Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Quelques conseils pour écrire une bonne fanfiction

 

Quelques conseils de base à suivre pour les fanfictions: - Vérifier l'orthographe avant de poster vos histoires. C'est essentiel. Plus il y a de fautes d'orthographe, plus les lecteurs auront dû mal à apprécier pleinement la fanfic. Donc, relisez-vous. Cela vous donnera aussi l'occasion de rectifier les passages mal tournés par la même occasion. - En ce qui concerne la longueur d ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 71 :: Chapitre 71

Publiée: 12-11-23 - Mise à jour: 12-11-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires qui font toujours chaud au coeur. Bonne lecture^^

 


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Chapitre 71  

 

Ereintée, Kaori se présenta dès l’ouverture aux portes du service où était hospitalisée Hanae. Après les précautions d’usage, elle put aller voir sa fille qui était réveillée et lui fit la fête dès qu’elle la vit.  

 

- Elle va bien., la rassura l’infirmière.  

- Elle a passé une très bonne nuit sans alerte. Elle a bien mangé ce matin et elle est en pleine forme. J’allais justement lui ôter ses capteurs. Vous pourrez ainsi la prendre dans vos bras., lui apprit-elle.  

- Elle va pouvoir sortir ?, l’interrogea la maman soulagée.  

- Dès qu’elle aura vu le médecin. Ce ne sera pas avant cette après-midi cependant., s’excusa la soignante.  

- J’attendrai., fit Kaori, prenant sa fille dès qu’elle le put.  

 

Ce fut la dernière chose dont elle eut besoin pour se dire que cet épisode était fini, au moins en ce qui concernait son bébé. Sentir son cœur battre sous ses doigts, ses petites mains la toucher plus ou moins délicatement, son petit souffle chaud dans son cou… Hanae allait bien et elle pourrait le redire à son mari en espérant que ça le ferait réfléchir. Elle réprima les larmes qui lui montèrent aux yeux en la serrant un peu plus contre elle.  

 

Elle n’était toujours pas prête à le laisser partir. Peu lui importait qu’il ne soit plus capable de se tenir sur ses jambes, il était encore capable d’être à peu près indépendant s’ils faisaient quelques aménagements. Le plus dur pour Yoshihide, ce serait le regard qu’il porterait sur lui et elle était certaine qu’il pouvait être plus tendre avec lui s’il prenait en compte au moins les deux autres personnes qui devaient compter à ses yeux plus que lui-même. Elle n’avait pas oublié sa promesse de le laisser partir le moment venu mais, pour elle, ce n’était pas encore le cas.  

 

- Est-ce que je peux l’emmener voir son père ?, demanda-t-elle sans grand espoir.  

- Non, je suis navrée. Les enfants ne sont pas acceptés aux soins intensifs., lui rappela l’infirmière.  

- Je m’en doutais… je devais essayer., soupira Kaori.  

 

Elle n’avait pas envie de laisser Hanae mais elle devait aussi aller voir Yoshi. Elle ne pouvait pas le laisser seul dans un moment pareil. Elle avait à peine fermé l’oeil de la nuit… enfin du peu de nuit qu’il lui était resté. Elle était restée dans un fauteuil avec Hide endormi dans ses bras jusqu’à son réveil, tournant et retournant les mots de son mari sans cesse, cherchant un signe, un mot qui lui signifierait que, dans sa crainte, elle aurait juste mal compris. Il ne pouvait pas vouloir abandonner ça, ce fils, cette fille dont il était le géniteur, qu’il avait voulus. Il ne pouvait pas vouloir la laisser maintenant qu’ils pouvaient enfin un peu profiter de la vie.  

 

- Tu devrais aller dormir, Kaori. Les prochaine heures risquent d’être dures.  

