Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 8 :: Chapitre 8

Publiée: 27-06-22 - Mise à jour: 02-07-22

Commentaires: Bonjour, voici la suite de cette histoire. Désolée pour le retard de publication, le week-end était chargé. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 8  

 

Caché sous sa couette, Ryô dormait profondément lorsqu’une vibration dans l’air le fit se réveiller. Il esquissa un léger sourire sachant que, dans quelques secondes, un rayon de soleil viendrait éclairer sa journée. Il garda les yeux fermés, régna sur ses traits pour effacer tout signe de son réveil et attendit. La porte s’ouvrit discrètement et, à pas de loup, Kaori approcha du lit.  

 

- Ryô… Ryô, tu dors ?, l’appela-t-elle doucement.  

 

Il ne répondit pas sachant qu’elle approcherait encore un peu et qui sait, peut-être aurait-elle un peu plus d’audace et ça mènerait peut-être un peu plus loin ? Le matelas s’affaissa à ses côtés et il sentit son regard se poser sur lui. Il aimait ces moments. C’était plus agréable que les massues. Il profitait de la sensation de tendresse qui émanait d’elle pour se réveiller totalement, se disant que peut-être un jour elle ferait un geste supplémentaire.  

 

Le silence plana un long moment. Kaori profitait du sommeil de son partenaire pour l’observer. Ce moment paisible était le bienvenu puisque, n’ayant pas obtenu de réponse pendant la nuit, elle repartirait à l’offensive dès que possible… quand elle aurait réfléchi à la manière de s’y prendre. Ses traits étaient détendus, son souffle léger et régulier et elle mourait d’envie d’écarter les mèches noires qui tombaient sur son front. Elle leva la main pour le faire mais, une fois encore, elle se retint.  

 

- Ryô… Ryô…, l’appela-t-elle à nouveau.  

- Bon, ce n’est pas grave. Je vais laisser un mot., soupira-t-elle, se relevant face à son silence.  

- Hmmm…, marmonna Ryô, feignant de se réveiller.  

 

Si elle devait partir, il avait besoin d’un peu de temps pour être prêt à la suivre. Il aurait dû se douter qu’elle ne traînerait pas au lit mais, n’ayant pas entendu le téléphone sonner, il pensait avoir encore un peu de temps.  

 

- Qu’est-ce que tu fais là ?, murmura-t-il d’une voix ensommeillée, se tournant.  

 

Il s’étira, exposant son torse et son abdomen nus, et remarqua avec plaisir son regard le détailler avec un léger pétillement de plaisir.  

 

- Je… J’étais venue te dire que j’allais récupérer mon portefeuille. J’ai téléphoné ce matin., lui apprit-elle.  

- Oh… Déjà ? Mais il est encore tôt. Il y en a qui veulent dormir le week-end., maugréa-t-il, pour le plaisir de voir sa réaction.  

- Ben moi, je n’ai pas que ça à faire. Et puis il est déjà dix heures passées. On se revoit tout à l’heure., lui fit-elle savoir, se levant.  

 

Du temps… il lui fallait gagner du temps… Il était hors de question qu’elle s’y rende seule après la tentative de la veille.  

 

- Le petit-déjeuner est prêt ?, lui demanda-t-il.  

- Oui, il est au chaud. Tu n’as plus qu’à le sortir., lui dit-elle.  

- Chouette, des toasts grillés, des œufs brouillés et un café bien chaud…, fit-il d’une voix pleine d’envie.  

- Quoi ? Non ! C’est le petit-déjeuner habituel avec du riz, de la soupe…, expliqua-t-elle.  

- Encore ?…, se plaignit-il.  

- Kaori…, commença-t-il d’une voix suave.  

- Non !, objecta-t-elle, le voyant venir avec ses gros sabots.  

- S’il te plaît…, l’implora-t-il.  

 

Elle le regarda, se blindant pour ne pas tomber dans le piège, et détourna les yeux avant de revenir sur lui et de succomber à son charme. Après tout, elle pouvait bien lui faire ce petit plaisir après avoir été absente tous les soirs de la semaine.  

 

- D’accord…, soupira-t-elle.  

- Juste cette fois., tempéra-t-elle.  

- Merci, Kaori., fit-il, reconnaissant.  

