Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 53 :: Chapitre 53

Publiée: 18-07-23 - Mise à jour: 18-07-23

Commentaires: Bonsoir tout le monde, Tout d'abord toutes mes excuses pour le délai de MAJ depuis la dernière publication : la fin juin a été chargée et après c'étaient les vacances. La chair, le sang et l'âme étant maintenant finie (n'hésitez toujours pas à me contacter si vous voulez accéder à cette histoire), Laisser une trace devient la fic principale, donc normalement un peu plus de publication et en semaine. J'espère que vous apprécierez les retrouvailles et surtout que vous vous portez bien. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 53  

 

Soupirant, Kaori reposa ce qu’elle tenait et ressortit de sa chambre, furieuse. Elle aurait aimé que son pas soit le reflet de sa colère mais son mal de dos et le poids des bébés sur son bassin rendaient sa démarche plutôt maladroite. Elle rentra comme un ouragan dans le salon et lança un regard noir aux deux hommes qui y étaient présents.  

 

- Je n’irai pas !, leur apprit-elle, les poing sur les hanches.  

- Kaori, les médecins te l’ont conseillé. Ce sera bon pour toi et ta grossesse. Et tu ressentiras moins les effets du poids sur ton dos., lui rappela Yoshihide.  

- Je ne peux pas te laisser seul, sans défense., objecta-t-elle.  

- Je ne suis pas seul et sans défense. J’ai mon service de sécurité. Tu es plus visée que moi, Kaori. Si je le pouvais, je te garderais ici mais tu dois le faire alors arrête de faire ta tête de mule et va chercher tes affaires., lui ordonna-t-il, fronçant les sourcils.  

 

Ryô garda un masque impassible en entendant le ton qu’il employa avec elle. Ce n’était pas une bonne idée. Elle allait lui voler dans les plumes et il n’obtiendrait pas gain de cause. Il n’allait pas s’en plaindre : il n’avait aucune envie de se retrouver seul avec elle, pas alors qu’elle hantait ses nuits et que le moindre geste, la moindre odeur étaient devenus un supplice pour ses sens.  

 

- Je n’ai pas de maillot de bain de grossesse., le contra-t-elle calmement à la grande surprise de son partenaire.  

- Je ne peux donc pas aller à la piscine. La discussion est close., lui fit-elle savoir, se retournant pour s’en aller.  

- Je suis sûr que tu as des bikinis, Kaori., répliqua Yoshihide, faisant taire sa frustration alors qu’il se tournait vers Ryô pour avoir confirmation.  

 

Il n’avait pas envie de la savoir aussi déshabillée en présence d’un autre, surtout lui, mais il devait penser à ce qui était bon pour elle et les médecins avaient fortement recommandé la natation mais de limiter la marche puisque les bébés étaient trop bas à leur goût.  

 

- Gardez-moi hors de vos conversations de couple, s’il vous plaît., grommela le nettoyeur, mal à l’aise.  

- Mais tu es certainement mieux placé que moi pour savoir si elle a des bikinis. Elle en a ?, lui redemanda Yoshi, agacé.  

 

Le nettoyeur ne put s’empêcher de revoir certaines images de sa partenaire en tenue de plage et d’acquiescer.  

 

- Tu vois. Alors ne m’oblige pas à prendre n’importe lequel dans ta garde-robe. Tu n’as pas à rougir de ta silhouette. Tu es magnifique, Kaori, alors mets un bikini et va trouver un peu de soulagement dans cette piscine. Si nécessaire, tu passes par un magasin pour t’acheter un autre maillot mais sache que moi, je serai ravi de te voir en deux pièces quand la piscine sera construite ici., lui affirma Yoshihide avec un petit sourire.  

- Je… oh puis zut, c’est d’accord., soupira Kaori avant de repartir dans sa chambre.  

 

Elle jeta un bikini et une serviette dans un sac, quelques bricoles supplémentaires avant de s’arrêter devant le miroir, une main caressant l’arrondi de son ventre.  

 

- Si vous n’étiez pas là, je ne serais pas obligée d’en passer par là., soupira-t-elle.  

