Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 108 chapitres

Publiée: 08-05-22

Mise à jour: 25-04-24

 

Commentaires: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Résumé: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Chapitre 63 :: Chapitre 63

Publiée: 30-08-23 - Mise à jour: 30-08-23

Commentaires: Bonsoir, voici la suite de l'histoire. Eh oui, notre Yuji a visiblement joué un mauvais tour à notre Kaori. Prenons des nouvelles de la future maman et voyons les conséquences que cela peut avoir. Pour information, la rentrée arrivant avec son lot de rendez-vous et la remise en route et souhaitant répondre à l'appel de Mana pour fêter l'anniversaire des City Hunter, je vais mettre en pause les trois fics en cours pour les deux semaines à venir. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 63  

 

Son sang ne faisant qu’un tour, Ryô démarra en trombe : il n’y avait rien de plus facile à toucher qu’une cible immobile. Franchissant la barrière de la propriété, il bifurqua brutalement pour prendre la direction de la clinique, recevant Kazue contre lui.  

 

- Tout le monde va bien ?, s’inquiéta-t-il enfin, appréhendant la réponse.  

 

Peu importait qui serait touché, ce ne serait pas moins grave.  

 

- La balle n’a touché personne. Je l’ai sentie effleurer ma moustache., répondit le Professeur d’une voix égale.  

 

Ryô jeta un regard dans le rétroviseur et nota, malgré son calme apparent, le voile de sueur sur son front puis plus loin la vitre arrière trouée. Ils l’avaient échappé belle.  

 

- Tu disais, Kazue ?, lui rappela-t-il, la ramenant à la réalité après ce choc.  

- Le… les plaques, je pense que ça vient du bijou., bredouilla-t-elle, livide.  

- Un empoisonnement ? Ca ne peut pas être une simple allergie ?, répliqua Ryô même s’il se doutait que c’était un vœu pieu.  

 

Il avait envie d’y croire, envie que ses deux amis lui disent que ce n’était que ça et pas que Kaori venait d’être par deux fois la cible d’un meurtrier.  

 

- Je ne pense pas. Je ne suis allergique à aucun produit, aucun métal et pourtant…, fit-elle, tendant ses doigts vers lui.  

 

Il put voir le début de plaques rouges apparaître également. Il serra les dents et contint la colère qui montait en lui. Il devait le faire parce que Kaori se réveillait et qu’elle aurait besoin de calme et surtout de stabilité.  

 

- Mes bébés…, murmura-t-elle.  

- Ils vont bien., la rassura le Professeur, écoutant de nouveau le cœur des bébés.  

- Je sais que ça doit gratter et faire mal mais résiste, Kaori., lui demanda-t-il.  

- Tant qu’ils vont bien, je tiendrai le coup., lui affirma-t-elle, les traits tendus.  

 

Elle releva le visage et croisa le regard de son partenaire, ce qui l’aida énormément. Il était calme et ça l’apaisa en retour… jusqu’à ce qu’elle voie le trou dans le pare-brise.  

 

- Que s’est-il passé ?, les interrogea-t-elle, les mains pressées sur son ventre.  

 

Elle détailla des yeux les personnes présentes, chercha des traces de sang sans en trouver et finit par voir la vitre arrière brisée.  

 

- On nous a tiré dessus., fit Ryô calmement.  

- Personne n’est blessé ?, s’inquiéta Kaori.  

- Non, personne., répondit-il simplement.  

- On est bientôt arrivés à la clinique., les informa-t-il, tournant dans la rue qui y menait.  

- Kazue, tu vas tout de suite analyser les prélèvements faits et trouver ce qui cause cette réaction., lui ordonna le Professeur.  

 

Elle referma le sac et se prépara à bondir de la voiture, les clefs de la clinique déjà en main. Aussitôt la voiture arrêtée, elle disparut. Ryô n’attendit même pas qu’elle soit sortie pour l’imiter et aller chercher Kaori.  

 

- Je peux marcher., grommela-t-elle, glissant sur le siège.  

- Je ne prendrai pas le risque que tu tombes par terre en t’évanouissant à nouveau., objecta-t-il, ne lui laissant pas le temps de faire un pas hors du véhicule.  

