Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 28 :: Chapitre 28

Publiée: 19-12-22 - Mise à jour: 19-12-22

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 28  

 

Allongé dans son lit, Ryô observait le plafond. Il était réveillé depuis longtemps et il savait que Kaori aussi puisqu’il l’entendait vaquer dans l’appartement mais il n’avait pas envie de se lever. Heureusement pour lui, elle n’était apparemment pas décidée à sortir, avant qu’il ne soit debout peut-être, ce qui lui permettait de rester encore là et de penser.  

 

Bien qu’elle ait été secouée la veille même si elle n’en avait rien montré, il savait qu’elle avait compris qu’il avait été voir et discuter avec Nishihara et elle avait noté le nombre trop important de récepteurs dans ses vêtements. C’était de cela dont ils auraient dû parler cette nuit en rentrant mais elle avait repoussé cette conversation après quelques heures de sommeil… et maintenant c’était lui qui la repoussait encore en feignant être encore endormi.  

 

Comment allait-elle réagir ? En temps normal, une bonne massue et ça aurait été fini mais là elle n’usait plus de sa massue, enfin pas sur lui, donc il y aurait forcément conversation. Et qui disait conversation, disait mots à échanger… Il poussa un long soupir de frustration. Il pouvait se l’avouer : il l’appréhendait à cause de la tension qui régnait entre eux. Il avait déjà vu le résultat… les résultats aussi contradictoires auxquels ça pouvait mener et il ne voulait d’aucun des deux même si la nuit passée ensemble continuait à le hanter.  

 

- C’est pas en jouant les planqués que tu vas faire avancer la situation… grogna-t-il, se décidant enfin à se lever.  

 

Il passa sans bruit dans le couloir qui menait à la salle de bains et s’y engouffra. Au même moment, Kaori sortit de la cuisine et le vit disparaître, satisfaite qu’il soit enfin debout. Même si elle sentait la tension monter, elle en avait assez d’attendre qu’il se montre pour qu’ils puissent parler… et ils ne seraient pas les seuls à discuter aujourd’hui…  

 

Elle venait d’avoir plusieurs heures pour se préparer après une bonne nuit de sommeil et elle avait décidé que la discussion serait calme et posée, pas de cris, juste de la fermeté et de l’honnêteté. Elle saurait ce que Ryô avait dit à Yoshihide la veille, elle lui apprendrait ce que Tami lui avait dit sur les bracelets et il lui expliquerait pourquoi il avait mis autant d’émetteurs sur elle sans le lui avoir dit, s’il savait qu’elle allait être enlevée et, si oui, pourquoi il ne lui avait pas dit qu’elle pourrait, allait, servir d’appât. Calme et posée…, se rappela-t-elle, voyant Ryô descendre. Leurs regards se croisèrent et ils virent tous les deux en l’autre la même tension.  

 

- Il reste encore un peu de quoi petit-déjeuner, sinon le repas est prêt aussi., lui proposa-t-elle, faisant un geste vers la cuisine.  

 

Ryô hésita. Elle lui offrait une échappatoire temporaire et il la prit. Qui savait combien de temps pouvait durer leur conversation ? Dix minutes ? Une heure ? Plus ?  

 

- Tu ne viens pas ?, s’étonna-t-il.  

- J’ai déjà mangé., répondit-elle.  

 

Contrairement à ce qu’il avait fait dans son lit le matin, il ne prit pas son temps et revint un quart d’heure plus tard s’asseoir à ses côtés dans le divan avec deux tasses de café.  

 

- Tu n’as pas peur que je te la jette à la figure ?, plaisanta-t-elle.  

- Je voyais ça comme le calumet de la paix mais j’aurais dû y réfléchir à deux fois., retourna-t-il sur le ton de la plaisanterie.  

 

Ils se sourirent légèrement et prirent une gorgée de café avant de rester avec leur tasse en mains en silence.  

 

- Tu as été voir Yoshihide, Ryô., dit-elle.  

- Ca, c’est loin d’être une question… pipa le nettoyeur.  

- En effet. C’est toi qui as dit à Tami que tu tenais une promesse en t’arrêtant devant chez lui hier soir., lui rappela-t-elle.  

- Pour moi, ça veut dire que tu as parlé à Yoshihide et pas juste bonjour, bonsoir. Qu’est-ce que tu lui as dit, Ryô ?, lui demanda-t-elle.  

- Trois fois rien…, biaisa-t-il, mal à l’aise.  