 

Malgré tout, elle ne regrettait en rien leur présence. Ce n’étaient pas eux les responsables, c’était juste la situation dans laquelle elle s’était mise en tombant amoureuse d’un deuxième homme qui générait toutes ces complications. Ca plus le fait que le premier homme qu’elle aimait vivait sous son toit et dormait juste en face de sa chambre. La seule chose dont les bébés pouvaient être responsables, c’était de l’afflux hormonal qui lui donnait des envies que son mari ne pouvait pas satisfaire mais son voisin de couloir oui. Il l’avait déjà fait pendant une nuit et un jour et elle n’avait pas oublier les sensations. Alors, elle redoutait fortement de se retrouver en sa présence, partiellement dénudée, soumise à la vision de ce corps qu’elle avait adoré pouvoir toucher, caresser, tenir et serrer contre elle.  

 

Elle se secoua et ressortit de la chambre, croisant son ex-partenaire dans le couloir l’attendant.  

 

- Tu es prête ?, lui demanda-t-il d’une voix impassible.  

- Oui., souffla-t-elle d’une toute petite voix.  

- Alors on y va., lui fit-il savoir.  

 

L’après-midi promettait d’être une sacrée épreuve de self-control et il espérait bien ne pas fauter. Il aurait presque été tenté d’aller chercher la ceinture spéciale anti-mokkori mais il paraissait qu’électricité et eau ne faisaient pas bon ménage et il ne voulait pas revivre l’expérience d’un mokkori électrisé, pensa-t-il, frissonnant d’effroi.  

 

Ils prirent la route dans le silence, lui observant la circulation et elle le paysage de manière exagérée. Ce silence, c’était si anormal entre eux que Kaori soupira. Elle devait rouvrir le dialogue entre eux. C’était à cause d’elle qu’il était dans cette situation, pris entre elle et Yoshi, à tenir la chandelle… Elle savait que ça devait être lourd pour lui, que ce n’était pas ce qu’il avait dû attendre en la poussant à se marier.  

 

- Je suis désolée…, murmura-t-elle.  

- Je ne voulais pas… Je ne… Je suis désolée., répéta-t-elle, ne sachant quoi lui dire alors qu’il ne répondait pas.  

 

Nerveuse, elle se mordit la lèvre, se retenant de pleurer. Elle ne devait pas se laisser aller, Ryô n’avait pas à supporter ses larmes en plus de sa protection et de la situation.  

 

- J’aurais… Ca aurait été mieux qu’un autre garde vienne avec moi., finit-elle par lâcher.  

 

C’en fut trop pour le nettoyeur qui freina brusquement tout en se garant. Il avait tout fait pour rester maître de lui et éviter de dire une ânerie ou des mots embarrassants qui trahiraient ses sentiments, sa colère, enfin plutôt sa jalousie, l’envie qu’il avait d’elle, la torture et le délice qui l’avaient envahi à savoir qu’il aurait quelques heures complètement seul avec elle, sans Yoshihide dans les parages mais l’entendre dire qu’un autre aurait dû être là à sa place, il ne pouvait laisser passer.  

 

- Vraiment ?, lui retourna-t-il d’une voix dure.  

 

Surprise, Kaori le regarda, les yeux écarquillés. Elle sombra dans ses onyx luisant intensément et tout son corps se tendit dans l’attente mais elle n’aurait su dire ce qu’elle attendait vraiment. Qu’il lui hurle dessus ? Qu’il lui batte froid ? Qu’il la prenne dans ses bras… voire plus ? Qu’il se rit d’elle ?  

 

- Tu aurais vraiment préféré que je laisse un autre te protéger en dehors de ces murs ?, insista-t-il.  

- Tu aurais vraiment préféré qu’un autre homme encore te voit à moitié nue ? Tu te serais sentie en confiance ?, l’interrogea-t-il, retirant sa ceinture.  

- N… Non…, souffla-t-elle.  

- P… Peut-être… Je ne sais plus., se contredit-elle, le cœur battant.  

- Tu n’as plus confiance en moi ?, lui demanda-t-il au bord de l’implosion.  

 

Les choses étaient dures mais si en plus ils perdaient ça, que leur resterait-il après ? Ca le mettait en rage.  

 

- Si., acquiesça-t-elle, baissant les yeux.  

- J’ai confiance en toi. On peut y aller ?, lui retourna-t-elle, mal à l’aise.  