 

Kaori se retrouva dans les bras de son partenaire, soulevée comme si elle ne pesait rien et transportée vers une salle d’examen où le Professeur la brancha rapidement à différents appareils pour surveiller ses constantes et celles des bébés.  

 

- Comment tu te sens ?, l’interrogea Ryô, se mettant de l’autre côté pour laisser la place au vieil homme.  

- Ca démange et ça fait mal. J’ai l’impression de brûler de l’intérieur., lui avoua-t-elle, acceptant la main qu’il lui tendit en soutien.  

- Les bébés vont vraiment bien ?, redemanda-t-elle au Professeur.  

- Oui. Ecoute par toi-même., lui répondit ce dernier, montant un peu le son du monitoring.  

 

Le nettoyeur sentit la pression de ses doigts diminuer un peu sur les siens, ce qui le rassura… un peu parce que l’étendue des plaques rouges s’était encore agrandie pendant le trajet.  

 

- Ce poison… Il peut être passé au travers de ma peau et toucher les enfants ?, s’inquiéta Kaori soudain.  

- Je ne vais pas te mentir, Kaori. C’est possible. Nous devons attendre le retour de Kazue. Elle saura identifier ce que c’est. Nous, nous allons pour le moment continuer à vous surveiller tous les trois et te donner de quoi te soulager., tenta de la rassurer le médecin.  

- Je… C’est trop tôt mais on ne ferait pas mieux de les faire naître ? Je ne supporterais pas de les perdre., s’inquiéta la future mère.  

- Kaori…, entendit-elle souffler depuis la porte.  

 

Yoshihide se tenait dans l’encadrement, agrippé au chambranle. Il était livide.  

 

- Yoshi… Tout va bien. Ils vont bien. Ecoute., fit-elle, son regard passant de son mari à Ryô.  

 

Ce dernier comprit le message et, même si ça le peinait de devoir lâcher sa main, il se fit un devoir de soutenir Yoshihide pour l’amener jusqu’à sa femme.  

 

- J’ai peur et je panique un peu mais ils vont bien., se reprit-elle, se montrant plus forte pour lui.  

- Ecoute, on entend leurs cœurs battre. Ils vont bien et je vais bien. Ce n’est pas beau mais ça va., lui assura-t-elle.  

- On t’a tiré dessus, Kaori. J’ai entendu le coup de feu, j’étais mort d’inquiétude dans l’autre voiture, sans nouvelle de toi. Tu as ces… ces brûlures sur tout ton corps. Comment tu ne veux pas que je m’inquiète ?, répliqua-t-il, passant une main nerveuse dans ses cheveux.  

 

Kaori leva la main et caressa sa joue avec tendresse. Elle pouvait comprendre : elle avait été à sa place pendant tellement d’années.  

 

- Ca ira, Yoshi. J’ai une bonne étoile qui veille sur moi. Ca ira., lui affirma-t-elle.  

- Elle n’a pas failli en me mettant sur ton chemin ? Tu n’aurais pas tous ces problèmes si on ne s’était pas rencontré., lui dit-il, l’air sombre.  

- Je ne connaîtrais pas non plus le bonheur de pouvoir t’appeler mon mari et de porter nos enfants., objecta-t-elle.  

- Alors, je ne dirais pas qu’elle a failli., conclut-elle.  

- Comment tu fais pour garder espoir ?, l’interrogea-t-il, baisant ses doigts.  

- Je ne sais pas mais je l’ai., répondit-elle, sentant la fatigue arriver.  

- Tu ressens encore la douleur, Kaori ?, lui demanda le Professeur.  

- Non. Ca va mieux. Je suis fatiguée., lui fit-elle savoir.  

 

Il observa un instant les moniteurs avant de poser une main sur la sienne, un sourire rassurant aux lèvres.  

 

- Tout va bien alors en attendant les résultats, repose-toi. Ca ne sera pas du luxe., lui conseilla-t-il.  

 

Elle acquiesça et tendit la main vers son mari qui la prit.  

