-t-il un peu plus bas.  

- Je ne veux pas être de trop. Le temps qu’il vous reste, c’est précieux. C’est plutôt moi qui te remercie., lui retourna Ryô, peu habitué à de telles affabilités.  

 

Néanmoins, il n’eut pas à se forcer pour le dire. Il était heureux de pouvoir passer du temps avec eux, de les voir évoluer à quatre et de voir surtout les interactions entre le père et les enfants. Il voulait pouvoir leur en parler plus tard aussi, que les enfants entendent un deuxième son de cloche concordant si c’était nécessaire.  

 

Les deux hommes regardèrent les enfants aller et venir dans la pièce à quatre pattes et se relever dès qu’ils le pouvaient. Ils donnaient l’impression de ne pas en avoir assez de leurs yeux pour absorber tout ce qu’ils voyaient.  

 

- Me voilà avec les cafés !, claironna gaiement Kaori, plateau en main.  

- Maman !, s’écria Hide avec un sourire ravi.  

- On a l’impression qu’il ne l’a pas vue depuis une éternité., plaisanta Ryô.  

- C’est toujours comme ça. Maman, c’est sacré., pipa Yoshi avec un sourire attendrie en regardant son fils puis sa femme dont le doux regard était posé sur leur progéniture.  

 

Ce fut le moment où fiston décida de rejoindre sa mère pour lui faire un énorme câlin, d’autant plus qu’elle passa à moins d’un mètre de lui pour aller poser le plateau. Il leva une première jambe qu’il reposa et la deuxième suivit.  

 

- Kaori…, souffla Yoshi.  

 

Elle se retourna juste à temps, le plateau toujours en main, pour voir les premiers pas de son fils et ne put retenir quelques larmes d’émotion en le voyant venir vers elle. Malgré le plaisir d’assister à cet évènement, une part du cerveau de Ryô restait toujours en mode professionnelle et il sentit la catastrophe arriver. Il bondit sur ses pieds prestement, attrapa le plateau juste au moment où Hide se prit les pieds dans le tapis et partit en avant dans une cavalcade folle, atterrissant dans les jambes de sa mère qui se sentit partir en arrière mais fut retenue par un mur vivant, Ryô s’étant posté dos à dos avec elle pour la retenir.  

 

- Quels réflexes…, s’étonna Yoshihide.  

- J’ai bien cru qu’on allait devoir aller aux urgences pour brûlures., souffla-t-il, soulagé.  

- Non, on va éviter., fit le nettoyeur, posant le plateau sur une table, n’ayant qu’à tendre le bras.  

- Kaori, tu es stable ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, ça va aller., acquiesça-t-elle, dégageant une jambe pour pouvoir équilibrer le poids de son corps.  

 

Elle sentit Ryô se décoller de son dos et tourna le visage pour lui adresser un sourire de reconnaissance avant d’attraper son bonhomme et le soulever dans les airs, le faisant rire aux éclats.  

 

- Ca y est, tu marches… Tu vas nous faire encore plus courir maintenant., le taquina-t-elle avant de le reprendre contre elle et l’embrasser avec tendresse.  

- Ils grandissent trop vite., murmura-t-elle, les larmes aux yeux, observant sa fille.  

 

Elle se sentait un peu déstabilisée face à ce nouveau signe du temps qui avançait. C’était une bonne chose que Yoshihide ait pu assister aux premiers pas de Hide et elle ne doutait pas que sa sœur le suivrait rapidement mais, d’un autre côté, ça lui rappelait que les enfants grandissaient, qu’il y aurait d’autres premières fois et qu’il ne serait plus là. Sentant le sentiment devenir pesant, elle se reprit et le chassa. Il lui avait demandé dix semaines de bonheur sans ombre et il les aurait. Elle avait même réussi à chasser la culpabilité qu’elle ressentait concernant l’ambivalence de ses sentiments. Elle n’avait pas oublié Ryô et l’amour qu’elle lui portait mais elle les gardait sous clef pour le moment, pour le temps qu’il restait.  

 

- Café !, annonça-t-elle, tendant un mug à son partenaire qui l’accepta.  

 

Elle tendit deux biscuits vers les enfants qui s’empressèrent d’arriver à quatre pattes, ce qui demandait moins d’effort avant d’approcher la tasse des lèvres de son mari. Elle remarqua le coup d’oeil rapide de Ryô qui se reconcentra aussitôt sur les enfants mais ne releva pas. C’était une mesure de prudence qu’ils avaient décidé à deux quelques jours auparavant quand il avait failli lâcher la tasse qu’il tenait. Ils avaient pesé le pour et le contre à deux et le seul fait de risquer de se retrouver coincé à l’hôpital avait suffi à les convaincre tous les deux.  