 

Il attendit qu’elle soit ressortie de là pour se dépêcher de se sortir de son lit et partir à la salle de bains. Il se lava en quatrième vitesse, comptant dans sa tête les secondes qui passaient pour ne pas louper le coche. Par habitude, elle n’attendrait certainement pas qu’il ait terminé avant de s’en aller donc c’était à lui de faire le nécessaire. Il s’habilla rapidement, prenant à peine le temps de se sécher, et ouvrit la porte au moment où elle passa au pied de l’escalier, certainement pour prendre ses affaires.  

 

- Attends ! Le temps a l’air plutôt agréable ce matin. Si on faisait un bout de chemin ensemble ?, suggéra-t-il, trouvant là un moyen d’être à ses côtés innocemment.  

 

Surprise, Kaori s’arrêta, eut un temps d’hésitation, se demandant si elle avait bien compris, puis revint vers l’escalier.  

 

- Tu veux vraiment m’accompagner ?, s’étonna-t-elle.  

- Pourquoi pas ? Tu vas couper par le parc, non ? Comme hier soir ?, ajouta-t-il pour justifier qu’il connaissait son itinéraire.  

- Oui… Je vois… Tu espères trouver de quoi assouvir tes penchants pervers…, pesta-t-elle.  

- Pourquoi tu vois toujours le mal partout ? J’ai peut-être envie de passer du temps avec toi…, fit-il, ce qui était une partie de la vérité.  

- Vraiment ?, lui retourna-t-elle, ravie.  

- Qui sait ?, répondit-il, laissant planer le doute.  

- Tu ne changeras jamais…, grommela-t-elle.  

 

Elle s’éloigna néanmoins du placard et il sut qu’il avait gagné du temps. Comme prévu, son petit-déjeuner l’attendait, en plus de celui qu’elle avait préparé avant. Il se dépêcha malgré tout de manger juste au cas où elle changerait d’avis. Un quart d’heure plus tard, ils sortaient ensemble. Ils gardèrent un moment le silence, appréciant simplement la présence de l’autre, profitant du calme qui semblait les entourer.  

 

- Tu sors ce soir ?, lui demanda-t-elle d’un ton neutre.  

- Oui., répondit-il simplement.  

- Tu me diras combien d’heures je dois encore faire pour couvrir tes dettes accumulées…, pipa-t-elle, tentant d’en savoir plus.  

- Occupe-toi des factures, je m’occupe du reste., fit-il, esquissant un sourire amusé.  

- Je n’ai pas envie qu’un commerçant me tombe dessus., répliqua-t-elle, agacée.  

- Sors une de tes massues : ça les dissuadera., plaisanta-t-il.  

- Ryô…, gronda-t-elle.  

- C’est toi que j’ai envie d’assommer pour le moment., ajouta-t-elle, lui lançant un regard noir.  

 

Il fit un pas de côté, prenant un air innocent et offensé, comprenant parfaitement son agacement mais ne pouvant y mettre fin. Il ne lui donnerait pas les raisons de ses sorties nocturnes.  

 

- Je n’ai même pas commencé à draguer !, s’offensa-t-il.  

- Je sais… mais… allez, dis-moi ce que tu as fait tous ces soirs. Tu ne comprends pas que je suis juste inquiète pour toi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Tu t’inquiètes encore pour moi ? Tu devrais pourtant savoir, Kaori…, lui dit-il, lui adressant un regard confiant et rassurant.  

 

Elle baissa les yeux et s’en voulut de ce rappel à l’ordre. Il devait penser qu’elle manquait de confiance en lui, ce qui n’était pas le cas. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de craindre pour lui. Ryô était fort mais pas invincible même s’il avait réussi à se sortir de toutes les épreuves qu’il avait déjà traversées. Il en suffisait d’une pour le faire mentir.  

 

- Je sais ce que tu m’as dit. Je m’en souviens comme si c’était hier mais… tu ne pourras jamais m’empêcher d’avoir peur pour ta vie., lui confia-t-elle.  

- Encore plus quand je sens que tu me caches quelque chose.  

- Que voudrais-tu que je te cache ?, objecta-t-il, se voulant rassurant.  

 

Que lui dire d’autre quand il ne pouvait pas, ne voulait pas lui dire la vérité ? Il comprenait son point de vue. Il s’en voulait même de ne pas avoir pensé à la suivre le soir alors qu’elle rentrait.  

 

- Je ne sais pas. A toi de me le dire., répliqua-t-elle, s’arrêtant avant la sortie du parc.  

 

Elle fit face à son partenaire et attendit sa réponse. Ryô l’observa un moment avant de se tourner vers les buildings qui leur faisaient face.  

