Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

» Ecrire une review

 

GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

J'ai activé mon compte, mais je n'ai toujours pas accès à la section NC-17

 

L'activation de son compte et l'accès aux NC-17 ne sont pas liés. On peut avoir un compte actif, mais pour avoir accès à la section NC-17, il faut en faire la demande.

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 52 :: Chapitre 52

Publiée: 20-06-23 - Mise à jour: 20-06-23

Commentaires: Coucou, Voici avec un peu de retard la suite de l'histoire. Alors arrivée de Ryô dans la vie du couple. La vie est-elle un long fleuve tranquille? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

Chapitre 52  

 

- Tu ne sors pas sans moi., lança Ryô, voyant Kaori approcher de la baie vitrée.  

 

Il n’avait pas encore eu à la stopper depuis qu’il était là mais il fallait une première à tout et il était déjà étonnée qu’elle ne se soit pas rebellée bien plus tôt.  

 

- Je sais… mais je peux quand même regarder le jardin, non ?, lui retourna Kaori sur la défensive.  

 

Il sourit à son froncement de sourcils, son regard agacé et la vit se détendre. Il approcha et l’écarta un peu de l’encadrement, jetant un regard pour voir quels étaient les risques éventuels.  

 

- Si quelqu’un veut me tirer dessus, il devra être dans le jardin, sinon je ne m’approcherais jamais aussi près., lui fit-elle savoir d’une voix moqueuse.  

- J’ai été à bonne école., souffla-t-elle, se penchant vers lui.  

- Au moins, tu n’auras pas perdu tout ton temps avec moi., plaisanta-t-il en retour.  

 

Elle le regarda, surprise, avant de faire un pas vers lui. Malgré le ton désinvolte, elle sentait quelque chose de plus sérieux de manière sous-jacente.  

 

- C’est le sentiment que tu as ? Que j’ai perdu mon temps avec toi ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

- Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ?, éluda-t-il.  

- Ryô, réponds-moi franchement., lui demanda-t-elle, s’impatientant.  

- Kaori, tu me connais mieux que ça. Je dis souvent n’importe quoi et tu n’en tiens pas compte. C’est ta grossesse qui te met la tête à l’envers ?, ironisa-t-il avec un sourire en coin narquois.  

- Ne te moque pas de moi. Je t’ai entendu, Ryô, et je te connais très bien. Tu as vraiment l’impression que j’ai perdu mon temps avec toi ?, insista-t-elle, sentant la colère monter.  

 

Il connaissait cette aura particulière qui annonçait en général l’arrivée imminente d’une massue. Seulement, cette fois comme depuis un bon moment maintenant, il n’y aurait pas de massue et il n’avait aucune idée des conséquences possibles si elle était aussi tendue.  

 

- Un peu quand même. Tu dois comprendre maintenant que tu peux attendre mieux de la vie, non ?, lui retourna-t-il, se concentrant exagérément sur l’extérieur.  

 

Il ne voulait pas affronter son regard. Il s’en voulait même d’avoir sorti une telle bêtise mais cela faisait maintenant deux semaines qu’il la voyait évoluer dans cette grande maison et elle y semblait bien plus à sa place qu’à l’appartement où elle risquait chaque jour de voir débarquer quelqu’un qui leur voudrait du mal.  

 

- Oui, j’ai compris. J’ai compris que ça valait la peine d’espérer et de croire en tout même l’inimaginable. Je ne sais pas ce que tu entends par mieux de la vie mais, moi, c’est tout cela et rien de plus., lui affirma-t-elle, une main sur son ventre.  

 

Il posa un regard sur ses cinq doigts surplombant cet arrondi annonciateur de vie. Ses propres doigts fourmillaient de l’envie de s’y poser à leur tour, de sentir ces deux bébés qui grandissaient là, bien au chaud, de savoir ce que ça faisait de sentir le ventre de la femme qu’on aimait abriter la vie.  

 

Malgré le luxe, malgré la facilité, il reconnaissait encore sa Kaori, fougueuse, libre et pleine d’espoir. Il n’y avait que le côté impétueux qui était moins présent, certainement tempéré par sa maternité, cet instinct de protection qu’elle avait envers tous les enfants et donc logiquement envers les siens.  