 

- Tu ne risques rien ici. Je vais aller voir s’il y a des indices dans la voiture., l’informa Ryô.  

- Merci, Ryô., murmura-t-elle.  

 

Sans son calme, elle serait probablement partie en panique complète et la situation aurait été pire. Elle n’aurait pas été capable de se montrer forte pour son mari. Maintenant, ils étaient capables d’être là l’un pour l’autre et non pas chacun dans leur bulle à ressasser leur inquiétude.  

 

Laissant le couple ensemble, Kaori s’endormant, le nettoyeur partit examiner sa voiture. Assis à la place du conducteur, il revivait la scène, réfléchissant aux différentes données qui entraient en jeu. L’angle vers Kaori avait été plutôt dégagé. Le tireur ne devait pas être si bon ou alors il avait mésestimé certains paramètres comme la force du vent ou la déviation liée à la distance. On ne devenait pas un pro en omettant ces données.  

 

Kazue était à un peu moins d’un mètre de lui et tenait le collier entre ses doigts. Le Professeur juste derrière tenait Kaori presque sur lui. La balle était passée suffisamment près pour qu’il sente le souffle près de son visage. Il visualisa la scène, les positions de chacun, les deux impacts à l’avant et l’arrière, repassa le trajet du projectile et fronça les sourcils. Il ressortit de la mini et examina les sièges puis le sol. Il trouva des petits fragments de métal, les récolta un à un plus d’autres débris qui n’avaient pas leur place dans son petit bijou.  

 

Observant le creux de sa paume, il fit le tri, chaque pièce rejoignant un groupe, et, plus il avançait, plus le mystère se levait.  

 

- Je vais te tuer., gronda-t-il, la colère l’envahissant.  

- Ryô ? Un problème ?, l’interrogea Mick, le rejoignant à l’extérieur.  

 

Sans un mot, le nettoyeur tendit la paume de sa main vers son ami et surtout ex-partenaire qui ne tarda pas à comprendre.  

 

- Ce sont des fragments d’un élément électronique., remarqua l’américain.  

- Oui et ça, ce sont les restes de l’un des bolas que Kaori venait de recevoir., compléta Ryô, une aura glaçante émanant de lui.  

- Le cousin Yuji… Alors ce serait lui qui chercherait à la tuer., conclut Mick.  

- Il était là lors de sa chute dans l’escalier. Il a pu la pousser lui-même., enchaîna le japonais.  

- Je l’avais aussi rencontré il y a quelques temps au café, un jour où je devais rencontrer un client qui ne s’est pas pointé. Si ça se trouve, c’était lui et, quand il m’a reconnu puisqu’on s’était vu au mariage, il a préféré ne pas m’embaucher., gronda-t-il.  

- Il aurait badigeonné le collier d’euphorbe et mis un émetteur dans le collier pour que la balle trouve sa cible ? C’est un peu gros, non ? Il aurait pu trouvé plus discret plutôt que de l’offrir devant nous tous., pipa Mick, perplexe.  

- De l’euphorbe ?, reprit Ryô, les sourcils froncés.  

- Oui. Kazue a fini les analyses. C’est de la sève d’euphorbe mêlée à un produit qui accélérait la pénétration et diffusion dans le corps. Ne me demande pas le charabia médical, c’est déjà bien que j’ai retenu le nom de la plantouze. Moi, dès que ça sort des roses et des oeillets, c’est fini., pipa son ami, tentant d’alléger un peu l’ambiance.  

 

Visiblement, sa tentative fut couronnée d’échec, Ryô n’esquissant même pas un début de sourire.  

 

- J’ai à faire. Si elle pose des questions, dis-lui que je suis parti faire le tour de mes indics., demanda ce dernier à son ami.  

- Que vas-tu faire ?, s’inquiéta l’américain.  

 

Même s’il pouvait comprendre la fureur de son ami, il n’était pas sûr que Yoshihide laisserait l’affaire en suspens s’il faisait du mal à son cousin, s’il ne permettait pas à la justice de faire son œuvre. Jusqu’où serait capable d’aller Yoshihide ? Kaori serait-elle capable de lui expliquer et faire accepter le jugement de Ryô ? Et s’il l’acceptait, le reste de la famille ne chercherait-elle pas justice ?  