- Ryô… J’ai décidé de ne pas m’énerver. Tu as le choix entre continuer à ne rien vouloir me dire et je ne donne pas cher de notre partenariat ou me parler et on reconstruit une relation normale. On ne pourra pas défaire ce qui s’est passé mais on peut aller de l’avant., lui dit-elle.  

 

Si ce n’était pas un exposé clair et net de leur situation, il ne savait pas ce qui le serait. Elle lui tendait la main, prête à tirer un trait sur le passé, et il ne voulait pas la perdre. Comme elle, il devait se lancer.  

 

- Ok…, acquiesça-t-il.  

- Alors retraçons les évènements d’hier soir pour qu’on soit tous deux sur un plan d’égalité., proposa-t-il.  

 

Kaori se retint de dire que, s’ils devaient se retrouver à égalité, il aurait dû lui parler de tout ce qui se passait depuis des mois maintenant… Hier, c’était déjà un bon début…  

 

- J’ai été pris dans une fusillade auprès du bar où tu étais., commença-t-il.  

- Tu n’y étais pas par hasard, n’est-ce pas ? Tu m’avais suivie., supposa-t-elle.  

- Oui., lâcha-t-il à contrecœur, se levant et s’éloignant.  

- Tu savais pour le bracelet, tu savais qu’il y avait un émetteur dedans et tu m’as suivie en pensant que je serai enlevée., dit-elle, se levant à son tour.  

- Je… oui., admit-il sombrement.  

- Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? On aurait pu se coordonner., l’interrogea-t-elle.  

- On s’est très bien coordonnés., éluda-t-il.  

 

Il entendit Kaori rire, ce qui l’étonna et le fit se retourner. Il n’y avait aucune trace de colère en elle, aucun signe avant-coureur d’une explosion fulgurante, juste un peu de désabusement qu’il pouvait gérer.  

 

- Tu ne pouvais pas me le dire, n’est-ce pas, Ryô ?, reprit-elle.  

- Si tu avais dû le faire, tu aurais dû m’expliquer tout ce que tu me caches depuis des mois, tout ce que tu as fait dans mon dos et je ne sais même pas si tu l’as fait pour moi ou pour… pour qui au fait ?, s’interrogea-t-elle, posant un doigt sur sa joue en signe de questionnement.  

- Laisse-moi deviner : Saeko. Tu aurais dû me dire que tu doutais de la culpabilité de Yoshihide mais pour une raison inconnue, tu ne le pouvais pas., affirma-t-elle.  

 

Elle attendit un moment qu’il attrape le bâton qu’elle lui jetait pour s’expliquer mais il ne le fit pas. Elle sut cependant qu’elle avait visé juste à la manière dont il soutint son regard pour finir par le détourner.  

 

- Quoiqu’il en soit, revenons au sujet premier : la fusillade. Je suis soulagée que tu n’aies pas été blessé., lui confia-t-elle sincèrement.  

- Je suppose que les types qui te poursuivaient sont entre les mains de la police et que Saeko va les interroger pour savoir qui est leur chef.  

- Oui et non. Leurs cadavres gisent à la morgue. On les a assassinés entre le temps où je les ai ligotés et celui où la police est arrivée., lui apprit-il.  

- C’est ignoble…, murmura-t-elle.  

 

Il était soulagé d’être à plus de trois mètres d’elle, sinon il l’aurait certainement prise dans ses bras pour chasser cet air triste… ou alors il l’aurait peut-être secouée : c’étaient des malfaiteurs, des tueurs venus pour lui. Mais voilà, tous les deux pensaient la même chose : c’était abject de tuer de hommes sans défense.  

 

- Quand je suis revenu au bar où tu étais avec Tami, tu n’y étais plus et tu n’étais pas non plus à l’appartement. J’ai été jusque chez elle en me disant que tu l’avais raccompagnée et que tu étais peut-être restée pour la soutenir., lui expliqua-t-il.  

- On a été enlevées non loin. Ils étaient trop nombreux pour que je puisse la protéger et m’occuper d’eux., l’informa Kaori, comblant les trous du récit.  

- Je m’en suis douté lorsque j’ai vu l’appartement vide et plongé dans le noir., acquiesça-t-il.  

- Après tu as suivi la trace des émetteurs, non ? Alors quand es-tu allé chez Yoshihide ?, l’interrogea-t-elle, ne comprenant pas la logique.  

- Je n’ai pas capté l’émetteur tout de suite., admit Ryô.  

 

Ou peut-être que dans son état de colère, de rage même, il n’avait tout simplement pas entendu le signal. Avait-il seulement déjà allumé le récepteur ? Il ne savait même plus. Quand il était comme ça, il agissait par instinct plus que par logique. Souvent, les deux collaient mais dernièrement…  

 

- Alors tu as été chez Yoshihide parce que c’était lui qui m’avait offert le bracelet., comprit-elle.  