 

- Et toi, à quoi tu pensais ?, l’interrogea-t-elle, les yeux étrécis.  

- Je dois aller inspecter le reste de la maison. Il y a encore des zones de faiblesse dans la sécurité., éluda-t-il, s’en allant.  

 

Il lui semblait loin le jour où il avait de nouveau débarqué dans sa vie pour la protéger, pensa Kaori. Elle avait la sensation que les relations s’étaient refroidies entre eux et elle ne comprenait pas pourquoi. Les premiers jours, ils avaient semblé échanger normalement mais les choses avaient changé.  

 

- Kaori, ça va ? Tu as l’air songeuse.  

 

Surprise, elle se retourna et sourit à son mari qui était entré sans qu’elle l’entende. Elle le rejoignit et l’enlaça, heureuse de le retrouver après sa visite médicale à laquelle il n’avait pas voulu qu’elle l’accompagne pour sa sécurité.  

 

- Je vais bien. C’est juste un peu frustrant de se retrouver enfermée chez soi., répondit-elle.  

- Et toi ? Qu’ont dit les médecins ?, s’enquit-elle, soucieuse.  

- Tout va bien. La situation est stable. Alors détends-toi., fit-il, passant un doigt sur les plis de son front.  

- Je suis soulagée. C’est au moins une bonne nouvelle., lui dit-elle avec un sourire chaud.  

- Pour moi aussi. Alors tu les as de nouveau sentis ?, l’interrogea-t-il, le regard brillant.  

- Oui. C’est tellement léger. J’aimerais que tu puisses les sentir aussi. J’aurais dû y penser plutôt que de te réveiller la nuit dernière., s’en voulut-elle à nouveau.  

 

Réveillée en pleine nuit par une sensation étrange, elle avait senti son cœur bondir dans sa poitrine en ressentant pour la première fois ses enfants. Malgré l’heure plus que tardive, elle n’avait pas réfléchi avant de sortir de son lit et d’aller rejoindre son mari dans sa chambre pour qu’il puisse vivre ce moment également. Seulement, après avoir eu du mal à le réveiller, elle n’avait plus rien ressenti et Yoshi avait été très déçu, elle l’avait vu.  

 

- Ca arrivera, Kaori. Je n’ai pas encore perdu ces sensations-là., la rassura-t-il, passant un bras autour de sa taille.  

- Et puis, je ne vais pas me plaindre de recevoir une visite nocturne de la femme que j’aime., la taquina-t-il, la voyant rougir.  

- Je n’ai peut-être pas pu sentir les bébés mais j’ai eu le plaisir de pouvoir te garder près de moi le reste de la nuit., ajouta-t-il avec tendresse.  

- Tu sais, on peut dormir ensemble si tu veux., lui rappela-t-elle.  

 

Yoshihide s’immobilisa et serra les doigts sur le pommeau de sa canne, réfrénant difficilement la frustration qu’il ressentait. Ce n’était pas la première fois qu’ils en parlaient et certainement pas la dernière mais c’était toujours difficile pour lui.  

 

- Kaori… Non, je ne préfère pas., soupira-t-il.  

- Ne te méprends pas, j’adorerais pouvoir te sentir non loin nuit après nuit mais j’ai vraiment peur de te faire du mal. Je te l’ai déjà dit, il m’arrive d’avoir des mouvements incontrôlés la nuit même si je suis épargné pour le moment le jour. Tu imagines si…, fit-il, posant une main sur son ventre.  

 

Elle voyait à ses traits l’angoisse qu’il subissait à l’idée de la ou les blesser et elle était tout aussi fière que déchirée de voir le sacrifice qu’il faisait pour assurer leur sécurité. Elle en eut le cœur serré.  

 

- Je préfère que l’on dorme séparément et puis… ça ne nous empêche d’avoir des moments privilégiés comme hier soir., lui dit-il avec un petit sourire complice.  