 

- Alors c’est lequel d’entre eux ?, l’interrogea-t-il, curieux.  

- Tu sais quoi ? Ca ne te regarde pas comme ce que tu fais le soir ne me regarde pas a priori. Tu peux t’en aller. Je n’ai plus envie de me balader avec toi., lui fit-elle savoir, le regard noir.  

- Comme tu voudras., répondit-il, haussant les épaules comme si ça ne le touchait pas.  

 

Ca n’était pas le cas mais au moins il n’aurait plus à lui mentir jusqu’à ce qu’ils se retrouvent. La prenant donc au mot, il tourna les talons et s’éloigna dans le parc. Kaori le regarda faire, peinée, avant de sortir du jardin public et se diriger vers l’immeuble où vivait Monsieur Nishihara. Elle récupéra en quelques minutes son portefeuille auprès du gardien de l’immeuble et partit faire ses courses comme prévu. Elle déposa avec plaisir le chèque de ses revenus de la semaine, voyant déjà le chiffre revenir dans le positif, avant de partir au magasin.  

 

Pendant tout ce temps, elle ne pensa pas aux mystères que Ryô lui faisait ni à son travail et au manque de coopération de son « client ». Elle profita du rythme simple, normal de cette matinée. Elle veilla malgré tout à ses arrières juste au cas où on tenterait de nouveau de s’attaquer à elle. Une autre personne veillait également sur ses arrières. Ryô attendait caché dans une ruelle. Il s’était réfugié derrière un fourré dès que Kaori avait été hors de vue. De là où il était, il l’avait vue traverser la rue et il avait le champ suffisamment dégagé pour veiller l’entrée et la sortie du parking de l’immeuble. Il avait attendu plus ou moins patiemment qu’elle ressorte de là, prêt à intervenir si une voiture sortait, ce qui ne fut pas le cas.  

 

Quand elle sortit du magasin, il la suivit, ne la laissant que lorsqu’elle rentra dans leur immeuble. Là, elle était en sécurité et il pouvait partir tranquille faire un tour de ses indics. Avant cela, il repartit cependant vers le parc et prit place sur un banc, sortant une cigarette.  

 

- Pourquoi je ne suis même pas surpris de savoir que tu es au commissariat un samedi ?, fit-il lorsque Saeko s’assit à ses côtés quelques minutes plus tard.  

- Serais-tu surpris de savoir que les criminels respectent les week-ends ?, lui retourna-t-elle d’un ton ironique.  

- Tu as du nouveau ?, l’interrogea-t-il, éludant la question.  

- Il y a eu deux enlèvements de jeunes femmes signalés mais on ne sait pas dire s’ils sont liés entre eux ou non ou s’ils sont liés à notre affaire. Et toi, tu as du nouveau ?, le questionna-t-elle.  

- Je vais explorer une piste ce soir. Tu pourrais avoir accès aux bateaux en partance dans les jours à venir ?, lui demanda-t-il.  

- Bien évidemment… mais je cherche quoi en particulier ?, répliqua-t-elle, intéressée.  

 

« Si des bateaux appartiennent à la compagnie Nishihara. », « si ce soi-disant gentleman a des squelettes dans son placard », « tout ce qui pourra me confirmer que j’ai raison de me méfier. », pensa-t-il sans le dire. Il ne voulait pas se dévoiler devant elle. C’était tellement idiot d’être jaloux.  

 

- Je ne sais pas. Fais appel à ton flair légendaire. Des destinations suspectes, des compagnies suspectes, des chargements suspects… Réfléchis. Tu as avancé sur la piste des voitures ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle ricana un instant avant de remettre une mèche en place en même temps que son masque de neutralité.  

 

- Tu imagines le nombre de Porsche gris argent qui circulent dans Tokyô ?, lui retourna-t-elle.  

- Autant que de Mini rouges peut-être ?, répliqua-t-il.  

- Ta mini est plus rare que ces véhicules de luxe. Et bien entendu, c’est beaucoup plus compliqué de trouver la petite bête parmi toutes ces personnes dont le casier est vierge de toute infraction…, ironisa-t-elle.  

- Bref, on n’a rien., résuma-t-il, l’air fermé.  

- Non, rien., affirma-t-elle.  

- Je vais plonger dans les documents du port et je te tiens au courant., lui promit-elle.  

- Et moi, je vais aller visiter le port cette nuit., lui apprit-il.  

