Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 87 :: Chapitre 87

Publiée: 25-01-24 - Mise à jour: 25-01-24

Commentaires: Coucou, voici la suite de l'histoire. Nous sommes encore en eaux troubles mais les choses iront mieux progressivement. J'espère ne pas vous avoir trop remué avec le dernier chapitre. L'histoire n'est pas encore finie mais je fais un petit sondage pour la suivante (je n'arrive pas à me décider lol) : que préféreriez-vous voir en premier : une histoire sous forme de fresque historique ou la suite de Roi de pique et dame de coeur? Merci pour vos éventuels retours. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 87  

 

- Il me manque., lui dit-elle à voix basse.  

 

Elle savait qu’elle pouvait lui en parler, qu’il ne se braquerait pas. Il n’avait jamais cessé d’être là depuis le jour où Yoshi était parti, lui laissant l’espace dont elle avait parfois besoin mais souvent physiquement proche avant même qu’ils ne deviennent quelque chose, un couple, une famille. Il ne dit rien mais caressa calmement le dos de sa main du pouce. Là, toujours là, se redit-elle, apaisée.  

 

***********************  

 

- Ils sont couchés., soupira Kaori, sortant de la chambre où les enfants dormaient.  

 

Se détournant de la baie vitrée d’où il observait la ville plongée dans la nuit, Ryô la regarda passer une main sur son visage comme pour en chasser la tension.  

 

- Il faut que j’appelle les pompes funèbres à Tokyo., fit-elle, sortant la pochette où Yoshi avait rangé toutes les informations utiles.  

 

Il vit sa main trembler et approcha, prenant la pochette au moment où elle allait glisser.  

 

- Ta belle-mère a déjà géré cela cette après-midi., l’informa-t-il d’une voix posée.  

- Je… oh… tant mieux., murmura-t-elle, serrant les bras autour d’elle.  

 

Elle avait froid. C’était là, ancré en elle et peu importaient les températures plus que clémentes, qu’elle porte un pull de plus, qu’elle pousse le thermostat de la chambre plus fort ou autre, elle savait qu’elle aurait toujours aussi froid. Les yeux perdus dans le vide, elle revoyait la silhouette de son mari étendue sur ce lit, de son sourire, parce qu’il avait souri en s’endormant, apaisé et se sentait complètement égarée. Les enfants l’avaient distraite toute la journée, la force qui était montée en elle ne l’avait pas quittée lorsqu’elle avait dû annoncer à ses beaux-parents que leur fils était parti, qu’il ne rouvrirait plus les yeux, signer les derniers papiers que la clinique lui avait présenté avant d’emmener le corps de Yoshi sous son regard un peu hagard. Elle n’était pas sûr d’avoir bien réalisé à ce moment-là que c’était la dernière fois qu’elle le verrait.  

 

Ils étaient rentrés à l’hôtel en milieu d’après-midi et les enfants avaient joué comme à leur habitude, comblant le silence de cris et de babillement, de bruits de choc, de légères chamailleries. Le bain avait été turbulent et humide et, malgré les offres des trois personnes qui l’entouraient, elle avait assuré son rôle de mère, sans faille, sans larme, avec le sourire.  

 

Mais, désormais et pour les heures sombres qui suivraient, il n’y aurait que le silence et elle sentit ses lèvres trembler. Elle les maîtrisa mais ce furent ses mains qui prirent le relais, ou peut-être qu’elles tremblaient déjà avant, elle n’en savait même rien. Elle les coinça sous ses bras pour ne plus le sentir mais le tremblement s’amplifia, venant du plus profond d’elle, de son cœur qui semblait se décomposer douloureusement à chaque seconde supplémentaire qui passait et ses jambes cédèrent sous le poids de cette agonie.  

 

Elle ne tomba pas à terre cependant. Elle était prise dans un étau et ne chercha même pas à s’en échapper parce que peut-être qu’il contiendrait le chagrin qui voulait la submerger. Elle ne s’entendit même pas crier, le visage enfoui dans le mur auquel elle faisait face. Elle ne ressentait rien d’autre que la douleur incommensurable qui venait de s’abattre sur elle, sans prévenir. Elle ne sentait pas ses poumons brûler du manque d’air à se retrouver dans un espace aussi réduit alors qu’elle pleurait et criait, ses muscles se contractant douloureusement mais même ça elle s’en fichait.  

