Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 54 :: Chapitre 54

Publiée: 25-07-23 - Mise à jour: 25-07-23

Commentaires: Bonsoir, Voici la suite de l'histoire. Portez-vous bien. Bonne lecture et merci de vos commentaires^^

 


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Chapitre 54  

 

- J’adore Noël., soupira Kaori, s’asseyant sur le divan aux côtés de son mari.  

- Il y a une telle allégresse… C’est comme un moment hors du temps., expliqua-t-elle.  

 

Elle approcha de Yoshihide et attendit qu’il passe un bras autour de son épaule ou qu’il lui réponde. Surprise par son silence, elle leva le regard vers lui et vit son air fermé, ce qui l’inquiéta.  

 

- Tu ne te sens pas bien ?, lui demanda-t-elle, lui faisant face.  

- Si, je vais bien., répondit-il, se levant et s’éloignant d’elle.  

- D’accord… mais alors que se passe-t-il ? Tu n’aimes pas Noël peut-être ?, comprit-elle.  

 

Elle le rejoignit et attrapa son avant-bras mais il le lui retira assez brusquement, la laissant dans l’incompréhension la plus totale.  

 

- J’aime beaucoup Noël et j’attendais celui-là avec beaucoup d’impatience., lui avoua-t-il, dardant un regard noir sur elle, regard qui la fit frémir.  

- Mais… qu’y a-t-il alors ? Explique-moi, Yoshi., lui demanda-t-elle, une main posée sur son ventre.  

 

Il posa les yeux dessus et son air se fit plus triste alors qu’il levait les doigts comme pour la toucher avant de les rebaisser. Elle ne le laissa pas faire et les attrapa pour les poser sur leurs enfants : il leur fallait un pont parce que, pour une raison qu’elle ne comprenait pas, elle le voyait s’éloigner et ça lui faisait peur et mal.  

 

- Je n’aurais jamais dû t’imposer ce marché de dupe et, pour le coup, le dupe, c’est moi., murmura-t-il.  

- Qu’est-ce que tu racontes ? Je n’y comprends rien., répondit-elle, fronçant les sourcils.  

- Nous deux… Ce n’est qu’une illusion. Tu ne m’aimes pas, Kaori. Tu le penses peut-être sincèrement mais tu ne m’aimes pas., lui dit-il d’une voix neutre.  

 

Comme s’il l’avait giflée, elle recula d’un pas et leva des yeux écarquillés vers lui. Elle aurait pu s’émouvoir de son air blessé mais elle n’y arrivait pas, pas alors qu’il remettait en cause ses sentiments, qu’il lui disait sans aucun doute qu’elle l’avait trompé inconsciemment.  

 

- Tu n’imagines pas à quel point je me sens humilié parce que je n’attendais pas de toi de la pitié mais des beaux moments et finalement, je ne fais que souffrir parce que, toi, tu ne m’aimes pas., enchaîna-t-il.  

 

Sous le choc, elle sentit ses jambes faiblir et recula pour retrouver un appui stable sur le divan. Assise, elle tenta de reprendre le contrôle de son cerveau qui semblait tourner dans le vide. Elle devait lui répondre, elle devait le rassurer, endiguer ce flot de paroles insensées mais rien ne semblait venir. Ce n’était pas le jour pour une telle discussion. Ce jour-là, ils devaient être dans les bras l’un de l’autre à profiter de ce premier Noël à deux, à imaginer le prochain Noël qu’ils passeraient cette fois à quatre, de pester sur la tonne de cadeaux que recevraient leurs enfants alors qu’ils s’en ficheraient probablement mais ce ne serait pas le principal parce qu’ils seraient à quatre et que ce Noël serait le plus beau qu’ils vivraient.  

 

- Je ne comprends pas, Yoshi…, murmura-t-elle.  

- Je ne comprends vraiment pas. Hier encore…, fit-elle.  

- Oui hier. Parlons-en si tu veux, si tu ne vois vraiment pas pourquoi je te dis ça., gronda-t-il, serrant le pommeau de sa canne.  

- Non, je ne comprends pas effectivement. Ca a été une journée normale à part la visite à l’orphelinat., lui rappela-t-elle.  