 

Sur ces derniers mots, ils se saluèrent et se séparèrent, partant chacun de leurs côtés. Ryô partit faire le tour de ses indics, écoutant tout ce qu’ils avaient à lui dire que ce soient de menues informations, leur peur après ce qui était arrivé à leur camarade ou même leurs silences. Il écouta patiemment, leur montrant qu’il n’était pas simplement là pour leur extorquer des renseignements mais aussi pour les soutenir même s’il laissait toujours paraître une certaine distance entre eux et lui. Il faisait de même pour tous, même pour Kaori après tout.  

 

Cela fait, il rentra à l’appartement, appréciant l’odeur alléchante qui y régnait, signe qu’un bon repas avait été cuisiné. Kaori s’était apparemment bien occupée en son absence. Les fenêtres brillaient, le canapé avait été aspiré, les coussins remis en place dessus, exactement comme elle aimait les mettre, les étagères étaient rangées de manière nette et précise, les poussières faites. Elle n’avait vraiment pas chômé. Elle était même encore en train d’aspirer quelque part dans l’appartement, dans sa chambre, localisa-t-il, quelques instants après.  

 

Il monta et s’appuya au chambranle de la porte. Il la regarda faire un instant avant de se baisser et débrancher l’appareil. Surprise, Kaori se retourna et le dévisagea.  

 

- Ryô ? J’avais bientôt fini… mais tu veux peut-être la place…, fit-elle.  

 

Il ne dit rien et la regarda enrouler le fil et ranger son engin de malheur. Cependant, lorsqu’elle voulut passer pour sortir, il l’en empêcha. Il lui fit lâcher l’aspirateur et l’enlaça, rassuré de savoir qu’elle allait bien. Après un temps d’hésitation, il sentit ses bras l’entourer et entendit le petit soupir de plaisir qu’elle laissa échapper. Il ne lui en fallut pas plus. Il s’écarta un peu juste assez pour pouvoir plonger dans son regard avant de poser les lèvres sur les siennes. Il ne put se contenir et le baiser s’enflamma. Il la souleva et l’emmena jusqu’à son lit. Il l’avait à peine déposée dessus qu’il se déshabillait, voyant son regard virer à la surprise.  

 

- Ryô ?, l’interpela-t-elle.  

- Ryô, tout va bien ? Tu as l’air bizarre., s’inquiéta Kaori face à son regard un peu perdu.  

- Quoi ?, lâcha le nettoyeur, se rendant compte qu’il venait de rêver.  

- Tu vas bien ?, répéta-t-elle.  

- Oui… Oui oui… Je suis étonné que tu oses toujours venir dans ma chambre avec toutes mes illustrations., fit-il remarquer, peu enclin à lui dire la vérité.  

- Depuis le temps, je m’y suis faite… même si je n’approuve toujours pas., avoua-t-elle.  

- Le repas est prêt., lui indiqua-t-elle, sortant de sa chambre.  

- Tu as donc bien récupéré ton portefeuille…, laissa-t-il échapper.  

 

Elle se retourna vers lui, aspirateur en main, un sourcil levé, et il s’arrêta face à elle.  

 

- Ben oui… Pourquoi je ne l’aurais pas récupéré ?, lui retourna-t-elle.  

- Je ne sais pas. Des fois que Monsieur aurait voulu te kidnapper… pour le week-end et récupérer toutes ces heures payées à rien., argua-t-il.  

- La bonne blague… S’il le pouvait et que j’étais une petite chose influençable, il se serait déjà débarrassé de moi., plaisanta-t-elle, un énorme sourire malicieux aux lèvres.  

- Manque de bol, tu n’es pas une petite chose influençable…, répondit-il avec tendresse.  

- Non… tu sais de quoi tu parles., riposta-t-elle.  

- Effectivement… et il fut un temps où je m’en serais plaint…, ajouta-t-il sans réfléchir.  

 

La remarque lui fit visiblement plaisir et elle lui offrit un sourire lumineux, ce qui atténua la gêne de Ryô. Elle n’en profita cependant pas et lui fit signe de la suivre. Ils se retrouvèrent donc quelques minutes plus tard pour déjeuner et passèrent une bonne partie de l’après-midi à l’appartement.  

 

- Tu sors ?, s’étonna Kaori alors qu’ils n’avaient pas encore dîné et que Ryô mettait sa veste.  

- Oui. Ne m’attends pas., lui dit-il simplement avant de partir.  