 

C’était son beau-père qui l’avait trouvée là avec le bébé réveillé dans ses bras. Il lui avait pris Hide et s’était occupé de lui. Elle lui en avait voulu un moment avant de comprendre qu’il avait raison et qu’elle avait besoin d’un peu de repos, pour garder les idées claires, pour avoir la force d’affronter le refus de Yoshihide de vivre, pour ses enfants, pour eux… Elle s’était douchée, histoire de se détendre un peu avant d’aller s’allonger. Elle avait fini par s’endormir, épuisée, et avait ainsi grappillé deux petites heures. Juste assez pour tenir le coup, se dit-elle.  

 

Elle resta donc avec Hanae jusqu’à ce qu’elle puisse aller voir Yoshihide. Elle lui donna le biberon, la changea, lui chanta de berceuses lorsque l’heure de la sieste arriva et la coucha endormie dans le lit qui l’attendait. Elle l’observa un moment encore, prenant en elle la force dont elle avait besoin pour peut-être devoir convaincre son mari de vouloir vivre.  

 

- Bonjour., murmura-t-elle en arrivant dans la chambre.  

- Tu n’aurais pas dû venir avec tout ce que tu as à faire., lui répondit-il.  

 

Elle se prépara pour une longue après-midi en ne recevant aucun regard de sa part. Elle en prit son parti. Elle avait déjà connu pareilles situations avec Ryô, alors ce n’était pas son manque d’intérêt qui la ferait partir. Prête à patienter, elle prit une chaise et s’assit près de son lit. Comme s’il sentait ce qu’elle allait faire, il retira la main posée le long de son corps et la mit en travers de son ventre, refusant visiblement qu’il la touche. Ca lui fit mal mais elle n’en montra rien.  

 

- Ce que j’ai à faire, c’est m’occuper de ma famille et plus particulièrement de ceux qui ont besoin de moi. Hide se fait chouchouter par ses grands-parents et Hanae fait sa sieste., lui apprit-elle.  

- Tu devrais la veiller elle et pas moi., lui reprocha-t-il.  

- Je ne te veille pas. Je suis venue te rendre visite et discuter avec mon mari., lui opposa-t-elle calmement.  

- Hanae a passé une bonne nuit. Elle pourra sortir dès que le médecin l’aura vue dans l’après-midi., l’informa-t-elle.  

- Tu devrais aller l’attendre. Tu ne dois pas rater son passage., lui dit-il d’une voix déterminée.  

- L’infirmière m’a dit qu’elle m’appellerait le moment venu. En attendant, je reste ici avec toi., lui fit-elle savoir.  

 

Yoshihide ne répondit rien. Malgré son visage tourné de l’autre côté, elle le vit serrer la mâchoire et décida d’attendre qu’il parle. Elle croisa les jambes et se laissa aller un peu plus contre le dossier et patienta et patienta encore. Cela dura plus d’une heure où le silence ne fut brisé que par les appareils médicaux et le passage dans le couloir.  

 

- Madame Nishihara, le médecin va passer pour Hanae., vint soudain les prévenir une autre infirmière.  

- Merci., la salua Kaori, se redressant.  

 

Elle rangea la chaise avant de revenir près du lit, frôlant les draps du bout des doigts puisque c’était tout ce qu’elle pouvait faire.  

 

- Tu peux m’ignorer autant que tu voudras, Yoshihide. Je reviendrai demain, et encore après-demain et tous les jours qui suivront jusqu’à ce que tu m’adresses la parole., lui dit-elle calmement.  

- Je ne veux pas te voir. Je ne veux pas de ta pitié., gronda-t-il.  

- Ma pitié ?!, répliqua-t-elle cyniquement.  

- Je n’ai pas pitié de toi. Je n’ai jamais eu pitié de toi. C’est toi qui te complais à le croire. J’ai un mari que j’aime et qui est tombé. S’il voit de la pitié dans la main que je lui tends pour se relever, c’est un idiot et je ne pense pas avoir épousé un idiot. Je pense que tu es capable de t’ajuster encore pour pouvoir faire un bout de chemin avec nous. Je ne veux pas nier ta souffrance ni ta frustration mais ta vie n’est pas basée là-dessus… enfin, je le pensais. Je croyais que tu avais trouvé de la force dans notre couple et encore plus dans notre famille. S’il s’avère que j’ai tort, c’est certainement ce qui me fera le plus souffrir, pas ton silence., lui dit-elle.  