 

Ryô l’avait senti venir dès qu’elle était revenue. Il se doutait que, dès que les enfants seraient couchés, le moment viendrait certainement où elle exploserait face à la douleur qu’elle cachait en elle. Il s’était promis que, si elle jouait les femmes fortes et tentait de se cacher, il la forcerait à affronter son deuil, non pas par sadisme ou pour jouer les preux chevalier mais parce qu’elle devait le faire pour pouvoir avancer dans la vie. Elle avait aimé Yoshi comme elle l’aimait lui, de tout son cœur, de tout son être. Alors elle ne pouvait que souffrir de sa disparition.  

 

Il avait senti les barrages céder un à un malgré ses tentatives de les garder en place et il avait été là au bon moment, pour la rattraper et l’entourer. Elle semblait imperméable à tout ce qui l’entourait mais peu importait, il resterait là à la tenir tant qu’elle en aurait besoin. Il souffrait avec elle, à chaque sanglot, à chaque respiration qu’elle tentait de prendre mais qu’il sentait contrariée. Il sentait l’air chaud qui semblait vouloir creuser un trou dans son corps à chaque fois qu’elle hurlait, tenant sa tête contre son torse pour les étouffer autant que possible. Il ne voulait pas la rassurer mais, là-bas, derrière la porte, deux jeunes enfants dormaient à poings fermés et il ne voulait pas qu’ils soient réveillés. L’incompréhension arriverait bien trop tôt pour eux, la réalisation s’en suivrait et ils souffriraient mais ils auraient leur mère avec eux, une mère qui aurait déjà pu laisser sortir son chagrin et serait plus à même de les aider à son tour, et lui aussi.  

 

- Laisse sortir, Kaori. Laisse tout sortir., lui chuchota-t-il à l’oreille, la tenant fermement par la taille.  

 

Il sentait encore tout son poids peser sur lui, comprenant qu’elle ne tiendrait pas debout s’il la lâchait. Il pouvait encaisser. Il pouvait tout encaisser même si c’était dur de la voir souffrir à ce point. Il l’avait envisagé, il l’avait su dès le départ mais il n’avait pas imaginé que ça atteindrait une telle intensité. Il s’en voulut de l’avoir mise dans cette situation. Il culpabilisa de ne pas avoir renvoyé Yoshihide ce jour-là, lui et sa proposition.  

 

Il ferma les yeux et ravala ses sentiments néfastes. Il n’y avait rien à regretter parce que, s’il n’avait pas fait cela, Kaori n’aurait pas connu les joies de la maternité et il était certain, pour le ressentir lui-même, qu’elle préférait passer par cet enfer que de ne pas avoir connu ses enfants… et son mari. Il cessa de réfléchir à ce qu’il aurait pu ou dû faire pour lui éviter de souffrir parce qu’il n’y avait qu’une seule réponse : rien. Partant de là, il n’y avait également qu’une seule chose à faire : être là pour elle, pour eux.  

 

Soudain, dans le vacarme de son corps, Kaori entendit un autre son l’atteindre. Elle posa son oreille contre le mur et l’entendit à nouveau… Boum… Boum boum… Elle pleurait encore, avait toujours l’impression d’étouffer, de se briser en menus morceaux mais… Boum… Boum boum… Ce bruit régulier perça à nouveau le brouillard épais qui l’entourait. Boum… Boum boum… Elle se concentra sur ce bruit, fermant les yeux. Boum… Boum boum… C’était comme si ce son pouvait la sortir de ce quelque chose dans lequel elle était engluée. Boum… Boum boum…  

 

Progressivement, les sanglots se raréfièrent et elle se sentit un peu moins oppressée. Elle avait toujours aussi mal à l’intérieur de sa poitrine mais l’air semblait pouvoir revenir dans ses poumons et gonfler les alvéoles qui permettraient de transporter l’oxygène dans le reste de son corps.  

 

Boum… Boum boum…  

 

Boum… Boum boum…  

 

Elle sentit soudain la chaleur contre sa joue alors qu’elle écoutait toujours le son arriver, un battement de cœur, comprit-elle enfin et elle ferma les yeux. Elle s’accrocha à ce fond sonore, régulier, fort, apaisant tout en se rendant compte qu’il n’y avait pas que sa joue qui était appuyée contre une surface chaude.  

 

- Ryô ?, murmura-t-elle d’une voix éraillée.  

- Je suis là. Tu n’es pas seule., lui dit-il, relâchant tout en restant vigilant un peu son étreinte pour ne pas lui faire mal.  

- On va s’asseoir si tu veux bien., lui suggéra-t-il, se disant que ce serait moins fatigant pour elle.  

- Ne me lâche pas., le supplia-t-elle d’une voix douloureuse.  

- Jamais., lui promit-il, gardant les bras autour d’elle.  