 

Elle ne mentait pas mais elle voulait mettre fin à cette conversation le plus vite possible. Elle avait peur de trop en dire, de le mettre mal à l’aise, de le blesser ou pire encore, de l’éloigner définitivement alors qu’elle avait déjà la sensation de le perdre. Elle serra les poings tout contre elle pour lutter contre la détresse qu’elle ressentit, pensant ainsi passer inaperçue aux yeux du conducteur… ce qui ne fut pas le cas. Cependant, Ryô ne trouva rien à dire ni à faire pour la calmer. Tout ce qui lui passait par la tête lui semblait déplacé alors il se contenta de reprendre la route et de faire semblant d’ignorer la situation.  

 

- La même cabine., lui indiqua-t-il alors qu’ils étaient arrivés à la piscine, la seule qui n’obligeait pas les personnes à choisir des vestiaires différents selon leur sexe.  

- Mais…, balbutia Kaori, n’osant imaginer se retrouver nue devant lui.  

- Je ne te regarderai pas mais je ne te quitte pas d’un pouce non plus., la coupa-t-il impatiemment.  

 

Faisant abstraction des regards stupéfaits avec difficulté, elle pénétra dans une cabine et il la suivit fermant derrière eux, se fichant bien du spectacle qu’ils donnaient. Comme promis, il lui tourna le dos pendant qu’elle se changeait. Ca ne les empêchait cependant pas de se frôler par moments et la tension montait crescendo.  

 

- Je suis prête., lui fit savoir Kaori d’une voix incertaine, se sentant très dénudée dans ce deux pièces dont le soutien-gorge peinait à contenir sa poitrine de femme enceinte et que dire du bas qui ne couvrait en rien son ventre rond ?  

 

Ryô ne prononça pas un mot et rouvrit la porte, prenant leurs affaires et les mettant dans un casier qu’il encoda soigneusement à l’abri des regards.  

 

- Tu n’as rien… oublié ?, lâcha-t-il, se tournant vers elle et la voyant pour la première fois.  

 

Il eut à peine le temps de se maîtriser face au désir qui flamba dans ses veines. Qui avait parlé de torture ? C’était encore pire que cela. Elle pouvait croiser les bras devant elle par pudeur ou timidité, il était impossible d’ignorer à quel point elle était belle et sexy… même enceinte.  

 

- Non. J’ai ma serviette., lui montra-t-elle, finissant par la passer autour d’elle alors que des regards se mettaient à la détailler.  

 

Ceux des femmes s’attardant sur son ventre avec un éclat particulier la dérangeaient beaucoup moins que ceux des hommes qui s’attardaient plus haut. C’était définitivement une mauvaise idée d’être là aussi nue.  

 

- Ne restons pas ici., lui dit-il, conscient des personnes qui les entouraient et se retenant d’aller trouver les inconvenants.  

 

Elle le laissa passer un bras autour de ses épaules et la guider jusqu’aux douches alors qu’elle avait oublié ses chaussons et que le sol mouillé glissait quelque peu. Elle se sentait rougir un peu plus à chaque fois que sa cuisse nue touchait la sienne, lui rappelant d’autres moments plus intimes et échauffant ses sens.  

 

- Je… ça va aller, Ryô., bredouilla-t-elle, à la limite de l’affolement.  

- Fais attention à ne pas te casser la figure., lui conseilla-t-il d’une voix un peu moins rude.  

 

Elle acquiesça et délaissa sa serviette sur une patère avant de glisser sous la douche, son garde du corps juste à ses côtés. Malgré l’eau qui coulait sur ses yeux, Ryô restait vigilant sur les alentours. Il était encore plus prudent qu’avant concernant sa sécurité, sachant qu’elle ne pouvait que moins être apte à se défendre. Passé en mode professionnel, il trouva également une certaine froideur qui fit taire ses sens en ébullition. Il se retint de soupirer, y trouvant un certain bien-être. La seule chose qu’il devait éviter, se rendit-il compte, c’était de poser les yeux sur la femme à ses côtés : c’était la seule image qui parvenait à soulever le couvercle qu’il avait mis en place.  

 

Gardant le silence, ils gagnèrent le bassin et y pénétrèrent. Kaori ferma les yeux un instant, appréciant de ne plus sentir la gravité exercer ses droits sur son corps.  

 

- Je déteste le dire mais ils avaient raison : ça fait du bien., lâcha-t-elle, poussant un soupir de soulagement.  

- Tu veux nager un peu ?, l’interrogea-t-il, touché par son air plus détendu qui le ramenait à de meilleurs auspices.  