 

Elle ne lui dit pas au revoir et sortit de là, refermant la porte calmement, contrairement aux sentiments qui l’agitaient intérieurement. Elle était en colère, tellement en colère contre lui. Il n’avait pas le droit de baisser les bras si facilement. Elle parvint cependant à maîtriser tout cela, à mettre un couvercle dessus avant d’arriver auprès de sa fille qui se réveillait doucement.  

 

Elle se pencha sur le lit et lui sourit en la regardant ouvrir les yeux. Ses deux petits poings balayèrent son visage un instant avant qu’elle ne s’étire de tout son long et le réveil fut achevé. Les deux bras tendus vers elle, elle fit savoir à sa mère ce qu’elle attendait et Kaori le lui donna sans attendre, prenant sa fille contre elle et l’embrassant sur la tempe.  

 

- Bien dormi, Hanae ?, lui demanda-t-elle avec tendresse, la berçant légèrement.  

 

Ses doigts serrés en poings contre sa poitrine, elle aurait pu la garder ainsi une éternité mais le médecin arriva et l’examen commença.  

 

- Elle peut sortir. Votre fille va bien. Surveillez-la quelques jours juste au cas où mais, en ce qui me concerne, il n’y a aucun problème., lui assura-t-il, lui signant les papiers de sortie avant de les lui tendre.  

- Merci Docteur., fit-elle, soulagée.  

 

Il la salua et s’en alla tout comme la jeune maman quelques minutes plus tard après avoir habillé le bébé. Elle sortait de l’hôpital lorsqu’une présence attira son attention.  

 

- Ryô ?  

 

Elle n’était pas vraiment étonnée de le trouver là à vrai dire, plutôt touchée.  

 

- Elle peut sortir ?, l’interrogea-t-il, voyant Hanae.  

- Oui, elle va bien. Je vais la ramener à la maison., confirma Kaori.  

- Tu ne restes pas avec Yoshi ?, lui demanda-t-il prudemment.  

- Il… Il refuse de me parler., admit-elle, détournant le regard pour ne pas lui montrer à quel point elle avait mal.  

- Un thé ?, lui proposa-t-il soudainement.  

 

Cela la surprit et elle releva les yeux vers lui. Elle ne se sentait pas vraiment l’envie d’aller au Cat’s et devoir jouer un rôle devant leurs amis. Devant lui, ce n’était pas pareil. Elle chercherait à le préserver mais il comprendrait et surtout sa seule présence suffisait à l’apaiser un peu.  

 

- Je… oui, pourquoi pas mais…, commença-t-elle.  

- Je n’ai pas encore jeté les sachets à l’appartement. Tu connais encore le chemin ?, lui demanda-t-il d’un ton malicieux.  

 

L’appartement… rien qu’à cette idée, un sourire étira ses lèvres.  

 

- Oui… bien sûr que oui., murmura-t-elle, d’humeur plus légère.  

- Alors on s’y retrouve., adjugea-t-il.  

 

Il la raccompagna jusqu’à la berline qui l’attendait et rejoignit ensuite la mini. Sans le savoir, leurs pensées se rejoignaient : Kaori serait à l’appartement pour les prochaines heures et cela leur ferait beaucoup de bien à tous les deux. Pour l’une, c’était un havre de paix qui l’accueillerait et l’autre un flot de lumière et de vie qui reviendraient éclairer ses murs. Malgré tout, leurs retrouvailles dans le séjour furent loin d’être aussi expansives que leurs humeurs ne l’auraient laissé penser.  

 

- Rien n’a bougé ici., fit remarquer Kaori, un sentiment mitigé de nostalgie et de soulagement la prenant.  

- Je… Je vais préparer du thé., éluda Ryô, partant en cuisine.  