 

- Ce qu’il faudra. Donne ça à Saeko., répondit Ryô avant de donner à son ami les restes de ce qu’il avait trouvé.  

- Ryô !, l’appela Mick.  

 

Il l’ignora tout simplement et monta en voiture, démarrant et s’en allant rapidement sans un regard en arrière. Il ne partit pas directement chercher sa cible. Il fit un détour, retournant au manoir pour trouver d’où la balle avait été tirée. Après avoir fouillé pendant à peu près une heure plusieurs toits d’immeubles, il trouva l’endroit, situé à environ huit cent mètres de distance. Ce tir ne pouvait qu’être l’œuvre d’un professionnel. Il restait la trace de brûlure de poudre laissée lorsque la balle était sortie du canon mais pas de douille et aucune autre trace, même pas de pas.  

 

- Il y a un pro qui se balade sur Tokyô et personne ne m’a parlé de lui… Il va falloir secouer le cocotier., murmura-t-il.  

 

Sans tarder, il partit en centre-ville et fit le tour de ses indics. Il reçut de tous le même son de cloche. Oui, un tueur professionnel était arrivé sur Tokyô le matin même… et il était déjà reparti. C’était bien la première fois qu’on lui faisait ce coup-là. D’habitude, ils lui faisaient au moins l’honneur de le provoquer en duel. Il fallait croire que ce professionnel-là n’avait pas un ego à booster… ou alors il savait qu’il avait foiré son coup et préféré s’en aller, la queue entre les jambes.  

 

Ca ne lui laissait plus qu’une option : Yuji. Il sortit une cigarette, l’alluma et la fuma, appuyé contre la mini. Il était en colère mais ce n’était pas ce qui l’ennuyait. Ce n’était pas non plus la perspective de ce qu’il allait faire. Il était inquiet. Il aurait aimé avoir des nouvelles de Kaori, savoir qu’elle allait bien. C’était ce qui le faisait se poser un instant. Il devait évacuer cette inquiétude, retrouver la froideur du professionnel qui existait en lui avant d’aller faire face à Yuji. S’il ne le faisait pas, il serait capable de le tuer à l’instant même où il le verrait.  

 

C’était peine perdue. Il était simplement fou de rage. Il l’avait nargué. Il les avait tous nargué. Il avait regardé Kaori droit dans les yeux et lui avait sorti ce baratin. Sa chère cousine… Sa chère cousine qui allait lui prendre le pognon dont il espérait hériter, oui… Il lui paierait ça. Il paierait pour avoir attenté à la vie de Kaori, à ses enfants, avoir fait prendre des risques à ses amis… Il n’attendit pas plus longtemps et grimpa en voiture, prenant la direction de l’appartement de Yuji. Il avait mémorisé toutes les adresses qui pouvaient lui être nécessaires et cela incluait tous les membres de la famille de Yoshihide.  

 

Il ne s’attendait cependant pas à ce qui l’attendait en arrivant à destination.  

 

- Kaori ? Que fais-tu là ?, s’étonna-t-il.  

- Tu devrais être allongée et surveillée., fit-il, fronçant les sourcils en voyant les pansements entourant son cou.  

 

Il ne put s’empêcher d’imaginer ceux sur le reste de son corps.  

 

- Mick m’a dit ce que tu as trouvé. Je voulais être là., lui dit-elle simplement.  

- Tu es épuisée. Tu aurais dû rester à la clinique. Je ne comprends même pas qu’ils t’aient laissée sortir., répondit-il.  

- Ils ne l’ont pas fait. Je me suis sauvée. Alors si tu veux que j’y retourne au plus vite, arrête de discuter et laisse-moi t’accompagner., tenta-t-elle d’abréger la conversation.  

- Tu as peur que je tue le cousin de ton mari et qu’il ne le supporte pas ?, lui demanda-t-il.  

- Je ne vais pas dire que je n’y ai pas pensé mais ce n’est pas ma motivation première., lui fit-elle savoir, soutenant son regard.  