- Je ne sais pas. J’ai… J’ai peur de couler., admit-elle, se sentant bête.  

- Je serai à tes côtés. Si ça ne va pas, on rejoindra le bord., suggéra-t-il.  

 

Elle l’observa un instant, surprise qu’il ne se soit pas moqué d’elle et de ses craintes ridicules, et accepta avec plaisir. S’adaptant à son rythme, ils se mirent à nager, Ryô se mettant légèrement en avant et restant vigilant pour éviter toute collision malencontreuse. Au bout de quelques minutes à effectuer les mêmes mouvements et s’acclimater, Kaori se détendit complètement et prit confiance. C’était comme tout le reste, elle devait s’adapter à sa nouvelle physionomie et après ça roulait.  

 

- Comment tu te sens ?, l’interrogea Ryô, craignant sa fatigue.  

- Légère…, soupira-t-elle, fermant les yeux.  

 

Une main accrochée au bord du bassin, elle se laissa remonter à la surface, son ventre ressortant de l’eau. Le regard masculin se posa sur cet arrondi et le regarda puis le visage maternel détendu. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, il la voyait enfin sereine et c’était ce qu’il avait espéré pour elle depuis le début. Autant dire qu’il avait eu tort sur une bonne partie de la ligne en se disant au départ que ce serait beaucoup plus simple… mais, au départ, il n’y avait pas eu un meurtrier et une cohabitation à trois forcée sur la ligne.  

 

- Ils… Tu as mal ?, lui demanda-t-il, ne voulant pas rectifier le sens de sa question.  

 

C’était peut-être enfin l’occasion d’avoir une conversation réelle avec elle, pas un simple échange garde du corps-protégée ou de regards gênés ou encore de banalités affligeantes, malaisées…  

 

- Au dos depuis quelques jours. Sinon, ça va., répondit-elle, rouvrant les yeux et le cherchant du regard.  

 

Elle le trouva et elle retrouva son ami, ce qui lui fit beaucoup de bien.  

 

- Toi qui te moquais de mon poids, pour le coup, je me sens lourde parfois., rit-elle doucement.  

- Pourtant, plus de massue., répliqua-t-il avec un sourire, la tirant vers lui alors qu’un enfant courait vers eux pour plonger vers ses copains.  

 

Kaori se redressa brusquement, aspergée par les éclaboussures d’eau du gamin, mais n’eut pas le temps de s’enfoncer sous l’eau, retenue par un bras de son partenaire. Accrochée à ses épaules, elle reprit son souffle avant de se rendre compte de leur position et de s’écarter, ses pommettes se teintant.  

 

- Merci., souffla-t-elle.  

- De rien. On y retourne ?, suggéra Ryô qui n’avait pas été insensible à cette proximité soudaine.  

 

Kaori acquiesça et il ouvrit la voie. Malgré la fatigue qui arrivait, elle ne s’autorisa pas à l’interpeler pour lui demander de ralentir alors qu’ils n’étaient plus très loin de leur point d’arrivée. Soudain, elle se sentit retenue puis tirée vers le fond, luttant de toutes ses forces pour remonter à la surface.  

 

- Ryô !, l’appela-t-elle lorsqu’elle y parvint à peine quelques secondes avant de se retrouver la tête sous l’eau, incapable de lutter contre ce qui semblait lui entraver la cheville et la tirer vers le fond.  

 

Elle fit de son mieux pour ne pas paniquer et économiser l’air qu’elle gardait, luttant contre l’envie montante et bientôt irrépressible qui la forcerait à ouvrir les lèvres pour chercher l’air et noierait ses poumons d’eau.  

 

L’entendant appeler son prénom de manière urgente après avoir ressenti quelque chose d’étrange, le nettoyeur se retourna et eut juste le temps de voir une main disparaître sous l’eau. Sans hésiter, il plongea sous l’eau et vit plusieurs formes humaines s’éloigner plus ou moins rapidement. Il aurait pu en poursuivre une mais il avait une urgence avant cela : Kaori. Il fouilla les lieux et la vit se débattant pour remonter à la surface sans succès alors qu’il la savait bonne nageuse.  