 

Comme elle avait apprécié la présence des enfants… Outre le fait d’avoir pu sortir de son quotidien, elle avait oublié pendant quelques heures le danger, la mort qui planait autour d’eux mais aussi le trouble qui l’habitait même si les deux hommes qui l’alimentaient étaient présents. Les petits avaient ce pouvoir-là, celui de happer l’attention totalement, d’alléger les humeurs. Pendant plusieurs heures, elle n’avait eu qu’à ouvrir les bras, distribuer des petits mots doux et des baisers à chacun sans arrière pensée. L’amour avec les enfants était tellement plus simple qu’entre adultes…  

 

- Tu ne t’es rendue compte de rien alors ? Parce que je l’ai vu et, comme on le dit si bien, la vérité sort de la bouche des enfants., lui fit-il savoir, la mâchoire serrée.  

- Parce qu’ils demandaient si j’attendais un enfant de Ryô ?, se rappela-t-elle.  

 

Les orphelins s’étaient agglutinés autour d’elle pour la plupart, touchant à loisirs son ventre rond, encore plus lorsqu’elle leur avait dit qu’il y avait deux enfants dedans. Ils avaient été fascinés et nombre de questions avaient fusé… dont celle de la paternité. Ryô avait tout de suite été ciblé comme père mais, après un léger moment d’étonnement, elle les avait corrigés.  

 

- Ce sont des enfants et ils ont été habitués pour la plupart à nous voir à deux. Nous n’avons pas eu l’occasion d’y aller seuls tous les deux très souvent, Yoshi., lui rappela-t-elle, sortant peu à peu de sa stupeur.  

- Je le sais et ce n’est pas ça le problème., répliqua-t-il abruptement.  

- Alors il est où le problème ? Qu’est-ce qui t’a fait penser que je te trompais, que je ne t’aimais pas ?, lui demanda-t-elle, serrant les doigts sur son pantalon.  

 

Il la regarda, ayant mal de devoir lui dire ce qu’il avait vu, ressenti.  

 

- Tu les as corrigés. Tu leur as bien dit que c’était moi ton mari et moi le père de tes enfants…, commença-t-il.  

- Nos enfants, Yoshi. Nos enfants, ceux qu’on a voulus avoir à deux., le corrigea-t-elle avec détermination.  

- Ceux que je voulais avoir et que tu as voulu me donner. C’est moi qui t’ai demandé de les avoir avec moi. C’est moi qui ai voulu que ce soient nos enfants., lui rappela-t-il.  

 

Son regard blasé et déterminé fit mal à la jeune femme qui se demandait comment faire pour rétablir les choses. Elle ne voyait pas de solution.  

 

- Et je ne t’aurais pas dit oui si je n’en avais pas eu envie., objecta-t-elle.  

- Tu as dû en parler avec lui avant de me dire oui. S’il n’avait pas accepté de te reprendre après, tu auras accepté, Kaori ? Honnêtement ?, insista-t-il froidement.  

 

Elle ne pouvait lui répondre un oui franc et massif. Il y avait tant de choses en jeu à cette époque-là qu’elle n’aurait pu dire avec certitude quelle décision elle aurait prise.  

 

- Je… Je ne sais pas…, admit-elle dans un soupir.  

- Ce que je sais, c’est que je t’aimais et je t’aime encore. Tu sais très bien que les choses sont compliquées, Yoshi. Je ne t’ai jamais menti sur le sujet., lui rappela-t-elle, se laissant aller dans le fauteuil pour détendre son dos.  

- Ce n’est pas ce que je dis. Ce que je pense, c’est que tu t’es menti à toi-même. Tu as peut-être de l’affection pour moi mais tu ne m’aimes pas. Et les enfants l’ont compris., conclut-il.  

 

Ils s’observèrent un long moment avant qu’il baisse les yeux et, dans un soupir, s’en aille, la laissant seule. Elle resta un long moment assise à réfléchir, repenser aux évènements de la veille.  

 

- Kaori ! Ryô !, avaient hurlé les enfants en les voyant sortir de la voiture.  