 

Elle ne tergiversa pas, enfila rapidement ses chaussures et prit sa veste au vol. Discrètement, elle lui emboîta le pas et dut attendre qu’il soit sorti avec la mini pour prendre la panda et le suivre. Elle fut forcée d’abandonner quelques minutes plus tard. Le trafic avait joué en sa faveur et elle l’avait perdu. Elle ne s’avouait pas vaincue pour autant. Elle retenterait sa chance, encore et encore.  

 

Ryô souffla de soulagement lorsqu’il perdit Kaori de vue. Il lui parlerait de l’affaire quand il aurait des preuves contre ce Nishihara… contre le coupable, se reprit-il. Il devait être sûr de son fait pour ne pas être ridicule. Il n’aurait pas une nouvelle discussion avec elle sur sa supposée jalousie. Après tout, il n’avait aucune raison de s’inquiéter mais pourtant il ne pouvait s’en empêcher.  

 

Il oublia tout cela cependant dès qu’il éteignit le moteur dans une ruelle sombre du port. Il partit nonchalamment en repérage, les mains dans les poches. Dans lequel de ces bâtiments se cachaient des activités illégales ? Plusieurs certainement mais celles qu’il recherchait, il ne devait y en avoir qu’un, peut-être deux mais lequel ? Il écouta les environs, observa les allées et venues, attendit des heures durant mais il ne vit rien de suspect. Il ragea. Il voulait en finir avec tout cela, sortir Nishihara de la vie de Kaori, mettre fin à cette organisation criminelle.  

 

Lorsqu’il rentra, le jour se levait. Le séjour était vide, ce qui lui allait très bien. Il n’avait pas envie de la voir, de devoir affronter son regard blessé, vexé ou sa massue. Ereinté, il monta dans sa chambre et se coucha, s’endormant rapidement. Il n’entendit pas Kaori se lever ni se préparer pour la journée. Rassurée par la présence de sa veste et ses chaussures, elle prépara le petit-déjeuner. Voyant qu’il ne se réveillait pas, elle sortit de l’appartement et descendit jusqu’au garage où elle plaça un traceur sur la mini. Ainsi, elle ne le perdrait pas, elle en était sûre. Elle pourrait même le laisser prendre de l’avance. A malin, malin et demi, se félicita-t-elle.  

 

- Pourquoi il n’est pas là où il devrait être ?, pesta-t-elle le soir même.  

- Il devrait être juste là… Non… Non ! Il n’a pas fait ça !, cria-t-elle dans la panda.  

- A malin et demi, deux malins, Kaori., plaisanta Ryô en s’éloignant tranquillement.  

 

Il était malgré tout fier d’elle : elle avait pensé à mettre un émetteur sur sa voiture. Elle n’avait simplement pas imaginé qu’il se méfierait et vérifierait son véhicule avant de partir. Elle aurait dû continuer à l’interroger : il se serait certainement moins méfié. L’ayant trouvé, il l’avait simplement posé sur sa voiture et ainsi elle s’était suivie elle-même. Il put ainsi œuvrer tranquillement toute la nuit.  

 

Bien évidemment, ayant compris à quel point elle tenait à savoir, il eut la preuve de l’inventivité de sa partenaire les deux soirs qui suivirent. Le premier, elle trouva une meilleure planque pour l’émetteur. Cette fois, à peine après quelques croisements, il colla la puce sur un autre véhicule. Au regard noir qu’elle lui lança le lendemain, elle n’avait pas apprécié la balade. Le soir même, elle avait replacé un émetteur sur son véhicule encore mieux caché et, pour ne pas laisser place au doute, elle en avait ajouté un autre sous son siège. Plutôt que de la balader, il prit la panda, la laissant en plan.  

 

- Tu étais où ? J’en ai assez, Ryô. D’habitude, tu ne prends pas toutes ces précautions. Rien que ça me permet de savoir que tu travailles sur un truc grave… ou alors qu’il y a quelqu’un d’autre dans ta vie… quelqu’un que tu ne veux pas que je connaisse., l’attrapa-t-elle, le mercredi matin à peine levé.  

- Alors qui est-ce ? Une ancienne connaissance ? Kaïbara est réapparu ?, lui demanda-t-elle, tendue.  

- Kaïbara est mort, Kaori., lui rappela-t-il d’une voix sombre.  

- Je… Pardon… J’ai juste… Je suis morte d’inquiétude, Ryô. J’ai peur pour toi et tout ton petit jeu là, ça n’aide pas. Parle-moi, s’il te plaît., l’implora-t-elle.  

 

Il l’observa un moment, voyant parfaitement son désarroi, son inquiétude et sa colère, mais il finit par hausser les épaules.  

