Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 43 :: Chapitre 43

Publiée: 10-04-23 - Mise à jour: 10-04-23

Commentaires: Bonsoir, avec un peu de retard, voici le chapitre suivant. Après la discussion Mick Kaori et avoir laissé Ryô en plan devant l'immeuble de nos nouveaux époux, que va-t-il se passer maintenant? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 43  

 

Faisant face à ses amis alors qu’il venait à peine d’y entrer, Ryô se dit qu’il aurait fait mieux de trouver un autre lieu de rendez-vous pour rencontrer sa cliente potentielle. Miki, Kazue et Mick le fixaient avec un air mitigé pendant qu’Umibozu continuait de gérer son business. Les choses ne pouvaient continuer ainsi. La vie devait reprendre son cours même si une donnée qui avait semblé immuable avait évolué.  

 

- Mes chéries ! Dans mes bras !, s’exclama-t-il, se lançant dans les airs, la bouche en cœur.  

 

Pour une fois, ce ne fut pas une massue qui le cueillit mais une fléchette qui siffla à côté de son oreille et le fit chuter en plein vol. Mick n’était apparemment pas de bon poil…  

 

- Je ne m’attendais pas à ça de ta part, vieux frère…, pipa-t-il, se relevant et venant s’asseoir à côté de Kazue.  

- S’il est invivable, je peux toujours t’héberger., suggéra-t-il à sa voisine.  

- Si tu te sens seul, il aurait fallu y songer avant., lança Miki d’un ton aigre.  

 

Le nettoyeur se retint de se lever et s’en aller. Qu’imaginait-elle ? Que ça avait été facile de laisser Kaori partir ? Imaginait-elle comme c’était difficile de ne plus se rendre chaque soir au pied de l’immeuble pour veiller que rien ne lui arrivait ? Il l’avait fait une nuit et, à part se demander ce qui pouvait se passer là-haut et ne pas dormir, ça ne lui avait fait aucun bien. Il devait la laisser faire son chemin, venir vers lui quand elle le voulait, travailler à retisser les liens qui s’étaient défaits entre eux pour un jour retrouver ce qu’ils avaient eu avant.  

 

- Tu comptes me faire la leçon, Miki ? Que vas-tu me dire ? Que j’ai été lâche, malhonnête, que je me suis voilé la face, que je ne sais pas ce que je perds ?, lui retourna-t-il posément.  

- Si c’est ça, alors vas-y parce que ça ne me touche pas. Kaori a le droit de vivre sa vie et, pour la petite histoire, je n’ai pas le sentiment de l’avoir perdue., lui fit-il savoir.  

- Tu t’en fichais d’elle alors ?, gronda-t-elle, les poings serrés par une rage froide.  

- S’il y a bien quelqu’un qui compte dans ma vie, c’est Kaori., lui opposa-t-il, la fixant du regard.  

- Elle n’est pas partie, elle s’éloigne quelques temps. Je ne sais pas si elle est venue cette semaine ou non mais il n’était pas question pour elle de nous oublier. Alors rangez votre colère ou vos accusations mal placées et, si vous êtes vraiment ses amis, soyez heureux pour elle, soyez là pour elle.  

- Je n’arrive pas à croire que tu sois si calme… murmura Kazue, lui lançant un regard troublé.  

 

Elle ne l’avait pas vu depuis que Mick lui avait annoncé le mariage de Kaori avec Yoshihide. Il avait fait son possible pour masquer son trouble mais elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il n’était pas resté de marbre. Elle se réveillait assez souvent la nuit seule dans leur lit, le trouvant assis sur le divan, le regard perdu dans le vague… comme avant, comme les jours qui avaient suivi son réveil après le retour du yacht de Kaïbara, comme lorsqu’il pensait à la femme qu’il aimait, celle avant elle.  