 

Il replongea plus profondément pour la rattraper et, quand il y parvint, il attrapa sa main pour stopper sa descente. Il la vit grimacer de douleur et sentit bien que, malgré sa puissance, il ne parvenait pas à l’arrêter. Il devait trouver et rapidement parce qu’il voyait bien qu’elle faiblissait et ne tiendrait plus longtemps. Sentant qu’ils s’enfonçaient toujours plus, il plongea plus profondément et tâta tout son corps au passage, finissant par trouver, attachée à sa cheville droite, un fil de nylon transparent. Il n’hésita pas et passa en force les doigts pour l’écarter, se fichant moins des traces sur ses appendices que de la ligne rouge qui entourait la cheville de Kaori, et parvenir à en sortir son pied.  

 

Il ne fut pas au bout de ses peines parce qu’il se rendit aussi vite compte qu’elle ne semblait plus consciente et qu’il y avait certainement urgence à la ramener à la surface et la ranimer. Ils refirent surface quelques secondes plus tard, ce qui lui sembla malgré tout une éternité.  

 

- Kaori, réveille-toi !, l’appela-t-il, l’emmenant au bord du bassin.  

- Allez Kaori., insista-t-il, inquiet, posant sa tête en arrière contre son épaule.  

 

Il tapota ses joues, prit son pouls, rassuré quand il le sentit régulier, et les hissa d’un bras sur la margelle, la tenant fermement contre lui. Soudain, il sentit son corps se tendre et elle se mit à tousser, rejetant l’eau qu’elle avait avalée.  

 

- Tout va bien., lui assura-t-il, caressant ses cheveux.  

- Ca va, Monsieur ? Votre femme a fait un malaise ? Vous voulez qu’on appelle une ambulance ?, lui demanda un sauveteur.  

- Non, ça ira. Laissez-nous le temps de reprendre notre souffle., répondit Ryô, nullement offusqué qu’il les pense mariés.  

- Très bien. Si vous avez besoin., fit l’homme les laissant seuls.  

- On a essayé de me tuer…, murmura Kaori, revenant à la réalité.  

- Ca va aller. Repose-toi un peu et on rentrera après., lui dit Ryô de manière apaisante, une main caressant ses cheveux et l’autre posée sur son ventre sans s’en être vraiment rendu compte.  

 

Il sentit soudain un coup sous sa paume et écarta la main, remplacée par celle de Kaori.  

 

- Tu as senti ça ?, souffla-t-elle, visiblement surprise.  

- Oui… c’était quoi ?, l’interrogea-t-il.  

- Les bébés… enfin l’un d’eux. Il a donné un coup., lui apprit-elle, émue.  

- Ca te met toujours dans un état pareil ?, lui demanda-t-il, tentant de rester impassible malgré l’émotion qu’il avait ressentie.  

 

Sortant de son émerveillement, Kaori tourna la tête vers lui. Il ne put résister à son regard empli de tendresse et d’amour et caressa sa joue.  

 

- C’est la première fois que c’est comme ça. Avant… avant, c’était juste quelque chose de discret., murmura-t-elle, un sourire tremblant aux lèvres.  

 

C’était la première fois qu’un autre qu’elle pouvait sentir les bébés et ce n’était pas leur père qui en avait été le témoin. C’était lui. Il ne regrettait pas ce qu’il avait ressenti mais il se sentait quand même un peu coupable que ça n’ait pas été leur père à sa place. Ce moment n’aurait pas dû lui appartenir. Il l’aurait dû s’il avait eu plus de courage un certain jour…  

 

- Ne dis pas à ton mari que je l’ai senti. Il pourrait être blessé., lui fit-il savoir.  

- Yoshi…, souffla-t-elle, réalisant qu’il avait raison.  

- Tu peux l’avoir senti seule, Kaori. Ca ne prévient pas ces choses-là, je suppose ?, fit-il, se voulant rassurant.  

 

Cette expérience l’avait touché à tel point qu’il en avait oublié sa frustration et la colère qui sourdaient par moments en lui.  

 

- Non, ça ne prévient pas. Je… Je fatigue, Ryô. Si on pouvait s’en aller., mentit-elle à moitié.  

 

Elle fatiguait mais surtout, elle était gênée par leur position, de sentir son corps contre le sien, peau nue contre peau nue, mouillée pour ne pas gâcher les choses. Elle sentait ses sensations particulières remonter, ses sensations qu’elle cherchait à ignorer quand ses hormones lui rappelaient qu’elle était une femme dans la fleur de l’âge avec ses pulsions charnelles, une femme qui avait connu l’apogée sexuelle dans les bras d’un homme et, malgré l’amour qu’elle portait au père de ses enfants, ressentait le manque de ne pouvoir retrouver cette exaltation alors que son premier amant était à quelques mètres d’elle seulement.  