 

Ca avait tranché avec le silence qui les avait entourés dans le véhicule. Ca avait été comme une bouffée d’air frais et ils avaient tous deux accepté les embrassades, le temps que Yoshihide les rejoigne et qu’elle puisse le présenter aux regards curieux. Ils l’avaient salué poliment, certains avaient même osé approcher pour l’enlacer brièvement mais elle avait bien vu les regards inquiets sur sa canne. Pour quelques-uns, c’était un objet de traumatisme mais elle ne pouvait lui demander de s’en séparer. Il n’accepterait jamais de s’appuyer sur elle alors qu’elle était enceinte et Ryô… oserait-elle, ou Yoshi, lui demander de le soutenir ? Jamais… pour de raisons certainement différentes.  

 

Elle se souvint du premier qui lui avait demandé pour son gros ventre, des yeux qui avaient brillé en sachant qu’elle portait deux bébés, des questions en tous genres qui avaient fusé jusqu’à…  

 

- Ryô et Kaori vont avoir des bébés !, avait lancé l’un d’entre eux avant d’être repris en cœur par les autres.  

 

C’était arrivé si soudainement qu’elle avait été prise au dépourvu et, après, les voir se mettre à tourner en sautillant autour de son ex-partenaire l’avait amusée un temps. Elle n’avait cependant pas laissé le doute subsister lorsque le calme était relativement revenu.  

 

- Non, ce n’est pas Ryô le papa, les enfants., leur avait-elle annoncé, lançant un regard un peu gêné au nettoyeur.  

- C’est Yoshihide, mon mari., avait-elle expliqué, le désignant du doigt avec un léger sourire.  

 

Elle ne pouvait contrôler leurs réactions : certains avaient accepté avec un sourire mais d’autres, plus nombreux, avaient semblé déçus, l’avaient même fait entendre.  

 

- Mais… c’est Ryô que tu aimes., avait relevé une petite fille tristement.  

- Ryô est… mon ami, Yoshihide mon mari., avait-elle expliqué calmement.  

- Alors tu ne l’aimes plus ?, avait insisté la petite.  

- Si, bien sûr que si. Je les aime tous les deux… différemment., avait-elle peiné à éclaircir, ne voulant pas la perturber.  

 

Elle avait été incapable de lever les yeux vers chacun d’eux parce que les sentiments étaient toujours compliqués à gérer pour elle. D’autres questions étaient apparues mais elles s’étaient raréfiées et ils avaient pu passer à autre chose… enfin, c’était ce qu’elle avait pensé jusqu’à maintenant.  

 

Elle ne le laisserait pas détruire ce qu’ils avaient construit. Il ne perdrait pas une journée supplémentaire alors qu’il ne lui en restait que trop peu. Elle se releva plus ou moins prestement et sortit du salon.  

 

- Tu comptes sortir ?, entendit-elle derrière elle dans le couloir.  

 

Elle se tourna et vit Ryô adosser au bâti de la porte de sa chambre. Combien de Noël avaient-ils passé ensemble ? Quelques-uns dans une ambiance plus ou moins détendue, plus ou moins longuement quand il ne sortait pas pour s’adonner à ses petits péchés. Ils avaient même accueillis des enfants et elle avait rêvé parfois revivre ce moment avec d’autres enfants, leurs enfants. Rêver était le bon mot parce qu’elle savait ce qu’il en était. Aujourd’hui, il était là, non loin, mais ils ne passaient pas Noël à deux. Il les avait laissés en couple et elle avait eu beau lui dire qu’il pouvait sortir s’il le voulait, aller voir leurs amis ou autres, il avait refusé de partir. Il avait une mission, sa protection.  

 

- Non, je cherche Yoshi mais, si je ne le trouve pas à l’intérieur, je ne sortirai pas. Le sol est trop gelé., lui répondit-elle, tendue.  

- Ca va ?, l’interrogea-t-il, visiblement impassible si ce n’était une légère lueur dans le regard.  

- Oui… Une légère incompréhension., acquiesça-t-elle, esquissant un sourire se voulant rassurant.  

 

Il la regarda s’éloigner. Il l’aurait bien suivie, pour la protéger de tout ce qui pouvait lui faire mal mais ce n’était pas son rôle. Il devait la protéger du danger, pas interférer dans sa vie de couple, ce que sa seule présence faisait déjà. Ca, elle devait le gérer seule.  