 

Elle pensait que Ryô serait encore plus troublé que Mick mais ce n’était pas le cas et elle ne comprenait pas. Sa colère contre son amie remonta mais elle se garda bien d’en parler. Est-ce que l’un d’entre eux accepterait d’entendre qu’elle avait peur, qu’elle en voulait à Kaori d’avoir troublé l’ordre établi et remué un passé visiblement mal enfoui ? Elle était aussi fâché contre Ryô de se montrer si compréhensif, d’accepter trop bien cette situation qui aurait dû le faire souffrir beaucoup plus… mais peut-être aussi le masquait-il comme il savait si bien le faire, pensait-elle, ce qui l’empêchait d’en faire également part à voix haute…  

 

- Kaori ne m’a pas mis devant le fait accompli, Kazue. Elle en a parlé avec Yoshihide mais on en a aussi parlé ensemble. Quel homme j’aurais été si je l’avais privée de quelque chose que je ne suis pas capable de lui donner ?, lui retourna-t-il.  

- Au final, tu te retrouveras quand même avec elle et un môme… Tu aurais aussi bien pu le lui faire toi-même !, répliqua Mick, la main serrée autour de son verre.  

- Certainement… ou alors j’aurais aussi pu faire ce que je fais si bien tout en comptant sur son respect éternel et elle n’aurait rien eu du tout…, objecta Ryô sans estimer nécessaire de préciser sa pensée.  

 

Oui, il l’aurait certainement fait poireauter sans aucune gêne et elle aurait attendu, patienter jusqu’au jour peut-être où ça n’aurait plus été possible. Que lui aurait-il dit à ce moment-là ? « Plus de question à se poser », « problème réglé », « désolé, je n’ai pas vu le temps passer. » ? Ca aurait été facile et il aurait certainement réussi à la convaincre à l’aide de belles paroles, d’illusions sur l’avancée de leur relation mais ça n’aurait été que tromperie. Pour lui, ça aurait été pire que ce qu’il faisait, pire que se demander si elle reviendrait au final parce que ça pouvait aussi arriver, que, malgré sa promesse de la laisser revenir vivre avec lui, elle décide de s’éloigner définitivement de ce milieu pour son bien et celui de son enfant.  

 

- La conversation est finie maintenant. Décidez de ce que vous voulez faire et assumez., leur dit-il, sentant une présence familière approcher.  

- Que veux…, commença Miki avant de sentir la main de son mari se poser sur épaule.  

 

Elle leva les yeux et vit Kaori passer devant la vitrine avant de s’arrêter devant la porte, les observant d’un regard incertain. Quelques secondes plus tard, la clochette tinta et elle pénétra dans le café.  

 

- Bonjour, tout le monde., les salua-t-elle, une trace d’anxiété dans la voix.  

 

Elle se sentait mal à l’aise face aux trois regards troublés qui se posèrent sur elle et au large dos qui lui faisait face. C’était la première fois qu’ils se revoyaient depuis qu’elle était partie de l’appartement, la première fois qu’elle revoyait ses amis depuis l’annonce de son mariage et elle lutta contre les larmes qui lui montèrent aux yeux, en vain. Elle tenta de les essuyer en se frottant avec un mouchoir mais rien n’y fit.  

 

- Ne pleure pas, Kaori., finit par dire Miki, contournant le comptoir et la prenant dans ses bras.  

- Je… Je suis contente de te revoir. Je croyais que tu étais fâchée., lui affirma-t-elle.  

- Non, bien sûr que non…, soupira la rouquine.  

- La semaine a été chargée et je n’ai pas eu le temps de venir. Je ne voulais pas vous blesser., s’excusa-t-elle.  

- Essuie tes larmes et viens t’asseoir., lui suggéra la barmaid, la prenant par le coude.  

- Je peux les essuyer autant que je veux, elles reviennent quand ça leur plaît., plaisanta la jeune mariée.  

- Le divorce est aussi facile que le mariage ici., pipa Mick, lui lançant un regard étrange.  