- Mais comment tu es rentré ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Je me suis débrouillé. Tu me connais. J’ai des ressources., répondit-il.  

- Et après tout, ce n’est pas cela le plus important., concéda Kaori.  

- Dis-moi que tu ne l’as pas blessé., fit-elle, tendue.  

 

Il n’était pas responsable de ce qui s’était passé, elle le savait et elle l’avait toujours senti. Elle se sentait déjà coupable d’avoir fouillé chez lui mais si en plus Ryô l’avait touché…  

 

- Je l’ai un peu secoué mais pas blessé. Après, je suis parti et j’ai capté ton signal… le premier du chemin du petit Poucet., abrégea-t-il.  

- Et la suite, tu la connais., conclut-il.  

- Très bien. Merci de ton honnêteté. La prochaine fois, tu me tiens au courant du nombre d’émetteurs que j’ai sur moi. Ca m’évitera de devoir chercher et me demander si j’en aurai assez., lui dit-elle, le sermonnant.  

- C’est à dire que…, commença Ryô.  

- Oh je compte sur toi pour trouver des raisons fallacieuses ou non pour te justifier., le coupa-t-elle.  

- Si on allait au Cat’s ?, lui proposa-t-elle contre toute attente.  

 

Il la regarda sans comprendre. Il s’était attendu à plus de questions, plus de querelles… et là, il avait eu une conversation calme et posée et elle lui proposait d’aller rendre visite à leurs amis.  

 

- Ok…, fit-il, bien décidé à ne pas la braquer alors qu’il l’avait échappé belle.  

 

Kaori lui sourit. Elle était plus que satisfaite de ne pas avoir à batailler pour qu’il l’accompagne et espérait bien qu’il ne lui fausserait pas compagnie sur la route. Elle n’était pas arrivée au bout de leur conversation malgré ce qu’elle lui laissait croire mais une partie de celle-ci concernait plus de personnes et elle ne comptait pas s’y reprendre à deux fois ni laisser pourrir les choses.  

 

- Kaori ! Ryô ! Bonjour ! Ca fait longtemps qu’on ne vous a pas vus ici ensemble !, s’exclama Miki, leur préparant deux tasses de café sans attendre.  

- Ma Kaori chérie !, s’écria Mick, arrivant en courant juste après eux.  

 

Il vola dans les airs et atterrit dans le comptoir, Kaori s’étant écartée de son trajet. En l’absence de massues, tous sauf Ryô se tournèrent vers elle.  

 

- Ben… la massue ?, fit piteusement l’américain, assis en tailleur sur le sol.  

- En vacances… Je suis ravie de te voir également, Mick., pipa-t-elle alors qu’un reflet passa sur les lunettes noires d’Umibozu qui releva la tête.  

 

Il sentit quelque chose émaner d’elle et posa son torchon et le verre qu’il tenait, ce que ne manqua pas de noter Ryô qui se tourna vers sa partenaire.  

 

- Il ne manque que Saeko mais je pense que les nouvelles iront vite., enchaîna-t-elle d’un ton plus sévère qui alerta tout le monde.  

 

Mick prit place sur un tabouret, Miki se rapprocha de son mari et Ryô attendit. Visiblement, il s’était trompé et la conversation n’était pas tout à fait terminée…  

 

- Vous m’avez toujours honorée de votre amitié et j’en suis très fière et reconnaissante. Je pensais cependant que lorsqu’on était amis, on ne se cachait rien, on était honnêtes les uns envers les autres., leur dit-elle, le regard sombre.  

- Mais Kaori… qu’est-ce que…, tenta Miki, nerveuse.  

- Ne dis rien, Miki. N’essaie pas de justifier ce qui s’est passé ici ou entre vous tous. Je sais que vous avez tous suspecté Yoshihide d’être un truand et surtout que vous me l’avez tous caché. Je me fiche de vos raisons. Vous m’avez exclue en quelque sorte., leur asséna-t-elle.  

 

Elle les regarda tour à tour, observant leur réaction, impassible pour les trois hommes et gênée pour Miki.  

 

- Je me fiche de tout ça. Je vous pardonne. La seule chose que j’attends de vous, c’est que vous assumiez votre erreur et reconnaissiez son innocence. Je ne vous demande pas de le faire aujourd’hui s’il vous faut plus de preuves. Moi, je n’en ai pas besoin de plus. Alors vous m’excuserez mais j’ai autre chose à faire., leur apprit-elle avant de s’en aller.  