 

Ca n’avait peut-être pas été une si bonne idée, pensa-t-elle en voyant la gêne qui s’installait entre eux. Elle ne pouvait nier être heureuse d’être là, de se retrouver entre ces murs, dans cet endroit qu’elle continuait à appeler chez elle mais elle ne pouvait penser uniquement à elle. Elle s’en irait de nouveau et Ryô serait seul. Elle rentrerait, passerait la soirée avec ses deux enfants et il resterait seul… et Yoshi aussi. Cette idée acheva de la déprimer et les larmes sortirent d’elles-mêmes. Hanae dans ses bras, elle approcha de la fenêtre et observa l’extérieur, ce paysage urbain qui l’avait parfois apaisé de manière trompeuse lorsqu’elle attendait son retour mais rien n’y fit.  

 

- Tiens… c’est prêt., lui apprit le nettoyeur, posant les tasses sur la table basse.  

- Je ferais mieux de partir., murmura-t-elle, le cœur en miettes.  

 

Elle n’en avait vraiment pas envie mais c’était ce qu’elle devait faire pour ne pas le faire souffrir inutilement. Il n’avait pas à être de nouveau l’épaule sur laquelle elle pleurerait. Elle était une femme mariée maintenant, mariée et mère et ce n’était pas son amant qui devait être là mais son mari… Elle se sentit soudain bien seule et complètement submergée par la tâche. Comment pourrait-elle se battre pour Yoshi contre lui-même tout en assurant pour ses enfants et ses beaux-parents ?  

 

- Reste., lui dit Ryô.  

 

Il posa les mains sur ses épaules, comme pour la stabiliser, l’empêcher de vaciller, de partir.  

 

- Ne serait-ce qu’une heure, même si tu ne veux pas parler. Reste et souffle un peu. Tu peux même te réfugier dans ta chambre si tu veux., suggéra-t-il.  

 

Il préférerait nettement pouvoir la voir et être à ses côtés mais, si c’était ce dont elle avait besoin, il lui laisserait l’espace nécessaire pour retrouver la femme forte en elle.  

 

- Yoshihide baisse les bras. Pour lui, tout est fini., lui confia-t-elle d’une voix éteinte.  

- Mais pour moi, il n’a pas le droit. Pour moi, il est encore capable d’être cet homme qu’il veut être. Il peut encore être leur père et mon mari. Suis-je égoïste de vouloir qu’il se batte encore pour nous ?, lui demanda-t-elle, vocalisant son questionnement.  

- Qu’en dit-il ?, lui demanda Ryô calmement.  

 

Kaori resta un moment silencieuse, caressant les cheveux d’Hanae., avant de se retourner.  

 

- Il refuse de me parler. Je suis restée plus d’une heure avec lui dans le silence le plus complet après mon petit speech. Je l’ai traité d’idiot., se rappela-t-elle, se mordant la lèvre de culpabilité.  

 

Il ne put s’empêcher d’effacer le geste du pouce avant de l’inviter à aller s’asseoir sur le divan. Il n’aimait pas sa pâleur et les cernes sous ses yeux lui laissaient penser qu’elle n’avait pas beaucoup dormi après être rentrée la nuit dernière.  

 

- Tu as été plutôt sympa, je trouve., pipa-t-il avec un sourire amusé.  

- Moi, je me serais certainement pris une massue., éclaircit-il face à son regard médusé.  

 

La réflexion eut l’heur de la faire sourire légèrement.  

 

- Bois., lui ordonna-t-il, lui tendant sa tasse.  

 

La boisson un peu trop chaude l’obligerait à se concentrer sur autre chose que ses pensées pendant quelques instants et, petit à petit, ça l’aiderait à prendre du recul… même s’il devait la gaver de thé jusqu’au soir. Hanae endormie, elle la posa sur le divan entre eux deux et accepta le mug.  

 

La chaleur qui se diffusa dans ses mains lui fit déjà beaucoup de bien et humer la fragrance délicate du thé, ce breuvage associé à beaucoup de souvenirs, l’apaisa quelque peu.  

 

- Je suis en colère contre lui., finit par admettre Kaori après avoir pris quelques gorgées.  