- Je ne suis pas malheureuse, Mick. J’ai… j’ai commencé le traitement hormonal. C’est un des effets secondaires., expliqua-t-elle, jetant un bref regard à son partenaire.  

 

Elle ne regrettait pas ce qu’elle faisait mais elle ressentait malgré tout une certaine culpabilité vis-à-vis de lui. Elle s’adaptait assez bien à sa nouvelle vie mais elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment il allait et elle devait l’avouer, il lui manquait aussi.  

 

- Ca fait disparaître les massues aussi ?, l’interrogea ce dernier avec un sourire en coin.  

 

Ce sourire lui fit un bien fou et cela se vit au mouvement de ses lèvres qui s’étirèrent à leur tour.  

 

- Je n’ai pas eu l’occasion de tester., répondit-elle plus légèrement.  

- Ca doit te soulager., pipa-t-il.  

- Oui… Tu as eu du travail ?, l’interrogea-t-elle.  

- J’attends une cliente. Elle ne devrait pas tarder., lui apprit-il.  

- Oh… Je… J’ai quelque chose à vous donner à tous. Ce sont des invitations pour le mariage. Je ne veux pas que vous vous sentiez obligés de venir mais ça me ferait plaisir de pouvoir partager ce moment avec vous., leur dit-elle, glissant une enveloppe vers Miki, Kazue avant d’en donner une à Ryô.  

- Aucune obligation., murmura-t-elle, comprenant tout à fait qu’il puisse ne pas vouloir être là… encore plus que les autres.  

- Je serai là… et je ne ferai pas le bazar, promis., lui affirma-t-il sans même prendre le temps de la réflexion.  

 

Il l’avait déjà fait et, après avoir pesé le pour et le contre, il avait pris sa décision. Il assumait son choix, il montrerait aux autres qu’il n’y avait pas de souci entre eux et qu’ils devaient prendre leur parti de la situation. S’ils ne le faisaient pas, ce ne serait pas de son fait. Surtout, il avait envie de la voir dans une belle robe blanche et peut-être pouvoir rêver la nuit qu’il était celui auquel elle faisait face devant l’autel. Parce qu’en rêves, il pouvait se marier. Ca ne portait pas à conséquence. Elle ne risquait rien, sa plus fidèle amie n’était pas une arme et ils ne passaient leurs journées à lutter contre le mal. En rêves, ils n’avaient qu’à s’aimer jusqu’à la fin de leurs jours.  

 

- Merci., chuchota-t-elle, la gorge étranglée, se remettant à pleurer.  

 

Elle n’avait pas osé y croire. Elle avait même hésité à lui donner le carton, se disant qu’elle lui en demandait trop, mais elle avait tenté sa chance malgré tout parce qu’elle ne voulait pas lui envoyer un mauvais signal ni à Yoshihide et surtout elle avait envie qu’il soit là. Il n’était après tout pas seulement l’homme qu’elle aimait : il était aussi son meilleur ami.  

 

- Foutu traitement., pesta-t-elle, essuyant ses yeux.  

 

Il faillit sourire avec indulgence mais la cloche tinta au même moment et une jeune femme entra, avançant vers le comptoir.  

 

- Bonjour, je voudrais un cocktail XYZ, s’il vous plaît., demanda-t-elle de sa jolie voix sexy.  

 

Ryô se tourna vers elle et se leva… tout comme Kaori par réflexe.  

 

- Vous êtes City Hunter ?, les interrogea-t-elle, surprise.  

- Euh… non… Je… Je vais juste aux toilettes., se reprit la rouquine, se rendant compte de son acte.  

- Je suis City Hunter, Ryô Saeba, et voici Kaori… mon amie., lui fit-il savoir, entraînant les deux jeunes femmes vers la table.  

- Une dernière fois., glissa-t-il à l’oreille de son ex-partenaire qui acquiesça.  

 

Pendant une heure, sous le regard attentif de leurs amis qui se rendaient compte que la compréhension de Ryô n’était pas feinte, son acceptation nullement forcée, ils écoutèrent tous deux les soucis que rencontrait la jeune femme, la rassurèrent avant que Ryô décide d’accepter sa demande.  