 

Plusieurs fois dans la matinée, Hide refit quelques pas et Hanae tenta bien de le suivre mais elle se ravisa à chaque fois, malgré les encouragements. Ils la laissèrent gérer. C’était à elle de se lancer et ils discutèrent tout en gardant un œil sur eux.  

 

- Je vais préparer le repas., annonça soudain Kaori.  

- Mam mam mam…, commença à faire Hide, suivant sa mère.  

- Maman n’a pas le droit de partir ?, s’amusa Ryô, voyant Kaori le prendre à bras et l’emmener avec elle tout en lui parlant.  

- Oh non… elle a dit le mot magique pour le glouton., lui apprit Yoshi, amusé.  

 

Hanae regarda vers la porte, visiblement peinée de se retrouver seule, et arriva à quatre pattes vers son père, se relevant et lui tendant les bras.  

 

- Tu peux m’aider, s’il te plaît ? Je ne peux plus la soulever., lui expliqua ce dernier, un peu embarrassé.  

 

Ryô se leva et souleva la petite qu’il posa contre son père qui avait un peu incliné le siège en arrière, obligeant Hanae à se coller contre lui.  

 

- Merci. Je n’ai plus beaucoup de force dans mes bras. Parfois, je perds même les sensations., expliqua Yoshi.  

- Je… Ca doit être déroutant., balbutia simplement le nettoyeur.  

- J’ai peur de leur faire mal. La dernière fois… Tu as vu la joue de Kaori. Je peux à peine les serrer contre moi mais je n’ose plus toucher leur visage de peur de les blesser., murmura le papa avec visiblement beaucoup de regrets en lui.  

- Mais ils ont ça., fit Ryô, voyant la petite la tête posée contre la poitrine de son père, restant là calmement.  

- Elle se sent bien là et en sécurité avec son père., remarqua-t-il.  

- Oui… heureusement et heureusement que j’ai Kaori avec moi, ou toi aujourd’hui, parce que sinon je ne pourrais que les regarder de loin. Mais je sais que c’est lourd pour elle même si elle n’en dit rien. Elle t’en parle peut-être…, suggéra Yoshi, se sentant visiblement coupable.  

 

Ryô observa son interlocuteur non pas pour se demander ce qu’il devait lui dire mais pour qu’il sache qu’il ne lui dirait que la vérité.  

 

- Non, elle ne m’en a rien dit. Tout ce dont elle me parle, c’est de ces moments précieux que vous partagez ensemble. Elle a besoin de ça, pour elle, pour toi et pour eux, et elle est heureuse… malgré l’échéance qui approche., lui fit-il savoir.  

- Entends-moi bien, Yoshi, elle voudrait te garder plus longtemps avec elle mais elle sait que ce ne serait pas la vie que tu voudrais, que tu serais malheureux et elle t’a fait une promesse qu’elle tiendra… parce que tu as tenu la tienne, tu es resté le plus longtemps possible.  

 

Yoshi le contempla un moment, heureux de sentir sa fille contre lui, que son poids semble contenir l’émotion qui grandissait. Les paroles de son rival mais surtout ami le touchaient et le rassuraient aussi.  

 

- Tu n’y es pas pour rien, Ryô. Sans tes interventions, tu l’aurais depuis longtemps., lui fit-il remarquer d’une voix incertaine.  

- Peut-être et je ne te ferai pas l’affront de te mentir en te disant que je ne suis pas impatient mais… si tu avais lâché avant, alors que tu pouvais encore faire partie de leurs vies, ça l’aurait blessée. Dans quelques semaines, tu quitteras ce monde et elle sera là à tes côtés. Elle souffrira mais elle aura connu le bonheur d’avoir vécu auprès de son mari et du père de ses enfants le plus longtemps possible, de savoir que tu t’es battu pour eux trois.  

- Tu l’aideras à surmonter tout cela, n’est-ce pas ? Tu seras là pour eux trois., lui demanda Yoshi.  

- Oui., acquiesça Ryô sans se poser de questions.  

- Je ne me trompe pas en disant que tu aimes mes enfants comme si c’étaient les tiens, n’est-ce pas ?, enchaîna le père en quête de réassurance.  

- Non, du tout. Je n’ai pas eu un cadre de vie comme le tien mais je ferai tout ce qu’il faut avec Kaori pour que Hide et Hanae grandissent et deviennent des personnes dont tu serais fier. Et ils seront aimés., lui promit le nettoyeur.  

- Merci, Ryô., murmura Yoshi, soulagé.  

 

Ce n’était pas une conversation qu’il avait pensé avoir avec lui, ni Ryô d’ailleurs, mais il sentait qu’un poids avait définitivement quitté sa poitrine.  

 

- Peut-être que les jumeaux auront des frères et sœurs alors., plaisanta-t-il soudain.  

 

Le nettoyeur le regarda, les yeux légèrement écarquillés de surprise avant de se mettre à rire légèrement.  