 

Kaori acquiesça, les joues rosies à l’évocation des moments intimes qu’ils avaient eus. Ca avait été très doux et très agréable. Elle n’avait peut-être pas eu les mêmes sensations de vertige que dans les bras de Ryô mais elle avait vibré d’une autre manière même si la présence de son ex-partenaire non loin l’avait au début gênée. Et s’il veillait juste de l’autre côté de la porte ? S’il surgissait furieux qu’elle ait déserté sa chambre sans le prévenir ? Et s’il l’entendait ? Elle avait eu beaucoup de mal à lâcher prise mais Yoshi avait réussi à lui faire oublier toutes ces questions.  

 

- C’est vrai. Je suis contente que ça aille bien., lui dit-elle.  

- Tu dois être heureuse aussi d’avoir un peu de compagnie, une personne que tu connais ici, non ?, s’enquit-il.  

- Oui., lui affirma-t-elle malgré le malaise grandissant qu’elle ressentait.  

- J’espère néanmoins que Ryô trouvera vite celui qui se cache derrière tout cela. J’ai envie de sortir d’ici librement.  

- Tu devrais profiter, Kaori., plaisanta Yoshihide.  

- Profiter ? Que veux-tu dire ?, répondit-elle, ne comprenant pas.  

- Tu as deux hommes à ta disposition. Tu as de la chance., fit-il, taquin.  

 

Il ne voulait qu’une chose, voir son sourire revenir comme avant. Il savait que la situation lui pesait, que c’était dur pour elle d’avoir dû quitter le centre-ville et ses amis aussi brutalement, surtout après avoir changé ses habitudes lorsqu’elle avait emménagé chez lui. Si encore elle avait pu être libre ici… mais elle ne l’était pas puisque quelqu’un lui voulait du mal. Il ne comprit pas pourquoi elle darda un regard noir sur lui, un regard comme elle n’en avait jamais eu.  

 

- Je n’ai pas deux hommes à ma disposition ! Tu t’attends à quoi ? Que je sois ta gentille épouse enceinte et que j’aille chercher autre chose auprès de Ryô ? Je ne suis pas une traînée, Yoshihide. Ca ne me viendrait même pas à l’idée de tenter ma chance puisque ça vous ferait souffrir tous les deux. Ose me dire que tu me laisserais aller avec Ryô même si ce n’était que pour assouvir un besoin sexuel ?!, s’écria-t-elle, les poings serrés.  

- Kaori… Ce n’était qu’une plaisanterie., murmura-t-il, surpris par sa virulence.  

- Eh bien, elle n’était pas drôle ! Parce que je suis mariée avec toi et je t’aime mais je n’ignore pas les sentiments de l’autre homme qui vit sous notre toit ! Même si c’est un professionnel, il n’en reste pas moins un homme. Et j’imagine qu’il en est de même pour toi ! Tu peux en plaisanter mais je doute que tu sois à l’aise en le sachant là !, argumenta-t-elle.  

 

Furieuse, elle lui tourna le dos et sortit à son tour, claquant violemment la porte derrière elle. Yoshihide resta seul et, se sentant vacillant, s’assit sur le divan derrière lui. Il ne s’était pas attendu à cela. Il avait attendu le moment de rentrer avec impatience, s’attendant à un moment à deux empreint de douceur. Ils auraient simplement discuté de tout et de rien, oubliant le sérieux de la maladie, imaginant leur futur à quatre, discutant des prénoms des enfants, de la décoration de leurs chambres, de ce qu’ils voulaient pour eux… Mais il n’aurait rien de cela.  

 

Il avait manqué de jugement sur ce coup-là. Il avait voulu plaisanter sur la présence de Ryô pour la détendre mais ça n’avait fait qu’envenimer les choses et il comprenait. Elle avait raison : même s’il composait avec lui pour son bien à elle, à leurs enfants quand il ne serait plus là pour eux, s’il était soulagé d’avoir le meilleur et le seul qui pourrait protéger et raisonner Kaori, il n’était pas tranquille. Il aurait aimé pouvoir la suivre à tout moment du jour et de la nuit pour être sûr qu’ils ne se rapprochaient pas, que rien ne se passait dans son dos. Il s’en voulait énormément de cela alors qu’il avait confiance en elle et qu’elle n’avait rien fait qui puisse lui laisser penser qu’il se trompait.  