 

- Tu veux que je la ramène à l’appartement pour l’installer pendant que tu vas faire le tour de tes indic ?, proposa Kaori alors qu’ils étaient momentanément seuls à table.  

- Ca te manque, n’est-ce pas ?, lui retourna-t-il avec une certaine tendresse.  

- Oui… pas que les missions d’ailleurs., lui confia-t-elle honnêtement.  

- Tu vas bien ?, osa-t-elle lui demander.  

- Ca va… même si ta bouffe exécrable me manque…, plaisanta-t-il, recevant un coup de maillet sur le crâne.  

- Apparemment, le traitement ne fait pas disparaître ta violence naturelle… Bonne nouvelle., apprécia-t-il, taquin.  

 

Kaori fronça les sourcils un instant avant de comprendre que c’était sa façon à lui de lui dire qu’elle lui manquait aussi.  

 

- Si tu as besoin… ou pas d’ailleurs, j’ai le téléphone, tu sais., lui dit-elle.  

- Je sais. Je ne manquerai pas de te le faire savoir. Ca va aller pour aujourd’hui. Ton mari doit t’attendre., lui répondit-il.  

- J’ai encore quelques personnes à voir et lui, il a un rendez-vous médical de contrôle., lui expliqua-t-elle.  

- Et tu n’es pas avec lui ?, s’étonna-t-il.  

- Vu tout ce qu’on a à faire pour le mariage, il a préféré que j’avance sur le sujet plutôt que d’attendre dans une salle d’attente d’hôpital., fit-elle, ne cachant rien de son inquiétude.  

- Vous avez encore du temps, Kaori. Ne te ronge pas les sangs pour une visite de contrôle., lui conseilla Ryô, posant une main sur la sienne et la pressant.  

- Et si tu n’as pas encore choisi ta robe de mariée, évite de prendre un décolleté trop avantageux ou tu vas déclencher une émeute., lui chuchota-t-il à l’oreille alors que, la détaillant pour voir comment elle allait, son regard d’expert avait noté le volume un peu plus imposant de sa poitrine.  

 

Rougissant, elle posa une main sur le haut de son chemisier, là où il s’écartait, gênée mais aussi un peu flattée qu’il l’ait remarqué.  

 

- Un autre effet secondaire du traitement, je suppose., suggéra-t-il.  

- Oui., admit-elle.  

 

Elle entendit des chuchotements précipités non loin et vit leurs amis en plein conciliabule. Nul doute que leur petite conversation donnait lieu à de multiples suppositions, ce qui la gêna.  

 

- Ca va avec Mick ?, l’interrogea-t-elle, rassemblant ses affaires.  

- Il ne m’a pas encore foutu un poing dans la gueule…, répondit-il stoïquement.  

 

Elle esquissa un sourire d’excuse, navrée de savoir que la situation était toujours tendue entre eux.  

 

- Je suppose que c’est déjà ça… Je vais y aller. Merci Ryô de m’avoir incluse dans ce rendez-vous et d’être là., lui dit-elle.  

 

Elle hésita avant de se pencher et déposer un baiser sur sa joue. Sans un mot de plus, elle se leva et s’en alla, saluant au passage leurs amis. Dès que sa cliente revint, le nettoyeur en fit de même.  

 

- Qu’allez-vous faire ?, demanda Miki à l’autre couple, ouvrant l’invitation.  

 

Elle avait encore dû mal à y croire malgré l’invitation sur laquelle figuraient les deux noms couchés noir sur blanc.  

 

- La mettre à la poubelle.  

- Y réfléchir., répondirent Kazue et Mick en même temps.  

 

Surpris par leurs réponses respectives, le couple s’observa.  