 

- J’ai l’impression que les rôles s’inversent là. Tu es en train de me dire de faire ma vie avec ta femme ?, lui retourna-t-il.  

- J’espère que tu feras ta vie avec la femme qui t’aime. Parce qu’elle m’aura aimé aussi et aura rendu ces deux dernières années merveilleuses. Je veux ce qu’il y a de mieux pour elle… comme tu l’as fait il y a deux ans, non ?, lui fit remarquer Yoshi, son regard plongé dans le sien.  

- Oui sauf que tu étais prêt à l’aimer et l’accueillir comme telle à cette époque… ce que je n’étais pas capable de faire., avoua le nettoyeur.  

- Et aujourd’hui…, commença Yoshi, voyant le sourcil de Ryô se lever sur lui.  

- Tu vois ce que je veux dire alors ne fais pas l’innocent., lui lança-t-il, légèrement sarcastique.  

- Aujourd’hui, tu es prêt à l’aimer et à devenir quelque chose avec elle ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., laissa échapper Ryô avec néanmoins une certaine retenue.  

 

Oui, il était prêt à devenir quelque chose avec elle si elle en avait envie mais il avait aussi la trouille de tout faire foirer, de ne pas être à la hauteur, de passer après lui aussi.  

 

- On est tous les deux assez semblables : on aime bien contrôler notre environnement et nos émotions encore plus. Avant Kaori, je n’ai jamais laissé personne entrer dans ma vie. J’avais… le temps et je ne voyais pas l’intérêt d’avoir une femme, encore moins une famille., fit Yoshi.  

- Le contrôle, c’est bien mais laisse-toi guider par ton instinct aussi. Elle en vaut la peine et la vie est tellement facile et belle avec elle., soupira-t-il.  

- Vis ta vie, Ryô, et aime-les., conclut-il alors qu’ils entendaient tous deux des pas familiers approcher.  

- J’ai fini de cuisiner., leur annonça-t-elle avec un grand sourire.  

- Tu dois être contente d’avoir eu ce moment pour toi., suggéra son mari, heureux de voir son plaisir.  

- Oui, c’est vrai. Désolée, je n’aurais peut-être pas dû vous laisser aussi longtemps seuls., s’excusa-t-elle.  

- Tout va bien. On a eu une grande discussion entre hommes., plaisanta Yoshihide, manoeuvrant son fauteuil roulant pour aller en cuisine.  

 

Elle le regarda passer en fronçant les sourcils, se demandant de quoi ils avaient bien pu parler.  

 

- De quoi vous avez parlé ?, interrogea-t-elle Ryô qui lui fit signe de le précéder.  

- Une discussion d’hommes. Je ne vais pas te faire un dessin quand même., la taquina-t-il.  

 

Elle lui lança un regard agacé avant de rejoindre la cuisine où ils partagèrent un repas convivial. Ryô put noter les progrès des enfants avec leurs cuillères, le déclin progressif de Yoshihide qui maniait avec plus de difficulté la sienne mais n’en laissa rien paraître à l’instar de sa partenaire qui semblait ne rien voir alors qu’il savait qu’il n’en était rien.  

 

Les enfants couchés pour la sieste, ils retournèrent au salon pour discuter mais, au bout de quelques minutes à peine, Yoshi s’endormit aussi.  

 

- Tu n’es pas obligé de rester…, fit soudain Kaori.  

- Je ne suis pas non plus obligé de partir… On a déjà partagé des moments silencieux, ce n’était pas forcément les plus mauvais., lui rappela-t-il, posant un regard sombre sur elle.  

 

Elle se sentit bien, entourée d’une chaleur douce et paisible, protégée et lui sourit. Elle était contente de l’avoir à leurs côtés en cette journée. Ils allèrent à deux chercher les petits au réveil, les emmenant quelques minutes prendre l’air dehors, bien couverts alors que leur père dormait encore avant de revenir dans le salon et les laisser jouer, les observant en silence.  

 

- Papa debout !, fit soudain Hanae.  

 

Elle était debout près d’un fauteuil et observait son père qui dormait encore. Visiblement, ça ne la rendait pas heureuse et elle l’appela encore une fois avant de se tourner un peu plus vers lui. Pressentant quelque chose, Kaori secoua légèrement son mari qui se réveilla juste à temps pour voir sa fille faire ses premiers pas vers lui et elle ne s’arrêta que lorsqu’elle fut accrochée à son pantalon.  

 

- Papa debout !, fit-elle avec un grand sourire.  

- Bien !, approuva-t-elle avant de se laisser glisser par terre et retourner jouer avec son frère.  

 

Les trois adultes se regardèrent et éclatèrent de rire face à la situation. Leur entrée dans le monde de la marche avait été différente mais avait apporté son lot de joie et d’émotions.  

 

 


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