- J’ai peur que tu tues le cousin de mon mari et que tu ne le supportes pas., le corrigea-t-elle.  

- J’ai déjà tué de sang froid, tu sembles l’oublier. Alors monte dans la mini et je te ramène à la…, lui ordonna-t-il.  

- Non !, dit-elle, se dégageant.  

 

Ils s’affrontèrent un moment du regard et ce fut Kaori qui rompit le contact en se tournant vers l’entrée de l’immeuble. Elle n’attendit pas et y pénétra, allant s’inscrire sur le registre du gardien.  

 

- Je comptais la jouer discrètement, Kaori., murmura Ryô alors qu’elle venait de se faire annoncer.  

- Je me doute mais pas moi. Je veux le voir, l’entendre me dire ce qu’il m’a fait. On le fera à deux et on l’amènera devant la justice parce que je ne te laisserai pas te détruire ni le futur qu’on pourrait avoir., objecta-t-elle, montant dans l’ascenseur.  

- Tu ne devrais pas être là, Kaori. Yoshihide va être mort d’inquiétude., lui rappela-t-il.  

- Il sait où je suis. Il attend dans la voiture. Je lui ai dit que c’était préférable., l’informa-t-elle, une main posée sur son ventre.  

- Il… Mais comment as-tu pu le convaincre ?, fit-il, surpris.  

- Je lui ai dit que j’irai coûte que coûte et qu’il n’avait que le choix de m’accompagner ou non., admit-elle, s’en voulant un peu de ce qu’elle avait fait.  

- On y est., murmura-t-elle, les portes s’ouvrant.  

 

Ils remontèrent le couloir et toquèrent à la porte. Yuji leur ouvrit sans attendre, un grand sourire étirant ses lèvres.  

 

- Kaori, ma cousine ! Quel plaisir de te voir ici, entre, je t’en prie ! Et Ryô c’est ça ?, fit-il, les accueillant.  

- Mais Yoshihide ? Il n’est pas là ?, s’inquiéta-t-il.  

 

Malgré son impassibilité, Ryô fut un peu ébranlé par son attitude. Ca n’était pas du tout ce à quoi il s’attendait. La surprise était là mais il n’avait pas vu l’inquiétude flasher dans son regard en voyant Kaori là, même pas un court instant, et il ne la sentait pas non plus dans son comportement.  

 

- Non. Il était un peu fatigué après la fête que m’ont préparée mes amis. Je voulais m’excuser pour la maladresse avec laquelle on t’a accueilli tout à l’heure., expliqua Kaori, lui donnant sa veste.  

- Mais… que t’est-il arrivé au cou ? Tu n’avais pas cela tout à l’heure., pointa-t-il, touchant du bout des doigts les pansements.  

- J’ai fait une mauvaise réaction aux colliers des bolas., lui apprit-elle.  

- Non…, souffla-t-il, se sentant visiblement responsable.  

- Alors toi aussi ? J’ai essayé d’appeler chez vous parce que j’ai attrapé des cloques sur les doigts., lui dit-il, lui montrant ses doigts encore un peu rouges.  

 

Les deux partenaires échangèrent un rapide regard. La discussion prenait un tour inattendu.  

 

- Vous n’êtes pas très atteint., fit tout de même remarquer Ryô.  

- C’est que… dès que c’est arrivé, j’ai appelé mon… amie. Elle m’a expliqué comment atténuer la réaction., fit-il.  

- Tu aurais pu venir avec elle à la fête en janvier., pipa Kaori.  

- Nous n’étions pas ensemble depuis longtemps à ce moment-là. Elle n’a pas voulu. Elle est repartie en taxi au dernier moment., leur apprit-il.  

- Il faudra que tu nous dises comment elle s’appelle, Yuji., lui demanda-t-elle, posant une main sur son avant-bras.  

 

Fronçant les sourcils, ce dernier les regarda tour à tour, comprenant visiblement que quelque chose se jouait, quelque chose qui le dépassait.  

 

- Je ne comprends pas. Que se passe-t-il ?, les interrogea-t-il.  