 

Après un passage par la clinique où elle avait pu échanger calmement avec le Professeur sur ce qu’il se passait, trouvant une oreille bienveillante et des réponses emplies de sagesse, et lui avoir donné l’invitation qu’il avait acceptée, Kaori se retrouva au cimetière face à la stèle de son frère. Elle avait éprouvé le besoin de venir se recueillir auprès de lui, de trouver un moment de calme et de sérénité alors que le temps s’était transformé en une espèce de course. Les choses se calmeraient après. Ils avaient voulu se marier avant la première insémination pour la symbolique, pour pouvoir profiter de cette journée tous les deux, pour éviter que l’état de santé de Yoshihide ne devienne un frein.  

 

- Qu’est-ce que tu en penses toi, là-haut ? Que c’est une petite folie ? Que je fais une erreur ?, murmura-t-elle face à la stèle en granit.  

- Je serais tentée de dire oui pour la folie mais non pour l’erreur. Oui parce que c’est fou de s’exposer à la douleur et au risque de tout perdre mais ce n’est pas une erreur d’aimer quelqu’un. J’aime Yoshi, Hide, et j’aime Ryô aussi. C’est compliqué mais très simple aussi. L’un est là et l’autre ne peut pas… ne veut pas… Je ne sais pas vraiment mais il était temps pour moi d’avancer. J’aurai certainement toujours un doute mais comme toute personne doit en avoir, non ?  

 

Elle s’arrêta et se tourna, entendant quelqu’un approcher. Eh bien, elle aurait une personne de moins à aller trouver, se dit-elle.  

 

- Bonjour Saeko. J’allais justement venir te voir., lui fit-elle savoir.  

- Moi ? Tu as plutôt tendance à m’éviter d’habitude., plaisanta l’inspectrice.  

- Les choses changent., lui retourna Kaori, sortant une enveloppe de son sac à main.  

- C’est ce que Ryô m’a dit… et les autres aussi de manière beaucoup moins… posée., acquiesça son amie.  

- Et toi, tu en penses quoi ?, lui demanda la rouquine, curieuse.  

 

Saeko posa le regard sur la stèle qui leur faisait face et réfléchit un moment avant de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille.  

 

- Qu’il faut savoir agir avant qu’il ne soit trop tard., conclut-elle.  

- Même si ça ne plaît pas à tout le monde et que ça bouscule les choses., ajouta-t-elle.  

 

Sa réponse soulagea Kaori qui regarda à son tour la pierre tombale. Elle avait la sensation que c’était un peu son frère qui avait parlé à travers elle, qui lui donnait donc son approbation, son soutien en quelque sorte.  

 

- C’est un carton d’invitation pour mon mariage avec Yoshihide dans deux semaines. Ca me ferait plaisir que tu viennes., lui fit savoir Kaori, lui donnant l’enveloppe.  

- Je serai là., lui répondit l’inspectrice sans même prendre le temps d’y réfléchir.  

- C’est vrai ?! Merci, ça me touche., répondit la jeune mariée.  

- Je sais que nous ne sommes pas très proches toi et moi, pas comme tu l’as été avec Hide ou comme tu l’es avec Ryô mais… j’ai une faveur à te demander., enchaîna-t-elle, un peu anxieuse.  

- Laquelle ?, l’interrogea Saeko.  

- Tu voudrais bien être mon témoin ?, la questionna Kaori.  

 

Pour l’une des rares fois de sa vie, elle vit l’étonnement marquer les traits de l’inspectrice d’habitude toujours si maîtresse d’elle-même.  

 

- Moi ? Mais pourquoi tu ne demandes pas à Miki ou Kazue ? Quoique vues les circonstances… Et Ryô ? Je pensais que tu lui demanderais…, s’expliqua l’inspectrice.  

- Miki ou Kazue ou même Mick, je ne suis pas sûre qu’ils viendront. Ils sont assez remontés. Umi attirerait trop l’attention et je ne pense pas qu’il serait à l’aise., commença Kaori.  