 

Ils glissèrent vers le canapé, un immense canapé, dans lequel il s’assit avant d’attirer sa partenaire sur ses genoux tout contre lui. Elle lui semblait si fragile, si petite comme recroquevillée sur elle-même qu’il eut encore plus envie de la protéger. Il l’entoura de ses bras et la sentit se renfoncer contre lui. Alors qu’il levait la main pour la glisser dans ses cheveux, elle attrapa son tee-shirt et l’agrippa avec force.  

 

- Je ne te lâche pas. Je te garde ainsi tant que tu en auras besoin., lui fit-il savoir, caressant son cuir chevelu.  

- Je n’attends rien de toi, juste que tu me laisses être là pour toi. Alors laisse-toi aller et sortir tout ce qui doit sortir., lui dit-il avec douceur.  

- Je… Je n’ai plus la force., murmura-t-elle.  

 

Il baissa les yeux sur son visage et ne put que constater sa pâleur qui contrastait avec ses yeux rouges et gonflées.  

 

- Si on essayait de dormir ?, suggéra-t-il.  

- Je ne sais pas… peut-être…, répondit-elle d’une voix lointaine.  

- Kaori, regarde-moi., lui demanda-t-il.  

 

Il attendit quelques secondes avant de pouvoir croiser son regard noisette qui lui fit un mal de chien tellement il était loin de celui qu’il lui connaissait.  

 

- Je vais aller chercher une couverture dans la chambre…, commença-t-il, sentant qu’elle agrippait encore plus son tee-shirt.  

- Je reviens et je resterai avec toi toute la nuit ici si tu le veux… A moins que tu ne veuilles aller dans ta chambre., pensa-t-il.  

 

Elle secoua la tête, de nouvelles larmes roulant sur ses joues.  

 

- Ne me laisse pas seule., l’implora-t-elle.  

- D’accord… D’accord, Kaori. Alors écoute-moi, je vais juste aller chercher une couverture parce que tu as besoin d’avoir chaud., lui dit-il.  

- Mais je reviens, je te promets que je reviens., lui assura-t-il, son regard dans le sien.  

 

Elle le sonda et il ne flancha pas et, enfin, elle acquiesça, se laissant glisser sur le divan à côté.  

 

- Je n’en ai que pour une minute., lui redit-il, la voyant plier ses genoux contre elle.  

 

Il était à peine levé qu’elle sentait déjà le froid la reprendre et elle fit tout ce qu’elle put pour garder la chaleur en elle. Lorsqu’il revint, elle était roulée en boule sur le divan, le dos tourné vers lui. Il eut mal au cœur pour elle mais ne dit rien. Il la recouvrit de la couverture, la repliant sur elle, avant de s’allonger dans son dos et la déplier sur lui. Il l’entoura de ses deux bras et attendit. Il regarda la lumière restée allumée mais ne prit pas la peine de se relever pour éteindre. C’était le moindre de ses soucis maintenant qu’il avait assuré le confort de sa partenaire. Il ajusta les coussins pour se caler dessus et qu’elle puisse en faire de même quand elle arriverait à se détendre un peu. Elle finit par y arriver mais le temps lui sembla interminable avant que ses jambes glissent contre les siennes.  

 

Il s’ajusta alors, un bras autour de sa taille et un autre barrant sa poitrine. Il sentit alors ses deux mains s’accrocher à lui et se serra un peu plus contre elle. Il n’avait aucune intention malhonnête. Il voulait juste qu’elle sache qu’elle n’était pas seule, qu’elle se sente en sécurité et apparemment, se retrouver entourée, comme dans un cocon, la sécurisait s’il en jugeait sa respiration qui s’apaisait et les tremblements qui diminuaient.  

 

Aucun mot ne fut plus échangé dès lors. Kaori se laissa envahir par la chaleur du corps de son partenaire, coincée entre lui et le dossier du divan. C’était comme si on donnait des limites à sa douleur, l’empêchant de grandir plus et de la submerger à nouveau. Inconsciemment, elle se concentra sur la respiration de Ryô, les battements de son cœur qu’elle sentait contre son dos et qui rythmèrent les minutes qui s’égrenèrent. Sans qu’elle s’en rende compte, elle sombra dans un sommeil sans rêves.  

 

Il le sentit et poussa un soupir de soulagement lorsque Kaori finit par s’endormir. Ca ne pouvait que lui faire du bien… ou au moins moins de mal. Pendant qu’elle dormait, elle ne souffrirait pas et elle récupérerait un peu. Il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était mais il espérait qu’elle aurait assez de temps avant le réveil des enfants.  