 

Kaori chercha son mari mais ne le trouva nulle part dans la partie de la demeure qu’ils occupaient. Elle aurait pu se rendre plus loin et fouiller toutes les pièces du manoir mais elle ne voulait pas inquiéter ses beaux-parents. Elle lui en voulut de lui avoir ainsi faussé compagnie, d’avoir gâché cette journée dont ils auraient dû profiter.  

 

Elle retourna dans le salon et, de rage, se mit à défaire le sapin. Ca n’avait plus de sens de toute manière. Toutes ces boules, ces lumières, ces guirlandes étaient inutiles, cette odeur boisée qui embaumait les lieux l’insupportait. Elle devait s’en débarrasser au plus vite. Elle tira sans ménagement sur le fil électrique des guirlandes lumineuses, insistant quand il résista, faisant vaciller l’arbre lorsqu’elle y parvint. Elle ne s’inquiéta même pas qu’il puisse lui tomber dessus, trop prise par sa colère. Les guirlandes volèrent dans les airs, les boules tombèrent au sol, certaines se cassant. Elle entendait bien les crissements sous ses pieds mais ne s’en inquiétait pas. Elle devait juste défaire ce satané arbre de Noël qui l’enrageait.  

 

Quand elle en eut enfin fini avec, elle ouvrit la porte-fenêtre, laissant s’engouffrer une vague de froid et le vent, et attrapa l’arbre tant bien que mal pour le soulever.  

 

- Ca va pas la tête ?!, se fâcha Ryô derrière elle, alerté par l’ouverture brutale de la porte du salon donnant sur le couloir.  

 

Arme au poing, il avait cru qu’un intrus s’était introduit dans la maison sans qu’il l’ait senti arriver. Sa colère était à la hauteur de la peur qu’il avait ressentie, peur de la perdre parce que ses sens auraient failli. Alors voir qu’il n’y avait personne, que c’était elle qui avait ouvert et qu’elle s’apprêtait à soulever un arbre plus grand qu’elle, c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase.  

 

- Lâche ça tout de suite !, lui ordonna-t-il, allant refermer la porte extérieure.  

 

Sa colère retombant d’un coup, elle s’éloigna du pauvre arbre qu’elle avait déparé de sa superbe. Elle se rendit compte de ce qu’elle venait de faire et se sentit vidée de toute son énergie.  

 

- Mais qu’est-ce qui te prend ?, la questionna son partenaire, approchant d’elle, l’examinant de la tête aux pieds.  

- Je… Je dois parler à mon mari, Ryô. Merci de t’inquiéter mais, comme tu me l’as dit ce jour-là, Yoshi est mon mari., murmura-t-elle, retenant ses larmes.  

 

Ils échangèrent un regard, se rappelant le jour où il lui avait dit qu’elle devait considérer Yoshi comme un homme et non comme un malade à protéger.  

 

- Si tu as besoin…, fit-il.  

- Je sais… Merci., acquiesça-t-elle, lui rendant un sourire tremblant.  

- Si je le vois, je lui dirai…, proposa-t-il.  

- Non, s’il te plaît. N’interviens pas., lui demanda-t-elle, craignant de voir la situation dégénérer un peu plus.  

- Comme tu voudras., concéda-t-il, la laissant.  

 

Kaori resta seule et observa les dégâts qu’elle avait faits. Elle n’y était pas allée de main morte mais son cœur était à l’image de l’arbre, en miettes. Cette douleur, elle l’avait déjà connue et c’était le jour où il avait refusé sa proposition de porter son enfant. Elle était même plus forte aujourd’hui parce qu’ils avaient encore renforcé leurs liens à travers leurs enfants mais également du temps qu’ils avaient passé ensemble. Elle ne s’était pas attendue à ça de sa part.  

 

- Mais… que s’est-il passé ici ?, entendit-elle piper derrière elle d’une voix soufflée.  

 

Elle n’avait pas la force de se retourner pour faire face à son mari. Elle ne pouvait que regarder le carnage douloureusement et, soudain, ce fut plus fort qu’elle : elle éclata de rire, d’un rire amer, sans joie.  

 

- Ca… C’est l’effet que ça fait d’entendre l’homme qu’on aime vous dire que vous ne l’aimez pas., finit-elle par hoqueter lorsqu’elle se calma un peu.  