 

- Tu dramatises trop, Kaori. Tout va bien. Pas de Mary ni de Sonia en vue et si je ne te parle pas de ma super affaire…, fit-il, moqueur en utilisant des guillemets sur l’avant-dernier mot.  

- C’est parce qu’il n’y a rien en fait. Je me tourne les pouces et cherche de quoi travailler. Tu vois, il n’y a pas de quoi être fier alors c’est pour cela que je ne t’ai rien dit., mentit-il.  

- Tu me fais tourner en bourrique parce que tu n’as pas de boulot ?, lui demanda-t-elle, incrédule.  

- Ben… Oui., répondit-il simplement.  

- Sérieusement ? Qu’est-ce qui change de d’habitude ? Tu ne fais pas tout ce foin quand on n’a pas de travail généralement., lui fit-elle remarquer, dubitative.  

- Bah oui mais généralement… on est deux à ne pas avoir de travail… C’est gênant… de dépendre de toi., inventa-t-il.  

 

Elle le regarda, un sourcil levé, le jaugea un long moment, si long qu’il eut presque envie de gigoter, puis haussa les épaules.  

 

- J’ai compris, tu n’as pas envie de me parler., conclut-elle.  

- Soit, je m’en accommoderai.  

- Donc tu vas continuer à me suivre le soir ?, fit-il.  

- Si tu ne veux pas que je le fasse, dis-moi ce que tu fais., répondit-elle.  

- Tu sais que tu es agaçante ?, lui dit-il, moqueur.  

- Et entêtée. Oui, je sais mais je ne serai plus là si je ne l’étais pas., répliqua-t-elle, amusée.  

- Tu as raison. Tant mieux pour moi., fit-il, ébouriffant ses cheveux avant de s’en aller.  

 

Le soir même, il ne prit même pas la peine de s’embêter à chercher les micros. Il emporta tous les jeux de clef des voitures avec lui et trafiqua la panda pour être sûr qu’elle ne réussirait pas à la démarrer même sans les clefs. Kaori ne put s’empêcher de pester une bonne partie de la soirée jusqu’à ce qu’elle se souvint de ce moment de tendresse qu’il avait eu envers elle à la fin de leur discussion. Elle toucha ses cheveux comme s’ils pouvaient lui restituer les sensations qu’elle avait éprouvées et, malgré sa colère, elle finit par s’endormir.  

 

- Tiens., fit-il, le lendemain soir, lui tendant une tasse de thé avant de venir s’asseoir à ses côtés dans le divan.  

- M… Merci…, fit-elle, surprise.  

 

Elle la porta à ses lèvres avant de l’éloigner.  

 

- Tu as mis un somnifère dedans ?, l’interrogea-t-elle, suspicieuse.  

- Qu’est-ce que tu crois ?, fit-il, prenant la tasse et avalant une gorgée.  

- Tu pourrais me vexer., pipa-t-il, lui redonnant sa tasse.  

- Désolée mais tu peux être assez retors parfois., répliqua-t-elle, légèrement rougissante.  

- C’est pas faux…, admit-il, masquant sa culpabilité en pensant au petit comprimé qui fondait dans son breuvage.  

 

Ils se sourirent complices et Kaori but tranquillement son thé, appréciant le bras qui s’était glissé derrière ses épaules. Elle laissa Ryô la débarrasser de sa tasse et regarda le film. Elle étouffa un premier bâillement et lutta quelques minutes avant de laisser sa tête se poser sur l’épaule de son partenaire qui ne s’échappa pas.  

 

Ryô la regarda s’endormir contre lui. C’était bas de sa part d’avoir mis un somnifère pour l’empêcher d’agir mais il n’avait pas envie de jouer ce soir. Il voulait ne pas avoir à se demander ce qu’elle faisait. Peut-être qu’il trouverait enfin quelque chose. Il fallait qu’il trouve parce que demain soir, elle le retrouverait et il n’en savait pas plus.  

 

Doucement, il la prit dans ses bras et l’emmena dans sa chambre. Il la déshabilla, évitant de porter les yeux sur ses atouts féminins. C’était déjà assez dur de devoir la toucher et résister à l’envie de plus. Autant ne pas en rajouter… En pyjama, il l’allongea et la recouvrit de ses draps. C’était fait. Elle était là profondément endormie dans son lit, belle comme un cœur, sereine. Il remit ses mèches en place, déposa un baiser sur son front et la quitta. Il devait trouver. 

 


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