- Ryô… Je ne peux pas lui faire ça, ni à Yoshi. Il a… Ils ont déjà beaucoup de choses avec lesquelles composer chacun et, en ce qui me concerne… je ne serais pas à l’aise., admit-elle.  

- Tu as peur de te tromper dans les prénoms ?, plaisanta l’inspectrice.  

 

Le regard noisette qu’elle capta ne l’y trompa pas et elle sentit son cœur se serrer.  

 

- Je ne doute pas du choix que j’ai fait mais je les aime tous les deux et Ryô… Ryô a été le premier. Je n’ai pas eu le temps de rêver de me marier avec Yoshihide mais avec Ryô…, soupira Kaori, détournant le regard.  

- Tu n’as pas à t’expliquer ou t’excuser, Kaori., lui fit savoir Saeko, posant une main sur son avant-bras pour la ramener à elle.  

 

Ce n’était pas la première fois qu’elle ressentait une envie de protéger la petite sœur de Maki mais c’était la première fois qu’elle s’autorisait un tel geste.  

 

- Merci., murmura la rouquine.  

- Saeko, si je te le demande, ce n’est pas non plus par défaut. Tu… Tu es la personne qui a été la plus proche d’Hide et, même si on a été un moment rivales, tu es à mes yeux une amie très proche. C’est à ces deux titres que je te le demande. Prends le temps d’y réfléchir si tu veux.  

- Je n’en ai pas besoin. Ce sera avec plaisir., lui répondit l’inspectrice.  

- Merci. Merci beaucoup. Ca me touche énormément. Vu le peu de temps, il n’y a pas de tenue imposée. C’est Eriko qui fait ma robe. Va la voir et choisis ou alors va ailleurs si tu préfères et donne-moi la note., l’informa Kaori.  

- Tu pourras donner cette invitation à Reika, s’il te plaît ? Il commence à se faire tard et je voudrais rentrer pour savoir comment va Yoshi., lui expliqua-t-elle, lui tendant le carton.  

- Elle risque d’être surprise… Ryô t’a dit qu’elle avait déjà essayé de devenir sa partenaire ?, lui demanda Saeko.  

 

Kaori sentit son estomac se nouer d’appréhension mais elle n’eut d’autre choix que de prendre sur elle.  

 

- Elle aurait tort de ne pas essayer… Ryô… Ryô est libre d’accepter après tout., murmura-t-elle.  

- C’est vrai. On sait toutes les deux que c’est un électron libre. Rares sont ceux… ou celles qui peuvent l’attacher…, musa l’inspectrice.  

- Il en vaut pourtant la peine., lâcha la rouquine.  

- A bientôt, Saeko., la salua-t-elle avant de s’éloigner, sentant la fatigue et les larmes monter.  

 

Moins d’une demi-heure plus tard, elle était chez elle et attendait devant la baie vitrée le retour de son mari. Dès qu’elle entendit l’ascenseur, elle courut le rejoindre, anxieuse.  

 

- Alors ?, le questionna-t-elle sans préambule.  

- Etat stationnaire, tout va bien., la rassura-t-il, passant un bras autour de sa taille et la serrant contre lui.  

- Et toi ?, lui retourna-t-il.  

- Etat larmoyant, tout va bien., plaisanta-t-elle.  

 

Yoshihide s’écarta et l’observa, caressant sa joue avec tendresse. Voyant sa fatigue, il l’emmena vers le divan et la fit s’asseoir, la gardant contre lui.  

 

- Tu as pu donner toutes tes invitations ?  

- Oui. J’ai vu presque tout le monde., répondit-elle, posant la tête contre son épaule, le regard dans le vide.  

- Ryô ?, lui retourna Yoshi.  

- Il va venir. Il avait rendez-vous avec une cliente. Je me suis levée quand elle est arrivée. Les habitudes ont la vie dure., rit-elle légèrement.  

- Ca te manque ?, l’interrogea-t-il, curieux et un peu soucieux.  