 

Les quatre restèrent là en silence pendant quelques instants avant de se tourner les uns vers les autres.  

 

- Bon, je pense que cette fois la discussion est terminée…, pipa Ryô, avalant sa tasse de café d’un trait.  

 

Il avala celle de Kaori également même s’il aurait préféré quelque chose de plus fort.  

 

- Je pense qu’on s’en sort pas trop mal., fit Mick, soupirant en passant une main dans ses cheveux.  

- Vous pensez vraiment qu’elle nous pardonne ?, s’inquiéta Miki.  

- Oui, tu connais Kaori., la rassura Ryô.  

 

Il n’était pas sûr de s’en sortir aussi bien mais il savait une chose : il devrait aller affronter Nishihara pour lui présenter des excuses… Ce n’était cependant pas l’une de ses urgences.  

 

Lorsqu’elle arriva à l’immeuble de Monsieur N, Kaori craignit un temps que son badge n’ait été désactivé mais les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et l’emmenèrent jusqu’au vingt-cinquième étage.  

 

- Il y a quelqu’un ?, demanda-t-elle, surprise que personne n’arrive.  

- Kaori ? Oui, je suis là., entendit-elle, reconnaissant la voix de Tami.  

- Bonjour, je sais que je suis en avance. Je voulais parler à Yoshihide., l’informa-t-elle, nerveuse.  

- Ah… Yoshi… Yoshi ne sera pas là ce soir., lui apprit Tami, gênée.  

- Il est fâché, c’est cela ? Il… Il ne veut plus me voir après hier soir ?, murmura la rouquine.  

- Non ! Non, ce n’est pas ça. Je…, commença son interlocutrice avant de s’arrêter, réfléchissant.  

- Entre., l’invita-t-elle, l’emmenant en cuisine.  

 

Elle leur servit deux verres d’eau et s’installa au comptoir, Kaori l’imitant.  

 

- Tout d’abord, je voudrai te remercier pour hier soir. Ryô et toi, vous nous avez permis de sortir de là sans aucune blessure. J’avoue que j’ai du mal à réaliser que ce qui s’est passé hier était réel. Entre les massues et le coup du soutien-gorge, c’était un peu surréaliste., fit Tami, esquissant un petit sourire tout en faisant tourner son verre entre ses mains.  

- Et l’explosion à la fin… J’ai dû vous paraître totalement folle à rire ainsi… Je crois que les nerfs ont lâché…, s’excusa-t-elle.  

- Je comprends. Nous, nous sommes habitués mais pas toi. Tu t’en es bien sortie., lui assura Kaori.  

- Merci., souffla son ex-codétenue.  

 

La rouquine nota l’air inquiet de cette dernière et observa l’appartement plongé dans le silence.  

 

- Tami, tout va bien ? Si tu as besoin de parler, je t’écoute.  

- Non. Je… J’ai encore deux-trois choses à faire ici avant de partir., lui apprit-elle, se passant une main sur le visage.  

- Tu n’attends pas Yoshihide ?, s’étonna Kaori.  

- Yoshi…, soupira Tami, le regard brillant.  

- Ca fait trop longtemps que ça dure., dit-elle, observant la rouquine avant de rebaisser les yeux.  

- Tu dois savoir maintenant… enfin, tu devrais. Ca fait des semaines que je lui dis de te parler mais il s’y refuse.  

 

La nettoyeuse se tendit, se demandant à quoi elle devrait s’attendre. Elle se souvenait d’une ancienne conversation avec la jeune femme, d’un moment où elle avait dit qu’elle ne pouvait plus rien pour lui, que peut-être elle y arriverait. Elle n’y avait pas songé plus que cela au départ mais est-ce que finalement elle s’était trompée ?  

 

- Que ne veut-il pas me dire ?, lui demanda-t-elle, gardant son calme face à la jeune femme déjà sous le coup de l’émotion.  

- Yoshi… Yoshi est à l’hôpital., lui apprit cette dernière.  

 

Kaori sentit une suée perler dans son dos, se demandant si c’était l’intervention de Ryô qui l’y avait amené, s’il l’avait malmené beaucoup plus qu’il ne l’avait laissé entendre. Si c’était le cas, il aurait à faire à elle. S’il lui avait parlé, s’il lui avait dit ce qu’il soupçonnait, tout cela ne serait jamais arrivé…  

 

- Il… Il a été blessé ?, souffla cette dernière, un nœud à l’estomac.  