- J’ai l’impression qu’il nous abandonne et c’est quelque chose que je ne peux pas accepter., ajouta-t-elle.  

- Pourquoi, d’après toi, devrait-il se battre plus aujourd’hui que lorsque d’autres problèmes arriveront ?, l’interrogea-t-il.  

 

Elle leva un regard blessé vers lui, pensant qu’il la soutiendrait et trouverait les mots qui lui apporteraient une solution, mais elle comprit rapidement qu’il ne se faisait que l’avocat du diable, qu’il la poussait à réfléchir à ses motivations, à la justesse de son combat.  

 

- Parce qu’il peut toujours les prendre dans ses bras, les serrer contre lui et leur dire à quel point il les aime. Parce qu’il peut leur donner non pas des souvenirs puisqu’ils oublieront mais cette sensation qu’ils ont été importants pour lui. Parce qu’il me donnera ces souvenirs dont je pourrai leur parler, les mots qu’il leur dira, son amour pour eux, qu’ils ont été plus importants que sa fierté mal placée, qu’ils lui ont donné la force de gagner ces jours, ces semaines ou ces mois sur la maladie., se laissa-t-elle, emportée, essuyant du revers de la main les larmes qui perlaient encore à ses yeux.  

- Tu crois que j’ai tort ? Tu crois que je devrais le laisser faire ?, lui demanda-t-elle avant d’écarquiller les yeux, se sentant horrifiée.  

- Quelle idiote ! De tous, c’est à toi que je demande cela. Toi qui restes là à attendre pendant que je vis ma vie et j’ose venir me plaindre auprès de toi ?!, s’en voulut-elle.  

- Je suis désolée, Ryô. Je suis vraiment désolée. Je m’en vais. Je suis désolée., s’excusa-t-elle.  

 

Elle se leva et reposa sa tasse avant de chercher des affaires qu’elle n’avait pas amenées avec elle, juste parce qu’elle était complètement perdue et sur le point de s’effondrer. Soudain, ce fut l’obscurité et, un court instant, elle pensa s’être évanouie mais il y avait ce son fort et régulier contre son oreille, cette chaleur qui entrait dans son corps, cette force apaisante qui l’entourait et elle se détendit.  

 

- Ne t’attends surtout pas à ce que je te dise de le laisser partir., chuchota-t-il à on oreille.  

- Non pas que je n’ai pas envie de t’avoir ici à mes côtés mais parce que, comme tu le dis, vous avez encore des choses à vivre ensemble., ajouta-t-il.  

- Tu es forte, Kaori, bien plus forte que tu le penses. Tu sais ce qu’il faut pour tes enfants parce que c’est ce dont tu aurais eu toi-même besoin pour grandir plus sereinement. Alors n’aie pas honte de te battre pour ce qui est juste comme tu l’as toujours fait. N’aie pas honte de te battre pour ceux que tu aimes, c’est celle que tu es, celle dont il est tombé amoureux et moi aussi., lui dit-il avec force.  

 

Elle sentit ses mains quitter son dos et remonter jusqu’à son visage, la forçant à le lever pour le regarder.  

 

- Tu savais que ce serait dur, Kaori. Et ça, ce n’est certainement qu’un des nombreux moments que tu devras affronter mais tu n’es pas seule., lui rappela-t-il, plongeant son regard gris nuit dans le sien.  

 

Elle y resta fixée un très long moment et il ne chercha pas à lui échapper. Elle avait besoin de lui, de son ami, fort, stable et déterminé et il ne faillirait pas. Soudain, elle ferma les paupières et inclina le visage dans sa paume de main avec un léger sourire reconnaissant.  

 

- Merci, Ryô., chuchota-t-elle.  

- Si tu as besoin d’aide, je peux aussi aller lui parler et lui botter le cul… ou toute autre zone dans laquelle il aura des sensations., suggéra-t-il d’un ton malicieux.  