- Les missions ? Je ne vais pas te mentir : oui. J’aime aider les personnes qui en ont besoin, leur apporter une certaine paix et savoir que lorsqu’elles nous quittent, leur vie est meilleure., répondit-elle.  

- Alors dis-toi que je suis ta nouvelle mission., suggéra-t-il.  

 

Elle se redressa et le regarda, les yeux plissés. Etait-il sérieux ou non ? Pensait-il devoir lui donner des raisons de rester avec lui et d’être heureuse ? Que ce qu’elle avait quitté était trop dur à laisser derrière elle ?  

 

- Je n’ai pas besoin que tu sois ma mission pour être bien ici avec toi, Yoshi. Tu n’es pas une cause perdue que je dois sauver ou apaiser. Oui, il y a des choses de ma vie d’avant qui me manquent mais toi aussi, non ? Dis-moi que tu ne regrettes pas l’excitation du monde des affaires, la satisfaction d’avoir mené une négociation à bien ou je ne sais quoi d’autre… Je ne feins pas les sentiment que je ressens pour toi, mon envie de fonder cette famille avec toi. Ce n’est pas du dépit ou un pis-aller. C’est là et c’est réel mais si je te disais que rien ne me manque d’avant, ce serait te mentir et je ne veux pas de ça entre nous., lui affirma-t-elle.  

- Moi non plus mais j’ai encore du mal à croire que tu sois là., lui avoua-t-il.  

- C’est comme si la vie m’accordait une nouvelle chance.  

- Alors profites-en., lui conseilla-t-elle, approchant de lui.  

 

Ils se regardèrent et se sourirent avant de s’approcher l’un de l’autre.  

 

- Vous travaillez seul ou vous avez un partenaire, Monsieur Saeba ?, l’interrogea Natsume.  

- J’ai une partenaire., répondit-il sans réfléchir.  

- Vraiment ? Elle n’est pas là actuellement ?, insista-t-elle, fouillant l’appartement du regard, cet appartement qui laissait transparaître une présence féminine pourtant absente.  

- Elle a dû partir temporairement pour des raisons personnelles., lui expliqua-t-il.  

- Et votre amie… Kaori, c’est cela ?, l’interrogea-t-elle, curieuse.  

- C’est votre petite amie ? Elle est gentille et semble beaucoup vous aimer., ajouta-t-elle, le regardant cuisiner.  

- Je vous l’ai dit, c’est mon amie. Il n’y a pas de place pour une femme dans ma vie, Natsume., lui fit-il savoir, préférant mettre les points sur les i de suite.  

- Dommage parce qu’un homme capable de vous protéger et de cuisiner, c’est très séduisant., fit-elle d’un air appréciateur.  

 

Il esquissa un sourire imaginant très bien la tête que ferait son « amie » si elle entendait cela. Encore une, se dirait-elle, encore une qui tombait sous son charme et, cette fois-ci, il pourrait même la mettre dans son lit sans qu’elle n’en sache rien, sans se prendre de massue, sans aucune conséquence aucune. Pourtant, il n’en avait aucune envie comme il n’avait pas eu envie de coucher avec une autre depuis elle.  

 

- Alors apprécier le spectacle, cette partie-là est en sus et totalement gratuite., lui offrit-il avec un sourire amusé.  

- J’ai du mal à croire qu’un homme comme vous puisse être célibataire mais bon, chacun ses choix., fit-elle, haussant les épaules.  

- Oui. Chacun ses choix et la vie est loin d’être finie., musa-t-il, tout en faisant glisser des légumes dans la casserole.  

 

Une parenthèse, ce n’était qu’une parenthèse qui pouvait leur faire du bien à tous deux, se rappela-t-il. Il repensa à leur conversation de l’après-midi, au baiser qu’elle avait déposé sur sa joue, et sentit une certaine chaleur monter, une chaleur bienfaisante. Ils ne s’étaient pas dits adieu, juste au revoir… et ils se reverraient, il n’en doutait pas. 

 


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