 

Frustré de devoir la laisser, Ryô se releva sans rien dire et l’aida à en faire de même. L’entendant grogner de douleur et sentant qu’elle boitait, il passa un bras autour de sa taille et la soutint jusqu’aux vestiaires.  

 

- Tu as gagné un petit tour à la clinique. Le fil a entaillé la peau de ta cheville et tu saignes., lui fit-il savoir, attachant un large mouchoir autour de la blessure.  

- Yoshi va en être malade., soupira-t-elle, imaginant son inquiétude.  

- Il le sera beaucoup moins que s’il t’avait perdue. Alors cesse de t’inquiéter., lui conseilla-t-il, la prenant dans ses bras pour l’emmener jusqu’à la cabine.  

 

Ils se changèrent rapidement et, malgré ses protestations, porta de nouveau son ex-partenaire jusqu’à la voiture. Il lui fut gré de ne pas batailler plus que la minute qui avait suivi parce qu’il prenait plaisir à la tenir contre lui. Ca l’apaisait un peu.  

 

- J’ai passé un bon moment malgré ce qu’il s’est passé., lui confia soudain Kaori à mi-voix.  

- Merci de m’avoir accompagnée.  

- C’est mon boulot, Kaori. Tu sais, je mène toujours mes missions à bien., lui répondit-il.  

- Je sais et…, commença-t-elle avant de s’arrêter.  

- Et ?, releva-t-il, curieux.  

- Ce n’était pas ce qui m’inquiétait., lui avoua-t-elle alors qu’il la posait dans la voiture.  

 

Il se demanda s’il devait approfondir la question et, la voyant se mordre la lèvre nerveusement, préféra laisser couler. Ils passèrent rapidement par la clinique où Kaori fit soigner sa cheville et le Professeur s’assura qu’elle respirait bien après la tentative de noyade. Après avoir échangé quelques mots avec lui et Kazue, ils repartirent vers la maison familiale des Nishihara.  

 

- C’est dur de te voir tous les jours, Ryô. J’aime Yoshihide et je ne veux pas le quitter mais je n’arrive pas à mettre mon amour pour toi sous cloche… le désir non plus., ajouta-t-elle dans un murmure.  

 

Elle ne voulait pas l’accabler davantage mais elle avait besoin de lui dire, de lui faire savoir qu’elle ne l’oubliait pas.  

 

- Pourtant, vous avez passé de nombreux débuts de soirée à deux et pas uniquement à parler., gronda-t-il, s’en voulant de ne pouvoir garder pour lui sa jalousie.  

- Je sais. Je suis désolée que tu aies dû… savoir cela., s’excusa-t-elle, les pommettes rouges de gêne.  

- Pourquoi tu me dis cela, Kaori ? Tu veux que je te rende des visites nocturnes pour étancher tes pulsions sexuelles ?, lui retourna-t-il avec hargne.  

 

Il devait être en colère et il l’était mais pas seulement contre elle mais contre lui aussi parce qu’il aurait peut-être accepté… peut-être mais ce qui était sûr c’était qu’il l’aurait envisagé.  

 

- Non ! Je… Je ne ferais jamais une telle chose. Je ne trahirais jamais Yoshi et surtout, je n’ai jamais envisagé notre relation de cette manière. Tu n’as jamais été L’Etalon de Shinjuku à mes yeux. Ce jour-là, même si ça n’aurait pas dû arriver, je n’ai pas couché avec toi !, lui asséna-t-elle, ouvrant la porte et s’en allant, boitant.  

 

Il vit Yoshihide l’accueillir à l’entrée, son air virant à l’inquiétude en voyant le bandage à son pied. Il le regarda étreindre sa femme avec force et l’emmener à l’intérieur. Les paroles de Kaori flottant dans son esprit, il resta quelques instants encore dans la voiture avant d’en sortir, retournant dans ce triangle amoureux qui mettait ses nerfs à vif. Se rappelant ce qu’il avait ressenti quelques heures plus tôt entre le coup du bébé et le fait d’avoir tenu la femme qu’il aimait dans ses bras, il se détendit un peu. Kaori ne s’éloignait pas autant qu’il le pensait et ça le rassura. 

 


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