 

Epuisée, elle se laissa tomber dans le canapé, se fichant bien d’écraser les guirlandes qui y avaient atterri. A quoi ça rimait de toute façon ?  

 

- Je voulais passer une journée avec toi, notre premier Noël à deux, en faire quelque chose d’inoubliable. Je voulais rêver avec toi du prochain Noël où on regarderait les enfants jouer avec les papiers cadeaux plutôt que les cadeaux eux-mêmes mais… mais…, commença-t-elle, s’arrêtant la gorge serrée.  

 

Elle l’entendit approcher mais ne se tourna pas vers lui. Elle ne pouvait pas laisser le silence s’installer cependant.  

 

- Est-ce qu’au lieu de penser aux prénoms de nos enfants, on doit commencer à établir le planning des semaines de garde où nous les aurons ?, lui demanda-t-elle.  

- Parce que je suppose que si tu penses que je ne t’aime pas et la déception que tu dois ressentir, tu ne voudras pas rester marié avec moi ?  

- Kaori…, tenta Yoshihide, désemparé.  

- Ne dis rien. Ne tente pas de m’apaiser. Ne me parle même pas de conditions de divorce ou autre. Tout ce que tu pourras dire n’atténuera en rien le mal que tu me fais. J’ai cru que le jour où tu as refusé que je porte ton bébé comme mère porteuse serait le pire que je vivrais après celui de ton décès mais je n’avais pas imaginé que tu me ferais ce coup-là., le coupa-t-elle.  

- Oui, je t’aime et j’aime Ryô. Oui, c’est dur parfois parce que vous êtes là tous les deux et que j’ai du mal à occulter ce que je ressens pour chacun de vous et c’est vrai que je ne sais pas ce que j’aurais pu décider sans son intervention. Je comprends que ça puisse te laisser sceptique., admit-elle.  

- Mais non, je ne regrette rien de ce qui est arrivé. Et non, je ne me suis pas menti en me disant que je t’aimais !, lui affirma-t-elle.  

 

Elle tourna enfin un regard furieux et empli de larmes vers lui, regard qu’il se prit de plein fouet, ne pouvant qu’y lire sa sincérité, son amour déçu, la blessure et la colère qu’elle ressentait et il s’en voulut d’avoir fait mal à la femme qu’il aimait mais c’était dur de devoir supporter cette situation.  

 

- Alors voilà, comme je refuse de te faire subir mes foudres, c’est lui qui a pris, lui et tout ce qu’il pouvait représenter de mes attentes pour aujourd’hui., conclut-elle, se levant.  

 

Elle avait besoin d’être seule maintenant, de calmer ses nerfs malmenés, de trouver en elle la capacité à retrouver le sourire et espoir en un avenir radieux pour le temps qui leur restait.  

 

- Le savoir là… Je voudrais être celui qui est capable de te protéger, Kaori. Tu es ma famille et je suis incapable d’assurer ta sécurité. Lui le peut et il peut tellement d’autre chose que j’attends le jour où…, fit-il, incapable de verbaliser sa crainte ultime.  

- Où tu nous trouverais dans les bras l’un de l’autre ?, compléta-t-elle à voix basse.  

- Oui., admit-il.  

- Alors tu n’as même pas confiance en moi pour respecter les vœux de notre mariage… Tu t’imagines qu’on se roule dans la luxure et se rit de toi ? Tu crois aussi que lorsque tu me tiens nue contre toi, c’est à lui que je pense ?, lui demanda-t-elle, amère.  

- Non pour la première…, répondit-il, les dents serrés.  

- Mais oui pour la deuxième, c’est ça., comprit-elle.  

 

Elle pouvait comprendre mais elle était fâchée contre lui.  

 

- Il a été ton premier amant, n’est-ce pas ?, l’interrogea-t-il soudain.  

- Je ne vois pas en quoi ça te regarde, Yoshi., fit-elle dans un mouvement d’humeur.  

 

Est-ce qu’elle lui avait déjà demandé des comptes sur ses précédentes conquêtes ? Combien avait-elle pu en croiser à leur mariage ?  

 

- Pourquoi tu ne me réponds pas, Kaori ? J’ai cru comprendre que tu étais encore vierge lorsqu’on s’est rencontrés et la question ne s’est pas posée lorsqu’on a commencé la procédure, donc entre temps…, suggéra-t-il.  