 

Sachant que les jours qui viendraient seraient prenants, il ferma les yeux, s’accordant un peu de repos. Son sommeil était cependant suffisamment léger pour qu’il sente et réagisse aux mouvements de Kaori. Lorsqu’il la sentit se réveiller alors que la nuit étendait encore son manteau sombre dehors puis son corps secouer par les sanglots, il resserra son étreinte sur elle, caressant sa hanche lentement jusqu’à ce qu’elle se calme et se rendorme.  

 

La nuit passa ainsi entre périodes de sommeil et réveils douloureux et le petit matin les trouva fourbus, Kaori de nouveau accrochée au tee-shirt rouge.  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda Ryô, un moment après qu’elle eut ouvert les yeux.  

 

Il avait veillé son réveil, avait scruté ses traits et attendu.  

 

- Je ne sais pas., murmura-t-elle.  

 

Elle fixait un point dans le vide, ressentant toujours ce brouillard qui l’enveloppait depuis la veille au soir.  

 

- Que dirais-tu d’aller prendre une douche pendant que je commande un petit-déjeuner ?, lui suggéra-t-il.  

- Je n’ai pas faim., murmura-t-elle, ses mains toujours accrochées à son avant-bras.  

- Tu dois manger, Kaori., lui opposa-t-il patiemment.  

 

Il l’entendit soupirer puis elle acquiesça lentement.  

 

- Les enfants vont bientôt se réveiller. Je vais te lâcher mais je suis là à tout moment si tu en as besoin. Tu as compris ?, lui demanda-t-il.  

- Oui., souffla-t-elle à contrecœur.  

 

Elle n’avait aucune envie de sortir de cette étreinte, de ce cocon dans lequel elle se sentait bien et protégée mais Hanae et Hide allaient avoir besoin d’elle. Elle ne sut où elle trouva la force mais elle finit par lâcher Ryô et, même si elle dut retenir ses larmes quand il s’éloigna, elle se leva. Elle observa un instant les environs, imperméable à la vue sublime qui s’étalait devant ses yeux et partit sans un mot dans sa chambre prendre une douche. Elle aurait voulu remercier Ryô d’être restée avec elle toute la nuit mais elle n’était pas sûre de ne pas se remettre à pleurer si elle ouvrait la bouche. Elle ne pouvait pas, pas alors que les enfants pouvaient apparaître d’une minute à l’autre.  

 

Ryô entendit la douche se mettre en route et attrapa le combiné de téléphone. Il commanda rapidement de quoi petit-déjeuner, se doutant que Kaori ne mangerait pas énormément, avant de raccrocher et de jeter un œil dans la chambre des petits.  

 

- Ryô ?, fit Hanae, s’asseyant dans le lit en frottant ses yeux pour en chasser le sommeil.  

- Chut…, fit-il, Hide dormant encore.  

 

Il approcha d’elle et la souleva de son lit, l’emmenant dans le salon, la tête de la petite nichée dans son cou. Pendant un moment, ils regardèrent dehors à deux, Ryô s’abreuvant de la chaleur qui émanait de la petite, de son odeur apaisante d’enfant.  

 

- Le petit-déjeuner va bientôt arriver. Tu as faim ?, lui demanda-t-il.  

- Oui !, s’exclama-t-elle avec un grand sourire.  

- Est où maman ?, l’interrogea-t-elle.  

- Elle se douche. Elle va bientôt arriver., lui répondit-il.  

- Est où papa ?, enchaîna-t-elle.  

 

Kaori s’immobilisa sur le seuil de la chambre. Un instant, un très court instant, elle envisagea de faire demi-tour comme si elle n’avait pas entendu mais elle se reprit en voyant le regard de Ryô s’agrandir fugacement avant de s’assombrir. Ce n’était pas à lui de répondre à cette question.  

 

- Papa…, commença-t-elle, attirant leur attention.  

- Maman !, cria Hanae, gigotant pour sortir de l’étreinte de Ryô.  

 

Il la posa au sol et la laissa courir jusqu’à sa mère qui la souleva et l’embrassa, lui jetant un regard un instant douloureux avant de retrouver une certaine clarté. Elle était repartie pour la journée, se dit-il.  

 

- Bonjour, ma chérie., l’accueillit-elle, recevant avec plaisir et bonheur un gros câlin.  

- Tu as bien dormi ?, lui demanda-t-elle.  

- Oui. J’ai faim !, s’écria Hanae.  

- Le petit-déjeuner ne devrait pas tarder à arriver., les informa Ryô.  

 

La porte de la chambre s’ouvrit et Hide apparut, les observant tous avant de trottiner vers sa mère. Hanae toujours à bras, elle s’accroupit et le souleva sans grande difficulté, sentant ses bras l’entourer également. Elle l’embrassa avant de fermer les yeux un moment.  