 

Lorsqu’il entendit frapper puis la porte s’ouvrir, il carra les épaules et chassa les plis soucieux de son visage. C’était la manière de procéder de Ryô, sa manière de ne pas faire intrusion de manière inopinée dans leurs discussions de couple. Il ne pouvait lui reprocher cela. Il respectait ce qu’ils étaient devenus.  

 

- Je cherchais Kaori. Elle n’est pas dehors, j’espère., fit le nettoyeur, visiblement impassible.  

- Non. Elle doit avoir trouvé un coin dans la maison pour se calmer., répondit Yoshi.  

- Tu as eu des mauvaises nouvelles suite à ton contrôle ?, s’enquit Ryô, le regard braqué sur lui.  

- Non… pas qu’elle sache., soupira le mari de sa partenaire.  

 

Le nettoyeur hésita sur la marche à suivre. Une partie de lui, la partie guidée par des instincts plus anciens, lui criait de tourner les talons et s’en aller : tout ça, ce n’était pas ses affaires. L’autre partie, celle plus empathique, guidée par des apprentissages inculqués par une certaine rouquine, le fit approcher et s’asseoir à califourchon sur une chaise retournée.  

 

- Tu veux vraiment… m’écouter ?, fit son interlocuteur, surpris.  

- Je crois que j’en suis aussi surpris que toi., admit le nettoyeur, se demandant encore ce qu’il faisait là.  

- Bon, annonce ce que tu ne peux pas lui dire., l’incita-t-il, ne souhaitant pas faire durer la situation au risque que Kaori rentre et les trouve ainsi.  

 

Cela entraînerait trop de questions et peut-être de dévoiler ce que son mari voulait lui cacher et il n’avait vraiment pas envie de se voir tanner pour lui avouer la vérité.  

 

- Je… Je commence à perdre les sensations au niveau des jambes. D’ici quelques mois… je n’espère pas des semaines… je ne pourrais plus marcher., lui annonça Yoshi d’une voix sourde.  

 

Ryô digéra la nouvelle comme son homologue visiblement qui avait un air bien sombre, un air qu’il n’aimait pas du tout.  

 

- Tu vois, tu la retrouveras peut-être plus vite que prévu., ajouta-t-il d’une voix amère.  

- Parce que tu comptes jeter l’éponge pour ne pas te retrouver en fauteuil roulant ?, gronda le nettoyeur.  

- Je ne veux pas être une charge pour elle !, se défendit Yoshihide.  

- Tu perds l’usage de tes jambes, pas ton indépendance ! Tu as encore ta tête et tes bras et tu as deux enfants qui vont arriver, une femme qui croit en toi pour te battre aussi longtemps que possible. Alors ouais tu peux prendre la solution de facilité et passer l’arme à gauche ou tu prends ton courage à deux mains et te montres à la hauteur d’elle, de cette famille que tu as voulue., lui asséna Ryô, se levant et remettant la chaise à sa place.  

- Ils n’auront jamais assez de temps avec toi. Les enfants ne s’en rendront peut-être pas compte mais Kaori oui et elle, elle leur parlera de toi. A toi de voir de quel homme tu veux qu’elle parle.  

 

Sur ces mots, il se dirigea vers la porte d’un air fermé. Il détestait se retrouver entre ces deux-là. Ce n’était pas du tout le rôle qu’il avait prévu d’endosser lorsqu’il avait poussé Kaori à vivre sa vie. Il aurait pu l’encourager à mettre fin à son calvaire et la retrouver plus vite mais ça ne lui était même pas venu à l’esprit. Elle avait le droit à mieux même s’il devait pour cela endurer de l’entendre quitter sa chambre pour la sienne, l’entendre soupirer du plaisir qu’il lui donnait, les voir aussi complices et se demander si c’était simplement la maternité qui l’avait changée ou lui un peu aussi. En tout cas, il savait qui la faisait sourire le plus souvent et ce n’était pas lui, c’était son mari.  

 

- Ryô…, souffla Yoshihide, anxieux en le voyant prêt à sortir.  

- Je ne lui dirai rien… pour son bien. De toute manière, ce n’est pas à moi de le faire., le coupa le nettoyeur avant de sortir.  