- Est-ce que je t’ai demandé avec qui tu avais eu ta première relation sexuelle, Yoshi ? Tu as un passé et je l’ai accepté, alors pourquoi tu ne peux pas en faire de même avec moi ?, lui retourna-t-elle.  

 

Elle ne voulait pas inclure Ryô dans cette conversation. Ils avaient un problème à résoudre à deux et elle ne le laisserait pas le brandir comme un épouvantail. Il ne salirait pas ce qu’ils avaient eu.  

 

- Parce que, pour toi, ça a compté. Parce que toi, tu ne couches pas à droite et à gauche, tu fais l’amour et que ça me rend dingue de ne pas pouvoir te toucher comme il a pu le faire., lui répondit-il, fâché.  

- Ne te trompe pas de responsable, Yoshi. Ce n’est pas mon premier amant qui pose souci, c’est la maladie. On ne se serait pas rencontrés si elle n’était pas là. Tu pourrais encore coucher à droite et à gauche mais tu n’aurais pas ce qu’il a eu. Tu ne m’aurais probablement même jamais regardée., lui fit-elle remarquer, les mains posées dans le bas de son dos qui commençait à lui faire mal.  

 

Elle devait lui dire, pensa-t-il, s’agaçant. Il voulait l’entendre dire que Ryô avait été le premier même si ça faisait mal, même si ça ne calmerait en rien la colère qu’il ressentait. Il voulait juste qu’elle admette.  

 

- Tu éludes mais ne réponds pas, Ka…, commença-t-il, s’entêtant et se levant pour lui faire face.  

 

Il la vit poser la main sur son ventre, les yeux écarquillés, les lèvres entrouvertes, et tout s’envola pour laisser place à l’inquiétude. Avec tout ce qu’il lui avait dit, avait-elle dépassé son seuil de tolérance ? Est-ce qu’il avait mis en danger sa grossesse, provoquant le travail et la naissance prématurée de leurs bébés ? Il ne survivrait pas à leur mort. Il ne supporterait jamais de les perdre et d’avoir causé une telle douleur à leur mère, à la femme qu’il aimait.  

 

- Kaori… Kaori, tu vas bien., s’inquiéta-t-il.  

 

Sans un mot, elle attrapa sa main et la posa sur son ventre et il comprit sa stupéfaction : un coup et un autre. Il sentait leurs enfants bouger sous sa paume et c’était… indescriptible. Il la releva les yeux vers elle et, comme si elle sentait son regard sur elle, en fit autant. La lueur de bonheur dans ses prunelles lui fit oublier tout le reste.  

 

- Je suis si heureuse que tu aies pu les sentir., murmura-t-elle, émue.  

- J’attendais ce moment depuis quelques jours., lui avoua-t-elle.  

- Pour une fois qu’ils ne se dépensent pas la nuit., souffla-t-il, le cœur battant en sentant d’autres coups.  

- Oui. Rien que pour voir ton regard maintenant, Yoshi, ça valait le coup de tenter notre chance. Ce n’est peut-être pas aussi simple qu’on l’espérait mais ça valait le coup. Ne laisse pas tomber tout cela. Je t’aime et j’aime notre famille., lui confia-t-elle, les larmes aux yeux.  

 

Il l’observa et leva la main pour caresser sa joue. Il jeta un vague regard en arrière sur le sapin dévasté et revint sur elle.  

 

- Ce n’était pas le Noël dont tu rêvais mais, si on allait dans ma chambre pour imaginer le prochain à quatre. On y sera mieux qu’au milieu des guirlandes… à moins que tu ne veuilles me voir jouer les meneuses de revue., plaisanta-t-il.  

 

Elle laissa échapper un léger rire qui marqua la détente.  

 

- Je ne te ferai pas ça. D’accord. Mais promets-moi que tu ne penses plus que je ne t’aime pas., lui demanda-t-elle d’une voix tendue.  

- Je te le promets. Un regard comme tu viens d’en avoir… Ce regard-là ne peut pas tromper., admit-il.  

- Ca n’occulte pas le reste mais je sais que tu m’aimes., la soulagea-t-il. 

 


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