- Je l’ai retrouvé hier soir en rentrant mal en point. J’ai tout de suite appelé une ambulance., lui apprit Tami.  

- Qu’est… Qu’est-ce qu’il a ? Il va s’en sortir ?, s’inquiéta Kaori.  

- Oui., lui affirma son interlocutrice.  

 

D’une main tremblante, elle prit une gorgée d’eau, laissant la rouquine dans l’incertitude de l’état de l’homme qu’elle considérait comme un ami. Néanmoins, elle attendit et laissa du temps à Tami pour se reprendre et peut-être enfin lui donner une réponse claire.  

 

- Enfin… Oui, pour le moment. Il a fait une espèce d’attaque…, reprit Tami.  

- Ca a l’air sérieux., pipa Kaori.  

- Ca l’est. Kaori…  

 

Tami la regarda, se mordit la lèvre avant de se décider à parler.  

 

- Yoshi va peut-être me tuer mais tu dois savoir. Il est atteint d’une maladie rare et incurable. L’attaque qu’il a fait hier en est une manifestation certainement due à un stress important., lui apprit-elle.  

 

La rouquine se sentit foudroyée sur place. Elle n’avait aucun doute sur le stress important qu’avait subi Yoshihide : l’arrivée de Ryô, probablement ses menaces puis savoir que Tami avait été enlevée, tout cela avait dû le paniquer et le conduire à l’hôpital. Ce qu’elle avait plus de mal à assimiler, c’était que cet évènement n’était que la partie émergée d’un tout plus menaçant. Yoshihide, cet homme qui semblait si plein de vie même s’il était parfois taciturne et faisait des allusions particulières, cet homme était mourant.  

 

- Tu… Tu ne vas pas le lâcher, n’est-ce pas ?, s’inquiéta Tami face à son silence.  

- Non… Non, pas du tout. S’il veut continuer, je viendrai encore le voir avec plaisir., lui assura Kaori, forçant un sourire sur ses lèvres et pressant la main de son interlocutrice en soutien.  

- Merci Kaori. Tu lui fais du bien., fit cette dernière visiblement soulagée.  

- Je vais te laisser si tu as encore des choses à faire. Fais-moi savoir quand il sera prêt à me voir., dit la rouquine.  

- Je te le dirai. Pour le moment, il n’y a que ses parents et moi qui pouvons y aller. Je peux demander si tu peux être inscrite sur la liste si tu veux., suggéra Tami avec empressement.  

- Non. Il doit surtout avoir besoin de repos. Je serai ravie de le revoir mais quand il sera sorti. En attendant, dis-lui… dis-lui de se remettre vite. Je dois toujours le battre au jeu de go., fit Kaori, se levant.  

- Je le lui dirai. Je n’arrive toujours pas à croire que tu arrives à le faire jouer. J’avais bien du mal à lui faire sortir le nez de ses dossiers., pipa l’amie de Yoshihide, l’étreignant.  

- Si tu as besoin de parler, je suis là, ne l’oublie pas., lui rappela la rouquine avant de s’en aller.  

 

Lorsqu’elle sortit de l’immeuble, elle se sentit un peu perdue. Elle était venue présenter des excuses à son employeur et finalement elle venait d’apprendre qu’il était atteint d’une maladie grave. Elle se demanda comment elle avait pu rater ça. Elle chercha des signes, des choses qu’elle aurait dû voir. Elle ne savait pas. Elle n’avait rien vu. Peut-être ces fois où il avait trébuché mais encore, ça aurait pu être de simples maladresses…  

 

Passant par le parc, elle s’assit sur un banc et, comme surgi de nulle part, Ryô apparut et prit place à ses côtés.  

 

- Tu… Tu me suivais encore ?, lui demanda-t-elle dans un murmure.  

- La menace n’est pas éliminée. Pourquoi tu n’es pas encore là-bas ?, l’interrogea-t-il.  

- Il n’y est pas. Il est à l’hôpital., lui apprit-elle.  

- Je te jure que je ne l’ai pas blessé., se défendit-il, se sentant responsable.  

- Je sais… Il… Il est atteint d’une maladie rare et incurable. Le stress lui a causé une attaque., expliqua-t-elle.  

- Merde… Je ne pouvais pas prévoir., murmura-t-il.  

- Je sais. Rentrons. Ca ne sert à rien de rester ainsi exposés., fit-elle, se levant.  

 

Ryô la suivit, incapable de verbaliser les questions qui lui venaient ni de lui apporter le soutien dont elle semblait avoir besoin. Alors il l’accompagna simplement en silence et resta tranquillement à l’appartement le soir. 

 


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