 

- Papa fait encore dodo ?, demanda Hanae, s’étirant pour pouvoir regarder derrière elle.  

 

La respiration de Kaori se bloqua un instant avant qu’elle croise le regard de son partenaire. Elle trouva la force d’inspirer à nouveau, emmenant ses enfants jusqu’au divan où elle s’assit, les mettant sur ses genoux.  

 

- Je… Oui… Papa dort encore., commença-t-elle, ne sachant comment leur annoncer.  

- Papa ne se réveillera pas, les enfants., dit-elle doucement.  

- Il est trop fatigué ?, fit Hide.  

- Je… oui. Il va dormir pour toujours., leur annonça-t-elle.  

 

Soudain, on frappa à la porte et Ryô alla ouvrir. Les enfants hurlèrent de joie lorsqu’ils virent le serveur pousser un chariot avec de la nourriture dessus. Ils sautèrent de ses genoux, la laissant quelque peu hébétée.  

 

- Ils sont encore jeunes, Kaori., murmura son partenaire, venant la chercher pour manger avec eux après avoir installé les enfants et les avoir servis.  

- J’ai été nulle…, murmura-t-elle.  

- Non. Tu t’en es bien sortie. Allez, viens manger., lui dit-il.  

- Je n’ai pas…, commença-t-elle, sentant son estomac noué.  

- Tu dois manger pour toi et pour eux aussi., la coupa-t-il, lui adressant un regard sérieux.  

 

Elle le regarda et sut qu’il ne servait à rien de discuter. Elle se leva et vint s’asseoir à la table où les enfants festoyaient. Elle les regarda faire alors que Ryô glissait devant elle une tasse de café, un yaourt et un toast.  

 

- Mange ce que tu peux., lui dit-il en croisant son regard qui lui disait « je serai incapable de manger tout cela ».  

- C’est bon, maman !, s’exclama Hide, laissant tomber des miettes de la viennoiserie qu’il avalait goulûment.  

 

C’était la fête pour lui, un petit-déjeuner qui différait de celui de la maison. Le biberon posé à côté était quelque peu délaissé.  

 

Kaori acquiesça et força un sourire sur ses lèvres, portant la tasse de café à ses lèvres. Elle en avala une toute petite gorgée, appréciant plus la chaleur qui émanait du mug que le breuvage en lui-même.  

 

Même s’il avait l’air plutôt concentré sur les jumeaux, Ryô observait du coin de l’oeil sa partenaire. Il la laissa faire mais vit bien qu’elle n’avait pas l’intention d’avaler plus que son café.  

 

- Fini !, lança Hanae, ravie.  

- On va aller se débarbouiller et s’habiller., annonça le nettoyeur, posant sa serviette sur la table.  

- Jouer d’abord !, lança-t-elle.  

- Non, on s’habille d’abord, jeune demoiselle. Tu crois que tu seras plus vite habillée que ton frère ?, lui demanda-t-il, malicieux.  

- Oui !, cria Hanae, sautant de sa chaise et courant vers leur chambre, rapidement suivie de Hide.  

- Tu manges quelques chose, Kaori. Si tu ne le fais pas seule, c’est moi qui te le donnerai. Les enfants s’amuseront certainement beaucoup de voir ça., la prévint-il.  

 

Elle le regarda rejoindre ses enfants, une voix en elle lui disant que c’était sa place, qu’elle devait se secouer. Sans appétit, elle regarda le yaourt et le toast et sentant sa trachée encore serrée, tenta le yaourt qu’elle mangea doucement. Quand elle eut fini, elle se leva et rejoignit sa famille. Appuyée sur le chambranle de la porte, elle regarda ses enfants babiller et échanger avec Ryô, s’appuyant sur leur joie de vivre et leur insouciance pour trouver la force de traverser cette journée sans faillir.  

 

Yoshi n’aurait pas aimé la voir se refermer. Il avait été très clair : ils voulaient les voir vivre et il la savait suffisamment forte pour y arriver. En plus, elle n’était pas seule. Avec l’aide de Ryô, elle pouvait y arriver, s’encouragea-t-elle.  

 

- Voulez-vous toujours aller à la plage, les enfants ?, leur demanda-t-elle, esquissant un sourire sans se forcer.  

 

Ils se regardèrent puis leur mère avant de se mettre à crier un grand oui. Leur joie fut comme un baume sur son cœur et elle sut qu’elle remonterait la pente même si ce serait dur. Apparemment, Ryô était du même avis qu’elle si elle en jugeait le regard qu’il posait sur elle… et ça lui fit du bien. 

 


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