- Quelqu’un a essayé de tuer Kaori., lui fit savoir Ryô d’une voix froide, s’interposant entre Kaori et lui, coupant ce lien physique.  

 

Il devait comprendre qu’il n’était plus temps de jouer, qu’il avait à faire à plus fort que lui et que la douceur de son interlocutrice n’était pas quelque chose qu’il trouverait avec lui.  

 

- Les bolas que tu lui as offerts étaient couverts de sève d’euphorbe mélangé à un autre produit et, dans l’une des billes, il y avait un petit émetteur pour diriger la balle qui devait la tuer., lui apprit Ryô, laissant une partie de son aura se répandre autour d’eux, juste assez pour le sentir fébrile.  

- Tu… Ce n’est pas possible. Non, je ne… je n’ai pas… C’était juste un cadeau. J’aurais été dingue de vouloir faire ça devant autant de témoins si j’avais voulu la tuer., se défendit Yuji nerveusement.  

 

Il fit un pas en arrière et passa une main dans ses cheveux. Soudain, comme s’il pensait à quelque chose, il leur fit un signe de la main, l’index en l’air, et se rendit près un meuble derrière lui dont il sortit un sac.  

 

- Je… Ce n’est pas moi qui ai acheté les bolas. C’est mon amie. Elle m’a dit que ça permettrait de me faire bien voir, de faire plaisir à mon cousin, de lui montrer que je t’acceptais dans la famille., bafouilla-t-il, leur donnant le sac.  

- Je suis désolé. C’est que votre mariage a été si soudain, on a tous eu du mal à y croire. Et après on a appris pour la maladie de Yoshihide. Ca m’a fait mal. Nous n’avons pas beaucoup de points en commun, lui et moi, mais je l’aime beaucoup et je ne sais pas vraiment comment le lui montrer. Mon amie pensait que c’était un bon moyen., admit-il.  

- Yuji, il nous faut son nom. Il faut qu’on puisse l’interroger et qu’on l’arrête si elle est responsable., lui fit savoir Kaori.  

- On ne sait pas ce qu’elle pourrait faire en sachant qu’elle n’a pas réussi. Elle pourrait s’en prendre à Yoshihide ou à toi pour que tu ne puisses pas expliquer tout ça., lui expliqua-t-elle.  

- Yomi… Yomi Matsuoka., souffla-t-il, défait.  

- Merci Yuji. S’il te plaît, ne la préviens pas et, si elle n’est pas responsable, on te le dira., lui offrit-elle.  

- C’est gentil de vouloir me laisser de l’espoir, Kaori, mais, franchement…, fit-il, secouant la tête, défait.  

- On doit te laisser, Yuji., lui dit-elle, pressant son avant-bras.  

- Je suis désolé., lui dit-il à nouveau.  

 

Elle esquissa un sourire et lui fit un signe de tête avant de sortir de l’appartement, suivie par Ryô.  

 

- Alors ?, demanda-t-elle lorsque les portes de l’ascenseur furent fermées.  

 

Il comprit parfaitement le sens de sa question résumée en ce simple mot. Il repensa brièvement à la conversation, au comportement de leur hôte et se fit son avis.  

 

- Un pion, ce n’était qu’un pion., répondit-il.  

- Sans aucun doute ?, insista-t-elle.  

- Aucun. Dommage, il m’agaçait royalement., admit-il avec un léger sourire ironique.  

- Je te comprends., acquiesça-t-elle, amusée, sortant de la cabine arrivée au rez-de-chaussée.  

- Tu rentres à la clinique maintenant., lui dit-il d’un ton impérieux, lui ouvrant la porte de l’immeuble.  

- Mais Yomi…, commença-t-elle.  

- Je ne suis toujours pas capable de tuer une femme. Tu peux rentrer et te reposer., répliqua-t-il, ne sachant dire s’il en était soulagé ou agacé.  

- Bon d’ac…  

 

Il se retourna en l’entendant arrêter de parler et la trouva à moitié pliée en deux, les deux mains posées sur son ventre.  

 

- Kaori !, s’inquiéta-t-il, se demandant ce qu’il lui arrivait. 

 


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