 

Yoshi resta seul avec ses pensées, méditant les paroles de son rival, rival qui se montrait plutôt amical par certains côtés, et considéra l’autre versant de l’alternative, celle où il acceptait d’être visiblement affaibli, diminué. Pourrait-il assumer de se retrouver au même titre que ses enfants poussé pour se déplacer, aidé pour se mettre au lit ou autre ? Une canne, ça avait déjà été assez difficile à accepter, un fauteuil roulant, c’était pire encore… Quel regard porterait-elle sur lui ? Elle pouvait avoir un homme fort avec elle, un homme capable d’accomplir, d’assouvir ses moindres désirs. Elle finirait par s’en rendre compte et il ne voulait pas voir la pitié dans son regard, l’obligation de rester avec lui. Se sentirait-il encore digne d’elle, de leurs enfants, de vivre tout simplement ?  

 

- J’ai besoin de prendre l’air. Tu peux m’accompagner ?, demanda Kaori alors que Ryô passait devant sa chambre.  

 

Il s’arrêta et l’observa, se demandant si elle allait revenir sur le sujet concernant lequel il avait lâchement fui la conversation.  

 

- Je veux juste aller dehors. Tu n’as même pas besoin de me faire la conversation., précisa-t-elle, poussant un soupir exaspéré.  

- Pourquoi tu ne passes pas du temps avec ton mari ?, lui fit-il remarquer, un peu étonné.  

 

Elle s’était montrée plus préoccupée de son sort les autres jours et il avait pensé qu’elle ne le quitterait pas de la journée.  

 

- Parce que visiblement ce n’est pas un jour pour que j’ai une discussion avec l’un de vous deux. Il doit y avoir un mauvais alignement de planètes qui vous rend aussi idiot l’un que l’autre., lui asséna-t-elle, lui tournant le dos et partant vers l’arrière de la maison.  

- Je pense que je peux être soulagé que les massues ne soient pas d’actualité…, murmura-t-il à voix basse.  

 

La réflexion réussit à tirer un furtif sourire de son ex-partenaire qui se renfrogna aussitôt lorsque, arrivant près de la porte, il passa devant elle et la retint, jetant un coup d’oeil sur les environs avant de sortir et l’autoriser à le suivre.  

 

Aux aguets, Ryô guida ses pas un moment avant de caler son pas sur le sien et de la laisser déambuler à sa guise. Il la sentit alors se détendre progressivement, vit le coin de ses lèvres se relever légèrement et son pas ralentir.  

 

Quand elle retrouva un peu le contrôle de sa sortie, Kaori sentit l’oppression qui pesait sur sa poitrine s’estomper et elle put alors plus se réjouir du paysage, de la sensation de l’air sur son visage. Elle commença à réfléchir plus calmement aux deux conversations qu’elle avait eues avec ces deux hommes qui faisaient battre son cœur et pouvaient la mettre dans des états pas possibles.  

 

Ryô… c’était Ryô. Il n’aimait pas ces conversations sérieuses sur les émotions et les ressentis. Il avait dû balancer une phrase comme ça pour exprimer une idée profonde, qu’elle devait être plus heureuse dans cette vie-ci ou un truc du genre… Elle avait répondu du fond de son cœur et elle avait voulu savoir ce qu’il pensait profondément.  

 

Observant un parterre de fleurs, elle jeta un regard discret à son partenaire… ex-partenaire, rectifia-t-elle avec un pincement au cœur. Elle s’inquiétait de ce qu’il pensait, de la manière dont il la voyait alors qu’elle s’arrondissait, qu’il tenait la chandelle dans leur couple, qu’elle n’était plus totalement à lui… et ne le serait plus jamais puisqu’il y aurait toujours les enfants. Elle se sentit stupide : elle avait tout simplement besoin d’être rassurée et elle s’en voulait de cette faiblesse qui ne lui ressemblait pas.  