 

Elle sut malgré tout en croisant son regard qu’il était sérieux, qu’un seul mot de sa part suffirait à le faire avoir une conversation d’homme à homme avec Yoshihide et ça l’encouragea un peu plus.  

 

- C’est une idée mais c’est à moi de lui botter le cul., répliqua-t-elle.  

 

Ils s’observèrent encore un instant et elle hocha la tête avant qu’il ne la lâche.  

 

- Tu n’as pas fini ton thé., lui fit-il remarquer.  

 

C’était une invitation maladroite pour lui dire qu’elle devait rester encore un peu et elle l’accepta, reprenant place sur le divan.  

 

- Tu as au moins réussi à la protéger elle., lui dit-il, lissant la robe d’Hanae.  

- Prends-la si tu veux. Elle adore être à bras., suggéra Kaori.  

 

Elle savait qu’il s’était attaché aux enfants et, à son regard, elle sut qu’elle avait fait mouche. Il la prit délicatement et l’amena contre lui sans la réveiller, la calant confortablement. C’était un tableau touchant et qui faisait du bien à voir.  

 

- Elle a beaucoup changé déjà., pipa-t-il.  

- Hide aussi. Ils grandissent si vite. Je les vois tous les jours mais, quand je m’arrête et les revois à leur naissance…, commença-t-elle avant de poser une main sur son cœur.  

- Ca m’affole parfois. Je ne regrette pas de les avoir mais ça m’angoisse aussi. Je les aime tellement. Je voudrais qu’il ne leur arrive que de belles choses…, murmura-t-elle.  

- Quoi de plus beau qu’être aimé par ses parents, Kaori ? Et bien plus encore…, lui répondit-t-il d’un air serein.  

 

Elle acquiesça en silence. Elle avait su dès le départ que la présence de Yoshihide serait temporaire. Elle avait tendance à oublier parfois que leur famille était bien plus grande que cela et qu’il vivrait à travers eux, elle, ses parents et d’autres pour une part plus ou moins importante. Les enfants ne seraient pas non plus sans père. Ils auraient Ryô qui était là et qui prendrait une place prépondérante dans leur vie également.  

 

- Tu as raison. Je dois arrêter de broyer du noir et m’inquiéter. Tout se passera bien., affirma-t-elle, prenant le pas sur ses inquiétudes.  

- Tu devras surtout penser à dormir cette nuit même si tu t’inquiètes pour ton mari. Tu dois garder les idées claires pour pouvoir le faire changer d’avis. Il a besoin que tu les aies pour deux. Tu en es capable., lui assura-t-il.  

 

Parfois, comme au moment présent, elle avait encore du mal à croire que c’était le même homme qui l’avait dénigrée pendant des années qui l’encourageait et la valorisait. Elle ne lui en fit cependant pas la remarque. Elle apprécia juste une fois de plus le changement. Après tout, ils avaient cheminé à deux, ils s’étaient fait grandir mutuellement, le négatif avait donné du positif également, il suffisait de regarder le bébé qui dormait dans les bras masculins.  

 

- Je vais suivre les conseils de l’expert, alors., musa-t-elle, finissant sa tasse.  

- Je… Merci Ryô. Cette discussion m’a fait beaucoup de bien… Te voir m’a fait du bien plus que tu ne peux l’imaginer., lui affirma-t-elle.  

 

Il n’eut pas le courage de lui dire que la réciproque était vraie. Il craignait d’ouvrir la bouche et de s’entendre lui dire de rester, encore… et encore., de ne partir que pour revenir avec Hide et rester. Ce n’était pas encore le moment. Leur départ avait un goût amer, pensa-t-il en redonnant Hanae à sa mère, mais il ne regrettait pas ce moment à trois.  

 

- A bientôt, Kaori., la salua-t-il à la porte alors qu’elle s’éloignait.  

- A bientôt., acquiesça-t-elle avec un léger sourire.  

 

Ca, il avait fait ça et c’était une belle manière de finir sa journée. Faire sourire Kaori était toujours une bonne chose, s’encouragea-t-il en refermant la porte. 

 


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