 

Et Yoshi… Quelle mouche l’avait piqué pour lui sortir une énormité pareille ? Aucun d’eux trois n’étaient à l’aise avec la situation même s’ils faisaient tous preuve d’un grand respect alors pourquoi lui dire qu’elle avait deux hommes à sa disposition ? Elle fronça les sourcils, se retournant vers la maison. Avait-elle manqué quelque chose ? Elle posa une main sur son ventre, se repassant le film de leur discussion. Elle ne se rendait même pas compte que son visage était un vrai livre ouvert sur ses pensées.  

 

- Kaori, tu as ressenti quelque chose ?, l’interrogea Ryô.  

 

Il n’était pas inquiet pour sa sécurité. Il ne ressentait aucun danger. Il voulait juste la sortir de son trouble sans l’interpeler.  

 

- Je… non…, souffla-t-elle sans détacher les yeux du manoir.  

- Tu as des contractions ?, fit-il, paraissant inquiet.  

 

Il se doutait qu’il n’en était rien. Elle n’aurait pas été aussi calme dans le cas contraire.  

 

- Non., souffla-t-elle.  

- Bon, alors tu dois peut-être faire c…, commença-t-il.  

- La ferme, Ryô !, grogna-t-elle avant de faire demi-tour et reprendre son chemin, les poings serrés.  

 

Elle devait le maudire, lui et ses blagues scatologiques. Au moins, elle ne pensait plus à ce qui la tracassait. Elle marchait d’un pas rageur, lui imposant un bon rythme qui ne le dérangeait pas le moins du monde. Soudain, elle s’arrêta et il eut juste le temps de l’attraper pour ne pas qu’elle tombe en avant alors qu’il lui rentrait dedans. Inquiet, il regarda aux alentours, à leurs pieds pour voir quel danger passif l’avait poussée à s’immobiliser aussi brusquement.  

 

- Kaori ?, s’inquiéta-t-il, ne voyant rien.  

- Je… J’ai à nouveau senti les bébés., murmura-t-elle.  

 

Il remarqua alors qu’il avait posé la main sur la sienne et, malgré toutes ses injonctions mentales, il n’arriva pas à la retirer. Il était bien là, loin des regards indiscrets, profitant d’un moment avec elle comme s’il n’y avait personne d’autre. Il ferma les yeux, cherchant la légère sensation, mais il ne sentit rien, ce qui le déçut un peu.  

 

Il aurait pu rester ainsi pendant des heures s’il n’avait entendu au loin un bruit qui le sortit de sa transe, d’autant que son ex-partenaire ne faisait aucun mouvement pour sortir de ses bras. Il jeta un regard mauvais à l’oiseau qui avait eu l’indélicatesse de briser ce moment puis s’écarta.  

 

- On devrait rentrer., suggéra-t-il.  

- Oui., acquiesça-t-elle, le contournant pour retourner à l’intérieur.  

 

Elle culpabilisait. Ils n’avaient rien fait de mal, rien d’intentionnel non plus mais elle s’en voulait d’avoir été déçue lorsqu’il l’avait lâchée. Pendant un moment, elle avait oublié tous ses doutes sur le présent et l’avenir, tout était aussi simple qu’avant. Elle ne devait plus s’inquiéter de la santé de Yoshihide, de se demander combien de temps ils auraient ensemble. Ils auraient du temps pour qu’il connaisse les enfants et qu’ils puissent se faire des souvenirs. Et, après, il y aurait Ryô et ils se créeraient eux aussi d’autres souvenirs. Oui, pendant quelques minutes, tout avait semblé simple comme s’il l’avait protégée des incertitudes.  

 

Il y avait aussi ce traître de cœur qui battait en présence des deux hommes. Ne pouvait-il se mettre en veille le temps que le moment soit venu ? Ca aurait été beaucoup plus simple, tellement plus simple.  

 

- La balade t’a fait du bien, Kaori ?, lui demanda Yoshihide lorsqu’elle rentra.  

- Oui. Je vais m’allonger un peu, je suis fatiguée., lui fit-elle savoir, forçant un sourire rassurant sur ses lèvres.  

 

Arrivée à sa chambre, elle s’arrêta et jeta un regard vers les deux hommes restés à quelques mètres. Ils se regardèrent et partirent chacun de leur côté et, elle, elle entra dans sa chambre, refermant la porte, essayant de laisser ses pensées négatives à la porte. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de